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Tales of Symphonia for ever
fanfic
23 novembre 2009

Chapitre 10: Le Loup Noir - par Ange de Cristal

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¤*¤ Le Loup Noir ¤*¤
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¤*¤ Où comment associer une couleur à une embrouille... ¤*¤
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Tout vient a point à ceux qui savent attendre, même si des fois, il faut savoir forcer un peu les évènements...

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..."Qui êtes-vous vraiment ?"
Kratos se tenait face aux trois Elfes, la main posée sur la garde de son épée, le regard menaçant. Ceux qui s'étaient changés en loup se remettaient de leurs émotions suite à leur rencontre avec l'Elfe démoniaque, aidés par ceux qui étaient restés en retrait.
Tsamayël lança un drôle de regard à Kratos avant de répondre :
"Je ne voie pas ce que vous voulez dire..."
Puis il fit comprendre, toujours en usant de son regard, qu'il y avait des villageois qui revenaient, curieux de savoir ce qu'il venait de se passer. Ce n'était donc pas le moment de parler de ce sujet ! Le mercenaire comprit le message, dû admette qu'il s'était un peu laissé emporter sur le coup, et qu'ils devraient remettre cette discussion à plus tard. Heureusement pour eux, les gens, dans le feu de l'action, n'avaient pas répercuté le lien entre la présence des Héros de

la Régénération

, et des loups leurs ressemblant fortement ayant fait leur apparition quelques minutes plus tôt. Ils étaient surtout étonnés par la présence des Elfes, et Ange leur expliquait tant bien que mal qui ils étaient et ce qu'ils faisaient ici. Le fait qu'Heimdall s'implique dans les soucis du monde laissait encore certains perplexes !
Le retour vers le village elfique se passa dans le plus grand silence. Une fois arrivés, ils se rendirent là où vivaient Ange, Tsamayël et Elensar, et Kratos n'attendis pas pour relancer le sujet. Il était temps que des explications se fassent !
"Vous l'avez comprit, commença Elensar, nous venons du même monde que nos amis que vous avez déjà dû croiser. Pour faire bref, nous sommes venus ici suite à l'arrivée de notre ennemi commun, un démon sanguinaire nommé Falhën. Nous sommes sûrs à 100% que c'est lui qui a aidé Yggdrasill lors de votre combat. Notre monde a beaucoup de liens avec des mondes parallèles, ce qui explique que nous connaissons beaucoup de choses à vôtre sujet. Mais ce Falhën est un ennemis bien trop puissant pour vous, et nous ignorons encore pourquoi il s'est lié à Yggdrasill. Néanmoins, vous allez avoir besoin de notre aide pour en venir à bout. Vous avez déjà récupéré notre pouvoir principal, il ne vous reste plus qu'à le maîtriser. Vous allez devoir y travailler sérieusement... Sans lui, vous ne tiendrez pas 5 minutes face à ce démon.
- Oui mais attendez une minute... Vous venez de cet autre monde, d'accord. Mais pourquoi les gens d'ici vous connaissent comme si vous aviez toujours vécus dans ce village ? Remarqua Yuan.
- Parce que nous venons souvent ici en réalité. Répondit Tsamayël. Nous nous sommes fondus dans la masse des elfes pour mieux voir ce qu'il se passait. Car même si nous ignorons pourquoi Falhën a choisi cet endroit, nous savons depuis pas mal de temps qu'il comptait s'y rendre. Enfin, sachez que votre espace temps est différent du nôtre. Le temps passe beaucoup plus rapidement ici, ce qui explique pourquoi les Elfes ont l'impression de nous connaître depuis très longtemps...
- Vous avez quel âge alors ? Demanda maladroitement Colette, que ce détail semblait plus important pour elle que le reste.
- Euh... Le même âge que vous en moyenne... Bien que si nous rentrions dans notre monde maintenant, à notre retour, vous auriez sûrement vieilli deux fois plus que nous... Les Elfes ici ne s'en rendent pas compte, car leur espérance de vie et tout aussi longue... Répondit Elensar avec une certaine gêne dans la voix.

...Ils n'en dirent pas plus, pour la simple et bonne raison que ce n'était pas nécessaire. Maintenant, ils savaient le principal, et qui était leur ennemi. Et ce n'était pas très réjouissant. Un démon hein ? Ils n'avaient encore jamais eu à faire à ce genre de situation. Mais ils ne pouvaient pas non plus laisser les choses ainsi. Désormais, ils allaient devoir maitriser le pouvoir du Cristal de Lune... Tous étaient plus ou moins emballés à ce sujet. Colette, Lloyd et Génis, pour avoir déjà expérimenté la chose, étaient plutôt enjoués. Mais pour les autres, il régnait toujours une certaine appréhension... Yuan et Kratos se montraient plus ou moins indifférents par contre. Avec leur 4000 ans d'existence, ils avaient eu le temps d'en voir des choses, et maintenant qu'ils avaient les informations qu'ils voulaient sur ce nouveau pouvoir, ça ne restait rien de plus qu'une nouveauté, au même titre que le jour où ils étaient devenus des anges.
La journée avait été bien remplie, et ils avaient décidé de remettre l'entraînement au lendemain, après avoir mis leurs idées au clair, et surtout après s'être bien reposés.
"Dis-moi... Lequel d'entre vous nous a aidé à

la Tour

du Salut ?"
La journée suivante avait passé assez vite, et c'était déjà la fin d'après midi. Ils s'étaient plus ou moins entraînés à se transformer en loup. Aussi, un peu fatiguée par l'exercice, Sheena avait décidé d'en finir là pour aujourd'hui, et sillonnait donc le village d'Heimdall, discutant avec Elensar, dont elle appréciait pas mal sa compagnie pour son calme et cette facilité qu'on avait de parler avec lui.
"Pardon ?
- A

la Tour

, en venant nous aider, Yuan a dit qu'il avait vu un loup noir s'attaquer à Yggdrasill. Lequel d'entre vous a cette forme ?
- Et bien... Personne en réalité. Enfin, si, ce Falhën se transforme en loup noir, mais ça ne peut pas être lui si tu dis que c'est ce qui a attaqué Yggdrasill.
- Alors, c'était quoi ?
- Qui sait... Il existe aussi des loups noirs dans ce monde, sans pour autant que se soit une personne utilisant le Cristal de Lune...
Tout deux levèrent la tête en direction de la voix qui venait de leur répondre. Ange se tenait là, allongée sur une branche épaisse d'un arbre les surplombant.

..."Toujours à t'incruster quand on s'y attend le moins n'est ce pas ? La railla Elensar.
- Désolée de te surprendre alors que tu es en si bonne compagnie ! Répliqua cette dernière.
- Euh...."
Sheena se sentit soudain un peu mal à l'aise. Le fait qu'elle soit avec l'Elfe aux cheveux couleur améthyste semblait déranger la jeune fille. Et

la Ninja

n'aimait pas trop s'interposer dans ce genre de relation.
"Est-ce que vous êtes.... ? Commença-t'elle.
- Ensembles ? Non, ce n'est pas possible... Mais dans une autre vie, peut-être que ça aurait pu être le cas. Répondit Ange avant que la question ne soit finie."
La jeune Ninja se sentit un peu soulagée par cette réponse, elle ne voulait pas créer de problèmes. Mais elle ne loupa pas le regard d'Elensar qui s'était un peu assombrit quand l'Elfe avait répondu sans hésiter. Elle préféra changer de sujet avant que la situation ne dégénère, au cas où.
"Alors euh... De quel loup tu veux parler ? Jusqu'à preuve du contraire, les loups d'ici ne se pointent pas comme ça, dans un endroit inaccessible qui plus est, afin de nous tirer d'un mauvais pas. De plus, il ne devait pas être tout seul, vu que Yuan a aussi entendu une voix.
- Ne crois pas que seuls des Humains, des Elfes ou des Demi-Elfes sont venus de notre monde jusqu'ici... Répondit Ange sur un air sombre et à la fois énigmatique. Cette fille, Hell, que vous avez vu à Ozette a des origines de vampire. Et Falhën n'est rien d'autre qu'un démon."
Sheena sentit sa gorge se nouer. L'idée que ce genre de créatures existe vraiment n'était pas pour la rassurer... Mais cela ne lui disait pas qui était ce loup noir au final.

... De leur côté, Lloyd et Colette, transformés en loups, faisaient la course en pleine forêt. Pour une fois, l'épéiste ne s'était pas cassé la figure en sautant par dessus les branches mortes. Il ne pouvait pas en dire autant que son amie, qui, quand elle ne volait pas, s'emmêlait les pattes. La maladresse de Colette prenait encore plus le dessus quand cette dernière était transformée. A tel point qu'au final, Lloyd lui avait conseillé de voler en permanence au début, le temps qu'elle s'habitue à coordonner ses quatre pattes sans provoquer de catastrophes... Mais ça avait porté ses fruits, et la jeune fille arrivait à peu près à faire le parcourt en suivant Lloyd à une allure assez rapide sans se prendre de racines.
Du côté de Régal, Kratos et Yuan, c'en était plutôt rendu à comment attaquer convenablement. Maitriser leur forme lupine n'avait pas prit plus de deux minutes, l'expérience aidant pour beaucoup. Il fallait passer au niveau supérieur, et c'était déjà plus compliqué. Telle une meute, ils traquaient les monstres de la forêt, jusqu'à en avoir raison, ne s'aidant que de leurs crocs pointus et leurs griffes acérées. Pour la magie, Yuan ayant déjà testé, il leur avait conseillé de remettre ça à plus tard, où cela serait une perte de temps...
Perte de temps qui n'en était pas une pour Génis. Le jeune mage s'entrainait aussi en compagnie de Préséa. Pour lui, la magie était une chose innée, il n'avait donc aucun mal à utiliser cette dernière, même transformé. Seule la puissance laissait vraiment à désirer. Alors il attaquait Préséa, qui elle, en profitait pour améliorer ses aptitudes d'esquives.
Raine, de son côté, ne pouvait pas faire grand chose. Même sous sa forme de louve, elle en restait limité à une faible magie, et à ses sorts de soins et de protection. Comme pour Yuan, Kratos et Régal, elle n'était pas encore en mesure d'utiliser la magie d'attaque. Elle se contentait donc d'aller à la rencontre des autres pour utiliser ses sorts de soins. Elle en avait eu notamment besoin sur Colette, et un peu pour Préséa. Parce que mine de rien, Génis y allait parfois un peu fort. Lui était confus, mais cela ne semblait pas gêner Préséa le moins du monde, car elle pouvait alors le guider pour gérer cette puissance.

La Demi-elfe

avait aussi été d'une grande aide pour les parties de chasse des trois autres. Vu qu'ils s'attaquaient directement aux monstres, ils se blessaient assez souvent, légèrement néanmoins. Malgré ça, tous commençaient à maîtriser ce nouveau pouvoir. Seul Zélos avait dédaigné s'entraîner, passant son temps à buller, allongé sous un arbre. Il ne semblait pas vraiment prendre tout ça au sérieux, et bizarrement, cela n'avait pas étonné grand monde...

... La soirée était déjà bien entamée. Le soleil était pratiquement couché, donnant au ciel une teinte rouge sang, sombrant peu à peu vers le violet. Tous s'étaient retrouvés pour le dîner, échangeant leurs fruits de l'entraînement, donnant des conseils afin d'aider les autres à progresser là où ils avaient le plus de mal. Tsamayël et Elensar avaient catégoriquement refusé de les aider pour ça. Ils devaient découvrir la clé de ce pouvoir par eux-mêmes. A partir de là, la partie avait de grandes chances de tourner en leur avantage. Seulement, cela prendrait un certains temps.
Un temps que certains comptaient bien mettre à profit pour réaliser leurs méfaits.
Après ce repas, tous étaient sortis se détendre un peu dans le village, pour penser à autre chose. Dans un coin, Ange semblait dire quelque chose à un buisson.
"Cette fille est vraiment bizarre... On dirait que ses phrases sont pleines de sous-entendus, et voilà que maintenant elle parle aux arbres..." Dit Sheena d'un ton sceptique à Colette, alors que toutes deux évitaient soigneusement Lloyd et Zélos, qui étaient en train de se prendre la tête pour des bêtises...
"Je sais pas, je la trouve gentille moi ! Répondit innocemment Colette, comme à son habitude.
Mais

la Ninja

n'écoutait pas. Elle avait les yeux rivés sur le dit buisson. Il lui avait semblé voir deux queues touffues en sortir avant de disparaître. Des queues de loups. D'ailleurs, Ange s'éloignait justement du buisson en question. Ni Tsamayël, ni Elensar n'étaient dans le coin. Sheena en métrait sa main au feu que ce qu'elle avait vu n'était autre que ces deux là, sous leurs forme de loups qu'ils n'avaient jamais voulu dévoiler..

 

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Vouloir attaquer en traitre est une bonne tactique, à condition de ne pas se jeter dans la gueule du loup, c'est le cas de le dire...

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...Tapies dans l'ombre, au haut de leur arbre, trois silhouettes sinistres guettaient le moment opportun, ainsi que chaque mouvement, chaque déplacement de leurs cibles. Ils étaient plus ou moins éparpillés, fatigués pour la plupart de l'entraînement de la journée. Les plus dangereux étaient repérés, et forte chance, éloignés des meilleures cibles.
Raine lisait tranquillement sur un banc. Tsamayël était partit ailleurs, Elensar était loin, tout comme Kratos et Yuan. Les autres étaient plus ou moins en couples, et ne se méfiaient de rien. Ange n'était toujours pas apparue dans leur champ de vision, peut-être qu'elle n'était pas dans le village.
"Paaaaarfait. Alors voilà le plan ! Commença la vampire. Yggdrasill, tu te placeras derrière elle, dans ce buisson là. Ne te fais pas repérer, ta forme de loup est un peu trop voyante... Frangin, tu te mettras sur la droite. Vu qu'il y a un mur à sa gauche, elle ne pourra pas fuir dans cette direction. Moi, j'attaquerais du dessus..."
La forme lupine d'Yggdrasill lança un regard noir à Hell, qui l'ignora tout simplement, puis utilisa les branches des arbres pour gagner son poste sans se faire repérer, suivit par la jeune femme qui alla se poser au dessus de

la Demi-Elfe. Sans

demander son reste, Falhën se téléporta discrètement dans le buisson de droite.
Puis l'ombre tomba.
Un cri de peur étouffé retentit dans tout le village. Les Elfes, supposant une attaque, sortirent de chez eux, et rentrèrent aussitôt. Dans les rues détalaient deux loups aux allures agressives. L'un blanc et dorés aux ailes multicolores, l'autre aussi sombre que la mort.
Hell n'avait pas loupé sa proie. Raine gisait sur le sol, évanouie, le bras droit bien entaillé, dont le sang se répandait doucement sur le sol. Au dessus d'elle, la démone vampire léchait le liquide rouge qui était resté sur ses griffes, l'air satisfait. Elle avait peu de temps pour emmener sa capture avant que le danger n'arrive. Son frère et Yggdrasill détournaient l'intention, mais pour combien de temps ?

...Pas très loin de là, Lloyd et Colette se précipitaient vers la source du cri. Ils ne croisèrent pas les deux loups sur leur chemin, aussi, ils arrivèrent bien vite à l'endroit où se trouvait Hell. La jeune Elue étouffa un cri en voyant la scène, et l'épéiste dégaina ses épées.
"Encore toi ? Écartes-toi de là ! Laisse Raine tranquille !"
"Pfffff, on peut vraiment pas faire confiance aux hommes... Les gêneurs sont déjà là... Mais vous êtes seuls..."
Un rictus sadique déforma les lèvres de la jeune femme. Il ne lui restait plus qu'à cueillir ces deux là. Et ce ne serait pas très compliqué. C'était le même garçon qui avait voulu l'affronter la dernière fois, et qui lui avait montré sa parfaite "maîtrise" en combat. Elle en riait d'avance. Mais elle devait faire vite. Rapide et agile, elle bondit dans les airs, et fondit droit sur Lloyd. Ce dernier ne comprit pas tout de suite la manœuvre. Ce fut Colette, qui avec ses sens d'ange, déjoua l'attaque.
"Lloyd, au dessus !"
Mais pour lui, c'était trop tard, il n'avait pas réagit assez tôt. Ayant comprit cela, la jeune fille s'était ruée en avant pour protéger son ami, et sentit les griffes de l'ennemie s'enfoncer dans son dos. Laissant échapper un petit cri de douleur, elle se retrouva allongée sur le sol, incapable de bouger. Hell ricana de plus belle.
"Non seulement, tu ne sais pas te battre, mais en plus, il faut qu'une fille te sauve la mise... Pitoyable..."
Pendant ce temps, Kratos et Yuan essayaient de savoir ce qui terrorisait le village. Pas fous, Falhën et Yggdrasill ne s'étaient pas montrés devant le groupe de

la Régénération. Tout

ce qu'ils avaient à faire, c'était de gagner du temps pour Hell, en détournant l'intention générale. Les deux loups s'étaient déjà de nouveau réfugiés dans les arbres sans que personne ne les voient, et retournaient vers l'endroit où la vampire avait attaqué Raine. Dans leur action, il ne virent pas tout de suite que deux autres loups leur barrèrent la route sur les branches. Falhën se stoppa net, reconnaissant l'identité des deux canidés.

..."Vous ! Je vous croyais à Meltokio !
- Désolé de te décevoir vieux, mais nous aussi, on bouge ! Rétorqua Feanor, car c'était lui, d'une voix enjouée."
Sewa et Feanor ressemblaient presque à deux frères sous leur forme de loups. Tout deux étaient blanc, leur crinière était ondulée, argentée pour Sewa, azure pour Feanor. Seules les deux mèches et la fourrure sur le dos de Sewa changeant de couleur pouvait les différencier. Celle de l'archer était plutôt dans les ton verts, et ils passaient presque inaperçus dans les feuillages des arbres.
Sans prévenir, Falhën bondit. Il ne pouvait pas laisser ces deux là ruiner leur plan. Feanor riposta, et ses crocs vinrent se planter dans la fourrure noire du loup démoniaque. Encore peu habitué à cette forme, Yggdrasill préféra prendre la fuite, et se téléporta, laissant le démon seul contre les deux autres. Mais cela ne lui posa pas plus de soucis. Car Sewa et Feanor n'étaient pas les plus puissants, et ils n'étaient pas trop de deux pour tenir tête à leur ennemi de toujours. Le combat faisait rage entre coup de crocs et coup de griffes. Le sang chaud des combattant tâchait les arbres. Bien qu'il ne se voyait pas sur la fourrure noire de Falhën, celle des deux autres ne laissait plus vraiment de poils blancs apparaître. Malgré leur avantage, Sewa et Feanor ne parvenaient pas à prendre le dessus. Étant par nature le plus faible, Sewa succomba le premier, laissant son compagnon dans la difficulté également. Il ne fallut que quelques minutes pour qu'il s'écroule à son tour, laissant alors le champs libre à Falhën, qui ne semblait pas avoir si souffert que ça. Laissant les deux autres loups gisant sur la branche épaisse de l'arbre, il continua son chemin vers le lieu où était sa sœur, avec un mauvais pressentiment. Lorsqu'il arriva sur le lieu, il se rendit compte qu'il se faisait du soucis pour rien. Aux pieds de la démone se trouvait les corps inconscients de Raine, Colette et Lloyd, tout trois dans un sale état.
"Bien joué, mais ne restons pas là. Ange a dû rameuter sa cavalerie, ça devient dangereux...
- Juste au moment où je m'amusais bien...
- Ne t'inquiète pas Hell, ce n'est pas fini..."

...La concernée sursauta, et faillit s'étrangler. Devant elle et son frère, toujours en loup, se dressait Ange. La seule personne qu'ils voulaient éviter à tout prix. Elle était seule, et la démone paria qu'elle non plus ne voulait pas attirer trop l'intention sur ce qu'il se passait. Tsamayël et Elensar, qui pourtant, ne la lâchait pas d'un poil, n'étaient pas là. Le plan était comme prit de revers. Se n'étaient plus eux qui attaquaient et qui détournaient l'intention, mais le camps adverse. Les deux acolytes de la jeune fille devaient veiller à ce que personne n'arrive sur la petite place désert où ils se trouvaient.
"Vous auriez dû vous montrer plus méfiant en attaquant... J'étais prévenue depuis très longtemps..."
Hell pesta. Elle pensait que l'espion d'Ange n'était pas ici, elle c'était trompée apparemment. Ce piaf les avait surveillé tout le long !
Le regard d'Ange s'attarda sur Raine et les deux autres. Même si elle savait ce qui allait se passer, elle n'avait pas réussit à tout anticiper. Quand à Lloyd et Colette, ils étaient juste arrivés au mauvais moment, avant que Tsamayël ou Elensar ne les interpelle. Ceci-dit, ils étaient juste blessés, ça aurait pu être pire...
"On dirait bien que ton "maître" a prit la fuite Falhën. Je me demande si tu t'es adressé à la bonne personne...
- Pffff, c'est mieux pour lui, il aurait été un fardeau dans sa condition actuelle. En attendant, je me suis très bien débrouillé tout seul pour mettre au tapis les deux sacs à puces que tu m'as envoyé..."
Le regard de la jeune fille s'assombrit. Ainsi, Feanor et Sewa avaient été jusqu'au bout. Elle savait que ces deux là seraient impuissants face au démon, mais elle ne pensait pas qu'ils seraient aussi têtus au point de se battre jusqu'à l'épuisement au lieu de fuir. Elle leur avait juste demandé de gagner un peu de temps, et d'affaiblir Falhën. Il faudrait qu'elle les retrouve assez rapidement avant qu'il ne soit trop tard...
Mais elle ne se laissa pas déconcentrer pour autant du combat qui allait sans nul doute avoir lieu. Falhën et Hell avaient beaux êtres puissants, la vampire ne lui arrivait pas à la cheville, et son frère était déjà affaiblit. Il ne lui serait donc pas difficile de prendre le dessus. Et elle n'était pas aussi seule que les apparences ne le montrait.

..."Dans ce cas, que dirais-tu d'un troisième adversaire ?"
A ses mots, un autre loup arriva doucement sur la place, et se posta entre la jeune fille et ses ennemis. Il se dressait fier, avec une lueur intimidante dans le regard qui s'accentua lorsqu'il remarqua les corps à terre. Sur le dos et sur ses pattes, sa fourrure était de couleur rose, celle de son ventre était d'un noir de jais. Une longue crinière flamboyante flottait derrière lui, et des rubis assortis d'une monture doré étaient disposés sur tout son cou.
Falhën se mit en position, Hell eut un mouvement de recul. Il ne manquait plus que ça. Parce qu'il était encore pire de devoir affronter Tsamayël sous sa forme de loup, même si celle-ci paraissait différente... Intrigué, le loup démoniaque y regarda à deux fois. Les deux se ressemblaient beaucoup mais... Il se redressa. Ce loup là n'était pas Tsamayël.
"Qu'est ce que cela signifie ? Tu essaies de nous berner ou quoi ? Il y ressemble beaucoup, mais ce n'est pas lui... Et ce genre d'ailes dorées... Tsamayël ne les a pas ! C'est encore l'un de ces stupides idiots qui ne savent même pas se battre n'est ce pas ?"
Une fois la différence faite, Falhën se détendit un peu et Hell se mit à rire, même si elle était tombée dans le panneau. Ça changeait tout. Les ennemis d'Yggdrasill ne faisaient pas le poids face à elle, la preuve était à ses pieds. Alors sous forme de loup en plus, se serait facile.
"Je m'occupe du clébard, je t'aiderai après !" lança la jeune femme en direction de son frère, qui était de loin le plus apte à lutter face à Ange. Cette dernière affichait un air montrant qu'elle était sûre d'elle, malgré la supercherie qu'elle avait tenté de leur faire croire... Enfin, c'est ce que eux croyaient !
Le démon répondit avec un sourire, ce qui eut pour effet de dévoiler une belle rangée de crocs rouges luisants, pointus et acérés.

 

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Gomeeeeeen ! Deux mois sans écrire, j'avais une méga panne d'inspi u_u' Bon, là c'est revenu, en espérant que ça dure ^^' Et rien que pour vous embêter, je laisse le chapitre en suspens ! =D (Hein Flo ? XD)

*Se fait éjecter*

J'espère que vous appréciez toujours autant ! ^^ (Et oui, comme j'ai de l'inspi, je pense que la suite arrivera bientôt ! ;) )

PS : j'ai refais en correction des précédents chapitres ;)

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Un 'ti dessin d'Ange (Savait pas quoi mettre d'autre u_u")

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23 novembre 2009

Chapitre 09: Falhën - par Ange de Cristal

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¤*¤ Falhën ¤*¤
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¤*¤ Ou comment un Ange se lie avec un Démon ¤*¤
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Vous voulez du pouvoir ? Suffit de demander...

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...C'était impossible. Il avait beau lutter, donner des coups de plus en plus puissants, ses ennemis le lui rendait avec deux fois plus de puissance ! Pourtant, il était sûr de lui. Peu importe leur nombre, il pouvait les vaincre ! Mais c'était le scénario inverse qui était en train de se produire. Il était en train de perdre, lui, Mithos Yggdrasill, face au groupe de

la Régénération. Il

n'y croyait pas. Comment ces enfants pouvaient résister aussi facilement à ses Jugements ? Comment ce gamin pouvait être aussi habile avec ses deux épées, alors qu'il ne se battait avec que depuis quelques mois à peine ? Comment cette Elue pouvait maîtriser aussi habilement ses pouvoirs d'ange alors qu'elle était de nature maladroite ? Pourquoi ce jeune mage de 12 ans lançait des attaques aussi dévastatrices ? Pourquoi cette Demi-Elfe avait des pouvoirs de soins aussi puissants ? Pourquoi tout se retournait contre lui ? Il voulait juste créer un monde d'égalité, où la discrimination n'existerait plus ! En quoi ce droit pouvait lui être refusé de la sorte ? Il ne comprenait pas. Et déjà, il voyait Lloyd lui foncer dessus, prêt à abattre ses épées pour le coup ultime. Dans un espoir désespéré, lui-même incanta. Une dernière attaque. Une ultime joie de leur faire subir une dernière souffrance. A tous. Il ne partirait pas comme ça, pas sans une pointe de vengeance.
"Tu veux du pouvoir ?"
Une voix. Une voix inconnue résonnait dans sa tête. Celle d'un homme. Rauque, mystérieuse, presque mélodieuse.
"Sache que je peux t'aider... Il te suffit juste d'accepter le Pacte. Juste un mot, et ma puissance sera tienne. Juste un accord, et plus personne ne pourra t'importuner."
De quoi ce type pouvait bien parler ? Un pacte ? Était-ce un esprit ? Non, les Esprits Originels n'étaient plus liés à sa cause... Alors quoi ? Il ne pouvait pas se poser d'avantage de questions. Le temps était compté, et cet homme avait raison. Avec sa seule puissance, il ne pouvait plus gagner. Aussi, il accepta mentalement la proposition de cette voix, espérant que cela soit suffisant pour que celle-ci comprenne.

...Ce fut immédiat. Il sentit en lui une puissance sans égale couler dans ses veines. Son mana dégagea une force qu'il n'avait jamais connue avant. Mais était-ce non seulement du mana ? Son sort, pourtant loin d'être terminé en temps normal, ne demandait qu'à être lâché. Mithos obéit. Sa magie fusa, le Jugement Divin s'abattit sur ses ennemis avec force. Un à un, il les vit tomber, et jubila. La voix ne lui avait pas menti. Il avait obtenu un grand pouvoir. Bien sûr, il se doutait que son "bienfaiteur" lui demanderait quelque chose en échange, mais pour le moment, sa seule raison de vivre était ce combat dont il prenait entièrement le contrôle. Aveuglé par la soif de vengeance envers ces personnes qui lui avaient barré la route tant de fois, il n'hésitait pas, ne se posant pas la moindre question. Il prit de nouveau son apparence adulte, car il estimait que cette puissance le siérait mieux ainsi que sous sa forme enfantine. Les différents sorts fusèrent, touchant ceux qui n'avaient pas succombé à la première vague. Leur sang se répandait peu à peu sur le champs de bataille, alors que le sien disparaissait. Ses blessures se guérissaient toutes seules. Le gamin était le dernier debout, luttant pour sa survie, et pour l'espoir de le voir disparaître. Mais la roue avait tournée. C'était LUI qui allait tous les faire disparaître, une bonne fois pour toute ! Ce gosse apprenti-héros, cette Elue de pacotille, ces Demi-Elfes inférieurs, ceux qui l'avaient trahi, et les autres... Tous allaient bientôt quitter ce monde. Il eut juste un geste à faire, et Lloyd fut violemment projeté en arrière. Plus personne ne pouvait bouger. Il n'avait qu'à incanter une dernière fois, et tout serait fini. Plus rien ne le gênerait désormais ! Il se mit à rire à plein poumon. Un rire de joie, un rire macabre, un rire dont au final, il n'était même pas sûr qu'il soit le sien. Mais peu importe. Il avait gagné !

...Il formula des paroles incompréhensibles, un cercle de lumière blanche apparut à ses pieds. Dans quelques secondes, le dernier Jugement Divin transpercerait les corps de ses ennemis, les enverrait dans l'autre monde. La salle s'assombrit. Dans le feu de l'action, et aveuglé par sa puissance, il ne se rendit pas tout de suite compte que ce n'était pas normal. Un homme arriva en courant dans sa direction. Un autre traître, et ancien compagnon. Bah, cela l'arrangeait. Yuan était arrivé au bon moment, il allait le tuer en même temps que les autres. Un hurlement retentit. Il ne s'en occupa pas. Tellement concentré, il ne vit pas la silhouette noire lui foncer dessus. Il sentit juste des crocs aiguisés lui transpercer sa chair au niveau de l'épaule gauche, et toute sa puissance le quitter d'un coup. Il hurla de rage, tout en ce débattant. Son regard croisa celui du chien noir qui venait de l'attaquer. Ses yeux jeunes orangés étaient intimidants. Il voulut interroger la voix, pour qu'elle l'aide à nouveau, mais elle ne se manifesta pas. La bête semblait annuler toute magie, semblait l'isoler lui. Quand il arriva enfin à avoir une prise sur elle afin de la jeter violemment à terre, elle disparut avant même de percuter le sol. Satisfait, il entreprit de terminer ce qu'il avait commencé, mais il hurla de nouveau de rage. Devant lui ne restaient plus que les traces de sang, seule preuve du combat acharné qui venait de se dérouler. Tous avaient disparu, en même temps que son espoir de voir tout cela se terminer pour de bon. Fulminant, il donna un coup de pied dans un objet invisible, et tourna les talons. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit un homme inconnu assit dans le siège qu'il occupait habituellement. Il jeta un regard furtif à cet homme, et eut une expression de dégoût. C'était un Elfe. Ou du moins, ça y ressemblait fortement, bien que ses oreilles soient différentes. Un flot de longs cheveux noirs aux pointes rouges et aux reflets violets lui tombait jusque dans le bas du dos. Ses yeux rouges reflétaient la haine et le sadisme, et son sourire provocateur et satisfait laissait apercevoir des canines un peu plus longues que la moyenne. Même sa tenue était spéciale. Ses épaules, ses coudes et ses genoux étaient couverts d'un métal ressemblant à de la roche, et représentant des crânes difformes, et où des rubis rouge sang remplaçaient les yeux. Il était couvert d'un tissus rouge cachant les parties les plus intimes de son corps, ainsi que d'une cape. Il y avait aussi quelques chaînes qui ornementaient le tout. Et autre détail qui frappa Yggdrasill : ses mains étaient dotées de griffes luisantes, de la même couleur que les rubis, et celles-ci n'avaient pas la même couleur de chair que le reste de son corps. En effet, elles étaient plutôt verdâtres...

..."Qui es-tu ? Lui demanda-t'il avec une pointe de méfiance.
- Celui qui vient de t'aider, avant que cette Elue n'intervienne !
- Ça ne répond pas à ma question... Et en plus, tu en rajoutes... Donc sois clair : qui es-tu et de quel Elu parles-tu ?
- Je vois que je suis tombé sur le genre de maître avec lequel il ne faut rien cacher... Soit ! Mon nom est Falhën, et je suis un démon d'un pays lointain. Et cette Elue dont je parle est une jeune fille qui est toujours sur mon chemin...
- Colette Brunel ?
- Oh non, pas elle ! Une autre Elue, qui vient de mon monde, et qui a réussi à me suivre ici, ainsi que sa bande ! Et en parlant de ça, je vais me montrer très clair : tu viens de passer un pacte avec moi, tu ne peux nier le contraire. Cette puissance que je t'ai offerte a un prix... Aide-moi juste à évincer cette fille et ses amis. Avec nos puissances combinées, nous devrions tous deux pouvoir éliminer nos ennemis respectifs. Une fois cela-fait, je retournerai simplement dans mon monde pour le diriger à ma manière, et toi, tu pourras faire ce que tu souhaites de celui-ci.
- Est-ce là un ordre ?
- Non, je te cite juste les conditions du contrat. Il est déjà scellé, tu n'as donc plus le choix...
-Peu importe, du moment que je parviens à mes fins..."
Le démon se mit à sourire, et Yggdrasill le lui rendit. Il ne pouvait pas dire qu'il avait pleinement confiance en ce dit démon, mais il devait se contenter de ça. Pour le moment !

...Falhën lui apprit par la suite les différents pouvoirs qu'il possédait, et comment les utiliser, dont cette fameuse capacité de se transformer en loup. Il lui apprit l'existence du Cristal de Lune, qui était tombé dans ce monde à son arrivée. Pour qu'Yggdrasill garde un avantage sur ses ennemis, ces derniers ne devaient pas retrouver ce cristal. Cela représenterai alors un risque s'ils parvenaient par la suite à maîtriser ce pouvoir. Falhën n'était pas venu seul dans ce monde. Sa jeune sœur était avec lui. Nommée Hell, c'était une hybride, mi-vampire/mi-démone. Elle était très sexy, et possédait les mêmes oreilles et les mêmes cheveux que son frère, hormis que ceux-ci avaient les pointes bleues. Et c'est elle qui fut envoyée pour retrouver le cristal. Elle en avait profité pour recréer un Pourfendeur dans la forêt de Gaoracchia, espérant que celui-ci tombe sur la route du groupe de

la Régénération

, et l'élimine. Ayant retrouvé la position du Cristal qu'elle ne pouvait prendre elle-même à cause des diverses protections, elle avait piégé les ruines d'Asgard, et une armée d'anges sans âmes surveillait les lieux. Si le groupe de

la Régénération

arrivait à passer au travers de tout ça après leur cuisante défaite... Elle demandait à voir !
Mais Hell n'avait surtout pas prit en compte le fait que Lloyd et ses amis soient aidés dans leur quête. Aussi, quand elle apprit que le Pourfendeur avait été décimé, ainsi que son armée d'anges à Asgard, elle s'était fortement énervée, et inquiétée... Elle avait donc décidé, pour se calmer, de détruire un village. Et son choix s'était porté sur un petit village forestier qui était en reconstruction. Pour embêter encore plus le monde, elle avait décidé de détruire tout ce qui avait été reconstruit, de détruire encore plus ce qui était déjà en ruine, et bien sûr, de tuer le plus de monde possible ! Et elle était tombée sur la dernière chose qu'elle souhait : une meute de loups bien distincte, et...

 

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"Ils ont récupéré le pouvoir...."

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...Hell entra dans la pièce en claquant la porte, les joues rouges de colère. Néanmoins, son regard restait fuyant envers Yggdrasill et son frère. Elle avait honte d'avoir échoué, elle, une élite des Enfers, Princesse des Ombres. Pas qu'elle s'inquiétait non plus de la réaction de Falhën, étant donné qu'elle avait assez de caractère pour lui tenir tête et ne pas se laisser faire, mais le déshonneur était quelque chose qu'elle détestait subir.
"Qu'est ce que tu dis ? Demanda le démon.
- Ces idiots d'Elus ont récupéré le pouvoir du Cristal de Lune. Je les ai vu à Ozette. Bien que leurs performances soient médiocres niveau maîtrise du pouvoir, ils ont été aidés par cette peste !
- Et cela signifie ? Demanda Yggdrasill sur un ton menaçant.
- Cela signifie que si ça continue comme ça, nous allons avoir des soucis... Répondit Falhën à la place de sa sœur. Surtout si cette Elue les aide !
- Bah, ils ne savent rien d'elle, ni de ses amis ! Y'avait qu'à entendre les questions qu'ils m'ont posé ! Pesta la vampire.
- Si nous voulons frapper, c'est le moment dans ce cas... Dit Falhën sur un ton très calme. Ils sont encore dans l'ignorance, et ne maîtrisent pas leurs pouvoirs. C'est notre chance !
- Et que comptez-vous faire pour cette fille qui semble toujours vous mettre des bâtons dans les roues ? Demanda Yggdrasill qui s'était tut jusque là.
- Il suffit juste de les prendre en embuscade un par un... Même s'ils sont toujours ensembles, il y a des moments où ils sont obligés de se séparer. Et c'est à nous de frapper. Et de frapper fort !"

...C'était parfait. Il avait tout entendu. Il ne restait plus qu'à la prévenir pour agir en conséquence. L'oiseau noir aux reflets bleu étira ses grandes ailes en silence et s'envola sans un bruit dans un angle mort de la pièce afin de disparaître dans une gerbe de flammes noires et bleues sans être vu. Il survola rapidement les Terres du Salut, et prit une direction bien précise. Même s'il ignorait où elle se trouvait vraiment, il savait qu'elle serait dans le coin. La retrouver ne serait pas difficile... Il survolait à présent la forêt de Gaoracchia, puis ne passa pas très loin d'Ozette. Il y avait encore des traces de son mana à cause de la bataille qui s'y était déroulé. Il avait désormais une piste fiable, il ne lui restait plus qu'à la suivre. Ses battements d'ailes le menèrent au dessus de la forêt entourant le village d'Heimdall. Toujours avec autant de discrétion, il se faufila à travers les branches, pour venir se poser sur celle d'un arbre au feuillage épais, permettant de le dissimuler. Il jeta un coup d'œil sur ce qu'il se passait en contre bas. Elle était seule, assise à l'ombre, semblant réfléchir. Mais il ne pouvait pas se montrer ouvertement. Il y avait pas mal d'Elfes autours, et il ne devait pas se faire repérer. Il laissa juste tomber une plume pour attirer son attention. Il la vit lever la tête, et lorsqu'elle fut prête, il lui envoya le message. Elle lui fit un sourire, prouvant qu'elle avait bien comprit, et se leva afin de transmettre le message aux autres. L'oiseau reprit de nouveau son envol. Il devait continuer sa mission.

...Yggdrasill sourit, avec un air de triomphe. Leur plan était prêt, et quasiment infaillible. Falhën rangeait avec soin les plans qui leurs avaient servit de brouillon. Hell rigolait toute seule, heureuse de pouvoir faire de nouvelles victimes. Une lumière blanche enveloppa le chef du Cruxis, et à sa place se trouvait alors un superbe loup de couleur blanche, avec une superbe et soyeuse crinière d'or. Son cristal du Cruxis turquoise brillait de mille feux sur son poitrail, et ses ailes arc-en-ciel ornaient son dos et ses pattes. Il était impressionnant. Puissant. Fier. A côté de lui se tenait désormais un autre loup, noir et rouge aux reflets violets, avec des têtes de mort décorant ses pattes et sa croupe, aux yeux incrustés de rubis. Ses canines rouges luisantes étaient plus longues et dépassaient de ses babines, tout comme ses griffes aiguisées. Deux ailes démoniaques sortaient de son dos. L'apparence lupine de Falhën était de loin la plus sinistre. Seule Hell avait gardé sa forme humaine, car son corps déjà hybride supportait mal ce pouvoir, et elle ne pouvait pas rester transformée très longtemps, malgré sa moitié vampire. Par contre, elle était très douée pour se dissimuler, et elle fut choisie pour partir en éclaireur, et pour les prévenir. La démone se téléporta hors de la pièce, pendant que les deux loups attendaient patiemment, les oreilles droites, captives du moindre signal.

...Hell réapparut dans une forêt un peu trop claire à son goût, et décida de grimper dans les arbres pour mieux se dissimuler. Elle sauta donc de branche en branche, pour finir par arriver dans un village isolé et calme, remplit d'Elfes. Cachée par les feuilles, elle observa les cibles potentielles, et ne tarda pas a en repérer deux ou trois. La plus faible et la plus naïve semblait être cette fille blonde et maladroite, qu'Yggdrasill lui avait présenté comme étant Colette Brunel. Seulement, elle était toujours accompagnée de Lloyd, qui était déjà plus à craindre. Sans compter que Tsamayël était aussi dans les environs, et pour s'être déjà mesurée à lui dans le passé, la jeune fille voulait à tout prix éviter la lame de l'Elfe de Flamme. Il y avait aussi cette Demi-Elfe, Raine, qui utilisait principalement de la magie de soin et qui s'isolait plus souvent que les autres. Elle ne présenterait pas un grand danger en cas d'affrontement. Elle la choisirait sûrement en premier. Puis dans un autre endroit calme, elle repéra les deux plus jeunes du groupe, mais pas les plus faibles. On l'avait prévenue des grandes capacités magiques de Génis, et de l'observation précise, ainsi que l'analyse rapide dont était capable Préséa. Pour ceux là, elle verrait plus tard. Il y avait aussi cette Ninja, Sheena, qui n'était forte que par l'art de l'invocation. Mais si Hell arrivait à être assez rapide pour contrecarrer ses techniques, elle ne lui poserait pas non plus problème. Ce n'était en revanche pas le cas d'Elensar, avec qui la jeune fille discutait beaucoup. Pour finir, il restait le grand type costaud et menotté, qui ne combattait qu'au corps à corps. C'était également une cible facile. Sauf qu'il discutait souvent avec deux anciens anges du Cruxis, Kratos et Yuan, auxquels on lui avait déconseillé de se frotter seule, et que ceux là seraient sûrement attaqués les derniers. Enfin, il restait une dernière cible, le dénommé Zélos, qui se baladait souvent seul, mais qu'il ne fallait pas non plus sous-estimer...

...La vampire fit rapidement le tour dans sa tête. Dans un sens, il suffisait d'éloigner les plus gênants ailleurs, pour pouvoir attaquer sans crainte les autres... Là, elle allait avoir besoin de son frère. Seulement, quelque chose l'inquiétait... Elle ne l'avait vue nul part. Pourtant, elle était sûre qu'elle était ici, avec eux... Bah, tant pis ! De toute façon, ils allaient devoir agir. Toujours à l'abri des regards, elle tendit son poignet et l'entailla avec son ongle, tout en marmonnant discrètement des paroles. Le sang qui s'échappa de la plaie se transforma en une sorte de petit oiseau messager, qui s'envola à la vitesse de l'éclair vers les Terres du Salut.
L'oiseau de sang entra en trombe dans la salle où les deux loups attendaient. A peine l'eut-il vu, Falhën poussa un long hurlement, et disparut, entraînant Yggdrasill avec lui, sans que celui-ci ne comprenne vraiment la manœuvre. Aussi, le loup doré fut assez surprit de se retrouver tout d'un coup au haut d'un arbre. Heureusement pour lui, la branche sur laquelle ils se trouvaient tous était assez large, sinon, il aurait sûrement perdu l'équilibre sous l'effet de la surprise ! Hell leur fit un rapport de ses observations afin qu'ils puissent choisir leur première cible...

 

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Nouveau chapitre où de nouvelles révélations sont faites, l'histoire prend une direction de plus en plus précise non ? :p

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Falhën (chibi) By Wolveryn (Fyenth)

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23 novembre 2009

Chapitre 08: Elfe de Feu et Elfe de Foudre - par Ange de Cristal

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¤*¤ Elfe de Feu et Elfe de Foudre ¤*¤
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¤*¤ Ou comment voir une race mythique autrement...¤*¤
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Vouloir faire un avec la nature n'est pas que pour les écolos...

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...Kratos se réveilla avec un gros mal de crâne. Il n'était plus très sûr de se souvenir de tout ce qu'il s'était passé durant les dernières heures. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il était allongé dans un lit confortable, dans une jolie pièce en bois et bien éclairée. Il faisait jour, mais depuis combien de temps ? Il se leva et reprit rapidement ses esprits, se remémorant les derniers évènements. Ils étaient sortis des ruines, puis tous avaient fait ce même malaise... En parlant des autres, où étaient-ils ? Quittant le lit, il marcha d'un pas nonchalant vers la fenêtre. Il se trouvait en pleine forêt, dans un village qui ne lui était pas inconnu. Mais comment diable était-il arrivé à Heimdall alors qu'ils étaient à Asgard ?
Étonné, il s'avança vers la porte de sa chambre. Alors qu'il allait saisir la poignée, il entendit des voix de l'autre côté. Il reconnut celle de Yuan, mais aussi de Raine. Il lui semblait également qu'il y avait deux autres personnes, mais il ne pouvait pas les identifier. Décidé, il ouvrit la porte sans hésiter et se trouva face au groupe. C'est à peine s'il jeta un regard à Yuan ou Raine, mais il dévisagea plus longuement les deux elfes qui se tenaient avec eux, et chez qui ils étaient apparemment logés. Leur maison était assez grande d'ailleurs, vu le nombre de portes, et le Séraphin se demanda si les autres n'étaient pas dedans, toujours dans l'inconscience.
"Ah, Kratos ! Comment te sens-tu ? Tu es le dernier à reprendre connaisance !" Lança Yuan.
Perdu. Enfin, cela voulait sûrement dire que les autres allaient bien eux aussi. Il ne put néanmoins détacher son regard des deux inconnus, et Raine répondit d'elle même à ses questions.
"Je te présente Elensar et Tsamayël. Ce sont eux qui nous ont ramené ici. Ils passaient par les ruines d'Asgard pour une mission, et ils nous ont trouvé inconscients. Il ont jugé bon de nous ramener ici..." Le ton du professeur était assez sceptique, tout comme son regard à lui envers les deux elfes, lorsqu'elle lui raconta cette version des faits. Depuis quand les elfes sortaient de leur village pour une mission ? A cause de leur défaite face à Yggdrasill ? Bah, pourquoi pas après tout.

..."Enchanté Mr Aurion. Je suis Tsamayël, chef de la garde des Elfes. Suite à votre défaite face à Yggdrasill, mon ami et moi avons réussi à convaincre le chef de nous impliquer un peu plus dans votre lutte en créant une armée de volontaires." Ceci répondait donc à sa seconde question. C'était bizarre venant de la part des Elfes, mais il n'était pas non plus mécontent de ce changement de mentalité. Car du soutien, ils allaient en avoir besoin. Kratos observa de plus près ce Tsamayël. Il était grand, plutôt bien bâti. Il portait une armure dorée, incrustée de rubis, ce qui lui donnait un effet reflétant une certaine supériorité, une puissance non négligeable. Il portait aussi une longue cape couleur pourpre, cachant la moitié d'une épée ressemblant un peu à Flamberge, mais plus travaillée au niveau de la garde. Niveau physique, comme tous les elfes, il avait un joli visage, des traits fins, quoique marquant quand même son passé de guerrier averti. Son regard était plutôt dur et sur le qui-vive, et ses yeux étaient d'une couleur flamboyante. Il avait également une coiffure assez spéciale. La partie gauche de sa frange était en bataille, dévoilant un signe en forme de tribal couleur de sang, qu'il avait au dessus de l'arcade. Quand à la moitié droite de cette frange, elle était ordonnée et lui retombait au dessus du sourcil. Le reste de les longs cheveux rouges vif et soyeux était noué et dévalait son dos.
"Excusez mon indiscrétion mais... Que vous est-il arrivé ?" Demanda le second elfe. Elensar était moins impressionnant que son compagnon, et semblait plus décontracté. Il avait de longs cheveux violets, un peu en bataille par endroit, aussi beaux que ceux de Tsamayël. Il avait un visage plus doux et amical, mais on pouvait voir dans son regard qu'il n'était pas à sous-estimer. Ses yeux violets, assortis à sa chevelure, reflétaient aussi une grande générosité, et le sentiment que l'on pouvait lui accorder sa confiance. Niveau vestimentaire, il portait une simple tunique variant dans différents tons violacés, ainsi qu'une cape foncée. Il portait également une épée dotée d'une forme originale. Sa lame ressemblait à une vague, ondulée et large. Il devait avoir une sacrée force pour manier une telle chose.

...Kratos termina ses observations et ne répondit pas tout de suite. Il ne savait pas s'il devait ou non leur dire ce qu'ils faisaient dans les ruines, surtout si, comme leur avait dit Feanor et Sewa, ils étaient en possession de ce nouveau pouvoir. Il jeta un bref regard à ses deux compagnons qui lui firent comprendre qu'eux non plus n'avaient rien dévoilé.
"Je suis désolé, mais pour le moment, nous ne pouvons pas vous dire de quoi il s'agit. Néanmoins, je vous remercie pour votre aide et votre hospitalité."Les deux elfes sourirent, et ne cherchèrent pas à en savoir plus. Ils avaient d'autres choses à faire, et après s'être excusés et leur avoir dit de faire comme chez eux, ils quittèrent la pièce.
"Qu'en pensez-vous ? Demanda Raine, brisant le silence.
- Ils n'ont pas l'air de savoir. Répondit Yuan.
- Je pense que nous ne devrions pas parler de cette affaire pour le moment. Où sont les autres ?
- Partis en forêt, pour tester ce nouveau pouvoir. Lloyd était excité, tu le connais, et n'a pas pu t'attendre. Évidement, Colette et Génis ont suivi, ainsi que Préséa et Régal, curieux de voir ce que ça allait donner. Zélos est partit de son côté je ne sais où, accompagné de Sheena, qui disait vouloir le surveiller. Yuan et moi sommes restés pour t'attendre, pour discuter avec ces deux là, et savoir leurs intentions."
Le mercenaire ne répondit rien, et acquiesça en marmonnant. Contrairement à son fils, il n'était pas très pressé de tester ce dit pouvoir. Il était plutôt méfiant, et ne voulait tenter la chose que lorsqu'il en saurait un peu plus. Cela semblait aussi être l'avis de Raine et Yuan. Enfin, si Régal avait jugé bon de tester tout de suite, c'était déjà quelque chose, car lui aussi avait une certaine maturité et avait tendance à réfléchir avant d'agir. Le fait de le savoir en compagnie de Lloyd et compagnie le rassura un peu, et il se détendit. De toute façon, Heimdall était un lieu sans histoire et calme, et tous les habitants les soutenaient. Alors que pourrait-il arriver ?

..."Râââââ ! Si on m'avait dit que c'était aussi compliqué de marcher à quatre pattes !"
Au beau milieu de la forêt d'Ymir, à l'abri des regards, un loup de couleur rouge sur le dos et blanc sur le ventre, avec des mèches marrons sur le haut du crâne et quelques ornement argentés un peu partout sur le corps, venait de tomber dans l'eau après avoir tenté de se réceptionner après un saut. Un autre loup, un peu plus petit, bleu et blanc aux motifs argentés, était écroulé à terre de ce qui semblait être de rire, et un troisième, également bleu et blanc, mais avec une jolie crinière blonde platine et de belles ailes roses, dévisageait celui de l'eau avec un regard désolée, les oreilles légèrement en arrière. Adossé à un arbre, Régal affichait un air blasé, et Préséa, qui habituellement ne trahissait aucune émotion, était entre l'étonnement et l'amusement.
"Lloyd.... Esp... Espèce d'abruti ! Tenta d'articuler, entres deux fous rires, le loup à terre. Tu dois bien être le seul canidé que je vois entrain de louper aussi pathétiquement un saut !
- Très drôle Génis ! Répliqua le concerné en sortant de l'eau. Fais-le toi, si tu es si malin !
- Tu vas y arriver Lloyd ! Courage ! Lui dit avec enthousiasme la louve angélique.
- Toi tu as de la chance Colette, même en loup, tu peux voler ! Ajouta le mage en se relevant après sa crise."
Oui, car les loups présents sont bien les héros de la régénération, tentant, sans grand succès pour certains, de maîtriser leur nouvelle forme. Lloyd, comme à son habitude dès que quelque chose était nouveau, avait voulu se transformer en premier. Colette, qui voulait toujours faire comme lui, avait suivi, et Génis, n'aimant pas être à la traîne, avait fait de même. Seulement, ils avaient mis un certains temps à comprendre la technique, et c'est Préséa, ayant gardé ses capacités d'analyses, qui leur avait expliqué comment faire. Il suffisait juste de penser que l'on devenait un loup pour que la métamorphose ait lieu. Chose que Lloyd avait eu du mal à faire au départ, tellement il était impatient (ou comment se retrouver avec une apparence humaine, avec en prime deux oreilles de loup, et la queue qui va avec !). Son ego en avait d'ailleurs prit un coup quand ses deux amis avaient réussis dès le premier essai. Préséa n'avait pas encore tenté, elle voulait attendre un peu. Régal lui, était surtout là pour les surveiller, et donner quelques conseils. Pour lui aussi, il verrait plus tard.

...Pendant que Lloyd et compagnie s'entraînaient en métamorphose lupine, Zélos avait décidé de se balader dans le village, il avait besoin de réfléchir. Sauf que comme à son habitude à elle aussi, Sheena, avait décidé de le suivre, pour le surveiller qu'elle disait. C'était partit en dispute, bien évidemment, mais le fait était qu'elle était quand même restée avec lui. Ils s'étaient donc assis à l'ombre d'un arbre, et s'étaient mis à discuter des derniers évènements. Tous deux avaient le même avis et se montraient sceptiques quand à ce dit pouvoir... Enfin, si Lloyd était partit le tester avec les autres à l'abri des regards, ils n'auraient qu'à lui demander comment cela se présentait. Évidement, ils devaient se montrer discrets là-dessus, et ne pas mettre les villageois au courant de cela. Et du coup, il était dur d'avoir des informations là-dessus. Les seuls qui pouvaient leur expliquer la chose, c'était Sewa ou Feanor, mais ils les avaient perdu de vue. Et dans le village des Elfes, aucun d'eux ne leur semblaient étrangers. Ils étaient en pleine conversation là-dessus, en observant les gens à la recherche d'un quelconque signe, lorsqu'ils durent se taire en vitesse.
En effet, une jeune elfe venait de s'approcher d'eux, et semblait rechercher quelque chose, ou quelqu'un. Sheena ne put s'empêcher de la dévisager entièrement, car elle avait un look assez... Particulier ! A commencer par ses cheveux. Ils étaient blonds et longs, jusque là, rien d'anormal. En revanche, leurs pointes étaient de couleurs turquoises, et elle avait deux mèches bleues qui lui passaient devant des oreilles. Autre détail : elle avait un drôle de cristal sur le front. Et était aussi habillée plutôt richement, d'une belle robe avec divers tons bleus, et des ornements dorés avec des saphirs un peu partout. L'effet était saisissant, et elle ne passait pas inaperçue.
"Dis... Tu ne crois pas qu'elle pourrait être... ? Chuchota Sheena discrètement à Zélos.
- Bien possible, elle est assez différente... Mais on ne peut pas le lui demander comme ça, alors attendons un peu..."
Soudain, un gamin arriva derrière eux et les fit sursauter quand il leur parla.
"Elle est bizarre non ? Faites pas attention, elle a toujours été comme ça...
- Euh... Tu veux dire qu'elle a toujours vécu ici ? Lui demanda Sheena, en faisant attention que l'inconnue ne les entendent pas.
- Je sais pas, mais tous les adultes semblent bien la connaître... Ils disent tous qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Personnellement, je la trouve à moitié débile, évitez de lui parler si vous pouvez !
- Ah mais euh..."

La Ninja

n'eut pas le temps de le retenir, que le jeune elfe était déjà partit rejoindre ses amis en courant. Elle lança un drôle de regard à Zélos. Apparemment, elle n'était pas de ceux qu'elle cherchait, et semblait être du genre à éviter... Oui, sauf que là, elle se dirigeait vers eux, et semblait avoir la ferme intention de les aborder.

 

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Quand vous croisez un chien tout mignon dans la rue, il ne peut l'être que d'apparence... Pour les humains, c'est pareil, les apparences peuvent-être trompeuses...

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..."Excusez-moi..."
Sheena fit une drôle de moue et tenta d'avoir un air dégagé, genre la fille-à-qui-on-a-rien-dit avant de répondre :
"Euh... Ouiiiii ?
"Je cherche mon phénix... Vous ne l'auriez pas vu par hasard ?"

La Ninja

ouvrit de grand yeux. Le gamin ne semblait pas avoir tout à fait tort... Un phénix... D'où elle sortait ça celle-là ? C'était pas censé être un animal mythique qui avait disparut depuis fort longtemps ? Les seuls oiseaux qui y ressemblaient étaient des monstres, et elle se doutait fortement que l'on pouvait en faire des animaux de compagnie...
"Euuuh, non,désolée..." Elle lança un autre regard de biais à Zélos pour lui demander quoi faire, mais celui-ci restait légèrement impassible, ce qui l'étonna.
"Ah pas grave alors, merci, il finira bien par revenir ! Au fait, je suis Ange Krystaleen, ravie de vous rencontrer !
- Euh, oui... Sheena Fujibayashi pour ma part et...
- Ah, c'est toi qui doit reprendre le flambeau de Mizuho ?"
Autre étonnement. Les Elfes savaient-ils qui elle était vraiment ? Grande première... Cette fille était vraiment louche et ne semblait pas très nette, mais malgré sa gêne, Sheena était un peu curieuse tout d'un coup.
"Euh, oui, c'est cela... Et lui c'est..." Elle donna un coup de coude discret à Zélos pour que ce dernier se réveille un peu et réagisse, parce que là, elle se sentait étrangement seule face à cette drôle de situation... Il sembla enfin émerger de ses pensées, et répondit d'un drôle de ton qui ne lui allait pas vraiment.
"Zélos Wilder. Mais je ne sais pas s'il est vraiment très utile que je me présente non ?"
Là, Sheena se demandait si elle rêvait où s'il le faisait exprès... Ces deux là se connaissaient ou quoi ? Enfin, vu le regard interrogateur que lui lança Ange juste après, elle en décréta que non. Mais alors pourquoi cette drôle de réponse ?
"Oui bon euh...." Elle tenta de briser la gêne occasionnée sans grand succès, et se sentait vraiment mal à l'aise...

..."Ange ! On va avoir besoin de toi et... Oh ! Re bonjour !"
Toutes les têtes se tournèrent vers Tsamayël et Elensar qui venaient de faire leur apparition. Au bon moment même ! Pensa très fortement Sheena qui commençait vraiment à patauger. Elle avait déjà vu les deux Elfes lorsqu'elle s'était réveillée, et elle leur répondit avec un sourire amical. Par contre, elle ne pensait pas qu'Ange était avec eux.
"Qu'est ce qu'il se passe ?
- On a un soucis à Ozette. Répondit Elensar. Il semblerait qu'une drôle de fille y mette un sacré bazar !
- Tu penses que c'est...
- Possible ! Il y a que le chef veut qu'on se mette sur le coup !"
La jeune fille s'excusa et alla rejoindre ses deux compagnons, et ils filèrent aussi vite qu'ils étaient arrivés.
"Eh ben... Soupira Sheena.
- On ferait mieux de prévenir les autres et de les suivre.
- Hein ?
- Tu ne trouves pas ça bizarre ? Logiquement, c'est Meltokio qui s'occupe de ce genre de soucis. Qu'est ce que Heimdall viendrait faire là-dedans ? Et j'en mettrais presque ma main au feu... Ces trois là ne sont pas de ce monde.
- Comment peux-tu en être sûr ? Le gosse de tout à l'heure à dit lui-même que...
- Peu importe ce qu'il a dit, ce n'est pas logique. Ces trois là, surtout elle, se repèrent assez facilement. Comment peux-tu expliquer le fait qu'on ne les ait pas vu lorsque la tour s'est effondrée sur le village, et qu'on ait dû sauver la plupart de la population ?"
L'argument fut comme une décharge dans le cerveau de

la Ninja. Zélos

avait raison ! Encore une fois, son sens de l'observation s'était montré efficace. Des fois, elle s'en voulait d'être si naïve et de croire tout ce qu'on lui disait. Mais pourquoi le gamin aurait-il dit qu'Ange était connue dans le village, si elle était une étrangère au même titre que Sewa ou Feanor ?

...Après avoir mit tout le monde au courant de cette affaire, et avoir reproché à Lloyd de sentir le chien mouillé, ils avaient décidés de prendre la direction d'Ozette. Grâce à leurs ptéroplans, le voyage fut rapide, et ils atterrirent un peu à l'écart pour observer les choses dans un premier temps. En effet, il semblait que le village était bel et bien attaqué, alors qu'il était encore en reconstruction.
"C'est horrible !" S'exclama à moitié Colette, les larmes lui montant aux yeux.
Génis semblait tout aussi remonté, mais c'était surtout en voyant la tête que faisait Préséa. Lloyd serrait les poings sur ses épées. Si les trois Elfes avaient dit qu'ils se rendaient à Ozette, que faisaient-ils donc ?
"Tant pis ! On y va !" S'exclama-t-il, ne pouvant en supporter d'avantage.
Sans prévenir, il prit sa forme de loup, qu'il avait vraiment envie d'essayer en combat.
"Lloyd ! Qu'est ce que tu fais ? S'indigna Raine. Ce n'est pas le moment d'utiliser ça ! Nous devons nous montrer discrets à ce sujet et..."
Mais c'était trop tard, la silhouette lupine galopait déjà vers le village, suivit par celle de Colette et de Génis. Au plus grand étonnement de tous, Préséa les imita et se transforma à son tour en une jolie louve rose et blanche pour les suivre.
"Préséa ne... ! Commença Raine, mais elle ne fut pas plus écoutée. Bon sang ! Ils sont inconscients ! Je sais que c'est son village natal, mais il y a des choses que...
- De toute façon, il faudra bien que l'on s'y mette un jour, autant commencer tout de suite ! Répliqua Yuan qui se transforma à son tour en un superbe loup bleu, rouge et blanc, muni d'aile violacées.
- Yuan ! Tu ne vas pas t'y mettre aus..." Mais le Séraphin était déjà partit également.
Raine soupira, imitée de Kratos et de Régal. Sheena, elle, se demandait ce qu'elle devait faire, pendant que Zélos restait totalement indifférent. A telle point même qu'elle en avait envie de lui en mettre une afin qu'il redevienne comme avant.

...Sans se soucier des autres restés à l'arrière, Lloyd, Colette, Génis, Préséa et Yuan avaient fait une irruption non dissimulée dans le village, où les villageois qui étaient présents pour les réparations fuyaient là où ils le pouvaient. Quand ils virent les cinq loups, ils les prirent pour des monstres, et cherchèrent à les éviter eux aussi. Cela arrangea Lloyd qu'ils réagissent comme ça, plutôt qu'ils tentent de les combattre. Colette, elle, essayaient en vain de leur faire comprendre qui ils étaient, mais la situation était trop confuse. Elle abandonna rapidement dès que Yuan lui fit comprendre que ce n'était pas le moment pour ça, et que préserver leur identité n'était pas plus mal.
Préséa identifia la première la source du problème. Sur la place principale, il y avait une jeune fille qui semblait invoquer toute sorte de monstres. Elle était habillée de manière très sexy et sombre, et un flot de cheveux noirs aux pointes bleues clair volaient derrière elle dès qu'elle incantait. Autre chose étrange : c'était aussi une Elfe. Et là, aucun doute pour dire qu'elle venait d'un autre monde. Ange, Tsamayël et Elensar étaient bien là, et luttaient tant bien que mal contre les monstres invoqués.
Lloyd passa devant et se présenta droit devant la fille, en position de combat, babines retroussées, les crocs à l'air, les oreilles en arrière, et le poil hérissé.
"Arrêtez ça tout de suite !
- Ooooh mais que vois-je ? Les sacs à puces ont réussi à prendre possession du pouvoir... C'est fâcheux, ils ne vont pas être très contents... Enfin...
- Qui es-tu ? De quoi parles-tu ?
- Nooooon ! Ne me dites pas que vous ne savez rien ?
- Lloyd... Laisse moi faire, et occupe-toi des monstres. Dit Yuan en s'interposant. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je suis sûr d'une chose, vous n'êtes pas de ce monde ! Et vous feriez mieux de retourner d'où vous venez !
- Mais je n'en ai pas l'intention ! Et avant de me menacer, apprenez à maîtriser vos pouvoirs !"

...A peine sa phrase finie, elle se mit à incanter, et de gigantesques flammes ténébreuses fusèrent sur les loups. Habile et sur le qui vive, Yuan n'eut aucun mal à les éviter, mais ce ne fut pas le cas des autres, qui se les prirent de plein fouet. Utiliser une autre forme en plein combat et ne pas savoir très bien la maîtriser, voilà où cela aboutissait. Se servant de ses ailes, Yuan survolait le champ de bataille, et répliqua aussitôt avec une attaque de lumière. Avec l'expérience, il voyait à peu près comment utiliser la magie en étant un loup, mais il n'arrivait pas à utiliser une puissance convenable. L'ennemie évita les rayons lumineux avec une grande simplicité, et s'apprêta à relancer son sort ténébreux.
Ange s'interposa au même moment, et incanta à son tour. Rapidement, une gerbe aquatique vint s'entrechoquer avec les flammes infernales, et n'eurent aucun mal à faire disparaître ces dernières.
"Pfffff, Tu ne paies rien pour attendre !
- Parles pour toi !
- De toute façon, je n'ai plus rien à faire ici... Merci de vous être montrés mes petits loups, vous et votre...*hum* puissance ! On se reverra très bientôt !" Puis elle se téléporta.
Lloyd se releva avec difficulté en maugréant, et reprit sa forme humaine, imité par les autres. Il ne restait plus que quelques monstres. Tsamayël s'en occupait avec des sorts de feu, accompagné d'Elensar et de sa magie de foudre. Ozette était redevenue un champ de ruine. Mais plus important... Qui était vraiment cette fille ? Et est ce que Tsamayël, Elensar et Ange n'étaient que de simples Elfes ? Pour pouvoir utiliser la magie, il était clair que non désormais.
Les autres du groupe arrivèrent en courant sur les lieux, ils avaient tout observé de loin, mais l'action avait été tellement rapide qu'ils n'avaient pas pu intervenir. Kratos prit les devants, et s'adressa directement aux trois Elfes.
"Qui êtes vous vraiment ?"

 

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Oulà... Deux semaines sans écrire, et voilà que je pond un big chapitre ! xD Espère que c'était pas trop lourd ^^"

Bizarre que personne n'ait pensé à ces deux-là dans les persos "lumières" XD Nop, Céleste n'était pas dans le lot, mais il s'agissait de Tsamayël (gauche) et d'Elensar (droite) ! (Et Ange, accessoirement :p) Pour les lumières, vous savez tout ! ^^
Par contre, Falhën a été casé sans problèmes lui ! mdr !

Mais qui est donc cette autre elfe qui veut du mal à tout le monde ? :p


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Tsamayël By Doku Sama (Oui, elle l'a fait sex ! XD)
Elensar By Nacrym


 

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13 novembre 2009

Nostalgie... -par Salami

Nostalgie

13 novembre 2009

Chapitre 17: Prises de conscience- par Alienor

Le jeune homme s’affala dans son fauteuil, exténué. La journée n’avait pas été de tout repos, à commencer par son travail. Maintenant, il était là, et il se sentait presque heureux d’en finir.

La salle de bains était occupée, mais il aurait donné cher pour prendre un bain à cette heure-ci. Mais bon, tout ce qu’il ne fallait pas faire pour arriver à ses fins…

Le bruit de l’eau à l’étage s’estompa, et on n’entendit plus que le bruit léger des gouttes coulant par terre.

« Elle a enfin terminé ! » sourit Zack, tout content.

Il allait enfin pouvoir l’avoir, cette salle de bains !

La porte en haut grinça, et on entendit la voix familière de la gouvernante aboyer pour que tous l’entendent.

« Mais c’est-y pas qu’elle est bien plus jolie comme ça la petiote. A tomber ! »

Il ne fallait pas s’étonner de l’accent de la bonne femme. Elle était française…

Une sorte de râle lui répondit, et un bruit bref dans l’escalier. De nouveau l’autre cria :

« Mais c’est pas vrai qu’elle pourrait pas tenir sur une poutre la petiote. Faut vraiment lui réapprendre à marcher !

- Marianne, vous pouvez arrêter de rugir s’il vous plaît ? Toute la Terre n’est pas à votre écoute ! » tonna Zack, de manière à ce que son ton égale celui, bourru de ladite Marianne.

Un grognement lui répondit, signe qu’elle prendrait son ordre au pied de la lettre. Il fallait dire que c’était épuisant, en plus, de l’entendre à longueur de journée.

Il monta, et tomba sur sa gouvernante et une autre jeune femme, plus mince, qui tremblait et qui semblait se demander qu’est-ce qu’elle fichait dans cette maison de fous. Elle était simplement vêtue d’un peignoir, et était affalée par terre, ne tentant même pas de se relever. Sa peau était d’une rougeur anormale, mais Zack comprit pourquoi. Il fallait dire que les manières de Marianne à frotter étaient un peu à faire peur… Il regrettait presque de l’avoir confiée aux mains de la servante, qui avait assuré en faire son affaire.

« Vous auriez dû un peu moins abuser sur le lavage, Marianne, fit-il remarquer.

-Tout le monde a sa manière de faire, répliqua la femme, de sa grosse voix, philosophe.

-Vous avez peut-être raison, mais à ce point-là… »

Les yeux bruns de la jeune femme se posèrent sur lui, et sa bouche trembla d’autant plus. On aurait dit un petit chien apeuré…

« J’m’occupe de la changer ! lança Marianne, d’un ton joyeux.

-Eh, faites att… »

Mais la grosse femme de relever brutalement sa protégée et de l’emmener dans une petite chambre où elles seraient à l’abri des regards.

« Elle sera toute, toute belle ! promit la gouvernante, radieuse, avant de fermer, ou plutôt de claquer la porte.

Et Zack resta là, bêtement, au milieu du couloir, une main levée en direction de la porte, et le visage un peu perdu. C’est qu’elle avait du caractère, la bonne femme !

Il soupira, puis redescendit l’escalier, avant de s’asseoir à nouveau dans son fauteuil fétiche et de prendre un livre, histoire de passer le temps. Il avait l’air très ordinaire, dans la vie de tous les jours, mais ce n’était pas le cas lorsqu’il revêtait son uniforme de soldat. Là, il faisait mine d’être totalement apte à recevoir des ordres de la part de son supérieur, mais il était aussi effronté qu’un gamin. S’il fallait y aller, il fallait y aller, un point c’est tout, qu’on ait le choix ou non, telle était la devise du commandement. Mais il n’obéissait pas à cette règle. En fait, il faisait tout le contraire de ce qu’on lui disait. Exemple : quand on lui disait d’aller par ci, il allait par là, pour la simple et bonne raison qu’il était persuadé d’avoir raison. Plusieurs fois il avait failli être renvoyé, mais comme le besoin de soldats se faisait beaucoup ressentir, à chaque fois on remettait ça à plus tard. Il n’avait donc rien à craindre là-dessus.

L’armée, c’était toute sa vie. Il avait toujours rêvé d’être un officier. Mais pour l’instant il était un simple soldat, et faisait partie de la classe la moins importante de la garnison. Il en avait connu moins âgés que lui qui avaient sans mal réussi à décrocher le titre de sergent-chef par pot-de-vin. Il aurait bien voulu faire pareil, mais on ne lui faisait pas assez confiance pour ça. Dommage…

Il se dirigea de nouveau vers la salle de bains, et s’enferma à double tour. Un bon bain ne serait pas de refus, et de loin. A la différence près que ce n’était pas Marianne qui se chargeait de le rendre propre, c’était déjà ça.

Il laissa couler l’eau pendant qu’il se déshabillait, puis il s’immergea jusqu’aux épaules et soupira d’aise. Quoi de mieux qu’un peu de tranquillité bien méritée ?

La porte à côté grinça, et la voix de la gouvernante se fit entendre, alors qu’elle frappait à la porte :

« Maître Zack, vous êtes ici ? »

Nan je suis en Suisse, voulut-il lui lancer, mais il préféra répondre par politesse :

« Oui, vous désirez quelque chose ? »

C’était plutôt à elle de poser la question d’habitude, mais dans cette maison on avait tendance à inverser les rôles…

« V’nez voir comment se porte la p’tiote ! Elle se porte comme un charme! »

Après ce que je viens de voir, se dit-il, je ne sais pas si on peut la qualifier ainsi.

« Deux secondes, » grommela t-il.

Il venait à peine de rentrer dans la baignoire !

Il sortit un pied de l’eau, puis l’autre, et, tout en prenant son temps, il fut sur le tapis et se vêtit d’un de ses peignoirs.

Même s’il savait qu’il était inconvenant de sortir avec ça pour seul vêtement, il rafla quelques habits au passage, s’habilla en vitesse et sortit de la salle. Marianne l’attendait dans le couloir. Elle trépignait sur place.

« V’nez vite, v’nez vite ! »le supplia t-elle, très pressée.

Il aurait bien voulu lui dire que ce n’était pas la peine de s’exciter comme ça et qu’il n’y avait pas le feu, mais il s’abstint. La domestique était une vraie maniaque. Impossible de la détourner de ses passions. Elle s’y accrochait comme à une bouée de sauvetage.

En entrant dans la petite chambre qui servait pour les essayages, Zack se figea sur place.

Là, toute rouge de timidité, une jeune femme qu’il ne connaissait pas se trouvait là. Un instant il se demanda ce qu’elle fichait là, puis il revint à lui et la contempla yeux écarquillés. Son regard insistant embarrassa d’autant plus la fille.

Elle était vêtue d’une très jolie robe datant du début du vingtième siècle, et était maquillée d’une très jolie façon, qui la rendait naturelle malgré tout. Même pour l’instant pied nu, Zack sentait que tout, absolument tous les vêtements du monde lui iraient à merveille.

A côté de lui, la gouvernante rayonnait. Elle attendait avec impatience la réaction de son patron et à sa tête, on voyait bien qu’elle n’était pas déçue, mais alors pas du tout.

Elle couvait sa protégée du regard, qui avait le rouge aux joues à force d’être regardée de cette manière. Finalement, au bout d’un moment de silence, la voix de la servante retentit, brisant le calme qui s’était installé.

« Hein qu’elle est jolie la p’tite mignonne. Hein ? »

Elle s’approcha de la jeune fille et, d’une poigne forte, la fit tournoyer sur elle-même. La robe virevolta sous l’attraction, et un moment encore, Zack eut l’impression de regarder danser une princesse. Puis il se reprit et se racla la gorge :

« C’est… euh… superbe !

-Pas seulement ça hein ? Elle est bien mieux que ça ! Hein ma petiote ? lança la domestique, en prenant le menton de Sheena entre son pouce et son index et en le tournant vers son visage.

« Ah euh… »balbutia celle-ci, en fixant la chemise de Zack qu’il avait mise en vitesse.

Juste le temps pour lui de voir qu’il l’avait mise à l’envers que la voix de Sébastien, le majordome, retentit, venant du rez-de-chaussée.

« Maître Zack, vous avez de la visite ! »

Aussitôt le cœur de l’interpellé se mit à battre plus fort et il ordonna de vive voix à Marianne :

« Dépêche-toi de tout remettre en place et prends soin de cacher notre invitée ! »

Celle-ci s’exécuta, ne prenant pas en compte le tutoiement subit qu’il venait d’emprunter. Il était toujours comme ça lorsqu’il était énervé. Elle prit la main de la jeune femme abasourdie et l’entraîna derrière un rideau. Le jeune homme, quant à lui, regagna la salle de bains et vida la baignoire, se rhabilla et se recoiffa correctement et vérifia qu’il était présentable. Puis il descendit et essaya de garder un ton poli et guttural, histoire de ne pas avoir l’air grossier.

Ca y était, tout allait bien…

« Bonjour, Monsieur Wilder, belle soirée ? »

Il sursauta. La personne qui se tenait dans le hall n’était pas celle à laquelle il s’attendait. Et de loin.

« Eh bien, reprit-elle, vous me sembliez bien étonné. Est-ce ma venue qui vous dérange ? »

Zack balbutia quelques mots et s’inclina respectueusement devant le colonel, car il s’agissait là de son supérieur hiérarchique.

« Aucunement, mon colonel, il est juste rare que vous veniez rendre visite à quelqu’un de mon statut. »

Et en général, ça ne présageait rien de bon.

« Eh bien, il faudra vous y habituer à partir d’aujourd’hui, très cher. Considérez ceci comme une simple visite amicale. Puis-je ? demanda t-il, en retirant son manteau et en le lui tendant.

-Oui, » répondit simplement le jeune homme embarrassé.

Et en retour il s’écarta et repassa le manteau à Sébastien, ceci étant son travail. Le majordome s’inclina et partit accrocher le manteau.

« Dois-je vous préparer un thé ? demanda t-il, en respectant à la lettre les règles de bienséance, pour une fois.

« Je vous en prie, préparez-en pour vous aussi, » répondit l’homme, de sa voix mielleuse que Zack détestait.

Un peu en rogne sans le montrer pour autant, le jeune homme ordonna à Marianne, qui descendait, de préparer les boissons, puis il s’assit en face du colonel, s’attendant visiblement à ce que celui-ci lui dise quelque chose. Mais l’homme prenait son temps, profitant de son grade pour énerver la bête tout en la tenant par les cornes (cherchez pas c’est une expression de mon cru^^).

Lorsque le thé fut servi, le colonel se décida enfin à expliquer les raisons de sa présence, tout en prenant son temps.

« Bien, permettez-moi de m’excuser de venir aussi tard, mais je voulais vous voir pour quelque chose d’important.

-Alors pourquoi ne pas m’avoir fait quérir, pour vous épargner tout ce chemin jusqu’à chez moi ? »

Il fallait dire que le manoir, car c’en était un, de Zack se trouvait relativement loin de la base militaire. Plus de vingt minutes en automobile.

« Je me doutais que vous alliez poser cette question. Non, si je suis venu ici par moi-même, c’est parce que je suis beaucoup plus sûr de vous parler seul à seul. Il suffit juste que vous envoyiez vos domestiques accomplir une tâche quelle qu’elle soit, et de fermer les issues qui mènent jusqu’ici. Compris ? »

Comprenant que, même en dehors du travail, il s’agissait là d’un ordre, Zack ne perdit pas son temps, se leva et fit ce qui lui était demandé. Enfin, lorsqu’il revint, son interlocuteur passa aux explications.

« Vous devez vous douter que nos alliés venus d’Orient dorment cette nuit à un hôtel près du complexe.

-Oui, acquiesça le jeune homme, se demandant où il voulait en venir.

-Eh bien, cette nuit, nous envoyons une garnison dans le Sud du pays, car nous avons perçu de l’agitation dans la région de Bade-Wurtemberg, à côté de Bavière. Et nous nous sommes aperçus qu’il nous manquait beaucoup plus d’hommes que nous ne le pensions, c’est pourquoi nous avons décidé de faire monter en grade les plus méritants.

-Quel rapport ici avec… un soldat tel que moi ? »

Il craignait de comprendre ce que cet homme voulait dire. De toute sa carrière en tant que simple soldat, il ne se rappelait pas avoir été considéré comme l’un des plus méritants.

Le colonel étouffa un rire.

« Voyons, ne jouez pas les incrédules, et soyez plutôt heureux de la proposition que je vous fais là. N’est-ce pas excitant ? »

Zack haussa un sourcil. Se pourrait-il que…

« Désirez-vous un poste plus prestigieux que votre grade initial ? Voulez-vous vous sentir plus concerné par les affaires militaires, et peut-être même vous faire remarquer, et monter encore plus en grade ? N’est-ce pas là tentant ? »

Le jeune homme manqua de s’écrouler avec le fauteuil. Avait-il bien entendu ?! C’était quoi ces… bêtises ? Et pourquoi cette proposition si subite ?

« Ca vous surprend, n’est-ce pas ? fit le colonel, amusé par la réaction de son subordonné. Je comprends bien que vous soyez sous le choc. Je sais qu’il n’est pas dans les règles de demander cela ainsi, car il faut avant tout passer un test. Mais nous sommes en manque énorme et il nous faut à tout prix du recrutement. Or, les gens sont trop peureux pour sortir de leur maison, en cette période de guerre, et donc ils ne veulent pas perdre leurs enfants à la bataille, c’est commun. Donc il faut jouer de persuasion et quelquefois de force pour avoir des soldats dignes de ce nom. Fort heureusement, il en existe encore qui veulent sauver la gloire de leur pays, comme vous n’est-ce pas ? »

Zack se redressa, une mèche en bataille, l’air mal réveillé. Il tenta de dire :

« Oui, mais c’est uniquement parce que…

-Je connais votre histoire, monsieur Wilder, et je sais qu’elle est ô fort triste. C’est bien cela qui vous a forcé à quitter votre Amérique natale ? »

Le passé ressurgissait brutalement dans la tête du jeune homme, et une mine grave se peignit sur son visage. Il avait souhaité ne plus jamais en reparler.

« Il… y a longtemps que j’ai quitté le Michigan pour venir ici, mon colonel. Je me sens tellement plus à l’aise en Allemagne, dans ce pays dont j’ai rêvé tant de fois depuis l’enfance. Je me suis même décarcassé pour apprendre la langue…

-Au grand désespoir de votre cher père. Mais on peut voir que cela a mené à quelque chose. Normalement, l’Amérique est une des patries alliées de l’ennemi. Et qui dit «les amis de nos ennemis sont nos ennemis » dit faire front à l’ennemi. Pour l’instant ils semblent que les Américains ne participent pas beaucoup à l’affrontement. Nos alliés d’Asie s’en occupent, heureusement, et leurs batailles principales se déroulent en mer. Nous envoyons beaucoup de renfort pour participer à la bataille, mais pour l’instant tout semble se dérouler au mieux. Et je me suis aperçu que, même étant originaire du nouveau continent, vous ne réagissez pas en faveur de vos compatriotes…

-Il y a longtemps que l’Amérique n’est plus ma patrie, colonel. Désormais je suis fidèle à mon nouveau pays : l’Allemagne. Soyez assuré que je resterai à vos ordres. »

L’homme sourit, satisfait, puis reprit, en se levant :

« Bien, pour ce qui est de votre montée en grade, je vous attends vous et vos camarades avertis demain à neuf heures dans mon bureau. J’espère de tout cœur que vous serez du lot…

-Attendez, le retint Zack, est-ce que… pour cela, ai-je vraiment le choix ? Je veux dire : suis-je permis de refuser ou d’accepter ? »

Son interlocuteur se contenta de réfléchir, puis il tourna la tête vers le jeune homme.

« Pour ce qui vous concerne, vous êtes libre de choisir, mais il serait vraiment dommage de rater une telle opportunité non ? »

Et il tourna le dos. Zack le regarda revêtir sa veste, à l’aide du majordome et quitter la salle pour se rendre à l’extérieur, où l’attendait une voiture privée. Ainsi, il laissa son soldat devant un choix aussi peu probable qu’inévitable. Demain se jouerait son futur.

Avec une politesse forcée, il regarda partir la voiture puis rentra, en soupirant. Il faisait nuit noire maintenant. Plus le temps de prendre un bain de nouveau.

Mais de toute façon, se dit-il, la persuasion du colonel avait été telle qu’il avait sans peine fait son choix, lui qui en rêvait depuis tellement longtemps. Ce soir-là était sans doute le plus différent des autres qu’il ait connus. Il avait vécu beaucoup de péripéties ces derniers temps. Pourquoi tant d’acharnement sur lui ? Qu’est-ce que le sort lui réservait ?

Un raclement de gorge se fit entendre soudain lorsqu’il passa près des escaliers, puis un bruit bref. Il s’arrêta. Rêvait-il ?

Une masse noire apparut sur la rampe, puis un visage. Des mains s’agrippèrent à la rampe d’escalier, et deux grands yeux noirs le fixèrent. Il manqua de sursauter, puis se remit tout aussi rapidement. C’était seulement elle. La jeune japonaise…

« Qu’est-ce que vous faites là ? Marianne t’a laissé tombé ? » demanda t-il, passant au tutoiement sans faire la différence avec le registre de bienséance.

Les yeux de la jeune fille se plissèrent, puis elle répondit d’une petite voix :

« Elle est partie me préparer à manger… »

Comme pour signifier le geste à la parole, un grognement surgit de l’estomac de l’invitée. Elle rougit.

Zack l’observa, l’air blasé. Elle avait beaucoup changé physiquement, depuis leur première rencontre. A commencer par l’hygiène, qui avait largement battu son record. Elle était plus féminine comme ça. C’était déjà bien.

Et puis, en plus, elle avait pu recouvrer sa voix. La première fois qu’elle avait posé le pied sur le palier de ce manoir, elle était incapable de prononcer ses mots. Il avait fallu qu’elle note ce qu’elle désirait dire sur un bout de papier et qu’on lise sur ses lèvres. C’était en net progrès.

Et (quelle chance !), lorsqu’il lui avait demandé si elle parlait allemand, elle lui avait fait un petit paragraphe sans faute sur son pays dans la langue de son « sauveur », Voilà qui avait pu rassurer le maître de maison, qui se voyait pouvoir faire la conversation avec elle. Et c’était qu’elle en savait, des choses, l’asiatique !

Elle tituba légèrement et manqua de trébucher dans les escaliers, puis le rejoignit. Lorsqu’elle se trouvait à proximité, Zack ne pouvait s’empêcher d’éprouver une répulsion à son égard, alors que tantôt il la trouvait si belle. Pourquoi ? Sûrement à cause de son apparence… Ca c’était la meilleure !

La jeune femme le suivait timidement, mais d’une démarche bien assurée pour une « malade ». Sa présence était tenue secrète et personne à part ses deux domestiques, Sébastien et Marianne, et lui n’étaient au courant de son existence. C’était une bonne chose, car il n’était pas sûr que ses supérieurs le prendraient bien là-dessus. Et c’était sa carrière qu’il risquait, surtout ! Donc elle avait intérêt à se tenir à carreau, la brunette !

Sa voix fluette le fit sursauter :

« Dites, tout à l’heure, j’ai entendu votre conversation… »

Il fit volte-face, et regarda avec une extrême sévérité la jeune fille. A sa grande surprise, malgré sa fragilité, elle ne cilla pas. Elle avait dans son regard un petit air déterminé.

Déstabilisé un moment, Zack revint à lui et fronça d’autant plus les sourcils, puis il finit par siffler entre ses dents :

« Tu n’étais pas censée écouter aux portes, petite effrontée. J’ai intérêt à me tenir à carreau, si je ne veux pas que tu fouilles dans mes affaires…

-Qu’est-ce que cela signifiait ? Je veux dire… Quelle est cette histoire de patrie, et… de montée en grade ? »

Il soupira. Ca n’arrangeait pas les choses. S’il avait su qu’il abritait sous son toit une fouineuse, il ne se serait sûrement pas donné tout ce mal pour la transporter ici dans le plus grand secret. Déjà que la tâche n’avait pas été simple…

« Suis-je vraiment obligé de tout devoir dire à tout le monde ? On ne se connaît qu’à peine, de toute façon… Vois-tu, j’ignore totalement ton âge, ton nom de famille, ce qui t’est arrivée et comment tu as atterri là ! Tu es mal placée pour me donner des explications !

-Au contraire, si tu veux un détail sur moi, j’ai travaillé à l’administration d’Hiroshima. Là-bas, ils sont très concernés par la guerre. Et j’en sais bien plus que tu ne le penses… »

Ce tutoiement subit renforça l’énervement du jeune homme. Aussi importante dans son travail soit-elle, elle n’avait pas à s’exprimer comme ça avec lui. Il s’agissait d’une étrangère, mince !

« Je n’en ai rien à fiche de ce genre de détail. Et je me fous carrément de ta vie. Ne va pas chercher plus compliqué ok ?

-Pourquoi… reprit-elle, sans se soucier de ce qu’il avait dit. Pourquoi en veux-tu tant à ta nation d’origine, au point de te ranger du côté de l’ennemi ? »

Un silence. Zack sentit toute sa belle assurance s’écrouler en quelques secondes. Elle avait touché là un point sensible.

« Ca ne te regarde pas, balbutia t-il, d’une voix mal assurée. Ce ne sont pas tes affaires, après tout, je me trompe ?

-En France, c’est ce qu’on appelle « collaborer ». »

Il eut envie de la gifler. Pas seulement à cause du fait qu’elle étalait sa science à tout va, mais parce qu’elle n’arrêtait pas de mettre son nez dans les affaires de tout le monde. Elle ne devait pas être appréciée pour ça, là où elle habitait…

« Ok, mignonne, grinça t-il. Tu as gagné. J’ai déjà assez joué avec toi…

-Parce qu’il s’agissait d’un jeu, en plus ?

-Si tu veux, on en reparlera après le dîner, mais pour l’instant, je te conseille de mettre ton nez dans ta purée plutôt que dans mes affaires, compris ? »

Une odeur de grillé s’échappait de la cuisine au moment où ils s’approchaient de celle-ci.

« Ca n’a pas l’air de sentir tellement comme de la purée… »fit remarquer la jeune fille.

Elle se reçut un silence de la part de son voisin.

 

Après le dîner, qui s’était avéré être délicieux malgré la drôle d’odeur qui flottait dans l’air, et suite aux vantardises de Marianne qui se flattait de l’avoir concocté elle-même, les deux compagnons quittèrent la table et décidèrent de ne pas aller au salon, où les domestiques pouvaient très bien entendre ce qu’ils se disaient. Sans aucune gêne, Sheena avait proposé la chambre du rouquin, et celui-ci, le visage un peu coloré, avait refusé systématiquement et avait choisi une autre pièce. Une petite pièce privée où il n’y avait aucun meuble. Il disait qu’elle ne servait à rien d’autre qu’à y mettre les objets inutiles. Or, il ne devait pas y avoir beaucoup de choses inutiles ici car il ne s’y trouvait aucun objet et autre babiole. Le maître de maison semblait ranger ses affaires avec attention. En voilà quelqu’un d’ordonné. Mais comme la jeune japonaise  n’était pas ici pour ça, elle décida d’aller droit au but, et une fois qu’il eut fermé la porte, elle lança :

« Bien, maintenant qu’on peut enfin parler en privé, je ne passerai pas par quatre chemins… Pour commencer, on peut toujours faire les présentations non ? »

Il soupira, puis dit :

« Commence toujours par toi. Je ne suis pas sûr de te faire assez confiance pour commencer.

-Comme tu veux, fit-elle, impassible. Mon nom est Sheena Fujibayashi. J’étais secrétaire à la société d’Hiroshima, où la ville est entièrement sous le contrôle des dictateurs qui se disent gouverner mon pays. Depuis plusieurs années, j’œuvre pour sortir mon pays de la crise, mais nous ne sommes qu’une poignée à aspirer à cela et beaucoup d’entre nous sont les cibles d’attentats dirigés par le gouvernement du Japon. Aujourd’hui encore, nos tentatives de persuader les gens de se joindre à nous échouent encore, mais nous ne nous avouons pas vaincus. Nous…

-Pourquoi donc essayer de résister ?

-A ton avis ? Tu ne te rends pas compte que ces pourritures au pouvoir détruisent notre beau petit monde ? Je veux empêcher cela et c’est pour ça que je suis née !

-Comment oses-tu traiter de pourritures les grands de ce monde ? Tu sais qu’il t’en cuira… »

Elle le fusilla du regard, et il parut troublé.

« Tu n’es vraiment qu’un sale lâche… »

L’insulte le fit sortir de ses gonds.

« Comment ça, un lâche ?! Je ne fais que servir fidèlement ceux que tu traites de pourriture, et mon boulot est aussi de débarrasser la société des gens comme toi. Vous êtes des nuisibles, pour ainsi dire…

-C’est donc à ça que tu sers, en ce bas monde ? Entièrement soumis à ces dictateurs qui se servent de toi pour accomplir leurs desseins ? Qu’est-ce qui t’as poussé à faire cela ?

-Je suis fidèle à mon pays…

-A ce que j’ai entendu, il ne s’agit pas vraiment de ton pays. Ta patrie, c’est bien l’Amérique, n’est-ce pas ? Tu l’as abandonné pour la laisser entre les mains de mes compatriotes. Et c’est ça que tu appelles servir fidèlement ton pays ? Tu… »

Une claque retentissante atterrit sur sa joue et l’envoya à terre. Elle ressentit une douleur cuisante sur sa pommette droite, et frissonna. C’était qu’il frappait fort, le bougre…

« Tu n’as pas intérêt à évoquer nos alliés de cette manière. Si c’est comme ça que tu envisages ma vie, c’est que tu ne me connais pas assez… »

Zack était calme, malgré sa main qui tremblait à cause de la gifle, et la rage qui sourdait en lui.

« Toi, peut-être pas, mais les autres pays, si. Je ne les connais que trop bien pour ressentir la douleur de ceux qui souffrent à cause de cette stupide guerre… »

Mais c’était qu’elle avait la langue bien pendue, la traîtresse à sa patrie ! Elle tenait bon, en plus, malgré la baffe qui aurait dû lui remettre les idées en place.

Elle se releva en titubant, et il se rendit compte à l’instant que n’étant pas encore tout à fait rétablie, sa conduite n’avait pas été exemplaire envers elle, invitée en tant que malade. Mais qu’importe, il avait mal fait en l’escortant ici. Après tout, pourquoi ne pas l’avoir laissée pourrir dans son coin ? C’était pas non plus la peine de se décarcasser pour une rebelle.

Mais voilà, il ne pouvait pas faire marche arrière. Elle était là et elle était résolue à rester comme un noyé s’accrocherait à une bouée de sauvetage, ou mieux, comme une mouche attirée par la lumière d’une lampe…

« Mon pauvre… A ton expression, on devine sans peine que tu ne gardes pas un souvenir heureux de ta vie passée…

-En quoi ça te regarde d’abord ? cria t-il, rouge de honte et de colère.

-Après ça, j’ai presque pitié de toi… » soupira t-elle.

Alors qu’il s’approchait pour à nouveau lever la main sur la jeune femme, la voix retentissante de Marianne se fit entendre à l’autre bout du couloir.

« Mademoiselle Fujibayashiiiiiiiiii ! Vous êtes ici ?

-J’arrive ! » s’empressa de répondre la brunette.

Et jetant un ultime regard sur Zack, elle le contourna, atteignit la porte, l’ouvrit et disparut dans le couloir, partie à la rencontre de la grosse gouvernante.

Resté seul, le jeune homme sentit sa colère s’estomper, et il s’affala par terre, presque abattu. C’était bien la première fois que quelqu’un (surtout une fille !) lui faisait si mal en l’atteignant au cœur. Durant cet entretien, la jeune fille s’était amusée à torturer son esprit déjà courbatu, au point qu’à la fin, il n’en reste rien. C’était pitoyable de sa part de s’avouer vaincu comme ça. Mais là, il ne savait comment réagir.

Il eut une brève pensée pour elle, et soudain, se souvint d’un truc : la fille, sa façon de parler… Son ton n’était plus sifflant comme tout à l’heure. Elle avait même l’air d’être en pleine forme ! Incroyable ! Cette guérison soudaine n’était sûrement pas due au hasard, ça c’était clair…

Puis une idée surgit dans sa tête, n’ayant aucun rapport avec cette découverte, mais avec son idée de vengeance de tout à l’heure. Et un sourire étira ses lèvres fines. Cette fois-ci, elle se garderait bien de laisser sortir ses paroles venimeuses. Et elle le regretterait, d’ailleurs…

 

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Lloyd, s’ennuyant ferme dans sa prison, se décida à s’approcher des barreaux et à regarder ailleurs.

L’endroit était bien calme depuis leur dernière entrevue avec Yuan. Plus personne ne pipait mot, préférant s’enfermer dans un mutisme bien à soi. On ne parlait pas, on ne bougeait pas, on ne faisait rien…

Rébecca, la sœur de Gilles, et lui-même ne tentaient pas de faire la conversation à leur compagnon d’infortune. Le jeune homme déprimait devant tant de silence. Il n’avait jamais aimé ça. Le silence…

Il détourna légèrement la tête et aperçut une fine silhouette en position assise et qui bougeait légèrement, dans la cellule voisine. A voir la masse de cheveux blond clair, il s’agissait du plus jeune des trois prisonniers, Gilles. Il avait sur les genoux une sorte de cahier et griffonnait avec un fin stylo d’encre. Les yeux de Lloyd luisirent d’envie. L’écriture n’avait jamais été sa grande passion, lui qui était nul en grammaire et en orthographe (évidemment ! Tout Reflets qui se ressemble s’assemble ! *SBAF*), mais en ce moment même, il aurait préféré avoir une occupation comme celle-là plutôt que de ne rien faire, à moins que ce ne soit l’inverse… Enfin, bon. 

« Qu’est-ce que tu fais ? » se risqua t-il.

Il craignait que le garçon feigne l’indifférence, mais ce dernier sursauta et fusilla le jeune homme du regard, ses cheveux ternes et en batailles frémissant dans l’obscurité.

« Je joue aux échecs avec une chèvre, ça ne se voit pas ? » railla t-il.

Lloyd soupira. Au moins, il acceptait de lui parler…

« Non, c’est juste que ça me surprend que tu aies amené une distraction, à croire que tu savais que tu allais croupir ici… »

Soupir sarcastique de la part du jeune français.

« Ce n’est pas une distraction. En fait c’est un journal que je tiens depuis mes huit ans… »

Son interlocuteur siffla.

« Même moi, je ne serais pas capable d’écrire à cet âge-là…

-Tu n’aimes pas les études ?

-Disons que je ne me suis pas donné la peine d’apprécier… »

Il rit lui-même, mais Gilles garda un air grave et sérieux, et son gloussement s’étrangla dans sa gorge. Mince, il n’aurait pas dû en parler. A coup sûr, il était tombé sur un snobinard qui allait lui débiter dans cinq secondes ô combien les études étaient importantes et qu’il ratait une énorme opportunité de réussir dans la vie plus tard. Mais en cette période-là, réussir dans la vie via les études n’était plus à l’ordre du jour, et il détestait qu’on le regarde de haut après ça…

Mais le petiot ne dit rien dans ce genre-là, et il arrêta de griffonner sur son cahier. Lloyd put distinguer une écriture soigneuse et serrée, mais il lui fut impossible de lire étant donné que le journal était à l’envers de son point de vue. L’enfant écrivait déjà comme un prof à son âge, l’horreur !

Le regard de Gilles se fit évasif, l’air de penser à autre chose, puis il dit :

« En fait… Je prends des notes pour me rappeler chaque détail de ce que j’ai vécu pendant cette guerre, pour que je puisse peut-être la mettre plus tard entre les mains de personnes en qui j’ai confiance, afin de ne pas oublier…

-A quoi ça sert que ce soit un journal intime si tu te mets en tête de le faire lire à d’autres personnes, se moqua le jeune homme.

-Tu ne comprends pas… Il faut que des gens soient au courant de ce qu’on a subi… Tu te souviens de nos parents pour la grande guerre ?

-Personnellement, je préférerai oublier… »

Le regard de Lloyd devint triste. Il jeta un coup d’œil au fond de la cellule voisine. Rébecca était assise, et semblait somnoler. En voilà une bonne occupation pour passer le temps !

« Je comprends ce que tu ressens Lloyd… On vit tous une épreuve difficile en ce moment tu sais… »

L’adolescent détourna la tête. Il fronça les sourcils et plissa le nez, pour finalement s’adosser, le dos tourné, à la paroi qui les séparait.

« Dis, Lloyd… Tu vas trouver ma question indiscrète, et je comprendrai si tu refuses d’y répondre, mais comment était ta vie ? Avant notre rencontre…

-Hum… »

Il y eut un long silence qui s’ensuivit, et Gilles le craignit plus qu’une réponse cassante.

Pourtant, Lloyd dit finalement :

« Je ne vois pas en quoi je ne devrais pas te répondre, puisque je suis sûr qu’étant juif, tu as vécu bien plus de choses que moi… »

Le garçon fixa son camarade de ses grands yeux gris-bleu. Etait-ce une affirmation ?

« En fait, avant la guerre, j’étais un gamin assez ordinaire, qui écumait les rues de Londres et qui vivait dans un orphelinat comme beaucoup d’orphelins. J’allais à l’école et je revenais tout le temps avec les chaussures salies à cause de mes bêtises avec les copains, et je n’étais bien sûr pas du genre à écouter en cours… A vrai dire j’utilisais ces heures-là à rattraper mon sommeil de la nuit… »

Il eut un rire qui sonnait faux.

« Enfin, bon, ces détails-là ne vont sûrement pas t’intéresser. Ce sont des choses qui me regardent… Tout allait bien jusqu’à mes treize ans. Là, seulement, ça s’est gâté… »

Gilles acquiesça. C’était à cette date –il n’avait alors lui-même que huit ou neuf ans-, que les conflits avaient débuté.

« J’étais orphelin depuis l’âge de trois ans, et je vivais dans un orphelinat, en compagnie d’autres gamins qui avaient perdu leurs parents dans des accidents ou qui avaient été déposés là sans autres ménagements. Pour ma part, je fais partie de la première catégorie… »

Il soupira puis continua :

« Au début, ça allait. C’était pas encore la grande catastrophe. De là où on était, on entendait que des rumeurs sur l’évolution des évènements, et ça n’était pas encore ça… C’est seulement un an plus tard que le bombardement a eu lieu en plein Londres… »

Gilles acquiesça. Avec sa sœur, il en avait entendu parler.

« … Ca a touché pas mal de monuments importants, et il y a eu des morts. Notre orphelinat a été en plein centre de ce cataclysme. On a pas eu de chance, on était en pleine nuit lorsque ça s’est produit. Il y a eu une grande explosion à t’exploser les tympans. Le toit avait été touché. Les surveillants et le directeur ont veillé à tous nous évacuer, mais seulement une moitié d’entre les orphelins ont pu être sauvés. Les autres sont morts dans la destruction du bâtiment avec quelques surveillants. Les survivants ont eu tôt fait de s’éparpiller ailleurs, dans l’affolement. Tu peux les comprendre. En une nuit, ils ont tout perdu. Une maison, une famille, des biens qui leur étaient chers… »

Le jeune homme fouilla dans sa chemise et en sortit un petit médaillon :

« C’est tout ce que j’ai pu sauver… »

Gilles observa le pendentif, et il ne put s’empêcher de partager la peine de son compagnon. En fait, des deux, c’était son voisin qui avait vécu le plus de choses. Lui, il n’avait rien fait d’autre que se cacher comme un lâche, se tapir comme un animal soumis, apeuré…

Le médaillon représentait un portrait peint à l’ancienne de trois personnes au sourire heureux sur le visage. Un homme, une jeune femme et au centre de cette petite communauté un petit enfant, qui semblait le fixer avec un grand sourire angélique et innocent. Une belle petite famille qui semblait ne rien avoir à se reprocher ni à envier aux autres.

« Ma mère me l’avait donné… avant qu’on ne m’envoie à l’orphelinat… »

Gilles leva la tête, scrutateur, tandis que Lloyd, le visage impassible, rangeait l’objet dans le col de sa veste.

« Qu’est-il arrivé à tes parents ?

-Je ne sais pas… Ma mère a sans doute été tuée lors d’un attentat ou je ne sais quoi, parce que le lendemain on m’avait enlevé sans m’en dire les raisons à ma maison et je me suis retrouvé parmi une centaine d’enfants désemparés d’avoir perdu leurs parents ou se demandant ce qu’ils faisaient là. Quant à mon père… il a disparu sans laisser de trace, juste avant que ma mère ne disparaisse. Il doit être mort, de toute façon, ça ne fait pas un pli, fit le jeune homme, avec une pointe d’amertume dans la voie.

-Tu as sans doute raison… » murmura le garçon, pour tout commentaire.

Lui aussi, il avait perdu ses parents, mais si Rébecca n’avait pas été là, il aurait connu le même sort que son confident.

« Par la suite, après l’explosion, je me suis enfui sous le nez et à la barbe des surveillants, comme tant d’autres qui ne voulaient pas rester. Il devait rester une bonne dizaine d’enfants sur les cent vingt-et-un qu’ils hébergeaient, parmi eux les tout-petits et les rares filles qui n’avaient pas été envoyées pour travailler chez les familles aisées. Mais les autres, dont moi, voulions d’une vie meilleure et libre et vivre notre vie à notre façon. Ca a dû être une grave erreur pour certains parce qu’ils s’adonnaient à une vie de vagabonds et de criminels, mais moi, au moment où je sombrais moi aussi dans la misère et les pratiques illicites, j’ai été repéré par un homme qui s’avérait être un résistant…

-Des résistants ? Il y en a aussi en Angleterre ?

-Il y en a partout, répondit du bout des lèvres le jeune homme en haussant les épaules, y compris dans les pays lointains ou non touchés par la guerre. Il y en aura toujours de toute manière. »

Le jeune juif aux cheveux blonds presque neigeux cligna plusieurs fois des paupières, et inclina la tête sur le côté, montrant ainsi qu’il réfléchissait.

« Cet homme m’a parlé et m’a proposé de venir avec lui, et donc je l’ai suivi, parce que je n’avais plus rien à perdre. Plus tard j’ai appris ce qu’il était et les risques qu’il prenait à embaucher des jeunes inexpérimentés en plus de cela. Mais il avait agi à mon égard en totale sympathie et je ne le remercierai sûrement jamais assez pour cela. C’est lui qui m’a entraîné et qui s’est conduit comme un père avec moi. Grâce à lui voilà désormais ce que je suis. »

Il écarta les bras comme pour joindre le geste à la parole, puis, dans un souffle, il rajouta :

« Cet homme s’appelle Yuan… »

Avant que Gilles n’ait pu rajouter quoi que ce soit, une voix féminine retentit, douce et compatissante, mais ferme malgré tout :

« Ton histoire est triste, comme celle de tant d’autres en temps de guerre, et tu as eu beaucoup de courage pour surmonter cela…

-Rébecca ! Tu ne dormais pas ?

-J’essayais, en fait. Excusez-moi si je vous ai dérangés… »

Lloyd esquissa un petit sourire à l’adresse de la jeune femme, comme pour lui dire qu’il ne fallait pas qu’elle s’excuse pour cela…

« Ainsi ton « sauveur » s’appelle Yuan ? C’est une étrange coïncidence avec cet homme que nous venons de voir…

-Pas seulement au niveau du nom, en tout cas… grogna son interlocuteur.

-Je comprends ce que tu veux dire. Tu sais, il faut savoir lire des livres pour s’instruire et se forger diverses hypothèses sur une quelconque vie extra-terrestre. Moi, en tout cas, je ne suis pas très surprise de me retrouver dans cette situation…

-Rébecca…

-A vrai dire, je peux même dire que je m’y attendais. Après tout, quand on est professeur, il faut s’attendre à tout. »

Les deux adolescents la regardèrent avec une surprise non dissimulée.

« Non que je soupçonne l’existence de mondes autre que le nôtre, mais disons que de toute façon, il n’y a pas de raisons que la vie soit présente exclusivement sur Terre !

-Tu as sans doute raison… fit Gilles.

-Et d’ailleurs c’est le cas. »

Ils se retournèrent, étonnés, à l’intervention d’une voix méconnue dans leur conversation, et tombèrent nez à nez avec un grand homme de l’autre côté des barreaux de leur prison. C’était l’un des types de tout à l’heure, Bastian.

« Bah, de toute façon, grommela t-il, de sa voix bourrue, je ne sais pas ce que vous avez dans la tête en guise de cerveau mais il semble que le chef vous a sûrement répété au moins dix fois la même chose, et on dirait qu’il n’y a que la demoiselle qui a compris en partie…

Les trois compagnons lui jetèrent un regard noir, qui lui arracha un sourire, puis il croisa les bras derrière le dos, en soulignant d’un ton narquois :

« Vous devriez au moins vous rappeler de ce qu’il a dit, histoire d’avoir les pensées un peu plus claires… »

Et effectivement, c’était nécessaire…

 

*********************************

 

« Bien, nous allons pouvoir commencer… »fit Yuan, qui pour une fois ne manquait pas d’humour.

Tout dans sa voix sous-entendait pas mal de choses, et cela agaça prodigieusement Lloyd, qui avait vraiment envie de lui balancer son poing dans la figure une bonne fois pour toutes. Certes il avait la tête et les manières de son chef à lui, mais ce n’était pas une raison. Son patron était son patron, et cet homme ne pouvait rien avoir en commun avec lui. Et pourtant…

« Pour débuter, je tiens à faire remarquer que, bien que je ne sois pas à votre place, je sais ce que vous ressentez dans cette situation et vous m’en voyez désolé, parce que vous ne me laissez pas le choix. En fait –ai-je besoin de le répéter-, l’un de vous m’a déjà rencontré et a entendu la version des faits que je vous ai raconté. Aussi a-t-il quelque chose à dire ? »

Tous les regards convergèrent vers Lloyd, qui détourna la tête, l’air à bout, et qui siffla :

« Tout ceci n’est que pure aberration, je me tue à le répéter…

-Je vois que ta mentalité n’est guère différente de celle du Lloyd que je connais. Toujours têtu et l’air de n’en faire qu’à sa tête. Ton amie Colette était plus apte à comprendre… »

Le ton dans la voix de Yuan s’était fait doux, mais il ne fallait pas s’y fier. Cet homme était fou, du moins le garçon le pensait-il.

« Mon Reflet était-il du genre à dire des mensonges ?» demanda t-il, soudain.

Un long silence suivit sa question, puis le jeune homme répondit à contrecoeur :

« Il ne le fait que lorsque c’est nécessaire. Et puis il s’agit de mon chef. »

Un sourire étira les lèvres du chef des Renégats. Il était beau, lorsqu’il faisait cela.

« Alors dans ce cas, je réagis comme lui. Moi aussi, je mens quand c’est nécessaire, or, en ce moment, ai-je besoin de le faire? Comment se fait-il que tu renies toutes les « bizarreries » autour de toi ?

-Mais parce que ce genre de choses est impossible dans la réalité, la vraie ! » cria Lloyd.

Son interlocuteur soupira.

« Tu es décevant, mon cher Lloyd. Je m’attendais à plus de crédulité de ta part. Mais bon, continue à  croire ce que tu veux, puisque tu y tiens tant… »

L’adolescent lui adressa une grimace que Yuan se contenta d’ignorer, puis il se tourna vers Gilles et Rébecca, qui jusque là n’avaient fait que suivre l’échange.

« Veuillez m’excuser de vous avoir délaissé quelques instants, mais j’espère que vous serez plus aptes à écouter ce que j’ai à vous révéler. En vérité, votre transfert ici n’était pas désiré. »

Le frère et la sœur le regardèrent en clignant des yeux.

« Voici, en gros, les explications que j’ai auparavant fourni à Lloyd et à sa camarade portée disparue, même si je n’ai peut-être pas eu l’occasion de tout leur dire… »

Et il débuta son récit, tout en vérifiant que ses auditeurs buvaient chacune de ses paroles. Il était rassuré. Les deux nouveaux venus écoutaient d’une oreille attentionnée. Cela se voyait à leurs yeux qui s’écarquillaient minute après minute. Pour eux, cette histoire était… surprenante.

Enfin, il en arriva au plus intéressant :

« En vérité, notre monde est plus âgé que le vôtre, et la technologie est deux fois plus avancée. Ici, il y a plus de quatre mille ans, nous fonctionnions à la magitechnologie, une science que vous mettrez encore plusieurs milliers d’années à découvrir. A cette même date, il y a eu une guerre mondiale qui s’est répandu dans chaque contrée de la planète. Les habitants de ce monde connaissaient alors l’art du savoir-faire et possédaient l’intelligence indispensable pour progresser. A cette époque, votre planète était encore en développement, et vos ancêtres, qui la peuplaient, n’étaient pas suffisamment matures pour intéresser le meilleur dirigeant de tous les temps. Or, nous en avons eu un, de dirigeant… »

Il se délecta de l’intérêt que représentait son histoire à l’égard de ses prisonniers. Même Lloyd semblait tendre l’oreille, maintenant…

« Il s’appelait Mithos, et ce fut lui qui triompha de notre guerre dans l’Antiquité. Peu après qu’il fut devenu le héros vénéré du peuple, il apprit l’existence de cette planète que vous nommez Terre aujourd’hui. Mais la mentalité de ses habitants l’a exaspéré et il a décidé que ce monde ne valait pas la peine d’être exploré. Ca a dû être une erreur de sa part car aujourd’hui j’ai vu la vitesse à laquelle vous avez progressé. Cela m’a impressionné, et j’ai voulu en savoir plus. Saviez-vous que votre évolution n’est pas due au hasard, que vos mentalités d’aujourd’hui ne seraient pas si on ne vous était pas venu en aide ? Et bien, c’est grâce aux habitants de notre monde. Lors de la guerre, ils ont découvert une brèche qui menait vers la Terre à travers l’espace-temps. C’était une chance inespérée pour échapper aux horreurs des conflits, vous ne trouvez pas ? Ils n’ont pas perdu de temps et ont émigré… »

Il poursuivit dans ses révélations :

« Bien entendu, arrivés là, certains n’ont pas survécu, car l’absence de mana dans l’air n’a pas aidé à respirer correctement. Les survivants, quant à eux, ont essayé de se faire aux conditions de survie et s’en sont tirés sans trop de mal. Ils ont même transmis leur savoir aux habitants de ce monde après avoir sympathisé, ce qui, croyez-le bien, a été difficile car quand on voit des extra-terrestres débarquer chez vous, votre premier réflexe est de vous défendre, n’est-ce-pas ? Finalement, les deux espèces ont cohabité et ont même fini par se mélanger. Ainsi l’espèce humaine s’est propagée jusqu’à maintenant à une vitesse fulgurante, et voilà où nous en sommes… »

Il sourit, d’un sourire satisfait. Il attendait les commentaires.

« Waouh, fit tout simplement Gilles.

-Effectivement, ça explique beaucoup de choses…poursuivit Rébecca

-… » fut le commentaire de Lloyd.

Evidemment, il avait souvent eu ce genre de cours. Anto les avait suffisamment bassiné avec ça, mais alors tout apprendre en un seul coup, c’était trop dur pour un esprit comme celui de Lloyd…

« Et y a-t-il quelque chose qui peut justifier le lien entre ces deux mondes ? Je veux dire, la présence des Reflets, et…s’enquit la jeune femme.

-C’est une très bonne question, très chère, je vois que tu gardes l’esprit réfléchi et le caractère très appréciable de ton double… Bref, lors de l’évolution de la Terre, il y a eu disons, un petit accident, qui a eu des conséquences ensuite pour les habitants de la planète.

Il y a eu plusieurs tremblements de terre aux quatre coins du monde, qui a donné lieu à plusieurs phénomènes. Le lien jusque là invisible qui reliait Sylvarant et Tésséh’alla à la Terre s’est rompu et les deux mondes jumeaux ont sombré dans le déclin, tandis que l’autre planète exerçait sur eux une pression. Il a fallu que Mithos, le dirigeant dont je vous parlais, s’en mêle pour rétablir la balance. Après cet exploit, il a décidé d’éloigner les deux mondes de l’autre car il jugeait que le contact d’autres planètes pouvaient avoir des effets dévastateurs. Il a donc établi un bouclier entre les mondes de sorte qu’aucun autre ne puisse finir dans leur champ d’attraction, mais ce qu’il ignorait, c’est que le contact passager des deux mondes avait laissé des traces, dont voici le résultat : les gènes des espèces vivantes des deux mondes se sont mélangés, qui a créé un lien entre les êtres vivants respectifs, et ainsi sont nés les Reflets. Depuis, l’évolution fonctionne telle que vous la voyez. »

Au fond de lui, Lloyd réfléchissait. Les faits étaient bien trop élaborés pour que ce puisse être un mensonge. Même un mythomane ne saurait raconter ce récit abracadabrant aussi bien. Et puis, le jeune homme se rendit compte peu à peu qu’autour de lui, on racontait la même chose. Anto… Akim…Tout était clair maintenant. Il les imaginait timbrés mais en fait, il y avait en eux une sincérité que même le dernier des idiots décèlerait (et étant donné  que le dernier des idiots, c’est lui XD). Il était donc finalement bien forcé d’y croire, désormais…

« Alors, Lloyd ? demanda un Yuan ironique. On y voit un peu plus clair dans son esprit maintenant ? »

 

*****************************

 

« Oui, maintenant ça y est, je comprends mieux… souffla Lloyd.

-Hum ? l’interrogèrent ses deux camarades, du regard.

Bastian eut un grand éclat de rire.

« Ben enfin on y arrive ! Depuis le temps qu’on vous enfonce ça dans le crâne, et vous vous rendez compte que maintenant de la réalité des choses ! Le chef l’a dit : maintenant ça n’a que trop duré, il nous reste plus beaucoup de temps.

-Comment cela ? s’informa Rébecca.

-Hem, hem… Nan, en fait c’est une affaire qui ne concerne que le chef et les principaux sujets de son projet. »

Devant le regard interrogateur des trois prisonniers, l’homme comprit qu’il devait en avoir trop dit pour être honnête, et il quitta les barreaux de la cellule en s’adressant à quelqu’un d’autre :

« Maléagon, vas-y c’est ton tour. Au moins toi tu ne feras pas de bourde en parlant. »

Au moment ou quelqu’un d’autre entrait dans la pièce, une alarme se déclencha, qui leur fit lever les yeux.

« On dirait qu’ils sont rentrés. Je vais voir ça. Reste-là, la carpe ! »

Et devant le regard désapprobateur de l’autre homme qui venait d’entrer, Bastian les quitta.

Link et Lucinda revenaient avec un nouveau camarade.

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13 novembre 2009

Chapitre 16: A la recherche de traces- par Alienor

« Comment ça elle n’est pas repassée ici ! »

Zélos, visiblement en rogne, s’adressait à Tiga d’un air menaçant.

Celui-ci, en tant que chef adjoint, se montra digne, et ne laissa pas libre place à ses sentiments. Il se contenta de hocher la tête :

« C’est exact. Nous l’avons envoyée en mission avec plusieurs de ses camarades, sur ordre d’un commanditaire anonyme. Elle tenait à se porter volontaire à cette mission…

-Et il ne vous est pas venu en tête de refuser ?!

-Elu, nous ne pouvions pas prévoir. Sheena est avant tout une ninja, et la nouvelle chef de notre village. Nous n’avions aucune raison de nous opposer à ses décisions. »

Tiga ne céda pas une seconde. L’hystérie du jeune homme était bel et bien visible, et il ne tenait pas à la cacher. Il était entré en trombe dans le village, désarmant les soldats qui gardaient l’entrée avec beaucoup de facilité, et l’avait traversé jusqu’à la maison du chef. Déjà, son manque de courtoisie et de respect pouvaient passer pour choquant aux yeux des habitants du village qui s’étaient rassemblés devant la maison du chef, non par curiosité, mais par inquiétude et solidarité pour le chef adjoint, qui devait affronter seul cet homme enragé.

 

Zélos bouillonnait sur place. Mais où s’était-elle fichue bon sang ?! Et puis c’était qui ce commanditaire « anonyme » ? Et pourquoi tenait-elle à y aller ? Des fois Sheena pouvait être une vraie tête de mule, mais alors là… La colère aveuglait ses yeux emplis de brume indéfinissable. On le sentirait prêt à frapper quelqu’un !

Tiga, toujours impassible, observa ce jeune homme. Connaissant Sheena, elle était réputée pour beaucoup de ces absences prolongées, mais au final, elle revenait toujours. Et c’était ainsi avec tous les guerriers du village, excepté un certain Kuchinawa… Bref, personne ici ne s’inquiétait vraiment.

Le rouquin avait du mal à comprendre la mentalité de ces gens-là. Et à vrai dire, il ne les avait jamais compris eux-mêmes. Ils semblaient si insouciants… Et ça Zélos détestait ce genre de choses, comme si c’était un évènement qui se produisait tous les jours. C’était un être humain quand même ! Mais alors là…

Puis, ses épaules se rabaissèrent. Bien que toujours en colère, le jeune homme essayait de se calmer un peu, et se montra plus respectueux vis-à-vis du chef adjoint.

« Et qui était ce « commanditaire anonyme » ?

-Nous n’en avons aucune idée. Un garde est venu ici et nous rapporté un simple billet. Il a patienté et est reparti avec notre accord. Enfin, l’accord du chef Igaguri, Sheena et moi-même. Une heure après notre groupe de meilleurs guerriers est parti vers l’Est. Mais ils reviendront vite, et nous le saurons. Nous n’avons fait que notre travail.

« Vous a-t-elle dit seulement quand elle reviendrait ?

-Non. Nous ne précisons jamais. Nous sommes libres de profiter du temps qu’il nous plaira… »

Puis le regard de Tiga s’assombrit.

« Veuillez vous en aller, à présent. Nous avons à faire. »

Sa hargne revenue, Zélos tapa du pied par terre et regagna la porte d’entrée, ouverte à la volée, et laissa tomber une poterie du style asiatique qui se brisa par terre. Les ninjas qui gardaient l’entrée de la maison se reculèrent sur son passage, le dévisageant d’un air accusateur et hostile. Il ne leur rendit pas un seul regard. Et c’est dès qu’il fut sorti du village qu’on renforça la protection de l’entrée. Il n’était plus le bienvenu pour un bon moment. Mais il n’en avait rien à fiche.

Il n’était pas plus avancé non plus avec les informations qu’il avait récoltées…

« Vers l’Est. Hum… voyons voir ça. »

C’était la seule indication qui le renforçait dans ses recherches. Alors autant aller voir…

 

Mais alors qu’il se dirigeait vers son ptéroplan, posé sans ménagement au beau milieu de la prairie avoisinant Mizuho, il entendit un bruit, lointain mais tout à fait accessible à ses oreilles. N’ayant pas perdu ses sens d’Ange, il pouvait même en avoir l’utilité à loisir quelquefois (du genre écouter les filles chanter sous la douche), mais c’était rare…

Méfiant, il ne se retourna pas, et le bruit reprit de plus belle, de plus en plus proche. Il porta la main à son épée pour avoir le temps de dégainer si c’était un ennemi.

Une forme sombre atterrit sur ses épaules, et il s’écroula à terre sous la lourdeur de la chose. Il se retrouva à mordre la poussière. Un ennemi ?! Ici ?!

« C’est drôle de surprendre les gens de cette manière, tu trouves pas, Link ? » fit une voix rigolarde et féminine, juste au dessus de lui.

Une autre forme atterrit en face de lui, où plutôt de sa tête, vu qu’il était plaqué au sol par une autre masse lourde, mais mince.

« Tu aurais pu attendre, Lucy, je n’ai même pas eu ma part encore ! » fit la forme, plutôt masculine cette fois.

Des rires se firent entendre, puis celui qui semblait être l’homme s’agenouilla en face de lui, et lui prit le menton entre son index et son pouce, relevant sa tête vers lui.

Le physique de cet homme était un peu étrange. Visage triangulaire, regard rouge et rusé et cheveux hérissés sur la tête. Il avait l’expression d’un renard.

« Depuis le temps qu’on te cherchait. Tu t’imagines pas combien tu nous en as donné, du fil à retordre ! On t’en veut un peu pour ça, mon pote. »

Le visage de la jeune femme qui le retenait prisonnier apparut à l’envers dans son champ de vision.

« Mais finalement, on t’a retrouvé, poursuivit-elle, d’un ton mielleux, et on te remercie bien gentiment de ne pas être allé plus loin.

-Il en a fallu du flair, pour retrouver ta trace, » termina son voisin, en tapotant son nez.

La tête de Zélos tournait. Il ne savait plus où il en était. Il tenta de se débattre. Mais la fille était forte. Elle continuait sa prise de judo sans céder.

« Mais vous êtes qui… enfin ? » parvint-il à demander.

Ses deux agresseurs rirent un bon coup avant de s’exclamer, en parfaite synchronisation et à tue-tête :

« Commence déjà par dormir et on verra après ! »

Il sentit quelque chose de piquant sur son bras et le sommeil le prit brusquement, l’entraînant dans des abîmes si profonds qu’il ne put pas résister et sombra.

 

Il se réveilla avec un violent mal de crâne. Sonné il se leva et vit qu’il était dans une grotte. Comment avait-il atterri là ? Il explora l’endroit, hébété. Où l’avait-on emmené ?

Instantanément les souvenirs lui revinrent. Alors ça c’était la meilleure ! Lui, le grand, le splendide, le chevalier servant de ces dames (enfin, bon) avait été kidnappé ? Quoique « kidnappé » eût été un mot difficile à avaler.

Il bafouilla quelque chose qu’il ne comprit pas lui-même, et se leva.

Une sorte d’objet tombant non identifié lui atterrit sur la figure, et il se retrouva de nouveau à terre, encore plus K.O. que jamais.

Il entendit alors des éclats de voix, et envoya la sorte de « truc » visqueux faire connaissance avec un mur, puis il se mit debout et commença à crier :

« S’il s’agit d’une blague, messieurs OU mesdames, cela ne me fait pas rire du tout ! »

Il y eut un silence, puis un bruit bref derrière lui. Il se retourna et aperçut les deux personnes qui s’étaient jetées sur lui, côte à côte, avec un air espiègle qui ne lui plût pas du tout.

« Barre le « mesdames », je suis seule et je ne suis pas mariée, rétorqua la femme, une grande blonde costaude.

-Personnellement on aurait bien aimé que ça soit une farce, mais on t’aurait pas emmené ici pour des histoires de gosses, fit l’homme à tête de renard, le seul des deux dont il avait reconnu le visage. En tout cas, content de voir que tu es enfin réveillé mon gars. Tu peux pas savoir comme tu nous as fait poireauter pendant des heures à ronfler comme un… enfin bref. »

Il s’approcha de Zélos pour lui poser une main sur l’épaule, mais celui fit mine de se dérober à son contact.

« Ca n’explique pas la façon dont vous m’avez attaqué ! Vous…

-Avouons qu’on aurait pu procéder de manière bien plus douce, mais de toute façon ç’aurait été l’un ou l’autre on savait que tu allais refuser. Et on n’avait pas vraiment le choix après tout…

-Pourquoi vous-en êtes vous pris à moi ? »

Un long silence répondit à sa question, méditatif, puis un raclement de gorge et la voix de la femme qui s’éleva, grave mais moqueuse :

-A l’origine on ne se serait pas intéressés à ta petite personne, mais il a fallu qu’on se fasse embaucher par un type de ta connaissance, selon nous, qui voudrait conclure un marché avec toi. On ne sait pas encore dans quel but, mais notre mission est de t’amener à lui. »

L’ex-élu fronça les sourcils, et parut réfléchir.

« Aussi, continua l’homme, si tu refuses, nous n’aurons aucune pitié. Ton rôle dans une histoire que nous ne comprenons pas, vois-tu, semble tenir très à cœur à notre patron, si on peut dire que c’est notre chef.

-Et qui est-il, ce chef ? »

Un sourire malicieux apparut sur le visage de ses deux interlocuteurs.

« Ce serait d’autant mieux que tu viennes avec nous. Tu aimes les surprises, n’est-ce-pas ? »

Zélos ne dit rien, et il songea au danger que cela représentait pour lui s’il suivait ces deux étrangers. Puis il se dit qu’il verrait bien le moment venu. Il n’avait pas prévu cette partie du voyage. Il devait avant tout retrouver Sheena. Et il devait faire vite. Puis, décision vite prise, il décida de suivre ces deux-là. Si ça se trouvait, il n’en récolterait que de meilleures informations.

« Bien, fit-il, finalement. Ma décision est prise.

-Alors ? demanda Link, sournois.

-Je vous suis, à la condition de connaître vos noms, et que vous me dites ce que votre patron attend de moi. »

Le sourire des deux inconnus s’élargit.

« Nous pouvons te délivrer la réponse à une seule question. La seconde, tu la sauras en temps voulu. »

Et, en parfait acteur de théâtre, il annonça, d’une voix gutturale :

« Je suis Link, et je te présente…

-Lucinda, termina la jeune femme.

-Voilà, maintenant rejoins-nous. Nous avons un moyen de transport tout particulier pour toi. »

Et Zélos, soucieux, suivit, le pas incertain, ses deux ex-ravisseurs, en ayant une pensée pour ses compagnons, puis en songeant à ce que l’avenir lui réservait, s’il arrivait à tenir la route jusqu’au bout.

 

------------------------------------------------

« Hé ! Elle est marrante ta bestiole ! »

En entendant ces mots, l’animal, une sorte de chat sauvage aux oreilles tombantes de lapins, ronronna et se cala contre le coup de sa nouvelle maîtresse.

Laya eut un petit sourire, qui se transforma en grimace lorsque la longue queue noire de la « chose » se serra autour de son cou.

« Plus tu dis ça, plus elle ronronne, donc moins je respire… Arrête de répéter ça s’il te plaît !

-Ah Ah ! »

Matthew fit un large sourire et frotta le sommet du crâne de l’animal entre les deux oreilles.

« Qu’il est beau ! Et il a la classe avec son petit truc blanc sur le front. Qu’est-ce que c’est ? »

Laya fronça le nez tandis que la bestiole se lovait un peu plus sur sa poitrine.

« Elio et moi, nous n’avons pas eu le temps de bien regarder, mais il a pensé qu’il s’agissait d’une pierre précieuse. Bizarre que ça se trouve sur le front de cette bête. Je ne sais pas comment elle a reçu ça. En ce moment on est en train de chercher.

-Quand est-ce que tu l’as trouvé ?

-Il y a deux jours. Le soir pour tout te dire.

-Hum… »

Les deux amis étaient tous les deux seuls sur le banc, en cette fin d’après-midi. Le soleil déclinait sur l’horizon, et Laya racontait à son compagnon comment elle avait rencontré le petit animal qui se nichait contre elle au fur et à mesure qu’elle racontait son aventure.

 

****************

 

« J’ai senti qu’il y avait quelque chose, cachée dans un fourré, » répondit Laya, à la question d’Elio.

Elle se leva, tout en douceur, tandis que son tuteur fronçait les sourcils, comme il le faisait chaque fois que quelque chose le tracassait.

« Qu’est-ce que cela peut-il bien être ? demanda t-elle.

-Laisse-moi voir. »

Et il la laissa sur place, se dirigeant vers les buissons qui bordaient la maison. Puis, après quelques minutes de recherche, il revint bredouille.

« Il n’y a rien, tu as dû halluciner, lui fit-il remarquer.

-Mais j’étais pourtant sûre d’avoir aperçu quelque chose, juste ici… Tu dois me croir… »

Soudain, un buisson remua brusquement, et une chose toute noire en surgit comme une ombre, avant d’atterrir sur le toit et de dégringoler sur la façade. Les deux compagnons regardèrent ce spectacle avec stupéfaction, puis la chose noire tomba comme une pierre, et atterrit sur la terrasse de la maison, où ils étaient installés tous les deux.

D’abord stupéfaits, les deux compagnons virent une sorte de chat noir aux yeux rouges et oreilles tombantes tituber sur ses quatre courtes pattes. Puis elle poussa un couinement proche du miaulement et se mit en position d’attaque.

Laya comprit immédiatement qu’elle allait bondir sur eux, et elle se prépara à se défendre.

Mais la bestiole ne fit pas attention à elle. Son attention se reportait à Elio, qui sembla soudain mal à l’aise. Et elle bondit…

La jeune femme se prépara à contrer l’attaque de la bête…

… lorsque celle-ci atterrit sur la tête de son soigneur et s’y accrocha tandis que celui-ci se débattait pour la déloger. Mais elle tint bon.

Laya s’arrêta, stupéfaite. La bestiole s’était soudain accroupie et s’était penchée pour lécher la figure du vieil homme. Celui-ci ne savait plus que faire. Il était un peu perdu.

Et puis soudain, elle éclata de rire. Comme elle ne l’avait jamais fait.

 

****************

 

« Et ensuite ?

-Quoi ensuite ?

-Qu’est-ce que vous avez fait ? »

Laya eut un sourire qui en disait long.

« Eh bien… pour commencer, après une bonne crise de fou rire, nous nous sommes chargés de le détacher de la tête d’Elio et de l’emmener dans la maison, pour nous charger de lui…

-Permets-moi de t’interrompre… C’est un mâle ou une femelle ?

-Ah ça… Nous n’avons pas encore déterminé… Mais Elio dit qu’il se chargera de connaître le sexe de cet animal. »

Matthew fut pris d’un petit rire qui réussit à faire tirer un sourire en coin à Laya.

« Ah… les joies de l’adolescence…

-Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

-Oh, c’est juste comme ça… »

Le jeune garçon fronça les sourcils, puis il tendit ses jambes pour s’étirer.

-Tu lui as trouvé un nom ?

-Pas encore… »

Sa bouche trembla un peu.

« Il faut que j’y réfléchisse. »

Puis elle sauta de leur banc et observa le crépuscule, au loin, qui disparaissait lentement.

« Il faudrait rentrer, tu ne crois pas ?

-Peut-être… »

Elle se tourna vers lui.

« Hum…

-Ah… euh, je te suis. »

Et il sauta du banc à son tour et atterrit dans une flaque de boue, ce qui le fit rire, puis il sautilla à la suite de la jeune femme, heureux d’avoir passé une aussi belle journée.

 

Mais les deux compagnons avaient oublié un détail. Une anomalie se détachait dans le cadre de cette belle journée ensoleillée, qui se changeait peu à peu en décor nocturne.

 

La flaque d’eau boueuse à terre, qui disparaissait lentement mais sûrement…

 

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Emi et Karim avaient monté un campement pour la nuit, et se préparaient à se confier les tâches de la nuit. A commencer par les tours de garde.

La nuit était aussi fraîche que les autres sur le désert de Triet, et Emi fit mine de grelotter et de se plaindre d’une voix geignarde :

« C’est vraiment stupide de dormir en plein milieu d’un trou paumé ! On aura le temps d’attraper la crève avant demain si ça continue !

-Commence déjà par faire du sport, au lieu de te plaindre, » lança Karim.

Elle fusilla le jeune homme du regard. Bien qu’ils fassent équipe, les deux compagnons n’étaient pas faits pour s’entendre. Karim n’arrêtait pas de la vanner à chaque fois qu’elle faisait une réflexion, et il ne manquait pas non plus de lui clouer le bec lorsqu’elle voulait dire quelque chose (c’est ce qu’on appelle du « cassage » très chère^^). Aussi lui faisait-elle toujours la tête.

Elle n’avait pas été très enchantée lorsque les deux chefs du groupe, Link et Bastian, avaient soigneusement décidé de les caser tous les deux ensemble. Elle aurait encore préféré rester dans la base Renégate à supporter les sarcasmes du bleuet qui leur servait jusque là de « soi-disant » chef.

Mais voilà, le sort en avait décidé ainsi, et maintenant elle était obligée de se coltiner ce type. Est-ce que le monde entier lui en voulait à ce point ? Elle se le demandait.

« Je fais le premier tour de garde, tu prendras le temps de dormir, ensuite on échange, compris ?

-Et pourquoi ne le ferais-je pas en premier ce tour ? »

Le jeune homme eut un sourire sarcastique.

« Parce que les gamines comme toi ont plus de chances de s’endormir à la première minute. C’est pourquoi tu dois dormir d’abord. »

Il rata de peu un caillou qui lui frôla le visage. Et il répéta, amusé :

« Ouh là là, mademoiselle n’est pas contente ! A-t-elle besoin de sa poupée pour se consoler ? Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh… ! »

Le dernier sifflement qu’il avait poussé ne fût pas dû au fait qu’il aimait taquiner l’adolescente, mais au deuxième caillou, de la taille de son poing, qu’elle venait de lui balancer et qui avait heurté sa tempe. Et c’était qu’elle avait bien visé la gamine !

Il se frotta un moment la tête, puis il soupira :

« D’accord… Tu le fais ce tour de garde… Mais ne viens pas te plaindre que le sommeil a été plus fort que toi…

-C’est ça, rétorqua t-elle, avec un rictus sardonique, et on verra bien lequel des deux est le plus efficace dans ce domaine.

-Pour toi c’est perdu d’avance, stupide paresseux… »

Ils se fusillèrent du regard, se lançant chacun un défi, et Karim se coucha, tandis que la jeune fille s’asseyait sur un rocher, prête à tout pour déraisonner son compagnon de voyage.

« Ah elle nous donne bien des complications cette fille. Col… Mol… Pol… Enfin qu’importe. J’espère qu’on va la retrouver vite fa it. Il faut vraiment qu’ils nous fassent mener la vie dure ces « Reflets ». Franchement… »

Elle continua de grommeler dans la nuit.

 

Karim, allongé dans sa couchette, ne dormait pas encore. Il guettait au contraire combien de temps tiendrait Emi. La jeune fille avait le dos tourné, et marmonnait la Déesse savait quoi.

Pour sa part le jeune homme n’était pas très croyant, mais rien ne l’empêchait d’utiliser cette expression de temps en temps, à son plus grand plaisir.

Il regarda la jeune fille sous tous les angles. Elle avait beau aller jusqu’à le détester, du moins le pensait-il, lui tout ce qu’il faisait c’était l’embêter, pour son plus grand bonheur. En fait, il l’aimait beaucoup, cette fille, et c’était même lui qui était allé jusqu’à demander à l’avoir dans son groupe, pour « s’assurer  qu’elle ne fasse pas de bêtises » avait-il assuré.

Bien qu’elle ne soit âgée que de quinze ans, la jeune fille avait déjà beaucoup d’expérience dans le groupe. Elle l’avait inclus alors qu’elle n’avait que dix ans et même avant elle était douée pour le combat. Tandis que lui ne l’avait rejoint que beaucoup plus tard, alors qu’il faisait partie d’un gang des rues d’Asgard. Il devait infiltrer le groupe et rapporter ce qu’il avait vu à ses camarades. Mais il avait été pris au dernier moment et pourtant, le chef du groupe de l’époque, Tigre qu’il se faisait appeler, avait décidé de le garder. Incrédule au début, le jeune bandit avait eu du mal à rentrer dans la bande, et comme par hasard c’était Emi qui l’avait aidé dans cette confrontation. Et maintenant, il était membre à part entière du groupe. Quant à ses amis d’avant, qu’il avait abandonné à son grand dépit, il ne les avait pas revus, et il avait même fini par les oublier. C’est à peine q’il se souvenait de leurs noms ou de leurs visages.

Tiens, voilà qu’il se surprenait à penser à eux. Il gigota dans sa couche et passa à autre chose.

Emi, il se souvenait, était à l’époque âgée de seulement douze ans et connaissait déjà l’art du combat et des arts martiaux. A première vue on se doutait bien que cette fillette parmi d’autres n’avait pas eu une enfance normale.

Ses parents, dont elle ne se rappelait plus, l’avaient abandonné à Izoold, le village des pêcheurs. Elle y avait vécu en tant que coureuse des rues et mendiante. Et puis, un jour, accusée d’un vol à l’étalage, elle avait été expédiée à Palmacosta où on l’avait jeté dans les geôles du sous-sol de la maison du gouverneur-général. Par un moyen qu’elle n’avait pas voulu dévoiler elle avait réussi à s’enfuir, et c’était à cette époque là qu’elle avait rencontré Link et sa bande. Evidemment, Tigre, le chef de l’époque, l’avait mise sous sa protection, et elle avait vécu chez sa nouvelle famille jusqu’à maintenant.

Elle avait toujours été un peu garçon manqué, mais on ne le lui reprochait pas ses manières.

Jusqu’à la mort de Tigre… Là, tout avait changé dans leur manière de vivre. Link, à cette époque lieutenant du chef, avait pris sa place et avait commencé à vendre leurs services à des organisations très louches. Non que Karim lui reprochait sa manière de gouverner et de décider des choses par lui-même, mais avant, ils avaient été toujours indépendants. Ce changement subit dans leur charte quotidienne les avait un peu marqués, mais ils avaient fini par s’en accommoder.

Tigre était mort dans la grande catastrophe de Palmacosta, lorsque cet arbre géant fou avait tout détruit sur son passage. Pour on ne sait quelle raison, il était parti pour « une affaire importante », et quelques jours, c’était arrivé…

Après une semaine de deuil, Link avait repris les choses en main, et ils étaient repartis pour une nouvelle vie…

Au fur et à mesure qu’il remettait sur le plateau tous ces souvenirs, Karim sentit ses paupières se fermer et il sombra petit à petit dans le sommeil, jusqu’à dormir profondément.

 

Emi entendit la respiration de son compagnon se réguler au fur et à mesure, et elle sourit. Finalement, il s’était abandonné aux songes. Il ne se réveillerait pas avant l’aube, en tout cas…

Elle le voyait d’ici, à lui crier dessus pour ne pas l’avoir réveillé. Elle s’en régalait d’avance.

Soudain, le vent autour d’elle se froissa. Etonnée, elle mit son odorat en action et renifla l’air. Il y avait une odeur, là… Et elle prenait une direction précise.

Elle regarda quel chemin suivait l’odeur, qui était à coup sûr d’origine humaine. Et son visage s’éclaira.

Presque à regret, elle quitta son rocher et parvint à tâtons jusqu’à Karim, puis le secoua. Il se réveilla, et aussitôt une grimace moqueuse se dessina sur son visage.

« Déjà fini le tour de garde ma puce ? T’as fait vite…

-Tu te trompes mon cher. En fait j’ai découvert une piste intéressante, direction le Nord-Ouest. Rassemble tes bagages et fais confiance à mon flair. »

Dépité d’avoir quasiment perdu son pari, il se leva, prit toutes leurs affaires et les rassembla sur son dos, et il lança un sourire à Emi, qui pour une fois le lui rendit.

« Bon alors, ne traînons pas, où les traces si précieuses que tu as détecté vont s’effacer…

-Dans ce cas grouille-toi. »

Et elle se mit à courir. Il la rattrapa peu après et ils allèrent, très sûrs d’eux, direction la ville de Triet, car c’était là qu’ils allaient à coup sûr trouver leur bonheur.

 

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Conversation entre les personnages :

 

Ali: Et voilà, encore une fois chapitre bouclé !

Génis : Hem, où est passée la voix off ?

Zélos : et c’est qui celle-là ?

Colette : Attends, ne me dis pas que c’est…

Ali : Oh mince… *part se cacher*

Lloyd : Non mais c’est trop tard on t’a reconnu là.

Ali : Et mince… *réapparaît*

Colette : Enfin un mystère résolu ! Le visage de l’auteur nous a été enfin révélé ! *lève le poing vers le ciel en signe de victoire*

Ali : Oui bon… Comment vous l’avez trouvé ce chapitre ?

 

*silence pendant un moment*

 

 Colette *soudain* : Super !

Génis : Très bien. Sans plus.

Zélos : Pas trop mal…

Lloyd : Mouais bof… *il dit ça parce qu’il aime pas lire*

Akim *entre* : Complètement raté ! Pourquoi je suis pas là-dedans d’abord ?

Yuan *entre à la suite d’Akim* : J’ai insisté pour qu’il reste dans sa loge. Il est têtu, désolé…

Génis : Tiens il entre enfin lui (il parle d’Akim)? Depuis le temps…

Colette *lève de nouveau le poing vers le ciel* : ça fait deux nouvelles arrivées dans cette édition de la conversation !

Akim : Et alors, pourquoi je suis pas présent dans ce chapitre ?!

Ali *soupire* : parce qu’il fallait bien laisser la place pour évoquer les autres personnages aussi…

 

*Link et sa bande font le V de la victoire aux lecteurs*

 

Akim : Je m’en fous ! Est-ce que j’apparais au moins dans le prochain chapitre ?

Ali: Hum… Laisse-moi le temps de réfléchir.

Akim : Grmbll… *s’en va casser des meubles et autres trucs de valeur et fragiles*

Yuan : Hé, attention !

Lloyd : tu joues le rôle de la maquilleuse maintenant Yuan ?

Yuan : Qu’est-ce qui te fait dire ça sale mioche ?

Ali : On t’a barbouillé le visage de peinture à l’huile pendant ton sommeil…

Génis : Verte.

Yuan *se regarde dans un miroir qu’Akim n’a pas encore cassé* : Ah… Ah ça, nan c’est un masque pour raffermir la peau et la rendre plus belle. C’est pour plaire un peu plus aux filles dans ce chapitre *joue les beaux gosses en s’imaginant toutes les filles qui ramperaient à ses pieds*

Zélos : Hé ! C’est moi le grand dragueur du jeu normalement !

Lloyd : C’est pas pour les vieilles ton truc là ?

 

*on entend un SBAF retentissant dans toute la pièce*

 

Yuan : Fils d’abruti !

Lloyd : N’insulte pas Kratos !

Yuan : Euh… Face de chaussette alors !

 

Ali : Bon bah on a terminé ! Allez au prochain chapitre !

 

*musique de générique de fin.*

 

Génis : Mais n’importe quoi c’est la musique de MacGyver ça !

 

TERMINE^^

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13 novembre 2009

Chapitre 15: Un enchaînement assez brutal - par Alienor

Deux mois plus tard- Hambourg, Allemagne

 

Zack Wilder longea les quais en soupirant en continu. Il traînait là depuis des heures. Son supérieur lui avait donné l’ordre de surveiller les environs, pour éviter à des curieux de pointer le bout de leur nez. Pourtant, il n’y avait personne à cette heure de la journée. Les gens étaient trop occupés à rester cloîtrés dans leurs maisons. Cela facilitait les choses au gouvernement. Du coup, Zack se sentait un peu inutile dans toute cette affaire. Lui, ce qu’il aurait voulu, c’était se retrouver dans les premières loges pour voir débarquer ces fameux soldats japonais. Après tout, il avait joué des bras et des jambes pour faire partie de la patrouille qui les recevraient. Il avait obtenu une réponse affirmative à se demande, mais c’était seulement pour se retrouver à l’arrière-garde. Ce n’était pas une place très convoitée…

Mais bon, c’était cela ou ne pas venir du tout. Et puis, c’était aussi l’occasion de voir son chef en personne.

Le port était en effervescence. Bien qu’il y ait eu quelques problèmes, les alliés étaient finalement arrivés à destination, tous sains et saufs. Effectivement, ils avaient rencontré pas mal de tempêtes lors de leur voyage en mer. Un vent contraire les avait détournés de leur but et ils s’étaient retrouvés en pleine mer méditerranée. Des feux de détresse envoyés par le capitaine du bateau avaient aussitôt arrangé les choses : la République Italienne avaient été alertés et ils avaient été invités à accoster dans un port de leur pays. Tout de suite après, un train les avait amené en Allemagne, en passant par l’Autriche, puis ils avaient traversé le Sud du pays et étaient finalement arrivés comme prévu à Hambourg, à la seule différence que ce n’était plus en bateau. Mais bon, le résultat était le même : tout était bien qui finissait bien.

 

Personne à arrêter. Cela commençait à devenir ennuyeux…

L’homme bailla, puis regarda autour de lui. Il y avait bien quelques officiers qui couraient çà et là pour préparer l’arrivée de leurs coéquipiers, mais à part ça, tout était silencieux. L’entrée du port était vide…

Zack exécuta un pas en arrière, en direction des quais. Même s’il désertait son poste quelques minutes, son supérieur n’en saurait rien. Et puisqu’il n’y avait personne…

Zack quitta sa place et courut derrière des caisses, le temps que deux officiers passent, puis repartit sur la pointe des pieds. Enfin, le quai principal était en vue… Et on pouvait dire qu’il y en avait, du monde. A vous en boucher la vue. Le jeune gardien ne voyait plus rien. Et pourtant, les fourgons étaient là, et les soldats aussi, en chair et en os. Ils s’adressaient des poignées de mains et prêtaient l’accolade de temps à autre. A ce moment là, Zack souhaitait presque être à la place des soldats en premières loges.

Il examina les visages des étrangers un moment. Leur teint était assez blafard, et leurs yeux tirés, normal pour des japonais. Vêtus de leur uniforme local, qui symbolisait leur pays du Soleil Levant, il restaient fiers malgré tout, prêts à défendre la gloire de leur patrie.

Enfin, Zack décida de regagner sa place. Il avait déserté son poste un peu trop longtemps maintenant. Il fallait vite la regagner s’il ne voulait pas que son absence soit remarquée et que son sergent ne lui remonte les bretelles.

Il s’arrêta de nouveau devant des caisses qu’on avait amassées et qui provenait des bagages des japonais. Certaines de ces caisses contenaient les vivres qui avaient servi pendant le voyage, d’autres des draps et des matières textiles, et d’autres encore des explosifs…

Il se cacha encore derrière lorsqu’un soldat passa devant lui. Au bout d’un moment il pensa qu’il devait sortir et il se releva… pour tomber nez à nez avec un patrouilleur.

Celui-ci resta bouche bée, et Zack devina qu’il était simple soldat, comme lui, et qu’il avait à peu près son âge. Il profita de cet avantage pour lui plaquer une main sur la bouche et lui dire :

« N’alerte pas les supérieurs sur ma présence ici, d’accord ? Je rejoins mon poste. »

Et il s’esquiva, ne laissant pas le temps à son camarade de répondre.

Un peu plus tard, il regagna sa place. Il était temps. Un peu plus et sa présence dans un lieu où il ne devrait pas être était signalée.

Il fit mine de patrouiller comme s’il avait toujours été ici. Des hommes passèrent devant lui en transportant des caisses visiblement lourdes. Et puis bien sûr, aucun civile ne venait pointer son nez.

Un officier lui fit un signe de la main qui l’invitait à venir près de lui. Zack s’approcha et reçut l’ordre de garder les caisses en attendant que le soldat aille donner des ordres ailleurs.

Certaines caisses contenaient des explosifs, d’autres encore des matières textiles.

Depuis près de deux ans, le Japon entretenait une relation qui tenait la route avec l’Allemagne, aussi bien commerciale qu’amicale. En échange de soldats, le pays germanique envoyait des produits fabriqués dans la patrie, et vice versa.

Il resta debout en regardant à droite et à gauche comme tout garde expérimenté. Cela ne faisait que trois années qu’il avait intégré l’armée et côtoyé des supérieurs aussi irascibles les uns que les autres. Certains lui avaient même dit qu’il ne valait pas un clou, mais il avait tenu bon, et avait su leur tenir tête. Mais ils ne le portaient pas toujours dans leur cœur.

Soudain il entendit un bruit, comme un poing frapperait contre du bois. Etonné, il se tourna vers les caisses, car le bruit semblait venir de là. Un silence, il crut avoir rêvé, mais bientôt le bruit reprit, insistant. Le jeune soldat regarda tour à tour les caisses, cherchant laquelle faisait autant de bruit. Il l’aperçut. La boîte bougeait toute seule, comme si quelque chose essayait d’en sortir.

Ou quelqu’un…

Méfiant, il s’approcha, évitant les caisses contenant les explosifs, et s’approcha de l’objet de son intérêt.

Il s’accroupit pour l’examiner. Le bruit était de plus en plus fort, comme si la chose voulait absolument sortir.

Il décida d’ouvrir d’abord la caisse avant de sonner l’alerte, au cas où…

Il retint son souffle. Il n’y avait personne dans les parages. Il ouvrit alors la boîte.

Une chose noire en jaillit à l’instant même où il entrebâillait le battant, et il se retrouva propulsé vers l’arrière.

Il atterrit un mètre plus loin, sonné et surpris. Il se cogna la tête par la même occasion et il s’égratigna le bras en traînant contre le sol dur.

Il resta là un moment, trop sonné pour donner l’alerte. Il y avait quelque chose qui le bloquait. C’était lourd et… visqueux.

Il ouvrit les yeux, et son regard croisa celui, terrifié, d’une créature des plus sales. Les cheveux lui tombant sur le visage et le visage couvert de crasse, elle semblait presque perdue.

La première question qui passa dans la tête de Zack fut : que faisait-elle ici ?

Ses yeux bridés, bien qu’écarquillés, sa peau blanche, bien que crasseuse, et ses cheveux noirs ne laissaient aucun doute sur ses origines. Elle était japonaise, où du moins elle en était originaire. Mais que faisait-elle dans cette boîte ? Avait-elle… Zack secoua la tête. C’était complètement stupide, mais quand même…

Ils s’examinèrent un moment, l’un au dessus de l’autre, puis le jeune homme se leva brutalement, bousculant par la même occasion la jeune femme à terre.

« Mais qui es-tu et que fais-tu ici ? » lui cria t-il dessus.

La jeune fille, terrifiée, ne répondit rien, puis elle ouvrit la bouche et elle éclata en sanglots.

Là, Zack ne savait plus que faire. Voir des femmes pleurer, il n’avait pas l’habitude. La seule fois où il en avait vu une, c’était lors d’une dispute entre ses parents, il y a longtemps… Mais il n’était pas temps d’exposer les détails de sa jeunesse. Il se baissa à la hauteur de la pauvre créature et chuchota :

« Eh oh, ne pleure pas comme ça ! Si tu me dis ce que tu fais ici et comment tu as atterri là, je ne signalerai pas ta présence à mes congénères. »

A ces mots, la fille pâlit sous sa saleté. L’évocation des autres soldats devait lui faire peur.

Elle ouvrit la bouche et siffla quelque chose de presque inaudible :

« Oui, s’il vous plaît, appelez-les, faites n’importe quoi mais je veux rentrer chez moi… »

Son dernier mot fut ponctué d’un sanglot. Zack n’avait pas bien entendu la phrase prononcée et il décida de ne pas en tenir compte. Il tenta alors de la relever tant bien que mal. Ce n’était pas simple, elle était sale et repoussante. Elle sentait l’eau de cale et la sueur. Et elle arrivait à peine à se tenir debout.

Soudain, une voix retentit :

« Ca va, soldat Zack ? Un problème ? »

Zack jura. C’était le type qui l’avait surpris tout à l’heure. Luke, qu’il s’appelait.

Il s’empressa de précipiter la femme, étonnée, dans la caisse et de refermer le couvercle brutalement. C’est ce moment que choisit Luke pour intervenir.

« Alors, on ne s’est pas fait remonter ses bretelles ou bien le sergent a décidé de te coller là ? »

Il vit la tête que faisait son camarade. Un mélange de soulagement et d’étonnement.

« Et bien, tu en fais une tête. Tu as vu un fantôme ? »

Il ne croit pas si bien dire, pensa Zack.

Un silence s’ensuivit, coupé par un petit coup donné dans le bois de la caisse.

Non, pas maintenant… supplia le soldat.

Heureusement, Luke n’entendit rien. Il continuait son babillage :

« Si cela t’ennuie que je sois là, tu peux toujours me dire de m’en aller… »

Ouais c’est ça barre toi ! aurait voulu lui lancer Zack.

Mais il ne le dit pas.

« Excuse-moi, j’avais juste une petite envie de…

-d’aller voir nos chers compatriotes. Ne t’en fais pas, j’avais eu la même idée…

-Cela veut dire que… demanda le jeune homme, surpris.

-Eh bien que j’avais envie d’aller voir ça de plus près moi aussi. A la seule différence que je n’ai pas déserté mon poste, moi, puisque j’ai obtenu le poste de patrouilleur. »

« Ah ok … »pensa Zack.

« Et pourquoi tu es assis par terre, d’abord ? Tu as envie de faire bronzette ? »

Luke rit de sa petite blague pendant que son camarade se relevait, sa main appuyée sur la caisse où il avait enfermé la jeune femme dans l’urgence. Il devait s’assurer qu’elle ne surgirait pas en plein milieu de leur conversation. Elle semblait d’ailleurs avoir compris, car elle ne se manifestait plus.

« Et pourquoi ne rejoins-tu pas ton propre poste en attendant, soldat Luke ? dit Zack. Si les supérieurs te voyaient en train de faire la conversation, tu passerais un mauvais quart d’heure… »

Il se hâta de plaisanter :

« Tiens, d’ailleurs, il y a un type qui veut entrer sans se faire voir là-bas… »

Luke se retourna soudain, à la plus grande hilarité du jeune homme. Il se retourna vers lui :

« Ah, ah, c’est très drôle. Mais il est vrai que tu as raison. J’y vais fissa !

-Ouais, c’est ça, » dit son camarade, en lui adressant un sourire des plus goguenards.

Le soldat s’éloigna, et lorsqu’il fut hors de vue, Zack poussa un soupir et rouvrit le couvercle de la boîte. La jeune fille en sortit, essoufflée.

Ils se regardèrent un moment, elle, agenouillée et couverte de crasse, lui, debout et en uniforme de soldat. Il plongea dans le regard exorbité de la jeune femme.

Elle était maigre et chétive, ses yeux lui mangeaient la moitié du visage, elle avait le teint gris et blafard, et ses cheveux étaient gras et ne semblaient pas avoir connu de rinçage depuis pas mal de temps.

Soudain, la vérité sauta aux yeux du jeune homme. Et si… avait-elle accompagné clandestinement l’élite envoyée du Japon jusqu’ici ? Non… si vraiment elle l’avait fait, elle serait morte depuis longtemps…

Mais il arrivait que l’on s’en sorte au moyen d’approvisionnement. Elle devait avoir survécu grâce à ça. Tant mieux pour elle…

Mais la question était : qu’allait-il faire d’elle ? Fallait-il signaler sa présence aux supérieurs ? Ou bien… Il écarquilla les yeux à la pensée furtive qui traversa son esprit. Non, sûrement pas… l’héberger clandestinement chez lui ? Hors de question ! Il était un soldat, il ne devait rien cacher à ses généraux.

Mais en même temps, devait-il tout dire à n’importe qui ? Après tout, ils pourraient bien vouloir l’exécuter ! A moins qu’ils ne la renvoient dans son pays d’origine, ce qui serait peut-être bien pour elle…

Il s’agenouilla près d’elle et lui dit :

«Je me demande ce que je peux faire de toi… »

Soudain, il réentendit du bruit qui se rapprochait. Il se retourna, et vit les patrouilleurs et son sergent qui se dirigeaient vers les caisses.

« Merde. » se jura t-il, pour lui-même…

Il se retourna vers la jeune fille, mais celle-ci, comprenant qu’il y avait danger, s’enfermait déjà dans la caisse.

« Super ! » sourit-il.

Il se releva et se tint au garde-à-vous.

Il se tint en rang avec ses camarades et attendit les ordres de son supérieur. Celui-ci expliqua les consignes. D’abord, il fallait laisser le temps aux soldats alliés de s’habituer au décalage horaire, ensuite, pour leur faciliter leur venue, il fallait transporter leurs bagages, et les caisses ci-présentes. Zack et d’autres soldats furent désignés pour transporter les caisses. Ensuite, sous l’œil du sergent, ils se mirent au travail. Le jeune homme s’arrangea pour s’attribuer la caisse où se cachait la jeune femme. Il fallait la mettre en sécurité le plus vite possible, et ensuite remettre le carton avec les autres comme si de rien n’était. Imaginé ainsi, cela paraissait simple, mais la réalité l’était moins. Déjà, pour commencer, la caisse était trop lourde. En plus de son occupante, il devait y avoir autre chose là-dedans. Un de ses camarades lui proposa de l’aider. Il refusa poliment. Il avait suffisamment de force pour transporter un bloc, aussi lourd soit-il.

On emmena les caisses dans un fourgon, où on les enferma. Ensuite, Zack se porta volontaire pour conduire la camionnette militaire en compagnie d’un autre jeune homme, un peu plus jeune que lui, vingt ans à tout péter ( ; p).

Sur la route qui menait à la prochaine ville après Hambourg, le jeune homme se tracassa. D’accord c’était bien de vouloir aider une fille, mais qu’allait-elle devenir par la suite ? Il ne la connaissait même pas, et il était pour elle un parfait inconnu. Et si c’était une espionne ?

Peut-être pas, elle n’avait pas vraiment le profil. Mais en même temps, il ne fallait pas se fier aux apparences, c’était bien connu.

Ils arrivèrent dans la petite bourgade voisine de la grande ville portuaire. Le camarade de Zack qui jusque là n’avait pas parlé sortit de la camionnette et ouvrit le coffre, où s’entassaient les caisses. Il désigna l’entrepôt du doigt et souleva un des cartons. Le jeune soldat fit de même.

La caisse de la vagabonde était au fond, et Zack ne tarda pas à la récupérer. Il attendit que son camarade quitte l’entrepôt et y entra à son tour. Une fois à l’abri des regards, il entrebâilla le couvercle de la boîte et chuchota :

« Ne sortez pas tant que vous ne serez pas dans un lieu sûr. Vous êtes en territoire ennemi, et le moindre coup d’œil jeté dehors vous coûtera sûrement très cher. »

Il ne reçut pas de réponse, et il referma le couvercle. Ensuite, il entreposa la caisse avec les autres et rejoignit son camarade. Il était temps de rejoindre les autres et de fêter l’arrivée de leurs alliés, ou alors tout simplement d’aller dormir !

Zack préférait opter pour le sommeil. Il était dit que souvent, la nuit porte conseil. Peut-être lui dirait-elle la marche à suivre avec cette fille ?

Il la plaignit en silence (la jeune fille, pas la nuit !). Elle allait passer la nuit dans un entrepôt, enfermée dans une caisse inconfortable et trop petite pour elle, tellement qu’elle était obligée de se recroqueviller sur elle-même.

« Mais demain, je veillerais à trouver une solution pour elle, »pensa le jeune soldat.

Et déjà, la meilleure chose de faite pour elle, ce serait un bon bain…

Zack poussa un soupir. Décidément, elles lui tombaient toutes dans les bras. Il parlait des femmes, bien sûr. Jeunes ou vieilles, riches ou pauvresses. Et on dirait qu’il n’avait jamais le choix avec elles… Tant pis.

 

---------------------------------------------

 

Deux mois s’étaient écoulés depuis que Génis et Raine étaient revenus bredouille au village d’Isélia. Deux mois durant lesquels l’inquiétude s’était propagée. Deux mois pendant lesquels Colette avait préparé son pèlerinage, et Lloyd son anniversaire.

La jeune ex-élue avait quitté le village avec sa grand-mère le mois dernier. Personne, à part Génis, Raine, quelques autres demi-elfes et eux étaient au courant pour le problème de mana anormal réuni dans l’air. Le jour de son dix-huitième printemps, Lloyd avait soufflé ses bougies devant seulement quelques personnes : Dirk, Génis, sa sœur, Préséa et Régal qui avaient accepté de venir de bon cœur. Quant aux autres, Colette était partie, Sheena avait disparu et Zélos n’avait plus redonné signe de vie depuis la dernière fois à Triet. Et Kratos… Il n’était plus là pour lui, maintenant. Ils ne pouvaient plus que se regarder à travers le ciel, désormais… sans se voir.

 

Des cris et des chants se firent entendre de la cabane du nain Dirk, et des ovations par la suite.

Les bougies désormais fumantes du gâteau d’anniversaire de Lloyd se dressaient fièrement au centre de la petite table qui servait d’habitude de support pour forger les armes de Dirk.

Le gâteau avait magnifiquement été préparé et décoré par Génis, aidé par Raine qui avait proposé fièrement sa participation (entre nous, on peut imaginer qu’elle n’a rien fait hein, surtout si le gâteau est prétendument délicieux, comme il est dit dans le texte !^^). Avec le temps, elle avait pris des cours de cuisine et s’était beaucoup améliorée (ah !^^). Ses plats étaient meilleurs, quoi qu’un peu trop salés pour certains d’entre eux.

Enfin, au lieu de parler cuisine, revenir à l’essentiel : les chants de bon anniversaire cessèrent lorsque Lloyd ouvrit ses cadeaux. Le premier était celui de Génis. Il s’agissait en fait de bracelets, que le jeune garçon qualifiait « de liens ». Il y en avait huit, un pour chaque membre du groupe. L’un d’eux était pour Lloyd, les autres étaient attribués aux camarades. Il s’agissait en fait surtout d’un cadeau de groupe.

« Ces bracelets nous permettent de rester en contact malgré la distance. Ainsi, lorsqu’on voudra se communiquer des informations utiles, nous pourrons le faire par l’intermédiaire de ces bracelets. Pratique non ? »

Le demi-elfe était tout fier de sa surprise.

« Et ils viennent d’où ? » demanda son ami, curieux.

Génis sifflota en agitant l’index.

« Il ne faut jamais demander la provenance ou le prix d’un cadeau, Lloyd. A l’avenir, tu t’en souviendras. »

Le jeune homme baissa la tête, un peu honteux, à la grande hilarité de tous les invités.

Le second cadeau était de Raine. A la grande surprise du jeune adulte qu’il était devenu désormais, qui croyait qu’il allait sûrement recevoir des manuels de vacances de maths, il s’agissait en fait… d’un livre de mythologie, de la guerre de Kharlan jusqu’aux légendes les moins connues.

« Bon, pensa Lloyd, elle a sûrement déniché ça chez un antiquaire, mais du moment que ce n’est pas ce que je redoutais… »

Il remercia chaleureusement son professeur préféré (Lloyd : hé !  Moi : Bah quoi ? XD), et passa au cadeau suivant, celui de Préséa.

Enfin, quand tous les cadeaux furent ouverts, on put examiner celui de Colette. Lloyd le gardait toujours attaché à son poignet gauche, à l’emplacement précis de son exphère.

Génis lui fit remarquer qu’il allait le froisser s’il continuait ainsi et détacha le ruban mauve. Les grelots tintèrent, produisant un son cristallin. Le demi-elfe l’étudia un instant et secoua encore les grelots. Le même son se produisit.

« C’est dommage qu’il ne vente presque jamais ici, soupira t-il.

-Que veux-tu dire ? demanda son ami.

-J’ai lu quelque part que ces bijoux étaient assez rares et qu’on ne les trouvait qu’à Asgard, dans une petite boutique gérée par une famille d’apparence modeste. Leurs objets se vendent chers, et personne ne rentrent jamais chez eux, car ils sont trop pauvres pour acheter des bibelots qui coûtent les yeux de la tête. Mais ils sont incroyablement riches, paraît-il, depuis la réunification des deux mondes, car les nobles de Meltokio viennent en masse dans la cité du vent, qui est très touristique…

-Oui, bon, maintenant viens-en au fait, s’impatienta le jeune homme.

-…Il paraît que les jours de grand vent, quand on fait tinter ces grelots, ils produisent une mélodie douce et très belle à entendre. C’est pour ça qu’on les fabrique à Asgard. Colette a vraiment eu une idée très originale, en t’offrant ceci. C’est un porte-bonheur. »

Lloyd regarda le tissu. Colette avait donc poussé son affection jusque là, pour lui offrir ça ! Mais comment avait-elle pu se procurer quelque chose d’aussi difficile à avoir ?

Il eut soudain un sourire subit. Mais évidemment, considérée en tant qu’Elue de la Régénération, Colette n’avait eu aucun mal à s’attirer les faveurs des vendeurs.

Puis il rougit. En même temps, ce n’était pas bien de vouloir connaître la provenance des cadeaux, Génis le lui avait dit.

Le jeune garçon lui lança un regard malicieux.

« Il paraît que c’est un cadeau très recherché à offrir à son amoureux le jour d’une Saint-Valentin… »

Lloyd rougit jusqu’aux oreilles, tandis que les rires de ses camarades se faisaient entendre.

 

Le gâteau fut ingurgité en un rien de temps, et les amis se rendirent dehors, où ils retrouvèrent Noïshe. Le ciel était bleu, et les effets de la condensation de mana ne se faisaient pas trop ressentir. Mais il fallait rester prudent.

Le soir arriva vite, et, l’un après l’autre, les invités s’en allèrent. Régal d’abord, car il avait sa société à gérer, et beaucoup de travail. Il dit avoir été heureux de partager cette journée avec le jeune homme. Raine ensuite, car elle avait des choses à faire. Elle autorisa Génis à rester encore un peu, au grand bonheur de celui-ci. Préséa parla un moment avec les deux amis, un sourire charmant sur ses lèvres, ce qui avait le don de faire fondre Génis, qui rougissait de temps en temps. Elle avait des choses à leur dire, à propos de son malaise passager à Ozette. Mais elle préféra taire ce détail. Elle leur confia juste que les travaux de reconstruction avançaient bien, et que bientôt la ville en ruine ne serait plus qu’un souvenir.

Puis elle s’en alla, promettant de donner de ses nouvelles dès que possible.

Il ne resta que Génis, qui partit s’asseoir sur le petit banc en bois de la maison de Dirk, où de là, on pouvait apercevoir le couchant. Une lueur passa dans son regard.

Dirk repartit travailler, et Lloyd rejoignit son ami.

« Qu’est-ce que tu as, tu as l’air triste… »

Le demi-elfe leva un peu plus la tête, mais ne répondit pas, puis il détourna son regard du ciel pour observer le jeune homme.

« Je m’inquiète un peu, c’est tout. Pour Colette, Préséa et… tout le monde. »

Lloyd observa son ami :

« Tu sais, Génis, si ça se trouve, c’est la nature qui veut ça…

-Pour un humain, c’est sûr, mais les demi-elfes comme moi ont par contre décelé une anormalité. L’autre jour, on est revenus les poches vides de Triet, et toutes les informations qu’on a récoltées, c’est cette histoire d’imposteurs… On ne nous laissera donc jamais en paix ?

-Tu parles de cette histoire avec cette visite chez la voyante ? Voyons ! Tu sais bien que Colette et moi ne poserions jamais les pieds chez cette folle. La dernière fois qu’on est allés la voir, on avait allégé nos portes-monnaies… 

-Effectivement, je me souviens de ce coup-là… »

Les deux amis pouffèrent, puis le garçon aux cheveux argentés reprit, l’air grave :

« J’ai aussi repéré quelque chose qui n’allait pas chez Préséa. Il m’a semblé qu’elle voulait nous dire quelque chose, mais elle s’est abstenue. Et Zélos… Plus de nouvelles depuis deux mois ! Autrement dit la dernière fois qu’on l’a vu…

-La disparition… de Sheena lui a porté un coup, sûrement… Il doit avoir envie de disparaître de notre quotidien pour un moment.

-Espérons qu’il n’aurait pas une idée derrière la tête…

-Pour l’instant, oublions ça. En tant que héros, on a nous aussi besoin de repos, qu’en dis-tu ? »

Génis se contenta de sourire à son ami, puis il se leva, salua son camarade et s’en alla chez lui.

Après quelques aux revoirs, le jeune homme se rassit sur le banc et ferma les yeux. Et, tout au fond de son âme, il pensa à Colette…

 

------------------------------------------------

 

La caravane qui transportait les pèlerins s’arrêta pour la nuit, et chacun prépara couvertures et s’approvisionnèrent en nourriture. Phaidra Brunel, allongée sur un petit matelas, s’assoupit peu après. Colette resta seule éveillée. Sur le chemin qui les menait à Triet, elle commençait à se sentir de plus en plus mal, comme si la douleur venait de là. Elle se demandait si ce n’était pas à cause du comportement bizarre du mana. Mais Génis avait assuré qu’étrangement, il s’était déplacé, il ne savait pas exactement où. Mais cela n’arrangeait pas le fait qu’elle était malade, et le pèlerinage qu’elle avait mis tant de soins à préparer ne lui était pas d’un grand secours, finalement. Mais on n’était qu’au début du voyage, c’était tout à fait normal. Mais Martel aurait bien pitié des protecteurs de l’arbre de Kharlan, ainsi que de leurs descendants, à qui reviendrait la charge d’accomplir les actes de leurs aînés.

Une silhouette furtive s’assit à côté d’elle. Etonnée, elle se détourna de ses pensées, et regarda le nouvel arrivant. C’était un jeune garçon. La jeune fille ne se souvenait pas l’avoir vu parmi le groupe de pèlerins. Il n’en faisait pas partie. Que faisait-il ici alors ?

« Qui es-tu ? »demanda t-elle.

Le garçon ne se retourna pas vers elle, mais répondit d’une manière un peu étrange à sa question.

« Je pensais que ton reflet te le dirait… Mais à ce que je vois, vous n’êtes liés que par la distance… »

Puis il se leva et s’en alla, laissant Colette perplexe. C’était qui ce type ? Qu’avait-il voulu dire ?

Il avait disparu. Elle en conclut que c’était un jeune fou.

 

Dans la soirée, elle repensa à l’étrange garçon. Il lui rappelait soudain quelque chose, elle ne savait plus quoi, ou bien quelqu’un… mais qui ?

Dans l’obscurité de la nuit tombante, elle n’avait pas vraiment aperçu son visage, mais elle était persuadée qu’elle avait déjà rencontré quelqu’un qui lui ressemblait, mais elle ne savait plus qui exactement.

C’était l’évidence, en plus. La vérité lui sautait aux yeux, mais elle ne la voyait pas.

 

Ce soir-là, elle pensa très fort à Lloyd. Rien que son image lui donnait l’envie de continuer. Car elle savait que la régénération du monde ne se tenait pas uniquement à la résurrection de l’arbre sacré, mais aussi à aider les gens à retrouver leur chemin dans cette nouveauté qui s’offrait à eux…

 

La nuit s’écoula lentement, et de là où elle était, Colette pouvait distinguer les constellations. Elles prédisaient que quelque chose de nouveau allait bientôt arriver, bientôt…

 

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« Et c’est parti ! »

Akim, un grand sourire qui en disait long sur le visage, mit ses poings sur ses hanches.

« Cette fois papa, je tiens le secret ! »

Ses yeux emplis d’une joie étrange, il s’assit sur le sable du désert, Arden sur ses genoux, et regarda lui aussi les constellations, qui lui faisait la promesse s’une victoire proche.

 

----------------------------------------

« On devrait bouger un peu, j’en ai marre d’attendre ! » se plaignit Bastian.

Il ne se reçut qu’un vent de la part de ses camarades.

« Je me demande pourquoi on m’a flanqué avec des moulins à paroles comme vous… grommela t-il.

-Peut-être parce que tu en dis trop à chaque fois, dit Thorû, les bras croisés.

-Pour une fois que tu dis quelque chose toi… »

Maléagon fit un grand signe de la main, qu’on traduisit par «nous ne sommes pas là pour bavarder. »

-C’est bien le cas de le dire avec toi. »

Bastian se leva de sa chaise et alla bouder du côté de la fenêtre, tandis que ses deux camarades se lançaient des regards un peu amers.

« Bon moi, je sors, et vous savez où me trouver, si vous me cherchez… »fit-il, finalement, en ouvrant la porte et en la claquant derrière lui.

Les deux compagnons restants se regardèrent un moment, puis soupirèrent et vaquèrent à leurs occupations chacun de leur côté.

 

-------------------------------------

Yuan resta pensif un moment, assis devant son bureau. Les bras croisés, il attendait. Quoi exactement ? Il l’ignorait lui-même. Mais depuis quelques temps, il ressentait au plus profond de lui une sorte d’étau. Quelque chose d’indéfinissable, qui lui donnait la nausée depuis quelques temps. Même s’il n’avait pas le temps de s’en soucier, cela le mettait en rogne depuis un bout de temps.

Pour un Ange qui n’était pas censé réagir à la douleur, il était un cas plutôt particulier, et ce n’était pas qu’il en souffrait, au contraire il s’en accommodait fort bien, mais il trouvait cela anormal.

On frappa à sa porte et il cria, quoi qu’avec énervement, qui était là.

Un garde entra, droit comme un I.

« Chef, je suis là pour vous apporter des nouvelles.

-Bonnes ou mauvaises ? » s’impatienta le chef des Renégats.

Ignorant sa question comme si on ne la lui avait jamais posé, son subordonné répondit :

« Nous avons repéré une piste pour le Reflet de l’Elu de Sylvarant. Bien entendu il nous reste encore à la confirmer. Et les prisonniers ne tiennent plus en place. Ils ont manqué d’assommer un des nôtres… »

Yuan soupira.

« Qu’on les fasse venir. »

Le garde, même sous son casque, ne cacha pas sa surprise.

« Mais… chef, ne pensez-vous pas que…

-J’ai dit : faites-les venir. C’est un ordre. Oseriez-vous contester mes ordres, soldat ? »

La soldat s’inclina en marmonnant un vague : « ainsi sera fait », et s’en alla dans le couloir.

 

Quelques minutes plus tard, ses trois captifs étaient dans son bureau, et étaient tendus, méfiants.

Lloyd était le plus tendu, car ce n’était pas la première fois qu’il était venu ici. Il pensa à Colette, et pria pour qu’elle s’en sorte au plus vite. Cela ne lui ressemblait pas de prier. Après tout il n’était pas très croyant… Peut-être la jeune fille lui avait-elle refilé ses manières pieuses.

Rébecca et Gilles, eux, détaillaient soigneusement les lieux, sur la défensive comme leur compagnon. Jamais ils n’avaient vu pareille technologie, pas de leur connaissance en tout cas. C’en était effarant. Sur Terre, on fonctionnait encore à la vapeur, mais ici, tout marchait à l’électricité. Ils n’avaient jamais vu ça.

Yuan sourit en les voyant aussi agités, et se racla la gorge pour attirer l’attention. Son regard et celui de Lloyd se croisèrent un moment. Celui-ci le regardait avec hargne. Il lui renvoya une grimace ironique, se souvenant bien du coup de pied qu’il lui avait balancé. Il se vengerait un bon coup de ce coup dur, mais pas maintenant. Ils avaient des choses plus importantes à faire.

« Bien, je suppose que l’un de vous me connaît déjà, sourit le chef des Renégats, en faisant allusion à Lloyd.

Le frère et la sœur jetèrent un regard en coin au jeune homme, qui serrait le poing comme s’il voulait l’envoyer dans la face de ce type. Puis ils le détournèrent de nouveau en direction de Yuan.

« …Bien, nous allons pouvoir commencer… » fit-il, sans manquer d’humour pour une fois.

 

--------------------------------------------------------

 

Pourquoi les réactions d’Akim au fil de l’histoire sont-elles si étranges ? Que sait-il au sujet des Reflets ? Cache t-il un secret ?

 

Ces questions sans réponse seront dévoilées dans les chapitres qui vont suivre. Si jamais  on les élucide…

 

Akim : enfin ça devient intéressant ! Depuis le temps que je rêvais d’être le centre de l’attention !

 

Colette bis : je m’excuse mais tu l’es depuis un bon moment déjà…

 

Akim : n’a fout !

 

Petit gag- Extrait de texte :

 

Yuan sourit en les voyant aussi agités, et se racla la gorge pour attirer l’attention. Son regard et celui de Lloyd se croisèrent un moment. Celui-ci le regardait avec hargne. Le frère et la sœur jetèrent un regard en coin au jeune homme, qui serrait le poing comme s’il voulait l’envoyer dans la face de ce type.

 

Lloyd bis : j’vais t’buter ! 

 

Yuan : bah essaie toujours je suis entouré de gardes là ! Donc si tu veux finir en carburant pour ptéroplans… (note : expression dérivée de « pâtée pour protozoaire »)

 

Lloyd bis : Gros lâche…

 

Voix off : bah dans ce sens là c’est pas compliqué de savoir qui va remporter la partie…

 

Et yeap ! Vivement le prochain chapitre !

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13 novembre 2009

[OS] Est ce que tu m'aimes...? - par Marina Ka-Fai

Ohayo minasan !
Tadaima !
J’ai décidé d’écrire un yaoi sur un couple que j’aime beaucoup : le zélloyd ^^
Je vais faire de mon mieux pour essayer de rester loin du OOC.
Ca va être galère XD
Petite fantaisie de fana de TOS, une vraie geek ^^

Couple : Zélos WilderxLloyd Irving-Aurion

Contexte : Peu avant le grand combat contre Mithos, nos héros se retrouvent chez Zélos à Meltokio afin de profiter d’un moment de répit. Enfin répit pour tous sauf pour Lloyd et Zélos qui ressentent une attirance l’un pour l’autre.

Disclamer : TOS n’est pas à moi sinon j’aurais tout fait pour que Yuan soit mon père adoptif et j‘habiterais chez les Renégats ^^

Attention, cette fic est axée sur une relation homosexuelle !
Ceux et celles qui pour une raison X ou Y ne supportent pas le yaoi, passez- votre chemin, je ne supporterai pas d’insultes sur le couple.
Merci pour votre compréhension.

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Est-ce que je…t’aime ?



Meltokio, cité des nobles, Tésséh’alla.
Le ciel était teinté d’une drôle couleur violette, Derris-Kharlan en recouvrait la quasi-totalité. Tous croyaient la fin du monde proche. Mais c’était sans compter sur le groupe de l’Elue de Sylvarant qui voulait réunir les mondes, ce qui était signification de sauvetage des deux mondes. La bataille finale arrivait mais avant, les héros exténués s’arrêtèrent chez un des membres du groupe, l’Elu de Tésséh’alla Zélos Wilder, afin de se reposer un peu.
Tous vaquaient à leurs occupations : Colette s’occupait du chien de Zélos, un magnifique bébé labrador sable. Raine lisait avec Régal, Préséa apprenait à Génis à sculpter des objets en bois, Sheena admirait les lys blancs qui décoraient la maison, Kratos, le père de Lloyd qui les avait rejoint, astiquait son épée avec minutie.
Lloyd, quand à lui, avait entreprit de se promener dans les rues de la ville. Il y croisa Zélos qui charmait une de ses nombreuses groupies superficielles. En dragueur invétéré, il lui faisait des compliments, lui sursurait des mots doux.
Pour une raison inconnue, Lloyd avait mal. Un mal affreux qui lui pesait sur le cœur, qui lui enserrait la poitrine dans un étau. Le coup fatal pour son pauvre petit cœur fut quand Zélos la prit dans ses bras. C’en était trop. Zélos le vit, les larmes vinrent brûler les yeux de Lloyd et soudain il s’enfuit.

POV Lloyd

Pourquoi ? Pourquoi je pleure comme ça ?
Zélos a toujours été comme ça, un charmeur. Avant cela me faisait sourire alors pourquoi maintenant j’ai si mal ? Pourquoi ai-je eu envie d’être à la place de cette fille ?
Pourquoi il m’obsède tant ? C’est mon ami, un bon ami avec qui je ris, avec qui je m’amuse. Il est déjà arrivé que l’on dorme ensemble à la belle étoile car l’occasion s’était posée comme ça mais je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça ! Mon cœur se serre malgré moi. Pourquoi ? Et surtout qui pourrait me répondre ? J’ai mal et aussi peur de ce sentiment, de la réaction des autres…J’ai mal, j’ai peur….

POV Zélos

J’ignorais que Lloyd était là. D’ailleurs me serais-je arrêté s’il était là ? Je ne sais pas, d’ailleurs je ne sais plus rien quand je suis avec lui. Il est si pur, si innocent, du haut de ses dix-sept ans et moi à côté j’ai l’air d’un libertin dépravé de vingt-deux printemps. Sa candeur me fait tant de bien, avec lui, j’ai l’impression d’être vivant enfin ! Avec lui, je ne suis plus l’Elu, je n’ai plus à jouer ce rôle que je déteste, que je hais et à qui pourtant je dois tout. Si je n’étais pas l’Elu, je sais très bien que les filles qui m’adorent ne feraient pas plus attention à moi qu’à un petit souillon. Avec Lloyd, tout est différent, je ne suis plus l’Elu, je suis moi. L’avoir vu s’enfuir comme ça me rend triste, d’autant plus que je jure avoir entendu des pleurs…Mon ange pleure par ma faute….merde pourquoi je l’appelle mon ange d’abord ? Mon cœur se serre, c’est insupportable. Lloyd me fait ressentir des choses que jamais avant je n’avais ressenti, même en draguant mes louloutes. Quand je les charme, j’ai l’impression que j’ai Lloyd en face de moi, ses lèvres me tentent tout comme sa peau…
Bon sang, ce serait ça !
Est-ce que…je serais…amoureux de Lloyd ?

POV Lloyd

Mes larmes s’apaisent peu à peu mais mon mal subsiste. Zélos n’a rien fait de mal alors pourquoi je souffre autant ? Je me rappelle un jour avoir lu un livre, moi qui d’habitude en lit si peu…La Nouvelle Héloïse je crois, un vrai pavé. Je venais juste de rencontrer Zélos. Au début, mon cœur s’était serré sous l’émotion. Aujourd’hui si je le relis, il se serre et moi je pleure, comme s’il cherchait à se débarrasser de toute l’eau qu’il a, comme une éponge.
Il est Julie, moi je suis Saint-Preux…Le professeur était étonnée que je lise un pareil bouquin, moi qui ne suis pas très scolaire…
Bon sang, mais pourquoi j’ai si mal ?!
Je….aimerais-je Zélos ?

POV normal

Zélos courait à travers la ville afin de retrouver « son ange ». Il ignorait vaguement pourquoi mais il se disait qu’il était de son devoir de sécher les larmes de Lloyd. Le jeune homme était assis sur les escaliers de pierre menant au château, dans un coin sombre afin que personne ne le remarque. Les gens ne faisaient pas attention à lui. Ce n’était pas plus mal. Il vit la cause de ses larmes venir vers lui. Il tenta de s’enfuir à nouveau mais Zélos l’attrapa par le bras, le forçant à se coller contre lui.

POV Zélos

Je retrouvais enfin Lloyd, caché aux yeux du monde extérieur pour extérioriser sa peine à sa guise. Il me vit et tenta de s’enfuir à nouveau mais dans une sorte de rélflexe, je l’en empêchais et le serrais contre moi. Ses larmes redoublèrent, je le serrais plus fort, comme pour le consoler. D’un geste lent, avec ma main, je levai son menton vers moi afin de le voir, lui et ses beaux yeux noisettes inondés de larmes. Je lui souris gentiment, séchais ses larmes et là, comme poussé par une attraction invisible, je m’emparais de ses lèvres dont j’ai si souvent rêvé. Je me sentais comme apaisé, plus rien d’autre ne comptait pour moi. Je ne voyais que Lloyd.


POV Lloyd

Zélos me trouva aisément malgré ma cachette, je voulus partir mais il m’en empêcha et me serra contre lui. Mes larmes se remirent à couler, comme si les écluses de mon être s’était ré ouverte. Plus je pleurais plus il me serrait contre lui. Avec tendresse, il me força à le regarder à travers mes yeux noyés et soudain sans crier gare, il m’embrassa. Surpris, je me laissais pourtant assez vite abandonner. Mon mal s’était envolé, disparu dans le néant. Je me sentais flotter, j’étais bien. Je l’aimais, oui je l’aimais.

POV normal
Le tout nouveau couple ne se sépara que quand le manque d’oxygène se fit sentir. Les deux cœurs battaient à se rompre. Les habitués de Zélos « el draguissimo » les regardaient comme s’ils venaient de voir un extraterrestre.

- Pardonne-moi Lloyd, j’aurais dû me rendre compte de tout ça avant, mon pauvre, comme tu as dû souffrir! Pourras-tu un jour me le pardonner ?
-Zélos tu m’aimes ?
- A en mourir.
-Mais je suis un homme, comme toi.
-Ca je m’en fous, ce que je veux c’est être avec toi. Si tu veux de moi évidemment.

Pour toute réponse, Lloyd l’embrassa. Et c’est main dans la main qu’ils rentrèrent au bercail, sous les yeux de Kratos, qui les regardait par la fenêtre. Il avait remarqué tout cela depuis longtemps. Loin d’être sous le choc ou fâché, il souriait. Son fils venait de trouvait le bonheur, son fils allait être heureux et c’était tout ce qui lui importait.

Quand aux amis des deux amoureux, surpris au début, ils s’en accommodèrent assez vite, sans aucun mal.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Voilà c’est fini !
Oh je le sens mal….
Reviews ?

16 octobre 2009

Contes parodiques de ToS - Chapitre 8: La princesse et la petite exspère - par Marina Ka-fai

Hello mes amis !

Me revoici pour un nouveau conte ! Toujours sur Word, pardon pour la qualité.

Euh Forcystus, tu fais la gueule ?

Forcystus : ….

Lloyd : Il t’en veut encore pour la mort de Kate dans Peau d’âne.

Ben il va être content car mon couple cette fois-ci c’est ForcystusxKate

Forcytus : T’es sérieuse ?!

Pour me faire pardonner ! ^^

Le conte est La Princesse et le petit pois mais ça va devenir La Princesse et la petite exsphère

Voici le staff :

Le prince : Forcystus

La princesse : Kate

Le roi : Yuan Ka-Fai

La reine : Martel Yggdrasill

Le conte est assez court mais il est mimi ^^

Enjoy.

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La princesse et la petite exsphère

Il était une fois le prince Forcystus d’Isélia qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse.

* Coupure *

Pronyma : Il est exigent !

Forcytus : Tu peux parler toi, t’as des vues sur le Chef !

Pronyma toute rouge : C’est pas vrai !

Forcystus : Si c’est vrai !

Pronyma : Non !

Yggdrasill : Arrêtez votre débat hautement philosophique, ça devient dur de suivre l’histoire !

Kratos : On en est qu’au début.

Yggdrasill : Ah bon merde !

* Reprise *

Il fit le tour de la terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait ; Des princesses, il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C'était difficile à apprécier, toujours une chose ou l'autre ne lui semblait pas parfaite. Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant voulu avoir une véritable princesse.

* Coupure *

Colette : C’est vrai qu’il est triste de ne pas avoir trouvé de princesse ? TT

Anna : Il va la trouver sa princesse !

Colette : C’est vrai ?

Lloyd : Normalement ouais ^^

*Reprise *

Un soir, par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascade de pluie que c'en était effrayant, on frappa à la porte de la ville et le roi Yuan lui-même alla ouvrir.

C'était une princesse qui était là dehors. Mais grands dieux ! De quoi avait-elle l'air dans cette pluie, par ce temps ! L'eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon ... et elle prétendait être une véritable princesse, fille du Pontife de Tésséha’lla !

- Nous allons bien voir ça, pensait la reine Martel, mais elle ne dit rien.

Elle alla dans la chambre à coucher, retira la literie et mit une petite exsphère au fond du lit ; elle prit ensuite vingt matelas qu'elle empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt édredons en plumes d'eider. C'est là-dessus que la princesse Kate, car tel était son nom, devrait coucher cette nuit-là.

Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi.

- Affreusement mal, répondit-elle

Je n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit. Dieu sait ce qu'il y avait dans ce lit. J'étais couchée sur quelque chose de si dur que j'en ai des bleus et des noirs sur tout le corps ! C'est terrible !

Alors, ils reconnurent que c'était une vraie princesse puisque, à travers les vingt matelas et les vingt édredons en plume d'eider, elle avait senti la petite exsphère. Une peau aussi sensible ne pouvait être que celle d'une authentique princesse.

Forcystus la prit donc pour femme, sûr maintenant d'avoir une vraie princesse et la petite exsphère fut exposée dans le cabinet des trésors d'art, où on peut encore le voir si personne ne l'a emporté.

Et ceci est une vraie histoire.

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Oui c’est un conte très court !

Colette : VIVE LES MARIES !

Kate : Merci ^^

Alors bien ou pas bien ?

Reviews ?

16 octobre 2009

[OS/song fic]: Fan - par Marina Ka-fai

Pardonnez moi car cette song fic est un essai dans le monde de TOS. Il s'agit des pensées de Lloyd à propos de tout et rien mais la plupart sont destinées à son père Kratos.

Les paroles viennent de la chanson Être fan de Pascal Obispo.

Enjoy.

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Être fan

J'ai vécu sous des posters
A me croire le seul à connaître
Tout de vous

J'ai longtemps cru que je savais tout de mes amis. je me trompais.

Je ne savais pas que Zélos détestait son rôle d'élu du mana. J'ignorais que Génis souffrait en silence d'être demi-elfe,comme les Désians. Moi qui le croyais Elfe au sang pur,moi qui prétends être son ami,je n'ai rien vu.

Je n'ai pas vu non plus la lutte intérieure de Colette qui se savait condamnée et moi,comme un con je lui parlais de l'après régénération. Je suis un imbécile,vraiment....Heureusement Colette n'est pas morte,je crois que je ne l'aurai pas supporté.

J'ai longtemps crû que Kratos me considérait comme un gamin,qu'il se prenait de haut. Comment aurais-je pu savoir qu'il est celui à qui je dois en partie le fait d'être né?Plus aveugle que moi,c'est dur à trouver.

J'en ai refait des concerts
En rêvant de voir apparaître
Marie-Lou

Parfois,durant notre voyage,je rêvais éveillé de notre futur à tous après notre périple. Le professeur aurait sans doute continuer d'enseigner à Isélia, Génisserait sûrement allé dans cette école à Palmacosta, Zélos aurait continuer de draguer, Sheena serait retournée à Mizuho,Régal et Préséa seraient retournés à Ozette, Colette serait peut-être rentrée chez les Brunel....

Moi je serai rentré chez mon père,celui que j'ai toujours appelé Papa depuis qu'il m'élève.

Kratos,lui,serait reparti en vadrouille....

J'inventais des lettres à France
En solitaire, en silence

Silence et solitude,voilà les deux mots qui te correspondent le mieux Kratos. Toujours à l'écart,distant,en retrait. On aurait dit que tu voulais te couper du monde,surtout de moi.

Maintenant je comprends pourquoi.

Si je n'ai pas su l'écrire

Je voulais simplement te dire
Que si, si j'existe ,j'existe
C'est d'être fan c'est d'être fan
Si j'existe
Ma vie, c'est d'être fan
C'est d'être fan
Sans répit, jour et nuit
Mais qui peut dire je t'aime donc je suis

Ah je ne l'aurais jamais dit devant toi,mais j'étais et je suis toujours ton fan.

Oui,tu as un fan club qui compte deux membres: ton fils et Maman,que tu as aimé,j'en suis sûr. Je suis sûr aussi que tu l'as rendue heureuse.

Toute ma vie,je t'admirerai,je le sais.

J'en ai connu des hôtels
En attendant un signe, un geste
De ta part

Tu te rappelles quand nous nous sommes retrouvés à Triet?Ce soir là,j'avais essayé de te faire la conversation à propos de Noïshe,lui qui ne laisse personne d'inconnu l'approcher alors que toi,tu pouvais le faire sans problèmes. Comment aurais-je pu savoir que cela était dû au fait que Noïshe,c'est toi qui l'as sauvé?

Après ce soir là,j'espérais toujours que toi et moi allions discuter un peu,même de choses insignifiantes. Je me sentais comma attiré et comment aurais-je pû ne pas l'être?Tu as l'air si parfait,tu es fort,on peut aisément t'envier.

Inconsciemment j'ai fait de toi mon mentor,on s'est souvent entrainé ensemble à l'épée. Qui sait,je me suis peut-être sentit attiré par toi car au fond de mon cœur j'avais reconnu mon père,inconsciement?

J'en ai suivi des galères

Pris des trains, fait des kilomètres
Pour te voir

Quand je repense à tout les kilomètres que j'ai parcouru entre Isélia et Triet pour retrouver Colette,je me dis souvent que je devais être sacrément déterminé. Je ne le regrette pas. Je l'aime, ma Colette,j'aurais fait et je ferai n'importe quoi pour elle,pour la voir ne serait-ce que quelques secondes....

Mettre un nom sur un visage
Derrière une vitre, un grillage
Quelque chose à retenir
Faire comprendre avant de t'enfuir

Avant de partir pour notre aventure,e je voulais en savoir plus sur mes parents mais surtout mettre un nom et un visage sur celui à qui je dois le fait d'être de ce monde. Maintenant que je sais que c'est toi,je ne veux qu'une chose: ne repars pas sur ta planète désertique Kratos,s'il te plait. Même si mon père adoptif m'a donné tout ce dont un être humain a besoin,j'ai aussi besoin d'être avec mon père biologique. Ne me quitte pas,s'il te plait,je...je voudrais rattraper un peu le temps que nous avons perdus.

Qui peut dire qu'il existe ?
Et le dire pour la vie

Les anges sont-ils vraiment immortels?dans ce cas je te plains,mon pauvre Kratos,tu vas devoir vivre avec tes souffrances intérieures pour toujours.

S'il te plait,n'oublie jamais que tu as un fils qui t'aime.....Papa......

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Et voilà!

Alors reviews ou pas reviews?

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