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Tales of Symphonia for ever
20 avril 2009

Chapitre 03: Une lueur dans le noir - par Ludovika

Sud-est de Tesséha’lla, à quelques kilomètres du Temple de l’Obscurité…

- C’est là, chez les Baïdjen.

Yuan lui indiqua une immense et sombre bâtisse adossée à la montagne. Le manoir ressemblait plus à une cathédrale gothique qu’à un lieu de vie. Des tours comme des flèches noires s’attaquaient au ciel orageux et des gargouilles, toutes plus monstrueuses les unes que les autres bien que couvertes de poudreuse, surveillaient les visiteurs d’un œil malsain. Kratos fronça les sourcils. L’endroit respirait la mort, mais l’odeur la plus prenant était sans nul doute celle du sang. Ses sens d’Ange étaient pris d’assaut.

Kratos s’avança dans l’allée principale, bordée de statues grimaçantes. Sans y accorder la moindre attention, il marcha jusqu’à l’entrée, un lourde porte à double battants, entrouverte : les Renégats étaient déjà sur les lieux.

La pièce sur laquelle elle donnait avait des dimensions hors normes, même au savoir de la fortune des Baïdjen. La ressemblance avec la nef d’une église était frappante. Un bas-côté séparé de la salle par des arcades en ogive bordait la gauche et la droite alors qu’un chemin de pavés de marbre blanc allait jusqu’à l’extrême de la pièce, vers un endroit surélevé comme une abside où était posé un autel, comme les pavés, de marbre blanc. Au-dessus du couloir, tout autour de la nef, il y avait un balcon qui se renfonçait plus profondément au niveau de l’autel.

Kratos descendit une poignée de marches et s’avança au milieu de la nef. En face de lui, presque au niveau du plafond, une rosace vitrée représentait un homme en feu paré d’ailes de chauve-souris. Un démon…

Avant qu’il n’ait pu quitter le vitrail des yeux, Yuan le dépassa.

- Bienvenue en Enfer ! Annonça-t-il comme s’il s’adressait à une assemblée, jusqu’à ce qu’il se tourne vers Kratos, prenant un air plus sérieux.

Le mercenaire le dévisagea.

- En apparences, c’est lugubre mais normal : des chambres, des salons,… Tout le reste est au sous-sol : bureaux, bibliothèques, salles de torture, cachots,…

Kratos tressaillit à ses derniers mots.

- On n’a pas encore découvert où ils le retenaient prisonnier, ça ne fait que quelques jours que nous cherchons.

- Tu as une idée de ce qu’ils veulent ? Demanda l’autre Séraphin en marchant à son tour vers le centre de la pièce.

- Ils ont brûlé une grande partie de leur paperasse en partant, mais selon ce qu’on a retrouvé, ils voudraient réveiller une sorte d’ancien démon.

Le mercenaire ne répondit pas. Peu lui importait ce que cherchaient ces deux mages, il les laissait aux Renégats ainsi que leurs suivants démoniaques. Ce qu’il voulait, c’était sortir Lloyd de là. Malheureusement, il ne put empêcher des images d’horreur de le submerger, des cris retentirent dans son esprit, déchirant le peu d’espoir qu’il lui restait, mettant son âme en lambeaux comme si un fauve niché dans ses entrailles tentait de se libérer par la force des griffes et des crocs. Même s’il n’en montra rien, ce fut Yuan qui lui porta l’estocade finale.

Le Renégat croisa les bras sur son torse et baissa la tête, comme il faisait toujours quand il avait quelque chose de difficile à annoncer, prenant garde à ne pas croiser son regard.

- Certains de leurs livres parlent des vertus qu’a le sang d’Ange sur les démons.

Le Séraphin aux cheveux azur soupira douloureusement avant de poursuivre.

- Tu sais, il y a trop peu de chances pour lui… d’avoir survécu. Selon ma propre expérience, par pure sécurité… ils en ont fini avant de partir.

Le ton n’avait cessé de diminuer depuis le début de ses paroles.

Ca avait fait mal, mais Kratos ne lui en voulait pas. Fou aurait été celui qui chercherait l’espoir en Enfer. Il ne se leurrait plus, la seule lumière de son sombre univers s’était éteinte. Maintenant, il était temps de dégainer son épée pour livrer son ultime combat. Il n’y aurait aucune grâce à en tirer, ni aucun enjeux à sauver. Mais il jurait sur sa vie éternelle qu’il détruirait toute trace d’obscur. C’était la seule chose qu’il pouvait faire, sauver ce monde que son fils avait tant aimé. Après, il pourrait repartir pour toujours, chérir ses tendres souvenirs jusqu’à la fin des temps et souffrir de sa culpabilité et de ses regrets jusqu’à la dernière seconde de l’univers, la fin de toute chose pour unique tombeau, la mort pour unique repos.

Son regard dénué de toute émotion se fixa sur Yuan qui avait repris contenance. Il semblait embarrassé mais savait que son vieil ami en avait trop enduré, que son système émotionnel s’était sans aucun doute brisé à force de fonctionner à cent à l’heure. Aussi il ne chercha pas à déceler le moindre soupçon de réaction sur son visage. Kratos réagissait toujours, mais à sa façon.

Ils déambulèrent ainsi dans tout le rez-de-chaussée jusqu’à ce que Kratos choisisse de continuer seul. Le manoir était peu éclairé, les quelques fenêtres qui n’avaient pas été condamnées étaient voilées de lourds et épais rideaux. L’atmosphère, elle, était emplie d’une odeur d’humidité en partie cachée par des relents de magie noire qui assaillaient leurs sens affinés.

Aux murs, de vieilles tapisseries à moitié mangées par les mites côtoyaient des peintures délavées et écaillées. Quelquefois, au détour d’un couloir, ils découvraient des bustes de marbre ébréchés ou des statues acéphales, érodées par le temps et le manque d’entretient. Les quelques sculptures encore debout n’étaient que caricatures grimaçantes.

Personne n’aurait eut envie de vivre ici. L’endroit était trop lugubre, surtout pour un garçon de dix-sept ans.

Avec un pincement au cœur, Kratos imaginait son fils arpenter ces couloirs, ses grands yeux pétillants et son sourire, soudain couverts d’un voile d’inquiétude et de malaise profonds. Tout espoir avait-il vraiment disparu ? Ne le retrouverait-il pas, un jour, par hasard, comme mille ans plus tôt ?

C’est alors qu’il empruntait un nouveau couloir qu’une odeur capta son attention. Sans ses sens d’Ange, il n’aurait rien remarqué. C’était une odeur de mana, mais pas n’importe laquelle. Il fit un pas de plus. L’odeur disparut. Revenant en arrière, il étudia les lieux. Vieux, poussiéreux, … Une statue, étrangement bien conservée, représentait une élue antérieure à Colette. Quand il s’approcha, il remarqua une lueur par-dessus l’épaule de l’élue. Il s’accroupit et ramassa l’objet. Une plume de man ! A en juger par la couleur, elle appartenait à Lloyd. La plume brillait faiblement et n’émettait que très peu de chaleur, son propriétaire devait être épuisé.

Kratos se redressa et se retrouva nez à nez avec un tableau reproduisant la forêt de Gaoracchia. La peinture était ancienne et d’assez mauvais goût, mais, sur le cadre doré couvert de poussière, on voyait encore des traces de doits. Le Séraphin fronça les sourcils. Il prit le cadre en positionnant méticuleusement ses doigts de la même manière… et le retira.

La peinture tomba au sol, brisant le silence religieux. Sur le mur, derrière la toile, des traces de mana cyan brillaient, éclatantes d’espoir. Kratos passa sa main sur le mana et une onde de chaleur caressa sa paume. C’était le mana de Lloyd. Il l’avait utilisé pour faire un plan.

Le dessin ressemblait à la « nef » du manoir. Une étoile gribouillée à la hâte indiquait l’autel. Se courbant pour mieux observer le plan, il remarqua, en bordure de la place qu’avait offerte la peinture, une flèche vers la droite. Kratos recula et regarda dans la direction indiquée. Ce n’était que le couloir mais, accroché au mur quelques mètres plus loin, il y avait un autre tableau. Serait-ce possible que… ? Le Séraphin se hâta de décrocher le tableau qui cachait en effet un deuxième plan. Mais cette fois, il eut beau se remémorer chaque pièce visitée, le dessin luminescent ne lui évoquait rien. Il représentait une salle de dimensions comparables à la précédente et un trait de mana traversait la pièce dans toute sa longueur. Finalement, Kratos vérifia qu’il n’y avait pas d’autres indications vers un autre indice puis, se saisissant de la peinture de la forêt, il en déchira la toile et fit apparaître une plume de mana entre ses doigts. Rapidement, mais sans oublier le moindre détail, il reproduit les deux dessins et partit à toute allure vers l’entrée. Le premier indiquait cette pièce et, avec un peu de chance, Yuan aurait en sa possession les plans du manoir et serait à même de reconnaître la deuxième salle.

- Qu’est-ce que tu fais ?

Yuan regardait avec étonnement son vieil ami tourner autour de l’autel.

- Tu vois le tissu à terre ? Dis-moi si tu reconnais la deuxième salle.

Le Renégat s’empara des plans.

- C’était dessiné sur un mur d’un couloir avec une plume d’Ange.

Kratos tenta de déplacer l’autel par sa seule force physique.

- Lloyd ?

- Oui, répondit le mercenaire en renonçant à faire bouger le bloc de pierre.

Yuan rendit les toiles au mercenaire qui les mit dans sa poche, et examina les inscriptions sur la pierre. Le Séraphin secoua la tête.

- Ca ne bougera qu’avec de la magie noire, expliqua-t-il.

Kratos serra les dents.

- Mais… Tu veux savoir ce que j’en pense ?

- Pourquoi pas ? Soupira le mercenaire.

- Au vu de la description et des dimensions identiques des deux plans, la pièce ne pourrait se trouver qu’en haut ou en bas de celle-ci. En haut ? Impossible ! Et puisque le plan indique cet autel, je dirais qu’il y a, juste en dessous, un escalier qui débouche sur la salle suivante.

- Et comment en être certain ?

- Recule, lui recommanda le Demi Elfe.

Son ami s’exécuta. Faisant une dizaine de pas en arrière, Yuan leva un bras en direction du bloc de marbre blanc. Sous ses pieds, un sceau angélique était apparu alors que des plumes lumineuses tournoyaient autour de lui. Kratos s’abrita de justesse quand l’autel explosa, des débris de pierre percutant les murs en un fracas infernal. Yuan avait vu juste.

Lorsque la poussière retomba, là où le bloc de marbre se tenait vaillamment quelques secondes plutôt s’ouvrait maintenant une bouche de ténèbres où s’enfonçait une volée de marches. Les deux Séraphins s’approchèrent.

- Je suppose que la suite de l’énigme nous attend en bas, dit le Demi Elfe pour lui-même.

Kratos le contourna et descendit l’escalier, faisant apparaître une sphère de lumière au creux de sa paume, Yuan sur ses talons. La descente fut assez longue, au moins une quinzaine de mètres de profondeur, par un escalier en colimaçon, sur des marches polies par les ages et glissantes d’humidité. Finalement, les Séraphins arrivèrent à destination sans encombres.

Une fois en bas, Kratos put faire disparaître sa lumière : la pièce était éclairée par un sort. C’était presque la même salle que celles qu’ils avaient quittée un peu plus tôt, mais les murs bruts avaient été taillés à même la pierre et d’épaisses colonnes s’élevaient à gauche et à droite pour soutenir le lourd plafond. Pourtant, le mercenaire ne s’intéressait déjà plus à l’architecture.

Au fond de la pièce, sur une partie surélevée, était dressé un autel, parfaitement identique à celui dont Yuan les avait débarrassés, à ceci près qu’il était de marbre noir. Kratos sortit précipitamment le plan de Lloyd de sa poche. On distinguait clairement les colonnes et l’autel mais le trait de mana indiquait quelque chose plus loin. Les deux Anges s’avancèrent jusque là. Selon le plan de Lloyd, le troisième indice se trouvait sur le mur du fond. Kratos posa sa main sur la pierre froide et ruisselante. Rien. Il concentra son mana.

- Là.

Yuan pointait l’index vers le pied du mur. Une flèche ! La flèche semblait montrer l’autel. Réitérant son geste, le mercenaire toucha le marbre.

- Kratos ?

Nouvel indice. Une inscription lumineuse apparut :

 

« Pour soumettre les Ténèbres,

Le Porteur de Lumière devra atteindre le Ciel

Et faire face au Prophète

De ses péchés ».

 

- Hé oh ! Kratos ! S’énerva Yuan alors que ce dernier se hâtait de quitter la salle.

Le mercenaire fit volte face.

- Quoi encore ?

- C’est un piège, affirma le Demi Elfe, les poings sur les hanches.

- Qu’est-ce qui te fais dire ça.

- Il y a du sang au sol.

Evitant le regard de Yuan, Kratos se concentra sur une colonne.

- Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… Ecoute, je sais que ça va te paraître étrange mais… ce n’est pas son écriture.

Le mercenaire serra les dents. Pour une fois, son ami avait l’air sérieux.

- Pendant des années, avant que les ordinateurs ne soient commercialisés, je lui demandais de m’écrire régulièrement pour savoir comment les choses se passaient avec ses familles adoptives…

Le Demi Elfe marqua une pause.

- Ils ont dû remarquer que Lloyd était capable de laisser des traces avec son mana.

- Et ils auraient tendu un piège en pensant que tu t’inquiéterais de ne pas avoir des nouvelles de lui.

- Exactement !

- C’est peut-être un piège, mais ça reste notre seule piste pour continuer.

Yuan entreprit de se masser les tempes.

- Mes hommes vont retrouver les deux mages, sois en certain. Kratos, c’est fini, ne remue pas les souvenirs. Savoir ce qui s’est passé ici ne changera rien, ne servira à rien sinon à te faire encore plus de mal.

Kratos resta de marbre quand le chef des Renégats le rejoint et posa une main compatissante sur son épaule.

- On va leur régler leur compte, je te le promets. Mais arrête de te détruire. Ni Anna, ni Lloyd, n’auraient voulu ça.

- Même si… Je veux juste retrouver sa trace, avoua le mercenaire, la gorge nouée. Suivre sa vie, c’est tout ce que je peux faire pour me rapprocher de lui. C’est tout ce que je veux faire, Yuan, ne jamais l’oublier…

Le Demi Elfe s’était tu et un silence presque religieux envahissait lentement la pièce. Sans mot dire, Yuan remonta à la surface, suivit quelques minutes plus tard par Kratos. Ce dernier retrouva son ami dans la pièce centrale.

- Ne dis rien, lui intima Yuan en soupirant. Le Porteur de lumière doit sûrement désigner un Ange, autrement dit, l’un de nous deux. Le Ciel… la plus haute tour ? « Il devra faire face au prophète de ses péchés »… Ces deux cinglés doivent se prendre pour des rédempteurs de l’humanité, ils nous ont sûrement concocté une épreuve de leur cru.

Yuan vrilla ses yeux céruléens dans ceux de son ami.

- C’est sans doute ça, mais je te le répète, ce n’est plus Lloyd qui nous guide. Là, ce sont eux qui nous tendent un piège. Après, nous ne sommes même pas certains de savoir où est le gamin.

Kratos acquiesça.

- Merci, Yuan et… pardonne-moi. Tu as raison, c’est sûrement un piège. Mais c’est aussi le seul indice que nous avons et je ne peux pas me permettre de laisser passer la moindre chance que j’ai de le retrouver.

En face de lui, le Demi Elfe posa ses poings sur ses hanches.

- N’aie pas trop d’espoir, Kratos. Lloyd est…

- Non ! Le coupa abruptement le mercenaire. J’irai là-bas, je retrouverai Lloyd et tu ne m’en empêcheras pas.

Lui lançant un regard furibond, Kratos fit volte-face, mais Yuan le retint d’une main sur son épaule. Il reprit d’une voix calme.

- Il y a mille ans, je ne t’ai pas aidé alors que tu fuyais avec Anna et Lloyd. C’était… une mauvaise décision, qu’aujourd’hui encore je regrette amèrement. Je ne referai pas cette erreur.

Doucement, il mit Kratos face à lui et lui pressa l’épaule.

- C’est moi qui irai affronter l’épreuve.

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Commentaires
L
Quelqu'un peut me dire s'y il existe une suite a cette fanfic et si oui me dire ou la trouver?<br /> <br /> Merci d'avance
É
c pas "mais" mais "même un chapitre pour conclure"^^'
É
J'adore cette fanfiction *^*.<br /> <br /> Même si elle est un peu vielle ,je tente ma chance ! Stp une suite!! Mais un seul chapitre qui conclurai m'irais !! J'ai lu un autre de tes fanfiction .je pense que tu est doué .continu décriré des fanfiction stp!!!
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