¤*¤ Le Loup Noir ¤*¤
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¤*¤ Où comment associer une couleur à une embrouille... ¤*¤
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Tout vient a point à ceux qui savent attendre, même si des fois, il faut savoir
forcer un peu les évènements...
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..."Qui êtes-vous vraiment
?"
Kratos se tenait face aux trois Elfes, la main posée sur la garde de son épée,
le regard menaçant. Ceux qui s'étaient changés en loup se remettaient de leurs
émotions suite à leur rencontre avec l'Elfe démoniaque, aidés par ceux qui
étaient restés en retrait.
Tsamayël lança un drôle de regard à Kratos avant de répondre :
"Je ne voie pas ce que vous voulez dire..."
Puis il fit comprendre, toujours en usant de son regard, qu'il y avait des
villageois qui revenaient, curieux de savoir ce qu'il venait de se passer. Ce
n'était donc pas le moment de parler de ce sujet ! Le mercenaire comprit le
message, dû admette qu'il s'était un peu laissé emporter sur le coup, et qu'ils
devraient remettre cette discussion à plus tard. Heureusement pour eux, les
gens, dans le feu de l'action, n'avaient pas répercuté le lien entre la
présence des Héros de
la
Régénération
, et des loups leurs ressemblant fortement ayant
fait leur apparition quelques minutes plus tôt. Ils étaient surtout étonnés par
la présence des Elfes, et Ange leur expliquait tant bien que mal qui ils
étaient et ce qu'ils faisaient ici. Le fait qu'Heimdall s'implique dans les
soucis du monde laissait encore certains perplexes !
Le retour vers le village elfique se passa dans le plus grand silence. Une fois
arrivés, ils se rendirent là où vivaient Ange, Tsamayël et Elensar, et Kratos
n'attendis pas pour relancer le sujet. Il était temps que des explications se
fassent !
"Vous l'avez comprit, commença Elensar, nous venons du même monde que nos
amis que vous avez déjà dû croiser. Pour faire bref, nous sommes venus ici
suite à l'arrivée de notre ennemi commun, un démon sanguinaire nommé Falhën.
Nous sommes sûrs à 100% que c'est lui qui a aidé Yggdrasill lors de votre
combat. Notre monde a beaucoup de liens avec des mondes parallèles, ce qui
explique que nous connaissons beaucoup de choses à vôtre sujet. Mais ce Falhën
est un ennemis bien trop puissant pour vous, et nous ignorons encore pourquoi
il s'est lié à Yggdrasill. Néanmoins, vous allez avoir besoin de notre aide
pour en venir à bout. Vous avez déjà récupéré notre pouvoir principal, il ne
vous reste plus qu'à le maîtriser. Vous allez devoir y travailler
sérieusement... Sans lui, vous ne tiendrez pas 5 minutes face à ce démon.
- Oui mais attendez une minute... Vous venez de cet autre monde, d'accord. Mais
pourquoi les gens d'ici vous connaissent comme si vous aviez toujours vécus
dans ce village ? Remarqua Yuan.
- Parce que nous venons souvent ici en réalité. Répondit Tsamayël. Nous nous
sommes fondus dans la masse des elfes pour mieux voir ce qu'il se passait. Car
même si nous ignorons pourquoi Falhën a choisi cet endroit, nous savons depuis
pas mal de temps qu'il comptait s'y rendre. Enfin, sachez que votre espace
temps est différent du nôtre. Le temps passe beaucoup plus rapidement ici, ce
qui explique pourquoi les Elfes ont l'impression de nous connaître depuis très
longtemps...
- Vous avez quel âge alors ? Demanda maladroitement Colette, que ce détail
semblait plus important pour elle que le reste.
- Euh... Le même âge que vous en moyenne... Bien que si nous rentrions dans
notre monde maintenant, à notre retour, vous auriez sûrement vieilli deux fois
plus que nous... Les Elfes ici ne s'en rendent pas compte, car leur espérance
de vie et tout aussi longue... Répondit Elensar avec une certaine gêne dans la
voix.
...Ils n'en dirent pas plus, pour la simple et bonne raison que ce n'était pas
nécessaire. Maintenant, ils savaient le principal, et qui était leur ennemi. Et
ce n'était pas très réjouissant. Un démon hein ? Ils n'avaient encore jamais eu
à faire à ce genre de situation. Mais ils ne pouvaient pas non plus laisser les
choses ainsi. Désormais, ils allaient devoir maitriser le pouvoir du Cristal de
Lune... Tous étaient plus ou moins emballés à ce sujet. Colette, Lloyd et
Génis, pour avoir déjà expérimenté la chose, étaient plutôt enjoués. Mais pour
les autres, il régnait toujours une certaine appréhension... Yuan et Kratos se
montraient plus ou moins indifférents par contre. Avec leur 4000 ans
d'existence, ils avaient eu le temps d'en voir des choses, et maintenant qu'ils
avaient les informations qu'ils voulaient sur ce nouveau pouvoir, ça ne restait
rien de plus qu'une nouveauté, au même titre que le jour où ils étaient devenus
des anges.
La journée avait été bien remplie, et ils avaient décidé de remettre
l'entraînement au lendemain, après avoir mis leurs idées au clair, et surtout
après s'être bien reposés.
"Dis-moi... Lequel d'entre vous nous a aidé à
la Tour
du Salut ?"
La journée suivante avait passé assez vite, et c'était déjà la fin d'après
midi. Ils s'étaient plus ou moins entraînés à se transformer en loup. Aussi, un
peu fatiguée par l'exercice, Sheena avait décidé d'en finir là pour
aujourd'hui, et sillonnait donc le village d'Heimdall, discutant avec Elensar,
dont elle appréciait pas mal sa compagnie pour son calme et cette facilité
qu'on avait de parler avec lui.
"Pardon ?
- A
la Tour
, en
venant nous aider, Yuan a dit qu'il avait vu un loup noir s'attaquer à
Yggdrasill. Lequel d'entre vous a cette forme ?
- Et bien... Personne en réalité. Enfin, si, ce Falhën se transforme en loup
noir, mais ça ne peut pas être lui si tu dis que c'est ce qui a attaqué
Yggdrasill.
- Alors, c'était quoi ?
- Qui sait... Il existe aussi des loups noirs dans ce monde, sans pour autant
que se soit une personne utilisant le Cristal de Lune...
Tout deux levèrent la tête en direction de la voix qui venait de leur répondre.
Ange se tenait là, allongée sur une branche épaisse d'un arbre les surplombant.
..."Toujours à t'incruster quand on s'y attend le moins n'est ce pas ? La
railla Elensar.
- Désolée de te surprendre alors que tu es en si bonne compagnie ! Répliqua
cette dernière.
- Euh...."
Sheena se sentit soudain un peu mal à l'aise. Le fait qu'elle soit avec l'Elfe
aux cheveux couleur améthyste semblait déranger la jeune fille. Et
la Ninja
n'aimait pas trop
s'interposer dans ce genre de relation.
"Est-ce que vous êtes.... ? Commença-t'elle.
- Ensembles ? Non, ce n'est pas possible... Mais dans une autre vie, peut-être
que ça aurait pu être le cas. Répondit Ange avant que la question ne soit
finie."
La jeune Ninja se sentit un peu soulagée par cette réponse, elle ne voulait pas
créer de problèmes. Mais elle ne loupa pas le regard d'Elensar qui s'était un
peu assombrit quand l'Elfe avait répondu sans hésiter. Elle préféra changer de
sujet avant que la situation ne dégénère, au cas où.
"Alors euh... De quel loup tu veux parler ? Jusqu'à preuve du contraire,
les loups d'ici ne se pointent pas comme ça, dans un endroit inaccessible qui
plus est, afin de nous tirer d'un mauvais pas. De plus, il ne devait pas être
tout seul, vu que Yuan a aussi entendu une voix.
- Ne crois pas que seuls des Humains, des Elfes ou des Demi-Elfes sont venus de
notre monde jusqu'ici... Répondit Ange sur un air sombre et à la fois
énigmatique. Cette fille, Hell, que vous avez vu à Ozette a des origines de
vampire. Et Falhën n'est rien d'autre qu'un démon."
Sheena sentit sa gorge se nouer. L'idée que ce genre de créatures existe
vraiment n'était pas pour la rassurer... Mais cela ne lui disait pas qui était
ce loup noir au final.
... De leur côté, Lloyd et Colette, transformés en loups, faisaient la course
en pleine forêt. Pour une fois, l'épéiste ne s'était pas cassé la figure en
sautant par dessus les branches mortes. Il ne pouvait pas en dire autant que
son amie, qui, quand elle ne volait pas, s'emmêlait les pattes. La maladresse
de Colette prenait encore plus le dessus quand cette dernière était
transformée. A tel point qu'au final, Lloyd lui avait conseillé de voler en
permanence au début, le temps qu'elle s'habitue à coordonner ses quatre pattes
sans provoquer de catastrophes... Mais ça avait porté ses fruits, et la jeune
fille arrivait à peu près à faire le parcourt en suivant Lloyd à une allure
assez rapide sans se prendre de racines.
Du côté de Régal, Kratos et Yuan, c'en était plutôt rendu à comment attaquer
convenablement. Maitriser leur forme lupine n'avait pas prit plus de deux
minutes, l'expérience aidant pour beaucoup. Il fallait passer au niveau
supérieur, et c'était déjà plus compliqué. Telle une meute, ils traquaient les
monstres de la forêt, jusqu'à en avoir raison, ne s'aidant que de leurs crocs
pointus et leurs griffes acérées. Pour la magie, Yuan ayant déjà testé, il leur
avait conseillé de remettre ça à plus tard, où cela serait une perte de temps...
Perte de temps qui n'en était pas une pour Génis. Le jeune mage s'entrainait
aussi en compagnie de Préséa. Pour lui, la magie était une chose innée, il
n'avait donc aucun mal à utiliser cette dernière, même transformé. Seule la
puissance laissait vraiment à désirer. Alors il attaquait Préséa, qui elle, en
profitait pour améliorer ses aptitudes d'esquives.
Raine, de son côté, ne pouvait pas faire grand chose. Même sous sa forme de
louve, elle en restait limité à une faible magie, et à ses sorts de soins et de
protection. Comme pour Yuan, Kratos et Régal, elle n'était pas encore en mesure
d'utiliser la magie d'attaque. Elle se contentait donc d'aller à la rencontre
des autres pour utiliser ses sorts de soins. Elle en avait eu notamment besoin
sur Colette, et un peu pour Préséa. Parce que mine de rien, Génis y allait
parfois un peu fort. Lui était confus, mais cela ne semblait pas gêner Préséa
le moins du monde, car elle pouvait alors le guider pour gérer cette puissance.
La Demi-elfe
avait aussi été d'une grande aide pour les parties de chasse des trois autres.
Vu qu'ils s'attaquaient directement aux monstres, ils se blessaient assez
souvent, légèrement néanmoins. Malgré ça, tous commençaient à maîtriser ce
nouveau pouvoir. Seul Zélos avait dédaigné s'entraîner, passant son temps à
buller, allongé sous un arbre. Il ne semblait pas vraiment prendre tout ça au
sérieux, et bizarrement, cela n'avait pas étonné grand monde...
... La soirée était déjà bien entamée. Le soleil était pratiquement couché,
donnant au ciel une teinte rouge sang, sombrant peu à peu vers le violet. Tous
s'étaient retrouvés pour le dîner, échangeant leurs fruits de l'entraînement,
donnant des conseils afin d'aider les autres à progresser là où ils avaient le
plus de mal. Tsamayël et Elensar avaient catégoriquement refusé de les aider
pour ça. Ils devaient découvrir la clé de ce pouvoir par eux-mêmes. A partir de
là, la partie avait de grandes chances de tourner en leur avantage. Seulement,
cela prendrait un certains temps.
Un temps que certains comptaient bien mettre à profit pour réaliser leurs
méfaits.
Après ce repas, tous étaient sortis se détendre un peu dans le village, pour
penser à autre chose. Dans un coin, Ange semblait dire quelque chose à un buisson.
"Cette fille est vraiment bizarre... On dirait que ses phrases sont
pleines de sous-entendus, et voilà que maintenant elle parle aux
arbres..." Dit Sheena d'un ton sceptique à Colette, alors que toutes deux
évitaient soigneusement Lloyd et Zélos, qui étaient en train de se prendre la
tête pour des bêtises...
"Je sais pas, je la trouve gentille moi ! Répondit innocemment Colette,
comme à son habitude.
Mais
la Ninja
n'écoutait pas. Elle avait les yeux rivés sur le dit buisson. Il lui avait
semblé voir deux queues touffues en sortir avant de disparaître. Des queues de loups.
D'ailleurs, Ange s'éloignait justement du buisson en question. Ni Tsamayël, ni
Elensar n'étaient dans le coin. Sheena en métrait sa main au feu que ce qu'elle
avait vu n'était autre que ces deux là, sous leurs forme de loups qu'ils
n'avaient jamais voulu dévoiler..
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Vouloir attaquer en traitre est une bonne tactique, à condition de ne pas se
jeter dans la gueule du loup, c'est le cas de le dire...
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...Tapies dans l'ombre, au haut de
leur arbre, trois silhouettes sinistres guettaient le moment opportun, ainsi
que chaque mouvement, chaque déplacement de leurs cibles. Ils étaient plus ou
moins éparpillés, fatigués pour la plupart de l'entraînement de la journée. Les
plus dangereux étaient repérés, et forte chance, éloignés des meilleures
cibles.
Raine lisait tranquillement sur un banc. Tsamayël était partit ailleurs,
Elensar était loin, tout comme Kratos et Yuan. Les autres étaient plus ou moins
en couples, et ne se méfiaient de rien. Ange n'était toujours pas apparue dans
leur champ de vision, peut-être qu'elle n'était pas dans le village.
"Paaaaarfait. Alors voilà le plan ! Commença la vampire. Yggdrasill, tu te
placeras derrière elle, dans ce buisson là. Ne te fais pas repérer, ta forme de
loup est un peu trop voyante... Frangin, tu te mettras sur la droite. Vu qu'il y
a un mur à sa gauche, elle ne pourra pas fuir dans cette direction. Moi, j'attaquerais
du dessus..."
La forme lupine d'Yggdrasill lança un regard noir à Hell, qui l'ignora tout
simplement, puis utilisa les branches des arbres pour gagner son poste sans se
faire repérer, suivit par la jeune femme qui alla se poser au dessus de
la Demi-Elfe. Sans
demander son reste, Falhën se téléporta discrètement dans le buisson de droite.
Puis l'ombre tomba.
Un cri de peur étouffé retentit dans tout le village. Les Elfes, supposant une
attaque, sortirent de chez eux, et rentrèrent aussitôt. Dans les rues
détalaient deux loups aux allures agressives. L'un blanc et dorés aux ailes
multicolores, l'autre aussi sombre que la mort.
Hell n'avait pas loupé sa proie. Raine gisait sur le sol, évanouie, le bras
droit bien entaillé, dont le sang se répandait doucement sur le sol. Au dessus
d'elle, la démone vampire léchait le liquide rouge qui était resté sur ses
griffes, l'air satisfait. Elle avait peu de temps pour emmener sa capture avant
que le danger n'arrive. Son frère et Yggdrasill détournaient l'intention, mais
pour combien de temps ?
...Pas très loin de là, Lloyd et Colette se précipitaient vers la source du
cri. Ils ne croisèrent pas les deux loups sur leur chemin, aussi, ils
arrivèrent bien vite à l'endroit où se trouvait Hell. La jeune Elue étouffa un
cri en voyant la scène, et l'épéiste dégaina ses épées.
"Encore toi ? Écartes-toi de là ! Laisse Raine tranquille !"
"Pfffff, on peut vraiment pas faire confiance aux hommes... Les gêneurs sont
déjà là... Mais vous êtes seuls..."
Un rictus sadique déforma les lèvres de la jeune femme. Il ne lui restait plus
qu'à cueillir ces deux là. Et ce ne serait pas très compliqué. C'était le même
garçon qui avait voulu l'affronter la dernière fois, et qui lui avait montré sa
parfaite "maîtrise" en combat. Elle en riait d'avance. Mais elle
devait faire vite. Rapide et agile, elle bondit dans les airs, et fondit droit
sur Lloyd. Ce dernier ne comprit pas tout de suite la manœuvre. Ce fut Colette,
qui avec ses sens d'ange, déjoua l'attaque.
"Lloyd, au dessus !"
Mais pour lui, c'était trop tard, il n'avait pas réagit assez tôt. Ayant
comprit cela, la jeune fille s'était ruée en avant pour protéger son ami, et
sentit les griffes de l'ennemie s'enfoncer dans son dos. Laissant échapper un
petit cri de douleur, elle se retrouva allongée sur le sol, incapable de
bouger. Hell ricana de plus belle.
"Non seulement, tu ne sais pas te battre, mais en plus, il faut qu'une fille
te sauve la mise... Pitoyable..."
Pendant ce temps, Kratos et Yuan essayaient de savoir ce qui terrorisait le
village. Pas fous, Falhën et Yggdrasill ne s'étaient pas montrés devant le
groupe de
la
Régénération. Tout
ce qu'ils avaient à faire, c'était de
gagner du temps pour Hell, en détournant l'intention générale. Les deux loups
s'étaient déjà de nouveau réfugiés dans les arbres sans que personne ne les
voient, et retournaient vers l'endroit où la vampire avait attaqué Raine. Dans
leur action, il ne virent pas tout de suite que deux autres loups leur
barrèrent la route sur les branches. Falhën se stoppa net, reconnaissant
l'identité des deux canidés.
..."Vous ! Je vous croyais à Meltokio !
- Désolé de te décevoir vieux, mais nous aussi, on bouge ! Rétorqua Feanor, car
c'était lui, d'une voix enjouée."
Sewa et Feanor ressemblaient presque à deux frères sous leur forme de loups.
Tout deux étaient blanc, leur crinière était ondulée, argentée pour Sewa, azure
pour Feanor. Seules les deux mèches et la fourrure sur le dos de Sewa changeant
de couleur pouvait les différencier. Celle de l'archer était plutôt dans les
ton verts, et ils passaient presque inaperçus dans les feuillages des arbres.
Sans prévenir, Falhën bondit. Il ne pouvait pas laisser ces deux là ruiner leur
plan. Feanor riposta, et ses crocs vinrent se planter dans la fourrure noire du
loup démoniaque. Encore peu habitué à cette forme, Yggdrasill préféra prendre
la fuite, et se téléporta, laissant le démon seul contre les deux autres. Mais
cela ne lui posa pas plus de soucis. Car Sewa et Feanor n'étaient pas les plus
puissants, et ils n'étaient pas trop de deux pour tenir tête à leur ennemi de
toujours. Le combat faisait rage entre coup de crocs et coup de griffes. Le
sang chaud des combattant tâchait les arbres. Bien qu'il ne se voyait pas sur
la fourrure noire de Falhën, celle des deux autres ne laissait plus vraiment de
poils blancs apparaître. Malgré leur avantage, Sewa et Feanor ne parvenaient
pas à prendre le dessus. Étant par nature le plus faible, Sewa succomba le
premier, laissant son compagnon dans la difficulté également. Il ne fallut que
quelques minutes pour qu'il s'écroule à son tour, laissant alors le champs
libre à Falhën, qui ne semblait pas avoir si souffert que ça. Laissant les deux
autres loups gisant sur la branche épaisse de l'arbre, il continua son chemin
vers le lieu où était sa sœur, avec un mauvais pressentiment. Lorsqu'il arriva
sur le lieu, il se rendit compte qu'il se faisait du soucis pour rien. Aux
pieds de la démone se trouvait les corps inconscients de Raine, Colette et
Lloyd, tout trois dans un sale état.
"Bien joué, mais ne restons pas là. Ange a dû rameuter sa cavalerie, ça devient
dangereux...
- Juste au moment où je m'amusais bien...
- Ne t'inquiète pas Hell, ce n'est pas fini..."
...La concernée sursauta, et faillit s'étrangler. Devant elle et son frère,
toujours en loup, se dressait Ange. La seule personne qu'ils voulaient éviter à
tout prix. Elle était seule, et la démone paria qu'elle non plus ne voulait pas
attirer trop l'intention sur ce qu'il se passait. Tsamayël et Elensar, qui
pourtant, ne la lâchait pas d'un poil, n'étaient pas là. Le plan était comme
prit de revers. Se n'étaient plus eux qui attaquaient et qui détournaient l'intention,
mais le camps adverse. Les deux acolytes de la jeune fille devaient veiller à
ce que personne n'arrive sur la petite place désert où ils se trouvaient.
"Vous auriez dû vous montrer plus méfiant en attaquant... J'étais prévenue
depuis très longtemps..."
Hell pesta. Elle pensait que l'espion d'Ange n'était pas ici, elle c'était
trompée apparemment. Ce piaf les avait surveillé tout le long !
Le regard d'Ange s'attarda sur Raine et les deux autres. Même si elle savait ce
qui allait se passer, elle n'avait pas réussit à tout anticiper. Quand à Lloyd
et Colette, ils étaient juste arrivés au mauvais moment, avant que Tsamayël ou
Elensar ne les interpelle. Ceci-dit, ils étaient juste blessés, ça aurait pu
être pire...
"On dirait bien que ton "maître" a prit la fuite Falhën. Je me
demande si tu t'es adressé à la bonne personne...
- Pffff, c'est mieux pour lui, il aurait été un fardeau dans sa condition actuelle.
En attendant, je me suis très bien débrouillé tout seul pour mettre au tapis les
deux sacs à puces que tu m'as envoyé..."
Le regard de la jeune fille s'assombrit. Ainsi, Feanor et Sewa avaient été
jusqu'au bout. Elle savait que ces deux là seraient impuissants face au démon,
mais elle ne pensait pas qu'ils seraient aussi têtus au point de se battre
jusqu'à l'épuisement au lieu de fuir. Elle leur avait juste demandé de gagner
un peu de temps, et d'affaiblir Falhën. Il faudrait qu'elle les retrouve assez
rapidement avant qu'il ne soit trop tard...
Mais elle ne se laissa pas déconcentrer pour autant du combat qui allait sans
nul doute avoir lieu. Falhën et Hell avaient beaux êtres puissants, la vampire
ne lui arrivait pas à la cheville, et son frère était déjà affaiblit. Il ne lui
serait donc pas difficile de prendre le dessus. Et elle n'était pas aussi seule
que les apparences ne le montrait.
..."Dans ce cas, que dirais-tu d'un troisième adversaire ?"
A ses mots, un autre loup arriva doucement sur la place, et se posta entre la
jeune fille et ses ennemis. Il se dressait fier, avec une lueur intimidante
dans le regard qui s'accentua lorsqu'il remarqua les corps à terre. Sur le dos
et sur ses pattes, sa fourrure était de couleur rose, celle de son ventre était
d'un noir de jais. Une longue crinière flamboyante flottait derrière lui, et
des rubis assortis d'une monture doré étaient disposés sur tout son cou.
Falhën se mit en position, Hell eut un mouvement de recul. Il ne manquait plus
que ça. Parce qu'il était encore pire de devoir affronter Tsamayël sous sa
forme de loup, même si celle-ci paraissait différente... Intrigué, le loup
démoniaque y regarda à deux fois. Les deux se ressemblaient beaucoup mais... Il
se redressa. Ce loup là n'était pas Tsamayël.
"Qu'est ce que cela signifie ? Tu essaies de nous berner ou quoi ? Il y ressemble
beaucoup, mais ce n'est pas lui... Et ce genre d'ailes dorées... Tsamayël ne les
a pas ! C'est encore l'un de ces stupides idiots qui ne savent même pas se battre
n'est ce pas ?"
Une fois la différence faite, Falhën se détendit un peu et Hell se mit à rire,
même si elle était tombée dans le panneau. Ça changeait tout. Les ennemis
d'Yggdrasill ne faisaient pas le poids face à elle, la preuve était à ses
pieds. Alors sous forme de loup en plus, se serait facile.
"Je m'occupe du clébard, je t'aiderai après !" lança la jeune femme
en direction de son frère, qui était de loin le plus apte à lutter face à Ange.
Cette dernière affichait un air montrant qu'elle était sûre d'elle, malgré la
supercherie qu'elle avait tenté de leur faire croire... Enfin, c'est ce que eux
croyaient !
Le démon répondit avec un sourire, ce qui eut pour effet de dévoiler une belle
rangée de crocs rouges luisants, pointus et acérés.
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Gomeeeeeen ! Deux mois sans écrire, j'avais une méga panne d'inspi u_u' Bon, là
c'est revenu, en espérant que ça dure ^^' Et rien que pour vous embêter, je
laisse le chapitre en suspens ! =D (Hein Flo ? XD)
*Se fait éjecter*
J'espère que vous appréciez toujours autant ! ^^ (Et oui, comme j'ai de
l'inspi, je pense que la suite arrivera bientôt ! ;) )
PS : j'ai refais en correction des précédents chapitres ;)
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Un 'ti dessin
d'Ange (Savait pas quoi mettre d'autre u_u")
¤*¤ Ou comment un Ange se lie avec un Démon ¤*¤
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Vous voulez du pouvoir ? Suffit de demander...
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...C'était impossible. Il avait
beau lutter, donner des coups de plus en plus puissants, ses ennemis le lui
rendait avec deux fois plus de puissance ! Pourtant, il était sûr de lui. Peu
importe leur nombre, il pouvait les vaincre ! Mais c'était le scénario inverse qui
était en train de se produire. Il était en train de perdre, lui, Mithos
Yggdrasill, face au groupe de
la Régénération. Il
n'y croyait pas. Comment ces
enfants pouvaient résister aussi facilement à ses Jugements ? Comment ce gamin
pouvait être aussi habile avec ses deux épées, alors qu'il ne se battait avec
que depuis quelques mois à peine ? Comment cette Elue pouvait maîtriser aussi
habilement ses pouvoirs d'ange alors qu'elle était de nature maladroite ?
Pourquoi ce jeune mage de 12 ans lançait des attaques aussi dévastatrices ?
Pourquoi cette Demi-Elfe avait des pouvoirs de soins aussi puissants ? Pourquoi
tout se retournait contre lui ? Il voulait juste créer un monde d'égalité, où
la discrimination n'existerait plus ! En quoi ce droit pouvait lui être refusé
de la sorte ? Il ne comprenait pas. Et déjà, il voyait Lloyd lui foncer dessus,
prêt à abattre ses épées pour le coup ultime. Dans un espoir désespéré,
lui-même incanta. Une dernière attaque. Une ultime joie de leur faire subir une
dernière souffrance. A tous. Il ne partirait pas comme ça, pas sans une pointe
de vengeance.
"Tu veux du pouvoir ?"
Une voix. Une voix inconnue résonnait dans sa tête. Celle d'un homme. Rauque,
mystérieuse, presque mélodieuse.
"Sache que je peux t'aider... Il te suffit juste d'accepter le Pacte. Juste
un mot, et ma puissance sera tienne. Juste un accord, et plus personne ne pourra
t'importuner."
De quoi ce type pouvait bien parler ? Un pacte ? Était-ce un esprit ? Non, les
Esprits Originels n'étaient plus liés à sa cause... Alors quoi ? Il ne pouvait
pas se poser d'avantage de questions. Le temps était compté, et cet homme avait
raison. Avec sa seule puissance, il ne pouvait plus gagner. Aussi, il accepta
mentalement la proposition de cette voix, espérant que cela soit suffisant pour
que celle-ci comprenne.
...Ce fut immédiat. Il sentit en lui une puissance sans égale couler dans ses
veines. Son mana dégagea une force qu'il n'avait jamais connue avant. Mais
était-ce non seulement du mana ? Son sort, pourtant loin d'être terminé en
temps normal, ne demandait qu'à être lâché. Mithos obéit. Sa magie fusa, le
Jugement Divin s'abattit sur ses ennemis avec force. Un à un, il les vit
tomber, et jubila. La voix ne lui avait pas menti. Il avait obtenu un grand
pouvoir. Bien sûr, il se doutait que son "bienfaiteur" lui
demanderait quelque chose en échange, mais pour le moment, sa seule raison de
vivre était ce combat dont il prenait entièrement le contrôle. Aveuglé par la
soif de vengeance envers ces personnes qui lui avaient barré la route tant de
fois, il n'hésitait pas, ne se posant pas la moindre question. Il prit de
nouveau son apparence adulte, car il estimait que cette puissance le siérait
mieux ainsi que sous sa forme enfantine. Les différents sorts fusèrent,
touchant ceux qui n'avaient pas succombé à la première vague. Leur sang se
répandait peu à peu sur le champs de bataille, alors que le sien disparaissait.
Ses blessures se guérissaient toutes seules. Le gamin était le dernier debout,
luttant pour sa survie, et pour l'espoir de le voir disparaître. Mais la roue
avait tournée. C'était LUI qui allait tous les faire disparaître, une bonne
fois pour toute ! Ce gosse apprenti-héros, cette Elue de pacotille, ces
Demi-Elfes inférieurs, ceux qui l'avaient trahi, et les autres... Tous allaient
bientôt quitter ce monde. Il eut juste un geste à faire, et Lloyd fut
violemment projeté en arrière. Plus personne ne pouvait bouger. Il n'avait qu'à
incanter une dernière fois, et tout serait fini. Plus rien ne le gênerait
désormais ! Il se mit à rire à plein poumon. Un rire de joie, un rire macabre,
un rire dont au final, il n'était même pas sûr qu'il soit le sien. Mais peu
importe. Il avait gagné !
...Il formula des paroles incompréhensibles, un cercle de lumière blanche
apparut à ses pieds. Dans quelques secondes, le dernier Jugement Divin
transpercerait les corps de ses ennemis, les enverrait dans l'autre monde. La
salle s'assombrit. Dans le feu de l'action, et aveuglé par sa puissance, il ne
se rendit pas tout de suite compte que ce n'était pas normal. Un homme arriva
en courant dans sa direction. Un autre traître, et ancien compagnon. Bah, cela
l'arrangeait. Yuan était arrivé au bon moment, il allait le tuer en même temps
que les autres. Un hurlement retentit. Il ne s'en occupa pas. Tellement
concentré, il ne vit pas la silhouette noire lui foncer dessus. Il sentit juste
des crocs aiguisés lui transpercer sa chair au niveau de l'épaule gauche, et
toute sa puissance le quitter d'un coup. Il hurla de rage, tout en ce
débattant. Son regard croisa celui du chien noir qui venait de l'attaquer. Ses
yeux jeunes orangés étaient intimidants. Il voulut interroger la voix, pour
qu'elle l'aide à nouveau, mais elle ne se manifesta pas. La bête semblait annuler
toute magie, semblait l'isoler lui. Quand il arriva enfin à avoir une prise sur
elle afin de la jeter violemment à terre, elle disparut avant même de percuter
le sol. Satisfait, il entreprit de terminer ce qu'il avait commencé, mais il
hurla de nouveau de rage. Devant lui ne restaient plus que les traces de sang,
seule preuve du combat acharné qui venait de se dérouler. Tous avaient disparu,
en même temps que son espoir de voir tout cela se terminer pour de bon.
Fulminant, il donna un coup de pied dans un objet invisible, et tourna les
talons. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit un homme inconnu assit dans
le siège qu'il occupait habituellement. Il jeta un regard furtif à cet homme,
et eut une expression de dégoût. C'était un Elfe. Ou du moins, ça y ressemblait
fortement, bien que ses oreilles soient différentes. Un flot de longs cheveux
noirs aux pointes rouges et aux reflets violets lui tombait jusque dans le bas
du dos. Ses yeux rouges reflétaient la haine et le sadisme, et son sourire provocateur
et satisfait laissait apercevoir des canines un peu plus longues que la
moyenne. Même sa tenue était spéciale. Ses épaules, ses coudes et ses genoux
étaient couverts d'un métal ressemblant à de la roche, et représentant des
crânes difformes, et où des rubis rouge sang remplaçaient les yeux. Il était
couvert d'un tissus rouge cachant les parties les plus intimes de son corps,
ainsi que d'une cape. Il y avait aussi quelques chaînes qui ornementaient le
tout. Et autre détail qui frappa Yggdrasill : ses mains étaient dotées de
griffes luisantes, de la même couleur que les rubis, et celles-ci n'avaient pas
la même couleur de chair que le reste de son corps. En effet, elles étaient
plutôt verdâtres...
..."Qui es-tu ? Lui demanda-t'il avec une pointe de méfiance.
- Celui qui vient de t'aider, avant que cette Elue n'intervienne !
- Ça ne répond pas à ma question... Et en plus, tu en rajoutes... Donc sois
clair : qui es-tu et de quel Elu parles-tu ?
- Je vois que je suis tombé sur le genre de maître avec lequel il ne faut rien cacher...
Soit ! Mon nom est Falhën, et je suis un démon d'un pays lointain. Et cette Elue
dont je parle est une jeune fille qui est toujours sur mon chemin...
- Colette Brunel ?
- Oh non, pas elle ! Une autre Elue, qui vient de mon monde, et qui a réussi à
me suivre ici, ainsi que sa bande ! Et en parlant de ça, je vais me montrer très
clair : tu viens de passer un pacte avec moi, tu ne peux nier le contraire. Cette
puissance que je t'ai offerte a un prix... Aide-moi juste à évincer cette fille
et ses amis. Avec nos puissances combinées, nous devrions tous deux pouvoir éliminer
nos ennemis respectifs. Une fois cela-fait, je retournerai simplement dans mon monde
pour le diriger à ma manière, et toi, tu pourras faire ce que tu souhaites de celui-ci.
- Est-ce là un ordre ?
- Non, je te cite juste les conditions du contrat. Il est déjà scellé, tu n'as donc
plus le choix...
-Peu importe, du moment que je parviens à mes fins..."
Le démon se mit à sourire, et Yggdrasill le lui rendit. Il ne pouvait pas dire
qu'il avait pleinement confiance en ce dit démon, mais il devait se contenter
de ça. Pour le moment !
...Falhën lui apprit par la suite les différents pouvoirs qu'il possédait, et
comment les utiliser, dont cette fameuse capacité de se transformer en loup. Il
lui apprit l'existence du Cristal de Lune, qui était tombé dans ce monde à son
arrivée. Pour qu'Yggdrasill garde un avantage sur ses ennemis, ces derniers ne
devaient pas retrouver ce cristal. Cela représenterai alors un risque s'ils
parvenaient par la suite à maîtriser ce pouvoir. Falhën n'était pas venu seul
dans ce monde. Sa jeune sœur était avec lui. Nommée Hell, c'était une hybride,
mi-vampire/mi-démone. Elle était très sexy, et possédait les mêmes oreilles et
les mêmes cheveux que son frère, hormis que ceux-ci avaient les pointes bleues.
Et c'est elle qui fut envoyée pour retrouver le cristal. Elle en avait profité
pour recréer un Pourfendeur dans la forêt de Gaoracchia, espérant que celui-ci
tombe sur la route du groupe de
la Régénération
, et l'élimine. Ayant retrouvé la
position du Cristal qu'elle ne pouvait prendre elle-même à cause des diverses
protections, elle avait piégé les ruines d'Asgard, et une armée d'anges sans
âmes surveillait les lieux. Si le groupe de
la Régénération
arrivait
à passer au travers de tout ça après leur cuisante défaite... Elle demandait à
voir !
Mais Hell n'avait surtout pas prit en compte le fait que Lloyd et ses amis
soient aidés dans leur quête. Aussi, quand elle apprit que le Pourfendeur avait
été décimé, ainsi que son armée d'anges à Asgard, elle s'était fortement
énervée, et inquiétée... Elle avait donc décidé, pour se calmer, de détruire un
village. Et son choix s'était porté sur un petit village forestier qui était en
reconstruction. Pour embêter encore plus le monde, elle avait décidé de
détruire tout ce qui avait été reconstruit, de détruire encore plus ce qui
était déjà en ruine, et bien sûr, de tuer le plus de monde possible ! Et elle
était tombée sur la dernière chose qu'elle souhait : une meute de loups bien
distincte, et...
**************************
"Ils ont récupéré le pouvoir...."
**************************
...Hell entra dans la pièce en
claquant la porte, les joues rouges de colère. Néanmoins, son regard restait
fuyant envers Yggdrasill et son frère. Elle avait honte d'avoir échoué, elle,
une élite des Enfers, Princesse des Ombres. Pas qu'elle s'inquiétait non plus de
la réaction de Falhën, étant donné qu'elle avait assez de caractère pour lui
tenir tête et ne pas se laisser faire, mais le déshonneur était quelque chose
qu'elle détestait subir.
"Qu'est ce que tu dis ? Demanda le démon.
- Ces idiots d'Elus ont récupéré le pouvoir du Cristal de Lune. Je les ai vu à Ozette.
Bien que leurs performances soient médiocres niveau maîtrise du pouvoir, ils ont
été aidés par cette peste !
- Et cela signifie ? Demanda Yggdrasill sur un ton menaçant.
- Cela signifie que si ça continue comme ça, nous allons avoir des soucis...
Répondit Falhën à la place de sa sœur. Surtout si cette Elue les aide !
- Bah, ils ne savent rien d'elle, ni de ses amis ! Y'avait qu'à entendre les questions
qu'ils m'ont posé ! Pesta la vampire.
- Si nous voulons frapper, c'est le moment dans ce cas... Dit Falhën sur un ton
très calme. Ils sont encore dans l'ignorance, et ne maîtrisent pas leurs pouvoirs.
C'est notre chance !
- Et que comptez-vous faire pour cette fille qui semble toujours vous mettre
des bâtons dans les roues ? Demanda Yggdrasill qui s'était tut jusque là.
- Il suffit juste de les prendre en embuscade un par un... Même s'ils sont toujours
ensembles, il y a des moments où ils sont obligés de se séparer. Et c'est à nous
de frapper. Et de frapper fort !"
...C'était parfait. Il avait tout entendu. Il ne restait plus qu'à la prévenir
pour agir en conséquence. L'oiseau noir aux reflets bleu étira ses grandes
ailes en silence et s'envola sans un bruit dans un angle mort de la pièce afin
de disparaître dans une gerbe de flammes noires et bleues sans être vu. Il
survola rapidement les Terres du Salut, et prit une direction bien précise.
Même s'il ignorait où elle se trouvait vraiment, il savait qu'elle serait dans
le coin. La retrouver ne serait pas difficile... Il survolait à présent la
forêt de Gaoracchia, puis ne passa pas très loin d'Ozette. Il y avait encore
des traces de son mana à cause de la bataille qui s'y était déroulé. Il avait
désormais une piste fiable, il ne lui restait plus qu'à la suivre. Ses
battements d'ailes le menèrent au dessus de la forêt entourant le village
d'Heimdall. Toujours avec autant de discrétion, il se faufila à travers les branches,
pour venir se poser sur celle d'un arbre au feuillage épais, permettant de le
dissimuler. Il jeta un coup d'œil sur ce qu'il se passait en contre bas. Elle
était seule, assise à l'ombre, semblant réfléchir. Mais il ne pouvait pas se
montrer ouvertement. Il y avait pas mal d'Elfes autours, et il ne devait pas se
faire repérer. Il laissa juste tomber une plume pour attirer son attention. Il
la vit lever la tête, et lorsqu'elle fut prête, il lui envoya le message. Elle
lui fit un sourire, prouvant qu'elle avait bien comprit, et se leva afin de
transmettre le message aux autres. L'oiseau reprit de nouveau son envol. Il
devait continuer sa mission.
...Yggdrasill sourit, avec un air de triomphe. Leur plan était prêt, et
quasiment infaillible. Falhën rangeait avec soin les plans qui leurs avaient
servit de brouillon. Hell rigolait toute seule, heureuse de pouvoir faire de
nouvelles victimes. Une lumière blanche enveloppa le chef du Cruxis, et à sa
place se trouvait alors un superbe loup de couleur blanche, avec une superbe et
soyeuse crinière d'or. Son cristal du Cruxis turquoise brillait de mille feux
sur son poitrail, et ses ailes arc-en-ciel ornaient son dos et ses pattes. Il
était impressionnant. Puissant. Fier. A côté de lui se tenait désormais un autre
loup, noir et rouge aux reflets violets, avec des têtes de mort décorant ses
pattes et sa croupe, aux yeux incrustés de rubis. Ses canines rouges luisantes
étaient plus longues et dépassaient de ses babines, tout comme ses griffes
aiguisées. Deux ailes démoniaques sortaient de son dos. L'apparence lupine de
Falhën était de loin la plus sinistre. Seule Hell avait gardé sa forme humaine,
car son corps déjà hybride supportait mal ce pouvoir, et elle ne pouvait pas
rester transformée très longtemps, malgré sa moitié vampire. Par contre, elle
était très douée pour se dissimuler, et elle fut choisie pour partir en
éclaireur, et pour les prévenir. La démone se téléporta hors de la pièce,
pendant que les deux loups attendaient patiemment, les oreilles droites, captives
du moindre signal.
...Hell réapparut dans une forêt un peu trop claire à son goût, et décida de
grimper dans les arbres pour mieux se dissimuler. Elle sauta donc de branche en
branche, pour finir par arriver dans un village isolé et calme, remplit d'Elfes.
Cachée par les feuilles, elle observa les cibles potentielles, et ne tarda pas
a en repérer deux ou trois. La plus faible et la plus naïve semblait être cette
fille blonde et maladroite, qu'Yggdrasill lui avait présenté comme étant
Colette Brunel. Seulement, elle était toujours accompagnée de Lloyd, qui était
déjà plus à craindre. Sans compter que Tsamayël était aussi dans les environs,
et pour s'être déjà mesurée à lui dans le passé, la jeune fille voulait à tout
prix éviter la lame de l'Elfe de Flamme. Il y avait aussi cette Demi-Elfe,
Raine, qui utilisait principalement de la magie de soin et qui s'isolait plus
souvent que les autres. Elle ne présenterait pas un grand danger en cas
d'affrontement. Elle la choisirait sûrement en premier. Puis dans un autre
endroit calme, elle repéra les deux plus jeunes du groupe, mais pas les plus
faibles. On l'avait prévenue des grandes capacités magiques de Génis, et de
l'observation précise, ainsi que l'analyse rapide dont était capable Préséa.
Pour ceux là, elle verrait plus tard. Il y avait aussi cette Ninja, Sheena, qui
n'était forte que par l'art de l'invocation. Mais si Hell arrivait à être assez
rapide pour contrecarrer ses techniques, elle ne lui poserait pas non plus
problème. Ce n'était en revanche pas le cas d'Elensar, avec qui la jeune fille
discutait beaucoup. Pour finir, il restait le grand type costaud et menotté,
qui ne combattait qu'au corps à corps. C'était également une cible facile. Sauf
qu'il discutait souvent avec deux anciens anges du Cruxis, Kratos et Yuan,
auxquels on lui avait déconseillé de se frotter seule, et que ceux là seraient
sûrement attaqués les derniers. Enfin, il restait une dernière cible, le
dénommé Zélos, qui se baladait souvent seul, mais qu'il ne fallait pas non plus
sous-estimer...
...La vampire fit rapidement le tour dans sa tête. Dans un sens, il suffisait
d'éloigner les plus gênants ailleurs, pour pouvoir attaquer sans crainte les
autres... Là, elle allait avoir besoin de son frère. Seulement, quelque chose
l'inquiétait... Elle ne l'avait vue nul part. Pourtant, elle était sûre qu'elle
était ici, avec eux... Bah, tant pis ! De toute façon, ils allaient devoir
agir. Toujours à l'abri des regards, elle tendit son poignet et l'entailla avec
son ongle, tout en marmonnant discrètement des paroles. Le sang qui s'échappa
de la plaie se transforma en une sorte de petit oiseau messager, qui s'envola à
la vitesse de l'éclair vers les Terres du Salut.
L'oiseau de sang entra en trombe dans la salle où les deux loups attendaient. A
peine l'eut-il vu, Falhën poussa un long hurlement, et disparut, entraînant
Yggdrasill avec lui, sans que celui-ci ne comprenne vraiment la manœuvre.
Aussi, le loup doré fut assez surprit de se retrouver tout d'un coup au haut
d'un arbre. Heureusement pour lui, la branche sur laquelle ils se trouvaient
tous était assez large, sinon, il aurait sûrement perdu l'équilibre sous
l'effet de la surprise ! Hell leur fit un rapport de ses observations afin
qu'ils puissent choisir leur première cible...
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Nouveau chapitre où de nouvelles révélations sont faites, l'histoire prend une
direction de plus en plus précise non ? :p
¤*¤ Elfe de Feu et Elfe de Foudre ¤*¤
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¤*¤ Ou comment voir une race mythique autrement...¤*¤
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Vouloir faire un avec la nature n'est pas que pour les écolos...
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...Kratos se réveilla avec un gros mal de crâne. Il n'était plus très sûr de se
souvenir de tout ce qu'il s'était passé durant les dernières heures. Tout ce
qu'il savait, c'était qu'il était allongé dans un lit confortable, dans une
jolie pièce en bois et bien éclairée. Il faisait jour, mais depuis combien de
temps ? Il se leva et reprit rapidement ses esprits, se remémorant les derniers
évènements. Ils étaient sortis des ruines, puis tous avaient fait ce même
malaise... En parlant des autres, où étaient-ils ? Quittant le lit, il marcha
d'un pas nonchalant vers la fenêtre. Il se trouvait en pleine forêt, dans un
village qui ne lui était pas inconnu. Mais comment diable était-il arrivé à
Heimdall alors qu'ils étaient à Asgard ?
Étonné, il s'avança vers la porte de sa chambre. Alors qu'il allait saisir la
poignée, il entendit des voix de l'autre côté. Il reconnut celle de Yuan, mais
aussi de Raine. Il lui semblait également qu'il y avait deux autres personnes,
mais il ne pouvait pas les identifier. Décidé, il ouvrit la porte sans hésiter
et se trouva face au groupe. C'est à peine s'il jeta un regard à Yuan ou Raine,
mais il dévisagea plus longuement les deux elfes qui se tenaient avec eux, et
chez qui ils étaient apparemment logés. Leur maison était assez grande
d'ailleurs, vu le nombre de portes, et le Séraphin se demanda si les autres n'étaient
pas dedans, toujours dans l'inconscience.
"Ah, Kratos ! Comment te sens-tu ? Tu es le dernier à reprendre
connaisance !" Lança Yuan.
Perdu. Enfin, cela voulait sûrement dire que les autres allaient bien eux
aussi. Il ne put néanmoins détacher son regard des deux inconnus, et Raine
répondit d'elle même à ses questions.
"Je te présente Elensar et Tsamayël. Ce sont eux qui nous ont ramené ici.
Ils passaient par les ruines d'Asgard pour une mission, et ils nous ont trouvé
inconscients. Il ont jugé bon de nous ramener ici..." Le ton du professeur
était assez sceptique, tout comme son regard à lui envers les deux elfes,
lorsqu'elle lui raconta cette version des faits. Depuis quand les elfes
sortaient de leur village pour une mission ? A cause de leur défaite face à
Yggdrasill ? Bah, pourquoi pas après tout.
..."Enchanté Mr Aurion. Je suis Tsamayël, chef de la garde des Elfes. Suite
à votre défaite face à Yggdrasill, mon ami et moi avons réussi à convaincre le chef
de nous impliquer un peu plus dans votre lutte en créant une armée de volontaires."
Ceci répondait donc à sa seconde question. C'était bizarre venant de la part
des Elfes, mais il n'était pas non plus mécontent de ce changement de
mentalité. Car du soutien, ils allaient en avoir besoin. Kratos observa de plus
près ce Tsamayël. Il était grand, plutôt bien bâti. Il portait une armure
dorée, incrustée de rubis, ce qui lui donnait un effet reflétant une certaine
supériorité, une puissance non négligeable. Il portait aussi une longue cape
couleur pourpre, cachant la moitié d'une épée ressemblant un peu à Flamberge,
mais plus travaillée au niveau de la garde. Niveau physique, comme tous les
elfes, il avait un joli visage, des traits fins, quoique marquant quand même
son passé de guerrier averti. Son regard était plutôt dur et sur le qui-vive,
et ses yeux étaient d'une couleur flamboyante. Il avait également une coiffure
assez spéciale. La partie gauche de sa frange était en bataille, dévoilant un
signe en forme de tribal couleur de sang, qu'il avait au dessus de l'arcade.
Quand à la moitié droite de cette frange, elle était ordonnée et lui retombait
au dessus du sourcil. Le reste de les longs cheveux rouges vif et soyeux était
noué et dévalait son dos.
"Excusez mon indiscrétion mais... Que vous est-il arrivé ?" Demanda
le second elfe. Elensar était moins impressionnant que son compagnon, et
semblait plus décontracté. Il avait de longs cheveux violets, un peu en
bataille par endroit, aussi beaux que ceux de Tsamayël. Il avait un visage plus
doux et amical, mais on pouvait voir dans son regard qu'il n'était pas à
sous-estimer. Ses yeux violets, assortis à sa chevelure, reflétaient aussi une
grande générosité, et le sentiment que l'on pouvait lui accorder sa confiance.
Niveau vestimentaire, il portait une simple tunique variant dans différents
tons violacés, ainsi qu'une cape foncée. Il portait également une épée dotée
d'une forme originale. Sa lame ressemblait à une vague, ondulée et large. Il
devait avoir une sacrée force pour manier une telle chose.
...Kratos termina ses observations et ne répondit pas tout de suite. Il ne
savait pas s'il devait ou non leur dire ce qu'ils faisaient dans les ruines,
surtout si, comme leur avait dit Feanor et Sewa, ils étaient en possession de
ce nouveau pouvoir. Il jeta un bref regard à ses deux compagnons qui lui firent
comprendre qu'eux non plus n'avaient rien dévoilé.
"Je suis désolé, mais pour le moment, nous ne pouvons pas vous dire de
quoi il s'agit. Néanmoins, je vous remercie pour votre aide et votre
hospitalité."Les deux elfes sourirent, et ne cherchèrent pas à en savoir
plus. Ils avaient d'autres choses à faire, et après s'être excusés et leur
avoir dit de faire comme chez eux, ils quittèrent la pièce.
"Qu'en pensez-vous ? Demanda Raine, brisant le silence.
- Ils n'ont pas l'air de savoir. Répondit Yuan.
- Je pense que nous ne devrions pas parler de cette affaire pour le moment. Où
sont les autres ?
- Partis en forêt, pour tester ce nouveau pouvoir. Lloyd était excité, tu le
connais, et n'a pas pu t'attendre. Évidement, Colette et Génis ont suivi, ainsi
que Préséa et Régal, curieux de voir ce que ça allait donner. Zélos est partit
de son côté je ne sais où, accompagné de Sheena, qui disait vouloir le
surveiller. Yuan et moi sommes restés pour t'attendre, pour discuter avec ces
deux là, et savoir leurs intentions."
Le mercenaire ne répondit rien, et acquiesça en marmonnant. Contrairement à son
fils, il n'était pas très pressé de tester ce dit pouvoir. Il était plutôt
méfiant, et ne voulait tenter la chose que lorsqu'il en saurait un peu plus.
Cela semblait aussi être l'avis de Raine et Yuan. Enfin, si Régal avait jugé
bon de tester tout de suite, c'était déjà quelque chose, car lui aussi avait
une certaine maturité et avait tendance à réfléchir avant d'agir. Le fait de le
savoir en compagnie de Lloyd et compagnie le rassura un peu, et il se détendit.
De toute façon, Heimdall était un lieu sans histoire et calme, et tous les
habitants les soutenaient. Alors que pourrait-il arriver ?
..."Râââââ ! Si on m'avait dit que c'était aussi compliqué de marcher à
quatre pattes !"
Au beau milieu de la forêt d'Ymir, à l'abri des regards, un loup de couleur
rouge sur le dos et blanc sur le ventre, avec des mèches marrons sur le haut du
crâne et quelques ornement argentés un peu partout sur le corps, venait de
tomber dans l'eau après avoir tenté de se réceptionner après un saut. Un autre
loup, un peu plus petit, bleu et blanc aux motifs argentés, était écroulé à
terre de ce qui semblait être de rire, et un troisième, également bleu et
blanc, mais avec une jolie crinière blonde platine et de belles ailes roses,
dévisageait celui de l'eau avec un regard désolée, les oreilles légèrement en
arrière. Adossé à un arbre, Régal affichait un air blasé, et Préséa, qui
habituellement ne trahissait aucune émotion, était entre l'étonnement et
l'amusement.
"Lloyd.... Esp... Espèce d'abruti ! Tenta d'articuler, entres deux fous
rires, le loup à terre. Tu dois bien être le seul canidé que je vois entrain de
louper aussi pathétiquement un saut !
- Très drôle Génis ! Répliqua le concerné en sortant de l'eau. Fais-le toi, si
tu es si malin !
- Tu vas y arriver Lloyd ! Courage ! Lui dit avec enthousiasme la louve
angélique.
- Toi tu as de la chance Colette, même en loup, tu peux voler ! Ajouta le mage
en se relevant après sa crise."
Oui, car les loups présents sont bien les héros de la régénération, tentant, sans
grand succès pour certains, de maîtriser leur nouvelle forme. Lloyd, comme à
son habitude dès que quelque chose était nouveau, avait voulu se transformer en
premier. Colette, qui voulait toujours faire comme lui, avait suivi, et Génis,
n'aimant pas être à la traîne, avait fait de même. Seulement, ils avaient mis
un certains temps à comprendre la technique, et c'est Préséa, ayant gardé ses
capacités d'analyses, qui leur avait expliqué comment faire. Il suffisait juste
de penser que l'on devenait un loup pour que la métamorphose ait lieu. Chose
que Lloyd avait eu du mal à faire au départ, tellement il était impatient (ou
comment se retrouver avec une apparence humaine, avec en prime deux oreilles de
loup, et la queue qui va avec !). Son ego en avait d'ailleurs prit un coup
quand ses deux amis avaient réussis dès le premier essai. Préséa n'avait pas
encore tenté, elle voulait attendre un peu. Régal lui, était surtout là pour
les surveiller, et donner quelques conseils. Pour lui aussi, il verrait plus
tard.
...Pendant que Lloyd et compagnie s'entraînaient en métamorphose lupine, Zélos
avait décidé de se balader dans le village, il avait besoin de réfléchir. Sauf
que comme à son habitude à elle aussi, Sheena, avait décidé de le suivre, pour
le surveiller qu'elle disait. C'était partit en dispute, bien évidemment, mais
le fait était qu'elle était quand même restée avec lui. Ils s'étaient donc
assis à l'ombre d'un arbre, et s'étaient mis à discuter des derniers
évènements. Tous deux avaient le même avis et se montraient sceptiques quand à
ce dit pouvoir... Enfin, si Lloyd était partit le tester avec les autres à
l'abri des regards, ils n'auraient qu'à lui demander comment cela se
présentait. Évidement, ils devaient se montrer discrets là-dessus, et ne pas
mettre les villageois au courant de cela. Et du coup, il était dur d'avoir des
informations là-dessus. Les seuls qui pouvaient leur expliquer la chose,
c'était Sewa ou Feanor, mais ils les avaient perdu de vue. Et dans le village
des Elfes, aucun d'eux ne leur semblaient étrangers. Ils étaient en pleine
conversation là-dessus, en observant les gens à la recherche d'un quelconque
signe, lorsqu'ils durent se taire en vitesse.
En effet, une jeune elfe venait de s'approcher d'eux, et semblait rechercher
quelque chose, ou quelqu'un. Sheena ne put s'empêcher de la dévisager
entièrement, car elle avait un look assez... Particulier ! A commencer par ses
cheveux. Ils étaient blonds et longs, jusque là, rien d'anormal. En revanche,
leurs pointes étaient de couleurs turquoises, et elle avait deux mèches bleues
qui lui passaient devant des oreilles. Autre détail : elle avait un drôle de
cristal sur le front. Et était aussi habillée plutôt richement, d'une belle
robe avec divers tons bleus, et des ornements dorés avec des saphirs un peu
partout. L'effet était saisissant, et elle ne passait pas inaperçue.
"Dis... Tu ne crois pas qu'elle pourrait être... ? Chuchota Sheena
discrètement à Zélos.
- Bien possible, elle est assez différente... Mais on ne peut pas le lui
demander comme ça, alors attendons un peu..."
Soudain, un gamin arriva derrière eux et les fit sursauter quand il leur parla.
"Elle est bizarre non ? Faites pas attention, elle a toujours été comme
ça...
- Euh... Tu veux dire qu'elle a toujours vécu ici ? Lui demanda Sheena, en
faisant attention que l'inconnue ne les entendent pas.
- Je sais pas, mais tous les adultes semblent bien la connaître... Ils disent
tous qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Personnellement, je la trouve à
moitié débile, évitez de lui parler si vous pouvez !
- Ah mais euh..."
La Ninja
n'eut pas le temps de le retenir, que le jeune elfe était déjà partit rejoindre
ses amis en courant. Elle lança un drôle de regard à Zélos. Apparemment, elle
n'était pas de ceux qu'elle cherchait, et semblait être du genre à éviter...
Oui, sauf que là, elle se dirigeait vers eux, et semblait avoir la ferme
intention de les aborder.
**************************
Quand vous croisez un chien tout mignon dans la rue, il ne peut l'être que
d'apparence... Pour les humains, c'est pareil, les apparences peuvent-être
trompeuses...
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..."Excusez-moi..."
Sheena fit une drôle de moue et tenta d'avoir un air dégagé, genre la
fille-à-qui-on-a-rien-dit avant de répondre :
"Euh... Ouiiiii ?
"Je cherche mon phénix... Vous ne l'auriez pas vu par hasard ?"
La Ninja
ouvrit
de grand yeux. Le gamin ne semblait pas avoir tout à fait tort... Un phénix...
D'où elle sortait ça celle-là ? C'était pas censé être un animal mythique qui
avait disparut depuis fort longtemps ? Les seuls oiseaux qui y ressemblaient
étaient des monstres, et elle se doutait fortement que l'on pouvait en faire
des animaux de compagnie...
"Euuuh, non,désolée..." Elle lança un autre regard de biais à Zélos
pour lui demander quoi faire, mais celui-ci restait légèrement impassible, ce
qui l'étonna.
"Ah pas grave alors, merci, il finira bien par revenir ! Au fait, je suis
Ange Krystaleen, ravie de vous rencontrer !
- Euh, oui... Sheena Fujibayashi pour ma part et...
- Ah, c'est toi qui doit reprendre le flambeau de Mizuho ?"
Autre étonnement. Les Elfes savaient-ils qui elle était vraiment ? Grande
première... Cette fille était vraiment louche et ne semblait pas très nette,
mais malgré sa gêne, Sheena était un peu curieuse tout d'un coup.
"Euh, oui, c'est cela... Et lui c'est..." Elle donna un coup de coude
discret à Zélos pour que ce dernier se réveille un peu et réagisse, parce que
là, elle se sentait étrangement seule face à cette drôle de situation... Il
sembla enfin émerger de ses pensées, et répondit d'un drôle de ton qui ne lui
allait pas vraiment.
"Zélos Wilder. Mais je ne sais pas s'il est vraiment très utile que je me
présente non ?"
Là, Sheena se demandait si elle rêvait où s'il le faisait exprès... Ces deux là
se connaissaient ou quoi ? Enfin, vu le regard interrogateur que lui lança Ange
juste après, elle en décréta que non. Mais alors pourquoi cette drôle de
réponse ?
"Oui bon euh...." Elle tenta de briser la gêne occasionnée sans grand
succès, et se sentait vraiment mal à l'aise...
..."Ange ! On va avoir besoin de toi et... Oh ! Re bonjour !"
Toutes les têtes se tournèrent vers Tsamayël et Elensar qui venaient de faire
leur apparition. Au bon moment même ! Pensa très fortement Sheena qui commençait
vraiment à patauger. Elle avait déjà vu les deux Elfes lorsqu'elle s'était
réveillée, et elle leur répondit avec un sourire amical. Par contre, elle ne
pensait pas qu'Ange était avec eux.
"Qu'est ce qu'il se passe ?
- On a un soucis à Ozette. Répondit Elensar. Il semblerait qu'une drôle de fille
y mette un sacré bazar !
- Tu penses que c'est...
- Possible ! Il y a que le chef veut qu'on se mette sur le coup !"
La jeune fille s'excusa et alla rejoindre ses deux compagnons, et ils filèrent
aussi vite qu'ils étaient arrivés.
"Eh ben... Soupira Sheena.
- On ferait mieux de prévenir les autres et de les suivre.
- Hein ?
- Tu ne trouves pas ça bizarre ? Logiquement, c'est Meltokio qui s'occupe de ce
genre de soucis. Qu'est ce que Heimdall viendrait faire là-dedans ? Et j'en
mettrais presque ma main au feu... Ces trois là ne sont pas de ce monde.
- Comment peux-tu en être sûr ? Le gosse de tout à l'heure à dit lui-même que...
- Peu importe ce qu'il a dit, ce n'est pas logique. Ces trois là, surtout elle,
se repèrent assez facilement. Comment peux-tu expliquer le fait qu'on ne les
ait pas vu lorsque la tour s'est effondrée sur le village, et qu'on ait dû
sauver la plupart de la population ?"
L'argument fut comme une décharge dans le cerveau de
la Ninja. Zélos
avait
raison ! Encore une fois, son sens de l'observation s'était montré efficace.
Des fois, elle s'en voulait d'être si naïve et de croire tout ce qu'on lui
disait. Mais pourquoi le gamin aurait-il dit qu'Ange était connue dans le
village, si elle était une étrangère au même titre que Sewa ou Feanor ?
...Après avoir mit tout le monde au courant de cette affaire, et avoir reproché
à Lloyd de sentir le chien mouillé, ils avaient décidés de prendre la direction
d'Ozette. Grâce à leurs ptéroplans, le voyage fut rapide, et ils atterrirent un
peu à l'écart pour observer les choses dans un premier temps. En effet, il
semblait que le village était bel et bien attaqué, alors qu'il était encore en
reconstruction.
"C'est horrible !" S'exclama à moitié Colette, les larmes lui montant
aux yeux.
Génis semblait tout aussi remonté, mais c'était surtout en voyant la tête que
faisait Préséa. Lloyd serrait les poings sur ses épées. Si les trois Elfes
avaient dit qu'ils se rendaient à Ozette, que faisaient-ils donc ?
"Tant pis ! On y va !" S'exclama-t-il, ne pouvant en supporter
d'avantage.
Sans prévenir, il prit sa forme de loup, qu'il avait vraiment envie d'essayer
en combat.
"Lloyd ! Qu'est ce que tu fais ? S'indigna Raine. Ce n'est pas le moment
d'utiliser ça ! Nous devons nous montrer discrets à ce sujet et..."
Mais c'était trop tard, la silhouette lupine galopait déjà vers le village,
suivit par celle de Colette et de Génis. Au plus grand étonnement de tous,
Préséa les imita et se transforma à son tour en une jolie louve rose et blanche
pour les suivre.
"Préséa ne... ! Commença Raine, mais elle ne fut pas plus écoutée. Bon
sang ! Ils sont inconscients ! Je sais que c'est son village natal, mais il y a
des choses que...
- De toute façon, il faudra bien que l'on s'y mette un jour, autant commencer
tout de suite ! Répliqua Yuan qui se transforma à son tour en un superbe loup
bleu, rouge et blanc, muni d'aile violacées.
- Yuan ! Tu ne vas pas t'y mettre aus..." Mais le Séraphin était déjà
partit également.
Raine soupira, imitée de Kratos et de Régal. Sheena, elle, se demandait ce
qu'elle devait faire, pendant que Zélos restait totalement indifférent. A telle
point même qu'elle en avait envie de lui en mettre une afin qu'il redevienne
comme avant.
...Sans se soucier des autres restés à l'arrière, Lloyd, Colette, Génis, Préséa
et Yuan avaient fait une irruption non dissimulée dans le village, où les
villageois qui étaient présents pour les réparations fuyaient là où ils le
pouvaient. Quand ils virent les cinq loups, ils les prirent pour des monstres,
et cherchèrent à les éviter eux aussi. Cela arrangea Lloyd qu'ils réagissent
comme ça, plutôt qu'ils tentent de les combattre. Colette, elle, essayaient en
vain de leur faire comprendre qui ils étaient, mais la situation était trop
confuse. Elle abandonna rapidement dès que Yuan lui fit comprendre que ce
n'était pas le moment pour ça, et que préserver leur identité n'était pas plus
mal.
Préséa identifia la première la source du problème. Sur la place principale, il
y avait une jeune fille qui semblait invoquer toute sorte de monstres. Elle
était habillée de manière très sexy et sombre, et un flot de cheveux noirs aux
pointes bleues clair volaient derrière elle dès qu'elle incantait. Autre chose
étrange : c'était aussi une Elfe. Et là, aucun doute pour dire qu'elle venait
d'un autre monde. Ange, Tsamayël et Elensar étaient bien là, et luttaient tant
bien que mal contre les monstres invoqués.
Lloyd passa devant et se présenta droit devant la fille, en position de combat,
babines retroussées, les crocs à l'air, les oreilles en arrière, et le poil
hérissé.
"Arrêtez ça tout de suite !
- Ooooh mais que vois-je ? Les sacs à puces ont réussi à prendre possession du pouvoir...
C'est fâcheux, ils ne vont pas être très contents... Enfin...
- Qui es-tu ? De quoi parles-tu ?
- Nooooon ! Ne me dites pas que vous ne savez rien ?
- Lloyd... Laisse moi faire, et occupe-toi des monstres. Dit Yuan en
s'interposant. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je suis sûr d'une chose, vous
n'êtes pas de ce monde ! Et vous feriez mieux de retourner d'où vous venez !
- Mais je n'en ai pas l'intention ! Et avant de me menacer, apprenez à maîtriser
vos pouvoirs !"
...A peine sa phrase finie, elle se mit à incanter, et de gigantesques flammes
ténébreuses fusèrent sur les loups. Habile et sur le qui vive, Yuan n'eut aucun
mal à les éviter, mais ce ne fut pas le cas des autres, qui se les prirent de
plein fouet. Utiliser une autre forme en plein combat et ne pas savoir très
bien la maîtriser, voilà où cela aboutissait. Se servant de ses ailes, Yuan
survolait le champ de bataille, et répliqua aussitôt avec une attaque de
lumière. Avec l'expérience, il voyait à peu près comment utiliser la magie en
étant un loup, mais il n'arrivait pas à utiliser une puissance convenable.
L'ennemie évita les rayons lumineux avec une grande simplicité, et s'apprêta à
relancer son sort ténébreux.
Ange s'interposa au même moment, et incanta à son tour. Rapidement, une gerbe
aquatique vint s'entrechoquer avec les flammes infernales, et n'eurent aucun
mal à faire disparaître ces dernières.
"Pfffff, Tu ne paies rien pour attendre !
- Parles pour toi !
- De toute façon, je n'ai plus rien à faire ici... Merci de vous être montrés mes
petits loups, vous et votre...*hum* puissance ! On se reverra très bientôt !"
Puis elle se téléporta.
Lloyd se releva avec difficulté en maugréant, et reprit sa forme humaine, imité
par les autres. Il ne restait plus que quelques monstres. Tsamayël s'en
occupait avec des sorts de feu, accompagné d'Elensar et de sa magie de foudre.
Ozette était redevenue un champ de ruine. Mais plus important... Qui était
vraiment cette fille ? Et est ce que Tsamayël, Elensar et Ange n'étaient que de
simples Elfes ? Pour pouvoir utiliser la magie, il était clair que non
désormais.
Les autres du groupe arrivèrent en courant sur les lieux, ils avaient tout
observé de loin, mais l'action avait été tellement rapide qu'ils n'avaient pas
pu intervenir. Kratos prit les devants, et s'adressa directement aux trois
Elfes.
"Qui êtes vous vraiment ?"
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Oulà... Deux semaines sans écrire, et voilà que je pond un big chapitre ! xD
Espère que c'était pas trop lourd ^^"
Bizarre que personne n'ait pensé à ces deux-là dans les persos
"lumières" XD Nop, Céleste n'était pas dans le lot, mais il
s'agissait de Tsamayël (gauche) et d'Elensar (droite) ! (Et Ange,
accessoirement :p) Pour les lumières, vous savez tout ! ^^
Par contre, Falhën a été casé sans problèmes lui ! mdr !
Mais qui est donc cette autre elfe qui veut du mal à tout le monde ? :p
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Tsamayël By Doku
Sama (Oui, elle l'a fait sex ! XD)
Elensar By Nacrym
Le jeune homme s’affala dans son fauteuil, exténué. La
journée n’avait pas été de tout repos, à commencer par son travail. Maintenant,
il était là, et il se sentait presque heureux d’en finir.
La salle de bains était occupée, mais il aurait donné cher
pour prendre un bain à cette heure-ci. Mais bon, tout ce qu’il ne fallait pas
faire pour arriver à ses fins…
Le bruit de l’eau à l’étage s’estompa, et on n’entendit plus
que le bruit léger des gouttes coulant par terre.
« Elle a enfin terminé ! » sourit Zack, tout
content.
Il allait enfin pouvoir l’avoir, cette salle de bains !
La porte en haut grinça, et on entendit la voix familière de
la gouvernante aboyer pour que tous l’entendent.
« Mais c’est-y pas qu’elle est bien plus jolie comme ça
la petiote. A tomber ! »
Il ne fallait pas s’étonner de l’accent de la bonne femme.
Elle était française…
Une sorte de râle lui répondit, et un bruit bref dans
l’escalier. De nouveau l’autre cria :
« Mais c’est pas vrai qu’elle pourrait pas tenir sur
une poutre la petiote. Faut vraiment lui réapprendre à marcher !
- Marianne, vous pouvez arrêter de rugir s’il vous
plaît ? Toute la Terre n’est pas à votre écoute ! » tonna Zack,
de manière à ce que son ton égale celui, bourru de ladite Marianne.
Un grognement lui répondit, signe qu’elle prendrait son
ordre au pied de la lettre. Il fallait dire que c’était épuisant, en plus, de
l’entendre à longueur de journée.
Il monta, et tomba sur sa gouvernante et une autre jeune
femme, plus mince, qui tremblait et qui semblait se demander qu’est-ce qu’elle
fichait dans cette maison de fous. Elle était simplement vêtue d’un peignoir,
et était affalée par terre, ne tentant même pas de se relever. Sa peau était d’une
rougeur anormale, mais Zack comprit pourquoi. Il fallait dire que les manières
de Marianne à frotter étaient un peu à faire peur… Il regrettait presque de
l’avoir confiée aux mains de la servante, qui avait assuré en faire son
affaire.
« Vous auriez dû un peu moins abuser sur le lavage,
Marianne, fit-il remarquer.
-Tout le monde a sa manière de faire, répliqua la femme, de
sa grosse voix, philosophe.
-Vous avez peut-être raison, mais à ce point-là… »
Les yeux bruns de la jeune femme se posèrent sur lui, et sa bouche
trembla d’autant plus. On aurait dit un petit chien apeuré…
« J’m’occupe de la changer ! lança Marianne, d’un
ton joyeux.
-Eh, faites att… »
Mais la grosse femme de relever brutalement sa protégée et
de l’emmener dans une petite chambre où elles seraient à l’abri des regards.
« Elle sera toute, toute belle ! promit la
gouvernante, radieuse, avant de fermer, ou plutôt de claquer la porte.
Et Zack resta là, bêtement, au milieu du couloir, une main
levée en direction de la porte, et le visage un peu perdu. C’est qu’elle avait
du caractère, la bonne femme !
Il soupira, puis redescendit l’escalier, avant de s’asseoir
à nouveau dans son fauteuil fétiche et de prendre un livre, histoire de passer
le temps. Il avait l’air très ordinaire, dans la vie de tous les jours, mais ce
n’était pas le cas lorsqu’il revêtait son uniforme de soldat. Là, il faisait
mine d’être totalement apte à recevoir des ordres de la part de son supérieur,
mais il était aussi effronté qu’un gamin. S’il fallait y aller, il fallait y
aller, un point c’est tout, qu’on ait le choix ou non, telle était la devise du
commandement. Mais il n’obéissait pas à cette règle. En fait, il faisait tout
le contraire de ce qu’on lui disait. Exemple : quand on lui disait d’aller
par ci, il allait par là, pour la simple et bonne raison qu’il était persuadé
d’avoir raison. Plusieurs fois il avait failli être renvoyé, mais comme le
besoin de soldats se faisait beaucoup ressentir, à chaque fois on remettait ça
à plus tard. Il n’avait donc rien à craindre là-dessus.
L’armée, c’était toute sa vie. Il avait toujours rêvé d’être
un officier. Mais pour l’instant il était un simple soldat, et faisait partie
de la classe la moins importante de la garnison. Il en avait connu moins âgés
que lui qui avaient sans mal réussi à décrocher le titre de sergent-chef par
pot-de-vin. Il aurait bien voulu faire pareil, mais on ne lui faisait pas assez
confiance pour ça. Dommage…
Il se dirigea de nouveau vers la salle de bains, et
s’enferma à double tour. Un bon bain ne serait pas de refus, et de loin. A la
différence près que ce n’était pas Marianne qui se chargeait de le rendre
propre, c’était déjà ça.
Il laissa couler l’eau pendant qu’il se déshabillait, puis
il s’immergea jusqu’aux épaules et soupira d’aise. Quoi de mieux qu’un peu de
tranquillité bien méritée ?
La porte à côté grinça, et la voix de la gouvernante se fit
entendre, alors qu’elle frappait à la porte :
« Maître Zack, vous êtes ici ? »
Nan je suis en Suisse,
voulut-il lui lancer, mais il préféra répondre par politesse :
« Oui, vous désirez quelque chose ? »
C’était plutôt à elle de poser la question d’habitude, mais
dans cette maison on avait tendance à inverser les rôles…
« V’nez voir comment se porte la p’tiote ! Elle se
porte comme un charme! »
Après ce que je viens
de voir, se dit-il, je ne sais pas si
on peut la qualifier ainsi.
« Deux secondes, » grommela t-il.
Il venait à peine de rentrer dans la baignoire !
Il sortit un pied de l’eau, puis l’autre, et, tout en
prenant son temps, il fut sur le tapis et se vêtit d’un de ses peignoirs.
Même s’il savait qu’il était inconvenant de sortir avec ça
pour seul vêtement, il rafla quelques habits au passage, s’habilla en vitesse
et sortit de la salle. Marianne l’attendait dans le couloir. Elle trépignait
sur place.
« V’nez vite, v’nez vite ! »le supplia
t-elle, très pressée.
Il aurait bien voulu lui dire que ce n’était pas la peine de
s’exciter comme ça et qu’il n’y avait pas le feu, mais il s’abstint. La
domestique était une vraie maniaque. Impossible de la détourner de ses passions.
Elle s’y accrochait comme à une bouée de sauvetage.
En entrant dans la petite chambre qui servait pour les
essayages, Zack se figea sur place.
Là, toute rouge de timidité, une jeune femme qu’il ne
connaissait pas se trouvait là. Un instant il se demanda ce qu’elle fichait là,
puis il revint à lui et la contempla yeux écarquillés. Son regard insistant
embarrassa d’autant plus la fille.
Elle était vêtue d’une très jolie robe datant du début du
vingtième siècle, et était maquillée d’une très jolie façon, qui la rendait
naturelle malgré tout. Même pour l’instant pied nu, Zack sentait que tout,
absolument tous les vêtements du monde lui iraient à merveille.
A côté de lui, la gouvernante rayonnait. Elle attendait avec
impatience la réaction de son patron et à sa tête, on voyait bien qu’elle
n’était pas déçue, mais alors pas du tout.
Elle couvait sa protégée du regard, qui avait le rouge aux
joues à force d’être regardée de cette manière. Finalement, au bout d’un moment
de silence, la voix de la servante retentit, brisant le calme qui s’était
installé.
« Hein qu’elle est jolie la p’tite mignonne.
Hein ? »
Elle s’approcha de la jeune fille et, d’une poigne forte, la
fit tournoyer sur elle-même. La robe virevolta sous l’attraction, et un moment
encore, Zack eut l’impression de regarder danser une princesse. Puis il se
reprit et se racla la gorge :
« C’est… euh… superbe !
-Pas seulement ça hein ? Elle est bien mieux que
ça ! Hein ma petiote ? lança la domestique, en prenant le menton de
Sheena entre son pouce et son index et en le tournant vers son visage.
« Ah euh… »balbutia celle-ci, en fixant la chemise
de Zack qu’il avait mise en vitesse.
Juste le temps pour lui de voir qu’il l’avait mise à
l’envers que la voix de Sébastien, le majordome, retentit, venant du rez-de-chaussée.
« Maître Zack, vous avez de la visite ! »
Aussitôt le cœur de l’interpellé se mit à battre plus fort
et il ordonna de vive voix à Marianne :
« Dépêche-toi de tout remettre en place et prends soin
de cacher notre invitée ! »
Celle-ci s’exécuta, ne prenant pas en compte le tutoiement
subit qu’il venait d’emprunter. Il était toujours comme ça lorsqu’il était
énervé. Elle prit la main de la jeune femme abasourdie et l’entraîna derrière
un rideau. Le jeune homme, quant à lui, regagna la salle de bains et vida la
baignoire, se rhabilla et se recoiffa correctement et vérifia qu’il était
présentable. Puis il descendit et essaya de garder un ton poli et guttural,
histoire de ne pas avoir l’air grossier.
Ca y était, tout allait bien…
« Bonjour, Monsieur Wilder, belle soirée ? »
Il sursauta. La personne qui se tenait dans le hall n’était
pas celle à laquelle il s’attendait. Et de loin.
« Eh bien, reprit-elle, vous me sembliez bien étonné.
Est-ce ma venue qui vous dérange ? »
Zack balbutia quelques mots et s’inclina respectueusement
devant le colonel, car il s’agissait là de son supérieur hiérarchique.
« Aucunement, mon colonel, il est juste rare que vous
veniez rendre visite à quelqu’un de mon statut. »
Et en général, ça ne présageait rien de bon.
« Eh bien, il faudra vous y habituer à partir
d’aujourd’hui, très cher. Considérez ceci comme une simple visite amicale.
Puis-je ? demanda t-il, en retirant son manteau et en le lui tendant.
-Oui, » répondit simplement le jeune homme embarrassé.
Et en retour il s’écarta et repassa le manteau à Sébastien,
ceci étant son travail. Le majordome s’inclina et partit accrocher le manteau.
« Dois-je vous préparer un thé ? demanda t-il, en
respectant à la lettre les règles de bienséance, pour une fois.
« Je vous en prie, préparez-en pour vous aussi, »
répondit l’homme, de sa voix mielleuse que Zack détestait.
Un peu en rogne sans le montrer pour autant, le jeune homme
ordonna à Marianne, qui descendait, de préparer les boissons, puis il s’assit
en face du colonel, s’attendant visiblement à ce que celui-ci lui dise quelque
chose. Mais l’homme prenait son temps, profitant de son grade pour énerver la
bête tout en la tenant par les cornes (cherchez pas c’est une expression de mon
cru^^).
Lorsque le thé fut servi, le colonel se décida enfin à
expliquer les raisons de sa présence, tout en prenant son temps.
« Bien, permettez-moi de m’excuser de venir aussi tard,
mais je voulais vous voir pour quelque chose d’important.
-Alors pourquoi ne pas m’avoir fait quérir, pour vous
épargner tout ce chemin jusqu’à chez moi ? »
Il fallait dire que le manoir, car c’en était un, de Zack se
trouvait relativement loin de la base militaire. Plus de vingt minutes en
automobile.
« Je me doutais que vous alliez poser cette question.
Non, si je suis venu ici par moi-même, c’est parce que je suis beaucoup plus
sûr de vous parler seul à seul. Il suffit juste que vous envoyiez vos
domestiques accomplir une tâche quelle qu’elle soit, et de fermer les issues
qui mènent jusqu’ici. Compris ? »
Comprenant que, même en dehors du travail, il s’agissait là
d’un ordre, Zack ne perdit pas son temps, se leva et fit ce qui lui était
demandé. Enfin, lorsqu’il revint, son interlocuteur passa aux explications.
« Vous devez vous douter que nos alliés venus d’Orient
dorment cette nuit à un hôtel près du complexe.
-Oui, acquiesça le jeune homme, se demandant où il voulait
en venir.
-Eh bien, cette nuit, nous envoyons une garnison dans le Sud
du pays, car nous avons perçu de l’agitation dans la région de Bade-Wurtemberg,
à côté de Bavière. Et nous nous sommes aperçus qu’il nous manquait beaucoup
plus d’hommes que nous ne le pensions, c’est pourquoi nous avons décidé de
faire monter en grade les plus méritants.
-Quel rapport ici avec… un soldat tel que moi ? »
Il craignait de comprendre ce que cet homme voulait dire. De
toute sa carrière en tant que simple soldat, il ne se rappelait pas avoir été
considéré comme l’un des plus méritants.
Le colonel étouffa un rire.
« Voyons, ne jouez pas les incrédules, et soyez plutôt
heureux de la proposition que je vous fais là. N’est-ce pas
excitant ? »
Zack haussa un sourcil. Se pourrait-il que…
« Désirez-vous un poste plus prestigieux que votre
grade initial ? Voulez-vous vous sentir plus concerné par les affaires
militaires, et peut-être même vous faire remarquer, et monter encore plus en
grade ? N’est-ce pas là tentant ? »
Le jeune homme manqua de s’écrouler avec le fauteuil.
Avait-il bien entendu ?! C’était quoi ces… bêtises ? Et pourquoi cette proposition si
subite ?
« Ca vous surprend, n’est-ce pas ? fit le colonel,
amusé par la réaction de son subordonné. Je comprends bien que vous soyez sous
le choc. Je sais qu’il n’est pas dans les règles de demander cela ainsi, car il
faut avant tout passer un test. Mais nous sommes en manque énorme et il nous
faut à tout prix du recrutement. Or, les gens sont trop peureux pour sortir de
leur maison, en cette période de guerre, et donc ils ne veulent pas perdre
leurs enfants à la bataille, c’est commun. Donc il faut jouer de persuasion et
quelquefois de force pour avoir des soldats dignes de ce nom. Fort
heureusement, il en existe encore qui veulent sauver la gloire de leur pays,
comme vous n’est-ce pas ? »
Zack se redressa, une mèche en bataille, l’air mal réveillé.
Il tenta de dire :
« Oui, mais c’est uniquement parce que…
-Je connais votre histoire, monsieur Wilder, et je sais
qu’elle est ô fort triste. C’est bien cela qui vous a forcé à quitter votre
Amérique natale ? »
Le passé ressurgissait brutalement dans la tête du jeune
homme, et une mine grave se peignit sur son visage. Il avait souhaité ne plus
jamais en reparler.
« Il… y a longtemps que j’ai quitté le Michigan pour
venir ici, mon colonel. Je me sens tellement plus à l’aise en Allemagne, dans
ce pays dont j’ai rêvé tant de fois depuis l’enfance. Je me suis même
décarcassé pour apprendre la langue…
-Au grand désespoir de votre cher père. Mais on peut voir
que cela a mené à quelque chose. Normalement, l’Amérique est une des patries
alliées de l’ennemi. Et qui dit «les amis de nos ennemis sont nos
ennemis » dit faire front à l’ennemi. Pour l’instant ils semblent que les
Américains ne participent pas beaucoup à l’affrontement. Nos alliés d’Asie s’en
occupent, heureusement, et leurs batailles principales se déroulent en mer.
Nous envoyons beaucoup de renfort pour participer à la bataille, mais pour
l’instant tout semble se dérouler au mieux. Et je me suis aperçu que, même
étant originaire du nouveau continent, vous ne réagissez pas en faveur de vos
compatriotes…
-Il y a longtemps que l’Amérique n’est plus ma patrie,
colonel. Désormais je suis fidèle à mon nouveau pays : l’Allemagne. Soyez
assuré que je resterai à vos ordres. »
L’homme sourit, satisfait, puis reprit, en se levant :
« Bien, pour ce qui est de votre montée en grade, je
vous attends vous et vos camarades avertis demain à neuf heures dans mon
bureau. J’espère de tout cœur que vous serez du lot…
-Attendez, le retint Zack, est-ce que… pour cela, ai-je
vraiment le choix ? Je veux dire : suis-je permis de refuser ou
d’accepter ? »
Son interlocuteur se contenta de réfléchir, puis il tourna
la tête vers le jeune homme.
« Pour ce qui vous concerne, vous êtes libre de
choisir, mais il serait vraiment dommage de rater une telle opportunité
non ? »
Et il tourna le dos. Zack le regarda revêtir sa veste, à
l’aide du majordome et quitter la salle pour se rendre à l’extérieur, où
l’attendait une voiture privée. Ainsi, il laissa son soldat devant un choix
aussi peu probable qu’inévitable. Demain se jouerait son futur.
Avec une politesse forcée, il regarda partir la voiture puis
rentra, en soupirant. Il faisait nuit noire maintenant. Plus le temps de
prendre un bain de nouveau.
Mais de toute façon, se dit-il, la persuasion du colonel
avait été telle qu’il avait sans peine fait son choix, lui qui en rêvait depuis
tellement longtemps. Ce soir-là était sans doute le plus différent des autres
qu’il ait connus. Il avait vécu beaucoup de péripéties ces derniers temps.
Pourquoi tant d’acharnement sur lui ? Qu’est-ce que le sort lui
réservait ?
Un raclement de gorge se fit entendre soudain lorsqu’il
passa près des escaliers, puis un bruit bref. Il s’arrêta. Rêvait-il ?
Une masse noire apparut sur la rampe, puis un visage. Des
mains s’agrippèrent à la rampe d’escalier, et deux grands yeux noirs le
fixèrent. Il manqua de sursauter, puis se remit tout aussi rapidement. C’était
seulement elle. La jeune japonaise…
« Qu’est-ce que vous faites là ? Marianne t’a
laissé tombé ? » demanda t-il, passant au tutoiement sans faire la
différence avec le registre de bienséance.
Les yeux de la jeune fille se plissèrent, puis elle répondit
d’une petite voix :
« Elle est partie me préparer à manger… »
Comme pour signifier le geste à la parole, un grognement
surgit de l’estomac de l’invitée. Elle rougit.
Zack l’observa, l’air blasé. Elle avait beaucoup changé
physiquement, depuis leur première rencontre. A commencer par l’hygiène, qui
avait largement battu son record. Elle était plus féminine comme ça. C’était
déjà bien.
Et puis, en plus, elle avait pu recouvrer sa voix. La
première fois qu’elle avait posé le pied sur le palier de ce manoir, elle était
incapable de prononcer ses mots. Il avait fallu qu’elle note ce qu’elle
désirait dire sur un bout de papier et qu’on lise sur ses lèvres. C’était en
net progrès.
Et (quelle chance !), lorsqu’il lui avait demandé si
elle parlait allemand, elle lui avait fait un petit paragraphe sans faute sur
son pays dans la langue de son « sauveur », Voilà qui avait pu
rassurer le maître de maison, qui se voyait pouvoir faire la conversation avec
elle. Et c’était qu’elle en savait, des choses, l’asiatique !
Elle tituba légèrement et manqua de trébucher dans les
escaliers, puis le rejoignit. Lorsqu’elle se trouvait à proximité, Zack ne
pouvait s’empêcher d’éprouver une répulsion à son égard, alors que tantôt il la
trouvait si belle. Pourquoi ? Sûrement à cause de son apparence… Ca
c’était la meilleure !
La jeune femme le suivait timidement, mais d’une démarche
bien assurée pour une « malade ». Sa présence était tenue secrète et
personne à part ses deux domestiques, Sébastien et Marianne, et lui n’étaient
au courant de son existence. C’était une bonne chose, car il n’était pas sûr
que ses supérieurs le prendraient bien là-dessus. Et c’était sa carrière qu’il
risquait, surtout ! Donc elle avait intérêt à se tenir à carreau, la
brunette !
Sa voix fluette le fit sursauter :
« Dites, tout à l’heure, j’ai entendu votre
conversation… »
Il fit volte-face, et regarda avec une extrême sévérité la
jeune fille. A sa grande surprise, malgré sa fragilité, elle ne cilla pas. Elle
avait dans son regard un petit air déterminé.
Déstabilisé un moment, Zack revint à lui et fronça d’autant
plus les sourcils, puis il finit par siffler entre ses dents :
« Tu n’étais pas censée écouter aux portes, petite
effrontée. J’ai intérêt à me tenir à carreau, si je ne veux pas que tu fouilles
dans mes affaires…
-Qu’est-ce que cela signifiait ? Je veux dire… Quelle
est cette histoire de patrie, et… de montée en grade ? »
Il soupira. Ca n’arrangeait pas les choses. S’il avait su
qu’il abritait sous son toit une fouineuse, il ne se serait sûrement pas donné
tout ce mal pour la transporter ici dans le plus grand secret. Déjà que la
tâche n’avait pas été simple…
« Suis-je vraiment obligé de tout devoir dire à tout le
monde ? On ne se connaît qu’à peine, de toute façon… Vois-tu, j’ignore
totalement ton âge, ton nom de famille, ce qui t’est arrivée et comment tu as
atterri là ! Tu es mal placée pour me donner des explications !
-Au contraire, si tu veux un détail sur moi, j’ai travaillé
à l’administration d’Hiroshima. Là-bas, ils sont très concernés par la guerre.
Et j’en sais bien plus que tu ne le penses… »
Ce tutoiement subit renforça l’énervement du jeune homme.
Aussi importante dans son travail soit-elle, elle n’avait pas à s’exprimer
comme ça avec lui. Il s’agissait d’une étrangère, mince !
« Je n’en ai rien à fiche de ce genre de détail. Et je
me fous carrément de ta vie. Ne va pas chercher plus compliqué ok ?
-Pourquoi… reprit-elle, sans se soucier de ce qu’il avait
dit. Pourquoi en veux-tu tant à ta nation d’origine, au point de te ranger du
côté de l’ennemi ? »
Un silence. Zack sentit toute sa belle assurance s’écrouler
en quelques secondes. Elle avait touché là un point sensible.
« Ca ne te regarde pas, balbutia t-il, d’une voix mal
assurée. Ce ne sont pas tes affaires, après tout, je me trompe ?
-En France, c’est ce qu’on appelle
« collaborer ». »
Il eut envie de la gifler. Pas seulement à cause du fait
qu’elle étalait sa science à tout va, mais parce qu’elle n’arrêtait pas de
mettre son nez dans les affaires de tout le monde. Elle ne devait pas être
appréciée pour ça, là où elle habitait…
« Ok, mignonne, grinça t-il. Tu as gagné. J’ai déjà
assez joué avec toi…
-Parce qu’il s’agissait d’un jeu, en plus ?
-Si tu veux, on en reparlera après le dîner, mais pour
l’instant, je te conseille de mettre ton nez dans ta purée plutôt que dans mes
affaires, compris ? »
Une odeur de grillé s’échappait de la cuisine au moment où
ils s’approchaient de celle-ci.
« Ca n’a pas l’air de sentir tellement comme de la
purée… »fit remarquer la jeune fille.
Elle se reçut un silence de la part de son voisin.
Après le dîner, qui s’était avéré être délicieux malgré la
drôle d’odeur qui flottait dans l’air, et suite aux vantardises de Marianne qui
se flattait de l’avoir concocté elle-même, les deux compagnons quittèrent la
table et décidèrent de ne pas aller au salon, où les domestiques pouvaient très
bien entendre ce qu’ils se disaient. Sans aucune gêne, Sheena avait proposé la
chambre du rouquin, et celui-ci, le visage un peu coloré, avait refusé
systématiquement et avait choisi une autre pièce. Une petite pièce privée où il
n’y avait aucun meuble. Il disait qu’elle ne servait à rien d’autre qu’à y
mettre les objets inutiles. Or, il ne devait pas y avoir beaucoup de choses
inutiles ici car il ne s’y trouvait aucun objet et autre babiole. Le maître de
maison semblait ranger ses affaires avec attention. En voilà quelqu’un
d’ordonné. Mais comme la jeune japonaise n’était pas ici pour ça, elle décida d’aller
droit au but, et une fois qu’il eut fermé la porte, elle lança :
« Bien, maintenant qu’on peut enfin parler en privé, je
ne passerai pas par quatre chemins… Pour commencer, on peut toujours faire les
présentations non ? »
Il soupira, puis dit :
« Commence toujours par toi. Je ne suis pas sûr de te
faire assez confiance pour commencer.
-Comme tu veux, fit-elle, impassible. Mon nom est Sheena
Fujibayashi. J’étais secrétaire à la société d’Hiroshima, où la ville est
entièrement sous le contrôle des dictateurs qui se disent gouverner mon pays.
Depuis plusieurs années, j’œuvre pour sortir mon pays de la crise, mais nous ne
sommes qu’une poignée à aspirer à cela et beaucoup d’entre nous sont les cibles
d’attentats dirigés par le gouvernement du Japon. Aujourd’hui encore, nos
tentatives de persuader les gens de se joindre à nous échouent encore, mais
nous ne nous avouons pas vaincus. Nous…
-Pourquoi donc essayer de résister ?
-A ton avis ? Tu ne te rends pas compte que ces
pourritures au pouvoir détruisent notre beau petit monde ? Je veux empêcher
cela et c’est pour ça que je suis née !
-Comment oses-tu traiter de pourritures les grands de ce
monde ? Tu sais qu’il t’en cuira… »
Elle le fusilla du regard, et il parut troublé.
« Tu n’es vraiment qu’un sale lâche… »
L’insulte le fit sortir de ses gonds.
« Comment ça, un lâche ?! Je ne fais que servir
fidèlement ceux que tu traites de pourriture, et mon boulot est aussi de
débarrasser la société des gens comme toi. Vous êtes des nuisibles, pour ainsi
dire…
-C’est donc à ça que tu sers, en ce bas monde ? Entièrement
soumis à ces dictateurs qui se servent de toi pour accomplir leurs
desseins ? Qu’est-ce qui t’as poussé à faire cela ?
-Je suis fidèle à mon pays…
-A ce que j’ai entendu, il ne s’agit pas vraiment de ton
pays. Ta patrie, c’est bien l’Amérique, n’est-ce pas ? Tu l’as abandonné
pour la laisser entre les mains de mes compatriotes. Et c’est ça que tu
appelles servir fidèlement ton pays ? Tu… »
Une claque retentissante atterrit sur sa joue et l’envoya à
terre. Elle ressentit une douleur cuisante sur sa pommette droite, et
frissonna. C’était qu’il frappait fort, le bougre…
« Tu n’as pas intérêt à évoquer nos alliés de cette
manière. Si c’est comme ça que tu envisages ma vie, c’est que tu ne me connais
pas assez… »
Zack était calme, malgré sa main qui tremblait à cause de la
gifle, et la rage qui sourdait en lui.
« Toi, peut-être pas, mais les autres pays, si. Je ne
les connais que trop bien pour ressentir la douleur de ceux qui souffrent à
cause de cette stupide guerre… »
Mais c’était qu’elle avait la langue bien pendue, la
traîtresse à sa patrie ! Elle tenait bon, en plus, malgré la baffe qui
aurait dû lui remettre les idées en place.
Elle se releva en titubant, et il se rendit compte à
l’instant que n’étant pas encore tout à fait rétablie, sa conduite n’avait pas
été exemplaire envers elle, invitée en tant que malade. Mais qu’importe, il
avait mal fait en l’escortant ici. Après tout, pourquoi ne pas l’avoir laissée
pourrir dans son coin ? C’était pas non plus la peine de se décarcasser pour
une rebelle.
Mais voilà, il ne pouvait pas faire marche arrière. Elle
était là et elle était résolue à rester comme un noyé s’accrocherait à une
bouée de sauvetage, ou mieux, comme une mouche attirée par la lumière d’une
lampe…
« Mon pauvre… A ton expression, on devine sans peine
que tu ne gardes pas un souvenir heureux de ta vie passée…
-En quoi ça te regarde d’abord ? cria t-il, rouge de
honte et de colère.
-Après ça, j’ai presque pitié de toi… » soupira t-elle.
Alors qu’il s’approchait pour à nouveau lever la main sur la
jeune femme, la voix retentissante de Marianne se fit entendre à l’autre bout
du couloir.
Et jetant un ultime regard sur Zack, elle le contourna,
atteignit la porte, l’ouvrit et disparut dans le couloir, partie à la rencontre
de la grosse gouvernante.
Resté seul, le jeune homme sentit sa colère s’estomper, et
il s’affala par terre, presque abattu. C’était bien la première fois que
quelqu’un (surtout une fille !) lui faisait si mal en l’atteignant au
cœur. Durant cet entretien, la jeune fille s’était amusée à torturer son esprit
déjà courbatu, au point qu’à la fin, il n’en reste rien. C’était pitoyable de
sa part de s’avouer vaincu comme ça. Mais là, il ne savait comment réagir.
Il eut une brève pensée pour elle, et soudain, se souvint
d’un truc : la fille, sa façon de parler… Son ton n’était plus sifflant
comme tout à l’heure. Elle avait même l’air d’être en pleine forme !
Incroyable ! Cette guérison soudaine n’était sûrement pas due au hasard,
ça c’était clair…
Puis une idée surgit dans sa tête, n’ayant aucun rapport
avec cette découverte, mais avec son idée de vengeance de tout à l’heure. Et un
sourire étira ses lèvres fines. Cette fois-ci, elle se garderait bien de
laisser sortir ses paroles venimeuses. Et elle le regretterait, d’ailleurs…
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Lloyd, s’ennuyant ferme dans sa prison, se décida à
s’approcher des barreaux et à regarder ailleurs.
L’endroit était bien calme depuis leur dernière entrevue
avec Yuan. Plus personne ne pipait mot, préférant s’enfermer dans un mutisme
bien à soi. On ne parlait pas, on ne bougeait pas, on ne faisait rien…
Rébecca, la sœur de Gilles, et lui-même ne tentaient pas de
faire la conversation à leur compagnon d’infortune. Le jeune homme déprimait
devant tant de silence. Il n’avait jamais aimé ça. Le silence…
Il détourna légèrement la tête et aperçut une fine
silhouette en position assise et qui bougeait légèrement, dans la cellule
voisine. A voir la masse de cheveux blond clair, il s’agissait du plus jeune
des trois prisonniers, Gilles. Il avait sur les genoux une sorte de cahier et
griffonnait avec un fin stylo d’encre. Les yeux de Lloyd luisirent d’envie.
L’écriture n’avait jamais été sa grande passion, lui qui était nul en grammaire
et en orthographe (évidemment ! Tout Reflets qui se ressemble
s’assemble ! *SBAF*), mais en ce moment même, il aurait préféré avoir une
occupation comme celle-là plutôt que de ne rien faire, à moins que ce ne soit
l’inverse… Enfin, bon.
« Qu’est-ce que tu fais ? » se risqua t-il.
Il craignait que le garçon feigne l’indifférence, mais ce
dernier sursauta et fusilla le jeune homme du regard, ses cheveux ternes et en
batailles frémissant dans l’obscurité.
« Je joue aux échecs avec une chèvre, ça ne se voit
pas ? » railla t-il.
Lloyd soupira. Au moins, il acceptait de lui parler…
« Non, c’est juste que ça me surprend que tu aies amené
une distraction, à croire que tu savais que tu allais croupir ici… »
Soupir sarcastique de la part du jeune français.
« Ce n’est pas une distraction. En fait c’est un
journal que je tiens depuis mes huit ans… »
Son interlocuteur siffla.
« Même moi, je ne serais pas capable d’écrire à cet
âge-là…
-Tu n’aimes pas les études ?
-Disons que je ne me suis pas donné la peine d’apprécier… »
Il rit lui-même, mais Gilles garda un air grave et sérieux,
et son gloussement s’étrangla dans sa gorge. Mince, il n’aurait pas dû en
parler. A coup sûr, il était tombé sur un snobinard qui allait lui débiter dans
cinq secondes ô combien les études étaient importantes et qu’il ratait une
énorme opportunité de réussir dans la vie plus tard. Mais en cette période-là,
réussir dans la vie via les études n’était plus à l’ordre du jour, et il
détestait qu’on le regarde de haut après ça…
Mais le petiot ne dit rien dans ce genre-là, et il arrêta de
griffonner sur son cahier. Lloyd put distinguer une écriture soigneuse et
serrée, mais il lui fut impossible de lire étant donné que le journal était à
l’envers de son point de vue. L’enfant écrivait déjà comme un prof à son âge,
l’horreur !
Le regard de Gilles se fit évasif, l’air de penser à autre
chose, puis il dit :
« En fait… Je prends des notes pour me rappeler chaque
détail de ce que j’ai vécu pendant cette guerre, pour que je puisse peut-être
la mettre plus tard entre les mains de personnes en qui j’ai confiance, afin de
ne pas oublier…
-A quoi ça sert que ce soit un journal intime si tu te mets
en tête de le faire lire à d’autres personnes, se moqua le jeune homme.
-Tu ne comprends pas… Il faut que des gens soient au courant
de ce qu’on a subi… Tu te souviens de nos parents pour la grande guerre ?
-Personnellement, je préférerai oublier… »
Le regard de Lloyd devint triste. Il jeta un coup d’œil au
fond de la cellule voisine. Rébecca était assise, et semblait somnoler. En
voilà une bonne occupation pour passer le temps !
« Je comprends ce que tu ressens Lloyd… On vit tous une
épreuve difficile en ce moment tu sais… »
L’adolescent détourna la tête. Il fronça les sourcils et
plissa le nez, pour finalement s’adosser, le dos tourné, à la paroi qui les
séparait.
« Dis, Lloyd… Tu vas trouver ma question indiscrète, et
je comprendrai si tu refuses d’y répondre, mais comment était ta vie ?
Avant notre rencontre…
-Hum… »
Il y eut un long silence qui s’ensuivit, et Gilles le craignit
plus qu’une réponse cassante.
Pourtant, Lloyd dit finalement :
« Je ne vois pas en quoi je ne devrais pas te répondre,
puisque je suis sûr qu’étant juif, tu as vécu bien plus de choses que
moi… »
Le garçon fixa son camarade de ses grands yeux gris-bleu.
Etait-ce une affirmation ?
« En fait, avant la guerre, j’étais un gamin assez
ordinaire, qui écumait les rues de Londres et qui vivait dans un orphelinat
comme beaucoup d’orphelins. J’allais à l’école et je revenais tout le temps
avec les chaussures salies à cause de mes bêtises avec les copains, et je
n’étais bien sûr pas du genre à écouter en cours… A vrai dire j’utilisais ces
heures-là à rattraper mon sommeil de la nuit… »
Il eut un rire qui sonnait faux.
« Enfin, bon, ces détails-là ne vont sûrement pas
t’intéresser. Ce sont des choses qui me regardent… Tout allait bien jusqu’à mes
treize ans. Là, seulement, ça s’est gâté… »
Gilles acquiesça. C’était à cette date –il n’avait alors
lui-même que huit ou neuf ans-, que les conflits avaient débuté.
« J’étais orphelin depuis l’âge de trois ans, et je
vivais dans un orphelinat, en compagnie d’autres gamins qui avaient perdu leurs
parents dans des accidents ou qui avaient été déposés là sans autres
ménagements. Pour ma part, je fais partie de la première catégorie… »
Il soupira puis continua :
« Au début, ça allait. C’était pas encore la grande
catastrophe. De là où on était, on entendait que des rumeurs sur l’évolution
des évènements, et ça n’était pas encore ça… C’est seulement un an plus tard
que le bombardement a eu lieu en plein Londres… »
Gilles acquiesça. Avec sa sœur, il en avait entendu parler.
« … Ca a touché pas mal de monuments importants, et il
y a eu des morts. Notre orphelinat a été en plein centre de ce cataclysme. On a
pas eu de chance, on était en pleine nuit lorsque ça s’est produit. Il y a eu
une grande explosion à t’exploser les tympans. Le toit avait été touché. Les
surveillants et le directeur ont veillé à tous nous évacuer, mais seulement une
moitié d’entre les orphelins ont pu être sauvés. Les autres sont morts dans la
destruction du bâtiment avec quelques surveillants. Les survivants ont eu tôt
fait de s’éparpiller ailleurs, dans l’affolement. Tu peux les comprendre. En
une nuit, ils ont tout perdu. Une maison, une famille, des biens qui leur
étaient chers… »
Le jeune homme fouilla dans sa chemise et en sortit un petit
médaillon :
« C’est tout ce que j’ai pu sauver… »
Gilles observa le pendentif, et il ne put s’empêcher de
partager la peine de son compagnon. En fait, des deux, c’était son voisin qui
avait vécu le plus de choses. Lui, il n’avait rien fait d’autre que se cacher
comme un lâche, se tapir comme un animal soumis, apeuré…
Le médaillon représentait un portrait peint à l’ancienne de
trois personnes au sourire heureux sur le visage. Un homme, une jeune femme et
au centre de cette petite communauté un petit enfant, qui semblait le fixer
avec un grand sourire angélique et innocent. Une belle petite famille qui semblait
ne rien avoir à se reprocher ni à envier aux autres.
« Ma mère me l’avait donné… avant qu’on ne m’envoie à
l’orphelinat… »
Gilles leva la tête, scrutateur, tandis que Lloyd, le visage
impassible, rangeait l’objet dans le col de sa veste.
« Qu’est-il arrivé à tes parents ?
-Je ne sais pas… Ma mère a sans doute été tuée lors d’un
attentat ou je ne sais quoi, parce que le lendemain on m’avait enlevé sans m’en
dire les raisons à ma maison et je me suis retrouvé parmi une centaine
d’enfants désemparés d’avoir perdu leurs parents ou se demandant ce qu’ils
faisaient là. Quant à mon père… il a disparu sans laisser de trace, juste avant
que ma mère ne disparaisse. Il doit être mort, de toute façon, ça ne fait pas
un pli, fit le jeune homme, avec une pointe d’amertume dans la voie.
-Tu as sans doute raison… » murmura le garçon, pour
tout commentaire.
Lui aussi, il avait perdu ses parents, mais si Rébecca
n’avait pas été là, il aurait connu le même sort que son confident.
« Par la suite, après l’explosion, je me suis enfui
sous le nez et à la barbe des surveillants, comme tant d’autres qui ne
voulaient pas rester. Il devait rester une bonne dizaine d’enfants sur les cent
vingt-et-un qu’ils hébergeaient, parmi eux les tout-petits et les rares filles
qui n’avaient pas été envoyées pour travailler chez les familles aisées. Mais
les autres, dont moi, voulions d’une vie meilleure et libre et vivre notre vie
à notre façon. Ca a dû être une grave erreur pour certains parce qu’ils
s’adonnaient à une vie de vagabonds et de criminels, mais moi, au moment où je
sombrais moi aussi dans la misère et les pratiques illicites, j’ai été repéré
par un homme qui s’avérait être un résistant…
-Des résistants ? Il y en a aussi en Angleterre ?
-Il y en a partout, répondit du bout des lèvres le jeune
homme en haussant les épaules, y compris dans les pays lointains ou non touchés
par la guerre. Il y en aura toujours de toute manière. »
Le jeune juif aux cheveux blonds presque neigeux cligna
plusieurs fois des paupières, et inclina la tête sur le côté, montrant ainsi
qu’il réfléchissait.
« Cet homme m’a parlé et m’a proposé de venir avec lui,
et donc je l’ai suivi, parce que je n’avais plus rien à perdre. Plus tard j’ai
appris ce qu’il était et les risques qu’il prenait à embaucher des jeunes
inexpérimentés en plus de cela. Mais il avait agi à mon égard en totale
sympathie et je ne le remercierai sûrement jamais assez pour cela. C’est lui
qui m’a entraîné et qui s’est conduit comme un père avec moi. Grâce à lui voilà
désormais ce que je suis. »
Il écarta les bras comme pour joindre le geste à la parole,
puis, dans un souffle, il rajouta :
« Cet homme s’appelle Yuan… »
Avant que Gilles n’ait pu rajouter quoi que ce soit, une
voix féminine retentit, douce et compatissante, mais ferme malgré tout :
« Ton histoire est triste, comme celle de tant d’autres
en temps de guerre, et tu as eu beaucoup de courage pour surmonter cela…
-Rébecca ! Tu ne dormais pas ?
-J’essayais, en fait. Excusez-moi si je vous ai
dérangés… »
Lloyd esquissa un petit sourire à l’adresse de la jeune
femme, comme pour lui dire qu’il ne fallait pas qu’elle s’excuse pour cela…
« Ainsi ton « sauveur » s’appelle Yuan ?
C’est une étrange coïncidence avec cet homme que nous venons de voir…
-Pas seulement au niveau du nom, en tout cas… grogna son
interlocuteur.
-Je comprends ce que tu veux dire. Tu sais, il faut savoir
lire des livres pour s’instruire et se forger diverses hypothèses sur une
quelconque vie extra-terrestre. Moi, en tout cas, je ne suis pas très surprise
de me retrouver dans cette situation…
-Rébecca…
-A vrai dire, je peux même dire que je m’y attendais. Après
tout, quand on est professeur, il faut s’attendre à tout. »
Les deux adolescents la regardèrent avec une surprise non
dissimulée.
« Non que je soupçonne l’existence de mondes autre que
le nôtre, mais disons que de toute façon, il n’y a pas de raisons que la vie
soit présente exclusivement sur Terre !
-Tu as sans doute raison… fit Gilles.
-Et d’ailleurs c’est le cas. »
Ils se retournèrent, étonnés, à l’intervention d’une voix
méconnue dans leur conversation, et tombèrent nez à nez avec un grand homme de
l’autre côté des barreaux de leur prison. C’était l’un des types de tout à
l’heure, Bastian.
« Bah, de toute façon, grommela t-il, de sa voix
bourrue, je ne sais pas ce que vous avez dans la tête en guise de cerveau mais
il semble que le chef vous a sûrement répété au moins dix fois la même chose,
et on dirait qu’il n’y a que la
demoiselle qui a compris en partie…
Les trois compagnons lui jetèrent un regard noir, qui lui arracha
un sourire, puis il croisa les bras derrière le dos, en soulignant d’un ton
narquois :
« Vous devriez au moins vous rappeler de ce qu’il a
dit, histoire d’avoir les pensées un peu plus claires… »
Et effectivement, c’était nécessaire…
*********************************
« Bien, nous allons
pouvoir commencer… »fit Yuan, qui pour une fois ne manquait pas d’humour.
Tout dans sa voix
sous-entendait pas mal de choses, et cela agaça prodigieusement Lloyd, qui
avait vraiment envie de lui balancer son poing dans la figure une bonne fois
pour toutes. Certes il avait la tête et les manières de son chef à lui, mais ce
n’était pas une raison. Son patron était son patron, et cet homme ne pouvait
rien avoir en commun avec lui. Et pourtant…
« Pour débuter,
je tiens à faire remarquer que, bien que je ne sois pas à votre place, je sais
ce que vous ressentez dans cette situation et vous m’en voyez désolé, parce que
vous ne me laissez pas le choix. En fait –ai-je besoin de le répéter-, l’un de
vous m’a déjà rencontré et a entendu la version des faits que je vous ai
raconté. Aussi a-t-il quelque chose à dire ? »
Tous les regards
convergèrent vers Lloyd, qui détourna la tête, l’air à bout, et qui
siffla :
« Tout ceci n’est
que pure aberration, je me tue à le répéter…
-Je vois que ta
mentalité n’est guère différente de celle du Lloyd que je connais. Toujours
têtu et l’air de n’en faire qu’à sa tête. Ton amie Colette était plus apte à
comprendre… »
Le ton dans la voix de
Yuan s’était fait doux, mais il ne fallait pas s’y fier. Cet homme était fou,
du moins le garçon le pensait-il.
« Mon Reflet
était-il du genre à dire des mensonges ?» demanda t-il, soudain.
Un long silence suivit
sa question, puis le jeune homme répondit à contrecoeur :
« Il ne le fait
que lorsque c’est nécessaire. Et puis il s’agit de mon chef. »
Un sourire étira les
lèvres du chef des Renégats. Il était beau, lorsqu’il faisait cela.
« Alors dans ce
cas, je réagis comme lui. Moi aussi, je mens quand c’est nécessaire, or, en ce
moment, ai-je besoin de le faire? Comment se fait-il que tu renies toutes les
« bizarreries » autour de toi ?
-Mais parce que ce
genre de choses est impossible dans la réalité, la vraie ! » cria
Lloyd.
Son interlocuteur
soupira.
« Tu es décevant,
mon cher Lloyd. Je m’attendais à plus de crédulité de ta part. Mais bon,
continue à croire ce que tu veux,
puisque tu y tiens tant… »
L’adolescent lui
adressa une grimace que Yuan se contenta d’ignorer, puis il se tourna vers
Gilles et Rébecca, qui jusque là n’avaient fait que suivre l’échange.
« Veuillez
m’excuser de vous avoir délaissé quelques instants, mais j’espère que vous
serez plus aptes à écouter ce que j’ai à vous révéler. En vérité, votre
transfert ici n’était pas désiré. »
Le frère et la sœur le
regardèrent en clignant des yeux.
« Voici, en gros,
les explications que j’ai auparavant fourni à Lloyd et à sa camarade portée disparue, même si je n’ai
peut-être pas eu l’occasion de tout leur dire… »
Et il débuta son
récit, tout en vérifiant que ses auditeurs buvaient chacune de ses paroles. Il
était rassuré. Les deux nouveaux venus écoutaient d’une oreille attentionnée.
Cela se voyait à leurs yeux qui s’écarquillaient minute après minute. Pour eux,
cette histoire était… surprenante.
Enfin, il en arriva au
plus intéressant :
« En vérité, notre
monde est plus âgé que le vôtre, et la technologie est deux fois plus avancée.
Ici, il y a plus de quatre mille ans, nous fonctionnions à la magitechnologie,
une science que vous mettrez encore plusieurs milliers d’années à découvrir. A
cette même date, il y a eu une guerre mondiale qui s’est répandu dans chaque
contrée de la planète. Les habitants de ce monde connaissaient alors l’art du
savoir-faire et possédaient l’intelligence indispensable pour progresser. A
cette époque, votre planète était encore en développement, et vos ancêtres, qui
la peuplaient, n’étaient pas suffisamment matures pour intéresser le meilleur
dirigeant de tous les temps. Or, nous en avons eu un, de dirigeant… »
Il se délecta de
l’intérêt que représentait son histoire à l’égard de ses prisonniers. Même
Lloyd semblait tendre l’oreille, maintenant…
« Il s’appelait
Mithos, et ce fut lui qui triompha de notre guerre dans l’Antiquité. Peu après
qu’il fut devenu le héros vénéré du peuple, il apprit l’existence de cette
planète que vous nommez Terre aujourd’hui. Mais la mentalité de ses habitants
l’a exaspéré et il a décidé que ce monde ne valait pas la peine d’être exploré.
Ca a dû être une erreur de sa part car aujourd’hui j’ai vu la vitesse à
laquelle vous avez progressé. Cela m’a impressionné, et j’ai voulu en savoir
plus. Saviez-vous que votre évolution n’est pas due au hasard, que vos
mentalités d’aujourd’hui ne seraient pas si on ne vous était pas venu en
aide ? Et bien, c’est grâce aux habitants de notre monde. Lors de la
guerre, ils ont découvert une brèche qui menait vers la Terre à travers
l’espace-temps. C’était une chance inespérée pour échapper aux horreurs des
conflits, vous ne trouvez pas ? Ils n’ont pas perdu de temps et ont
émigré… »
Il poursuivit dans ses
révélations :
« Bien entendu,
arrivés là, certains n’ont pas survécu, car l’absence de mana dans l’air n’a
pas aidé à respirer correctement. Les survivants, quant à eux, ont essayé de se
faire aux conditions de survie et s’en sont tirés sans trop de mal. Ils ont
même transmis leur savoir aux habitants de ce monde après avoir sympathisé, ce
qui, croyez-le bien, a été difficile car quand on voit des extra-terrestres
débarquer chez vous, votre premier réflexe est de vous défendre,
n’est-ce-pas ? Finalement, les deux espèces ont cohabité et ont même fini
par se mélanger. Ainsi l’espèce humaine s’est propagée jusqu’à maintenant à une
vitesse fulgurante, et voilà où nous en sommes… »
Il sourit, d’un
sourire satisfait. Il attendait les commentaires.
« Waouh, fit tout
simplement Gilles.
-Effectivement, ça
explique beaucoup de choses…poursuivit Rébecca
-… » fut le
commentaire de Lloyd.
Evidemment, il avait
souvent eu ce genre de cours. Anto les avait suffisamment bassiné avec ça, mais
alors tout apprendre en un seul coup, c’était trop dur pour un esprit comme
celui de Lloyd…
« Et y a-t-il
quelque chose qui peut justifier le lien entre ces deux mondes ? Je veux
dire, la présence des Reflets, et…s’enquit la jeune femme.
-C’est une très bonne
question, très chère, je vois que tu gardes l’esprit réfléchi et le caractère
très appréciable de ton double… Bref, lors de l’évolution de la Terre, il y a
eu disons, un petit accident, qui a eu des conséquences ensuite pour les
habitants de la planète.
Il y a eu plusieurs
tremblements de terre aux quatre coins du monde, qui a donné lieu à plusieurs
phénomènes. Le lien jusque là invisible qui reliait Sylvarant et Tésséh’alla
à la Terre s’est rompu et les deux mondes jumeaux ont sombré dans le
déclin, tandis que l’autre planète exerçait sur eux une pression. Il a fallu
que Mithos, le dirigeant dont je vous parlais, s’en mêle pour rétablir la
balance. Après cet exploit, il a décidé d’éloigner les deux mondes de l’autre
car il jugeait que le contact d’autres planètes pouvaient avoir des effets
dévastateurs. Il a donc établi un bouclier entre les mondes de sorte qu’aucun
autre ne puisse finir dans leur champ d’attraction, mais ce qu’il ignorait, c’est que le contact passager des deux mondes
avait laissé des traces, dont voici le résultat : les gènes des espèces
vivantes des deux mondes se sont mélangés, qui a créé un lien entre les êtres
vivants respectifs, et ainsi sont nés les Reflets. Depuis, l’évolution
fonctionne telle que vous la voyez. »
Au fond de lui, Lloyd
réfléchissait. Les faits étaient bien trop élaborés pour que ce puisse être un
mensonge. Même un mythomane ne saurait raconter ce récit abracadabrant aussi
bien. Et puis, le jeune homme se rendit compte peu à peu qu’autour de lui, on
racontait la même chose. Anto… Akim…Tout était clair maintenant. Il les
imaginait timbrés mais en fait, il y avait en eux une sincérité que même le
dernier des idiots décèlerait (et étant donné que le dernier des idiots, c’est lui XD). Il
était donc finalement bien forcé d’y croire, désormais…
« Alors,
Lloyd ? demanda un Yuan ironique. On y voit un peu plus clair dans son
esprit maintenant ? »
*****************************
« Oui, maintenant ça y est, je comprends mieux… souffla
Lloyd.
-Hum ? l’interrogèrent ses deux camarades, du regard.
Bastian eut un grand éclat de rire.
« Ben enfin on y arrive ! Depuis le temps qu’on
vous enfonce ça dans le crâne, et vous vous rendez compte que maintenant de la
réalité des choses ! Le chef l’a dit : maintenant ça n’a que trop
duré, il nous reste plus beaucoup de temps.
-Comment cela ? s’informa Rébecca.
-Hem, hem… Nan, en fait c’est une affaire qui ne concerne
que le chef et les principaux sujets de son projet. »
Devant le regard interrogateur des trois prisonniers,
l’homme comprit qu’il devait en avoir trop dit pour être honnête, et il quitta
les barreaux de la cellule en s’adressant à quelqu’un d’autre :
« Maléagon, vas-y c’est ton tour. Au moins toi tu ne
feras pas de bourde en parlant. »
Au moment ou quelqu’un d’autre entrait dans la pièce, une
alarme se déclencha, qui leur fit lever les yeux.
« On dirait qu’ils sont rentrés. Je vais voir ça.
Reste-là, la carpe ! »
Et devant le regard désapprobateur de l’autre homme qui
venait d’entrer, Bastian les quitta.
Link et Lucinda revenaient avec un nouveau camarade.
Zélos, visiblement en rogne, s’adressait à Tiga d’un air
menaçant.
Celui-ci, en tant que chef adjoint, se montra digne, et ne
laissa pas libre place à ses sentiments. Il se contenta de hocher la
tête :
« C’est exact. Nous l’avons envoyée en mission avec
plusieurs de ses camarades, sur ordre d’un commanditaire anonyme. Elle tenait à
se porter volontaire à cette mission…
-Et il ne vous est pas venu en tête de refuser ?!
-Elu, nous ne pouvions pas prévoir. Sheena est avant tout
une ninja, et la nouvelle chef de notre village. Nous n’avions aucune raison de
nous opposer à ses décisions. »
Tiga ne céda pas une seconde. L’hystérie du jeune homme
était bel et bien visible, et il ne tenait pas à la cacher. Il était entré en
trombe dans le village, désarmant les soldats qui gardaient l’entrée avec
beaucoup de facilité, et l’avait traversé jusqu’à la maison du chef. Déjà, son
manque de courtoisie et de respect pouvaient passer pour choquant aux yeux des
habitants du village qui s’étaient rassemblés devant la maison du chef, non par
curiosité, mais par inquiétude et solidarité pour le chef adjoint, qui devait
affronter seul cet homme enragé.
Zélos bouillonnait sur place. Mais où s’était-elle fichue
bon sang ?! Et puis c’était qui ce
commanditaire « anonyme » ? Et pourquoi tenait-elle à y
aller ? Des fois Sheena pouvait être
une vraie tête de mule, mais alors là… La colère aveuglait ses yeux emplis de brume
indéfinissable. On le sentirait prêt à frapper quelqu’un !
Tiga, toujours impassible, observa ce jeune homme.
Connaissant Sheena, elle était réputée pour beaucoup de ces absences
prolongées, mais au final, elle revenait toujours. Et c’était ainsi avec tous
les guerriers du village, excepté un certain Kuchinawa… Bref, personne ici ne
s’inquiétait vraiment.
Le rouquin avait du mal à comprendre la mentalité de ces
gens-là. Et à vrai dire, il ne les avait jamais compris eux-mêmes. Ils
semblaient si insouciants… Et ça Zélos détestait ce genre de choses, comme si
c’était un évènement qui se produisait tous les jours. C’était un être humain
quand même ! Mais alors là…
Puis, ses épaules se rabaissèrent. Bien que toujours en
colère, le jeune homme essayait de se calmer un peu, et se montra plus
respectueux vis-à-vis du chef adjoint.
« Et qui était ce « commanditaire
anonyme » ?
-Nous n’en avons aucune idée. Un garde est venu ici et nous
rapporté un simple billet. Il a patienté et est reparti avec notre accord.
Enfin, l’accord du chef Igaguri, Sheena et moi-même. Une heure après notre
groupe de meilleurs guerriers est parti vers l’Est. Mais ils reviendront vite,
et nous le saurons. Nous n’avons fait que notre travail.
« Vous a-t-elle dit seulement quand elle
reviendrait ?
-Non. Nous ne précisons jamais. Nous sommes libres de
profiter du temps qu’il nous plaira… »
Puis le regard de Tiga s’assombrit.
« Veuillez vous en aller, à présent. Nous avons à
faire. »
Sa hargne revenue, Zélos tapa du pied par terre et regagna
la porte d’entrée, ouverte à la volée, et laissa tomber une poterie du style
asiatique qui se brisa par terre. Les ninjas qui gardaient l’entrée de la
maison se reculèrent sur son passage, le dévisageant d’un air accusateur et
hostile. Il ne leur rendit pas un seul regard. Et c’est dès qu’il fut sorti du
village qu’on renforça la protection de l’entrée. Il n’était plus le bienvenu
pour un bon moment. Mais il n’en avait rien à fiche.
Il n’était pas plus avancé non plus avec les informations
qu’il avait récoltées…
« Vers l’Est. Hum… voyons voir ça. »
C’était la seule indication qui le renforçait dans ses
recherches. Alors autant aller voir…
Mais alors qu’il se dirigeait vers son ptéroplan, posé sans
ménagement au beau milieu de la prairie avoisinant Mizuho, il entendit un
bruit, lointain mais tout à fait accessible à ses oreilles. N’ayant pas perdu
ses sens d’Ange, il pouvait même en avoir l’utilité à loisir quelquefois (du
genre écouter les filles chanter sous la douche), mais c’était rare…
Méfiant, il ne se retourna pas, et le bruit reprit de plus
belle, de plus en plus proche. Il porta la main à son épée pour avoir le temps
de dégainer si c’était un ennemi.
Une forme sombre atterrit sur ses épaules, et il s’écroula à
terre sous la lourdeur de la chose. Il se retrouva à mordre la poussière. Un
ennemi ?! Ici ?!
« C’est drôle de surprendre les gens de cette manière,
tu trouves pas, Link ? » fit une voix rigolarde et féminine, juste au
dessus de lui.
Une autre forme atterrit en face de lui, où plutôt de sa tête, vu qu’il était plaqué au sol par
une autre masse lourde, mais mince.
« Tu aurais pu attendre, Lucy, je n’ai même pas eu ma
part encore ! » fit la forme, plutôt masculine cette fois.
Des rires se firent entendre, puis celui qui semblait être
l’homme s’agenouilla en face de lui, et lui prit le menton entre son index et
son pouce, relevant sa tête vers lui.
Le physique de cet homme était un peu étrange. Visage
triangulaire, regard rouge et rusé et cheveux hérissés sur la tête. Il avait
l’expression d’un renard.
« Depuis le temps qu’on te cherchait. Tu t’imagines pas
combien tu nous en as donné, du fil à retordre ! On t’en veut un peu pour
ça, mon pote. »
Le visage de la jeune femme qui le retenait prisonnier
apparut à l’envers dans son champ de vision.
« Mais finalement, on t’a retrouvé, poursuivit-elle,
d’un ton mielleux, et on te remercie
bien gentiment de ne pas être allé plus loin.
-Il en a fallu du flair, pour retrouver ta trace, »
termina son voisin, en tapotant son nez.
La tête de Zélos tournait. Il ne savait plus où il en était.
Il tenta de se débattre. Mais la fille était forte. Elle continuait sa prise de
judo sans céder.
« Mais vous êtes qui… enfin ? » parvint-il à
demander.
Ses deux agresseurs rirent un bon coup avant de s’exclamer,
en parfaite synchronisation et à tue-tête :
« Commence déjà par dormir et on verra
après ! »
Il sentit quelque chose de piquant sur son bras et le
sommeil le prit brusquement, l’entraînant dans des abîmes si profonds qu’il ne
put pas résister et sombra.
Il se réveilla avec un violent mal de crâne. Sonné il se
leva et vit qu’il était dans une grotte. Comment avait-il atterri là ? Il
explora l’endroit, hébété. Où l’avait-on emmené ?
Instantanément les souvenirs lui revinrent. Alors ça c’était
la meilleure ! Lui, le grand, le splendide, le chevalier servant de ces
dames (enfin, bon) avait été kidnappé ? Quoique « kidnappé » eût
été un mot difficile à avaler.
Il bafouilla quelque chose qu’il ne comprit pas lui-même, et
se leva.
Une sorte d’objet tombant non identifié lui atterrit sur la
figure, et il se retrouva de nouveau à terre, encore plus K.O. que jamais.
Il entendit alors des éclats de voix, et envoya la sorte de
« truc » visqueux faire connaissance avec un mur, puis il se mit
debout et commença à crier :
« S’il s’agit d’une blague, messieurs OU mesdames, cela
ne me fait pas rire du tout ! »
Il y eut un silence, puis un bruit bref derrière lui. Il se
retourna et aperçut les deux personnes qui s’étaient jetées sur lui, côte à
côte, avec un air espiègle qui ne lui plût pas du tout.
« Barre le « mesdames », je suis seule et je
ne suis pas mariée, rétorqua la femme, une grande blonde costaude.
-Personnellement on aurait bien aimé que ça soit une farce,
mais on t’aurait pas emmené ici pour des histoires de gosses, fit l’homme à
tête de renard, le seul des deux dont il avait reconnu le visage. En tout cas,
content de voir que tu es enfin réveillé mon gars. Tu peux pas savoir comme tu
nous as fait poireauter pendant des heures à ronfler comme un… enfin
bref. »
Il s’approcha de Zélos pour lui poser une main sur l’épaule,
mais celui fit mine de se dérober à son contact.
« Ca n’explique pas la façon dont vous m’avez
attaqué ! Vous…
-Avouons qu’on aurait pu procéder de manière bien plus
douce, mais de toute façon ç’aurait été l’un ou l’autre on savait que tu allais
refuser. Et on n’avait pas vraiment le choix après tout…
-Pourquoi vous-en êtes vous pris à moi ? »
Un long silence répondit à sa question, méditatif, puis un
raclement de gorge et la voix de la femme qui s’éleva, grave mais
moqueuse :
-A l’origine on ne se serait pas intéressés à ta petite
personne, mais il a fallu qu’on se fasse embaucher par un type de ta
connaissance, selon nous, qui voudrait conclure un marché avec toi. On ne sait
pas encore dans quel but, mais notre mission est de t’amener à lui. »
L’ex-élu fronça les sourcils, et parut réfléchir.
« Aussi, continua l’homme, si tu refuses, nous n’aurons
aucune pitié. Ton rôle dans une histoire que nous ne comprenons pas, vois-tu,
semble tenir très à cœur à notre patron, si on peut dire que c’est notre chef.
-Et qui est-il, ce chef ? »
Un sourire malicieux apparut sur le visage de ses deux
interlocuteurs.
« Ce serait d’autant mieux que tu viennes avec nous. Tu
aimes les surprises, n’est-ce-pas ? »
Zélos ne dit rien, et il songea au danger que cela
représentait pour lui s’il suivait ces
deux étrangers. Puis il se dit qu’il verrait bien le moment venu. Il n’avait
pas prévu cette partie du voyage. Il devait avant tout retrouver Sheena. Et il devait faire vite. Puis, décision vite
prise, il décida de suivre ces deux-là. Si ça se trouvait, il n’en récolterait
que de meilleures informations.
« Bien, fit-il, finalement. Ma décision est prise.
-Alors ? demanda Link, sournois.
-Je vous suis, à la condition de connaître vos noms, et que
vous me dites ce que votre patron attend de moi. »
Le sourire des deux inconnus s’élargit.
« Nous pouvons te délivrer la réponse à une seule
question. La seconde, tu la sauras en temps voulu. »
Et, en parfait acteur de théâtre, il annonça, d’une voix
gutturale :
« Je suis Link, et je te présente…
-Lucinda, termina la jeune femme.
-Voilà, maintenant rejoins-nous. Nous avons un moyen de
transport tout particulier pour toi. »
Et Zélos, soucieux, suivit, le pas incertain, ses deux
ex-ravisseurs, en ayant une pensée pour ses compagnons, puis en songeant à ce
que l’avenir lui réservait, s’il arrivait à tenir la route jusqu’au bout.
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« Hé ! Elle est marrante ta bestiole ! »
En entendant ces mots, l’animal, une sorte de chat sauvage
aux oreilles tombantes de lapins, ronronna et se cala contre le coup de sa
nouvelle maîtresse.
Laya eut un petit sourire, qui se transforma en grimace lorsque
la longue queue noire de la « chose » se serra autour de son cou.
« Plus tu dis ça, plus elle ronronne, donc moins je
respire… Arrête de répéter ça s’il te plaît !
-Ah Ah ! »
Matthew fit un large sourire et frotta le sommet du
crâne de l’animal entre les deux oreilles.
« Qu’il est beau ! Et il a la classe avec son
petit truc blanc sur le front. Qu’est-ce que c’est ? »
Laya fronça le nez tandis que la bestiole se lovait un peu
plus sur sa poitrine.
« Elio et moi, nous n’avons pas eu le temps de bien regarder,
mais il a pensé qu’il s’agissait d’une pierre précieuse. Bizarre que ça se
trouve sur le front de cette bête. Je ne sais pas comment elle a reçu ça. En ce
moment on est en train de chercher.
-Quand est-ce que tu l’as trouvé ?
-Il y a deux jours. Le soir pour tout te dire.
-Hum… »
Les deux amis étaient tous les deux seuls sur le banc, en
cette fin d’après-midi. Le soleil déclinait sur l’horizon, et Laya racontait à
son compagnon comment elle avait rencontré le petit animal qui se nichait
contre elle au fur et à mesure qu’elle racontait son aventure.
****************
« J’ai senti qu’il y avait quelque chose, cachée dans
un fourré, » répondit Laya, à la question d’Elio.
Elle se leva, tout en douceur, tandis que son tuteur
fronçait les sourcils, comme il le faisait chaque fois que quelque chose le
tracassait.
« Qu’est-ce que cela peut-il bien être ? demanda
t-elle.
-Laisse-moi voir. »
Et il la laissa sur place, se dirigeant vers les buissons
qui bordaient la maison. Puis, après quelques minutes de recherche, il revint
bredouille.
« Il n’y a rien, tu as dû halluciner, lui fit-il
remarquer.
-Mais j’étais pourtant sûre d’avoir aperçu quelque chose,
juste ici… Tu dois me croir… »
Soudain, un buisson remua brusquement, et une chose toute
noire en surgit comme une ombre, avant d’atterrir sur le toit et de dégringoler
sur la façade. Les deux compagnons regardèrent ce spectacle avec stupéfaction,
puis la chose noire tomba comme une pierre, et atterrit sur la terrasse de la
maison, où ils étaient installés tous les deux.
D’abord stupéfaits, les deux compagnons virent une sorte de
chat noir aux yeux rouges et oreilles tombantes tituber sur ses quatre courtes
pattes. Puis elle poussa un couinement proche du miaulement et se mit en
position d’attaque.
Laya comprit immédiatement qu’elle allait bondir sur eux, et
elle se prépara à se défendre.
Mais la bestiole ne fit pas attention à elle. Son attention
se reportait à Elio, qui sembla soudain mal à l’aise. Et elle bondit…
La jeune femme se prépara à contrer l’attaque de la bête…
… lorsque celle-ci atterrit sur la tête de son soigneur et s’y accrocha tandis que celui-ci
se débattait pour la déloger. Mais elle tint bon.
Laya s’arrêta, stupéfaite. La bestiole s’était soudain accroupie et s’était penchée
pour lécher la figure du vieil homme. Celui-ci ne savait plus que faire. Il
était un peu perdu.
Et puis soudain, elle éclata de rire. Comme elle ne l’avait
jamais fait.
****************
« Et ensuite ?
-Quoi ensuite ?
-Qu’est-ce que vous avez fait ? »
Laya eut un sourire qui en disait long.
« Eh bien… pour commencer, après une bonne crise de fou
rire, nous nous sommes chargés de le détacher de la tête d’Elio et de l’emmener
dans la maison, pour nous charger de lui…
-Permets-moi de t’interrompre… C’est un mâle ou une
femelle ?
-Ah ça… Nous n’avons pas encore déterminé… Mais Elio dit
qu’il se chargera de connaître le sexe de cet animal. »
Matthew fut pris d’un petit rire qui réussit à faire tirer
un sourire en coin à Laya.
« Ah… les joies de l’adolescence…
-Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
-Oh, c’est juste comme ça… »
Le jeune garçon fronça les sourcils, puis il tendit ses
jambes pour s’étirer.
-Tu lui as trouvé un nom ?
-Pas encore… »
Sa bouche trembla un peu.
« Il faut que j’y réfléchisse. »
Puis elle sauta de leur banc et observa le crépuscule, au
loin, qui disparaissait lentement.
« Il faudrait rentrer, tu ne crois pas ?
-Peut-être… »
Elle se tourna vers lui.
« Hum…
-Ah… euh, je te suis. »
Et il sauta du banc à son tour et atterrit dans une flaque
de boue, ce qui le fit rire, puis il sautilla à la suite de la jeune femme,
heureux d’avoir passé une aussi belle journée.
Mais les deux compagnons avaient oublié un détail. Une
anomalie se détachait dans le cadre de cette belle journée ensoleillée, qui se
changeait peu à peu en décor nocturne.
La flaque d’eau boueuse à terre, qui disparaissait lentement
mais sûrement…
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Emi et Karim avaient monté un campement pour la nuit, et se
préparaient à se confier les tâches de la nuit. A commencer par les tours de
garde.
La nuit était aussi fraîche que les autres sur le désert de
Triet, et Emi fit mine de grelotter et de se plaindre d’une voix
geignarde :
« C’est vraiment stupide de dormir en plein milieu d’un
trou paumé ! On aura le temps d’attraper la crève avant demain si ça
continue !
-Commence déjà par faire du sport, au lieu de te
plaindre, » lança Karim.
Elle fusilla le jeune homme du regard. Bien qu’ils fassent
équipe, les deux compagnons n’étaient pas faits pour s’entendre. Karim
n’arrêtait pas de la vanner à chaque fois qu’elle faisait une réflexion, et il
ne manquait pas non plus de lui clouer le bec lorsqu’elle voulait dire quelque
chose (c’est ce qu’on appelle du « cassage » très chère^^). Aussi lui
faisait-elle toujours la tête.
Elle n’avait pas été très enchantée lorsque les deux chefs
du groupe, Link et Bastian, avaient soigneusement décidé de les caser tous les
deux ensemble. Elle aurait encore préféré rester dans la base Renégate à
supporter les sarcasmes du bleuet qui leur servait jusque là de
« soi-disant » chef.
Mais voilà, le sort en avait décidé ainsi, et maintenant
elle était obligée de se coltiner ce type. Est-ce que le monde entier lui en
voulait à ce point ? Elle se le demandait.
« Je fais le premier tour de garde, tu prendras le
temps de dormir, ensuite on échange, compris ?
-Et pourquoi ne le ferais-je pas en premier ce
tour ? »
Le jeune homme eut un sourire sarcastique.
« Parce que les gamines comme toi ont plus de chances
de s’endormir à la première minute. C’est pourquoi tu dois dormir
d’abord. »
Il rata de peu un caillou qui lui frôla le visage. Et il
répéta, amusé :
« Ouh là là, mademoiselle n’est pas contente !
A-t-elle besoin de sa poupée pour se consoler ?
Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh… ! »
Le dernier sifflement qu’il avait poussé ne fût pas dû au
fait qu’il aimait taquiner l’adolescente, mais au deuxième caillou, de la
taille de son poing, qu’elle venait de lui balancer et qui avait heurté sa
tempe. Et c’était qu’elle avait bien visé la gamine !
Il se frotta un moment la tête, puis il soupira :
« D’accord… Tu le fais ce tour de garde… Mais ne viens
pas te plaindre que le sommeil a été plus fort que toi…
-C’est ça, rétorqua t-elle, avec un rictus sardonique, et on
verra bien lequel des deux est le plus efficace dans ce domaine.
-Pour toi c’est perdu d’avance, stupide paresseux… »
Ils se fusillèrent du regard, se lançant chacun un défi, et
Karim se coucha, tandis que la jeune fille s’asseyait sur un rocher, prête à
tout pour déraisonner son compagnon de voyage.
« Ah elle nous donne bien des complications cette
fille. Col… Mol… Pol… Enfin qu’importe. J’espère qu’on va la retrouver vite fa it. Il faut vraiment qu’ils nous fassent
mener la vie dure ces « Reflets ». Franchement… »
Elle continua de grommeler dans la nuit.
Karim, allongé dans sa couchette, ne dormait pas encore. Il
guettait au contraire combien de temps tiendrait Emi. La jeune fille avait le
dos tourné, et marmonnait la Déesse savait quoi.
Pour sa part le jeune homme n’était pas très croyant, mais
rien ne l’empêchait d’utiliser cette expression de temps en temps, à son plus
grand plaisir.
Il regarda la jeune fille sous tous les angles. Elle avait
beau aller jusqu’à le détester, du moins le pensait-il, lui tout ce qu’il
faisait c’était l’embêter, pour son plus grand bonheur. En fait, il l’aimait
beaucoup, cette fille, et c’était même lui qui était allé jusqu’à demander à
l’avoir dans son groupe, pour « s’assurer qu’elle ne fasse pas de
bêtises » avait-il assuré.
Bien qu’elle ne soit âgée que de quinze ans, la jeune fille
avait déjà beaucoup d’expérience dans le groupe. Elle l’avait inclus alors
qu’elle n’avait que dix ans et même avant elle était douée pour le combat.
Tandis que lui ne l’avait rejoint que beaucoup plus tard, alors qu’il faisait
partie d’un gang des rues d’Asgard. Il devait infiltrer le groupe et rapporter
ce qu’il avait vu à ses camarades. Mais il avait été pris au dernier moment et
pourtant, le chef du groupe de l’époque, Tigre qu’il se faisait appeler, avait
décidé de le garder. Incrédule au début, le jeune bandit avait eu du mal à
rentrer dans la bande, et comme par hasard c’était Emi qui l’avait aidé dans
cette confrontation. Et maintenant, il était membre à part entière du groupe.
Quant à ses amis d’avant, qu’il avait abandonné à son grand dépit, il ne les
avait pas revus, et il avait même fini par les oublier. C’est à peine q’il se
souvenait de leurs noms ou de leurs visages.
Tiens, voilà qu’il se surprenait à penser à eux. Il gigota
dans sa couche et passa à autre chose.
Emi, il se souvenait, était à l’époque âgée de seulement
douze ans et connaissait déjà l’art du combat et des arts martiaux. A première
vue on se doutait bien que cette fillette parmi d’autres n’avait pas eu une
enfance normale.
Ses parents, dont elle ne se rappelait plus, l’avaient
abandonné à Izoold, le village des pêcheurs. Elle y avait vécu en tant que
coureuse des rues et mendiante. Et puis, un jour, accusée d’un vol à l’étalage,
elle avait été expédiée à Palmacosta où on l’avait jeté dans les geôles du
sous-sol de la maison du gouverneur-général. Par un moyen qu’elle n’avait pas
voulu dévoiler elle avait réussi à s’enfuir, et c’était à cette époque là
qu’elle avait rencontré Link et sa bande. Evidemment, Tigre, le chef de
l’époque, l’avait mise sous sa protection, et elle avait vécu chez sa nouvelle
famille jusqu’à maintenant.
Elle avait toujours été un peu garçon manqué, mais on ne le
lui reprochait pas ses manières.
Jusqu’à la mort de Tigre… Là, tout avait changé dans leur
manière de vivre. Link, à cette époque lieutenant du chef, avait pris sa place
et avait commencé à vendre leurs services à des organisations très louches. Non
que Karim lui reprochait sa manière de gouverner et de décider des choses par
lui-même, mais avant, ils avaient été toujours indépendants. Ce changement
subit dans leur charte quotidienne les avait un peu marqués, mais ils avaient
fini par s’en accommoder.
Tigre était mort dans la grande catastrophe de Palmacosta,
lorsque cet arbre géant fou avait tout détruit sur son passage. Pour on ne sait
quelle raison, il était parti pour « une affaire importante », et
quelques jours, c’était arrivé…
Après une semaine de deuil, Link avait repris les choses en
main, et ils étaient repartis pour une nouvelle vie…
Au fur et à mesure qu’il remettait sur le plateau tous ces
souvenirs, Karim sentit ses paupières se fermer et il sombra petit à petit dans
le sommeil, jusqu’à dormir profondément.
Emi entendit la respiration de son compagnon se réguler au
fur et à mesure, et elle sourit. Finalement, il s’était abandonné aux songes.
Il ne se réveillerait pas avant l’aube, en tout cas…
Elle le voyait d’ici, à lui crier dessus pour ne pas l’avoir
réveillé. Elle s’en régalait d’avance.
Soudain, le vent autour d’elle se froissa. Etonnée, elle mit
son odorat en action et renifla l’air. Il y avait une odeur, là… Et elle
prenait une direction précise.
Elle regarda quel chemin suivait l’odeur, qui était à coup
sûr d’origine humaine. Et son visage s’éclaira.
Presque à regret, elle quitta son rocher et parvint à tâtons
jusqu’à Karim, puis le secoua. Il se réveilla, et aussitôt une grimace moqueuse
se dessina sur son visage.
« Déjà fini le tour de garde ma puce ? T’as fait
vite…
-Tu te trompes mon cher. En fait j’ai découvert une piste
intéressante, direction le Nord-Ouest. Rassemble tes bagages et fais confiance
à mon flair. »
Dépité d’avoir quasiment perdu son pari, il se leva, prit
toutes leurs affaires et les rassembla sur son dos, et il lança un sourire à
Emi, qui pour une fois le lui rendit.
« Bon alors, ne traînons pas, où les traces si
précieuses que tu as détecté vont s’effacer…
-Dans ce cas grouille-toi. »
Et elle se mit à courir. Il la rattrapa peu après et ils
allèrent, très sûrs d’eux, direction la ville de Triet, car c’était là qu’ils
allaient à coup sûr trouver leur bonheur.
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Conversation entre les personnages :
Ali: Et voilà,
encore une fois chapitre bouclé !
Génis : Hem,
où est passée la voix off ?
Zélos : et
c’est qui celle-là ?
Colette :
Attends, ne me dis pas que c’est…
Ali : Oh
mince… *part se cacher*
Lloyd : Non
mais c’est trop tard on t’a reconnu là.
Ali : Et
mince… *réapparaît*
Colette :
Enfin un mystère résolu ! Le visage de l’auteur nous a été enfin
révélé ! *lève le poing vers le ciel
en signe de victoire*
Ali : Oui
bon… Comment vous l’avez trouvé ce chapitre ?
*silence pendant un
moment*
Colette*soudain* : Super !
Génis : Très
bien. Sans plus.
Zélos : Pas
trop mal…
Lloyd :
Mouais bof… *il dit ça parce qu’il aime
pas lire*
Akim *entre* : Complètement raté !
Pourquoi je suis pas là-dedans d’abord ?
Yuan *entre à la suite d’Akim* : J’ai
insisté pour qu’il reste dans sa loge. Il est têtu, désolé…
Génis :
Tiens il entre enfin lui (il parle d’Akim)? Depuis le temps…
Colette*lève de nouveau le poing vers le
ciel* : ça fait deux nouvelles arrivées dans cette édition de la
conversation !
Akim : Et
alors, pourquoi je suis pas présent dans ce chapitre ?!
Ali*soupire* : parce qu’il fallait
bien laisser la place pour évoquer les autres personnages aussi…
*Link et sa bande font
le V de la victoire aux lecteurs*
Akim: Je m’en fous ! Est-ce que
j’apparais au moins dans le prochain chapitre ?
Ali: Hum…
Laisse-moi le temps de réfléchir.
Akim :
Grmbll… *s’en va casser des meubles et
autres trucs de valeur et fragiles*
Yuan : Hé,
attention !
Lloyd : tu
joues le rôle de la maquilleuse maintenant Yuan ?
Yuan :
Qu’est-ce qui te fait dire ça sale mioche ?
Ali : On t’a
barbouillé le visage de peinture à l’huile pendant ton sommeil…
Génis :
Verte.
Yuan*se regarde dans un miroir qu’Akim n’a pas
encore cassé* : Ah… Ah ça, nan c’est un masque pour raffermir la peau
et la rendre plus belle. C’est pour plaire un peu plus aux filles dans ce
chapitre *joue les beaux gosses en
s’imaginant toutes les filles qui ramperaient à ses pieds*
Zélos :
Hé ! C’est moi le grand dragueur du jeu normalement !
Lloyd :
C’est pas pour les vieilles ton truc là ?
*on entend un SBAF
retentissant dans toute la pièce*
Yuan : Fils
d’abruti !
Lloyd :
N’insulte pas Kratos !
Yuan : Euh…
Face de chaussette alors !
Ali : Bon
bah on a terminé ! Allez au prochain chapitre !
*musique de générique
de fin.*
Génis : Mais
n’importe quoi c’est la musique de MacGyver ça !
Zack Wilder longea les quais en soupirant en continu. Il
traînait là depuis des heures. Son supérieur lui avait donné l’ordre de
surveiller les environs, pour éviter à des curieux de pointer le bout de leur
nez. Pourtant, il n’y avait personne à cette heure de la journée. Les gens
étaient trop occupés à rester cloîtrés dans leurs maisons. Cela facilitait les
choses au gouvernement. Du coup, Zack se sentait un peu inutile dans toute cette affaire. Lui, ce qu’il aurait
voulu, c’était se retrouver dans les premières loges pour voir débarquer ces
fameux soldats japonais. Après tout, il avait joué des bras et des jambes pour
faire partie de la patrouille qui les recevraient. Il avait obtenu une réponse
affirmative à se demande, mais c’était seulement pour se retrouver à
l’arrière-garde. Ce n’était pas une place très convoitée…
Mais bon, c’était cela ou ne pas venir du tout. Et puis,
c’était aussi l’occasion de voir son chef en personne.
Le port était en effervescence. Bien qu’il y ait eu quelques
problèmes, les alliés étaient finalement arrivés à destination, tous sains et
saufs. Effectivement, ils avaient rencontré pas mal de tempêtes lors de leur
voyage en mer. Un vent contraire les avait détournés de leur but et ils
s’étaient retrouvés en pleine mer méditerranée. Des feux de détresse envoyés
par le capitaine du bateau avaient aussitôt arrangé les choses : la
République Italienne avaient été alertés
et ils avaient été invités à accoster dans un port de leur pays. Tout de suite
après, un train les avait amené en Allemagne, en passant par l’Autriche, puis
ils avaient traversé le Sud du pays et étaient finalement arrivés comme prévu à
Hambourg, à la seule différence que ce n’était plus en bateau. Mais bon, le
résultat était le même : tout était bien qui finissait bien.
Personne à arrêter. Cela commençait à devenir ennuyeux…
L’homme bailla, puis regarda autour de lui. Il y avait bien
quelques officiers qui couraient çà et là pour préparer l’arrivée de leurs
coéquipiers, mais à part ça, tout était silencieux. L’entrée du port était
vide…
Zack exécuta un pas en arrière, en direction des quais. Même
s’il désertait son poste quelques minutes, son supérieur n’en saurait rien. Et
puisqu’il n’y avait personne…
Zack quitta sa place et courut derrière des caisses, le
temps que deux officiers passent, puis repartit sur la pointe des pieds. Enfin,
le quai principal était en vue… Et on pouvait dire qu’il y en avait, du monde.
A vous en boucher la vue. Le jeune gardien ne voyait plus rien. Et pourtant,
les fourgons étaient là, et les soldats aussi, en chair et en os. Ils
s’adressaient des poignées de mains et prêtaient l’accolade de temps à autre. A
ce moment là, Zack souhaitait presque être à la place des soldats en premières
loges.
Il examina les visages des étrangers un moment. Leur teint
était assez blafard, et leurs yeux tirés, normal pour des japonais. Vêtus de
leur uniforme local, qui symbolisait leur pays du Soleil Levant, il restaient
fiers malgré tout, prêts à défendre la gloire de leur patrie.
Enfin, Zack décida de regagner sa place. Il avait déserté
son poste un peu trop longtemps maintenant. Il fallait vite la regagner s’il ne
voulait pas que son absence soit remarquée et que son sergent ne lui remonte
les bretelles.
Il s’arrêta de nouveau devant des caisses qu’on avait
amassées et qui provenait des bagages des japonais. Certaines de ces caisses
contenaient les vivres qui avaient servi pendant le voyage, d’autres des draps
et des matières textiles, et d’autres encore des explosifs…
Il se cacha encore derrière lorsqu’un soldat passa devant
lui. Au bout d’un moment il pensa qu’il devait sortir et il se releva… pour
tomber nez à nez avec un patrouilleur.
Celui-ci resta bouche bée, et Zack devina qu’il était simple
soldat, comme lui, et qu’il avait à peu près son âge. Il profita de cet
avantage pour lui plaquer une main sur la bouche et lui dire :
« N’alerte pas les supérieurs sur ma présence ici,
d’accord ? Je rejoins mon poste. »
Et il s’esquiva, ne laissant pas le temps à son camarade de
répondre.
Un peu plus tard, il regagna sa place. Il était temps. Un
peu plus et sa présence dans un lieu où il ne devrait pas être était signalée.
Il fit mine de patrouiller comme s’il avait toujours été
ici. Des hommes passèrent devant lui en transportant des caisses visiblement
lourdes. Et puis bien sûr, aucun civile ne venait pointer son nez.
Un officier lui fit un signe de la main qui l’invitait à
venir près de lui. Zack s’approcha et reçut l’ordre de garder les caisses en
attendant que le soldat aille donner des ordres ailleurs.
Certaines caisses contenaient des explosifs, d’autres encore
des matières textiles.
Depuis près de deux ans, le Japon entretenait une relation
qui tenait la route avec l’Allemagne, aussi bien commerciale qu’amicale. En
échange de soldats, le pays germanique envoyait des produits fabriqués dans la
patrie, et vice versa.
Il resta debout en regardant à droite et à gauche comme tout
garde expérimenté. Cela ne faisait que trois années qu’il avait intégré l’armée
et côtoyé des supérieurs aussi irascibles les uns que les autres. Certains lui
avaient même dit qu’il ne valait pas un clou, mais il avait tenu bon, et avait
su leur tenir tête. Mais ils ne le portaient pas toujours dans leur cœur.
Soudain il entendit un bruit, comme un poing frapperait
contre du bois. Etonné, il se tourna vers les caisses, car le bruit semblait
venir de là. Un silence, il crut avoir rêvé, mais bientôt le bruit reprit,
insistant. Le jeune soldat regarda tour à tour les caisses, cherchant laquelle
faisait autant de bruit. Il l’aperçut. La boîte bougeait toute seule, comme si
quelque chose essayait d’en sortir.
Ou quelqu’un…
Méfiant, il s’approcha, évitant les caisses contenant les
explosifs, et s’approcha de l’objet de son intérêt.
Il s’accroupit pour l’examiner. Le bruit était de plus en
plus fort, comme si la chose voulait absolument sortir.
Il décida d’ouvrir d’abord la caisse avant de sonner
l’alerte, au cas où…
Il retint son souffle. Il n’y avait personne dans les parages.
Il ouvrit alors la boîte.
Une chose noire en jaillit à l’instant même où il
entrebâillait le battant, et il se retrouva propulsé vers l’arrière.
Il atterrit un mètre plus loin, sonné et surpris. Il se
cogna la tête par la même occasion et il s’égratigna le bras en traînant contre
le sol dur.
Il resta là un moment, trop sonné pour donner l’alerte. Il y
avait quelque chose qui le bloquait. C’était lourd et… visqueux.
Il ouvrit les yeux, et son regard croisa celui, terrifié,
d’une créature des plus sales. Les cheveux lui tombant sur le visage et le
visage couvert de crasse, elle semblait presque perdue.
La première question qui passa dans la tête de Zack
fut : que faisait-elle ici ?
Ses yeux bridés, bien qu’écarquillés, sa peau blanche, bien
que crasseuse, et ses cheveux noirs ne laissaient aucun doute sur ses origines.
Elle était japonaise, où du moins elle en était originaire. Mais que faisait-elle
dans cette boîte ? Avait-elle… Zack secoua la tête. C’était complètement
stupide, mais quand même…
Ils s’examinèrent un moment, l’un au dessus de l’autre, puis
le jeune homme se leva brutalement, bousculant par la même occasion la jeune
femme à terre.
« Mais qui es-tu et que fais-tu ici ? » lui
cria t-il dessus.
La jeune fille, terrifiée, ne répondit rien, puis elle
ouvrit la bouche et elle éclata en sanglots.
Là, Zack ne savait plus que faire. Voir des femmes pleurer,
il n’avait pas l’habitude. La seule fois où il en avait vu une, c’était lors
d’une dispute entre ses parents, il y a longtemps… Mais il n’était pas temps
d’exposer les détails de sa jeunesse. Il se baissa à la hauteur de la pauvre
créature et chuchota :
« Eh oh, ne pleure pas comme ça ! Si tu me dis ce
que tu fais ici et comment tu as atterri là, je ne signalerai pas ta présence à
mes congénères. »
A ces mots, la fille pâlit sous sa saleté. L’évocation des
autres soldats devait lui faire peur.
Elle ouvrit la bouche et siffla quelque chose de presque
inaudible :
« Oui, s’il vous plaît, appelez-les, faites n’importe
quoi mais je veux rentrer chez moi… »
Son dernier mot fut ponctué d’un sanglot. Zack n’avait pas
bien entendu la phrase prononcée et il décida de ne pas en tenir compte. Il
tenta alors de la relever tant bien que mal. Ce n’était pas simple, elle était
sale et repoussante. Elle sentait l’eau de cale et la sueur. Et elle arrivait à
peine à se tenir debout.
Soudain, une voix retentit :
« Ca va, soldat Zack ? Un problème ? »
Zack jura. C’était le type qui l’avait surpris tout à
l’heure. Luke, qu’il s’appelait.
Il s’empressa de précipiter la femme, étonnée, dans la
caisse et de refermer le couvercle brutalement. C’est ce moment que choisit
Luke pour intervenir.
« Alors, on ne s’est pas fait remonter ses bretelles ou
bien le sergent a décidé de te coller là ? »
Il vit la tête que faisait son camarade. Un mélange de
soulagement et d’étonnement.
« Et bien, tu en fais une tête. Tu as vu un
fantôme ? »
Il ne croit pas
si bien dire, pensa Zack.
Un silence s’ensuivit, coupé par un petit coup donné dans le
bois de la caisse.
Non, pas
maintenant… supplia le soldat.
Heureusement, Luke n’entendit rien. Il continuait son
babillage :
« Si cela t’ennuie que je sois là, tu peux toujours me
dire de m’en aller… »
Ouais c’est ça
barre toi ! aurait voulu lui lancer Zack.
Mais il ne le dit pas.
« Excuse-moi, j’avais juste une petite envie de…
-d’aller voir nos chers compatriotes. Ne t’en fais pas,
j’avais eu la même idée…
-Cela veut dire que… demanda le jeune homme, surpris.
-Eh bien que j’avais envie d’aller voir ça de plus près moi
aussi. A la seule différence que je n’ai pas déserté mon poste, moi, puisque
j’ai obtenu le poste de patrouilleur. »
« Ah ok … »pensa Zack.
« Et pourquoi tu es assis par terre, d’abord ? Tu
as envie de faire bronzette ? »
Luke rit de sa petite blague pendant que son camarade se
relevait, sa main appuyée sur la caisse où il avait enfermé la jeune femme dans
l’urgence. Il devait s’assurer qu’elle ne surgirait pas en plein milieu de leur
conversation. Elle semblait d’ailleurs avoir compris, car elle ne se
manifestait plus.
« Et pourquoi ne rejoins-tu pas ton propre poste en
attendant, soldat Luke ? dit Zack. Si les supérieurs te voyaient en train
de faire la conversation, tu passerais un mauvais quart d’heure… »
Il se hâta de plaisanter :
« Tiens, d’ailleurs, il y a un type qui veut entrer
sans se faire voir là-bas… »
Luke se retourna soudain, à la plus grande hilarité du jeune
homme. Il se retourna vers lui :
« Ah, ah, c’est très drôle. Mais il est vrai que tu as
raison. J’y vais fissa !
-Ouais, c’est ça, » dit son camarade, en lui adressant
un sourire des plus goguenards.
Le soldat s’éloigna, et lorsqu’il fut hors de vue, Zack
poussa un soupir et rouvrit le couvercle de la boîte. La jeune fille en sortit,
essoufflée.
Ils se regardèrent un moment, elle, agenouillée et couverte
de crasse, lui, debout et en uniforme de soldat. Il plongea dans le regard
exorbité de la jeune femme.
Elle était maigre et chétive, ses yeux lui mangeaient la
moitié du visage, elle avait le teint gris et blafard, et ses cheveux étaient
gras et ne semblaient pas avoir connu de rinçage depuis pas mal de temps.
Soudain, la vérité sauta aux yeux du jeune homme. Et si…
avait-elle accompagné clandestinement l’élite envoyée du Japon jusqu’ici ?
Non… si vraiment elle l’avait fait, elle serait morte depuis longtemps…
Mais il arrivait que l’on s’en sorte au moyen
d’approvisionnement. Elle devait avoir survécu grâce à ça. Tant mieux pour
elle…
Mais la question était : qu’allait-il faire
d’elle ? Fallait-il signaler sa présence aux supérieurs ? Ou bien… Il
écarquilla les yeux à la pensée furtive qui traversa son esprit. Non, sûrement
pas… l’héberger clandestinement chez lui ? Hors de question ! Il
était un soldat, il ne devait rien cacher à ses généraux.
Mais en même temps, devait-il tout dire à n’importe
qui ? Après tout, ils pourraient
bien vouloir l’exécuter ! A moins qu’ils ne la renvoient dans son pays
d’origine, ce qui serait peut-être bien pour elle…
Il s’agenouilla près d’elle et lui dit :
«Je me demande ce que je peux faire de toi… »
Soudain, il réentendit du bruit qui se rapprochait. Il se
retourna, et vit les patrouilleurs et son sergent qui se dirigeaient vers les
caisses.
« Merde. » se jura t-il, pour lui-même…
Il se retourna vers la jeune fille, mais celle-ci,
comprenant qu’il y avait danger, s’enfermait déjà dans la caisse.
« Super ! » sourit-il.
Il se releva et se tint au garde-à-vous.
Il se tint en rang avec ses camarades et attendit les ordres
de son supérieur. Celui-ci expliqua les consignes. D’abord, il fallait laisser le temps aux
soldats alliés de s’habituer au décalage horaire, ensuite, pour leur faciliter
leur venue, il fallait transporter leurs bagages, et les caisses
ci-présentes. Zack et d’autres soldats
furent désignés pour transporter les caisses. Ensuite, sous l’œil du sergent,
ils se mirent au travail. Le jeune homme s’arrangea pour s’attribuer la caisse
où se cachait la jeune femme. Il fallait la mettre en sécurité le plus vite
possible, et ensuite remettre le carton avec les autres comme si de rien
n’était. Imaginé ainsi, cela paraissait simple, mais la réalité l’était moins.
Déjà, pour commencer, la caisse était trop lourde. En plus de son occupante, il
devait y avoir autre chose là-dedans. Un de ses camarades lui proposa de
l’aider. Il refusa poliment. Il avait suffisamment de force pour transporter un
bloc, aussi lourd soit-il.
On emmena les caisses dans un fourgon, où on les enferma.
Ensuite, Zack se porta volontaire pour conduire la camionnette militaire en
compagnie d’un autre jeune homme, un peu plus jeune que lui, vingt ans à tout
péter ( ; p).
Sur la route qui menait à la prochaine ville après Hambourg,
le jeune homme se tracassa. D’accord c’était bien de vouloir aider une fille,
mais qu’allait-elle devenir par la suite ? Il ne la connaissait même pas,
et il était pour elle un parfait inconnu. Et si c’était une espionne ?
Peut-être pas, elle n’avait pas vraiment le profil. Mais en
même temps, il ne fallait pas se fier aux apparences, c’était bien connu.
Ils arrivèrent dans la petite bourgade voisine de la grande
ville portuaire. Le camarade de Zack qui jusque là n’avait pas parlé sortit de
la camionnette et ouvrit le coffre, où s’entassaient les caisses. Il désigna
l’entrepôt du doigt et souleva un des cartons. Le jeune soldat fit de même.
La caisse de la vagabonde était au fond, et Zack ne tarda
pas à la récupérer. Il attendit que son camarade quitte l’entrepôt et y entra à
son tour. Une fois à l’abri des regards, il entrebâilla le couvercle de la
boîte et chuchota :
« Ne sortez pas tant que vous ne serez pas dans un lieu
sûr. Vous êtes en territoire ennemi, et le moindre coup d’œil jeté dehors vous
coûtera sûrement très cher. »
Il ne reçut pas de réponse, et il referma le couvercle. Ensuite,
il entreposa la caisse avec les autres et rejoignit son camarade. Il était
temps de rejoindre les autres et de fêter l’arrivée de leurs alliés, ou alors
tout simplement d’aller dormir !
Zack préférait opter pour le sommeil. Il était dit que
souvent, la nuit porte conseil. Peut-être lui dirait-elle la marche à suivre
avec cette fille ?
Il la plaignit en silence (la jeune fille, pas la
nuit !). Elle allait passer la nuit dans un entrepôt, enfermée dans une
caisse inconfortable et trop petite pour elle, tellement qu’elle était obligée
de se recroqueviller sur elle-même.
« Mais demain, je veillerais à trouver une solution
pour elle, »pensa le jeune soldat.
Et déjà, la meilleure chose de faite pour elle, ce serait un
bon bain…
Zack poussa un soupir. Décidément, elles lui tombaient
toutes dans les bras. Il parlait des femmes, bien sûr. Jeunes ou vieilles,
riches ou pauvresses. Et on dirait qu’il n’avait jamais le choix avec elles…
Tant pis.
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Deux mois s’étaient écoulés depuis que Génis et Raine
étaient revenus bredouille au village d’Isélia. Deux mois durant lesquels
l’inquiétude s’était propagée. Deux mois pendant lesquels Colette avait préparé
son pèlerinage, et Lloyd son anniversaire.
La jeune ex-élue avait quitté le village avec sa grand-mère
le mois dernier. Personne, à part Génis, Raine, quelques autres demi-elfes et
eux étaient au courant pour le problème de mana anormal réuni dans l’air. Le jour
de son dix-huitième printemps, Lloyd avait soufflé ses bougies devant seulement
quelques personnes : Dirk, Génis, sa sœur, Préséa et Régal qui avaient
accepté de venir de bon cœur. Quant aux autres, Colette était partie, Sheena
avait disparu et Zélos n’avait plus redonné signe de vie depuis la dernière
fois à Triet. Et Kratos… Il n’était plus là pour lui, maintenant. Ils ne
pouvaient plus que se regarder à travers le ciel, désormais… sans se voir.
Des cris et des chants se firent entendre de la cabane du
nain Dirk, et des ovations par la suite.
Les bougies désormais fumantes du gâteau d’anniversaire de
Lloyd se dressaient fièrement au centre de la petite table qui servait
d’habitude de support pour forger les armes de Dirk.
Le gâteau avait magnifiquement été préparé et décoré par
Génis, aidé par Raine qui avait proposé fièrement sa participation (entre nous,
on peut imaginer qu’elle n’a rien fait hein, surtout si le gâteau est
prétendument délicieux, comme il est dit dans le texte !^^). Avec le
temps, elle avait pris des cours de cuisine et s’était beaucoup améliorée (ah !^^).
Ses plats étaient meilleurs, quoi qu’un peu trop salés pour certains d’entre
eux.
Enfin, au lieu de parler cuisine, revenir à
l’essentiel : les chants de bon anniversaire cessèrent lorsque Lloyd
ouvrit ses cadeaux. Le premier était celui de Génis. Il s’agissait en fait de
bracelets, que le jeune garçon qualifiait « de liens ». Il y en avait
huit, un pour chaque membre du groupe. L’un d’eux était pour Lloyd, les autres
étaient attribués aux camarades. Il s’agissait en fait surtout d’un cadeau de
groupe.
« Ces bracelets nous permettent de rester en contact
malgré la distance. Ainsi, lorsqu’on voudra se communiquer des informations
utiles, nous pourrons le faire par l’intermédiaire de ces bracelets. Pratique
non ? »
Le demi-elfe était tout fier de sa surprise.
« Et ils viennent d’où ? » demanda son ami,
curieux.
Génis sifflota en agitant l’index.
« Il ne faut jamais demander la provenance ou le prix
d’un cadeau, Lloyd. A l’avenir, tu t’en souviendras. »
Le jeune homme baissa la tête, un peu honteux, à la grande
hilarité de tous les invités.
Le second cadeau était de Raine. A la grande surprise du
jeune adulte qu’il était devenu désormais, qui croyait qu’il allait sûrement
recevoir des manuels de vacances de maths, il s’agissait en fait… d’un livre de
mythologie, de la guerre de Kharlan jusqu’aux légendes les moins connues.
« Bon, pensa Lloyd, elle a sûrement déniché ça chez un
antiquaire, mais du moment que ce n’est pas ce que je redoutais… »
Il remercia chaleureusement son professeur préféré
(Lloyd : hé ! Moi : Bah
quoi ? XD), et passa au cadeau suivant, celui de Préséa.
Enfin, quand tous les cadeaux furent ouverts, on put
examiner celui de Colette. Lloyd le gardait toujours attaché à son poignet
gauche, à l’emplacement précis de son exphère.
Génis lui fit remarquer qu’il allait le froisser s’il
continuait ainsi et détacha le ruban mauve. Les grelots tintèrent, produisant
un son cristallin. Le demi-elfe l’étudia un instant et secoua encore les
grelots. Le même son se produisit.
« C’est dommage qu’il ne vente presque jamais ici,
soupira t-il.
-Que veux-tu dire ? demanda son ami.
-J’ai lu quelque part que ces bijoux étaient assez rares et
qu’on ne les trouvait qu’à Asgard, dans une petite boutique gérée par une
famille d’apparence modeste. Leurs objets se vendent chers, et personne ne
rentrent jamais chez eux, car ils sont trop pauvres pour acheter des bibelots
qui coûtent les yeux de la tête. Mais ils sont incroyablement riches,
paraît-il, depuis la réunification des deux mondes, car les nobles de Meltokio
viennent en masse dans la cité du vent, qui est très touristique…
-Oui, bon, maintenant viens-en au fait, s’impatienta le
jeune homme.
-…Il paraît que les jours de grand vent, quand on fait
tinter ces grelots, ils produisent une mélodie douce et très belle à entendre.
C’est pour ça qu’on les fabrique à Asgard. Colette a vraiment eu une idée très
originale, en t’offrant ceci. C’est un porte-bonheur. »
Lloyd regarda le tissu. Colette avait donc poussé son
affection jusque là, pour lui offrir ça ! Mais comment avait-elle pu se
procurer quelque chose d’aussi difficile à avoir ?
Il eut soudain un sourire subit. Mais évidemment, considérée
en tant qu’Elue de la Régénération, Colette n’avait eu aucun mal à s’attirer
les faveurs des vendeurs.
Puis il rougit. En même temps, ce n’était pas bien de
vouloir connaître la provenance des cadeaux, Génis le lui avait dit.
Le jeune garçon lui lança un regard malicieux.
« Il paraît que c’est un cadeau très recherché à offrir
à son amoureux le jour d’une Saint-Valentin… »
Lloyd rougit jusqu’aux oreilles, tandis que les rires de ses
camarades se faisaient entendre.
Le gâteau fut ingurgité en un rien de temps, et les amis se
rendirent dehors, où ils retrouvèrent Noïshe. Le ciel était bleu, et les effets
de la condensation de mana ne se faisaient pas trop ressentir. Mais il fallait
rester prudent.
Le soir arriva vite, et, l’un après l’autre, les invités
s’en allèrent. Régal d’abord, car il avait sa société à gérer, et beaucoup de
travail. Il dit avoir été heureux de partager cette journée avec le jeune
homme. Raine ensuite, car elle avait des choses à faire. Elle autorisa Génis à
rester encore un peu, au grand bonheur de celui-ci. Préséa parla un moment avec
les deux amis, un sourire charmant sur ses lèvres, ce qui avait le don de faire
fondre Génis, qui rougissait de temps en temps. Elle avait des choses à leur
dire, à propos de son malaise passager à Ozette. Mais elle préféra taire ce
détail. Elle leur confia juste que les travaux de reconstruction avançaient
bien, et que bientôt la ville en ruine ne serait plus qu’un souvenir.
Puis elle s’en alla, promettant de donner de ses nouvelles
dès que possible.
Il ne resta que Génis, qui partit s’asseoir sur le petit
banc en bois de la maison de Dirk, où de là, on pouvait apercevoir le couchant.
Une lueur passa dans son regard.
Dirk repartit travailler, et Lloyd rejoignit son ami.
« Qu’est-ce que tu as, tu as l’air triste… »
Le demi-elfe leva un peu plus la tête, mais ne répondit pas,
puis il détourna son regard du ciel pour observer le jeune homme.
« Je m’inquiète un peu, c’est tout. Pour Colette,
Préséa et… tout le monde. »
Lloyd observa son ami :
« Tu sais, Génis, si ça se trouve, c’est la nature qui
veut ça…
-Pour un humain, c’est sûr, mais les demi-elfes comme moi
ont par contre décelé une anormalité. L’autre jour, on est revenus les poches
vides de Triet, et toutes les informations qu’on a récoltées, c’est cette
histoire d’imposteurs… On ne nous laissera donc jamais en paix ?
-Tu parles de cette histoire avec cette visite chez la
voyante ? Voyons ! Tu sais bien que Colette et moi ne poserions
jamais les pieds chez cette folle. La dernière fois qu’on est allés la voir, on
avait allégé nos portes-monnaies…
-Effectivement, je me souviens de ce coup-là… »
Les deux amis pouffèrent, puis le garçon aux cheveux
argentés reprit, l’air grave :
« J’ai aussi repéré quelque chose qui n’allait pas chez
Préséa. Il m’a semblé qu’elle voulait nous dire quelque chose, mais elle s’est
abstenue. Et Zélos… Plus de nouvelles depuis deux mois ! Autrement dit la
dernière fois qu’on l’a vu…
-La disparition… de Sheena lui a porté un coup, sûrement… Il
doit avoir envie de disparaître de notre quotidien pour un moment.
-Espérons qu’il n’aurait pas une idée derrière la tête…
-Pour l’instant, oublions ça. En tant que héros, on a nous
aussi besoin de repos, qu’en dis-tu ? »
Génis se contenta de sourire à son ami, puis il se leva,
salua son camarade et s’en alla chez lui.
Après quelques aux revoirs, le jeune homme se rassit sur le
banc et ferma les yeux. Et, tout au fond de son âme, il pensa à Colette…
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La caravane qui transportait les pèlerins s’arrêta pour la
nuit, et chacun prépara couvertures et s’approvisionnèrent en nourriture.
Phaidra Brunel, allongée sur un petit matelas, s’assoupit peu après. Colette
resta seule éveillée. Sur le chemin qui les menait à Triet, elle commençait à
se sentir de plus en plus mal, comme si la douleur venait de là. Elle se
demandait si ce n’était pas à cause du comportement bizarre du mana. Mais Génis
avait assuré qu’étrangement, il s’était déplacé, il ne savait pas exactement
où. Mais cela n’arrangeait pas le fait qu’elle était malade, et le pèlerinage
qu’elle avait mis tant de soins à préparer ne lui était pas d’un grand secours,
finalement. Mais on n’était qu’au début du voyage, c’était tout à fait normal.
Mais Martel aurait bien pitié des protecteurs de l’arbre de Kharlan, ainsi que
de leurs descendants, à qui reviendrait la charge d’accomplir les actes de
leurs aînés.
Une silhouette furtive s’assit à côté d’elle. Etonnée, elle
se détourna de ses pensées, et regarda le nouvel arrivant. C’était un jeune
garçon. La jeune fille ne se souvenait pas l’avoir vu parmi le groupe de
pèlerins. Il n’en faisait pas partie. Que faisait-il ici alors ?
« Qui es-tu ? »demanda t-elle.
Le garçon ne se retourna pas vers elle, mais répondit d’une
manière un peu étrange à sa question.
« Je pensais que ton reflet te le dirait… Mais à ce que
je vois, vous n’êtes liés que par la distance… »
Puis il se leva et s’en alla, laissant Colette perplexe. C’était
qui ce type ? Qu’avait-il voulu dire ?
Il avait disparu. Elle en conclut que c’était un jeune fou.
Dans la soirée, elle repensa à l’étrange garçon. Il lui
rappelait soudain quelque chose, elle ne savait plus quoi, ou bien quelqu’un…
mais qui ?
Dans l’obscurité de la nuit tombante, elle n’avait pas
vraiment aperçu son visage, mais elle était persuadée qu’elle avait déjà
rencontré quelqu’un qui lui ressemblait, mais elle ne savait plus qui
exactement.
C’était l’évidence, en plus. La vérité lui sautait aux yeux,
mais elle ne la voyait pas.
Ce soir-là, elle pensa très fort à Lloyd. Rien que son image
lui donnait l’envie de continuer. Car elle savait que la régénération du monde
ne se tenait pas uniquement à la résurrection de l’arbre sacré, mais aussi à
aider les gens à retrouver leur chemin dans cette nouveauté qui s’offrait à
eux…
La nuit s’écoula lentement, et de là où elle était, Colette
pouvait distinguer les constellations. Elles prédisaient que quelque chose de
nouveau allait bientôt arriver, bientôt…
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« Et c’est parti ! »
Akim, un grand sourire qui en disait long sur le visage, mit
ses poings sur ses hanches.
« Cette fois papa, je tiens le secret ! »
Ses yeux emplis d’une joie étrange, il s’assit sur le sable
du désert, Arden sur ses genoux, et regarda lui aussi les constellations, qui
lui faisait la promesse s’une victoire proche.
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« On devrait bouger un peu, j’en ai marre d’attendre ! »
se plaignit Bastian.
Il ne se reçut qu’un vent de la part de ses camarades.
« Je me demande pourquoi on m’a flanqué avec des
moulins à paroles comme vous… grommela t-il.
-Peut-être parce que tu en dis trop à chaque fois, dit
Thorû, les bras croisés.
-Pour une fois que tu dis quelque chose toi… »
Maléagon fit un grand signe de la main, qu’on traduisit par
«nous ne sommes pas là pour bavarder. »
-C’est bien le cas de le dire avec toi. »
Bastian se leva de sa chaise et alla bouder du côté de la fenêtre,
tandis que ses deux camarades se lançaient des regards un peu amers.
« Bon moi, je sors, et vous savez où me trouver, si
vous me cherchez… »fit-il, finalement, en ouvrant la porte et en la
claquant derrière lui.
Les deux compagnons restants se regardèrent un moment, puis
soupirèrent et vaquèrent à leurs occupations chacun de leur côté.
-------------------------------------
Yuan resta pensif un moment, assis devant son bureau. Les
bras croisés, il attendait. Quoi exactement ? Il l’ignorait lui-même. Mais
depuis quelques temps, il ressentait au plus profond de lui une sorte d’étau.
Quelque chose d’indéfinissable, qui lui donnait la nausée depuis quelques temps.
Même s’il n’avait pas le temps de s’en soucier, cela le mettait en rogne depuis
un bout de temps.
Pour un Ange qui n’était pas censé réagir à la douleur, il
était un cas plutôt particulier, et ce n’était pas qu’il en souffrait, au
contraire il s’en accommodait fort bien, mais il trouvait cela anormal.
On frappa à sa porte et il cria, quoi qu’avec énervement,
qui était là.
Un garde entra, droit comme un I.
« Chef, je suis là pour vous apporter des nouvelles.
-Bonnes ou mauvaises ? » s’impatienta le chef des
Renégats.
Ignorant sa question comme si on ne la lui avait jamais
posé, son subordonné répondit :
« Nous avons repéré une piste pour le Reflet de l’Elu
de Sylvarant. Bien entendu il nous reste encore à la confirmer. Et les
prisonniers ne tiennent plus en place. Ils ont manqué d’assommer un des
nôtres… »
Yuan soupira.
« Qu’on les fasse venir. »
Le garde, même sous son casque, ne cacha pas sa surprise.
« Mais… chef, ne pensez-vous pas que…
-J’ai dit : faites-les venir. C’est un ordre.
Oseriez-vous contester mes ordres, soldat ? »
La soldat s’inclina en marmonnant un vague :
« ainsi sera fait », et s’en alla dans le couloir.
Quelques minutes plus tard, ses trois captifs étaient dans
son bureau, et étaient tendus, méfiants.
Lloyd était le plus tendu, car ce n’était pas la première
fois qu’il était venu ici. Il pensa à Colette, et pria pour qu’elle s’en sorte
au plus vite. Cela ne lui ressemblait pas de prier. Après tout il n’était pas
très croyant… Peut-être la jeune fille lui avait-elle refilé ses manières
pieuses.
Rébecca et Gilles, eux, détaillaient soigneusement les
lieux, sur la défensive comme leur compagnon. Jamais ils n’avaient vu pareille
technologie, pas de leur connaissance en tout cas. C’en était effarant. Sur
Terre, on fonctionnait encore à la vapeur, mais ici, tout marchait à
l’électricité. Ils n’avaient jamais vu ça.
Yuan sourit en les voyant aussi agités, et se racla la gorge
pour attirer l’attention. Son regard et celui de Lloyd se croisèrent un moment.
Celui-ci le regardait avec hargne. Il lui renvoya une grimace ironique, se
souvenant bien du coup de pied qu’il lui avait balancé. Il se vengerait un bon
coup de ce coup dur, mais pas maintenant. Ils avaient des choses plus
importantes à faire.
« Bien, je suppose que l’un de vous me connaît déjà,
sourit le chef des Renégats, en faisant allusion à Lloyd.
Le frère et la sœur jetèrent un regard en coin au jeune
homme, qui serrait le poing comme s’il voulait l’envoyer dans la face de ce
type. Puis ils le détournèrent de nouveau en direction de Yuan.
« …Bien, nous allons pouvoir commencer… » fit-il,
sans manquer d’humour pour une fois.
Pourquoi les réactions d’Akim au fil de l’histoire
sont-elles si étranges ? Que sait-il au sujet des Reflets ? Cache
t-il un secret ?
Ces questions sans réponse seront dévoilées dans les
chapitres qui vont suivre. Si jamais
on les élucide…
Akim : enfin ça devient intéressant ! Depuis le
temps que je rêvais d’être le centre de l’attention !
Colette bis : je m’excuse mais tu l’es depuis un bon
moment déjà…
Akim : n’a fout !
Petit gag- Extrait de texte :
Yuan sourit en les
voyant aussi agités, et se racla la gorge pour attirer l’attention. Son regard
et celui de Lloyd se croisèrent un moment. Celui-ci le regardait avec hargne.
Le frère et la sœur jetèrent un regard en coin au jeune homme, qui serrait le
poing comme s’il voulait l’envoyer dans la face de ce type.
Lloyd bis : j’vais t’buter !
Yuan : bah essaie toujours je suis entouré de gardes
là ! Donc si tu veux finir en carburant pour ptéroplans… (note :
expression dérivée de « pâtée pour protozoaire »)
Lloyd bis : Gros lâche…
Voix off : bah dans ce sens là c’est pas compliqué de
savoir qui va remporter la partie…
Ohayo minasan ! Tadaima ! J’ai décidé d’écrire un yaoi sur un couple que j’aime beaucoup : le zélloyd ^^ Je vais faire de mon mieux pour essayer de rester loin du OOC. Ca va être galère XD Petite fantaisie de fana de TOS, une vraie geek ^^
Couple : Zélos WilderxLloyd Irving-Aurion
Contexte
: Peu avant le grand combat contre Mithos, nos héros se retrouvent chez
Zélos à Meltokio afin de profiter d’un moment de répit. Enfin répit
pour tous sauf pour Lloyd et Zélos qui ressentent une attirance l’un
pour l’autre.
Disclamer : TOS n’est pas à moi sinon j’aurais
tout fait pour que Yuan soit mon père adoptif et j‘habiterais chez les
Renégats ^^
Attention, cette fic est axée sur une relation homosexuelle ! Ceux
et celles qui pour une raison X ou Y ne supportent pas le yaoi, passez-
votre chemin, je ne supporterai pas d’insultes sur le couple. Merci pour votre compréhension.
Meltokio, cité des nobles, Tésséh’alla. Le
ciel était teinté d’une drôle couleur violette, Derris-Kharlan en
recouvrait la quasi-totalité. Tous croyaient la fin du monde proche.
Mais c’était sans compter sur le groupe de l’Elue de Sylvarant qui
voulait réunir les mondes, ce qui était signification de sauvetage des
deux mondes. La bataille finale arrivait mais avant, les héros exténués
s’arrêtèrent chez un des membres du groupe, l’Elu de Tésséh’alla Zélos
Wilder, afin de se reposer un peu. Tous vaquaient à leurs
occupations : Colette s’occupait du chien de Zélos, un magnifique bébé
labrador sable. Raine lisait avec Régal, Préséa apprenait à Génis à
sculpter des objets en bois, Sheena admirait les lys blancs qui
décoraient la maison, Kratos, le père de Lloyd qui les avait rejoint,
astiquait son épée avec minutie. Lloyd, quand à lui, avait entreprit
de se promener dans les rues de la ville. Il y croisa Zélos qui
charmait une de ses nombreuses groupies superficielles. En dragueur
invétéré, il lui faisait des compliments, lui sursurait des mots doux. Pour
une raison inconnue, Lloyd avait mal. Un mal affreux qui lui pesait sur
le cœur, qui lui enserrait la poitrine dans un étau. Le coup fatal pour
son pauvre petit cœur fut quand Zélos la prit dans ses bras. C’en était
trop. Zélos le vit, les larmes vinrent brûler les yeux de Lloyd et
soudain il s’enfuit.
POV Lloyd
Pourquoi ? Pourquoi je pleure comme ça ? Zélos
a toujours été comme ça, un charmeur. Avant cela me faisait sourire
alors pourquoi maintenant j’ai si mal ? Pourquoi ai-je eu envie d’être
à la place de cette fille ? Pourquoi il m’obsède tant ? C’est mon
ami, un bon ami avec qui je ris, avec qui je m’amuse. Il est déjà
arrivé que l’on dorme ensemble à la belle étoile car l’occasion s’était
posée comme ça mais je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça !
Mon cœur se serre malgré moi. Pourquoi ? Et surtout qui pourrait me
répondre ? J’ai mal et aussi peur de ce sentiment, de la réaction des
autres…J’ai mal, j’ai peur….
POV Zélos
J’ignorais
que Lloyd était là. D’ailleurs me serais-je arrêté s’il était là ? Je
ne sais pas, d’ailleurs je ne sais plus rien quand je suis avec lui. Il
est si pur, si innocent, du haut de ses dix-sept ans et moi à côté j’ai
l’air d’un libertin dépravé de vingt-deux printemps. Sa candeur me fait
tant de bien, avec lui, j’ai l’impression d’être vivant enfin ! Avec
lui, je ne suis plus l’Elu, je n’ai plus à jouer ce rôle que je
déteste, que je hais et à qui pourtant je dois tout. Si je n’étais pas
l’Elu, je sais très bien que les filles qui m’adorent ne feraient pas
plus attention à moi qu’à un petit souillon. Avec Lloyd, tout est
différent, je ne suis plus l’Elu, je suis moi. L’avoir vu s’enfuir
comme ça me rend triste, d’autant plus que je jure avoir entendu des
pleurs…Mon ange pleure par ma faute….merde pourquoi je l’appelle mon
ange d’abord ? Mon cœur se serre, c’est insupportable. Lloyd me fait
ressentir des choses que jamais avant je n’avais ressenti, même en
draguant mes louloutes. Quand je les charme, j’ai l’impression que j’ai
Lloyd en face de moi, ses lèvres me tentent tout comme sa peau… Bon sang, ce serait ça ! Est-ce que…je serais…amoureux de Lloyd ?
POV Lloyd
Mes
larmes s’apaisent peu à peu mais mon mal subsiste. Zélos n’a rien fait
de mal alors pourquoi je souffre autant ? Je me rappelle un jour avoir
lu un livre, moi qui d’habitude en lit si peu…La Nouvelle Héloïse je
crois, un vrai pavé. Je venais juste de rencontrer Zélos. Au début, mon
cœur s’était serré sous l’émotion. Aujourd’hui si je le relis, il se
serre et moi je pleure, comme s’il cherchait à se débarrasser de toute
l’eau qu’il a, comme une éponge. Il est Julie, moi je suis
Saint-Preux…Le professeur était étonnée que je lise un pareil bouquin,
moi qui ne suis pas très scolaire… Bon sang, mais pourquoi j’ai si mal ?! Je….aimerais-je Zélos ?
POV normal
Zélos
courait à travers la ville afin de retrouver « son ange ». Il ignorait
vaguement pourquoi mais il se disait qu’il était de son devoir de
sécher les larmes de Lloyd. Le jeune homme était assis sur les
escaliers de pierre menant au château, dans un coin sombre afin que
personne ne le remarque. Les gens ne faisaient pas attention à lui. Ce
n’était pas plus mal. Il vit la cause de ses larmes venir vers lui. Il
tenta de s’enfuir à nouveau mais Zélos l’attrapa par le bras, le
forçant à se coller contre lui.
POV Zélos
Je
retrouvais enfin Lloyd, caché aux yeux du monde extérieur pour
extérioriser sa peine à sa guise. Il me vit et tenta de s’enfuir à
nouveau mais dans une sorte de rélflexe, je l’en empêchais et le
serrais contre moi. Ses larmes redoublèrent, je le serrais plus fort,
comme pour le consoler. D’un geste lent, avec ma main, je levai son
menton vers moi afin de le voir, lui et ses beaux yeux noisettes
inondés de larmes. Je lui souris gentiment, séchais ses larmes et là,
comme poussé par une attraction invisible, je m’emparais de ses lèvres
dont j’ai si souvent rêvé. Je me sentais comme apaisé, plus rien
d’autre ne comptait pour moi. Je ne voyais que Lloyd.
POV Lloyd
Zélos
me trouva aisément malgré ma cachette, je voulus partir mais il m’en
empêcha et me serra contre lui. Mes larmes se remirent à couler, comme
si les écluses de mon être s’était ré ouverte. Plus je pleurais plus il
me serrait contre lui. Avec tendresse, il me força à le regarder à
travers mes yeux noyés et soudain sans crier gare, il m’embrassa.
Surpris, je me laissais pourtant assez vite abandonner. Mon mal s’était
envolé, disparu dans le néant. Je me sentais flotter, j’étais bien. Je
l’aimais, oui je l’aimais.
POV normal Le tout
nouveau couple ne se sépara que quand le manque d’oxygène se fit
sentir. Les deux cœurs battaient à se rompre. Les habitués de Zélos «
el draguissimo » les regardaient comme s’ils venaient de voir un
extraterrestre.
- Pardonne-moi Lloyd, j’aurais dû me rendre
compte de tout ça avant, mon pauvre, comme tu as dû souffrir!
Pourras-tu un jour me le pardonner ? -Zélos tu m’aimes ? - A en mourir. -Mais je suis un homme, comme toi. -Ca je m’en fous, ce que je veux c’est être avec toi. Si tu veux de moi évidemment.
Pour
toute réponse, Lloyd l’embrassa. Et c’est main dans la main qu’ils
rentrèrent au bercail, sous les yeux de Kratos, qui les regardait par
la fenêtre. Il avait remarqué tout cela depuis longtemps. Loin d’être
sous le choc ou fâché, il souriait. Son fils venait de trouvait le
bonheur, son fils allait être heureux et c’était tout ce qui lui
importait.
Quand aux amis des deux amoureux, surpris au début, ils s’en accommodèrent assez vite, sans aucun mal.
Il était une fois le prince Forcystus d’Isélia qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse.
* Coupure *
Pronyma : Il est exigent !
Forcytus : Tu peux parler toi, t’as des vues sur le Chef !
Pronyma toute rouge : C’est pas vrai !
Forcystus : Si c’est vrai !
Pronyma : Non !
Yggdrasill : Arrêtez votre débat hautement philosophique, ça devient dur de suivre l’histoire !
Kratos : On en est qu’au début.
Yggdrasill : Ah bon merde !
* Reprise *
Il
fit le tour de la terre pour en trouver une mais il y avait toujours
quelque chose qui clochait ; Des princesses, il n'en manquait pas, mais
étaient-elles de vraies princesses ? C'était difficile à apprécier,
toujours une chose ou l'autre ne lui semblait pas parfaite. Il rentra
chez lui tout triste, il aurait tant voulu avoir une véritable
princesse.
* Coupure *
Colette : C’est vrai qu’il est triste de ne pas avoir trouvé de princesse ? TT
Anna : Il va la trouver sa princesse !
Colette : C’est vrai ?
Lloyd : Normalement ouais ^^
*Reprise *
Un
soir, par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascade de pluie que
c'en était effrayant, on frappa à la porte de la ville et le roi Yuan
lui-même alla ouvrir.
C'était une princesse qui était là dehors.
Mais grands dieux ! De quoi avait-elle l'air dans cette pluie, par ce
temps ! L'eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par
la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon ... et elle
prétendait être une véritable princesse, fille du Pontife de
Tésséha’lla !
- Nous allons bien voir ça, pensait la reine Martel, mais elle ne dit rien.
Elle
alla dans la chambre à coucher, retira la literie et mit une petite
exsphère au fond du lit ; elle prit ensuite vingt matelas qu'elle
empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt édredons
en plumes d'eider. C'est là-dessus que la princesse Kate, car tel était
son nom, devrait coucher cette nuit-là.
Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi.
- Affreusement mal, répondit-elle
Je
n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit. Dieu sait ce qu'il y avait
dans ce lit. J'étais couchée sur quelque chose de si dur que j'en ai
des bleus et des noirs sur tout le corps ! C'est terrible !
Alors,
ils reconnurent que c'était une vraie princesse puisque, à travers les
vingt matelas et les vingt édredons en plume d'eider, elle avait senti
la petite exsphère. Une peau aussi sensible ne pouvait être que celle
d'une authentique princesse.
Forcystus la prit donc pour femme,
sûr maintenant d'avoir une vraie princesse et la petite exsphère fut
exposée dans le cabinet des trésors d'art, où on peut encore le voir si
personne ne l'a emporté.
Pardonnez moi car cette song fic est un essai dans le monde de TOS. Il
s'agit des pensées de Lloyd à propos de tout et rien mais la plupart
sont destinées à son père Kratos.
Les paroles viennent de la chanson Être fan de Pascal Obispo.
Enjoy.
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Être fan
J'ai vécu sous des posters A me croire le seul à connaître Tout de vous
J'ai longtemps cru que je savais tout de mes amis. je me trompais.
Je
ne savais pas que Zélos détestait son rôle d'élu du mana. J'ignorais
que Génis souffrait en silence d'être demi-elfe,comme les Désians. Moi
qui le croyais Elfe au sang pur,moi qui prétends être son ami,je n'ai
rien vu.
Je n'ai pas vu non plus la lutte intérieure de Colette
qui se savait condamnée et moi,comme un con je lui parlais de l'après
régénération. Je suis un imbécile,vraiment....Heureusement Colette
n'est pas morte,je crois que je ne l'aurai pas supporté.
J'ai
longtemps crû que Kratos me considérait comme un gamin,qu'il se prenait
de haut. Comment aurais-je pu savoir qu'il est celui à qui je dois en
partie le fait d'être né?Plus aveugle que moi,c'est dur à trouver.
J'en ai refait des concerts En rêvant de voir apparaître Marie-Lou
Parfois,durant
notre voyage,je rêvais éveillé de notre futur à tous après notre
périple. Le professeur aurait sans doute continuer d'enseigner à
Isélia, Génisserait sûrement allé dans cette école à Palmacosta, Zélos
aurait continuer de draguer, Sheena serait retournée à Mizuho,Régal et
Préséa seraient retournés à Ozette, Colette serait peut-être rentrée
chez les Brunel....
Moi je serai rentré chez mon père,celui que j'ai toujours appelé Papa depuis qu'il m'élève.
Kratos,lui,serait reparti en vadrouille....
J'inventais des lettres à France En solitaire, en silence
Silence
et solitude,voilà les deux mots qui te correspondent le mieux Kratos.
Toujours à l'écart,distant,en retrait. On aurait dit que tu voulais te
couper du monde,surtout de moi.
Maintenant je comprends pourquoi.
Si je n'ai pas su l'écrire
Je voulais simplement te dire Que si, si j'existe ,j'existe C'est d'être fan c'est d'être fan Si j'existe Ma vie, c'est d'être fan C'est d'être fan Sans répit, jour et nuit Mais qui peut dire je t'aime donc je suis
Ah je ne l'aurais jamais dit devant toi,mais j'étais et je suis toujours ton fan.
Oui,tu
as un fan club qui compte deux membres: ton fils et Maman,que tu as
aimé,j'en suis sûr. Je suis sûr aussi que tu l'as rendue heureuse.
Toute ma vie,je t'admirerai,je le sais.
J'en ai connu des hôtels En attendant un signe, un geste De ta part
Tu
te rappelles quand nous nous sommes retrouvés à Triet?Ce soir
là,j'avais essayé de te faire la conversation à propos de Noïshe,lui
qui ne laisse personne d'inconnu l'approcher alors que toi,tu pouvais
le faire sans problèmes. Comment aurais-je pu savoir que cela était dû
au fait que Noïshe,c'est toi qui l'as sauvé?
Après ce soir
là,j'espérais toujours que toi et moi allions discuter un peu,même de
choses insignifiantes. Je me sentais comma attiré et comment aurais-je
pû ne pas l'être?Tu as l'air si parfait,tu es fort,on peut aisément
t'envier.
Inconsciemment j'ai fait de toi mon mentor,on s'est
souvent entrainé ensemble à l'épée. Qui sait,je me suis peut-être
sentit attiré par toi car au fond de mon cœur j'avais reconnu mon
père,inconsciement?
J'en ai suivi des galères
Pris des trains, fait des kilomètres Pour te voir
Quand
je repense à tout les kilomètres que j'ai parcouru entre Isélia et
Triet pour retrouver Colette,je me dis souvent que je devais être
sacrément déterminé. Je ne le regrette pas. Je l'aime, ma
Colette,j'aurais fait et je ferai n'importe quoi pour elle,pour la voir
ne serait-ce que quelques secondes....
Mettre un nom sur un visage Derrière une vitre, un grillage Quelque chose à retenir Faire comprendre avant de t'enfuir
Avant
de partir pour notre aventure,e je voulais en savoir plus sur mes
parents mais surtout mettre un nom et un visage sur celui à qui je dois
le fait d'être de ce monde. Maintenant que je sais que c'est toi,je ne
veux qu'une chose: ne repars pas sur ta planète désertique Kratos,s'il
te plait. Même si mon père adoptif m'a donné tout ce dont un être
humain a besoin,j'ai aussi besoin d'être avec mon père biologique. Ne
me quitte pas,s'il te plait,je...je voudrais rattraper un peu le temps
que nous avons perdus.
Qui peut dire qu'il existe ? Et le dire pour la vie
Les
anges sont-ils vraiment immortels?dans ce cas je te plains,mon pauvre
Kratos,tu vas devoir vivre avec tes souffrances intérieures pour
toujours.
S'il te plait,n'oublie jamais que tu as un fils qui t'aime.....Papa......