Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tales of Symphonia for ever
17 février 2009

100 thèmes: 02 Love : Amour ? - par Ariall

Titre : 002-Love : Amour ?
Auteur : Ariall
Disclaimers : pas à moi XD Faut il vraiment le dire, ça fait mal de devoir l'avouer ><
Blabla : Basé sur la liste des 100 thèmes qui balade sur Deviantart, je vais donc essayer d"écrire 100 courts one shots qui correspondent à chacun des thèmes, avec les persos de ToS ^^

Et pis il semble que mes commentaires n'ont pas fonctionné sur le site, du coup je répond ici : un disclaimer à l'origine, c'est un démenti, en fait, on utilise ce terme dans les fics pour dire que les persos sont pas à nous et à qui ils appartiennent ... mais moi je le fais toujours à ma sauce XD

Sinan, ça fait tellement longtemps que la suite de la lettre de Ninis traîne, que j'ai oublié qui était ce "il" mystérieux, et que bah, la suite n'arrivera certainement jamais X3

 

A bien y penser, commença t il à se dire, il n'avait jamais réellement réaliser ce qu'était l'amour. Mais, depuis que leur groupe avait rencontré Zélos, il se posait des questions.

Il le voyait toujours en train de flirter ici et là, draguant tout ce qui bougeait et qui était féminin (il l'avait surpris un jour en train de draguer une petite chienne...).

Est ce que monsieur-j'ai-la-tête-rouge-et-je-rends-les-joues-des-filles-auxquelles-je-parle-de-la-même-teinte était réellement amoureux de chaque fille ? Ou était il un simple bourreau des coeurs ?

 

Un jour il lui avait posé la question....

-Aaaah, mon petit Lloyd, je ne sais pas si un jour tu pourras comprendre l'homme que je suis !

Pour moi, chaque jeune fille est unique, elles ont toutes une beauté extraordinaire et qui leur est propre !

Séduire chacune d'elle est une expérience incroyable, la satisfaction de voir qu'une telle beauté ait répondu à mes avances procure une telle sensation de bonheur pour moi comme pour elles !

-Même avec la petite chienne ?

Lloyd avait posé cette question innocemment, sur le ton de la conversation. Une goutte de sueur trouva son chemin sur la nuque de Zélos, ce dernier lui répondit par un vague "Mmouuais".

-Mais, Zélos, continua Lloyd, tu es amoureux d'elles ou pas ?
-...A bien y réfléchir, Zélos quitta soudain son air de dragueur sur de lui, pour un visage plus sérieux, je ne pense pas. Tu sais Lloyd, l'amour n'est pas aussi simple...

Le jeune homme aux cheveux rouges regarda son interlocuteur en souriant, un sourire qu'il n'avait pas l'habitude de donner.

-Ce qui veut dire que... Tu aimes quelqu'un actuellement Zélos ?
Le concerné ouvrit de grand yeux étonnés, Lloyd avait un sacré instinct malgré son intelligence en dessous de la moyenne. (1)

-On peut dire ça...

L'élu de Tésséha'lla laissa son regard vagabondait sur le groupe qui les accompagnait. Ses yeux s’arrêtèrent et Lloyd pu y voir un élan furtif de tendresse. Il suivit alors son regard, curieux de savoir qui Zélos regardait... (2)

Le temps que Lloyd se retourne et Zélos se dirigeait vers le dit groupe. Il s'approcha de Sheena qui apprenait la cuisine aux côtés de Régal, Raine se tenant près d'eux, l'air de rien. (3)

Il se plaça derrière elle, et puisqu'il était un peu plus grand, se permit de regardait ce qu'elle faisait par dessus son épaule.

-Quoi ?!? fut l’accueil de la jeune ninja pour l’élu de son monde (pas de son coeur (4) )

-Rien ma ptite Sheena, je venait juste aux nouvelles, réussirais tu enfin à nous faire un curry qui ne nous empoisonnerait pas tous comme celui de notre très chère professeur ? regard de côté vers la dite professeur.

-COMMENT ? le réponse fusa des 2 côtés, de la part de Sheena et Raine.

Elles commencèrent toutes deux à râler sur un Zélos qui se bouchait les oreilles du mieux qu’il pouvait tout en riant comme un enfant. D’un côté une Sheena expliquant que son curry était très bon, étant donné que ce gnome l’avait mangé précédemment dans cette grotte dont elle avait oublié le nom et qu’elle faisait ça que dans le but de s’améliorer, et de l’autre une Raine rouge de fureur qui ne tenta même pas de s’expliquer mais qui sortit son bâton et lança une magie blanche bien sentie, qui fit exploser les alentours de la cuisine improvisée.

Lloyd soupira, cette fois ci, le repas était encore compromis, et ce de la faute de Zélos. Pourquoi fallait il toujours qu’il aille taquiner Sheena quand c’était à elle de s’en occuper ? Ils devaient à chaque fois racheter les ingrédients et laisser tout le travail de refaire le repas aux bons soins de Régal ? (qui soit dit en passant est un très bon cuisiner qui travaille vite et bien ! (5)).

Il jeta un nouveau regard vers le champ de bataille ou un curry à moitié commencé s’était étalé un peu partout sur le sol avec la marmite envolée au loin et le feu de bois éparpillé un peu partout sur le sol. Zélos allait avoir du travail avant le dîner... Mais il n’avait pas l’air de trop s’en soucier vu le sourire radieux qu’il envoya à Sheena, cette dernière rougit à ce signe d’affection et se détourna, proférant des malédiction sur la descendance de l’élu, qui répliqua qu’elle ne devait pas maudire ses futurs enfants à elle aussi. Une louche vola à son tour mais cette fois en direction d’une tête rouge...

Lloyd aperçu du coin de l’oeil une chevelure blonde et reconnu Colette à son rire, un rire qui n’appartenait qu’à elle.

Il sourit à son tour comme l’avait fait Zélos juste avant et se dirigea vers elle, se disant qu’après tout, l’amour, il y avait des chances qu’il le connaissait déjà...

 

 

 

Notes :

(1) : avis personnel de Zélos, moi je pense que Lloyd il est tout à fait dans la moyenne des garçons de notre époque :p *se fait frapper par les lecteurs mâles... s'il y en a XD*

(2) : Là par contre il est bête, sérieux QUI Zélos pourrait regardait ? Pas Régal quand même ?!?...................... Sérieusement !!

(3) : Ah bah là... Sheena et Régal côte à côte... y'a moyen qu'il regardait quand même Régal x3

(4) : *crève à cause de tous ses comms inutiles*

(5) : *fan de Régal*

 

FIN, c’est tout pourri et tout court, mais j’ai pas réussi à faire plus, sorry les gens 8D
Pour la fin, qu’est ce que serait un fic d’Ariall dont le thème est l’amour sans un ptit morceau sur du Colloyd ? Hein hein ?
Et désolée ou toutes ces notes, chuis sûre elles sont plus longues à elles toutes que le texte en lui même ^^ ‘

J’espère que ça vous aura plus quand même, pour le prochain thème c’est : Light (lumière), si vous avez une quelconque idée de fic, des suggestions, n’hésitez pas, ça peut toujours m’aider !

(ah désolée du retard aussi j’ai du la réécrire car mon fichier s’était corrompu^^’)

<< précédent                                                               

Publicité
15 février 2009

Chapitre 10: Solitude - par Alienor

Lorsque Génis se réveilla, c’était pour se retrouver nez à museau avec un drôle d’animal. D’abord un peu surpris au début, il resta coi, enfin il se releva brusquement sur sa couche.

Ce mouvement fit reculer la petite bête qui recula en montrant les dents. Des dents aiguisées comme des couteaux.

« Mais que fais-tu là toi ? » demanda t-il, fixant l’animal avec des yeux ronds.

Il s’agissait en quelque sorte d’un petit fennec, vu la taille de ses oreilles, et il avait un petit corps, ainsi qu’un fin museau et une grande gueule édentée.

L’animal, méfiant mais curieux, hésita avant de s’approcher prudemment du jeune demi elfe. Génis ne réagit pas lorsqu’il lui renifla le bras, mais sursauta lorsque les petites dents s’enfoncèrent dans la chair.

« Aïe ! Doucement tu m’as fait mal ! Et puis je ne suis pas mangeable d’abord ! »

Il regarda son bras, hébété, où s’étalait une profonde morsure. Des petites gouttelettes de sang jaillirent des petites entailles et coulèrent le long de son bras. Le fennec, quant à lui, couinait.

« Et qu’est-ce que c’est censé dire ? lui demanda t-il.

-Il y a un problème Génis ? »

Le garçon sursauta et se retourna. Raine le scruta de ses yeux gris clairs. Ce fut lorsqu’elle vit la blessure sanglante au bras de son frère qu’elle s’exclama :

« Mais que t’es tu donc fait ? »

Elle prit le poignet de l’adolescent et se prépara à utiliser un sort de guérison, puis elle aperçut le petit animal qui couinait toujours.

« Peux-tu me dire ce que c’est que ça ?

-Je ne sais pas ! Il était là lorsque je me suis réveillé et il m’a mordu ! »

Comme pour approuver les paroles de Génis, le fennec sautilla puis se précipita vers le garçon. Il grimpa le long des jambes du jeune demi elfe et se percha sur son épaule gauche, où il mordilla l’oreille.

« Aïe ! Tu vois, il recommence !

-Attends un peu… murmura Raine.

Elle regarda l’animal, et dit :

« Je n’ai jamais vu ce genre de bête là dans le coin !

-Ah bon ? Ca ressemble à un fennec pourtant…

-Fais confiance à mon instinct. Je connais exactement chaque espèce et son mode de vie, mais cet animal ne fait partie d’aucune race que je connaisse.

-Ou bien c’est un bâtard ! Un croisement entre deux races !

-Rien à voir non plus.

-Ben alors c’est quoi ?

-Justement ! Je n’en ai aucune idée !

-Qu’y a-t-il ? »

Zélos les rejoint en baillant, et regarda l’animal. Son visage se crispa en une petite grimace.

« Ben tiens ! Et qui est-ce qui disait qu’on cherchait trop la petite bête ?

-Très drôle le jeu de mots Zélos ! railla Génis.

-Oui bon, c’est quoi ce truc ? »

Comme s’il avait compris le sens de ses paroles, le fennec grogna et montra les dents.

« Houla ! fit Zélos, en sursautant. Il en a des belles dites donc !

-La preuve, il m’a mordu. Approuva le jeune garçon.

-Je vais faire des recherches sur ce genre de race. C’est peut-être une race rare en voix de disparition ! »

Raine était excitée. Depuis des mois qu’elle voyageait dans le monde, elle avait tout vu, tout étudié. Maintenant, elle s’ennuyait ferme, car plus rien n’avait de secret pour elle. Ce genre de découverte lui remonta le moral. Elle avait de petites étoiles dans les yeux.

« Après la passion des ruines, c’est celle des animaux… soupira son frère.

-On abandonne les recherches alors ? »

Comme si une mouche l’avait piqué, le professeur se retourna brusquement vers l’ex-élu.

« Hors de question ! On se remet au travail et plus vite que ça ! »

Le petit animal poussa de nouveau un couinement, puis détala.

« Eh, il s’en va ! » cria Génis.

Mais c’était de toute façon inutile de rattraper le fennec, il courait vite et eut tôt fait de disparaître sous terre en creusant le sol de ses griffes.

Les trois compagnons regardèrent un long moment l’endroit où l’animal avait disparu.

Puis Zélos dit :

« Bah de toute façon ce n’était qu’une bête du désert. Elle est sauvage. Il fallait bien qu’elle parte d’un moment à l’autre !

-C’est dommage, j’aurais voulu étudier cette créature…

- Tu dis que c’est une espèce en voix de disparition et tu comptes disséquer un spécimen très rare ? Tu as parfois de ces idées…

-Je n’ai jamais dit cela idiot ! se rebiffa la jeune femme.

-Cela vous dérange peut-être mais tant qu’on y est il faudrait continuer les recherches ! »fit remarquer Zélos. 

Raine, qui se préparait à gifler son frère, se reprit et dit :

« Bien sûr, tu as raison ! Allons-y ! Au boulot ! »

Les deux garçons soupirèrent, mais ne tardèrent pas à se remettre à l’ouvrage.

 

-----------------------------------------------

Au même moment, Colette ouvrit un œil. Elle s’était endormie sans s’en rendre compte. Ses yeux étaient rouges, signe d’une crise de larmes passagère. C’était un bruit qui l’avait réveillé.

A ce moment, elle entendit un grattement au dessus de sa tête, et un petit morceau de plafond tomba. Une patte griffue apparut.

Elle écarquilla les yeux lorsqu’elle vit le corps d’un animal de petite taille sortir de la fissure laissée dans le plafond. La petite bête tomba sur le lit. Elle avait de grandes oreilles et un pelage qui devait être soyeux au toucher.

La bête en question la vit et grogna en montrant les dents, prêt à se jeter sur cette intruse qu’il n’avait jamais vue.

«Arden ! » cria soudain quelqu’un en entrant dans la chambre.

L’animal couina de plaisir en apercevant un visage familier. Il se précipita dans les bras d’Akim. Celui-ci lui souffla des mots doux.

« Ne t’en fais pas… Ce n’est pas une méchante. Qu’as-tu fais durant tout ce temps ? Où étais-tu passé ? »

Colette mit fin aux retrouvailles en demandant, timidement :

« Peux-tu me dire ce qui se passe ? »

Il leva les yeux vers elle, comme s’il venait à peine de la remarquer.

« Ah, tu étais là ? Ah c’est vrai que cette chambre est la préférée d’Arden. C’est toujours par là qu’il entre pour pénétrer dans le terrier. Il suffit de voir le nombre de trous qu’on a eu du mal à reboucher au plafond… »

Elle leva la tête. Effectivement, il y avait beaucoup de taches blanches et de petites fissures dans le plafond. Son regard revint vers le garçon et l’animal. L’animal, qui se faisait appeler Arden, mordillait l’oreille de son maître.

« Comment ? fit le garçon, tu as quelque chose à me dire ? Attends… »

Sans un regard pour Colette, il tourna le dos et s’en alla.

La jeune fille, un peu étonnée, se leva. Elle voulait faire un tour. Elle n’avait pas le cœur d’aller voir Anto et tout lui expliquer. Elle était trop fatiguée pour cela.

Elle sortit de sa chambre comme une somnambule, en défroissant sa toilette. Puis elle prit le chemin de la série de couloirs. La porte fermée, elle venait de s’en souvenir. Peut-être la vieille dame en saurait-elle quelque chose sur cette porte ? Elle haussa les épaules. Que de mystères pour une simple porte fermée !

Une main sur son épaule la fit sursauter. Elle se retourna. Lloyd lui faisait face.

« Ca va ? lui demanda t-il, c’est quoi cette mine d’enterrement ? Tu as les yeux rouges… »

Elle jeta un vague coup d’œil sur les habits de son ami. Lui aussi était habillé à la manière arabe, un pantalon bouffant et une sorte de petit gilet. Comme dans les contes des mille et une nuit.

« Ah, heu… » balbutia t-elle.

Soudain, elle fondit en larmes.

« Houla ! Ca ne va vraiment pas ! Il faut aller te coucher !

-Lloyd… dit-elle, entre deux sanglots.

-Quoi ? lui demanda t-il en la forçant à regagner sa chambre.

-Tu te souviens des paroles de cet homme, l’autre jour…

-Oui, et alors ?

-Eh bien… Je pense que ce qu’il a dit est vrai… »

Il la lâcha brusquement.

« Attends… Tu rigoles ? C’était un fou, rien de plus ! On ne peut pas…

-Anto m’a dit que nous nous trouvons actuellement dans le désert de Triet, dans un monde appelé Sylvah’alla ! Crois-tu que ce soit un nom connu en Angleterre ?

-Elle n’a raconté que des bobards ! Ou c’est un endroit reculé sur Terre, ou c’est un coup monté, on a le choix entre ces deux solutions !

-Mais…

-Tais-toi, tu m’énerves à croire n’importe quoi ! »

Elle baissa la tête, et Lloyd comprit qu’il l’avait blessée.

« Ecoute Colette, ce n’est pas que je ne crois pas ce que tu dis, mais tout ceci est réellement invraisemblable !

-J’ai parlé à Anto, tout à l’heure. Elle priait, mais pas n’importe qui. Elle a dit qu’elle priait une certaine déesse Martel…

-Et alors ? C’est peut-être une divinité arabe, rien de plus.

-C’est ce que j’ai demandé, et elle m’a regardé avec des yeux ronds, et elle m’a demandé d’où je venais. »

Lloyd soupira.

« Je ne comprends rien à ton charabia, va te reposer, tu as besoin de te remettre les idées en place. »

Il la raccompagna dans sa chambre et referma la porte derrière elle.

Une fois seule, Colette s’écroula sur le lit. Visiblement, son ami ne la croyait pas. Il ne restait plus qu’à aller voir Anto et tout lui dire. Elle donnerait son avis ensuite. Epuisée, elle ferma les yeux et s’endormit de nouveau.

-------------------------------------------------

Préséa atterrit à l’ombre d’un arbre, proche de sa maison, et sortit de son ptéroplan. Après avoir posé le pied à terre, elle marcha vers sa maison. Depuis quelques mois, elle vivait seule, mais faisait appel à des bénévoles pour restaurer le village. Mais elle avait aussi profité des travaux pour refaire sa maison. Maintenant, celle-ci était plus guillerette. Rien à voir avec le taudis qu’elle avait vu de ses propres yeux, il y a peu. Elle avait tout nettoyé de fond en comble durant les moments où elle ne travaillait pas. Aujourd’hui, les meubles étaient neufs, les murs étaient repeints et le sol tapissé. Elle était fière de son intérieur. « C’est père qui aurait été fier ! » se dit-elle, tout sourire. En y pensant, il faudrait qu’elle aille redéposer des fleurs sur la tombe de son géniteur, comme elle le faisait chaque mois.

Mais pour l’instant, elle avait d’autres pensées dans la tête. Elle déposa ses affaires en hâte dans sa chambre et sortit de sa maison pour se diriger vers le chantier. Curieusement, seule sa maison avait échappé à l’incendie qui avait ravagé le village. Elle sourit. Finalement, elle n’était pas la fille la plus malchanceuse du monde.

« Bonjour, dame Préséa ! » l’interpella une voix.

Elle se retourna dans la direction de l’appel, et vit un jeune homme qui lui faisait signe.

« Bonjour Hervé, combien de fois t’ai-je dit de ne pas m’appeler « dame » ? Ai-je l’air si âgée que cela ? »

Le jeune homme se frotta les doigts, manie qu’il avait quand il était embarrassé.

« Excusez moi dame… mademoiselle Préséa, mais étant donné que vous êtes la chef de chantier, il faut bien que je sois poli envers vous !

-Ca ira pour cette fois, et appelle moi Préséa, tout simplement, s’il te plaît, ah, et tutoie-moi, je déteste quand on me parle comme à une noble, je n’ai que douze ans, tu sais, à peine plus âgée que toi !

-D’accord… Préséa ! fit le jeune homme, en rougissant violemment.

-Comment vont les travaux aujourd’hui ? demanda t-elle, amusée.

-Comme les autres jours, c’est-à-dire parfaitement bien.

-Je suis ravie de l’entendre, fit-elle.

-Il reste la toiture de la boutique d’armes, et l’intérieur de l’auberge. Ensuite, pour les bâtiments ce sera tout, il restera le sol du village à daller. Ce sera l’affaire de quelques mois si on s’y met tous ensemble !

-Bon courage alors ! » sourit la jeune fille.

Le jeune homme sourit, saisit un marteau et commença à taper sur une planche qui allait bientôt trouver sa place sur la devanture d’une des boutiques du village.

Préséa continua son chemin, regardant tour à tour les ouvriers qui s’affairaient. Finalement, elle se dit qu’elle pourrait se rendre utile. Elle se dirigea vers des bûcherons, qui la saluèrent en souriant. Elle prit une hache, et trancha le bois d’un seul coup. Elle s’attaqua à une deuxième bûche, mais elle sentit quelque chose de douloureux à la tête. Elle eut le souffle coupé, et sa gorge se serra. C’était comme si on essayait de l’étrangler. Sa vue devint floue, et elle eut juste le temps de voir des gens qui se rassemblaient autour d’elle. Elle tomba à terre, en lâchant la hache, qui se ficha dans la terre. 

« Préséa ! »

Elle ouvrit soudainement les yeux, et vit toutes les personnes qui la regardaient d’un air inquiet. Elle se releva brusquement. Elle était gênée d’avoir attiré l’attention.

« Tu vas bien ? » demanda un ouvrier.

Elle fit un signe apaisant de la main en guise de réponse.

« On a bien cru que tu allais t’évanouir ! Tu es tombée à terre, et peu après tu es debout ! Tu es sûre que tu ne veux pas te reposer ?

-Non, tout va bien, ce n’était qu’un malaise, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas demain la veille que je vais mourir ! Pas tant que cette ville n’est pas reconstruite ! » souligna t-elle.

Les gens poussèrent un soupir de soulagement. Ils s’inquiétaient pour une si jeune fille. Il fallait dire qu’en ce moment, plus rien n’était surprenant. Le monde sortait d’un long chaos, et une bonne partie des villes était détruite. On comptait sur tout le monde, même les enfants, pour obtenir du soutien. Alors ici, personne ne contestait d’avoir une adolescente pour chef de chantier.

Chacun se remit à son ouvrage, et Préséa se tracassa. C’était la première fois que ce genre de chose lui arrivait. Mais ça paraissait si réel, comme si elle avait réellement l’impression qu’on lui avait donné un coup de tisonnier sur la tête, et elle avait senti des mains sur son cou. Non, se dit-elle, elle avait des hallucinations. Ou bien elle en parlerait à Régal. En dehors de sa profession de directeur, il était aussi un excellent psychologue, sourit t-elle. Elle aurait été sûre que cela lui aurait plu, si elle le lui avait dit. Toujours à ses pensées, elle se remit au travail.

---------------------------------------------

Sheena traînait des pieds sur le gravier. Il était six heures du matin. L’heure japonaise. Il faisait frais ce matin-là et Sheena tentait de se réchauffer du mieux qu’elle pouvait. Elle n’avait que sa robe de nuit et sa robe de chambre sur elle. Elle n’avait plus de toit, plus d’affaires et surtout, plus de famille! Elle était encore sous le choc de la trahison d’Akiko, et elle serra le poing à cette pensée. Un jour, celle qui s’était dite « son amie » l’entendrait. Depuis une année et demie qu’elles partageaient la même maison, toutes deux sans famille, morte dans quelques accidents, la jeune femme n’en revenait pas. Quelle mouche avait donc piquée son amie pour qu’elle se conduise ainsi ? Etait-ce pour l’argent ? Non, elle n’osait pas y croire. Juste pour de l’argent, son amie avait voulu se débarrasser d’elle ! Sheena avait du mal à envisager cette perspective.

Encore bouillante, elle alla s’asseoir sur le banc le plus proche. Mais lorsqu’elle vit les matinaux et les nocturnes la regarder avec des yeux écarquillés en louchant sur la façon dont elle était habillée, elle rougit et se releva aussitôt pour partir dans un endroit plus discret, où personne ne la verrait. Là, elle ferait le point.

Premièrement, trouver des vêtements un peu plus corrects, c’était déjà un problème car elle n’avait pas d’argent pour s’en acheter, et pour s’en dénicher il allait falloir prendre du temps. Elle était déjà bien découragée, maintenant !

Le jour pointait un petit peu et le ciel passait du bleu sombre à l’orangé.

« Bon… Pour commencer, trouver à manger ! » soupira la jeune femme.

Ca n’allait pas être très simple.

Elle pointa le nez hors de l’endroit où elle était assise, et aperçut une vieille femme qui contemplait le soleil levant, installée sur un banc, sans prêter attention à ce qui l’entourait. Auprès d’elle, se trouvait un panier garni d’aliments. Sûrement le résultat de quelques courses nocturnes.

Elle avait faim, mais il lui répugnait de faire ce qu’elle allait exécuter. Profitant de l’inattention de la vieille dame, elle visa le panier et regarda dans tous les coins. Personne. Les gens avaient déserté les lieux plus vite qu’à l’accoutumée. Ca allait lui faciliter la tâche.

Elle s’approcha discrètement du banc, et s’arrêta. Sa victime ne bougeait pas. Ses yeux semblaient contempler le vide. « Une aveugle » comprit Sheena.

Un brusque sentiment de culpabilité s’empara d’elle. Elle allait profiter de la faiblesse de cette femme. Mais elle se reprit bien vite et s’empressa de subtiliser un peu de nourriture à l’insu de la vieille femme. Heureusement, sa bonté prenait le dessus, elle lui laissait presque tout le panier, et elle n’en prenait qu’une infime partie.

Elle regagna son repaire et dévora le fruit de ses courses. Elle était rassasiée. Puis elle regarda en direction de la dame. Elle se levait et s’en allait, le panier à la main, avec une orientation étonnante pour sa condition.

Sheena l’observa longuement jusqu’à ce qu’elle ne la vit plus, puis regarda le banc. Enfin elle se releva. Elle pria en pensée pour la femme aveugle, puis partit.

Elle erra longuement, tentant d’échapper aux regards peu amènes des gens qui la croisaient sur ses habits peu décents. Elle pesta. Si elle avait su !

Elle parvint à trouver des vêtements secs sur un fil à linge. Là encore, elle dut faire un effort pour prendre les habits déjà séchés par le soleil de ce mois d’octobre et à s’habiller avec. Décidément, elle détestait voler !

Quant à ses vêtements de nuit, elle décida de les laisser. Ils étaient un peu salis et mouillés par les gouttelettes de rosée du matin, mais elle se dit, un peu coupable, que cela remplacerait les habits volés aux propriétaires.

Désormais, elle était vêtue d’un kimono sombre et d’une longue jupe qui lui arrivait aux tibias, et elle avait remplacé ses pantoufles sales par des sandales. Elle avait froid aux pieds, mais elle se sentait mieux.

Après tous ces petits délits, Sheena songea à ce qui allait se passer ensuite. Elle n’était pas très optimiste à l’idée de recommencer du jour au lendemain à voler, mais elle n’avait pas le choix. Elle songea à Akiko. Que faisait-elle à cet instant ? Peut-être était-elle en train de dépenser l’argent qu’elle avait illégalement gagné en riant, et peut-être racontait-elle aux voisins des bobards sur sa soudaine disparition ? Ou bien regrettait-elle ce qu’elle avait fait ? Non, se dit la jeune femme, ce qui était fait est fait, Akiko l’avait trahi, rien ne changerait cela. A l’avenir, elle devrait se débrouiller seule.

Elle marchait dans la rue, sans but précis, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir faire.

----------------------------------------

La pendule sonnait dix heures.

Dans sa chambre, en Angleterre, la grand-mère de Colette priait.

« Seigneur, fais que ma petite-fille s’en sorte… »  se disait elle.

A ce moment, Chloé entra.

« Bonjour Philipa, ça va bien aujourd’hui ? »

La vieille femme acquiesça.

« Je me sens même en pleine forme, la rassura t-elle.

-A la bonne heure », sourit la jeune femme.

Puis le regard de Philipa s’assombrit. Chloé perçut son trouble.

« Vous pensez à elle, n’est-ce pas ? »

La grand-mère acquiesça.

« Ne vous inquiétez pas, dites-vous que le Seigneur veille sur elle…

-Je le crois…

-Je regrette de l’avoir laissé partir sans passeport et sans argent, elle pourrait se faire arrêter, je suis bête.

-Colette est courageuse, sa bonne étoile veille toujours sur elle, j’en suis consciente.

-Mais nous aurions pu l’accompagner jusqu’à Bristol, que fait-elle, en ce moment, sur les routes ? Il y a beaucoup de bandits ces derniers temps ! »

Elle reprit, hésitante :

« Je ne veux pas vous blesser mais… je pense que vous êtes inconsciente de laisser partir le seul membre de votre famille encore en vie à une mort peut-être certaine… »

« Voilà, c’est dit. » pensa t-elle.

« Au contraire, j’ai bonne conscience, je sais que Colette survivra, c’est sa volonté à elle aussi. »dit posément la vieille dame.

La jeune femme se tut. Les deux femmes qu’elle avait rencontré quelques jours plus tôt étaient aussi têtues l’une que l’autre. Mais au fond, elle les admirait pour leur détermination à l’une et à l’autre, même si elles le cachaient derrière un doux visage.

« J’y retourne, reposez-vous encore un peu, avec un peu de chance, dans une semaine, vous serez rétablie, dit-elle, finalement, en se levant.

-D’accord… »

Chloé retourna vers la porte, jeta un dernier regard derrière elle, sourit et sortit. La porte se ferma.

Redevenue seule dans la chambre, Philipa ferma les yeux, et sourit.

« Elle va bien mamie Philipa ? »

Andréa sautillait autour de sa tante. La petite avait désormais l’habitude d’appeler la grand-mère de Colette « mamie » car la vieille dame lui avait témoigné une affection dont elle manquait, l’affection des grands-parents, qu’elle n’avait d’ailleurs jamais connu.

« Oui, dans une semaine elle sera debout et elle pourra venir jouer avec toi. »

La fillette eut une moue de satisfaction, puis elle demanda :

« Et Colette, c’est quand qu’elle revient ? »

La question avait beau demeuré innocente, une lueur de tristesse passa dans le regard de Chloé. Elle s’agenouilla face à sa nièce. Celle-ci comprit qu’elle allait peut-être lui annoncer une mauvaise nouvelle, car quand sa tante se mettait à sa hauteur, c’est un signe de mauvais présage.

« Andréa… commença la jeune femme. Vois-tu, ton oncle et moi-même ne sommes pas sûrs qu’elle rentrera un jour, cela fait plusieurs jours qu’elle est partie maintenant chez une de ses tantes et je crains le pire… »

La petite fille ne semblait pas comprendre. Chloé soupira. Elle était encore trop jeune.

« Mais je suis sûre qu’elle va bien, tenta t-elle de lui faire comprendre, avec un petit sourire, et puis, qui sait, peut-être qu’un jour, elle reviendra nous voir ! Elle ne nous oublie pas tu sais ! »

La fillette se contenta de cette nouvelle, et, un sourire sur ses petites lèvres, elle repartit jouer dans la pièce voisine.

Restée seule, Chloé serra les poings. Elle avait beau s’encourager à se dire que tout s’arrangerait, au fond d’elle-même, elle désespérait.

<< précédent                                                               suivant>>

9 janvier 2009

Chapitre 01: Préséa - par Salami

  Préséa aidait Régal dans sa société Lézaréno le jour,et retournait dans sa ville natale la nuit.L'homme du nom de Bryant avait accepté de redevenir directeur de cette immense entreprise à condition qu'il la modifie à sa façon.Il n'était plus question de faire quoi que ce soit avec les exsphères sauf détruire ce qu'il en restait,de sorte que cette lourde tâche ne soit pas impliquée qu'à Lloyd et Colette.Et il a bien expliqué à George et à ses ouvriers pourquoi,en leur annoncant,à la plus grande surprise de tous, que ces petites pierres étaient malheureusement fabriquées à partir d'êtres humains,et qu'il ne fallait pas que ce qu'il en restait tombe entre de mauvaises mains.

Pour pouvoir retirer ses menottes,il a demandé à Lloyd de le faire.Comment? En faisant une clef adaptée au trou de la serrure.Seul ce jeune epéiste est le plus doué dans les travaux manuels,on pourrait même dire qu'il est le meilleur.Du coup,faire une clef a été un jeu d'enfant.Tous le groupe étaient très surpris et content en même temps que Régal se décide enfin à retirer ses fers qui entravaient ses poignets.C'est pourquoi ils n'hésitèrent pas à lui en demander la cause.Eh bien...c'était dû à deux choses: aux nombreuses demandes de sa petite assistante qu'il chéri tant,et à la promesse qu'il avait faite à Alicia,la petite soeur de celle-ci.C'était au moment où le corps immatériel de cette dernière s'élevait de sa tombe,ne pouvant être libre et s'échaper des ténèbres à moins de détruire l'exsphère qui la retenait ainsi prisonnière.Il lui a promis qu'il garderait ses fers pour protéger Lloyd et les autres du mal qui les entourait à ce moment-là.Cela n'étant plus le cas,du moins c'est ce qu'il éspère,il a retiré ses menottes pour qu'il puisse mieux travailler dans son entreprise.

Jusqu'à maintenant,il n'avait jamais eu de problème qui le forçait à se battre une nouvelle fois.

 

 Cet aristocrate,plus très jeune maintenant (ben quoi?c'est vrai,non?), s'était énormément attaché à Préséa.Il lui avait même offert une chemise de nuit bleue,où il y était marqué ''Angel'' en grosse lettres italiques rouges orné d'une aile d'ange de chaque cotés du mot,qui lui arrivait jusqu'à ses genoux et qu'elle mettait tous les soirs avant de se coucher.Il s'occupait d'elle comme si c'était son propre enfant.Il ne pensait pas à son véritable âge,alors il la choyait comme une petite fille de douze ans.Ce qui agaçait parfois la jeune fille ayant en réalité vingt-huit ans, qui avait largement passé l'âge d'être bordée,sans pour autant le montrer car elle ne voulait pas vexer son ami.A plusieurs reprises,ce dernier lui avait proposé d'habiter chez lui pour qu'elle ne se sente pas trop seule,mais ses réponses furent toujours négatives.Si bien que le jeune directeur renonça,pour de bon,de lui imposer cela. Elle rajoutait qu'il y avait trop de souvenir,à Ozette,qu'elle ne pouvait quitter.Durant les pauses de la journée, elle demandait à être seule un moment.Régal la laissait faire.Il savait très bien où elle allait dans ses moments de solitude: c'était sur la tombe d'Alicia,sa soeur.Quelquefois,il l'accompagnait car il voulait voir aussi où reposait celle qu'il aimait.Lorsqu'elle avait fini son travail et qu'elle retournait chez elle,la jeune fille allait voir la tombe de son père et priait pour que son âme repose en paix.Mais elle ne priait pas que pour lui et sa soeur,elle pensait également à sa mère.Elle a rejoint les étoiles alors que Préséa n'était qu'une toute petite fille.Les deux jeunes soeurs tiennent plus de leur mère:les mêmes cheuveux longs roses,la même beauté et les mêmes traits de caractère,quoiqu'Alicia fut un peu plus téméraire et déterminée que sa soeur.Du contraire des yeux verts bleutés:elles les tiennent de leur père.

 

 Ozette venait d'être reconstruit et semblait même plus beau qu'avant.Ses villageois avaient légèrement changer d'attitude envers Préséa qui les avait aidé a rebâtir ce village.Ils s'étaient tous excusés auprès d'elle pour avoir été si méfiants et si méchants avec elle,et lui avaient promis qu'ils feraient tout pour qu'elle soit heureuse, ce qui la toucha tellement qu'elle en pleura.Certains lui faisait des signes amicaux par lesquelles cette dernière répondait d'un large sourire.Dès qu'elle arrivait dans ce village,les enfants jouaient avec elle.Ils avaient totalement confiance en elle.Et elle,pour les remercier,elle leurs racontait,chaque soirs,dehors,devant un bon grand feu qui les réchauffait tous,de merveilleuses histoires.Elles étaient toujours différentes,et si passionnantes que Régal restait parfois pour les écouter,fixant tendrement du regard sa petite assistante.Il trouvait tellement admirable qu'elle parvienne à inventer chaque soirs de nouvelles longues histoires qui sont de loin lassantes.Jamais elle ne parlait ou ne s'amusait autant,et il profitait de ces moments pour bien entendre sa voix si douce et si mignonne que les petits enfants,en plein extase,écoutaient en silence et avec beaucoup d'admiration.Elle faisait souvent des mimiques,illustrants ses contes,qui amusaient beaucoup les jeunes interressés.Le directeur de l'entreprise Lézaréno se réjouissait beaucoup de cette entente entre elle et les gens d'Ozette.Préséa était parvenue à être heureuse.

Mais...

 «-Haaah...Encore une bonne journée d'accomplie,n'est-ce pas Préséa?» dit Régal à l'interpellée.Ils avaient tous les deux finis le même travail qu'ils partageaient, et se reposaient un peu maintenant.Ils avaient commencés par s'occuper des exsphères qui se trouvaient dans la mine de la vallée de Toïze,et ils en étaient presque à la moitié.Après qu'ils auraient finis de tout ''balayer'',ils conserveraient ces machines, peut-être dans un musée,sous la demande de Raine qui s'indignait que l'on puisse encore utiliser ce qu'elle estimait être des reliques.A chaque fois que l'aristocrate et sa jeune secrétaire entraient dans cette mine d'exsphère,ils pensaient,en souriant, à cette chère archéologue qui avait un gros penchant pour les ruines en tout genre.A chaque fois qu'elle voyait un objet datant des temps anciens,elle l'argumentait par une longue histoire qui le retraçait,les yeux emplis d'admiration.

 «-Oui.» répondit simplement la petite fille.

 Ces derniers temps,Régal s'inquiétait beaucoup de l'état de Préséa.Elle ne disait presque plus rien,ne souriait presque plus,et ne le regardait plus aussi souvent qu'avant. Elle allait de moins en moins voir la tombe de ses proches et mangeait à peine.Ses histoires qu'elle contait aux enfants n'étaient plus aussi longues et passionnantes qu'avant.Après la création du nouveau monde,elle avait un peu grandi, puis elle avait brusquement cessé...

Mais ce qui le tracassait le plus,c'était son regard.Elle avait,par moment,le regard vide._Pr_s_a

 «-Est-ce que ça va Préséa?»demanda l'homme aux cheuveux bleus à la petite fille.

Elle répondit par un hochement de tête positif.Après un petit moment de silence,elle finit par dire:

 «-Je veux...rentrer.»

 «-A Ozette? maintenant?mais tu ne reste pas dînner avec moi comme à ton habitude?»s'étonna Régal.

 «-Non...aller à Ozette...rentrer à la maison...»dit brièvement l'enfant.

Il y eu encore un petit moment de silence,puis,Régal décida finalement de la ramener chez elle.

 

 «-Merci Régal...»le remercia Préséa après qu'il l'ai déposé au village.Ce dernier fit mine de repartir chez lui,mais sa jeune assistante l'arrêta en lui posant brusquement cette question:

 «-Attends!J'ai...je voudrais te demander...ces derniers temps,me trouves-tu...bizarre?»

Lorsqu'il vit que la bûcheronne,pour la première fois depuis son changement d'attitude,le regarda dans les yeux avec insistance,le noble écarquilla brièvement les siens.Puis,il fronça légèrement ses sourcils bleus et répondit:

 «-...mmmh...disons que je commence à m'inquiéter à ton sujet.» Cette réponse franche ne choqua guère Préséa,mais elle le regarda toujours avec cette étrange insistance.Il y eut un petit moment de silence. «Tu...tu as une autre question à me poser?» interrogea l'amant d'Alicia qui trouvait que le temps s'était rafraichi.

 «-Non.Tu peux partir.Mais merci... Régal...»

 «-...Il n'y a pas de quoi.Alors à demain.Bonne nuit.»

 «-Oui,bonne nuit.» et elle le regarda se diriger vers la sortie d'Ozette,jusqu'à ne voir qu'une ombre puis plus rien,ses cheveux de couleur anormal volant au vent froid du soir.

Et cette fois-ci,les enfants n'auront pas du tout d'histoires merveilleuses avant de s'endormir.Et cette fois-ci,elle n'annoncerait à personne qu'elle était de retour au village.Elle se sentait,pour la première fois de sa vie,étrangement fatiguée et légèrement chancelante.Pourtant,elle avait passée une journée comme les autres.Mais elle ne se sentait vraiment pas bien,surtout pour raconter une histoire,et Régal l'avait sûrement remarqué.

Et la petite fille aux couettes roses se dirigea vers sa maison,ne négligeant pas,cette fois,d'aller voir son père à son passage.Elle lui fit alors une petite prière,et murmura:

 «-Papa...Alicia...Mais que m'arrive-t-il encore?»

 

 

Auteur: *soupir*...ma pauvre petite Préséa...moi je sais c'que tu as vu qu'j'suis l'auteur...

Au fait,je tiens à te remercier Colette Brunel!^^ Ton fanart m'a beaucoup inspirée dans la façon dont allait être la chemise de nuit de Préséa.(Je tiens même à m'excuser de t'avoir prise cette idée sans ta permission.Tu m'excuses,dis?)

Ici, j'ai fais les jambes de Régal TROP PETITES-EUH!Ouinnn!c'est pô juste!!*sniif*

Sinon,j'trouve que y a trop de dialogue et pas assez de texte...j'ai tendance à faire ça.Qu'en pensez-vous vous autre?

-...*Big vent*...

Auteur: ...-_-''...*GROS soupir* y a vraiment des fois où j'me sens un peu seule...

 

<< précédent                                                               suivant>>

9 janvier 2009

Introduction - par Salami

Quelques années se sont écoulées depuis la réunification des deux mondes: Sylvarant et Tésséha'lla.Dès lors,nous n'avions plus entendu parler du rite de la régénération du monde,des élus,des monstres,des désians et des fermes humaines.Ce qui était une bonne nouvelle puisque cela signifiait que le nouveau monde,appelé maintenant «Sylvaha'lla»,était prospère.

Ce nouveau monde est,maintenant,beaucoup plus vaste et plus grand que Sylvarant ou Tésséha'lla.La terre y est plus riche et plus belle,alors c'est un plaisir de cultiver là-dessus.De nouvelles belles éspèces en tout genre sont apparues:fruits,légumes,plantes,animaux,minéraux,etc... .Le peuple y vit,heureux.La paix a de nouveau régné.Pour combien de temps?personne ne le sait.Mais il en viendrait à supposer qu'elle durera pour toujours.Il faut seulement que chaque êtres y mettent du sien,et qu'ils fassent tout pour éviter une nouvelle guerre.Il ne faut pas qu'une guerre semblable à celle qu'ils ont tous subies commence à pointer.Il faut respecter et garder cette paix qu'ils ont eus tant de mal à avoir.

Mais même si cette guerre n'avait plus de raisons d'être,les mentalités,elles,ne changaient pas malheureusement. Ou plutôt,elles prenaient un certains temps pour comprendre à quel point il était absurde d'opprimer les êtres vivants pour ce qu'ils sont.L'harmonie revint petit à petit.Le monde entier commençait à s'accepter.

Les responsables de cette paix se sont promis de garder ce monde régénérer en effectuant leurs autres promesses.

 

Colette Brunel,cette jeune fille aux cheveux blonds aux yeux bleus utilisant comme arme des ''chakrams'' (sortes d'armes tranchantes à la forme circulaire),vêtue d'une robe longue jusqu'à ses genoux,d'un pantalon noir, et d'un long manteau blanc aux bordures bleues dont des épaulettes triangulaire qui pendouillent sont même couleurs,et à ses maladresses habituelles,elle parcourt le monde avec Lloyd Irving,un adolescent aux cheveux bruns et aux yeux noisette, aux habits rouges boutonnés de partout, qui a un cratère a la place de l'estomac et n'est pas plus intelligent qu'une poule,en l'aidant à ramasser les exsphères pour les détruire. Kratos Aurion,ayant apparement un lien familial avec Lloyd,est un assez grand homme aux cheveux et aux yeux de même couleurs que son chère fils,à l'habit fabriqué par les anges du Cruxis (il y a pleins de ceintures qui servent à rien), et à l'air sérieux et toujours impassible (ce qui est,d'ailleurs,très énèrvant) mais qui se la joue un peu avec son épée longue et fine en fer (il faut dire qu'il ne le fait pas exprès!),qui prend le poste de chef sur Derris-Kharlan à la suite d'un fâcheux décès de celui du précédent,paix à son âme...(le pauvre...si jeune et déjà victime de la maladie daltonienne-paranoya-psycho-bazookanienne à tendance kamikase et qui vous fait la technique de la-mort-qui-et-qui-déchire-sa-mémé...).Raine Sage et son petit frère,Génis,qui ont tout les deux les cheveux blancs aux yeux bleus mais qui sont totalement différents question cuisine,sont de très bons magiciens (l'une utilisant un bâton et l'autre portant un bilboquet surnommé ''kendama'')à la race dûe à un mélange d'un humain et d'une elfe, qui parcourent,eux aussi,le monde afin d'essayer d'y faire accepter les demis-elfes (bon courage!). Tandis que Sheena Fujibayashi,cette jeune femme invocatrice d'esprits originels à la chevelure noire violacé et au GROS détail qui montre qu'elle est bien de carrure féminine,a également pris le poste de chef à Mizuho (elle a même des vêtements qui vont avec) et perfectionne, désormais,le réseau d'information de son village.Zélos Wilder,ce jeune homme,qui préfère utiliser les stylets comme arme (pauvre chochotte va!), aux cheveux rouges et aux habits à la couleur digne d'une fille,s'est décidé de plus s'occuper de sa chère petite soeur,Sélès.Cette dernière n'est,en réalité,que sa demi-soeur du côté de son père,et elle n'appréciait pas vraiment que son demi-frère la laissait seule,sans raisons,alors qu'elle aurait tellement aimé qu'il joue ne serait-ce qu'une fois avec elle.Ce dragueur en herbe,qui était autrefois l'élu de Tésséha'lla,veille,dorénavant, à ce que son peuple ne méprise plus les demis-elfes.Il aide Raine et Génis en quelque sorte.Bien qu'il ne soit plus l'élu,il est considéré comme tel en continuant à vivre dans le luxe et la joie de se faire de nouvelles groupies.Quant à Préséa Combatir,la petite fille orpheline aux cheveux roses,habillée d'une tunique sans manches grise aux bordures noires qui arrive jusqu'à ses genoux,qui peux manier les haches les plus lourdes du monde grâce à son cristal du Cruxis qu'elle porte à son cou,elle aide Régal Bryant,un sage homme aux cheveux et aux yeux bleus,simplement vêtu d'un pantalon vert kaki et d'un haut blanc ne servant qu'à recouvrir ses big pectoraux,qui a décidé de retirer ses fers après la réunification des deux mondes,dans l'entreprise Lézaréno de ce dernier.Mais elle ne fait pas qu'être son assistante,elle aide également les habitants d'Ozette à reconstruire ce village en essayant de le rendre encore plus beau qu'avant.

N'oubliez pas tous ces héros qui ont vaincu Mithos,dit ''le seigneur Yggdrasill'',le frère de la déesse Martel,dans le but de sauver ce qu'étaient autrefois Sylvarant et Tésséha'lla.Ils ont mis fin à son rêve égoïste:être tous des Préséa en mode ''empty soul''!(Brr!rien qu'd'y penser ça m'fout les choquottes!!)Euh bref, n'oubliez pas Kratos,un des quatre Séraphins et son fils Lloyd.Souvenez-vous que ce jeune epéiste,juste avant qu'il ne prononce son dernier souhait à l'Epée Eternelle,à découvert de magnifiques ailes lui poussant soudainement dans le dos,grâce à l'exsphère spéciale que sa mère lui donné avant sa mort.N'oubliez pas non plus les majestueuses baffes de Raine et les plaques rouges sur la joue de Génis.Sheena et son corps de déesse (et encore!même Martel n'a pas un corps aussi parfait!!),et l'humour subtil de Zélos et ses convoitises habituelles.Ce jeune homme au charme rare,qui a gardé ses belles ailes douces et légères d'anges, a bel et bien trahit ses amis,mais contre son plein gré et pour une bonne cause.Et ne perdez pas en mémoire Préséa.Son corps de jeune fille de douze ans cache une sage mentalité de vingt-huit ans.Le son de sa voix qui sortait très rarement de sa bouche nous faisait sentir son lourd et triste passé.Rappelons-nous qui sont les quatre Séraphins qui ont mis fin à la guerre d'il y a quatre mille ans:ce ne sont autre que la déesse Martel,son frère Mithos,Kratos et Yuan (le soi-disant ''fiancé'' de la grande déesse).Et le reste vous pouvez l'oubliez,c'est sans importance. ... Bon,d'accord,si vous le voulez tellement...Gardez à l'esprit la chevelure longue et blonde volante au vent de Colette,ses petites blessures qu'elle se faisait lorsqu'elle tombait maladroitement,et ses questions et réponses toujours niaises.Il y a aussi la manie de Régal à sans arrêt être à côté de Préséa (dégage le vioque!c'est MA Présy alors pas touche!!) qu'il ne faut pas éloigner de sa mémoire. Voilà,content?Bon.

 

Ils travaillaient tous avec beaucoup d'acharnement,de détermination et de bonne volonté.Ils avaient tous une lueur d'espoir sur ce que donnerait leur travail.Ils n'oubliaient pas ce qu'avait quémander la déesse Martel:ils priaient tous les jours et adoraient l'Arbre Géant de Kharlan.Ils ne semblaient pas tous inquiets.Du moins,c'est ce que l'on pensait...jusqu'au jour... où...

 

Auteur: J'avoue que pour un chapitre court,c'est court...bah,de toute façon,c'est même pas un chapitre...c'est une introduction...mais bon,j'aurais quand même pus essayer d'en rajouter!

Pour votre information, ''empty soul'' en anglais veut dire ''âme vide''.''Empty'' pour ''vide'',et ''soul'' pour ''âme''.J'adooooore cette qualification que l'on donne à ma Pré-pré! *yeux en coeur*

Et j'ai également l'impression que je baragouine dans ce que j'ai écris...bah,personne n'est parfait comme on dit.Surtout pas moi!

Mithos: Dis-donc toi! Ça t'amuse de faire croire à tout le monde que j'ai été victime de la maladie daltonienne-psychochépakoi-fatal bazooka truc muche et que j'te fais l'attaque de-la-mort-qui-tue-et-qui-déchire-sa-grand-mère!?Alors que j'me suis juste fais *bip* par mister Lloyd et compagnie!

Auteur: Ah t'es là toi.Ben,dans un certain sens...oui! Ça m'amuse énooormément!et pis avoue qu'tu l'étais quand même un peu...Niark niark! De toute façon,t'étais même pas jeune!t'avais plus d'4ooo ans!! t'es qu'un pauvre vieux en pleine décomposition! Regarde!tu mets de la poussière partout!!c'est normal que t'es attrapé cette maladie IN-CU-RABLE!en plus de ça,t'as la maladie d'Alzheimer! MOUAHAHA!!!

Mithos: QUOI! Non mais je vais la... rooh et puis zut! Et puis d'abord,comment ça se fait que j'te parle si je suis normalement mort?d'abord...

Auteur: C'est bien c'que j'me demande aussi depuis tout à l'heure...

_comment

Warning___introduction_

36473537

 

<< précédent                                                               suivant>>

9 janvier 2009

Chapitre 02: L'éveil - par Ludovika

 Un millénaire plus tard, pendant l’hiver…

Tesséha’lla, Ozette, Musée National de la Réunification…

 

Le Demi Elfe s’arrêta devant un mur où s’étalait le descriptif des quatre Anges du Cruxis. Yuan…Un sourire s’étira sur ses lèvres. A ses côtés, Hellen, une jeune femme qui travaillait pour lui, jouait distraitement avec une mèche blonde ayant échappé à sa longue natte qui dépassait de son bonnet. Yuan n’avait pris que quatre hommes de plus avec lui, ce serait amplement suffisant. La première, Hellen, était habillée en étudiante : bonnet à pompon, collants noirs, jupe de laine courte, … Bien qu’elle ait dépassé la vingtaine, le costume lui allait comme un gant. Quand à Jonathan et Clev, ils observaient avec grande attention des débris d’exsphères appartenant autrefois à des Desians.

- Qu’est-ce qui te fais rire ? Demanda Hellen, sa voix sérieuse contrastant vivement avec la douceur qu’elle dégageait.

Yuan montra du doigt la représentation approximative que des artistes avaient faite de lui.

- Tu trouves que je ressemble à cette chose ?

La jeune femme braqua sur lui ses yeux céruléens puis eut une mimique amusée.

- Eh bien… Vu sous cet angle, j’avoue que la ressemblance n’est pas frappante. Mais d’un autre point de vue, les peintres t’ont imaginé terrifiant alors… Je suppose que c’est la cause de tous ces muscles disproportionnés… Et de ces étranges cornes qui te sortent du crâne.

- Et je ne suis pas chauve, ajouta-t-il à la liste.

Ils échangèrent un sourire complice.

- Chef ? Demanda quelqu’un dans leurs oreillettes.

C’était Ygra, le quatrième compagnon. Le jeune Elfe était devant la prison. Au centre de la pièce, il y avait un énorme cube de pierre noire, d’une hauteur de trois mètres et d’une largeur identique. Sur chaque face, sur chaque centimètre carré étaient inscrites d’anciennes runes destinées à retenir une puissance inhumaine… L’objet semblait absorber la lumière de la pièce et une aura étrange l’entourait. « C’est chose est une abomination… » Pensa Yuan.

- On t’écoute, confirma Hellen assez bas pour que les visiteurs ne les entendent pas.

- Bon, j’ai préparé le sort. L’explosion devrait être assez puissante pour détruire le bloc mais je ne peux pas garantir que l’Ange ne sera pas blessé, ni les autres personnes.

- On fera avec, il n’y a pas d’autre solution, dit Yuan.

- Tout le monde est prêt ? Demanda Hellen.

- Prêt, lança Jonathan.

- Prêt, confirma Clev.

- Prêt.

 A la base de son cou, le cristal du Cruxis de l’Ange se mit à briller et l’exsphère sur la main d’Hellen fit de même. Au centre de la pièce, des runes luirent sur la face de la prison sur laquelle Ygra se concentrait. Et soudain, la détonation retentit. Le sol trembla et les visiteurs courraient vers la sortie. Mais au milieu de ce tumulte de pierre et de poussière, Yuan et Clev, un humain d’une carrure impressionnante, se précipitaient vers le cube noir dans lequel se dessinait un énorme trou alors que Hellen et Jonathan, le frère de Clev, surveillaient l’entrée pendant qu’Ygra leur préparait une évasion par les sous-sols. A peine quelques secondes plus tard, Yuan sortit, suivit de Clev qui portait un corps inerte sur son dos.

- Ygra ! Hurla l’Ange.

- Explosion !

Quand les flammes du sort disparurent, ils se laissèrent tomber quelques niveaux plus bas.

- Allez, on y va ! Les exhorta Yuan alors qu’ils se mettaient à courir dans l’obscurité.

 

 

Base renégate de Flanoir…

Bip… Bip… Bip… Le son répétitif s’immisçait dans sa tête. Bip… Bip… Bip… Le bruit ne s’arrêtait pas. Il n’y avait rien d’autre. Bip... Bip… Bip… Ses paupières, il devait ouvrir ses paupières. Un peu de concentration lui permit seulement de remuer le bout des doigts. Où était-il ? Depuis combien de temps était-il… ? Est-ce que… ? Il inspira profondément, soulevant son torse, avant d’expirer en une sorte de gémissement. Fff… Clap, clap, clap, clap, clap… Fff… Deux personnes venaient d’entrer dans la pièce. Il tendit ses sens pour capter leurs murmures.

- On dirait que nous avons évité de gros ennuis, dit une voix féminine.

L’autre soupira, c’était un homme. Il était certain de connaître son odeur si familière.

- Mais maintenant, nous avons l’autorisation du sénat pour le réhabiliter. De toute façon, l’histoire est devenue une légende et la légende est devenue un conte pour gamins. Tant qu’il ne cause pas de problèmes, il vivra.

Il fut soudainement assaillit de souvenirs : une guerre, deux mondes, une planète solitaire, … Lentement, sa mémoire se remettait en place, classant soigneusement les événements dans le bon ordre, lui rappelant les moindres détails. Un autre gémissement lui échappa et les deux autres cessèrent de chuchoter.

- Il se réveille déjà ? S’alarma la jeune femme.

- Vérifie les scans et appelle quelqu’un.

- Très bien.

La femme quitta la pièce.

- Laisse-moi deviner, dit-il à l’homme restant dont il se souvenait désormais, plus ou moins un mètre quatre-vingt, des yeux cyan, des cheveux bleus, et, à en juger par le bruit que font tes chaussures, tu es plus un chat de salon qu’autre chose. Mh… Yuan, pas vrai ?

L’Ange ne lui répondit que par un ricanement suivit un coup de pied sur le lit où il était allongé.

- Tu reviens d’entre les morts après un millénaire et c’est la seule chose que tu trouves à dire ? Charmant, ironisa le Demi Elfe.

- Mon vieil ami, pourrais-tu m’aider à ouvrir les yeux ? Demanda-t-il, étonné d’entendre sa voix si rauque.

- Bien sûr, mon vieil ami.

Il s’approcha et Kratos sentit des doigts se poser sur ses paupières. Lentement, la lumière atteignit ses yeux. Ils étaient dans une chambre. Les murs étaient métalliques et deux fauteuils étaient disposés autour d’une table devant une fenêtre aux rideaux tirés. A côté de lui, un moniteur contrôlait son rythme cardiaque avec des petits « bips » incessants. Yuan le regardait, une ride de scepticisme barrant son front. Mais un sourire moqueur remplaça vite son inquiétude.

- N’empêche, je préfère être un chat de salon, boire de bons alcools et rencontrer des femmes intéressantes que d’être un vieux loup décharné à l’humour dépassé.

Kratos leva les yeux au ciel, la bonne humeur planant sur son visage.

- Je n’aurais jamais pensé dire ça un jour mais je dois avouer que tu m’as manqué, lança-t-il dans l’humeur générale.

- Je t’en prie, ne me force pas à te rendre à la pareille, railla le Demi Elfe en dégageant une mèche bleue de son visage avec une élégance exagérée.

Ils laissèrent planer un silence léger. Prenant appui sur ses coudes, le mercenaire se redressa assez pour pouvoir parler face à Yuan. Il marqua une hésitation puis aborda enfin le sujet qui, sans qu’il ne le sache, tordait les entrailles de son ami.

- Yuan… Lors du procès, j’ai vu que tu avais donné un cristal à Lloyd. Où est-il ?...

Le concerné tiqua et un voile glacé remplaça la bonne humeur sur son visage. Lentement, il rapprocha un des fauteuils du lit et s’y assit presque douloureusement. La tête baissée, il respira à profondément avant de lever les yeux vers Kratos.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

- Tu as entendu, au procès, que Lloyd devait être placé dans une famille.

- Oui.

- Les premières personnes à avoir obtenu la garde ont été Zélos et Sheena, ils ont du se battre une année entière pour y arriver. Après, il y en a eu d’autres, tu sais, avoir un héros dans sa famille est devenu une sorte de marque de prestige. Enfin… Nous nous sommes toujours arrangés pour garder un œil sur lui. Ca fait quelques temps que nous n’avions plus eu aucune nouvelle alors j’ai contacté sa famille actuelle. Il avait été placé là en urgence parce que ses précédents parents pratiquaient la magie noire. Ils ne nous ont pas répondu et quand nous sommes allés sur place, ils étaient morts…

- Et Lloyd ?

- Pas une seule trace de lui. Mais vu l’état des cadavres, son ancienne famille est venue le récupérer…

- Tu veux dire qu’il est entre les mains de mages noirs ?! S’alarma le mercenaire.

- Oui, et…

Kratos arracha rageusement les fils accrochés à son corps et repoussa la couverture pour se lever.

- Kratos ! Tu n’es pas encore en état… Soupira Yuan.

Ignorant ses mises en garde, il posa les pieds sur le sol. Mais sitôt debout, il chancela dangereusement et sentit la pièce tournoyer. Le Demi Elfe lui bloqua les épaules sur le lit et il vit des étoiles danser devant ses yeux, trop faible pour lui résister.

- Laisse-moi, grommela-t-il avec peine, Lloyd est un Ange, tu sais tout ce que ces ordures sont capables de lui faire…

- Je sais, mais de toute façon, nous ne savons pas où ils sont en ce moment et te tuer ne l’aidera pas.

La porte coulissa et la jeune femme qu’il avait entendue entra dans la pièce. Elle portait une chemise blanche et un pantalon gris poussé dans de fines bottes noires laquées. A son bras, elle tenait une veste sombre d’aspect militaire. Son visage était fin et harmonieux, encadré de quelques mèches blondes échappées d’une longue natte. Elle étudia Kratos de ses yeux céruléens.

- Kratos, je te présente Hellen, mon assistante. Elle a aussi participé à ta libération.

Le mercenaire la salua d’un hochement de tête, elle-même lui rendant la pareille.

Yuan saisit une ceinture de cuir pendant au lit et entreprit d’entraver les poignets de son ami alors que la jeune femme s’occupait de ses chevilles.

- Ce n’est que par pure précaution, expliqua le Demi Elfe, même si tu as été légalement réhabilité, le pays est encore en état d’alerte. L’Etat a affirmé qu’il n’y avait jamais rien eu dans la prison et qu’un groupe anti-réunification l’avait fait explosé pour son symbolisme. De plus, je suis certain que si je te demandais de ne pas partir à la recherche de Lloyd, tu ne m’écouterais pas.

Kratos ne dit rien mais approuva, quoique rageur de ne pouvoir se lancer à la poursuite des mages noirs. Le Demi Elfe et la jeune femme quittèrent la pièce. Mais avant même que l’autre Ange ait pu soupirer, celui aux cheveux bleus passa sa tête par la porte.

- Pas bouger, gronda-t-il, pointant sévèrement son index vers lui.

Puis il repartit, laissant Kratos seul face à mille ans d’un noir absolu.

 

Kratos prit un poignard et le mit dans sa botte. Devant lui, plusieurs armes étaient disposées sur une table métallique. Jaugeant une épée qui lui semblait de bonne facture, il la glissa dans le fourreau qui pendait à sa ceinture.

- Je crois que celle-ci sera plus efficace, dit Yuan en lui présentant une arme dans un étui de soie noir.

Le mercenaire plissa légèrement les yeux pour tenter de décrypter le regard de son ami puis, il défit le tissu et se saisit de sa vieille épée.

- Flamberge… Lâcha-t-il dans un souffle.

- Lloyd nous l’avait confiée, ainsi que la Vorpal. Les laisser dans la nature était trop dangereux.

L’humain contempla l’arme. Des flammes semblaient danser à l’intérieur du métal, courant le long de la lame en lui offrant la beauté du feu. Sa poigne se raffermit sur la garde de Flamberge et il se débarrassa de l’autre épée.

 Ensuite, Kratos se tourna vers un grand miroir. Il portait des vêtements noirs renforcés de cuir par endroits et une cape épaisse recouvrait son dos et son épaule gauche. Alors qu’il enfilait distraitement des mitaines, il s’étonna lui-même de l’expression sinistre rendue par son visage émacié.

- Tu devrais peut-être te couper les cheveux, ironisa Yuan.

Le mercenaire jeta un coup d’œil à la longue chevelure carmin qui atteignait ses cuisses. Un soupir d’exaspération lui échappa.

- Dans le fond, ça te va plutôt bien.

L’humain ne répondit rien et tourna les talons vers la sortie. Le Demi Elfe leva les bras au ciel.

- Même après cinq mille ans, j’ai toujours l’impression de parler à mur !

Kratos fit volte-face, fusillant Yuan de son regard rouge.

- Dépêches-toi et dis-moi où étaient les mages noirs avant de disparaître !

 

Yuan le fit monter dans un engin qui avançait grâce au même principe que les ptéroplans, mais en beaucoup plus grand. Ils survolèrent plusieurs villes, éclatantes de blancheur et d’activité. Son ami lui expliqua que l’Arbre de Kharlan produisait énormément de mana, ce qui permettait non seulement à la nature de se développer, mais aussi à la technologie de fonctionner sans toucher l’environnement. Le monde et les hommes vivaient ainsi en équilibre parfait.

Après une petite heure, ils dépassèrent Meltokio, en direction du Temple de l’Obscurité. L’engin se posa dans une clairière, près des montagnes. Quand Kratos descendit, il dégaina son épée et saisit sa longue chevelure. De longues mèches rouges glissèrent au sol.

<< précédent                                                               suivant>>

Publicité
9 janvier 2009

[OS] Flocons - par Ludovika

 

 Au-dessus de Meltokio, des nuages cachés par l’ombre de la nuit offraient leur pluie immaculée à la capitale. Les toits étaient blancs et la rue glissante, mais, malgré la neige et le froid, la métropole restait très animée, même plus qu’à l’accoutumée. Elle était bondée d’habitants, de couples et de familles louvoyant gaiement dans les boutiques et autour des sapins. Partout les façades étaient décorées et illuminées par des guirlandes élémentales. C’était le premier Noël depuis la réunification des deux mondes et il promettait déjà d’être mémorable.

Mais, bien que ce soit une fête de joie et de générosité, certains n’arriveraient malheureusement jamais à s’entendre…

- Zélos ! Tu n’es qu’un… qu’un sale pervers ! Vociféra Sheena.

- Pervers, j’en convient, mais, personnellement, je me trouve plutôt propre. Tu veux venir vérifier ? Plaisanta le roux. Ma délicieuse petite madame Noël en sucre !

Un objet volant non identifié traversa la pièce pour aller s’écraser avec grand fracas contre un mur. Le manoir Wilder comptait désormais un vase de moins.

- Voyons, ne te mets pas en colère, je croyais juste que ce joli costume était mon cadeau, rigola l’élu en évitant un deuxième projectile.

A la porte, Génis avait suspendu son mouvement, la main à quelques centimètres de la porte. Le jeune Demi Elfe soupira avant d’enfoncer son menton dans son écharpe. Derrière lui, les autres compagnons masquaient difficilement leur sourire, remontant leur col pour qu’on ne voie plus que leurs yeux brillant d’amusement.

 Finalement, il cala correctement son bonnet sur sa tête et prit son courage à deux mains.

- Génis ! Comme ça fait plaisir de te voir ! Oh ! Vous tous aussi !

Zélos l’avait doublé, sûrement en quête d’un quelconque espoir de fuite.

- Reviens ici ! S’époumona la jeune femme à l’intérieur.

Un sifflement au-dessus de la tête du jeune mage lui indiqua qu’il aurait été la victime innocent du jour s’il avait été un peu plus grand.

- T’as vu comme Sheena est de bonne humeur ? Une bataille de boules de neige s’impose, hé hé !

L’élu fit entrer toute la compagnie.

- Tiens, tu ne nous avait pas prévenus qu’ils seraient là, dit Raine en apercevant les deux autres invités.

Dans le salon, les deux derniers Anges du Cruxis, Yuan et Kratos, encore dans ses habits du Cruxis, étaient confortablement installés dans de grands fauteuils, immobiles. Ils relevèrent la tête à leur arrivée, le premier levant son verre en guise de salut.

- Ouais, j’ai voulu les accrocher au sapin mais ils n’étaient pas d’accords !

- Tss… Stupide élu, dit Yuan, visiblement vexé.

- On accroche des Anges aux sapins à Tesséha’lla ? Demanda candidement Colette.

- Mais oui ma petite chérie ! Après tout, c’est l’Ange Gabriel qui est venu annoncer la naissance de Mithos !

- Balivernes, maugréa le Demi Elfe aux cheveux bleus entre ses dents.

Zélos ne cacha pourtant pas sa joie d’avoir touché l’un des compères dans son orgueil et c’est avec un sourire comme une banane, jusqu’aux oreilles, qu’il fit amener à boire et les fit asseoir.

- Au fait, vous n’auriez pas vu Lloyd ? Je l’avais aussi invité mais je n’ai pas eu de réponse.

Les compagnons s’entreregardèrent silencieusement. Génis prit la parole.

- Quand Dirk est mort, il y a environ six mois, il a dit qu’il avait besoin de se changer les idées et… il est parti.

- Nous pensions le retrouver ici, poursuivit sa sœur. Mais visiblement…

Zélos haussa les épaules.

- S’il voyage, c’est normal qu’il n’ait rien reçu. Franchement, je pense qu’on n’a pas besoin de se faire du souci pour lui.

Les autres ne répondirent pas.

- Bref ! Fit l’élu en se levant d’un bond. C’est Noël et j’ai des cadeaux pour vous !

- Des cadeaux ? Dirent en cœur les habitants de Sylvarant.

La bonne humeur du roux s’affaissa comme s’il venait d’apprendre la mort de quelqu’un, les yeux scintillants, au bord des larmes.

- Nous ne faisons pas de cadeaux à Noël chez nous, expliqua Raine. Nous en faisons à la fête de Martel, c’est-à-dire quand…

- Vous voulez dire que… vous n’avez rien pour moi ? Les questionna Zélos de sa petite voix enrouée. Ce sera la première fois que je ne recevrai rien à Noël….

- Il y a un début à tout ! Lança Génis d’un rire gêné.

L’élu ne bougeait plus. Un à un, il regardait chacun de ses compagnons, la mine défaite.

- Personne ne m’aime ! Hurla-t-il de désespoir.

 

Assis sur un des plus hauts toits de la ville, Lloyd inspira profondément l’air glacé de la soirée et regarda un gros flocon blanc fondre dans sa paume. Frissonnant, il resserra sa cape autour de lui. C’était un grand tissu brun clair qui lui arrivait aux mollets avec un col qui remontait jusqu’à son nez, entourant tout son corps comme un poncho.

Il entendit des bruits de pas et n’eut pas besoin de tourner la tête pour reconnaître son amie. Ayumi prit une des longues mèches de cheveux du garçon et la fit glisser entre ses doigts.

- Ca te va bien le blond, dit-elle avec un sourire amical.

Elle enleva un peu de neige du toit et s’assit à ses côtés. Enfin, Lloyd se tourna vers elle.

Ayumi était une jeune fille du même âge que lui, plus petite et svelte que les autres filles de la bande. Elle avait des yeux splendides, étirés tel les natifs de Mizuho, et à l’iris tellement sombre qu’elle se confondait avec ses pupilles. Sa peau était comme de la porcelaine et on la devinait douce comme de la soie. Encadrant son visage ovale, ses cheveux noirs et brillants étaient aussi longs que ceux du garçon, atteignant sa taille. A l’instar de Lloyd, elle avait revêtu une des grandes capes habituelles des jeunes maraudeurs de Tesséha’lla, mais plus foncée que la sienne.

Après l’initiation de Lloyd, ils étaient devenus des coéquipiers inséparables. Ayumi était d’une compagnie agréable, elle avait toujours une histoire à raconter lorsqu’ils s’asseyaient autour d’un feu après une longue journée et, étrangement, sa présence semblait redonner de la bonne humeur à tout ceux qui la rencontraient. Au départ, Lloyd avait eu peur de la déranger avec son constant air maussade.

Depuis le départ de son père biologique sur Derris-Kharlan et encore plus à la mort de son père adoptif, Dirk, il s’était sentit abandonné et n’avait cessé de se refermer sur lui-même. Heureusement, Ayumi avait le don de réconfort et, sans jamais demander les raisons de son attitude, son sourire lui mettait du baume au cœur.

- Allez, debout, on va faire un tour en ville ! Y a encore plein de richards à qui ont peut faire les poches !

Les deux amis se levèrent et coururent vers le bord de la toiture, leur chaussures souples ne laissant que peu de traces dans sur la poudreuse. Une fois arrivés, sans ralentir leur course, ils bondirent jusqu’au bâtiment voisin. S’aidant de l’environnement urbain, ils filaient à tout allure dans la nuit sur les toits pourtant couverts de neige. Après une dizaine de minutes d’une course effrénée, ils s’arrêtèrent. L’air froid les faisait grelotter dans leurs capes, ils se regardèrent et, sans prononcer un mot, ils décidèrent mutuellement de redescendre dans la rue pour rejoindre les autres.

- Où vas-tu ? Demanda Zélos en apercevant Kratos près de la porte, enfilant un long manteau clair au capuchon de fourrure.

- Je vais prendre l’air, répondit sèchement le mercenaire.

Kratos sortit.

- Tsss, toujours aussi sympathique celui-là, marmonna l’élu.

 

 L’Ange referma la porte derrière lui. Il devait faire terriblement froid cette nuit, mais la température ne l’affectait pas. Il se promena dans les rues principales de la capitale, entrant finalement dans un bar moins bondé que les autres mais néanmoins plus tranquille. Détachant son long manteau, il le posa sur un siège à côté de lui et s’assit au bar. Le gérant vint prendre sa commande.

C’était un homme de bonne taille et d’une carrure assez large. Il portait une chemise blanche enserrée par un singlet noir et son visage calme arborait une petite moustache.

- Monsieur, que puis-je vous servir ? Demanda-t-il d’une voix posée tout en essuyant un verre.

- Whisky.

- De Meltokio, des montagnes de l’Est ou du Nord ?

- Du Nord.

Le plus fort.

Kratos passa une main sur son visage. La pièce rectangulaire était chauffée par une grande cheminée sur le côté gauche. Les murs étaient sans tapisserie mais les briques acajou, les meubles de bois brut et les fauteuils mitonnés offraient aux clients cette impression d’être ailleurs, d’avoir quitté les habitudes mondaines de la capitale. Le bar occupait les deux tiers du fond de la pièce. Devant le bar et près de la cheminée, il y avait en tout six tables, pas de quoi en faire un endroit surpeuplé. Mais l’Ange appréciait cet endroit, le calme, les alcools classiques, …

Le barman lui apporta son verre. Le Kratos but une gorgée qui manqua de lui brûler la gorge. Il savoura cette sensation. C’était Yuan, il y avait plusieurs milliers d’années, qui lui avait appris à apprécier l’alcool alors qu’il n’était qu’un jeune mercenaire concourant avec ses amis pour savoir lequel pouvait boire une bouteille entière sans tanguer après. Ces souvenirs lui auraient tiré un sourire mais ce dernier préféra se cacher derrière l’habituel masque d’acier de l’Ange. Il reposa son verre.

Des rires. Tournant la tête vers la cheminée, il remarqua un groupe de jeunes, tous vêtus de longues capes. Au nombre de six, l’un d’entre eux était à genoux sur sa chaise, penché sur la table, le bras tendu, essayant de prendre son verre à un autre qui rigolait. Mais le regard écarlate du mercenaire remarqua un autre enfant, un jeune garçon aux longs cheveux blonds et aux yeux semblables aux siens qui s’était recroquevillé derrière ses amis quand son regard c’était posé sur eux.

Mine de rien, Kratos se détourna et, après quelques secondes, fit un signe discret au barman.

- Qui sont ces jeunes ? Demanda-t-il à l’homme, très bas.

Le barman jeta un coup d’œil discret près de la cheminée.

- Ce sont des gosses qui viennent d’un peu partout, personne n’a l’air de savoir s’ils ont une famille ou non. Ce ne sont pas vraiment des voleurs comme certains le disent. Ils travaillent parfois pour les hauts dignitaires en transmettant des messages privés ou secrets. Un peu tapageurs, mais pas méchants.

Le barman retourna à sa vaisselle.

Le regard du mercenaire se perdit au fond de son verre. Alors c’était ça qu’il était devenu. Une vague douloureuse manqua de le submerger. Kratos finit son verre d’une traite. Rapidement, il enfila son manteau et sortit sans un regard pour les jeunes près de la cheminée. Après tout, c’était son choix. Il n’avait pas le droit d’intervenir. Peu importe le mal que ça lui faisait. Il ne pouvait pas.

Il marcha ainsi jusqu’à une grande place au deuxième niveau de Meltokio, se persuadant que c’était mieux ainsi. L’air était glacé et son souffle faisait des volutes blanches dans l’air qui s’évanouissaient presque aussitôt. Lentement, il bascula la tête en arrière, face aux cieux parsemés d’étoiles. Quoi qu’il arrive, les étoiles brilleraient toujours, c’était un moindre réconfort. Il ferma les yeux. Même ainsi, il pouvait les voir. Le ciel n’avait depuis longtemps plus de secrets pour lui. Demain, il rentrerait sur Derris-Kharlan, surveillerait à nouveau les Anges dépourvus d’âme, resterait silencieux. Avec une douloureuse appréhension, il se libéra quelques secondes, sentit le poids de son cœur dans sa poitrine, se rendit compte une fois de plus de l’étendue de ses cicatrices. Il s’avoua enfin que ce destin l’effrayait. A force d’être loin de toute vie, il finirait comme eux, le regard vide, agissant mécaniquement, comme une machine. Il perdrait tout ce qui faisait de lui un être humain, toute trace de son passé.

Kratos ne se tracassait pas de ce que les gens pensaient de lui, il n’y avait personne à cet endroit. Il agrippa son manteau à l’emplacement de son cœur. Lloyd… Une bouffée de réconfort l’envahit. Il avait choisi de vivre ainsi et ça ne le dérangeait pas. Tout ce qui comptait, c’était qu’il soit heureux. S’il était heureux, alors sa longue existence trouverait son sens, son…

Un bruit dans la neige, le léger craquement habituel de pas sur la poudreuse. Lentement, l’Ange se retourna. Il était là, à quelques mètres de lui, dans sa cape brune, avec ses longues mèches blondes parsemées de flocons. Leurs regard se croisèrent, reflets l’un de l’autre, identiques. Le visage du mercenaire s’adoucit. Lloyd, les joues rosies par le froid, le regardait, muet, ses grands yeux écarlates emplis d’un triste mélange de peine et de reproche.

Le garçon esquissa un geste, mais se retint. Après quelques secondes d’un silence interminable, il sembla vouloir revenir sur ses pas. Kratos fit un pas dans sa direction. Le garçon se réintéressa à son père.

Kratos fit un deuxième pas, puis un troisième. Reprenant contenance, ses idées se remettant en place, il avançait avec plus d’assurance. Lloyd le regarda arriver sans bouger. En face de son fils, le mercenaire s’accroupit pour être à sa hauteur. S’il y avait un remède contre son mal, c’était la vie, son fils, son enfant adoré. Il posa sa main sur la tête du garçon. Sa paume glissa jusqu’à sa joue. Sa peau était froide.

Les yeux de Lloyd se remplirent d’une soudaine tristesse, brillants, de petites larmes scintillantes sur le bord des paupières. Sans crier gare, il se jeta au cou de son père, éclatant en sanglots. L’instant de surprise passé, Kratos referma ses bras sur lui, le sera contre son cœur, de toutes ses forces. Il n’avait plus envie de repartir.

 

 

Dans le manoir Wilder, seul l’élu était encore éveillé, même la jeune Séles était rentrée de sa virée entre amies. Peu fatigué, il s’était proposé pour attendre le retour du mercenaire et ce dernier ne tarda pas à rentrer.

Zélos regarda avec des yeux ronds les deux énergumènes qui venaient d’arriver. Kratos portait sur son dos un jeune garçon aux longs cheveux blonds mais au visage familier, endormi et emmitouflé dans son manteau.

- Qu’est-ce que c’est ? Le questionna l’élu en voyant le mercenaire emporter son paquet vers les chambres.

- Mon cadeau de Noël, répondit l’Ange, imperturbable.

- Qui te l’a donné ?

- Le Père Noël.

 

Lloyd ouvrit lentement les paupières. Un mince rayon de soleil était passé entre les rideaux de tulle qui en filtraient la majeure partie. Prenant appui sur ses coudes, il se redressa. Avec la lumière, les souvenirs de la vieille ressurgirent. Son père… Il jeta un coup d’œil dans la chambre, notant que son manteau était posé sur le dossier d’une chaise. Il était chez Zélos et, vu la hauteur du soleil dans le ciel, il ne devait pas être très loin de midi. Il y eut des bruits de pas dans le couloir puis quelqu’un entra. Kratos.

Son père s’avança et s’assit sur le bord du lit. Sans rien dire, il prit un objet dans sa poche et le lui tendit. C’était une petite clé dorée. Lloyd comprit et n’esquissa pas un geste. Kratos lui prit la main et y déposa la petite clé.

- Qu’est-ce que c’est ? Demanda innocemment le garçon.

- La clé d’un coffre à la banque.

Lloyd se retint de fusiller l’Ange mais ne put s’empêcher de lui rendre un regard dur. Il laissa tomber la petite clé sur les draps.

- Je n’ai pas besoin d’argent.

- Maintenant, non. Mais plus tard peut-être.

Sous les yeux ébahis de son père, Lloyd, en enfant buté, prit la clé et la lança à l’autre bout de la pièce. Il se laissa retomber sur le lit et tourna fermement le dos à son protecteur.

Sans se démonter, Kratos tendit la main et lui caressa les cheveux. Le garçon ne broncha pas. Comme Ayumi le jour précédant, le mercenaire fit glisser une longue mèche blonde entre ses doigts, un sourire en coin.

- En blond, tu me fais penser à Yggdrasill. Je préférais ta vraie couleur, brun, comme ta mère.

Lloyd se releva vivement, rageur.

- Arrête ! Maman n’est plus là !

- Lloyd…

- Tu vis dans le passé et tu te caches tout le temps derrière ! J’aime maman, mais elle est toujours entre nous ! C’est impossible de parler ! Impossible d’essayer de se connaître ou de se comprendre !

Le jeune garçon se dégagea rageusement des couvertures et se leva. Sur le lit, son père semblait pétrifié. Autrefois, il aurait donné cher pour pouvoir admirer cette stupeur peinte sur son visage. Mais aujourd’hui, c’était différent.

Lloyd ouvrit la porte-fenêtre, faisant volte-face pour toiser l’Ange une dernière fois, hurlant sa tirade finale.

- Je suis son fils ! Pas son fantôme !

Et il bondit à l’extérieur.

 

 

- Lloyd ?

Le jeune garçon, l’Epée Eternelle en main, s’était arrêté depuis quelques secondes alors qu’il était en train d’envoyer son père sur Derris-Kharlan pour la seconde fois. Lloyd baissa le bras, l’épée pointée vers le sol. Il lança un regard indifférent au mercenaire et, sans le quitter des yeux, il lança l’arme à ses pieds. L’Ange ne bougea pas. Lloyd haussa les épaules.

- S’tu veux y aller, t’a qu’à le faire tout seul, t’es assez grand pour m’abandonner encore une fois.

Il tourna les talons. Kratos se précipita et posa une main sur son épaule. Mais Lloyd se dégagea brutalement et le poussa en arrière, les joues inondées de larmes.

- La seule chose que je voulais c’était rester avec toi ! Cria-t-il de tristesse et de rage.

- Ecoute…

- Non ! Toi, tu écoutes ! Je me fous pas mal de ce que t’as fait ou de l’âge que tu as ! Tu comprends pas ce que je ressens ! T’es mon père, tu trouves ça anormal que je veuille être avec toi après avoir été séparés pendant plus de dix ans ?! T’as pas le droit de me refaire ça !

Le jeune garçon tomba à genoux, couvrant son visage de ses mains, agité de sanglots. Rapidement, Kratos vint à son côté et le prit contre lui, le serrant dans ses bras, le consolant, sans cesser de répéter : « Je suis désolé, Lloyd. Je suis désolé. »

- Arrête de pleurer, tout va bien, je reste avec toi.

Lentement, Lloyd se calma. Toujours dans les bras de son père, il leva ses yeux fatigués vers lui.

- Tu vas vraiment rester ?

- Oui, je te le promets.

Le jeune garçon se blottit un peu plus contre lui.

- Même si je n’ai pas de foyer pour toi…

- On n’a pas besoin de maison. On est ensemble, c’est ça notre chez nous.

Kratos lui releva la tête et lui montra un objet brillant dans sa paume. Un Cristal du Cruxis. Le regard de son père se fit plus peiné.

- Est-ce que tu veux vraiment vivre pour l’éternité, voir tous tes amis vieillir et mourir, endurer la jalousie de ceux qui te sont chers à cause de cela, regarder le monde et regretter les moments passés ?

Lloyd enfouit son visage dans le torse du mercenaire.

- Je me fous de vivre jusqu’à la fin des temps sur cette planète, Lloyd. Je resterai, si tu le veux encore, mais ne me demande pas de rester à tes côtés pour te regarder périr à petit feu.

Son fils se redressa et prit le cristal.

- Je n’ai pas peur, je suis avec toi.

Kratos déposa un baiser sur son front.

- Euh… dis, il y avait toute ta fortune dans le coffre dont tu m’as donné la clé ?

Son père lui lança un regard amusé.

- Non, seulement une petite partie. J’avais demandé à Yuan de quand même surveiller ce que tu allais en faire et de remplir le coffre en cas de besoin… Pourquoi ?

- Bah, euh, j’ai refilé la clé à une amie de Meltokio. Ca… ne pose pas de problème ?

Kratos lui ébouriffa gentiment les cheveux en se relevant.

- Ca posera problème si tu refuses de raccourcir ça. C’est quand même un peu long, tu ne trouves pas ?

Lloyd lui rendit un immense sourire.

9 janvier 2009

Avant propos - par Salami

Etant donnée que l'auteur n'est qu'une sale mioche de 14 ans pas douée en français,nous tenons a vous faire part de quelques explications concernant cette fan fiction crée par un porc...pardon!nous voulons dire ''par Salami''.Néanmoins,elle compensera ce peu d'intelligence et d'imagination par ses dessins,même s'ils ne sont pas aussi bien que les vôtre.


WARNING!Il se peut que les données que nous vous donnons ne donnent pas une bonne impression! ... En clair,il y a certaines explications qui peuvent gâcher le suspense de certains passages.Mais c'est comme ça et nous n'y pouvons rien... ... ET LE PREMIER QUI SE PLAINT DE NOS INFORMATIONS,NOUS LUI SORTONS UN BAZOOKA DIGNE DE ''WORMS'' ET NOUS LUI EXPLOSONS SA SALE PETITE CERVELLE DE COURANT D'AIR!!!merci de votre compréhension.

 

-Certains chapitres paraiteront court.(... nulle comme info...)

-Dans l'introduction,mademoiselle Salami aura introduit Kratos Aurion ET Zélos Wilder.Nous tenons donc a vous expliquer,puisque nous sommes là pour ça,le pourquoi de cette chose,car, normalement,à la fin du jeu,soit Zélos crève et laisse place à Kratos qui devient un personnage jouable,soit Zélos trahit ses amis et revient,lamentablement,s'excuser auprès d'eux pour pouvoir continuer à être jouable,laissant ainsi Kratos reprendre un peu de ses émotions qu'il a reçu des coups de son propre fils («T'auras pas la Wii pour la peine, na!!»qu'il a dit a un Lloyd outré par cette réponse) et ne pouvant,donc,pas se faire choisir par les joueurs (pour le peu de fois qu'il est choisi déjà...).Mr.Aurion est TRES fatigué et reste donc chez Dirk,le nain dispensable (ha ha ha...),pour prendre un peu de repos.Sauf que môssieur Kratos n'a pas non plus besoin de trois cents ans pour se rétablir quand même!Voilà pourquoi Zélos ET Kratos sont introduis dans cette fan fiction.On croirait pas avec sa tête d'abrutis mais elle est maligne la p'tite Salami!(HUM,HUM! ...)Non mais parce qu'en plus,vous voyez,dans le jeu,quand Zélos meurt (si vous avez décidé,à Flanoir,de ne parlez à personne mais qu'après vous y êtes contraint par la faute de Kratos -Oh!la barbe!!-)Raine est dans L'INCAPACITE de le ressuciter.Alors que dans les combats normaux ou avec des boss,vous pouvez mourir un million de fois,il y aura toujours Raine pour vous faire revenir à la vie QUELS QUE SOIENT LES PERSONNAGES!De toute façon,même si Raine meurt,il y aura toujours la potion de résurection ('sais plus comment ça s'appelle).A moins que ça se voit que vous êtes un vrai débutant,que vous ne savez pas du tout vous y prendre en matière de combat,que vous avez vidé tout votre stock de potions,que vous en aviez tellement marre que Raine vous frappe au lieu des adversaires que vous avez décider de la mettre en mode ''n'attaque pas et ne bouge pas'' pour qu'elle se fasse tuer,dans ce cas,débrouillez-vous tous seul! On vous jure!Nous,quand on voit ça,on se demande si le créateur du jeu l'a bien testé avant de le vendre!!Mais bon,nous ne sommes que les modestes explicateurs du fan fic de mademoiselle;nous n'avons pas le droit de donner notre opinion (même si cela est déjà fait...)


-Cette histoire sera illustré par Salami (vous vous en doutiez...).Mais nous voulons vous tenir au courant que ses illustrations seront,par moment,très différentes les unes des autres.C'est-à-dire que quelques dessins seront fais en ''manga'',et d'autres seront fais à sa façon pour une raison particulière qu'elle vous dira,elle-même,le moment venu pour ne pas trop gâcher le suspense.Nous vous prévenons que ses dessins ne seront pas fais à l'ordinateur,et ne seront donc pas terrible (niark niark!).Mais bon,c'est n'est pas parce que c'est pas fait à l'ordi que c'est forcément moche!non!ce que nous voulons dire par là,c'est que ceux de Salami sont vraiment horrible!elle en reste à faire du coloriage aux crayons de couleurs!!en plus elle sait même pas s'en servir! C'est la cata!! ...enfin bon...

et pis y a quelques dessins fait au crayon de papier parce qu'elle avait la flemme de les faire en couleur (ouh la fainéante!).

Au début,vous serez certains de ne pas voir d'illustrations.Il faut juste laisser le temps à cette fainéante qui à intérêt à se booster!

-et il n'y a pas du tout d'illustrations pour l' ''Avant-propos''... ...(ça sert vraiment à rien ce que nous venons de marquer là.J'crois qu'on ne fait que gâcher de la place pour avoir un maximum de ligne...)


-étant donné que Salami n'a pas joué à Tales of Symphonia depuis fort longtemps, il se peut que vous retrouviez des erreurs dans sa fic car, rappelez-vous, notre chère auteur à la mémoire qui flanche déjà à son âge (qu'est-ce que ça va être quand elle sera qu'une petite vielle!).Alors elle vous demande pardon et éspère ne pas faire trop d'erreurs quand même...

-Alors là,c'est TRES important!scotchez bien vos yeux sur ce que vous allez voir de marquer!!cette fan fiction... a été corrigé... par...L'AUTEUR LUI MÊME!alors préparez-vous aux mots bourrés de fautes d'orthographes!En fait,c'est elle qui a voulu les corriger toute seule car: premièrement,son grand frère risque de rire aux éclats, comme à son habitude, en voyant ce qu'elle a fait (allez vous demander pourquoi) et il aura tellement rit qu'il ne pourra pas la corriger; deuxièmement,si elle demande à son père,elle risque de retrouver plus de fautes qu'il n'y en aura déjà -c'est pas que j'me moque de toi papa hein!crois pas ça!c'est juste que...vu que t'as un petit faible en français comme moi j'ai un petit problème en arabe...-;troisièmement,sa mère risque de ne rien comprendre à l'histoire si elle ne connait pas déjà celle de ''Tales of Symphonia'';quatrièmement,sa soeur n'a pas le temps à cause de la fac; et cinquièmement, ses autres frangins son à Pétaouchnoque.Et donc si vous retrouvez des erreurs,ne vous étonnez surtout pas!



Voilà!Nous vous souhaitons une bonne lecture!(et un bon courage!!)Veuillez agréer, mesdames, mesdemoiselles,messieurs,nos excuses les plus sincères pour vous avoir gâcher le suspense si c'est le cas.

 

P.S.n°1: Pour éviter de heurter la sensibilité des plus jeunes (dont l'auteur) certaines paroles seront remplacer par des ''*Bip*''.Encore une fois,nous vous remercions de votre compréhension.


 P.S.n°2: Pour ceux qui ne connaissent pas ''Worms'',nous leurs conseillons d'aller voir ailleurs! Nous ne sommes pas en droit de vous expliquer ce que c'est! ...Bon,on peut peut-être vous dire que c'est un jeu vidéo débile,sur des vers de terre qui se font la guerre,très apprécié par Salami (on voit bien pourquoi...).

 

 

Auteur: ...Qu'est-ce que...Mais c'est quoi c'te beans!Oh maudit soit ma mémoire de gold-fish!!j'viens d'me rendre compte que j'ai écris un gros morceau pour rien!même si Zélos ET Kratos sont tous les deux vivants,Kratos,lui,retourne à Derris-Kharlan!du coup,ça explique pas pourquoi ils sont tous les deux là et j'ai bel et bien une tête d'abrutis! ... NOOOOOOOOON!j'ai gâché le suspense pour rien!!*se tape*... Aïeuh!Bon bah tant pis!ça m'énèrve!j'expliquerais tout le moment venu,na! -sniif!et moi qui était si fière de mon début!-


Enfin bon...au pire,ne prenez pas du tout compte de l' ''avant-propos''.Ce n'est vraiment pas important.En gros,ça ne sert STRICTEMENT à rien! C'est à part on va dire...

                                                               suivant>>

4 janvier 2009

Chapitre 09: Mémoires et Trahison - par Alienor

Préséa  s’empressa de traverser le rez-de-chaussée de la société Lézaréno et rentra dans l’ascenseur après avoir montré sa carte d’accès au garde qui était posté devant. Elle appuya sur le bouton qui montait à l’étage supérieur. Elle attendit un moment, puis l’ascenseur s’arrêta, et les portes s’ouvrirent automatiquement. Elle entra dans une vaste salle, où trônait un bureau, avec une pile de dossiers entassés dessus.

« Bonjour, Préséa. Tu as passé une bonne journée ? »

Régal apparut derrière le désordre de son bureau. D’après la fillette, il devait être en train de faire du rangement.

-Bien sûr, Régal, c’est une très belle journée en perspective ! répondit-elle, en souriant.

-Je suis content de te l’entendre dire, surtout venant de chez toi.

-C’est du passé. Je ne suis plus la fille taciturne que les autres et toi avez connue. Maintenant je profite pleinement de la vie ! »

L’homme sourit. Il avait fière allure dans son uniforme de directeur de la société qu’il dirigeait depuis maintenant quelques mois. Après n’avoir donné plus de signe de vie pendant des années, il avait finalement repris le contrôle de Lézaréno. Pendant tout ce temps, c’était son sous-directeur qui avait géré le poste. Et même durant la longue absence de son supérieur, il lui était resté fidèle et avait veillé à ce que personne n’usurpe la place de directeur.

Préséa avait elle aussi eu un poste dans la société, et à vrai dire c’était l’un des plus banals : elle se déguisait en klonoa pour amuser les enfants. Elle se fichait qu’elle soit ridicule ou pas, elle aimait voir les autres rire et démontrer leur joie. Elle aimait Altamira et son atmosphère chaleureuse. La tristesse n’existait pas entre les murs de la cité balnéaire. Et cela, c’était ce que Préséa appréciait. Et puis, avec l’argent qu’elle gagnait, cela lui permettait de faire des dons à la reconstruction d’Ozette. D’ailleurs, celle-ci avançait bien. Dans quelques mois, le petit village serait tout neuf et les gens pourraient de nouveau le repeupler. Elle était heureuse.

« J’en ai fini pour aujourd’hui, je dois rentrer à Ozette maintenant.

-Les travaux avancent ? La questionna Régal.

-Ils avancent même très bien… » répondit elle, avec un sourire radieux.

Sur ces mots, elle salua son ami et se retourna vers l’ascenseur où elle disparut quelques minutes plus tard.

Régal la regarda partir, et sourit. Il était satisfait que la fillette lui ai pardonné le meurtre de sa sœur et ai retrouvé le sourire. Le rôle qu’elle jouait dans Altamira lui avait fait beaucoup de bien et lui avait redonné sa joie de vivre. C’était à peine si elle avait oublié qu’elle avait en réalité vingt-huit ans. Elle s’amusait comme une enfant. Le sourire aux lèvres, il se remit à la tâche, ranger son bureau. Il allait y avoir du travail, vu les piles de dossiers qui ornaient sa table dans tous les coins. Mais rien ne pouvait mieux l’occuper que cela.

Préséa sortit du train élémental qui l’avait ramené des bureaux de la société et salua le chauffeur. Puis elle monta le petit ascenseur qui se mettait automatiquement en marche lorsqu’on y posait les pieds. Elle salua les divers employés de service qui s’affairaient et continua son chemin. Au bout d’un moment, à force de jeter des coups d’œil à droite et à gauche, Préséa s’arrêta soudain. Quelque part, au milieu de la foule, elle venait d’apercevoir une silhouette familière. Non, deux. Mais elle n’avait pas eu le temps de bien voir, les deux silhouettes en question avaient disparu. Elle resta immobile un moment, se posant quelques questions, puis haussa les épaules. Après tout, c’était peut-être le fruit de son imagination. Forte de cette certitude, la jeune fille sortit de la ville et partit dans un coin d’ombre où personne n’aurait eu l’idée de s’aventurer, tellement c’était discret.

Quelques minutes plus tard, un ptéroplan s’envola vers le continent voisin, en direction d’Ozette.

------------------------------------------

La jeune femme se réveilla dans un fauteuil confortable, et scruta l’endroit où elle se trouvait d’un œil hagard. Il s’agissait d’une sorte de grand salon. Elle tenta de se relever, mais une violente douleur au ventre et à la tête lui arracha une grimace et l’obligea à rester immobile.

« Oui, évite de bouger, c’est très désagréable surtout si tu es blessée… »

La jeune femme regarda de tous côtés, personne. Pourtant, il lui semblait avoir entendu une voix…

« Je suis ici. »

Soudain, une ombre surgit juste devant elle et effraya la femme qui poussa un petit cri de frayeur.

« Excuse-moi, je t’ai fait peur. Sincèrement désolé… »

Elle regarda le personnage d’un air méfiant. Il s’agissait d’un homme entre deux âges, à la fois jeune et vieux. A vrai dire on ne saurait même pas lui donner un âge.

« Tu n’es pas rétablie, je t’ai retrouvé agonisante près de chez moi. Tu étais vraiment mal en point. Tu aurais pu mourir. Comment t’appelle tu ? »

La jeune femme hésita, et fouilla dans les tréfonds de sa mémoire. Elle ne savait plus comment elle s’appelait et sa tête, à force de réfléchir, lui faisait affreusement mal.

« Je… je ne sais plus… » répondit elle, finalement.

L’homme éclata de rire.

« Une crise d’amnésie ! Je me disais aussi, ta blessure à la tête ne pouvait que te causer la perte de ta mémoire ! »

Elle resta à ne rien dire, et son interlocuteur reprit :

« En attendant que tu la recouvres, permets moi de te donner un nom. Que dirais-tu de Laya ?

-D’accord… se contenta de répondre la blessée.

-Je m’appelle Elio, mais je vais essayer de ne pas te fourrer trop de choses dans la tête… Tu pourras rester le temps que tu guérisses d’accord ? »

Elle acquiesça, un peu dépassée. Elle ne savait plus qui elle était, mais en plus elle ne se rappelait plus ce qui s’était déroulé avant qu’elle ne devienne… amnésique comme disait cet homme. Ses souvenirs étaient flous, et elle n’était pas en état de réfléchir. Son estomac grogna pour approuver.

« Tu dois avoir faim, sourit son hôte, attends je vais te chercher à manger. »

Elle le laissa partir, et il revint quelques minutes plus tard, un plateau chargé de nourriture.

Il l’installa sur une table basse et prit une fourchette qu’il planta dans un morceau de rôti qu’il présenta à la jeune femme. Celle-ci, ne pouvant pas se servir de ses bras blessés, avala le morceau. Elle eut beaucoup de mal à ingurgiter et eut un haut-le-cœur. Finalement, elle ne voulut plus rien manger.

« Il faut que tu dormes, je te donnerai de quoi te soigner, mais il faudra du temps pour guérir, je le sais, j’ai connu ça… »fit Elio.

La jeune femme sentit soudain la fatigue l’envahir. Elle était épuisée. Elle ferma les paupières.

« Bonne sieste Laya. »

Elle sentit qu’on éteignait les bougies allumées dans la salle, et poussa un petit soupir de contentement, puis elle s’endormit.

----------------------------------------------

Sheena fut réveillée au milieu de la nuit par Akiko qui était entrée dans sa chambre.

« Quoi ? grogna t-elle.

-Sheena, j’ai entendu du bruit en bas… dit celle-ci, en chuchotant.

-Et alors ?

-C’était des bruits de casseroles qui s’entrechoquaient, je suis allée voir, et je ne suis pas allée plus loin, mais je crois que ce sont des voleurs… »

Sheena se releva sur son lit, les voleurs en cette période, c’était fréquent. Certaines personnes étaient privés de leurs biens et n’avaient d’autre choix que de se servir chez les autres. Elle mit un pied à terre, puis l’autre, et Akiko la pressa de se dépêcher. Finalement, en robe de chambre, les deux jeunes femmes descendirent. Arrivés en bas, Sheena entendit effectivement quelques petits bruits venant de la cuisine, et se dirigea en direction de cette salle. Tout d’abord, elle entrebâilla la porte et jeta un coup d’œil à l’intérieur. La pièce était sombre et il ne semblait y avoir personne. Puis elle l’ouvrit en grand et regarda dans la pièce, fouillant chaque recoin du regard. Enfin, elle en vint à la certitude qu’il n’y avait personne.

« Tu vois, Akiko, tu t’es fait des illusions il n’y a absolument pers… »

Elle n’en dit pas plus. Tout d’abord, elle parlait dans le vide, son amie avait disparu de sa vue, ensuite, une main se plaqua sur sa bouche et l’attira contre un homme de forte corpulence.

« Il faut pas souffler trop vite la brunette ! » répliqua la voix de son agresseur.

Aussitôt, sortirent de leur cachette quatre autres gars, qui ne semblaient pas japonais… Ils étaient blonds, roux, vénitiens ou bruns. Et ils avaient un fort accent américain. L’un deux, le grand brun qui semblait être le chef de la petite bande, prit la parole :

« C’est bon, on l’a ! On l’embarque ! Ah, et on manque pas de remercier notre petite complice, pas vrai Akiko ? »

« Akiko ? » s’alarma Sheena. A ce moment, son amie entra dans la cuisine, et la regarda d’un air moqueur, du genre « je t’ai bien eue ».

« Akiko… C’est une blague n’est ce pas ?

-Non, ma mignonne c’en est pas une, elle est avec nous ! Tiens, voilà ta part ! fit-il, en s’adressant à la jeune fille, en lui lançant une bourse qu’elle saisit au vol.

-Merci… fit-elle, impassible.

-Akiko… » fit Sheena.

Celle-ci se contenta de la regarder d’un air vague, et Sheena comprit avec horreur en voyant la bourse remplie d’argent que celle qu’elle croyait être son amie l’avait vendue.

« Allez, on y va ! A la prochaine, alors ! » fit le grand brun, à Akiko.

Celle-ci sourit, d’un air moqueur et féroce qui ne lui ressemblait pas. Et sans un regard pour Sheena, elle se retourna et sortit de la cuisine.

La jeune femme fut entraînée de force hors de la maison et en direction d’une petite camionnette garée sur un parking proche de la maison. Elle essaya de résister, mais la poigne de son ravisseur était forte, et il était costaud. Mais il était hors de question qu’on la jette comme un vulgaire paquet dans cette camionnette de malheur ! Au cours de sa jeunesse, Sheena avait acquis des capacités de combat et elle était championne de kung-fu, d’aïkido et de taï-chi-chuan, ainsi que de boxe-thaïe. Souplement, elle envoya un coup de pied dans les jambes de son agresseur qui flancha, puis lui donna un autre coup de pied dans le ventre. Son adversaire grogna et s’écroula, un filet de sang s’échappant de sa bouche. Aussitôt, ses camarades vinrent à la rescousse et essayèrent de maîtriser cette petite folle. Ils subirent le même sort. A la fin, il ne resta que deux hommes debout, le grand brun, et un blond vénitien. Celui-ci cracha :

« Mais regardez-moi ça, cette petite tigresse est balèze ma parole ! »

Il émit un long sifflement, et d’autres complices vinrent entourer Sheena. Elle analysa vite fait la situation et eut un petit sourire. Ils n’étaient pas dangereux, ce n’étaient que des gros poids lourds qui ne savaient qu’intimider les gens avec leur tas de muscles. Tranquillement, elle s’avança vers le plus gros d’entre eux et lui donna un coup de poing en pleine figure. Quelques dents volèrent, et les hommes tentèrent d’empoigner la jeune femme. Ils s’emmêlèrent et ne réussirent qu’à se donner des coups de pieds et de poings dans tous les sens, blessant leurs alliés qu’ils avaient pris pour leur proie. Tout ce méli-mélo finit bientôt en véritable bagarre.

« Mais quelle bande de… » jura le chef.

Il ne finit pas sa phrase, le tranchant d’un pied balancé dans le plexus solaire lui coupa le souffle et il finit les fesses par terre, la bouche en sang. Il aperçut l’ombre d’un sourire sur le visage de la jeune femme qui l’avait agressé, et il la vit lui tirer la langue. Et avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, la femme avait disparu et il recevait un coup de poing par l’un de ses lieutenants.

Sheena quitta discrètement le champ de bataille, ombre parmi les ombres. Son intervention avait provoqué une belle zizanie et elle en éprouva une indicible fierté. Qu’est-ce que les gens pouvaient être bêtes de temps en temps, mais ces types-là étaient pires !

Elle emprunta une petite ruelle et déboucha dans une autre rue où elle partit en courant. Une chose encore la blessait : la trahison d’Akiko.

--------------------------------------

« Que viens-tu faire ici Colette ? »

La jeune fille, entrant dans la chambre de Lloyd, sourit.

« Anto m’a envoyé pour te dire que les bains étaient libres.

-Ah, ils ont quand même de quoi se laver ici ? Ca me rassure. »

Il se leva, et passa devant son amie. Puis brusquement, il mit une main sur l’épaule de Colette. Ce geste la fit tressaillir car elle ne s’y attendait pas.

« Dis-moi, tu leur fait vraiment confiance ? » lui demanda t-il.

La jeune fille le regarda avec hésitation, et bégaya :

« Bi… bien sûr, Anto est gentil et Akim… ça peut aller !

-Si tu le dis… »

Il relâcha l’épaule et sortit de la chambre sans rien dire.

Elle resta un instant immobile, ne sachant que faire, puis finalement, elle fit volte-face et sortit à son tour. Puis elle se rappela qu’Akim aussi prenait un bain. Ca risquait de chauffer. Déjà que la température faisait transpirer…

Elle décida d’aller visiter un peu les lieux. Anto était occupé. Elle ne voulait pas la déranger avec les questions qui la taraudaient.

Elle traversa les longs couloirs de la maison souterraine et regarda derrière chaque porte. Il y avait plus de chambres que d’autres salles. Elle se demanda à quoi elles servaient, étant donné qu’il ne devait pas y avoir beaucoup d’invités, vu la discrétion de l’endroit.

En parlant de discrétion, elle commençait à se sentir de plus en plus en sécurité dans ce « terrier » comme disait Akim et sa grand-mère. Si leurs ravisseurs les poursuivaient toujours, ils ne risquaient pas de les trouver ici. Elle sourit à cette pensée.

Le seul inconvénient, c’est qu’elle était claustrophobe, et prendre un bol d’air ne semblait pas réellement être une bonne idée. Cela l’ennuyait beaucoup.

A force d’avoir la tête ailleurs, elle ne prêtait plus attention à son manège de regarder derrière chaque porte. Et ce couloir n’en finissait pas. Puis, alors qu’elle se préparait à faire demi-tour, sa main prit la poignée d’une porte qu’elle eut beau pousser, ne s’ouvrait pas. « Tiens, c’est fermé à clé! » pensa t-elle.

Elle haussa les épaules. Elle verrait ça plus tard. Elle en parlerait à Anto.

Elle lâcha la poignée et revint sur ses pas. Et lorsqu’elle arriva dans le couloir des chambres, elle croisa aussi Lloyd et Akim qui bavardaient d’un ton enjoué. Mais lorsqu’ils la virent, ils se turent et regardèrent chacun de leur côté. « Fierté de félins ! » sourit Colette, et elle fit comme si elle n’avait pas remarqué.

Lorsqu’elle entra dans la cuisine, Anto avait fini de travailler et était assise tranquillement sur une chaise, à méditer. « Eh bien, se dit la jeune fille surprise, c’est quelque chose que je n’avais pas encore remarqué chez elle ! »

Elle s’assit discrètement à côté de la grande femme et attendit. Elle n’eut pas à s’impatienter longtemps, Anto émit une dernière parole inaudible et ouvrit les yeux. Lorsqu’elle vit Colette, elle sourit. Après un court silence, l’adolescente se risqua à demander :

« Vous étiez en train de prier ? »

La femme, sourit, amusée par la question.

« Oui… J’étais en train d’adresser une prière à la déesse Martel. »

La jeune fille, étonnée, balbutia :

« Martel… C’est une divinité arabe ? »

Cette fois, Anto regarda la fille comme si c’était une extra-terrestre (ce qui est un peu le cas dans son monde c’est vrai !^^), et murmura :

« Tu ne m’as pas dit grand-chose sur toi, d’où viens-tu ?

-Eh bien, l’Angleterre, pourquoi donc ?

-Je n’ai jamais entendu parler de ce pays… »

Colette, à son tour, se dit qu’Anto était folle elle aussi. L’Angleterre était l’une des puissances mondiales les plus connues au monde, personne ne pouvait l’ignorer. Puis une pensée fugitive traversa sa tête, et la fit frissonner de la tête aux pieds. Elle se rappelait les paroles de l’homme aux cheveux bleus. Il avait dit « Vous êtes passé d’un monde à l’autre par l’intermédiaire de… » De quoi déjà ? De la porte d’outre monde, c’était cela.

« Mais dis-moi, Anto… Où nous trouvons-nous en ce moment même ?

-A Triet, dans le désert, sur Sylvah’ alla, le monde réunifié par l’élue du mana et ses compagnons de périple… »

La jeune fille avala difficilement ces paroles, ainsi donc, ce que cet homme avait dit était vrai ! 

« Maintenant, je me souviens, je sais comment s’appelle l’élue. Elle se nomme… » s’exclama soudain Anto.

Elle n’avait pas terminé sa phrase que Colette quittait la pièce précipitamment, pour ne pas dire en courant.

-------------------------------------------

« Déjà, pour les recherches, c’est mal parti ! »

Génis, en sueur, s’assit sur le sable brûlant, et se releva précipitamment, car les reflets du soleil irradiant sur le sable lui avaient brûlé les fesses.

« Et on ne pourra jamais s’asseoir sans recevoir un coup de chaud vraiment !

-Et ce désert est diablement grand ! s’exclama Zélos, Cela prendrait des années pour fouiller tout le site !

-Tais-toi et fais attention où tu mets les pieds ! répliqua Raine, qui venait d’éviter un trou creusé dans le sable. »

L’ex-élu grommela et se tut, concentrant son regard sur le sol, au grand contentement des deux demi elfes.

Le seul problème était de savoir par où commencer. Sur le coup, Zélos n’avait pas tort, Triet était plus grande qu’on ne l’imaginait. Et ce soleil trop chaud…

Génis s’arrêta pour ressentir les vibrations de mana. Elles étaient plus faibles, mais quelque part d’autre, le mana avait trouvé refuge, et c’était inquiétant.

Et pourtant, il y avait cette énergie si familière qu’il ressentait, mais il enrageait, car il avait beau cherché, elle ne lui disait rien. Cela ne l’avançait pas beaucoup.

Raine aussi était désespérée, c’était un lourd défi de passer tout le désert au peigne fin. Ils allaient perdre beaucoup trop de temps, surtout si la vie des autres en dépendait !

De nouveau cette vision, cette fois, c’était sur la plage, des gens en train de jouer au jeu de la pastèque, des filles en train de glousser à l’approche de maîtres nageurs, des petits enfants en train de faire des châteaux de sable ou de sauter dans les vagues. La vision disparut aussi instantanément qu’elle était venue, et Raine commença alors à réellement douter. Etait-ce vraiment là qu’il fallait chercher ?  Pour la première fois, elle ne maîtrisait plus la situation.

« Qu’avait dit Mithos déjà ? demanda t-elle à son frère.

-Eh bien… que le mana avait laissé passer quelque chose d’étranger à ce monde, et que c’est à cause de cela que Lloyd et Colette sont tous les deux malades ! remémora Génis.

-Il n’a rien dit d’autre ?

-Je ne sais pas…

-Tout ceci est lié, et trop compliqué, je ne vois vraiment pas par quoi commencer ! fit Zélos, en tapant du pied par terre.

-A l’instant, j’ai eu une sorte de vision à Altamira... Fit le professeur.

-Et alors ? Quel rapport ça a ? demandèrent les deux garçons.

-Non rien… » soupira t-elle.

Ils cherchèrent presque toute la journée, à la recherche d’indices, mais rien… Finalement, toujours guère avancés, ils montèrent le camp pour la nuit, qui était rafraîchissante. Inutile de retourner à Triet, ce serait une perte de temps et d’argent pour l’auberge.

Les autres ne tardèrent pas à s’endormir, seul Zélos restait éveillé, il n’avait pas sommeil. Son seul souci, c’était elle. Il allait devenir obsédé s’il continuait ! se dit-il en souriant. Mais bon, on n’allait pas lui reprocher de s’inquiéter pour quelqu’un d’autre. Mais il se sentait horriblement faible, et désarmé. Et cela, il ne le supportait pas. Le pire, c’est qu’il ne s’inquiéterait pas autant pour les autres s’il leur était arrivé quelque chose que pour elle. Il  voulait chasser ce sentiment de manque qui le torturait. Mais c’était vain, il devait faire avec. Il se retourna sous ses couvertures et ferma les yeux, essayant d’apaiser son esprit.

Dans son sommeil, Génis sentit quelque chose lui frôler la main, mais ses paupières étaient trop lourdes pour qu’il puisse les ouvrir et voir ce que c’était.

---------------------------------------

Lloyd monta dans la chambre de Colette, après avoir dit bonjour à Phaidra, assise dans un fauteuil, et se laissa tomber avec soulagement sur le lit voisin. Le trajet de chez Dirk à Isélia avait été un enfer. Il s’étira les membres, et se sentit un peu calme. Ce n’était pas le cas pour Colette. Elle était agitée et se tenait la tête entre les mains. Enfin, lorsqu’elle dévoila son visage, c’était pour le montrer larmoyant.

« Colette ! Tu vas bien ? demanda t-il, inquiet.

-Ou… oui, je ne sais pas ce qui m’a pris, je me suis soudainement mise à pleurer et j’ai eu un mal de tête horriblement douloureux.

-Un des effets de la maladie… En parlant de cela, Colette, tu ne sentirais pas quelque chose d’anormal ?

-Si, depuis quelques temps, une énergie familière, j’ai cru la reconnaître entre mille ! Il s’agissait… de la mienne.

-Ce n’est pas possible !

-C’est ce que je me suis dit aussi, mais c’était trop familier…

-Hum…

-Et il y a cette chose… C’est comme si on me contrôlait comme une marionnette ! Par exemple, cette crise de larmes que j’ai eu à l’instant, elle n’était pas dû au hasard, là en ce moment je ressens un combat terrible en moi, quelque chose qui s’acharne… Non, c’est trop dur à expliquer !

-Tu réfléchis trop, Colette, tu dois te reposer !

-Avec toi, c’est le cas de le dire, plaisanta t-elle, tu ne réfléchis pas beaucoup, seulement quand cela t’arrange ! »

Une petite gifle de Lloyd forte mais pas trop douloureuse gentiment lancée sur sa joue la fit pouffer.

« Allez, maintenant, au dodo ! » fit le garçon.

Quelques temps plus tard, Lloyd rentra chez lui. Etrangement, il n’avait presque plus mal.

________________________________

Petit gag- Extrait de texte :

Yuan savait que les deux demi elfes et l’ex-élu du monde prospère étaient ici, il l’avait senti.

Yuan (qui travaillait sur une pile de dossiers, lève soudain la tête) : Snif, snif, tiens ça sent une drôle d’odeur, on dirait du mana, ça sent les demi elfes et l’élu de Tésséh’alla !

Voix off : C’est pas dans ce sens là abruti !

Note : C’est un gag complètement stupide de ma sœur mais je me suis dit que ça pouvait faire le coup !

<< précédent                                                               suivant>>

29 décembre 2008

Chapitre 08: Craintes et relâchement - par Alienor

« Je vais y arriver, je vais y arriver… »

La jeune femme rampa. Une douleur atroce la tiraillait à chaque mouvement. Encore un effort, se forçait-elle à se dire. Mais à chaque fois, son objectif semblait s’éloigner de plus en plus. Elle s’arrêta, terrassée par la douleur. Le sang coulait de ses bras et de ses jambes meurtris. Quel supplice ! pensa t-elle. Faudrait-il qu’elle meurt ici, finalement ? « Hors de question ! se disait-elle, encore un effort ! Je dois prévenir les autres ! » Le sang commença à couler sur son front. La blessure à la tête s’était rouverte. Epuisée, elle dut s’accorder un instant de repos, et, renversant sa tête qui commençait à peser comme une masse, elle s’assoupit. A ce moment, un pied se posa devant elle. Elle rouvrit ses yeux fatigués.

« Eh bien ! entendit elle, Une rescapée ? »

Elle n’en entendit pas plus, elle s’évanouit.

 

________________________________

 

« Bonjour Sheena, bonne journée ? »

Akiko vint à la rencontre de son amie.

« Oui, ça pouvait aller… »

Observant la jeune femme, son amie sourit.

« Ca pouvait aller ? C’est tout ? Je parie que tu t’es fait disputée par ce crétin de Mr. Akashima !

-Franchement, on ne peut rien te cacher, Akiko !

-Rien qu’à voir ta mine, on devine tout de suite ! » fit la jeune fille.

Akiko était plus jeune d’un an que Sheena. Et elle possédait une sorte de don extraordinaire, l’art de deviner les pensées des gens. Bien sûr, ce n’était pas réellement un pouvoir magique, c’était un atout, et elle avait son petit secret derrière tout cela.

« On va manger, tu penses que tu as faim ?

-Oui, ça pourrait aller, je ne voudrais pas te vexer en disant que ta cuisine est infecte c’est tout le contraire ! »

Sa camarade rit. En cette période de crise, on trouvait encore le moyen de plaisanter.

Le repas était délicieux. Sheena aurait tant voulu qu’il y en ait d’autres comme celui-ci !

« Alors ? demanda son amie.

-C’est divin ! s’exclama le jeune femme.

Akiko sourit, puis elle jeta un regard au-dehors.

« Quelle averse ! Si ça continue, il va y avoir une inondation !

-Arrête d’être anxieuse, à chaque fois qu’il y a une grosse pluie tu redoutes toujours quelque chose ! Et à la fin, ça s’arrange toujours !

-Excuse-moi, mais je suis de nature plutôt craintive !

-Inutile de t’excuser ! Tu me rappelles désagréablement quelqu’un.

-Qui est-ce ?

-Aucune idée. »

Akiko fit la moue. En la regardant, il est vrai qu’elle rappelait quelqu’un à Sheena. La jeune fille était brune, les yeux noirs, les cheveux encadrant son visage ovale. Elle était mignonne ainsi, et sa façon de regarder les gens avec son regard noir faisait fondre quiconque aurait eu la malchance de la regarder dans les yeux. Sa voix était celle d’une toute jeune fille à peine sortie de l’adolescence.

Sheena était charmée par ce doux visage. Si sa camarade était une poupée, on aurait voulu la câliner !

L’après-midi, Sheena devait sortir pour régler quelques affaires. Un de ses « collègues » lui avait donné rendez-vous. Akiko la regarda s’éloigner de sa fenêtre. Puis elle partit vaquer à ses propres occupations.

Sur le chemin, Sheena marchait d’un pas ferme, mais quelque chose la tracassait. Elle ne savait pas quoi. Mais elle sentait qu’il y avait quelque chose qui clochait. Elle essaya de réfléchir tout le long de la route à ce pressentiment. Et lorsqu’elle arriva au point de rendez-vous que son « collègue » lui avait indiqué, c’est-à-dire un simple banc dans une allée de feuilles mortes, il n’y avait personne. Elle s’assit donc dessus et attendit. Au bout d’un moment, elle s’impatienta. Toujours personne. Enfin, alors qu’elle se baissait pour vérifier quelque chose, elle comprit subitement. D’un bond, elle se leva, et se précipita vers chez elle.

« AKIKO !!! hurla t-elle, en entrant dans leur petit appartement.

-Sheena ? Tu es déjà rentrée ? Qu’est-ce qui te prend de crier comme une malade ? Tu vas alerter le voisinage ! »

Akiko apparut à l’entrée. Sheena, soulagée, la prit dans ses bras et la serra contre elle.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? fit son amie, surprise.

-J’avais si peur de te perdre !

-Hein ? Que racontes-tu ? Je suis là, en chair et en os ! Je n’allais pas mourir ! dit la jeune fille, en se dégageant. Au fait, qu’en a-t-il été de ton rendez-vous ?

-Tout s’est très bien passé. » mentit Sheena.

Mieux valait ne pas inquiéter Akiko au sujet du faux rendez-vous.

« En tout cas, ça a été rapide ! J’aurais cru qu’il y avait eu un meurtre ! »

La jeune femme sourit. Elle ferma la porte, rassurée. Un instant, elle avait cru qu’il était arrivé malheur à son amie.

 

______________________________

 

«Rébecca, ça fait plus d’une demi-heure que l’on tourne en rond ! »

Gilles s’assit à même le sol, fatigué. Sa sœur vint le rejoindre.

« Je n’y comprends rien, se plaignit-elle, je ne sais pas si c’est de la magie, mais tout ceci est totalement absurde ! On ne peut pas changer d’endroit en un instant !

-Cela s’appelle de la téléportation, et à ce que je sache, on ne pratique pas encore ce moyen.

-Bien sûr que non ! Non, franchement, je ne comprends pas… »

Il n’y avait rien alentour et le frère et la sœur se sentaient un peu minuscules.

« Attends, il y a des lumières, fit Gilles, en se relevant.

-Si seulement tu pouvais dire vrai… soupira Rébecca.

-Mais c’est vrai ! »

La jeune femme tourna la tête dans la direction que son frère indiquait pour voir s’il n’avait pas des hallucinations, mais non, il n’avait pas tort, il y avait bien des lumières venant de l’ouest.

« Eh bien, il semble que la chance veut bien nous sourire finalement… fit-elle remarquer.

-Tu vois ? Qu’est-ce que je disais ?

-Oui, bon, levons-nous, si ce n’est pas un mirage, on ferait mieux de rejoindre ce signal au plus vite !

-D’accord. »

Ils se dirigèrent vers les faisceaux et arrivèrent bientôt en vue d’une grande ville aux contours impressionnants. Mais le plus époustouflant encore, c’était ce bâtiment gigantesque, offert à tous les regards. Les deux compagnons regardaient, admiratifs. De toute leur courte vie, ils n’avaient jamais vu pareil spectacle ! Ils marchèrent encore jusqu’à ce qu’ils arrivent aux portes de la grande cité. Vue de près, elle était d’autant plus magnifique !

A l’entrée, il n’y avait pas de gardes quelconques avec insigne nazi ou pas. Les gens étaient libres d’entrer et de sortir !

De deux choses l’une: soit ils avaient atterri dans le conte d’Alice au pays des merveilles, soit ils étaient en train de rêver les yeux ouverts. La première et la deuxième solution semblaient toutes les deux coïncider. Ils dépassèrent l’entrée, admiratifs. Il y avait des femmes en déguisement de lapin, des hommes au teint mat et qui criaient la bienvenue aux nouveaux arrivants. Quel rêve ! pensèrent ils. Il était quasiment impossible de tomber dans une ville de rêve comme celle-ci en cette période de guerre ! Ils en oublièrent toutes les aventures qu’ils leur étaient arrivés. L’un des hommes en uniforme bleu leur cria : « Bienvenue à Altamira, la cité balnéaire ! » Altamira. C’était donc comme cela qu’on appelait cette ville. Ce nom lui seyait vraiment bien. Ils s’enfoncèrent plus profondément dans la cité merveilleuse, où chaque instant semblait durer longtemps.

 

___________________________________

 

Dirk remonta dans la chambre de son fils adoptif.

« Lloyd, ça va ?

-Bien sûr, il y a encore eu un tremblement de terre !

-Cela, je l’ai senti, bien sûr.

-Papa, je commence à croire qu’il y quelque chose de pas normal là-dedans.

-Dis moi ce qui te tracasse dans toute cette affaire…

-Tout d’abord, le premier séisme, Génis qui ressent une réunion de mana en direction du désert de Triet, et tout de suite après, Colette et moi qui tombons soudainement malades, trouves-tu ça normal ?

-Tu sais, Lloyd, ce n’est peut-être pas lié après tout, tu te fais des idées. Soupira le nain.

-Et si c’était tout le contraire dis-moi ? S’il te plaît papa, je voudrais en parler avec Colette, laisse moi aller à Isélia !

-Tu n’es pas rétabli ! Et ne crois pas que c’est le prétexte idéal pour… »

Mais Dirk vit sur son visage que, pour une fois, Lloyd était sincère.

« Bon d’accord, soupira t-il de nouveau, mais ne vas pas te plaindre surtout !

-Merci papa. » sourit le jeune homme.

Lloyd fut prêt en quelques minutes, et se prépara à traverser la forêt qui le séparait du village. Il avait mal, mais il était déterminé après tout. Il partit donc chez son amie.

 

_____________________________________

 

Colette se réveilla dans un lit, dans une chambre qu’elle ne reconnut pas. Elle n’était pas chez elle, avec sa grand-mère. Et lorsqu’elle se leva, elle était toute habillée.

Encore un peu ensommeillée, elle s’extirpa du lit et sortit de la chambre. Alors qu’elle rentrait dans une sorte de cuisine arabe, elle tomba nez à nez avec une femme d’une cinquantaine d’années. Hébétée, la jeune fille se demanda qui c’était.

« Tiens, bonjour Colette ! Bien dormi ? » demanda la femme, en lui souriant.

« Elle connaît mon nom ? » s’interrogea l’adolescente. Elle se prépara à balbutier quelque chose lorsqu’un jeune garçon, à peine plus âgé qu’elle, entra dans la salle.

« Bonjour To. » fit celui-ci, en baillant.

To. Instantanément, tout lui revint. Leur fuite, ce garçon qui les avait sauvés, et enfin la rencontre avec cette femme, la grand-mère du garçon, Anto, c’était son nom.

« Bonjour Akim ! Tu as bien dormi cette nuit toi aussi ? »

Akim… C’était le nom du garçon. Le cerveau de Colette enregistrait toutes ces informations.

Elle se tourna vers Anto et sourit.

« Oui, oui, ne t’en fais pas je ne fais pas de crises d’insomnie ! répliqua l’adolescent.

-Dans ce cas, ça va. J’ai préparé le petit déjeuner. » fit la femme.

J’ai préparé le petit déjeuner… Cela faisait tellement longtemps que la jeune fille n’avait plus entendu cette phrase, depuis le dernier matin où elle avait vu sa propre grand-mère. Elle refoula ses larmes. Elle ne voulait pas pleurer devant ces deux personnes, elle ne voulait pas leur paraître ridicule.

Akim, enfin, sembla remarquer sa présence et lui adressa un bref sourire. Elle le lui rendit, il s’assit à sa place, et se prépara à manger. Un peu hésitante au début, l’adolescente l’imita. Pendant ce temps, Anto s’était éclipsée temporairement.

Les deux jeunes gens restèrent là à ne rien dire, pendant un moment. Enfin, Colette se décida à rompre ce silence gênant par n’importe quelle phrase peu importait. Mais elle n’en eut pas le temps, car Lloyd apparut dans la cuisine. Il était habillé lui aussi, et ses vêtements étaient froissés. Lorsqu’il vit Akim, il bougonna et fit mine de ne pas faire attention à celui-ci. D’ailleurs, le garçon semblait faire de même.

Colette était exaspérée. Elle détestait cette barrière qui semblait s’élever entre les deux hommes, et le pire, c’est qu’elle n’avait pas les outils nécessaires pour la détruire. Elle ne pouvait rien faire, c’était le combat de deux chats, et cela ne la concernait pas. Elle détestait cette idée. Il serait difficile d’établir des liens entre les deux garçons.

Anto pénétra de nouveau dans la pièce, perçut la gêne des trois jeunes gens, le silence des deux mâles et la tentative désespérée de Colette de briser ce calme trop profond, et fit un clin d’œil compatissant à la jeune fille. Sachant qu’elle avait trouvé là une précieuse alliée, la jeune fille lui accorda un sourire discret et entendu.

Après le déjeuner, les deux garçons partirent chacun dans leur coin et les deux femmes se retrouvèrent seule à seule. Après un long silence qui semblait interminable, la plus âgée prit la parole :

« Il est difficile de cerner la rivalité entre les hommes, n’est ce pas ?

-Oui, c’est vrai… répondit la jeune fille, après réflexion.

-Et c’est parfois frustrant pour les femmes, c’est vrai. »

Colette ne répondit pas tout de suite, et la femme poursuivit:

« Mais tu sais, ça finira par s’arranger, puisque toutes les choses ont une fin. Si cela se trouve, demain ce seront les meilleurs amis du monde. »

Colette n’en était pas si sûre, et elle trouvait qu’Anto exagérait un peu sur le temps que cela prendrait pour que les deux garçons s’acceptent enfin. Celle-ci, lui tournant le dos, se retourna enfin, un grand sourire aux lèvres.

« Et toi et ton ami, vous auriez bien besoin de vous laver, regardez comme vous êtes sales ! On croirait que vous êtes sortis des égouts il n’y a pas si longtemps !

Et effectivement, la jeune grand-mère avait exactement trouvé la vérité, car la jeune fille se souvint qu’elle et Lloyd avaient dormi le temps d’une nuit sur le sol dur et froid des égouts de Londres. Soudain, elle ressentit l’atroce besoin de se laver, ses vêtements étaient sales et collaient à sa peau, et ses cheveux étaient gras et la démangeait. Dans l’ensemble, elle n’était pas très jolie à voir.

Elle suivit avec empressement sa nouvelle amie dans un autre couloir qu’elle n’avait pas visité la veille. Elles marchèrent jusqu’à ce qu’elles tombent sur un petit escalier qui menait au sous-sol. Elles descendirent les marches jusqu’à arriver à une porte fermée à clé. Anto sortit ladite clé en question et déverrouilla la porte. Elles pénétrèrent enfin dans une vaste salle, à la chaleur étouffante mais relaxante.

« Nous voici dans les termes de la maison ! s’exclama la femme.

-Ca alors… murmura Colette.

-Surprise hein ? Mon gendre a bien choisi l’endroit ou construire son logis !

-Votre gendre ?

-C’est vrai, je ne te l’avais pas dit, c’est lui qui a construit cet endroit, c’était un architecte de talent, mais il n’a jamais fait de cet art son métier, il se considérait déjà suffisamment comblé, avec une femme et un enfant qu’il voulait rassurer de sa présence.

-C’est donc le père de…

-Le père d’Akim, c’est cela. Mon petit-fils l’adorait et l’admirait, et il a hérité de son caractère plutôt bien trempé, tu l’as sans doute remarqué. »

La jeune fille acquiesça.

« Quant à ma fille, quand elle l’a rencontré pour la première fois, ça a été le coup de foudre. Au début, je pensais que ce n’était pas sérieux, et que ça allait finir comme toutes les banales histoires d’amour, mais non, ça a duré, et lorsque je l’ai vu à mon tour, je suis tombée sous le charme. Inutile de te le décrire, Akim lui ressemble trait pour trait !

-Mais vous êtes jeune pour être grand-mère ! Cela veut dire que…

-Oh non ! Ca c’est moi, j’ai eu ma fille à seize ans, et je l’ai élevé seule, vu que son père est mort assassiné.

-Je suis désolée…

-Oh, il ne mérite pas d’hommage, c’était un nigaud, incapable de se rappeler qu’il avait une femme et un enfant. Il se soûlait chaque soir et il ne rentrait qu’après minuit. Puis, un soir, il a fini avec un couteau dans le dos, tué par un autre individu de son espèce ! Et dire que ce sont mes parents qui m’ont incité à l’épouser ! Qu’est-ce que je regrette !

-Ca n’a pas dû être facile…

-Oh non, j’étais soulagé quand il n’était pas là, à vrai dire il faisait peur à Tya, c’était ainsi que s’appelait ma fille. »

Soudain, Colette se rendit compte qu’il y avait quelque chose qui clochait dans ce qu’elle disait.

« Pourquoi parlez-vous au passé ?

-Ah, c’est vrai. Akim n’avait que quatre ans, et ses parents devaient partir à Palmacosta pour aller régler quelques affaires, ils ne m’avaient pas dit lesquels, et ils m’ont confié la garde du petit durant leur absence. Depuis, je ne les ai plus revu, jusqu’à ce qu’on vienne me dire que les désians de la ferme humaine la plus proche de la ville ont raflé toute la cité et emmené des prisonniers. J’en ai conclu qu’ils n’y avaient pas échappé… Et récemment, j’ai appris que la ferme humaine où ils étaient censés être avait explosé. Les prisonniers ont été sauvés à temps, et ils sont retournés chez eux, mais d’eux, pas de nouvelles ! J’en ai donc conclu qu’ils étaient morts.

-Je suis désolée.

-Je n’ai rien dit à mon petit-fils, et celui-ci a cru que ses parents l’avaient abandonné, il leur en veut terriblement. »

Colette resta accablée par ce qu’elle avait appris, finalement, c’était bien ce qu’elle pensait, Akim était comme elle, un orphelin. Mais quelque chose la tracassait, et elle demanda :

« Qu’est-ce que Palmacosta ? Et qui sont les désians ? »

Anto la regarda, surprise.

« Tu es une fillette bien singulière dis-moi… Je te le dirai après… Mais pour l’instant, opération décrassage ! Déshabille-toi, et relaxe-toi, ça se fera tout seul ! »

La jeune fille ne se le fit pas dire deux fois et obéit.

« Je te laisse seul, je dois aller vaquer à mes propres occupations, je te rapporterai des vêtements.

-D’accord. » acquiesça l’adolescente.

Sur ces mots, la femme partit.

Colette retira ses vêtements et s’assit sur le bord d’un grand bassin rempli d’eau chaude. Elle n’aimait pas être seule, et cet endroit l’inquiétait un peu. Mais elle se dit qu’elle s’y habituerait. Elle mit le bout de son pied dans l’eau et fut surprise par la température agréable qu’elle dégageait. Elle n’hésita plus et plongea les deux jambes dans l’eau, avant de s’immerger totalement. Elle laissa son corps se réchauffer, puis elle jeta sa tête en arrière avant de plonger ses cheveux dans l’eau. Elle se sentit mieux immédiatement, et se laissa envahir par une douce torpeur.

Lorsqu’elle sortit de l’eau chaude, elle était propre et ses cheveux mouillés brillaient. Elle vit avec contentement qu’Anto avait laissé des vêtements à son attention. Une sorte de tunique accompagnée d’un pantalon bouffant, avec des ballerines, à la mode arabe. Colette s’habilla, et se sentit un peu ridicule dans ce genre de tenue, mais se dit une fois de plus qu’elle s’y ferait. Et puis cela la changeait des sempiternelles jupes et vestes marron sales, accompagné de chaussettes, de chemises et de chaussures ternes et trop petits pour elle. Là-dedans, elle se sentait plus libre. Elle esquissa quelques pas de danse et sortit des termes en prenant soin de fermer la porte à clé.

Lorsqu’elle sortit du couloir qui menait aux eaux chaudes, elle croisa la route d’Akim. Celui-ci l’aperçut et, lorsqu’il vit les vêtements qu’elle portait, poussa un sifflement, à la fois ironique et admiratif. Un peu gênée, la jeune fille s’empressa de continuer son chemin.

En pensée, elle se disait que le garçon cachait bien ses sentiments, il avait l’air heureux et indifférent, en apparence. Sauf que maintenant, elle aurait cru déceler chez lui un esprit blessé et farouche. Un vrai félin, se dit-elle, et qui jouait bien son jeu.

En entrant dans la cuisine, elle vit Anto, qui lui tournait le dos. Celle-ci dit, sans se retourner :

« Alors ? Tu t’es bien nettoyée ? »

L’adolescente, souriante, fit oui de la tête.

« Je me suis dit que ces vêtements t’iraient bien, ils appartenaient à Tya. Tu as croisé Akim dans les couloirs ? Il a dit qu’il voulait se laver. Et puis, il a les clés en double, puisque je crois que tu as fermé la porte.

-Oui.

-Je ne doute pas une seconde de sa réaction, il est vrai que maintenant que l’on te voit tu me fais penser à ma fille. Elle était jolie, elle aussi, sauf qu’elle avait des cheveux plus sombres. »

Colette continua de sourire. Puis Anto dit :

« Tu devrais aller voir ce que fait ton ami, et lui dire qu’il devrait aller se laver lui aussi, et si Akim est assez aimable, il lui laissera quelques uns de ses habits, de toute façon, il doivent faire tous les deux la même taille, ça leur fait au moins un point commun. »

Elle rit, et la jeune fille, le cœur léger, se dirigea vers les chambres.

 

______________________________

 

« Je me sens un peu mieux, merci. »

Raine se releva sur son séant. Assise sur un lit de l’auberge, elle s’étira, comme pour prouver qu’elle allait bien.

« Tu es sûre ? Dans ce cas, je suis rassuré, parce que rester à veiller deux grands malades sans bouger de la nuit m’a épuisé ! ne put s’empêcher de lancer Zélos.

-Tu disais que tu n’avais pas sommeil, et puis ça ne te plairait pas toi que l’on grommelle parce que tu es malade et qu’on doit s’occuper de toi, si ? le tança Génis.

-Oui, c’est vrai, mais MOI, j’ai des droits ! »

Le jeune demi elfe soupira et mit un pied par terre.

« Ouais, et le droit, de préférence ! » fit l’ex-élu de Tésséh’alla, qui suivait chacun de ses mouvements.

Le garçon lui donna un coup de coude, et se sentit envahi d’une paix inconnue, comme de l’extase. Pourtant, il ne voyait pas ce qu’il y avait de plaisant, surtout en ce moment. C’était sûrement le fait d’embêter le rouquin qui lui offrait cette douce sensation d’amusement. Raine aussi semblait heureuse, et elle ferma les yeux pour se laisser bercer par cette petite musique qu’elle entendait, et il lui vint l’image d’un petit garçon en train de jouer de l’harmonica, entouré d’une foule de personnes dont certains lui lançaient des pièces.

La jeune femme rouvrit ses yeux. Cet endroit, là où jouait le petit garçon, elle le connaissait pour l’avoir déjà visité. C’était la zone d’attraction d’Altamira, la cité balnéaire, elle l’avait vu, en apercevant des gens déguisés avec des ballons dans les mains, et à la grande roue derrière le jeune musicien. Elle se demanda pourquoi elle avait eu cette vision. « Sûrement un souvenir ! » se dit-elle. Et elle se leva. Elle se sentait en pleine forme maintenant.

Après avoir payé pour la nuit passée à l’auberge, les trois compagnons s’empressèrent de continuer leurs recherches, même si pour l’instant, ils n’étaient pas très avancés sur le temps et les évènements. Après avoir cherché dans les quatre coins de l’oasis, et avoir recueilli les preuves qu’il y avait aussi eu deux séismes, le premier étant de faible envergure et le deuxième un peu plus fort, ils basèrent leurs recherches dans le désert de Triet. Mais Raine voulut à tout prix voir la voyante, qui était la seule personne qu’ils n’avaient pas interrogée. Après un long soupir, ses deux compagnons la suivirent jusqu’à la hutte qui trônait fièrement à l’ombre d’un palmier. Et lorsqu’ils pénétrèrent à l’intérieur de la tente, une femme apparut.

« Bienvenue dans la hutte de la voyante ! » s’exclama t-elle joyeusement, comme à chaque fois qu’elle disait ce slogan.

Elle les vit, et sourit d’un air radieux.

« Eh bien, j’en reçois de la visite ! Hier, c’était l’élue et son compagnon, aujourd’hui ce sont les autres héros qui viennent me rendre visite !

-De quoi ? s’exclamèrent les trois amis, en même temps.

-Que venez-vous de dire à l’instant ? demanda Raine.

-Eh bien qu’hier j’avais reçu la visite de l’élue et de son compagnon et qu’aujourd’hui c’était vous ! Je m’estime comblée, même si cela me fait de l’argent en moins ! » rajouta t-elle, tout en faisant quelques œillades à Zélos, n’étant pas insensible à son charme, comme toutes les femmes d’ailleurs. Zélos resta de marbre devant ses tentatives vaines d’attirer son attention, il semblait ailleurs. Après quelques regards entendus, le professeur dit :

« Nous ne sommes pas venus pour connaître notre avenir, seulement pour poser quelques questions.

-Mais allez-y ! La voyante répond à toutes vos questions, mêmes les plus mystérieuses !

-Bon voilà, je parie que comme tout le monde ici vous avez senti le tremblement de terre ?

-Bien sûr, quoi d’autre ?

-N’auriez-vous pas senti quelque chose de bizarre ?

-Non, en tout cas pas pour l’instant, pourquoi ?

-Nous sommes ici pour vérifier que tout va bien, au revoir.

-Bien, que la déesse Martel vous accompagne ! »fit la voyante, tout sourire, mais un peu déçue que cette visite soit si brève.

Raine la remercia et ils sortirent de la tente.

« Nous ne sommes pas très avancés là… dit Zélos, en se passant la main dans les cheveux.

-Ce qui est étrange, c’est qu’elle prétend avoir reçu la visite de Lloyd et Colette pas plus tard qu’hier… s’exclama Génis.

-Il y a deux solutions : soit elle ment, soit il y a un nouveau cas d’imposture, ce qui serait fort probable… réfléchit Raine.

-Nous verrons ça plus tard, pour l’instant revenons aux faits, on va fouiller le désert de long en large et on verra ensuite ! décida le rouquin.

-Et qui c’est qui donne des ordres maintenant… ironisa le demi elfe.

-Pour une fois, je suis d’accord avec Zélos, nous devons nous en prendre à la racine au lieu de nous emmêler les pinceaux. Fit sa sœur.

-Si tu le dis… soupira  Génis.

-Eh bien allons-y ! » tonna l’ex-élu.

Ils se dirigèrent vers l’entrée de la ville, espérant trouver la clé de tous ces mystères une fois pour toutes.

 

_________________________

 

Yuan savait que les deux demi elfes et l’ex-élu du monde prospère étaient ici, il l’avait senti. Mais il se dit qu’il valait mieux ne rien leur dire au sujet des Reflets. Ce serait beaucoup trop dangereux. Ses soldats renégats étaient en train d’inspecter toute la zone, car il était fort probable que ses fuyards cheminaient encore dans le désert. Mais en ce moment, ils s’étaient volatilisés. « Plus pour longtemps. » pensa t-il, avec un sourire.

Il se cala plus confortablement devant son bureau en attendant que les évènements s’enchaînent. En ce moment, un autre signal était parvenu d’Altamira, il avait envoyé une équipe là-bas, pour voir ce qui s’y passait. Cette histoire devenait de plus en plus intéressante, se plut-il à se dire. 

 

__________________________

 Conversation entre les personnages :

 

Zélos : Ma Sheenette a disparu… 

Génis : Sheenette ? C’est quoi ce truc ?

Voix off : C’est une manière de surnommer affectueusement Sheena je crois…

Génis : T’es quoi toi ?

Voix off : Je suis un envoyé de l’auteur, elle n’a pas voulu se produire en public. Vous savez c’est une grande timide… 

Génis : Ouah la lâche ! C’est parce qu’elle a peur qu’on la bute !

Voix off : Non ce n’est pas ça, et elle dit que de toute façon elle fait ce qu’elle veut.

Zélos : Ma Sheenette, tu me manques !

Raine : Je ne savais pas que tu tenais tant à elle Zélos !

Zélos : Heu, hein ? Mais attendez qu’allez-vous me chercher là ? Je ne suis pas inquiet du tout, arrêtez de raconter des bobards !

Raine : T’en fais pas, on va la retrouver ta Sheenette ! Attends, là en ce moment je suis sûre qu’elle est en train de s’éclater à donf’ !

Zélos : Nan, là je suis sûre qu’elle s’ennuie à donf’ et qu’elle a envie d’être avec nous. C’était écrit dans le scénario !

Voix off : Attends… Tu vas pas me dire que t’as lu TOUT le scénario !

Zélos : Bah si ! Même qu’il était marqué que… (se rend compte qu’il a fait une grosse bourde) Mince…

Voix off : Abruti ! Je vais le dire à l’auteur et elle va te faire frire et elle va te donner à bouffer à tes fans ! Je serai chargé de le faire à sa place ! On se débrouillera pour te trouver un remplaçant !

Zélos : Ouargh ! (se barre en courant)

Génis : Et bien voilà fin de la conversation ! Dans le prochain épisode, on saura si Zélos s’est sorti vivant de son jugement ou pas! Bon appétit d’avance aux fans !

Raine : Tu prévois d’avance sa mort ?

Génis : Bah ouais puisque la dernière fois il n’a pas réussi à mourir là il serait quand même temps !

Raine : Pauvre Sheena… 

 

<< précédent                                                               suivant>>

23 décembre 2008

Chapitre 07: Pensées confuses - par Alienor

 Hiroshima- à l’autre bout du monde.

La jeune femme attendait en faisant les cent pas. Cela faisait une bonne dizaine de minutes que la jeune secrétaire l’avait laissé là, pour aller traiter sa demande. Enfin, celle-ci réapparut, et dit, d’une voix monotone :

« Le colonel va vous recevoir, veuillez me suivre. »

La jeune femme ne se le fit pas dire deux fois et marcha sur ses talons. Enfin, elles s’arrêtèrent devant la porte d’un bureau et la secrétaire ouvrit la porte pour la laisser passer, puis la referma. La femme se retrouva seule, dans une pièce aux murs blancs et à l’aspect déprimant. Puis un homme, qui travaillait sur son bureau, leva la tête. Petit, un peu chauve, les cheveux sombres et le teint terreux, il s’exclama :

« Ah ! Mademoiselle Fujibayashi !

-Mon colonel ! fit la jeune femme.

-Que me vaut le plaisir de votre visite ? »

La mademoiselle Fujibayashi inspira un grand coup, puis se lança :

-Et bien voilà, je voulais vous voir au sujet de la décision que l’état a prise.

-Vous voulez parler de l’accord ?

-Oui… c’est cela… Je voulais vous voir pour vous demander ceci : est-ce vraiment une bonne idée ? »

L’homme tapa du poing sur le bureau.

« Plusieurs personnes m’ont interrogé sur cela ! Je leur ai répondu franchement que l’état sait ce qu’il fait et que l’accord passé en 1940 avec l’Allemagne et donc le Führer est capital !

-Je ne suis pas réellement d’accord avec l’état ! Le Führer cause le mal partout où il va et, je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais il nous fait subir une véritable dictature ! Je me méfie de lui !»

Nouveau coup sur la table.

« Ecoutez, mademoiselle, vous êtes jeune et, de plus, vous êtes une femme ! Qu’est-ce qu’une femme peut faire dans les affaires politiques qui ne concernent que les grands hommes d’état ? Ne vous inquiétez pas pour nous, nous savons exactement où nous allons et les risques que nous prenons. Veuillez ne plus interférer dans nos affaires ! »

Il avait bien appuyé sur « interférer » et sur « nos ». La jeune femme bouilla. Elle avait dû mal à se retenir de lancer une gifle retentissante à la figure de cet idiot. Elle était choquée par ces propos sexistes. Mais finalement, après un moment de tension, elle affaissa ses épaules et dit d’un ton solennel, mais où brillait un faible soupçon d’ironie :

« Bien, comme vous voudrez. A l’avenir je ne vous dérangerais plus. »

L’homme eut une moue satisfaite, persuadé d’avoir gagné cette partie là.

« Mais… ajouta t-elle, alors qu’elle était sur le point de sortir du bureau, je vous préviens, cela va finir par mal tourner, il va arriver de grands malheurs. Vous vous obstinez mais j’en suis quasiment certaine. »

Le colonel bougonna et laissa partir cette désagréable fille. Il est vrai qu’elle était très belle, et que ses formes lui attiraient des regards quelquefois jaloux ou admiratifs, mais, au fond, c’était une vraie peste. Il décida de repousser la pensée de la jeune femme et de se concentrer sur les dossiers sur lesquels il travaillait avant l’arrivée de la secrétaire.

En sortant du bâtiment, une goutte tomba sur la main de la jeune femme brune, du nom de Sheena.

« Il va pleuvoir, j’ai intérêt à rentrer avant l’averse ! »

Sur ces mots, elle rentra chez elle…

 ____________________________

Lloyd resta un moment, cloué à la fenêtre, à regarder le paysage automnal. Il enrageait de ne pouvoir rien faire, et d’attendre que le malaise passe. D’ailleurs, celui-ci ne persistait plus. Mais il était encore présent, Lloyd le sentait, comme un animal tapi au fond de son ventre qui était endormi, mais qui, lorsqu’il se réveillerait, lacérerait à coup de griffes l’intérieur de son corps comme pour en sortir. « Va t-en ! Laisse-moi tranquille ! » avait beau dire le jeune homme, il ne l’écoutait pas. Il semblait même que ce petit démon prenait plaisir à le faire souffrir. Du coup, à chaque fois qu’il faisait ne serait-ce qu’un pas, une douleur vive le tiraillait. Il était donc obligé de resté cloué au lit, pendant que les autres s’amusaient. Il se demanda comment Colette se portait de son côté. Au rez-de-chaussée, Dirk était en train de faire son travail habituel, forger des armes et des outils. Lui au moins, il pouvait bouger, il avait toute sa mobilité. Lloyd aurait donné cher pour l’aider dans son ouvrage. En plus, il n’avait pas de quoi se distraire. Des livres ? Il était nul en littérature et en expression écrite. Manier l’épée ? Dirk le lui avait interdit car premièrement : il allait tout casser, et deuxièmement : il n’était pas vraiment en état. Finalement, l’adolescent s’était résolu à ne rien faire.

Il soupira. Quel ennui ! Il aurait bien souhaité qu’il lui arrive quelque chose à l’instant !

Il attendit. Rien. Le jeune homme regarda le ruban mauve enroulé autour de son poignet, où tintaient les petits grelots. « Finalement, tu ne portes pas réellement chance ! » lui reprocha t-il, silencieusement.

Des pas dans l’escalier de bois grinçant le firent se retourner brusquement, ce qui lui valut une grimace de douleur. Dirk apparut à l’instant.

« Ca va, Lloyd ? Tiens, je t’apporte ton déjeuner ! »

Le garçon sourit, amusé. Finalement, il n’y avait pas que des inconvénients d’être malade. On était au moins chouchouté.

« Merci, papa. Tout va bien dehors ? »

Le nain soupira.

« Tu sais bien que je suis un peu solitaire. Je ne sors pas beaucoup. Sinon, oui, tout a l’air de s’arranger. »

Il regarda le lit d’un air désapprobateur.

« Tu devrais te reposer, tu n’es pas rétabli !

-C’est ennuyeux à mourir de rester immobile ! Je veux bouger !

-Dicton nain numéro onze : il faut souffrir pour arriver à ses fins ! (Un dicton nain de mon invention) Alors au lit ! »

Lloyd grommela, mais les ordres de Dirk étaient sans appel, il obtempéra, avec un peu de difficulté. Le nain prit un air satisfait, déposa le plateau qu’il tenait en arrivant sur la table de nuit et descendit, en souhaitant une bonne sieste à Lloyd. « Bonne sieste ! » pensa le jeune homme, il n’était quand même plus un gamin ! Mais Dirk avait un peu trop tendance à le confondre avec le petit garçon de trois ans qu’il avait trouvé et adopté il y avait maintenant quatorze ans et demi, presque quinze. Mais il décida de jouer le jeu et ferma les yeux, se concentrant. Il visualisa son espace naturel, et projeta son esprit hors de son corps. Celui-ci, ravi d’être libéré de son enveloppe corporelle, s’enfuit par le balcon et monta vers le ciel. Peu à peu, il vit la maison de Dirk du ciel et continua son ascension. Bientôt, ce fut la forêt puis le village d’Isélia qui lui apparurent. Il monta encore plus haut, et le continent entier se fit découvrir. Comme la terre avait énormément changé depuis la réunification des deux mondes ! Il rit en regardant tous les petits êtres qui grouillaient à sa surface, qu’ils soient humains ou non. Puis il monta encore plus haut, et se retrouva dans l’espace. La planète se présentait maintenant dans toute sa splendeur. Comme elle avait l’air fière ! Lloyd en éprouva une grande fierté. C’était un peu grâce à lui que le monde était si beau. Le cœur empli de joie, il continua son ascension. Encore plus haut, toujours plus haut. Et il se retrouva cette fois dans l’espace temps. Autour de lui, une infinité d’étoiles. En virevoltant, il vit un spectacle à couper le souffle ! Une énorme sphère violette, orageuse, qui dérivait dans l’espace, libre. « Derris-Kharlan. » s’extasia le jeune garçon. Et une autre pensée vint rejoindre la première. « Papa ! ».

Presque immédiatement, un tourbillon vint le cueillir et l’éloigna de la planète pour le ramener sur terre, et son esprit réintégra son corps.

Il se leva brutalement, et fondit en larmes. Voilà maintenant quelques mois que Kratos avait quitté le nouveau monde pour Derris-Kharlan et Lloyd l’avait complètement oublié. Quel idiot il faisait !

Maintenant qu’il se souvenait de son père biologique, Lloyd commença à rêvasser. Comment allait-il en ce moment ? Menait-il à bien sa mission ? Le jeune homme se prit à penser que la vie de l’ange de l’ancien Cruxis était beaucoup plus intéressante ! Il regretta de ne pas avoir insisté pour l’accompagner. « Mais il y a maman ! Elle a besoin de moi ici ! Ce qu’elle aurait voulu, si elle avait été encore vivante, c’est que je mène ma propre existence au lieu de suivre les autres comme un chien docile. » Il rit à cette pensée, et referma les yeux, lorsqu’un nouveau tremblement de terre, encore plus fort que le précédent, les fit rouvrir. Il se releva avec difficulté. « Quel étrange phénomène, cela devient inquiétant ! » songea t-il, éberlué.

_____________________________

Colette, allongé sur son lit, elle aussi, perçut le séisme. Des cris de peur lui parvinrent du dehors.

Elle alla se blottir contre sa grand-mère, assise près d’elle, en priant la déesse Martel et l’arbre géant, suppliant que tout cela s’arrête.

____________________________

« Tiens ? Un nouveau tremblement de terre ? A combien aurons-nous donc le droit aujourd’hui ? »fit Akim.

Le tremblement, qui était parvenu jusqu ‘à Triet, avait fait tomber Lloyd et Colette.

« Quels duo de mollusques vous faites ! Même pas capable de rester plus d’une minute debout ! »

Lloyd fulmina, et hurla :

« C’est tout ce que tu trouves à dire !?! Tu es vraiment pathétique !

-Merci, c’est vraiment trop gentil ! » lui répondit l’adolescent, du tac au tac.

Ignorant le chapelet d’injures que Lloyd balançait, il dit :

-Bon allez ! Ce n’est pas un séisme qui va nous arrêter ! On se remet en route ! »

Il tourna les talons.

« Pfffffff !!! Ce type m’est de moins en moins sympathique ! » grogna le jeune homme.

« C’est parce qu’il doit être seul ! » voulut dire Colette, mais elle se tut. Des questions se posaient dans sa tête. «Fils de personne ». Qu’avait-il voulu dire ? Etait-ce quelque chose pour se donner de la valeur ? Ou bien était-il simplement… Non, elle préféra ne pas y penser. A vrai dire elle ne savait plus où se donner la tête. Ils rattrapèrent le garçon.

La marche fut infernale. Au bout d’un moment, Colette se disait qu’elle allait tomber raide morte sur le sable brûlant. Lloyd n’en pensait pas moins. Akim poursuivait par contre sa marche aisée sans prêter attention à la chaleur ambiante.

« On est arrivé !!! » lança t-il, soudain, d’un ton joyeux.

Les deux amis poussèrent un très long soupir de soulagement, trop heureux d’en finir avec cette marche forcée. Leur mine s’en trouva bientôt déconfite quand ils virent l’endroit que désignait l’adolescent. Il s’agissait en fait d’un trou creusé dans la terre.

« C’est ça… ta maison ? balbutia Lloyd.

-Vous me faites bien rire, avec les têtes que vous tirez ! Il ne faut pas juger trop vite ! Vous n’avez pas vu l’intérieur. Et puis, « cette maison » s’appelle le Terrier ! »

Il rajouta :

« Ah, au fait ! Ici c’est chez ma grand-mère ! Il ne faut pas la contrarier ! »

Devant la mine perplexe des deux compagnons, il sourit. Cela lui donnait un air presque sympathique. Puis il sauta dans le trou.

Colette et Lloyd restèrent bouche bée, immobiles, observant d’un air un peu idiot le trou dans lequel Akim venait de disparaître. La tête de celui-ci réapparut.

« Ben alors, qu’est-ce que vous fichez ? fit-il, hilare. Ne restez pas plantés là comme des piquets ! Descendez l’escalier ! »

Colette fut la première à s’avancer vers le terrier, et, avec l’aide du jeune garçon, elle sauta, atterrit sur du gravier, puis descendit de petits escaliers. Lloyd les rejoint peu après. Après s’être assuré qu’ils le suivaient, l’adolescent leur fit traverser un couloir étroit, et ils débouchèrent dans une grande salle.

« To ! Je suis rentré ! s’écria le garçon.

-Enfin ! Je commençais à m’inquiéter ! s’exclama une voix autoritaire.

-Et on a des invités ! »

Les invités en question regardaient avec une expression éberluée chaque recoin de la pièce. Incroyable ! Il avait dû falloir des années pour construire un tel endroit ! Tout était construit dans les moindres détails. Aucune fissure, aucune trace de moisissure ! La personne qui avait fait cela était une artiste !

Leur surprise s’en trouva d’autant plus grande lorsque apparut une femme d’à peine cinquante ans dans l’embrasure d’une porte.

« Akim ! Je t’ai dit de ne jamais amener d’inconnu quel qu’il soit ici ! »

Elle scruta les deux étrangers d’un air hostile, puis lorsqu’elle vit leurs yeux écarquillés, pour ne pas dire de merlans frits, elle eut une expression amusée.

« Beau travail non ? dit-elle, faisant écho à leurs pensées.

-Euh… oui, oui. » balbutièrent ils, un peu gênés.

La femme sourit, et vit le regard de Colette posé sur elle.

« Il est vrai que je suis plus jeune que vous ne le pensez n’est ce pas ? »

Et ne laissant pas le temps à la jeune fille de répondre, elle s’adressa à son petit-fils.

« Qui sont-ils ? Ils n’ont pas l’air d’être comme tout le monde… »

Akim les présenta, puis dit qu’il avait eu les mêmes pensées à leur sujet.

« Il va falloir que vous nous en appreniez plus sur vous. » fit remarquer la grand-mère.

Les deux amis, détaillés de la tête aux pieds par leurs hôtes, devinrent mal à l’aise. Puis, la femme dit :

« Vous devez avoir faim. Tel que je le connais, Akim ne vous aura rien proposé, il est incorrigible ! Je m’appelle Anto. Ravie de faire votre connaissance. »

Elle se dirigea vers la porte d’où elle était apparue quelques instants plus tôt, les laissant seuls, Akim en avait profité pour s’éclipser.

« Ils ne savent pas ce qu’est la politesse ici… » marmonna Lloyd.

Colette ne répondit pas, mais se dirigea vers la porte où Anto avait disparu, pour voir ce qu’elle faisait.

Elle entra dans une pièce plus petite que l’autre, mais toute aussi bien bâtie. Il s’agissait en fait d’une cuisine, décorée à la façon arabe. La jeune fille ne savait pas pourquoi, mais elle trouvait cette pièce rassurante, chaleureuse.

« Tu viens jeter un coup d’œil ? »

La voix de la grand-mère d’Akim la fit sursauter.

« Allez, viens, fais comme chez toi ! » fit Anto, en souriant.

L’adolescente s’approcha prudemment, mais une délicieuse odeur lui fit accélérer le pas. Son ventre criait famine. Lorsqu’elle arriva aux côtés de la femme, un ragoût dégageant une odeur alléchante lui fit monter l’eau à la bouche. Comme elle avait faim ! Elle ferait n’importe quoi pour manger ne serait-ce qu’une miette !

« Ca a l’air vraiment bon !

-Merci, à ce que j’entends, ton estomac frissonne d’impatience ! »

Colette mit la main sur son ventre, un peu gênée, mais la femme sourit.

« Vous allez faire honneur à la table, toi et ton compagnon… Comment vous appelez-vous déjà ?

-Je suis Colette, et lui c’est Lloyd.

-Effectivement, ces noms me disent quelque chose… »

La jeune fille lui lança un regard interrogateur.

« On avait parlé, il me semble, de la régénération du monde et de l’élue du mana. J’ai du mal à me rappeler son prénom, mais il me semble que c’était un peu comme le tien…

-Ah oui ?

-Et Lloyd est un prénom plutôt courant depuis un certain temps, c’était le nom du héros qui a accompagné l’élu dans son périple. »

Colette était surprise par ces coïncidences.

« Vous devez vous tromper de personnes, nous portons peut-être leurs prénoms mais nous ne correspondons pas à ce que vous dites, je ne suis qu’une jeune fille qui a échappée à la guerre… »

Elle se tut, sachant qu’elle avait fait une gaffe.

« La guerre ? Tu viens d’un pays en guerre ? »

La jeune fille ne dit rien. Des souvenirs douloureux lui revenaient à l’esprit. Comme elle aimerait revoir sa grand-mère ! Ses parents pour de vrai ! Elle aurait tant voulu revenir sur ses pas, au moment de son sixième anniversaire par exemple ! Pourquoi avait-il fallu que cette fichue guerre gâche tout ? Elle était dégoûtée. Une larme coula de sa joue.

Anto, la voyant sur le point de fondre en larmes, d’un geste aussi spontané que naturel, leva sa main et sécha la larme en lui effleurant la joue avec son doigt. Cela ne fit que redoubler les pleurs de l’adolescente, qui était touchée par la bonté maternelle de la grande femme, et qui lui rappelait étonnamment sa grand-mère.

« Arrête de pleurer ma chérie, j’ai touché un point sensible, essaie d’oublier… »

La voix apaisante de la jeune grand-mère calma Colette.

« Ex… excusez-moi, je me suis rappelée un souvenir d’il y a longtemps et c’est ce qui m’a fait pleurer. Je suis désolée.

-Il est tout à fait normal de pleurer lorsque l’on se souvient de quelque chose de douloureux tu ne trouves pas ? Au fond je te comprends, j’ai vécu des moments difficiles moi aussi, comme tout le monde d’ailleurs, non ? »

La jeune fille sourit. Elle se sentait beaucoup mieux.

« Merci. Dit-elle.

-Le dîner est prêt, nous allons manger. »

Comme s’il n’attendait que cela, Akim entra, accompagné de Lloyd, toujours de mauvaise humeur.

« Vous tombez bien, le repas est servi ! s’exclama Anto.

-Merci To. » Fit l’adolescent.

Lloyd bougonna un vague merci, puis s’installa à la place que lui assigna la femme. Colette, quant à elle, était entre Akim et Anto. Ils mangèrent tous sans rien dire.

Le soir, quand elle entra dans sa chambre, elle était épuisée. La température commençait à baisser de vingt degrés. Elle se faufila entre des couvertures chaudes et confortables sans prendre la peine de se dévêtir, elle était trop fatiguée pour cela. Elle s’endormit sur le champ.

_____________________________

Un tourbillon de lumière dans le ciel, qui se crée, et s’intensifie peu à peu, cette fois, il se déplace, et aux alentours d’Altamira, laisse s’échapper deux silhouettes.

« Aïe ! »

Gilles regarda autour de lui, il se trouvait sur un plateau verdoyant, qui paraissait désert.

« Qu’est-ce que je fais ici ? » murmura t-il.

La peur lui serra l’estomac, si ça se trouvait, les allemands les avaient retrouvés, assommés ou peut-être endormis. Et là, il était en train de rêver. Mais il ne se rappelait pas le fait d’avoir été repéré par les boches, et deuxièmement, on ne se pose pas de questions dans un rêve. Tout portait à croire qu’il ne dormait pas. Il se pinça. Rien, à part une petite douleur. Il se gifla. Toujours rien, à part le fait que sa claque faisait sacrément mal. « Impossible ! » pensa t-il. Il ne pouvait pas changer d’endroit en un instant ! A moins que…

Un bruit derrière lui le fit se retourner, c’était sa sœur.

« Rébecca ! Où sommes-nous ? demanda t-il.

-Ca, je n’en sais fichtrement rien ! » répondit cette dernière, en se relevant et en se passant une main dans les cheveux.

Ils regardèrent autour d’eux. Aucun doute, ils ne savaient pas dans quel pétrin ils s’étaient fourrés, mais ils étaient bel et bien perdus.

____________________________

En entrant dans l’oasis de Triet, Raine se tint à nouveau la poitrine et s’accrocha désespérément à un mur pour rester en équilibre.

« Cela devient inquiétant ! fit Zélos.

-Nous devrions nous reposer, la nuit tombe et je ne me sens pas très bien moi non plus. Suggéra Génis.

-Toi aussi tu t’y mets ? Ce n’est pas toi qui décides !

-Tu ne crois pas que cela serait mieux pour nous tous ? Nous sommes épuisés Zélos ! On a passé une bonne partie de la journée à voyager et on doit se reposer ! »

Le jeune homme ne releva pas, mais grommela quelque chose d’inintelligible.

Génis le regarda longuement. Quelquefois, il lui faisait pitié. Il savait au fond de lui que, malgré son bouclier d’égocentrisme et d’indifférence, Zélos avait un cœur. Il pensait aux autres. Par exemple, en ce moment même, il songeait à Sheena. Lui et Raine avaient bien vus la tristesse sur son visage, et Zélos ne pouvait pas nier qu’il avait lui aussi ses faiblesses. Sans mot dire, ils se dirigèrent vers l’auberge la plus proche.

<< précédent                                                               suivant>>

Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>
Publicité
Archives
Publicité