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Tales of Symphonia for ever
3 février 2007

Fanfic ToS [ sans titre pour l'instant]- Chapitre 1

Chapitre 1: Neige et Séduction

 

C'était un matin. Un de ces matins où il fait froid. Un matin d'hiver. Une jeune fille regardait dehors depuis la fenêtre de sa chambre. Elle sourit. Il y avait plein de neige. La fille partit s'habiller, et d'un pas joyeux entra dans la salle à manger de l'auberge.
Cette jeune fille s'appelait Colette Brunel. Elle était blonde, filiforme et très maladroite. Colette était aussi l’élue du mana qui avait pour mission de permettre la résurrection de Martel et de faire prospérer Sylvarant. La jeune élue vint s’asseoir à côté d’une très jolie jeune femme bien proportionnée. C’était Sheena Fujibayashi, une invocatrice d’esprits originels. A côté se tenaient une femme et un jeune garçon. Ils se prénommaient Raine Sage, professeur à Isélia et magicienne de haut niveau, et Génis Sage, petit frère de Raine et également magicien. Il y avait aussi un jeune homme aux cheveux rouges, Zélos Wilder, un tombeur ; une petite fille aux couette roses qui maniait brillamment la hache : Préséa Combatir ; un autre jeune homme tout habillé de rouge, Lloyd Irving, et enfin un homme aux cheveux bleus, Régal Bryant.
Après leur bon petit déjeuner, Colette tint absolument à emmener Sheena, Préséa, Raine et les autres faire un bonhomme et une bataille de boules de neige. Raine rechigna car elle disait avoir des recherches importantes à faire sur une pierre gravée ramenée il y avait quelques temps des ruines de Triet. Mais Colette insista et Raine finit par déclarer forfait. Tout le monde se prépara et sortit. Colette était toute contente. Le groupe se sépara en deux. Les femmes contre les hommes. Raine fit une vrai forteresse. Les garçons, eux, avaient du mal à faire un simple mur de neige. Régal intervint et il réussir à faire ressembler leur mur à quelque chose. Et la bataille commença. Zélos lança la première boule qui atterrit sur…Sheena. Aie pauvre Zélos !

 

<< ZELOSSSSSS !!!!!! Tu vas me le payer !
- Oh, oh, cours Zélos, conseilla Génis. >>
Sheena fit appel à Celsius et lui demanda une énorme boule de neige. L’invocatrice la lança comme un boulet de canon sur Zélos qui la reçut en pleine face.
<< Aieeeeeeeeeeeeeeeeee >_< pourquoi t’as fait ça?
- Je me suis prise une de tes boules de neige alors je me venge, argumenta Sheena.
- Mais euh
>>, gémit Zélos.
Entre temps Génis avait lancé une boule sur Raine.
<< Eh Génis, pourquoi tu me vises ? Pourquoi pas Colette ?
- Eh Raine !!!! C’est pas gentil, dit Coco.
- Bon OK le combat est ouvert ! Tous à vos boules de neige
>>, cria Sheena. 

 

 
Tout le monde s’amusa et à la fin tous s’écroulèrent, vidés d’avoir tant ri et tant joué. Ils rentrèrent bien au chaud. Zélos avait encore la joue rouge à cause de toutes les boules de neige qu’il s’était reçu dans la figure. Sheena s’était vengée.
Ils rentèrent dans la salle à manger et commandèrent un bon repas pour leur déjeuner. Ils s’étaient tous régalés à part ce pauvre Zélos qui s’était pris le verre d’eau de Sheena et celui de Raine en plein figure. Décidément ce n’était pas son jour de chance. A la fin du repas Zélos, boudeur, monta dans sa chambre.
<< Ben qu’est ce qu’il a Zélos ? s’étonna Sheena.
- A ton avis… Je crois qu’il n’a pas apprécié les deux verres d’eau que toi et Raine lui avaient mis sur la tête… déclara Génis qui avait eu pitié de Zélos.
- Tu crois ? C’est juste qu’il a honte à mon avis, répliqua Raine.
- Bon, je monte le voir, dit Colette sur un ton toujours joyeux.
- NON, hurlèrent Raine et Sheena à l’unisson.
- Bah pourquoi ?
- Écoutes Colette, Zélos est un grand garçon et il n’a pas besoin d’être consolé, expliqua Raine.
- Pas grave, j’y vais quand même
>>, déclara Coco.
Et sur ces mots Colette monta à l’étage et frappa à la porte de Zélos. Un grognement étouffé se fit entendre :
<< Mmmmmm ?
- Je peux entrer ?
- Colette ?! Mon petit ange, bien sur, entre. >>
Colette s’avança dans la pièce et trouva Zélos assis sur son lit, les yeux rouges.
<< Ben Zélos tu pleures ?
- Hein, euh non… non >>

 

 En disant ça Zélos pensa à Sheena :
Pourquoi au déjeuner lui ai-je dit qu’elle avait des belles formes ?
En disant cela elle a du penser que je l’avais mater sous sa douche… mais ce n’est pas vrai. Raine l’a crue aussi. Oh, Sheena… qu’est-ce que je ressens exactement pour toi ? Je n’en sais rien… Tu me fuis car tu crois que je suis un imbécile et un tombeur…
<< Zélos… Zélos… ZELOS tu m’écoutes ?
- Hein? Eh non je ne t’ai pas écouter, désolé.
- Bon je disais que je compatissais pour tout à l’heure. Mais tu sais que Sheena n’aime pas qu’on parle de son corps. Je l’envie d’ailleurs, moi je n’ai qu’une petite poitrine toute plate >>
Zélos rougit en entendant Colette parler de ça sans aucune gêne.
<< Mais tu l’a vraiment vue sous sa douche ?
- Mais bien sur que non, je ne suis pas comme ça ! >>
En prononçant ces mots Zélos devint encore plus rouge. Il était un tombeur, c’est vrai, mais pas à ce point. Bon il lui était déjà arrivé de tomber sur Sheena qui sortait de son bain, mais c’était sans le faire exprès bien sur!
<< Bon Zélos, j’y vais.
- D’accord, je viendrais tout à l’heure. >>
Colette sortit de la chambre et retourna voir le reste du groupe, resté en bas.

 

 Zélos se leva de son lit et se dirigea vers la fenêtre qu’il ouvrit. L’élu de Tésséha’lla respira un grand coup l’air froid qui rentrait dans la pièce et soupira. Pourquoi était-il l’élu? Sa mère était morte et sa sœur était distante avec lui. Elle lui en voulait que ce soit lui l’élu et non elle. Mais au fond elle était gentille. Bref. Quel début de matinée bien agitée. Coco était venu le consoler…
Qu’est ce qu’elle peut être charmante cette petite élue de Sylvarant. Contrairement à la vieille mégère (c’est de Sheena qu’il parle) elle est venu me consoler. Sheena est mignonne et bien foutue mais elle repousse tout le temps mes avances alors autant laisser tomber. Colette est pas mal non plus. Mmmm… pourquoi pas essayer ?
<< Je suis génial !!! AHAHAHAHAHAH !!!!! >> << Tiens, c’est quoi ce bruit bizarre ? se demanda Raine.
- Aucune idée grande sœur.
- C’est Zélos qui rigole, déclara Sheena avec fatalité, c’est lamentable. >>

 

Colette se leva et dit qu’elle sortait se promener. Elle se couvrit et sortit. Il ne neigeait plus mais on se croyait à Flanoir. Colette fit quelques pas dans la neige quand quelque un l’attrapa par les épaules. C’était Zélos.
<< Tiens ? Qu’est-ce que tu fais ?
- Je peux venir me promener avec toi ma Coco chérie ?
- Si tu veux. >>

Ahahah, c’est trop facile, pensa Zélos.
<< On y va Zélos?
- D’acc ! >>

 


Colette et Zélos partirent donc se promener. L’élu aux cheveux rouges vit que du haut d’un grand arbre on avait un point de vue magnifique. Il prit Colette dans ses bras, sortit ses ailes translucides et vola jusqu’à une grosse branche ( https://storage.canalblog.com/62/17/110207/9947492.jpg ). Il y déposa la jeune fille et s’assit à côté d’elle.
<< Alors Colette c’est joli non ?
- Oui ! >>
Colette était en extase devant la vue du soleil qui, à présent, était bas dans le ciel. C’était magnifique.
Zélos, lui, pensait plutôt à regarder l’élue de Sylvarant. Elle était encore plus ravissante dans les derniers rayons du soleil.
<< Colette ?
- Oui ?
- Tu es très mignonne.
- Merci, répondit Colette en rougissant.
- Dis… ce soir tu ne voudrais pas venir dans ma chambre ?
- Oh regarde le bel oiseau, s’émerveilla Colette qui ne l’avait pas écouté. Oh, désolée, tu disais quelque chose.
- Oui, je te demandais si ce soir tu voulais bien… >>

 

 BONGGG.
Une branche venait de tomber sur la tête de Zélos.
<< Zélos… ça va?
- Aïeeee…
>> gémit Zélos.
Coco sorti ses ailes, prit Zélos comme elle le pu et le transporta jusqu’à l’auberge.<< Raine, Raine vite Zélos est blessé !
- Quoi? s’étonna Raine.
- Comment il a fait cet idiot, demanda Sheena.
- Une branche lui ait tombé sur la tête.
- Pfff… c’est pas vrai… il fait vraiment que des bêtises dit Shee en rigolant pendant que Raine le soignait.
- Voila, t’es soigné Zélos.
- Merci Raine, Merci beaucoup, tu es formidable.
- Oh merci, mais va te coucher avant que je ne te botte les fesses pour les âneries que tu dis.
- Mais Raine, ma beauté glaciale je n’ai rien dit de mal.
- Je ne suis pas ta beauté glaciale et tu ne me séduira pas avec tes airs de tombeur comme tu as séduit ton fan club. >>
Sur ces mots Raine le menaça avec son bâton et lui dit d’allez se reposer dans sa chambre.
<< Dites on peut manger maintenant ? demanda Colette.
- Oui, allons manger !
>> se réjouit Génis

 

 

 

La soirée se passa tranquillement jusqu’à ce que Colette déclare qu’elle montait apporter le repas à Zélos.
<< Colette tu te souviens de ce que je t’ai dit à midi ? Il ne faut pas aller voir ce Dom Juan toute seule il serai capable de te faire du mal.
- D’accord, tu viens avec moi alors.
- Hein ?! Mais j’ai pas envie de le voir… >>
Colette ne laissa pas Sheena terminer sa phrase, elle la pris par le bras, s’empara l’assiette et monta les escaliers d’un pas joyeux.
<< Zélos on peut entrer ? C’est Colette et Sheena.
- Quoi ?! D’accord >>
Les filles entrèrent. Zélos était assis sur son lit.
<< Alors ça va mieux ? demanda l’invocatrice.
- Oui. C’est pas souvent que tu te soucies de ma santé Sheena, c’est gentil.
- Ah… euh, bon j’y vais, déclara Sheena, rouge, en sortant à grand pas de la chambre.
- Qu’est-ce qu’elle a Sheena ? demanda naïvement la jeune Colette.
- Oh rien, ne t’inquiète pas. Viens plutôt par la ma puce. >>
Tout en disant ça il attirait Colette contre lui. Elle le laissa faire et ne s'inquiétait pas plus que ça. Il était content, elle allait bientôt lui appartenir. Zélos avait couché Colette sur le lit et était à présent au dessus d'elle. Le visage du jeune Dom Juan se rapprochait de plus en plus de celui de la jeune élue quand il ressentit soudainement une violente douleur à l'épaule gauche.

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30 décembre 2006

Tales of Symphonia-Partie 2- Chapitre 6 "Colère et désespoir"

***(en gras et entre // figurent les retours en arrière)***

    Colette atterrit en douceur sur le chemin terreux qui menait au village ninja. Mieux valait éviter de se faire trop remarquer en s’y posant directement. Elle dû s’asseoir quelques instants sur une grosse pierre humide qui se trouvait là. Ses vertiges revenaient au grand galop. Elle ferma un instant ses grands yeux bleus fatigués et aspira de grandes goulées d’air frais. Frais ?! Colette tourna lentement la tête en direction du village et huma l’air avec plus de concentration. Comment n’avait-elle pas pu s’en rendre compte plus tôt ? Ses sens aiguisés d’ange la trahissaient-elle ?
    Le vent soufflait dans sa direction à présent et rabattait vers elle une odeur atroce de chair calcinée mêlée à celle de matériaux divers carbonisé, qui envahissait l’air ambiant, prenant la jeune fille à la gorge. Un violent spasme la secoua et, penchée en avant, Colette vida sans plus attendre le contenu de son estomac sur le sol.

 

------
  Sheena venait de s’endormir lorsqu’elle entendit le grincement caractéristique de la porte en chêne, indiquant que quelqu’un pénétrait dans la pièce. La personne posa quelque chose par terre à en juger par le bruit mat qui retentit dans la pièce.
   « -Zélos ? hasarda la jeune femme.
   Voyant que la personne en question ne lui répondait pas, l’invocatrice se retourna dans son lit.
   -Non ce n’est pas « l’Elu », susurra l’homme à la carrure plutôt imposante qui avait déposé ce qui semblait être un plateau par terre.
  Son visage se fendit d’un sourire qui se voulait engageant mais ses yeux froids dégageaient une telle cruauté que ce sourire avait plutôt l’air d’une grimace à bien y regarder. Sans pouvoir se l’expliquer Sheena se sentait mal à l’aise en face de cet homme qui la regardait à présent sans retenue.
  -Et vous êtes… ? questionna-t-elle, méfiante, en se redressant sur son séant, dévoilant par la même occasion la tunique fine en lin blanc qu’elle portait en guise de vêtement depuis son passage dans les égouts de Meltokio.
   -Un valet, rien qu’un valet, répondit-il sans pour autant cesser de la fixer, une lueur de convoitise dans les yeux.
  Sheena ne pu refréner un frisson devant ce regard concupiscent et ramena les couvertures devant elle comme pour se protéger. L’homme qui se tenait en face d’elle avait l’air de tout, sauf d’un domestique justement. Un serviteur n’avait pas un air si arrogant et une démarche si désinvolte. Il esquissa un petit sourire moqueur et se rapprocha d’elle. Puis, sans crier gare il lui attrapa vivement les poignets et la plaqua contre le lit. Il se plaça au dessus d’elle, la bloquant de son poids et lui interdisant ainsi toute possibilité de fuite.
  -Je ne te conseille pas de crier ma belle, dit-il en plaçant un large couteau sous la gorge de Sheena qui avait ouvert la bouche pour appeler à l’aide. Rassures-toi ça ne sera pas long. Son Excellence n’apprécie guère vos petits agissements à toi et ta bande d’imbéciles, et veut y mettre un terme définitif, en toute discrétion cela va de soit. Il fallait rester dans ton village de bouseux, cela t’aurait évité bien des ennuis…

 

Sheena sentait la peur la gagner peu à peu. Elle essayait désespérément de se dégager mais l’assassin du pontife était beaucoup plus fort qu’elle. Dans une situation normale, elle aurait pu sans aucun doute rivaliser de force avec lui, mais aujourd’hui elle était bien trop affaiblie par ses précédentes blessures. Ses amis l’avaient guéri, certes, mais elle n’était pas encore tout à fait rétablie. De sa main libre, la jeune femme gifla son agresseur, poussée par la peur qui décupla ses maigres forces. Sous l’effet du coup, celui-ci tourna la tête.
  Après quelques secondes, il se retourna lentement vers elle, le regard extrêmement dur et la joue droite rougie. D’une main, il bloqua les poignets de l’invocatrice au dessus de sa tête et de l’autre il leva son couteau, prêt à frapper. Sheena ferma les yeux, s’apprêtant à recevoir le coup fatal. La lame s’abattit, faisant siffler l’air comme si elle avait la capacité de le découper et vint de ficher avec un bruit sourd dans le bois de la tête du lit, juste à quelques millimètres de la tête de l’invocatrice. Sheena ouvrit alors les yeux, surprise d’être toujours en vie. Le visage de l’homme était à présent plus proche du sien que jamais, beaucoup trop proche à son goût. Sa respiration de même que son rythme cardiaque s’accélérèrent de plus belle, tandis qu’elle avait l’impression que ses entrailles se liquéfiaient sous l’effet de la peur. Elle ne comprenait que trop ce qu’il avait en tête.
   « -Je devais en finir rapidement avec vous autres. Cependant il serait dommage de repartir sans en avoir profité un minimum… un si joli morceau… mmmh ? Qu’en penses-tu ? » énonça-t-il d’une voix calme mais glacée, en passant sa langue sur ses lèvres tel un loup affamé, confirmant par ce simple geste ses intentions vis-à-vis de la jeune femme.
   Le cœur de Sheena manqua un battement lorsque l’homme écrasa avec force sa bouche contre la sienne, sa langue cherchant à pénétrer le barrage de ses lèvres. Uniquement guidée par son instinct, elle entrouvrit alors la bouche et planta ses dents avec force dans la première chose qui se présentait à elle. L’assassin se redressa vivement, étouffant un cri, la lèvre inférieure en sang. Il essuya d’un geste rageur sa bouche et croisa le regard de défi que lui lança l’invocatrice. Si il croyait pouvoir s’en tirer comme ça, il se trompait lourdement.
   « -Espèce de petite garce ! » pesta-t-il en la frappant violemment au visage.
   Sheena accusa mal le coup. De petites étoiles brillaient à présent devant ses yeux et elle avait l’impression que son cerveau était en bouillie, quelque part à l’opposé de sa boite crânienne. Un goût métallique persistait au fond de sa gorge, et du sang s’écoulait également lentement de son nez. Impuissante et encore sonnée, elle ne pu rien tenter lorsque son agresseur déchira un morceau du drap pour lui confectionner un bâillon, puis lui lier les mains aux montants du lit. Des larmes de rage envahirent ses yeux en amande tandis qu’une langue humide lui chatouillait l’oreille.
   Pitié


  Elle sentait à présent son souffle aigre dans son cou et ses mains calleuses lui parcourir le corps, brûlant sa peau aussi sûrement que du fer rouge…
   Je vous en prie… quelqu’un… que quelqu’un vienne…


   Incapable d’en contenir plus longtemps le flot, ses larmes se déversèrent le long de ses joues tandis qu’elle s’égosillait désespérément à travers l’épaisseur du tissu qui emprisonnait sa voix. L’homme sentait sa victime se débattre de plus belle sous lui. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir…La jeune femme sentait avec dégoût qu’il relevait son vêtement, mettant à nu la peau pâle de ses jambes et elle serra les poings. Il allait donc abuser d’elle sans que quiconque ne lui vienne en aide ?
    A l’aide…


   Les mains fébriles remontèrent le long des cuisses d’albâtres de la malheureuse et tentaient de vaincre la résistance de ses jambes, qu’elle maintenait cependant serrées l’une contre l’autre avec toute l’énergie du désespoir.
   « -Allez ma mignonne, laisses toi donc faire, grogna l’homme en lui embrassant les clavicules. Tu n’étais pas si farouche quand c’était l’autre débile qui te tenait contre lui. Ne m’oblige pas à utiliser la force, ça serait dommage… »
   Non ! Pas ça ! … Zé…Zélos…au secours…


   Elle entendit un bruit de course dans le couloir, des pas précipités, alors que son agresseur s’acharnait sur sa peau, le souffle court. Au bout de quelques secondes qui lui parurent interminables, la porte s’ouvrit dans un grand bruit…

 

Zélos venait de franchir le seuil de la porte et resta interdit un instant devant le spectacle qui s’offrait à lui. Sheena, le visage défait et du sang coulant du nez, bâillonnée et attachée au lit en bois, se débattait. Un homme était accroupi sur elle, une main baladeuse cherchant à s’insinuer entre les cuisses blanches de la jeune femme, l’autre tenant une large lame qu’il maintenait sous sa gorge tremblante. Sheena tourna alors vers lui ses yeux remplis de larmes, comme pour le supplier de mettre fin à son calvaire.   
   « -Misérable », gronda l’Elu à l’attention de l’homme qui tentait de violer SA Sheena.
   Une rage sourde lui tordait à présent les entrailles. Comment osait-il la toucher, comment osait-il lui faire du mal ?
  Lentement l’assassin du Pontife releva sa tête en direction du nouvel arrivant et lui adressa un sourire goguenard. Zélos s’élança alors vers lui, l’attrapa par le col de son vêtement et le fit basculer avec force à terre. L’homme, sonné, n’eut pas le temps de se relever que le rouquin lui asséna un violent coup de poing qui l’envoya rouler un peu plus loin. L’Elu dardait à présent sur lui un regard de glace, assassin, meurtrier. Une chose était certaine, cette pourriture allait payer pour son geste…
   L’agresseur de l’invocatrice se redressa à demi et frotta sa mâchoire endolorie.
   « -ça fait mal n’est-ce pas ? cracha Zélos, d’une voix froide, dominant de sa hauteur l’homme à terre.
    -C’est qu’il frappe fort le petit dandy ! ironisa l’assassin.
    Le visage de l’Elu se ferma davantage.
    -Et ça n’est que le début, crois-moi…
   -Oh que j’ai peur, j’en tremble…railla l’homme. Tu n’es pas content que je me sois occupé de ta petite chérie ? … Jaloux hein… ? Il ne faut pas… Même si je dois reconnaître que tu es arrivé un peu trop tôt…Je n’ai pas bien eu le temps de profiter…

   C’en était trop ! Zélos se rua sur lui avec fureur. Il allait lui faire ravaler ces paroles injurieuses dans la gorge ! Et il frappa, encore et encore. Il ne pensait à rien d’autre, ne voyait rien d’autre, si ce n’était cette image qui lui hantait l’esprit, cette vision de ce rustre tentant d’abuser de Sheena. Ces mains rudes sur sa peau si douce, la forçant à se donner, lui donnait envie de vomir, … de haïr, … de tuer… .
    Accroupi sur le ventre de sa victime, les jambes de part et d’autre de ses flancs lui bloquant ainsi toute échappatoire, l’Elu frappait au visage l’envoyé du Pontife de toutes ses forces.
    Il ne s’arrêta pas lorsque le nez de ce dernier émis un craquement sinistre ; il ne s’arrêta pas lorsque du sang lui gicla au visage et que son poing s’enfonçait dans les chairs molles et sanguinolentes; il ne s’arrêta pas lorsque Kratos, Raine et Préséa pénétrèrent à leur tour dans la pièce…
   Le visage de l’homme n’était plus qu’une bouillie infâme mais Zélos frappait toujours, exorcisant ainsi toute son aversion et sa colère. Il ne contrôlait plus rien, ses yeux dans le vague abritaient une petite lueur de folie. La haine avait distillé son venin dans ses veines, obstruant son jugement et canalisant son courroux vers cette ordure qui avait posé ses sales pattes vicelardes sur Sheena.

 

Raine et Préséa s’étaient aussitôt précipitées vers leur amie gisant sur le lit et s’empressèrent de la délivrer. Kratos stoppa dans sa course le poing de Zélos qui s’apprêtait à cogner encore.
   « -Laisses-le moi, fit l’Elu du Mana, la voix tremblante de rage. Laisses-le moi ! Il doit payer !
    Mais le mercenaire resserra davantage sa poigne sur le bras du jeune homme.
   -C’est inutile, Zélos, il est mort…, répondit-il d’une voix calme et posée.
   -Mort…, répéta Zélos en écho, le regard vide.
  -Et maintenant il ne pourra plus nous dire dans quel but il avait été envoyé ici… tu n’as décidemment pas un sou de jugeotte, dit Kratos en soupirant.
   Zélos tourna ses yeux brûlants de colère vers lui. Il ne répondit pas à la pique que venait de lui lancer le mercenaire mais avait très envie de lui sauter à la gorge tout d’un coup. Kratos plongea son regard dans le sien, lui intimant silencieusement de calmer ses pulsions. Un véritable duel de force, muet, semblait se déroulait à présent entre Kratos, d’une placidité déconcertante, et Zélos, bouillant encore de rage. La glace contre le feu…

 

Un sanglot étouffé déchira le silence pesant qui s’était installé. Les deux hommes se retournèrent d’un bloc.
   Raine tentait de rassurer Sheena, qui avait enfoui sa tête entre les bras de la demie-elfe, ses épaules tressautant convulsivement au rythme de ses pleurs. Elle se sentait sale, si sale… Elle avait tellement honte d’elle-même. Bien sur, elle était soulagée qu’ils soient arrivés à temps, lui évitant le pire…. Mais d’un autre coté, elle désirait plus que tout leur épargner cette situation déshonorante et si elle avait pu disparaître sous terre, elle l’aurait fait sur le champ. Et puis il y avait Zélos. Zélos, dont elle sentait le regard posé sur elle avec insistance, Zélos qui devait la prendre pour je-ne-sais-quoi…Son cœur se serra. Elle était stupide, elle était faible. Il allait sûrement la mépriser à présent… ou encore pire, la prendre en pitié, et ça elle n’en voulait aucunement !
   Une main gantée de noir et de rose se posa sur son épaule. Sheena tressailli et la repoussa avec fureur, lâchant un « Laisses-moi tranquille ! » sonore. Elle n’avait pas besoin de sa compassion, elle n’avait pas besoin de leurs regards condescendants à tous… Elle voulait être seule. Elle voulait mourir tant elle avait honte…

 

L’Elu retira sa main, comme brûlé par ce simple contact qu’elle venait de lui refuser. Lui en voulait-elle de ne pas être intervenu plus tôt ? Déboussolé, Zélos recula en titubant. Sheena sanglotait toujours et Raine l’enserra davantage dans une étreinte protectrice et rassurante. Elle darda sur le jeune homme un regard teinté de reproche. Il n’avait donc pas compris qu’il valait mieux la laisser tranquille pour le moment ?
   Zélos blêmit, ne comprenant pas la raison de cette remontrance silencieuse. Ce n’était quand même pas lui qui s’était jeté sur Sheena, ce n’était pas sa faute si elle était dans cet état là… Mais ce regard et les pleurs de son amie lui avaient fait l’effet d’une douche froide. Il pris alors seulement conscience de ses actes, et du sang qui maculait son gant droit ainsi que sa veste. Il recula jusqu’à la porte, puis, prit par une soudaine envie de fuite et sans un regard en arrière, s’éloigna en courant à travers le couloir. Ses pas résonnèrent encore un moment sur les froides dalles de pierres.

 

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La jeune Elue de Sylvarant s’était doucement approchée du village caché de ninjas, se dissimulant du mieux qu’elle le pouvait. Bizarrement elle avait fini par s’habituer à l’odeur de charnier régnante. L’angoisse l’étreignait de plus en plus à mesure qu’elle progressait. Qu’allait-elle trouver là bas ? Et elle repensa à son rêve.
   Lloyd…


  Non ! Elle empêcherait qu’une telle chose se produise. Déterminée elle pénétra sans plus attendre dans l’enceinte de Mizuho.

 

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Debout, sur la grève, à la merci des embruns salés, et du vent qui faisait flotter sa longue chevelure rousse derrière lui tel un oriflamme, l’Elu du Mana de Tésséha’lla laissait son regard vagabonder sur la ligne d’horizon. Il avait l’air d’un enfant perdu…
   Si il avait daigné se retourner il aurait sans doute pu entr’apercevoir une jeune fille aux cheveux aussi flamboyants que les siens, l’observer du haut de sa fenêtre austère d’un air mélancolique.

   

Sélès soupira bruyamment. Pour une fois que son frère venait dans ce lieu reculé, ils s’étaient montrés distants l’un envers l’autre, comme à leur habitude. Comment la situation avait-elle pu dégénérer à ce point ? Pourquoi continuaient-ils à s’enfermer dans cette relation stérile alors que leurs parents respectifs n’étaient plus là pour faire en sorte que les choses ne changent pas ? Etait-ce par envie, par lassitude, ou par habitude, qu’ils n’avaient pas franchit la frontière invisible qui les séparait ?
   Après tout ce n’était pas pour elle qu’il était venu. Il était là pour ces nouveaux « amis », pensa-t-elle avec amertume. Une fois de plus, elle avait la désagréable impression d’être transparente, comme à chaque fois qu’elle se retrouvait en sa présence d’ailleurs. Sa personnalité était si imposante qu’elle était systématiquement reléguée au rang de décor…
   Elle serra contre elle une écharpe de laine blanche qui avait l’air d’avoir fait son temps. Jadis elle avait du être douce et moelleuse, maintenant elle était usée jusqu’à la corde et un peu rêche.
   Il n’est pas là pour toi…


  Sélès sentait la jalousie poindre le bout de son nez. Son frère avait toujours été un être égoïste, et il était là cette fois-ci pour des raisons autres que ses petites affaires personnelles. Depuis quand y avait-il d’autres personnes que lui-même qui comptait ? Zélos était pourtant bien incapable de se lier avec qui que se soit…
   Ne compte pas sur lui ma fille !

 

// La phrase était tombée, tel le couperet d’une guillotine. Tranchante.


    Elle avait été prononcée par une femme à la mise austère et pourtant richement vêtue. La mère de Sélès qui faisait les cents pas dans le salon de brocard rouge, fulminait. Quand sa fille comprendrait-elle que le fils de son mari ne méritait pas un tel intérêt ?


   La fillette rentra la tête dans ses frêles épaules, craintive. Elle n’avait pas imaginé qu’avec cette question innocente d’enfant solitaire, elle allait déclencher le courroux de sa mère. Du haut de ses neuf ans, elle avait juste demandé pourquoi son frère ne venait pas les voir plus souvent et pourquoi on ne parlait jamais de lui à la maison. Avide de réponses à ses questions, elle n’avait pas envisagé une telle réaction.

 

« - Il n’est que le premier enfant de ton père. Jamais il ne sera ton frère ! Tu m’as bien comprise ? Oublie-le. Cela vaut beaucoup mieux, crois moi. Ce gamin prétentieux n’a strictement rien à t’offrir, si ce n’est de la souffrance.


   -Mais Mère…, fit Sélès d’une petite voix en repensant à l’écharpe immaculée bien cachée au fond de son armoire.


   -ça aurait du être toi, pas lui… j’aurais été tellement fière, oui tellement fière…, répondit sa mère perdue dans ses pensées.


   -ça aurait du être moi pour quoi faire Mère ? demanda timidement la fillette aux courts cheveux roux.


    -L’Elue de la régénération, répondit-elle, prenant conscience soudain de la présence de sa fille.


    La femme s’accroupit à sa hauteur, la pris par les épaules et plongea son regard noisette dans ses yeux bleus.


  -Ecoutes ma chérie, je sais que tu te sens un peu seule dans cette grande maison. Tu n’as pas beaucoup de compagnons de ton âge ici, mais…, commença-t-elle.


   Après une courte pause elle reprit :


   -Mais tu ne dois plus penser à lui. Je vais te raconter une chose à propos de ton « frère ».


  Elle cracha presque ce mot, avec un dégoût non dissimulé. Il lui coûtait que sa fille chérie si parfaite ait un quelconque lien avec le jeune Elu. Elle détestait le fils mais aimait pourtant tellement le père… Elle ne pouvait tout de même pas lui reprocher ses erreurs passées. Elle était mal placée pour donner des leçons à ce sujet, très mal placée même. Tout ce quelle voulait à présent était de préserver la chair de sa chair, la prunelle de ses yeux.


   -Il faut que tu saches que l’Elu est passé maître dans la manipulation. Je ne veux pas qu’il te fasse du mal. Je ne veux pas que tu sois déçue ma chérie. Ce garçon n’a que faire de toi. Il va piétiner tes sentiments. Il n’a aucun scrupule tu sais… . C’est pour te protéger que ton père et moi aimerions que tu n’ais aucun contact avec lui, dit-elle en embrassant sa fille dans les cheveux. Ton cœur est tellement pur et généreux que nous ne voulons pas qu’il te blesse, même inconsciemment Pourquoi pleures-tu voyons ?


   La petite Sélès avait éclaté en sanglots


   -Je… je… Il…Il est aussi seul… aussi seul que moi… je… je ne pense pas qu’il soit méchant…


   -Petite sotte ! Tu ne le connais pas ! C’est pour mieux d’amadouer qu’il a fait ça…Il t’a dit quelque chose de particulier ? Réponds !


   Sélès secoua la tête en signe de négation, ravalant avec difficulté ses larmes.


-Cet enfant est maudit Sélès. Il est responsable de la mort de sa mère, n’oublie pas ça ! Et regardes-le se pavaner ici… on dirait qu’il n’a aucun remord ! Son cœur est aussi dur que de la pierre. Il ne pense qu’à lui.Tu n’es rien, strictement rien pour lui, si ce n’est un obstacle potentiel à ses prérogatives, tu entends ! s’emporta la jeune femme.


   -Pourquoi ? l’interrogea Sélès en reniflant.


   -Avant il était le seul héritier de la fortune de ton père… plus maintenant.


   Elle se mordit la lèvre inférieure consciente d’être allée trop loin. Elle en avait un peu trop dit. Tant pis, il fallait bien que Sélès comprenne, elle lui en serait reconnaissante plus tard.

La fillette ouvrait à présent de grands yeux ronds, horrifiée. Non ça n’était pas possible… cela ne pouvait être… pas après ce qu’il lui avait dit sous la neige, pas après lui avoir donné son écharpe pour ne pas qu’elle attrape froid. Qui devait-elle croire ?


   -…é…ès, …coutes… ?


   Sélès sursauta, elle était perdue dans son combat intérieur et n’avais pas entendu sa mère s’adresser à elle.


   -Sélès, tu m’écoutes ? reprit cette dernière.


   Sélès hocha la tête.


   -C’est pourquoi ton père et moi pensons qu’il vaut mieux t’éloigner de la capitale pour un temps.


   -Pardon ?


  -Tu iras parmi les prêtres de l’Abbaye du Sud Est. Ainsi, ils compléteront ton éducation et tu seras en sécurité loin d’ici. Des rumeurs courent au sujet de l’Elu et du Pontife.


  -Non ! Je ne veux pas être séparée de vous ! Mère ! fit Sélès, suppliante.


-Ton père craint une prise de pouvoir par l’Eglise. L’Elu y serait mêlé d’après lui, bien qu’il n’ait pas pu avoir de conversation avec son fils à ce sujet. Une guerre civile pourrait être envisageable. Nous serions donc plus rassurés en te sachant là bas et il ne pourra rien tenter contre toi, répondit sa mère avec fermeté. Allons, allons ma chérie… ce n’est pas pour toujours. Là mon cœur, lààà…, se radoucit-elle devant les pleurs de sa fille.


   Son cœur à elle aussi n’était que déchirure. Mais elle n’avait pas le choix. La petite s’était jetée dans ses bras et elle la berçait doucement.


   -Ce n’est pas de ma faute, c’est de la sienne, ajouta-elle pour se convaincre qu’elle avait pris la bonne décision.


   Dans son esprit « la sienne » n’avait pas d’autre signification que « l’Elu ».//

 

Les années passant, la jeune Sélès avait fini par se convaincre, elle aussi, que la cause de son isolement forcé et prolongé chez les prêtres de l’Abbaye, était l’Elu.
   Il y avait en effet eu un coup d’état, mené par le prédécesseur de l’actuel Pontife, mais il avait avorté et l’Elu n’y avait jamais été mêlé, de prés ou de loin. 
  Ses parents avaient disparu durant cette période troublée et on l’avait oublié ici. Zélos avait donc hérité de la fortune familiale comme l’avait prédit sa mère et elle s’était retrouvée toute seule entre ces murs froids et gris qu’elle détestait. Mais si il y avait une chose qu’elle abhorrait plus encore, c’était l’Elu du Mana, Zélos, son demi-frère. Lui qui l’avait laissé croupir ici toutes ses années et qui avait osé revenir un an plus tôt afin de lui confier son cristal du Cruxis. Il lui aurait été si facile de l’emmener avec lui, de l’arracher à cette prison qui était pourtant devenu son second foyer et qu’elle avait appris à aimer malgré tout.

 

La jeune fille se détacha de la fenêtre et se dirigea vers la commode en bois située au fond de la pièce. Elle farfouilla dans ses vêtements à la base de son cou et en sortit une petite clé en argent qui pendouillait au bout d’une chaînette faite du même minerai. Elle fit tourner la clé dans la serrure d’un magnifique coffret d’orfèvre posé sur le dessus du meuble. Avec un petit clic, la cassette s’ouvrit, répandant dans la pièce une lueur rouge et apaisante qui émanait d’un objet cristallin enveloppé dans un écrin de soie blanche. 
   Le cristal du Cruxis…, ce cristal que sa mère aurait tant voulu lui voir porter et qui reposait entre ses mains à présent.   
  Sélès ferma brutalement le couvercle et d’un geste rageur envoya le coffret à travers la pièce. Celui-ci heurta le mur avec un bruit sourd et s’ouvrit sous le choc. La pierre rouge roula à terre jusqu’aux pieds de la jeune fille rousse. De grosses larmes amères roulèrent sur ses joues et vinrent s’écraser sur le cristal luminescent.
   Et tu ne l’as pas fait. Tu ne m’as pas emmené. Tu m’as laissé seule. Aujourd’hui, tu es là à nouveau mais ça n’est toujours pas pour moi…

 

 

_______

Frère et sœur

Debout, sur la grève, Zélos laissait son regard vagabonder sur la ligne d’horizon.

Z (en son for intérieur): Dommage que mes petites chéries ne soient pas là pour voir ça. J’ai trop la classe ! Quel beau gosse quand même !

Sélès soupira bruyamment. Pour une fois que son frère venait dans ce lieu reculé, pourquoi fallait-il qu’il se la pète ainsi… Il ne pouvait pas se comporter comme tout le monde et la mettre en veilleuse ? Ce qu’il pouvait être fatiguant à la fin !

Sé se retourne, se prend les pieds dans le tapis et s’étale de tout son long, gamelle digne de Colette dans ses grands jours

C : Hé ! Même pas vrai d’abord :-x

Un coffret se brise à terre et une pierre rouge roule jusqu’à Sé qui se prend le « caillou » en pleine face.

Sé : Aieeeeeuh ! Cristal à la con !

Sé se relève avec un air démoniaque

Sé : Attends un peu cher frère… on va voir si tu fais toujours le malin après ça !

Sé recule, prend son élan et balance le-dit « caillou » par la fenêtre.

Z, fait toujours son beau sur le bord de la falaise quand soudain…

Z : Ouch ! Qui est le petit malin qui… !

Z se retourne dans tout les sens, personne… Il passe une main sur sa tête pour constater les dégats, et là, ce fut le drame.

Z : Mes cheveux ! Mes beaux et magnifiques cheveux que je mets trois heures à entretenir tous les matins !

Sé n’avait pas lancé que le cristal sur la tête de son bien-aimé frangin, mais y avait ajouté le chewing-gum qu’elle était en train de mâchouiller.

Sé : Niark ! Niark ! Niark ! Justice a été faite !

Naikkoh : Accessoiristes ! On demande une perruque orange sur le plateau n°4 !

Z : Pourquoi tant de haine ?  *snif*

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19 novembre 2006

Tales of Symphonia-Partie 2- Chapitre 5 "Le reveil de l'invocatrice"

     Colette se réveilla en sursaut et se redressa sur son séant, tentant de faire cesser sa respiration désordonnée. La jeune fille se sentait soudainement comme enfermée, prise au piège, étouffée par un indicible soupçon d’angoisse, et avalait de grandes goulées d’air pour essayer de se calmer un peu.
Lloyd était en danger. Elle le savait, elle le sentait. Chaque fibre de son être meurtri lui criait cette vérité. 
    Elle ressentait encore la force de chaque image du rêve qu’elle venait de faire comme si elle les vivait à l’instant, tel un spectateur invisible et muet, incapable de la moindre intervention. Lloyd se battait contre des ennemis dont elle ne pouvait percevoir que les faibles contours flous. Il était seul. Il criait quelque chose mais elle n’avait pas saisi le sens de ses paroles. Un nom peut être. Il était en difficulté, assailli par ces ennemis inconnu qui surgissaient de toute part. Puis, plus rien, si ce n’est le vide. Un vide cruel et froid qui lui faisait remonter l’estomac au bord des lèvres. Mais était-ce bien un rêve ?
    Un soubresaut agita les épaules de Colette qui étouffa le sanglot qu’elle sentait naître au fond de sa gorge, en même temps que la nausée. Elle luttait pour ne pas se laisser envahir par la peur et le désespoir que lui causerait la perte de son ami.
    Et si ce n’était pas vraiment un rêve ? Et si c’était plutôt un avertissement du danger mortel qui planait au dessus de la tête du jeune épéiste ?
Plus les minutes passaient et plus Colette en était intimement persuadée. Peu lui importait de savoir qui lui avait fait parvenir ce songe qu’elle jugeait prémonitoire, tout ce qu’elle savait c’est qu’elle ne laisserait pas Lloyd mourir. Jamais. Elle ne pourrait le supporter de toute façon.
Bien sur, elle serait accablée de la perte d’un autre membre du groupe. Ils étaient sa seconde famille et avaient tant partagés que si l’un d’entre venait à y passer, elle savait qu’elle en serait abattue. Mais Lloyd était son ami d’enfance. C’est comme si ils se connaissaient depuis toujours. Elle avait compris depuis longtemps qu’un lien puissant les unissait tout les deux, sans toutefois chercher en identifier l’origine.
Il fallait qu’elle le prévienne.
    Elle repoussa d’un geste brusque les couvertures du lit et se leva précipitamment. Chancelante, elle s’appuya quelques instant sur le dossier de la chaise en bois prés de son lit, essayant de chasser, vainement, les vertiges qui venaient de l’assaillir. L’ange blond prit une profonde inspiration et entreprit d’enfiler un à un ses vêtements immaculés bordés d’un liseré bleu-nuit. D’un pas mal assuré, elle se dirigea ensuite vers la commode dans un coin de la pièce, sur laquelle était posée une bassine en émail blanc remplie d’eau. Elle aspergea son pâle visage aux traits tirés, du liquide frais et réparateur, et relevant la tête, inspecta son image dans la glace. Le reflet lui renvoya un autre elle-même, aux yeux un peu vitreux mais déterminés, fatiguée mais encore battante malgré la souffrance et les épreuves.
    « -J’arrive, Lloyd, souffla-t-elle au miroir »
    Puis, elle fit précipitamment volte face et sortit à l’extérieur. Devant la porte de la demeure d’Altessa, elle hésita un instant sur la direction à prendre. Elle devait retrouver Lloyd mais n’avait absolument aucune idée de l’endroit où il pouvait bien se trouver.
    C’est alors qu’elle perçut à son tour la lourde colonne de fumée noirâtre qui s’élevait du village de ninjas. La jeune fille déploya ses ailes d’ange translucides et s’envola dans cette direction.

 ------

  Sheena grimaça et poussa un petit grognement. Pourquoi la lumière extérieure était-elle si vive ? Elle voulait rester encore un peu bien au chaud et n’avait aucune raison d’émerger d’un endroit où elle se sentait si bien. Elle enfouit d’avantage sa tête dans les couvertures, essayant de retrouver un peu d’obscurité pour se rendormir, lorsque quelque chose se mit à lui chatouiller le visage avec insistance. Qu’est-ce que cela pouvait être agaçant !
    La jeune femme finit, à contre cœur, par ouvrir doucement les yeux. Le sommeil l’avait fui de toute façon alors autant se bouger un peu. A son grand étonnement c’était une mèche de cheveux roux qui lui titillait le bout du nez depuis tout l’heure. Elle étouffa un bâillement et essaya d’étirer un peu ses membres encore engourdis par les dernières bribes du sommeil, mais elle se retrouva bloquée. Intriguée encore plus, elle sortit timidement la tête de dessous les couvertures pour se retrouver nez à nez avec un Zélos, la bouche légèrement entr’ouverte, dormant comme un bienheureux.
   Sheena eu un brusque mouvement de recul à cette vision, mais l’Elu l’enlaçait au niveau la taille et une de ses jambes était passée en travers des siennes, lui interdisant de cette manière tout mouvement. Elle était belle et bien prisonnière de son étreinte.
  Une foule de questions se bousculaient dans sa tête mais la première et la plus évidente fût, bien sûr, « Mais que fout Zélos ici à quelques centimètres de moi? » Suivie de prés par, « Qu’est ce qu’il m’a fait ? ».
Sheena, tenta vainement d’échapper à son emprise, mais tout ses efforts pour sortir de cette situation gênante et de rétablir un certain « périmètre de sécurité » entre elle et ce pervers de première, ne servaient qu’à resserrer d’avantage l’étreinte du jeune homme.
   « -Me voilà bien, ironisa-t-elle. Et qu’est ce que je suis sensée faire moi, maintenant ?
   La proximité avec l’Elu de Tésséha’lla était troublante. Jamais encore ils ne s’étaient retrouvé si prés l’un de l’autre. Mais pourtant, ça n’était pas si déplaisant…
   Les joues de Sheena virèrent instantanément au cramoisi rien qu’à cette simple pensée et les battements de son cœur s’accélérèrent brusquement.
   Mais que m’arrive-t-il ? Pourquoi mon cœur cogne-t-il si fort dans ma poitrine ? Ce n’est que Zélos enfin… rien que ce sale pervers, égoïste, voyeur et prétentieux de Zélos…et pourtant…pourtant, mes mains sont moites et tremblent, et ça n’est pas de la peur, j’ai si chaud et je ne suis pas malade…
   « - Mmmh… Sheena… ne pars pas… pas sans moi… je t’en pris … ne me laisse pas…, murmura l’Elu dans son sommeil quelque peu agité à présent.

Il ramena la jeune femme vers lui et l’enlaça d’avantage. Sheena avait perdu tout contrôle de la situation et était de plus en plus écarlate, mais les paroles que venait de prononcer Zélos lui firent chaud au cœur et elle se lassa prendre au piège. Quoiqu’elle veuille bien en dire, le jeune homme lui faisait de l’effet, c’était indéniable, et il lui avait fallu une volonté de fer pour ne pas céder à ses pulsions. Cependant, en tout bon Dom Juan qui se respecte, il traînait dans son sillage une foule d’admiratrices éperdues. Qui était-elle donc pour bénéficier d’un peu d’attention de sa part ? C’était là souvent la question qu’elle se posait… Il lui insupportait plus que tout, l’idée qu’elle ne pourrait être qu’un de ses jouets de plus, et c’était donc sans manigances aucune qu’elle s’était interdit toute familiarité avec lui. Elle avait peur de ses sentiments inavoués, mais aussi peur qu’il la brise si elle se donnait sans retenue et qu’il aille ensuite voir ailleurs une fois qu’il se serrait lassé d’elle. Après tout, pourquoi agirait-il différemment avec elle qu’avec ses précédentes conquêtes…
   Néanmoins, elle s’était parfois bercée de douces illusions, comme la fois où Kuchinawa l’avait prise en otage quelques jours auparavant. Elle avait cru voir dans son regard, que Zélos s’inquiétait vraiment pour elle. Mais deux secondes plus tard, il l’avait ignoré totalement et cela lui avait déchiré le cœur. Il s’était montré vraiment odieux par la suite, comme si il cherchait à lui faire mal, exprès,… mais pour la punir de quoi au juste? Qu’avait-elle donc fait de mal ?
Et puis lors de son affrontement contre Kuchinawa dans les égouts, elle avait eu l’impression que le jeune homme tenait à elle, vu la façon dont il s’était lancé dans la bataille contre l’espion du Pontife… Mais en tant que quoi au juste ? Amie, compagnon d’armes ?
Rien n’était jamais simple avec Zélos, et Sheena doutait. Certes, il lui courrait tout le temps après et l’enquiquinait à tout bout de champ, mais il n’était jamais vraiment sérieux avec elle. Jamais il ne lui avait fait de cour empressée à grand renfort de fleurs et de petites attentions en tout genre comme pour ses autres admiratrices. Même avec Colette, il n’avait pas la même façon de la taquiner qu’elle.
   Et bien quoi ! Je serais jalouse moi ! Impossible ! Je n’ai pas besoin d’un homme dans les pattes. J’ai des choses plus importantes à faire…
   Mais pourtant « ces » mots qu’il venait de prononcer à l’instant, lui étaient destinés à elle. A elle et à aucune autre…
   Il l’avait bercé alors qu’elle cauchemardait encore, il l’avait porté sur son dos à travers Meltokio et avait serré sa main dans la sienne alors qu’elle était au plus mal. C’était sa douce chaleur qu’elle avait perçue lorsque le froid avait envahi son corps, elle en était presque certaine. Et maintenant, il la tenait fermement contre lui…
   « Ouvre ton cœur » avait dit Corrine.
   Elle rapprocha lentement son visage de celui de Zélos et se prenant au jeu lui murmura :
   « - Tu n’es pas seul, Zélos… je suis là…
  Puis, après quelques secondes d’hésitation, elle déposa délicatement ses lèvres sur les siennes en un chaste et tendre baiser.

« - Merci ma douce, cela faisait longtemps que j’attendais ça…
   Sheena sursauta violemment à ce murmure.
   -Zélos !!! Depuis quand…bafouilla-t-elle en s’empourprant d’avantage.
   -Depuis quand je suis réveillé tu veux dire ? Oh, assez longtemps je dirais pour avoir entendu des choses intéressantes, répondit-il en lui embrassant doucement le bout des doigts.
  Sheena retira vivement sa main. Ainsi donc, elle était découverte… Il l’avait percée à jour. Mais qu’avait-elle donc fait …
   -Espèce de sale petit…, s’emporta-t-elle de s’être ainsi laissée aller. Comment oses-tu me faire marcher de la sorte ! Et puis vas t’en ! Vas t’en tout de suite !!! Profiteur !
   Elle repoussa son compagnon avec force, bondit précipitamment hors du lit, s’arrachant à la chaleur de ses bras.
   -Mais enfin, calmes toi donc Sheena, implora Zélos. Ecoutes, je suis désolé, je ne voulais pas…
  -C’est ça oui ! Hors d’ici ! Tout de suite ! Je savais bien que je n’aurais jamais du te faire confiance ! l’interrompit-elle.
   -Mais c’est toi qui m’as embrassé Sheena ! protesta-t-il avec véhémence.
   La-dite Sheena devint encore plus rouge, si tant est que cela était possible, à l’évocation du baiser qu’elle venait de donner à l’Elu du Mana.
   -Et bien oublies, c’était un accident et jamais ça ne se reproduira, tu entends !
  -Arrêtes de t’agiter autant, tu n’es pas encore remise…, la mit en garde Zélos qui s’était redressé sur un coude.
   -La ferme ! Je … je…, balbutia la jeune femme haletante.
   Le sol sembla se dérober sous ses pieds et les murs valsaient autour d’elle.
   -Zélos ! souffla-t-elle affolée alors qu’elle se sentait partir en arrière.
   Celui réagit prestement en la voyant brusquement devenir livide, et d’un bond, il fut sur elle pour la retenir. Sheena sentit deux bras puissants l’enserrer et la soutenir.
   -Non… non… laisses moi, protesta-t-elle faiblement.
  -Je ne vais tout de même pas te laisser t’étaler sur le plancher… ça ferait désordre dans cette noble abbaye, lui répondit-il d’un ton qu’il voulait mi-sérieux, mi-amusé.
  -Laisses-moi…, se contenta de répéter l’invocatrice haletante, les yeux mi-clos afin de chasser son malaise.
-Pas question… ! Pourquoi fuis-tu ainsi ? De quoi à tu peur ? … De moi ? demanda-t-il doucement en enfouissant son visage dans ses cheveux de jais.
-Zélos… supplia-t-elle, implorante en tentant de s’arracher à son emprise sachant pertinemment qu’elle ne pourrait lui résister bien longtemps encore.
  La douleur traversa le regard de Zélos alors que la jeune femme le repoussait une fois encore. Il ne comprenait pas… pourquoi l’avait-elle embrassé tout à l’heure alors, si elle ne voulait pas de lui ? Elle avait donc peur de lui ?
Une fois encore, il avait tout gâché en lui faisant comprendre qu’il l’avait surprise. Il aurait mieux fait de ne rien dire. Maintenant elle le fuyait encore plus ! Belle réussite…

Sheena luttait de son mieux contre Zélos, le désir qu’elle avait de rester encore au creux de ses bras, et l’inconscience dans laquelle elle s’apprêtait à sombrer. Ses yeux accrochèrent le regard blessé de l’Elu qui la regardait avec tristesse et incompréhension.
   « -Sheena… souffla-t-il la voix un peu brisée. Pourquoi… ?
   Pendant une fraction de seconde, elle crut qu’elle allait flancher et embrasser ces lèvres tremblantes pour le rassurer sur les sentiments qu’elle éprouvait pour lui, se laisser aller tout simplement, et écouter son cœur pour une fois et non sa tête. La supplique du jeune homme lui avait comme transpercé le ventre.
   Elle n’en fit pourtant rien. Il était moins douloureux d’aimer en silence que de se faire rejeter après avoir tout donner. Et c’était cette peur de souffrir encore qui la faisait se refuser à lui une nouvelle fois.

 « -Très bien… si c’est ce que tu veux…, murmura Zélos d’une voix à peine audible, baissant la tête de dépit.
   Il passa une main sous les cuisses de la jeune femme et la souleva doucement de terre pour la déposer sur le lit derrière eux. Sheena sanglotait doucement. L’Elu rabattit les couvertures sur elle, ne prononça pas un mot, et sans un regard en arrière, quitta la petite chambre à grandes enjambées, claquant vivement la porte derrière lui. Sheena sursauta et pleura de plus belle.
   « -Pardon Zélos…mais c’est aussi de moi-même que j’ai peur, hoqueta-t-elle entre deux sanglots.
   Le regard que lui avait jeté son ami tout à l’heure lui faisait si mal à présent, tellement mal qu’elle en avait la nausée, le souffle court et le ventre noué. Ou peut être était-ce ses vertiges qui ne l’avait pas quitté… Elle enfouit sa tête dans l’oreiller de plumes moelleuses, essayant d’étouffer son chagrin et tordant les draps avec force dans ses mains.
   « -Mais quelle imbécile ! Pourquoi diable l’ai-je repoussé encore alors qu’il avait l’air si sincère pour une fois ! pesta-elle, de grosses larmes inondant son visage.
   Zélos… je …je …je crois bien que je t’aime…
  Avoir reconnu qu’elle éprouvait quelque chose pour son ami à la chevelure flamboyante la vida de ses dernières forces, et elle sombra rapidement dans une sorte de torpeur réparatrice.

 Après avoir claqué violemment la porte, Zélos resta quelques instant planté là, en face de celle-ci, le front posé contre le bois rugueux.
  Et voilà. C’était terminé avant même d’avoir pu commencer. Le jeune homme avait pris cet ultime refus comme définitif et cette pensée l’affecta beaucoup plus qu’il ne l’aurait cru. Une larme roula sur sa joue, cachée par l’obscurité du couloir de pierre et Zélos remercia la Déesse en son for intérieur de l’absence de lumière et qu’il n’y ait personne dans les parages à ce moment là.
  C’était la première qui s’entêtait à lui résister. Bien sûr, d’autres avant elle avaient eu recours à cette stratégie pour se faire désirer d’avantage et cela n’avait jamais bien duré bien longtemps. Il finissait toujours par obtenir ce qu’il voulait. Mais pas elle. Pas Sheena. « Elle » n’était pas du tout calculatrice de la sorte. Ses sentiments à « elle » étaient nobles et purs. Lui, il se dégoûtait.
   Pour la première fois de sa vie, il se trouvait laid, pas physiquement bien sur, mais intérieurement. Il se sentait tellement vide. « Elle » ne l’aimait pas, il en était certain.
  « -Comment le pourrait-elle d’ailleurs, pensa-t-il, un petit sourire de désillusion se peignant sur son visage »
  Et cette pensée lui laissa un goût amer dans la bouche. Comment avait-il pu imaginer une seule seconde, qu’après son comportement de parfait bouffon, elle le prenne au sérieux et veuille bien de lui… Qui voulait de lui d’ailleurs ? Certainement pas les admiratrices de son fan-club. Elles ne le connaissaient qu’à travers l’image qu’il voulait bien donner de lui, et puis c’était surtout la position sociale qu’il pouvait leur offrir qui les intéressait en réalité. Lloyd et ses amis ? Il s’apprêtait à les trahir pour son petit confort personnel et de toute façon, il avait très bien compris que Génis, Raine et Régal ne l’aimait pas beaucoup. Il ne pouvait pas le leur reprocher d’ailleurs. Sa sœur Sélès ? Toujours aussi froide et distante. Il ne lui inspirait visiblement que du dégoût.
  Au final, il n’était rien pour personne. Il était seul. Il l’avait toujours été. Mais cette vérité qui était acceptable hier, lui était insupportable aujourd’hui.
   Tout n’était que calcul dans sa façon d’agir. Tout. Cependant quand il était avec « elle », c’était différent. Il avait envie qu’elle le regarde, qu’elle le comprenne et qu’elle lui pardonne… Qu’elle lui pardonne ses erreurs passées et à venir, ses faiblesses aussi. Qu’elle panse les blessures de son cœur, son cœur qui malgré les années était resté celui de ce petit garçon qui avait vu sa mère mourir sous ses yeux dans la blancheur immaculée de l’hiver.
   Avait-il réellement le droit de lui imposer un tel fardeau ?
   Non bien sûr, il ne le pouvait pas. Et pourtant Dieu sait si il aurait aimé pouvoir partager tout ça avec elle…

 L’Elu serra les poings de rage contre lui-même, et se retournant brusquement, martela avec force le mur derrière lui. Son accès de colère et de frustration ainsi évacué, il souffla un grand coup pour se donner une contenance et entreprit de rejoindre les autres.
   Il s’engagea le long du couloir et emprunta les escaliers en colimaçon qui permettaient de rejoindre les étages inférieurs. Plongé dans de sombres pensées, il ne vit pas le domestique qui venait en sens inverse, et faillit lui rentrer dedans.
   «-Vous pourriez faire attention, tout de même ! grogna ce dernier à son intention.
    -Veuillez m’excusez, bredouilla Zélos, confus.
   -Mouais… bougonna l’homme, visiblement contrarié de cet échange et pressé d’en finir le plus vite possible. Bon, laissez moi passer maintenant ! J’ai du travail, moi !
   -Oh, bien sur, fit Zélos en s’effaçant pour lui laisser le passage.
   Son regard croisa celui de l’homme pendant une fraction de seconde alors qu’ils se croisaient, et l’Elu se sentit étrangement dérangé par ce regard. Il avait la nette impression de l’avoir déjà vu quelque part… mais où ? Il observa le domestique monter les marches et s’engager dans le couloir d’où il venait lui-même, en fouillant sa mémoire. En vain. Il n’arrivait pas dire où il l’avait déjà aperçut…

 Zélos fini par hausser les épaules et reprit sa descente le long de l’escalier. Il retrouva ses trois autres compagnons assis autour d’une table, en train de prendre leur repas et discutant avec effusion. L’Elu tira une chaise à lui et pris place à son tour autour de la table, sans un mot. La conversation entre Raine et Kratos s’interrompit momentanément à son arrivée et la demie elfe se tourna vers lui.
   « -Comment va-t-elle ? s’enquit Raine.

-Mieux…, se contenta de dire Zélos.
   Devant son air renfrogné, Raine décida de remettre ses questions sur la santé de Sheena à plus tard, et repris son échange avec l’ancien mercenaire.
  -Et tu dis que le Pontife sait maintenant où se trouve Colette ? s’exclama-t-elle
  -Oui, Sheena a parlé lors de son arrestation par la milice…confirma Kratos avec une pointe de lassitude dans la voix.

 L’esprit ailleurs, Zélos, ne captait que distraitement quelques bribes de la conversation.
   Le Pontife…quel vieux snock celui là… Sheena… le Pontife…Le Pontife ?!
  Une petite seconde là…bon sang, mais c’est bien sur ! Ce gars, tout à l’heure, c’était chez le Pontife que je l’avais déjà vu !
   Oh non !
   Pourvu que…Sheena !!!

   Zélos se leva soudainement, renversa la chaise à terre et se précipita vers les escaliers en jurant, sous les regards éberlués de Préséa, Kratos et Raine, qui ne comprenaient pas grand-chose à son départ précipité. Après quelques instants d’hésitation, ils s’élancèrent à sa suite.

 Zélos montait quatre à quatre les marches de pierres polies, le souffle court. Plus qu’une dernière volée de marche.
   Si tu as touché à ne serais-ce qu’un seul de ses cheveux mon gars, tu es un homme mort !
   Plus que deux marches.
   Mais quel imbécile je fais …! Pourquoi je ne m’en suis pas rendu compte plus tôt ! Je me disais bien qu’il avait l’air pas net ce larbin !
   Il s’engouffra dans le couloir et courut comme un dératé jusqu’à la chambre qu’occupait l’invocatrice.
   Sheena…
   Enfin, il arriva devant la-dite chambre et ouvrit la porte à la volée.

_________

Fin du chapitre, un peu plus court que les autres. Je sens que vous allez m’en vouloir là^^ mais je ne pouvais pas ne pas couper à cet endroit.

Ne me tuez pas tout de suite parce que sinon, vous pourrez vous brossez pour la suite xD .

 

Le râteau de Zélos, épisode I :

Sheena : J’imagine que c’est la première fois que tu n’obtiens pas ce que tu veux…^^
Zélos : …
S : D’un autre coté tu croyais quoi ? Qu’une personne aussi peu sérieuse que toi allait m’intéresser ? Que tu es naïf ! Tandis que Lloyd…il est gentil, attentionné…

Colette et Lloyd levant une pancarte : " Lloyd x Colette for Ever ! "
Z : Lloyd n’est qu’un gamin…enfin tu fais ce que tu veux vieille mégère ! De toute façon c’est Raine ma déesse !
S : Dis, donc espèce de fumiste, c’est pas le discours que tu m’as tenu il y a 5 minutes !!!
Z : C’est toi qui dis que tu préfères Lloyd !... Faudrait savoir, méchante sorcière >-<

S frappant Z : …trop con toi … !!!

Z :…mais euuuuuuh ! Pas ma faute si tu es frigide et que tu n’as aucun sens de l’humour!

S part en courant après avoir foutu un coup de pied monumental entre les jambes de Z

Tous, sauf S : C’est pas comme ça que tu la mettra dans ton lit -_-‘
Z, position de la « tortue » : …snifff… suis plus équipé pour de toute façon…T_T

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5 novembre 2006

Tales of Symphonia-Partie 2- Chapitre 04 "Guérison"

 

Préséa ouvrit doucement la porte qui grinça lentement sur ses gonds et pénétra dans la pièce, suivie de prés par Raine. Celle-ci se dirigea sans hésiter vers le petit lit contre le mur. La masse de couvertures s’élevait et s’abaissait régulièrement, en silence, indiquant là que quelqu’un occupait le lit et qu’il y dormait encore. Le Professeur se figea soudain en apercevant une masse de cheveux roux, étroitement mêlée à une masse de cheveux d’ébène, dépasser des nombreuses couvertures, en s’étalant impunément sur l’oreiller.   
     « -Zélos ? appela doucement la jeune fille à la hache.
    Elle s’était placée entre le Professeur et le lit, craignant une réaction violente de la part de cette dernière.
   La masse de couvertures bougea un peu et une tête passablement endormie émergea de dessous les couvertures.
    -Mmmmh ? Qu’est ce qu’il y a ?... ah ! C’est toi Préséa, fit Zélos d’une voix pâteuse. …P…Professeur ??!!
    -Elle-même ! On peut savoir ce que tu fais là toi ??? demanda Raine en croisant les bras sur sa poitrine et en toisant l’Elu d’un regard assassin.
    Zélos baissa les yeux, comme un gosse pris en faute et s’extirpa avec précaution du petit lit, prenant soin de ne pas trop bouger Sheena. Celle-ci se roula automatiquement en boule et frissonna, privée de sa seule source de chaleur.
Raine cru qu’elle allait explosait en voyant la tenue de l’Elu : torse nu et vêtu en tout et pour tout de ses sous-vêtements, et en sueur.
   -C’est quoi cette tenue !!! explosa-t-elle, rouge de fureur. Que faisais-tu dans ce lit avec Sheena ??? Réponds !!! Les autres ont bien raison, tu n’es qu’un pervers !!! J’attends vos explications monsieur l’Elu !
   Raine se retenait visiblement à grand peine de lui balancer son poing dans la figure. Décidemment, Zélos ne pensais qu’à ça…
   -Ce… ça n’est pas du tout ce que tu crois Raine, je te le jure, tenta de se défendre Zélos.
   Il jeta un regard suppliant en direction de Préséa.
   -Ne t’emportes pas Raine, dit Préséa en se portant au secours du jeune homme. Il a raison, ça n’est pas ce que tu crois.
   -Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ! Je sais bien ce que je vois quand même ! Zélos est à moitié nu dans le même lit que cette pauvre Sheena. Il essaye d’en profiter pour abuser d’elle et toi tu le soutien ?! Tu es bien trop gentille avec lui. Je ne sais pas quel mensonge il a bien pu te faire gober pour que tu le défendes, mais sache que ça ne marche pas avec moi !
   Et avant que Zélos ait pu dire quoique ce soit pour sa défense, la demie elfe le frappa d’un grand coup de pied au niveau de l’abdomen, qui l’envoya valser à l’autre bout de la petite pièce.
------

Génis observait pensivement l’horizon, assis sur le petit muret en pierre à l’entrée de la maison du nain Altessa. Il balançait paresseusement ses jambes dans le vide, perdu dans de sombres pensées. Bien qu’il ne veuille pas trop le montrer, il s’inquiétait beaucoup pour sa sœur. Certes, c’était une magicienne hors paire, mais elle excellait plus dans l’art de la guérison plutôt que dans l’art du combat. Qu’adviendrait-il si elle venait à tomber sur l’ennemi ? Serait-elle en mesure de se défendre ?
Il aurait dû insister d’avantage pour l’accompagner, d’autant que cela l’aurait rapproché de Préséa.

Préséa…

 Dés qu’il l’avait vu dans la cathédrale de Meltokio, petite fille à l’apparence si frêle et si fragile, son cœur s’était mis brusquement à s’emballer sans raison apparente. Sa tête où fourmillaient habituellement toutes sortes de pensées, s’était retrouvée étrangement vide, et lui d’ordinaire à la répartie si cinglante s’était mis à bafouiller en sa présence. Allant même jusqu’à tenir parfois des propos incohérents.
Pourtant elle reste toujours si distante avec moi pensa le petit magicien. J’aimerais tant qu’elle s’ouvre un peu plus à moi. Jamais elle ne parle de se qu’elle ressent. Ses blessures, ses faiblesses, je les devine mais je ne les connais pas…Je voudrais pouvoir l’épauler, qu’elle puisse se reposer sur moi…mais …mais je ne suis qu’un enfant…simplement qu’un enfant…Que puis-je faire ?. Alors qu’elle…elle…elle fait déjà tellement adulte…Rahhh, tu n’est qu’un imbécile Génis ! Arrête de rêver !

« -Et bien Génis, que t’arrives-t-il ? Tu me sembles bien songeur. Cela ne te ressemble pas…
   -Lloyd ! Désolé, j’étais perdu dans mes pensées, fit Génis en sursautant et en rougissant un peu.
   -Ce n’est pas grave, lui répondit son ami. Tu t’inquiètes pour le Professeur ?
   Génis hocha la tête en signe d’assentiment.
   -Ne t’en fait pas, le rassura Lloyd, elle n’est pas du genre à se faire avoir facilement.
   -Je le sais bien, protesta le jeune garçon, mais…
   Lloyd étreignit Génis par les épaules.
   -Et puis notre valeureux Noishe est avec elle ! fit Lloyd sur un ton enjoué.
   -Et ça devrait me rassurer ? ironisa le demi elfe. Je te rappelle que dés qu’il y a un monstre, il prend ses pattes à son cou celui là… Rappelle toi sa fuite dans la forêt d’Isélia…
   -C’est vrai, dû reconnaître piteusement Lloyd.
   Puis les deux amis partirent d’un grand éclat de rire à l’évocation de ce souvenir du début de leur périple. Bien qu’à l’époque, ils n’avaient pas tellement ri lorsque Noishe, à l’allure si imposante, avait tourné les talons dés leur entrée dans la forêt…Ils n’avaient pas fait les fiers, loin de là…
   -Comment va Colette ? demanda Génis pour changer de sujet.
   Le regard du jeune épéiste s’assombrit à l’évocation de leur amie souffrante.
   -Elle souffre…beaucoup plus qu’elle ne veuille en dire, c’est certain. Altessa a parlé d’un remède mais…
   -Quel genre de remède ? l’interrogea Génis, curieux.
   -Et bien…je n’ai pas suivi toutes les informations techniques…
   -Bin voyons, ça m’aurait étonné, marmonna le magicien.
   -Mais je sais qu’il a parlé d’une histoire de transfert de mana ou quelque chose dans ce goût là, continua Lloyd comme si il n’avait pas entendu la remarque peu flatteuse que son ami avait faite à son sujet.

 Soudain le petit magicien releva la tête, alerte, scrutant l’horizon en direction des ruines d’Ozette. Il sauta doucement à bas du muret de pierre et avança de quelques pas, tendant l’oreille. Lloyd regardait son ami, perplexe.
   « -Qu’est qu’il t’arrive Génis ? demanda-t-il.
   -Chut !...Tu entends ?
   -Quoi ? Entendre quoi ? Je n’entend rien… répliqua Lloyd.
   -Justement ! fit Génis, alarmé. Il n’y a plus aucun bruit dans la plaine ! Tout les oiseaux se sont tus…On n’entend plus que le vent…que le vent et…Non ! Ce n’est pas possible ! Non ! Pas maintenant !
   Lloyd tendit l’oreille lui aussi. En effet, le jeune garçon avait raison. C’était beaucoup trop calme. Se portant à la hauteur de son ami dont il surprit le regard inquiet, il cru percevoir comme un grondement. Un grondement sourd, puissant. Un grondement qui se rapprochait. Pourtant l’après-midi était au beau fixe. Aucun nuage en vue dans le ciel.
   Se pouvait-il que…
   Se jetant un regard entendu, Génis fit prestement volte face et rentra en courant à l’intérieur de la maison d’Altessa. Il en ressorti quelques instants plus tard en compagnie de ce dernier, suivi de prés par Tabatha et Régal.
   -Je crois que nous allons avoir de la visite, annonça gravement Lloyd.

 Il ne croyait pas si bien dire. Les minutes s’écoulaient lentement et à mesure qu’elles s’égrainaient, le bruit sourd perçut par nos deux amis quelques instants auparavant grossissait, s’enflait et s’amplifiait, répercuté par la falaise au pied de laquelle était installée la demeure du nain. Sur une bonne moitié de la largeur de la plaine, un épais panache de fumée s’élevait.
   Bientôt, le martèlement pesant des sabots des chevaux de guerre lourdement harnachés et piétinant tout sur leur passage parvint jusqu’à Lloyd, Génis, Régal, Altessa et son androïde. Ceux-ci se jetèrent des regards d’appréhension. Comment allaient-ils pouvoir affronter l’armée du Pontife avec leurs forces diminuées de moitié par l’absence de Préséa, Sheena, et Zélos, sans oublier Colette…
Mais qu’importe ! Ils défendraient chèrement leurs vies et ne laisserais pas « leur » Colette tomber entre leurs mains. Déterminés, Lloyd et ses compagnons d’armes s’apprêtaient à faire face lorsque à leur grande surprise, le nuage de poussière bifurqua vers leur gauche.
   « -C’est pas vrai ! s’exclama Lloyd en serrant les poings. Ils se dirigent tout droit vers…Mizuho !
   Comment diable en connaissaient-ils la localisation ? En effet, le petit village ninja ne figurait sur aucune carte officielle, garantissant ainsi sa sécurité et sa tranquillité.

 Après un instant de flottement, l’adolescent s’élança dans la direction prise par l’armée pontificale quelques instants auparavant, talonné de prés par Génis et Régal.
   « -On peut savoir ce que tu comptes faire Lloyd ? interrogea ce dernier. Je te rappelle, à titre d’information que nous ne sommes que trois. Nous ne pourrons rien faire pour ces gens. Est- ce que ça ne serait pas tout simplement se jeter dans la gueule du loup ?
   -J’en suis bien conscient Régal. Notre priorité c’est de protéger Colette, mais je refuse l’idée de laisser ces soldats massacrer le village sans tenter quelque chose. C’est à cause de nous et de nos actions si ils sont la cible du courroux du Pontife. De plus, c’est le village de Sheena. Son grand-père est là bas, toujours dans le coma.
   -Et que crois-tu que notre présence va changer ? reprit l’ancien aristocrate. Ils sont à cheval, lourdement armés, nous sommes à pieds.
   -Dans ce cas, pourquoi viens-tu avec moi Régal ? l’apostropha Lloyd.
   -Hors de question de te laisser t’en mêler tout seul. Mon devoir est de t’aider, dans la mesure du possible, à éviter que des innocents fassent les frais de ces caprices injustes du destin. C’est la croix que je dois porter pour me faire pardonner.
   Lloyd sourit. Sous ses airs renfrognés et parlant peu, Régal avec un sens aiguisé du devoir et de la justice, était quelqu’un sur qui on pouvait compter. L’épéiste reporta son attention sur sa course. Quoiqu’il entreprenne, il pouvait compter sur l’aide et le soutien de ses amis, et cette pensée lui fit chaud au cœur.
-------

« -Je te présente mes excuses Zélos, dit Raine d’une voix piteuse. Je me suis laissée emportée un tantinet…
   Préséa venait d’expliquer à la demie-elfe aux cheveux argent la raison de la présence de Zélos dans le même lit que Sheena.
   -Ce n’est pas grave Raine, lui assura l’Elu de Tésséha’lla en se massant l’abdomen. Je peux aisément comprendre ta réaction. Ma réputation me joue parfois de vilains tours…
   Raine lui jeta un regard où il pu déceler une pointe d’ironie.
   -Quoiqu’il en soit, je t’assure que jamais je ne m’abaisserais à une chose pareille, reprit-il. J’ai trop de respect pour elle… même si je ne suis pas toujours sympa avec elle, je dois le reconnaître,… surtout ces temps-ci.
   -Oui c’est sur, confirma Préséa. Odieux, serait le terme plus exact.
   -C’est bon Préséa ! Je sais, je sais ! N’en rajoutes pas veux-tu, s’écria Zélos. Je ne suis pas fier de moi.
   -Et bien tu lui présentera donc tes plus plates excuses à son réveil, fit Raine.
   -Ah non ! ça…ça je ne peux pas , dit Zélos d’une petite voix blessée.
   -Et pourquoi donc ? demanda Raine, perplexe. Tu viens de dire à l’instant que tu la respecte… ce n’est pas très logique comme raisonnement…
   -Je…je, fit-il en baissant la tête, de longues mèches de cheveux dissimulant son visage.
   Préséa et le Professeur fixèrent le jeune homme sans comprendre. Pourquoi diable refusait-il de s’excuser ? Ce n’était quand même pas la mer à boire… Avait-il peur de la réaction de Sheena ? … De toute façon il l’aurait mérité ! Et puis Sheena, sous ses airs de furie, n’était pas si rancunière, loin de là. Elle lui pardonnerait, ce n’était pas son genre de snober ses amis bien longtemps. Elle était trop gentille pour ça. Beaucoup trop même selon l’avis de Raine… Alors, quel était donc le problème de Zélos… ?

 « -Bien, admettons, fit Raine, brisant le silence qui s’était installé depuis quelques minutes. On verra ça plus tard. Il y a plus urgent.
   Elle s’approcha du lit où reposait Sheena et tira vivement les couvertures qui masquaient la jeune femme aux regards des autres. Le professeur ne pu retenir une exclamation de surprise devant ce corps si pâle entièrement veiné de bleu, tremblant avec force. Exposés ainsi à la température de la pièce, pourtant élevée, les convulsions des membres de l’invocatrice devinrent plus intenses, et Sheena, roulée en boule, respirait avec beaucoup de difficulté, au bord de l’épuisement.
   « -Par la déesse… elle… elle est…. Ce … ce n’est pas possible… elle n’a plus de Mana…. Comment as-t-elle fait pour survivre aussi longtemps ? Depuis combien de temps est-elle comme ça ? souffla Raine dans un faible murmure et en secouant tristement la tête devant l’état de son amie.
   -Depuis presque trois jours, répondit Préséa d’une voix morne alors que Zélos continuait de se murer dans son silence.
   Le Professeur était sidérée par ce qu’elle voyait et espérait, non sans une certaine appréhension, que son pouvoir de guérison serait suffisant. Elle essayait de ne pas trop le montrer, mais à cet instant, elle doutait sérieusement de ses capacités. Seulement voilà, tout le monde comptait sur elle pour réaliser des miracles. Elle n’avait pas le droit de les décevoir. Elle était l’esprit cartésien du groupe, le pilier qui rassurait les autres lorsqu’ils doutaient d’eux même, et elle avait réponse à tout, en toute circonstance, quelque soit la situation. Si elle flanchait, que deviendraient-ils ?
   Raine releva la tête, le regard déterminé. Il fallait qu’elle réussisse, qu’elle se surpasse même si il le fallait.
  Tendant les deux bras, elle positionna son bâton de magicien devant elle, juste au dessus de Sheena. La demie-elfe ferma lentement les yeux, en proie à une extrême concentration. Presque aussitôt, une douce aura de lumière blanche vint l’envelopper alors qu’un cercle magique de guérison se dessinait sous ses pieds. L’orbe magnifique qui ornait l’extrémité de son bâton se mit à irradier doucement, et Raine l’abaissa sur le front de la jeune femme à bout de forces. Un flux d’énergie sembla se déverser du joyau vers Sheena sous les regards attentifs de Préséa et Zélos.
   Une bonne minute s’écoula ainsi. Raine commençait à montrer des signes de fatigue et ses jambes tremblaient sous l’effort. Son sort n’avait pas d’effet, elle le sentait, tandis qu’elle faiblissait sous le contrecoup d’une trop grande utilisation de Mana. Ses deux compagnons avaient eux aussi compris que quelque chose n’allait pas devant le temps que prenait son sort. D’habitude, l’effet était quasi instantané.
   Les épaules de la demie-elfe s’affaissèrent. Les forces lui manquaient.

 Depuis l’entrebâillement de la porte de la petite chambre, deux yeux perçant suivaient la scène avec attention, sourcils froncés et mine soucieuse, lorsque la magicienne mit soudain un genou à terre.

 « -Raine ! l’interpella Zélos, sortant de son mutisme. Courage ! Tu peux la sauver ! Tu… tu es la meilleure guérisseuse que je connaisse. Ton pouvoir n’a pas de limites, alors ait confiance en toi. Nous, nous te faisons confiance alors, s’il te plait, …je t’en prie, … ne baisse pas les bras ! Ne me dis pas que c’est fini, tu entends !
   -Zélos à raison, ajouta Préséa. Nous croyons en toi. Ne doute pas. Nous sommes avec toi…
   Raine leur jeta un regard reconnaissant. Ils avaient raison.
   N’avait-elle pas progresser, au cours de leur périple, à un point qu’elle n’aurait seulement pu qu’imaginer quelques mois plus tôt ? Forte de son courage et de sa confiance en elle retrouvée, elle ancra solidement ses pieds dans le sol et redressa fièrement la tête.
Elle sentit qu’un nouveau flux de Mana parcourait à présent son corps. Surprise, elle se tourna vers ses amis pour voir Zélos entouré une fine aura blanche, identique à la sienne. Tendant le bras vers Raine, paume ouverte en signe d’offrande, il lui donnait ainsi la force nécessaire à l’achèvement de son sortilège de guérison.
   Investie de cette énergie nouvelle, la demie-elfe en augmenta l’intensité et un deuxième cercle magique apparut sous elle, puis fusionna avec le premier, projetant alors une lumière aveuglante.
   « -Revitalisation ! » s’écria Raine en déversant l’énergie réparatrice de son sort en Sheena.

 L’homme derrière la porte poussa un imperceptible soupir de soulagement et s’enfonça dans la pénombre du couloir.
   Sentant comme une présence dans son dos, la fillette aux couettes roses, se retourna, mais son regard ne rencontra que le vide.

 Au bout de quelques instants, l’éblouissante lumière mourut, replongeant la pièce dans une obscurité partielle. Raine s’affaissa doucement à terre, complètement vidée, imitée quelques secondes plus tard par Zélos.
Sur le lit, l’invocatrice avait retrouvé un rythme de respiration normale et malgré la pâleur persistante de ses traits, elle affichait un visage serein, détendu, un léger sourire ourlant ses lèvres. Toute trace de poison avait disparu de son corps comme en témoignait l’absence de marbrures bleutée et le Professeur soupira. Elle avait réussi !
   « -Merci Zélos, fit Raine en souriant doucement à l’Elu du Mana. Sans ton aide je crois bien que je n’y serais pas arrivée…
   -Allons, allons… ne dis pas de bêtises lui répondit Zélos en replaçant une épaisse mèche rousse derrière son oreille et en rougissant un peu, flatté malgré tout de recevoir les rares compliments que distribuait le Professeur Sage. Si tu as réussi, c’est uniquement grâce à ta force intérieur, à ton courage et à ta détermination.
   Raine ouvrit de grand yeux, complètement abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre. Zélos restait humble et ne se mettait pas en avant. Il leurs épargnait ses fanfaronnades et ses vantardises habituelles… Elle ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche, incapable de prononcer le moindre mot
Préséa, elle aussi surprise, fixait le jeune homme avec intérêt et incompréhension à la fois.
   « -Qu’est ce qu’il vous arrive à toutes les deux ? demanda Zélos le plus naturellement du monde. On dirait que vous avez vu un fantôme… J’ai quelque chose sur le visage, c’est ça ?
   -Qui êtes vous et qu’avait vous fait de Zélos ? interrogea Raine, suspicieuse à l’égard de ce dernier.
   -Mais qu’est ce que tu racontes enfin Raine ? Qu’est ce que j’ai dis ?
   Un petit sourire en coin se forma alors sur le visage de la demie-elfe.
   -Rien…rien d’important… Tu as changé Zélos… en bien, fit-elle en voyant la mine perplexe du jeune homme. Viens Préséa, montres moi un endroit où je pourrais me reposer s’il te plait…
   Préséa acquiesça et aida la jeune femme à se relever et tout en la soutenant quitta la pièce.
   -Prend soin d’elle Zélos, je te la confie. Elle n’est peut être pas tout à fait remise. Notre sort combiné a eu l’effet escompté, mais pas de risques inutiles. Si il y a le moindre problème n’hésite surtout pas à me prévenir, rajouta Raine avant de franchir la porte.
   Son regard se posa alternativement sur Zélos, qui visiblement n’avait rien compris, et sur Sheena. Elle était prête à parier que la jeune invocatrice n’était pas étrangère au nouveau comportement de leur ami et espérait sincèrement que cette influence continuerait. L’Elu de Tésséha’lla était bien plus appréciable ainsi.

 Zélos ouvrait de grands yeux ronds. Pourquoi y aurait-il quelque chose de changé ? Il se sentait toujours le même pourtant.
(dialogue entre Zélos et sa conscience. En italique, sa conscience, en gras Zélos)
   « -Allons, arrêtes de te mentir, résonna une petite voix dans sa tête. Nous savons toi et moi ce qui a changé justement…accepte donc que tu l’ai…
    -Toi, ma conscience, la ferme !
    -Très bien, très bien, mais c’est sans issue pour toi si tu continue comme ça. Ne crois-tu pas que tu vas la blesser et te détruire par la même occasion?
    -Il vaut mieux que ça soit maintenant plutôt que à CE moment là. Je ne peux pas m’engager sur cette voie là. Je ne peux plus reculer à présent… SA punition serait…Non ! Je ne veux même pas y penser…IL pourrait se retourner contre elle.
    Etrangement, il ressenti un douloureux pincement au cœur à cette simple pensée.
   -Non, je dois plus penser à elle…Les dés sont jetés de toue manière et notre destin à tous est déjà en marche.

 Un gémissement de Sheena le tira de son conflit intérieur et il s’approcha du lit où elle reposait. Elle paraissait si fragile encore.
   La jeune femme s’était de nouveau roulée en boule et frissonnait. Zélos resta à la contempler, tiraillé entre ce qu’il devait faire et ce qu’il avait envie de faire. Sa raison luttait contre le doux sentiment pour la belle ninja qu’il sentait naître en lui.
   Il remonta délicatement les couvertures sur son corps et s’allongea à son tour sur le lit. Personne ne serait là pour le juger. Raine ne repasserait que plus tard. Ils étaient donc seuls.
   « -Et tes bonnes résolutions de toute à l’heure ?
    -…Envolées…
  Zélos caressa du bout du doigt le pâle visage de son amie, écartant distraitement de fines mèches de cheveux de son front. Il savait qu’il faisait peut être là une erreur, cependant l’attraction quasi animale que la jeune femme exerçait sur lui était bien plus forte que sa raison, il s’en rendait compte à présent. Il voulait la sentir contre lui comme cela, sentir son cœur battre contre le sien, sentir son souffle se mêler au sien. Pour toujours.

Il embrassa délicatement le front glacé de Sheena, qui s’était à présent inconsciemment lovée contre son torse, et l’enserra de ses bras de façon possessive. Il approcha ensuite sa bouche de son oreille et ses lèvres murmurèrent simplement ce mot.
   -Pardon…

 Une petite larme perla au coin de l’œil de Sheena et son visage se fendit d’un sourire de gratitude que Zélos ne vit malheureusement pas.

 ------

Lorsqu’ils arrivèrent en vue du pont, ils stoppèrent net à la vue de l’étrange spectacle qui s’offrait à eux. La terre était dévastée, complètement retournée par le passage des centaines de chevaux. Pas un brin d’herbe de subsistait.
Régal examina attentivement le sol.
   « -Combien ? demanda Lloyd.
   -Une petite centaine … peut être moins.
   -Quelle désolation, se lamenta Génis en faisant rouler entre ses doigts une petite fleur.
   Unique vestige de la prairie luxuriante qui se dressait là quelques heures plus tôt, elle se levait fièrement au milieu des ornières boueuses, agitant ses délicates feuilles au gré du vent et défiant par sa présence la folie dévastatrice des hommes.

 Les trois compagnons redressèrent la tête de concert et leur regard porta en direction de Mizuho. Un épais panache de fumée s’élevait dans le ciel bleu, implacable, au dessus du village ninja non loin de là.
   Funeste présage.
  Lloyd sentit que son sang se glaçait dans ses veines, et livide, contempla les volutes noirs sans pour autant faire un seul geste.
   -Quelle folie…cela ne s’arrêtera donc jamais… murmura-t-il pour lui-même.

 _______

Le talent caché de Raine :

 

Génis observait pensivement l’horizon, assis sur le petit muret en pierre à l’entrée de la maison du nain Altessa.
Lloyd : Et bien à quoi tu penses ?
Génis : …
L : Au Professeur n’est-ce pas ?
G : Oui…
L : T’inquiètes ! Elle va s’en sortir ! Elle est coriace !
G : Oui, ça c’est sûr…
L : Et puis dans le pire des cas elle pourra leur sortir son arme secrète.
G : Son « faisceau » de lumière ?
L, avec un grand sourire : Nan, sa cuisine !!!
Raine avec un porte voix géant : LLLLLLLLLOOOOOYD !!!J’ai entendu ! Je ne suis pas sourde !
L : Mais comment as-t-elle fait pour entendre d’aussi loin ?!
G : Aucune idée. Mais je pense que dans le cas présent, une seule solution s‘impose.
L : Laquelle ?
G : La fuite !!!

Un nuage de poussière apparut alors sur la ligne d’horizon. R ne permettait pas qu’on mette en doute ses talents (ô combien douteux d’ailleurs) de cuisinière. ^^

 

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25 septembre 2006

Tales of Symphonia-Partie 2-Chapitre 03 "Un peu de chaleur humaine"

 

Depuis plusieurs heures Zélos tournait en rond dans la grande salle. Il faisait presque nuit à présent. Préséa, l’aubergiste et sa petite fille, avaient atteint l’abbaye peu de temps après son arrivée, mais toujours aucune trace de Sheena et de Kratos.

 Les retrouvailles avec Sélès avaient été glaciales, comme prévu. Sa venue avait été annoncée auprès de sa demi-sœur, dés qu’il avait pénétré le domaine et elle l’avait accueilli sur les marches de pierre, avec raideur. Elle était ensuite retournée immédiatement dans ses appartements et n’en était plus sortie depuis lors.
Puis Préséa était arrivée. Ils avaient été retardés par quelques monstres et avaient du fuir précipitamment, la jeune fille ayant jugé inutile de s’exposer sans raison au danger. Ils avaient attendu cachés dans un arbre, puis s’étaient remis rapidement en route pour n’atteindre l’abbaye que tard dans l’après midi. La famille enfin réunie, tout à la joie des retrouvailles, remercia chaleureusement leurs sauveurs et Zélos s’était excusé de les avoir embarqués bien malgré eux dans cette histoire.
  Tous avaient regagné la chambre que les moines leur avaient assigné dés leur arrivée, mais Zélos, que le sommeil fuyait à présent était redescendu guetter leurs deux compagnons manquants.
  Et la nuit passa ainsi, Zélos ayant fini par être vaincu par la fatigue, s’était endormi sur une chaise prés d’une des larges fenêtres de la grande salle.

 Dehors, le jour commençait à poindre, et les premiers rayons du soleil vinrent chatouiller le visage du jeune homme endormi. Gêné, il fronça les sourcils et fini par ouvrir les yeux se rappelant par la même occasion les raisons de sa présence sur cette petite chaise en bois très inconfortable. Il s’étira en baillant, courbaturé par la mauvaise position dans laquelle il s’était endormi, et décida d’aller faire un petit tour dehors afin de se dégourdir un peu. Il croisa quelques moines sur son chemin, déjà au travail depuis 4 heures.
   Une fois à l’extérieur, la fraîcheur ambiante acheva de le réveiller tout à fait et il s’aperçut qu’ils y avaient beaucoup plus de religieux dans ce lieu qu’il ne l’avait pensé. Sans bruits, ils s’affairaient en silence à leur tâche. Zélos en fût surpris : il ne les avait pas entendu remuer prés de lui lorsqu’il dormait tout à l’heure et pourtant ils avaient l’air d’être debout depuis un certain temps déjà. Sans doute était-ce parce qu’ils n’avaient aucunes intentions belliqueuses à son égard qu’il avait pu avoir un sommeil si profond.
   Cet endroit dégageait une telle impression de calme et de sérénité.

 Zélos s’engagea dans une allée sur sa droite. Le gravier crissait sous ses pas. La brume matinale l’enveloppait, lui donnant l’illusion qu’il était seul. Le silence des religieux ne faisait qu’accroître ce sentiment, mais à mesure que Zélos avançait le long de l’allée, la sensation de solitude l’oppressait jusqu’à en devenir presque paniquante !
    Soudain des bruits de pas se firent entendre à proximité.
Même si il ne voyait pas grand-chose dans se brouillard, Zélos scruta les environs, s’attendant à voir surgir quelqu’un à tout moment. Les bruits de pas se rapprochaient de lui et le jeune homme porta la main à sa hanche gauche afin de s’emparer de sa dague, avant de se souvenir qu’il avait laissé son arme à l’intérieur. L’imbécile !
   L’Elu perçut un souffle rauque et, tendu, il essayait vainement d’en découvrir la provenance.
Il distingua alors une masse imposante qui se dirigeait lourdement vers lui. Un peu paniqué et sans armes pour se défendre, Zélos songea sérieusement pendant un court instant à prendre la fuite, mais au moment où il s’apprêtait à battre en retraite, l’identité de cette mystérieuse « chose » qui avançait vers lui, lui fût révélée.

  Kratos surgit dans son champ de vision, visiblement à bout de force, s’efforçant de maintenir sur son dos d’une seule main Sheena encore plus pâle qu’avant leur séparation sur la place du marché de Meltokio. Son autre bras était couvert de sang et pendait lamentablement le long de son flanc.
Ayant perdu beaucoup trop de sang lors de son altercation avec le monstre ailé, le mercenaire avait dû renoncé à voler, cela lui coûtait beaucoup trop d’énergie. Il avait donc du faire le reste du chemin à pied, blessé, tout en portant l’invocatrice toujours inconsciente.
   -Que s’est-il passé ? demanda Zélos en se précipitant vers Kratos qui flanchait sous le poids de Sheena.
   -Petits soucis aériens… souffla le mercenaire, visiblement à bout.
Zélos le fixa un instant sans comprendre. Il avait bien dit « aérien » ???
Devant son air stupide, Kratos fit apparaître ses ailes bleutées pendant quelques secondes.
   -Alors… toi aussi tu es… un ange ? … Comme Colette ? lui demanda-t-il interdit.
   -Oui.
Cette déclaration frappa Zélos comme d’une évidence et expliquait bien des choses, comme sa connaissance parfaite de la prison, le fait qu’il était effectivement le mieux placé pour sortir Sheena de la ville discrètement, entre autre.
   -Je vois… murmura Zélos
Kratos chancela et Zélos le soutint.
Le jeune homme entreprit ensuite de débarrasser le mercenaire de Sheena, toujours sur son dos. Le corps de la jeune femme était excessivement froid et un frisson glacé parcourut le corps de Zélos à son contact. Elle tremblait toujours et avait la respiration sifflante. Ses lèvres étaient mauves et ses traits tirés.
Zélos la déposa à terre avec douceur et entreprit de se dévêtir de sa veste afin de la lui mettre.
Dés qu’elle toucha le sol, Sheena se recroquevilla en position fœtale, réflexe inconscient pour conserver le peu de chaleur qu’il restait en elle.
  -Tu m’expliques ? demanda Zélos à l’attention de Kratos, tandis qu’il essayait tant bien que mal de passer sa veste à la jeune femme.
  -Nous étions en vol lorsqu’une créature étrange nous a attaqué, lui répondit l’ange après un court silence. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant… Sheena a échappé à mon emprise et est tombée dans le vide.
  -Quoi ??? s’exclama l’Elu
  -Ne m’interromps pas veux-tu… heureusement qu’elle a eu la présence d’esprit d’avoir recourt à l’invocation, sinon je n’aurais jamais pu la rattraper à temps.
Zélos fut parcourut d’un frisson le long de l’échine et posa sans s’en apercevoir, une main sur la joue glacée de Sheena.
  -Les serviteurs du vent ont ralenti sa chute, continua Kratos, et j’ai pu la récupérer. Mais cette créature m’avait profondément entaillé l’épaule. Ne pouvant pas me soigner dans les airs, nous sommes redescendus sur la terre ferme. Toutefois, j’avais perdu déjà beaucoup de sang et j’ai dû finir le chemin à pied. C’est pourquoi nous n’arrivons que maintenant.

Zélos resta silencieux, attendant que Kratos poursuive, mais celui-ci en resta là concernant les explications. Il se releva donc en soulevant l’invocatrice dans ses bras. Celle-ci parut se détendre un peu à son contact, facilitant la tâche au jeune homme roux. Déjà qu’il avait eu de mal à lui faire enfiler sa veste, il se voyait mal porter quelqu’un roulé en boule.
  -Il faut que je te dise encore une chose : elle n’a plus de Mana. Si on n’intervient pas très rapidement…fit Kratos finissant sa phrase par un silence lourd de conséquences.
Zélos opina du chef et il serra d’avantage l’invocatrice contre lui. Puis tous trois se dirigèrent aussi rapidement qu’ils le purent vers l’abbaye.

 

   Plongé dans un environnement froid et noir, Sheena percevait, malgré tout, ce qui se passait autour d’elle, même si c’était de façon très faible, comme si un filtre atténuait les événements « extérieurs ». C’est ainsi qu’à demi-consciente, elle avait vaguement perçu l’agitation autour d’elle. Elle entendait deux personnes discuter sans pouvoir toutefois identifier à qui appartenait ces voix. L’une d’elles pourtant, avait des intonations étrangement familières, et son esprit déployait beaucoup d’efforts pour rester éveillé et identifier son propriétaire.
  Le froid environnant se fit ressentir d’avantage alors qu’elle sentait quelque chose de dur et de granuleux sous elle. Elle se roula en boule. Elle avait si froid…
De la chaleur sur sa peau, une main tiède sur sa joue, puis une odeur si familière, que instinctivement ses muscles se relâchèrent. Elle se détendit tout à fait lorsque deux bras l’enserrèrent et la soulevèrent de terre. Un étrange sentiment de sérénité et de sécurité s’empara alors de ses sens. Dans ces bras là, elle aurait pu y rester toute sa vie, elle en avait la certitude.

 

-------

Raine arrivait en vue des remparts de Meltokio lorsqu’une petite créature au plumage chatoyant et changeant vint à sa rencontre. La demie-elfe stoppa Noishe, sa monture, et leva sa main afin que la créature puisse venir s’y poser.
Aussitôt, l’animal parut s’agiter comme si il voulait communiquer avec elle. Et c’était justement ce que l’Ishkal était en train de faire. Ses petits yeux noirs étaient plongés dans ceux du Professeur qui ne le quittait pas du regard, tandis que l’animal faisait gonfler son plumage évanescent, agitait sa jolie petite tête ainsi que sa queue suivant un code bien précis qu’elle avait l’air de comprendre.
  Raine hocha la tête et fit volter Noishe en direction du sud est. L’Ishkal sur son épaule accompagnait leur course.

----

Kratos et Zélos, Sheena toujours dans ses bras, furent pris en charge dés leur arrivée dans l’abbaye par les religieux. Sheena fut conduite immédiatement dans une des nombreuses chambres de l’étage.
Un grand feu fut allumé dans le petit poêle et répandit bientôt une douce chaleur dans la pièce. Malgré cela et les plusieurs couvertures, la jeune femme grelottait, tremblait, se convulsait toujours, sous l’œil inquiet de Préséa, Kratos et Zélos.
   - Que faire ? demanda Préséa anxieuse.
   - Il faut qu’elle se réchauffe très rapidement.
   - D’accord mais comment faire Kratos ? Rajouter d’avantages de couvertures sera inutile… tu t’en es rendu compte aussi bien que moi !

  Zélos resta silencieux pendant que la jeune fille aux couettes roses et le mercenaire débattaient de la situation. Oui, il fallait redonner de la chaleur à ce corps et pour ça il connaissait un moyen imparable (Ouuuuuuuuh !!! Zélos le pervers !!! lol… nan je déconne^^)… En moins d’une demi seconde, sa décision fût prise. Tant pis si il subissait plus tard la colère de la jeune femme, au moins elle serait sauve.
  Sous le regard ébahi de Kratos et Préséa, le jeune homme se déshabilla pour ne garder que ses sous-vêtements et se glissa sous les couvertures, aux côtés de l’invocatrice. Il la fit rouler délicatement sur le coté et la cala tout contre lui, rabattant la couverture le plus haut possible, la dissimulant ainsi aux regards. La chaleur de son corps devrait suffire à réchauffer le lit et par la même occasion Sheena. C’est du moins ce qu’il espérait.
Kratos et Préséa se jetèrent alors un regard entendu et sortirent de la pièce.
  -L’un de nous repassera dans 2 heures pour s’assurer que tout va bien, dit Préséa en se retournant vers l’Elu de Tésséha’lla alors qu’elle s’apprêtait à franchir le seuil de la porte.
  -Merci.

 Une fois ses deux compagnons sortis, Zélos reporta son attention sur le corps inanimée contre lui. Pour lui, la chaleur se faisait déjà ressentir et des gouttes de sueur perlaient sur son front. Pourvu qu’il tienne dans cette fournaise suffocante. C’était là sa seule requête pour le moment.
Passant la main sur le bas du dos de Sheena, il fit basculer son bassin vers lui afin de la coller d’avantage à son propre corps, et entreprit, par des petits massages circulaires sur son dos et sa cuisse gauche, d’activer la circulation sanguine qui contribuera au réchauffement de l’organisme entier. Sheena, en manque de chaleur, se lova contre Zélos.
Cette situation assez équivoque n’était pas pour déplaire au jeune homme qui avait toujours rêvé de posséder ce corps aux courbes parfaites qu’il pouvait à présent détailler à loisir. Il nicha sa tête au creux du cou de l’invocatrice, ferma les yeux tout en y déposant un baiser aussi léger qu’un papillon, s’enivrant de son odeur.
Dieu, qu’elle est désirable !pensa-t-il en resserrant son étreinte et en continuant ses caresses,  Un jour tu seras mienne belle Sheena, j’en fais le serment… Et ce jour là…
  La jeune femme trembla plus fort, ramenant brutalement Zélos à la réalité. Il était là pour la sauver, pas pour profiter de sa faiblesse. Enfouissant au plus profond de son être son désir grandissant pour elle, il entreprit de contenir les tremblements de l’invocatrice et de la réchauffer, faisant abstraction de tout le reste.

 -Tu crois qu’il va s’en sortir ?demanda Préséa dans le couloir.
  -Et bien, il tient beaucoup plus à elle que ce qu’il veut nous faire croire. Il ne la laissera pas partir, lui répondit Kratos, perdu dans ses pensées. Mais ce sera à elle de se battre pour survivre… Raine ne devrait plus tarder à présent et elle fera le reste.
    Puis il continua sa marche le long du couloir, laissant planté là Préséa, perplexe.
Cet homme est décidemment bien étrange pensa la jeune fille en le regardant partir. Il ne nous dit pas tout, c’est certain.
Elle reporta son regard en direction de la chambre où ils venaient de laisser Zélos et Sheena quelques instants auparavant, soupira et se dirigea elle aussi vers la salle commune.

  Zélos peinait à rester éveillé. La chaleur environnante était soporifique et le jeune homme luttait pour ne pas sombrer. Sans relâche, ses mains parcouraient le corps glacé de Sheena, frictionnant avec énergie la peau pâle marbrée de bleu. Malgré tout ses efforts, il ne pu déceler aucun changement. Elle était toujours aussi froide. Désespérément froide.
Je t’en prie Sheena, reviens à toi.
L’Elu sentit à nouveau son cœur se serrer comme la veille alors qu’il l’avait cru morte dans sa cellule et dans un regain d’énergie, s’activa d’avantage. Le temps paraissait interminable.

 -------

Epuisée, Raine pénétra dans le domaine de l’abbaye. Elle avait poussé Noishe à son extrême limite et le grand animal fumait, tellement il était en sueur, la langue pendante et tenant à grand peine sur ses pattes. La demie elfe sauta à bas de sa monture et se dirigea à grandes enjambées vers la grande porte de bois. Des domestiques de l’abbaye l’introduirent rapidement à l’intérieur dès qu’elle eu exposé l’objet de sa visite en ces lieux.

 -K…Kratos ! s’exclama-t-elle en découvrant le mercenaire aux cotés de Préséa. Que diable fais-tu ici ? 
  -J’ai rencontré nos amis en fâcheuse posture à Meltokio hier dans la journée. Ils avaient quelques petits problèmes avec l’autorité à ce que j’ai pu comprendre…
  -mmm…, renifla Raine, méfiante.
  Elle n’avait jamais vraiment pardonnée à Kratos sa traîtrise dans la tour du Salut de Sylvarant, alors qu’il venait de livrer Colette à ses supérieurs du Cruxis. C’est donc avec stupeur qu’elle vit l’Ishkal quitter son épaule et venir se poser sur celle du mercenaire en toute confiance. Que voulait donc lui faire comprendre la créature par ce geste ? Qu’il n’était pas leur ennemi malgré les apparences ?
  -Trêves de bavardages inutiles, je viens soigner Sheena. Génis, Régal et Colette m’ont expliqué ce qu’il s’était passé. Où est-elle ?
   -Viens, suis moi, lui répondit Préséa.
    Le Professeur emboîta alors le pas à la jeune fille, anxieuse. Peut être arrivait-elle trop tard…

 

_____________

Zélos, le pervers

 
Zélos : Comment ça tu me fais passer pour une personne avec l’esprit mal placé ??? O_o
Naikkoh : Mais parce que c’est le cas mon cher.
Sheena : Je confirme. Tes mains étaient un peu trop baladeuses -_-‘
Zélos : C’est un scandale ! Je proteste énergiquement ! Je me plaindrai à mon avocat !!! >’_’<
N : Mais vas-y, fait donc. Tu ne trouveras personne de toute manière. C’est moi qui écrit ton petit univers et dans ce monde là, les avocats n’existent pas ;P
Z : C’est de l’abus de pouvoir !!!
N :Yep ! XD
S : Vas-y Raine, tu peux le corriger maintenant comme il se doit ^^
R remonte ses manches et s’approche dangereusement de Z qui s’enfuit en courant.
Z : pourquoi je dois toujours m’enfuir devant ces donzelles moi ??? …pffff… Pervers, c’est vraiment un métier épuisant -_-‘

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28 août 2006

Tales of Symphonia partie 2-Chap 02-Réminiscences

 

***(en gras figurent les retours en arrière)***

 Il n’avait pas été aisé de sortir de la ville. Les rues étaient en pleine ébullition. Une expédition militaire se préparait et tout était prétexte à se retrouver sur le pas de sa porte à commenter les récents événements en invitant ses voisins à boire un verre et à trouver des raisons à cette soudaine agitation. Les rumeurs allaient bon train et étaient toutes plus farfelues les unes que les autres, chacun y allant de son petit grain de sel, enflant et déformant les propos.
Ce matin là, plus que tout autre, la place du marché battait son plein et dans toutes les bouches il n’était plus question que de ça.

-Le plus dur reste à faire, commenta Kratos à l’angle d’une sombre ruelle, contemplant les allées et venues des badauds sur la place. Nous sommes obligés de passer par cette place si nous voulons sortir de la ville… cela ne va pas être aisé de se mêler à la foule, il y a des gardes partout.
Son regard acéré embrassa l’ensemble de la place publique avec ses étals colorés malgré le manque évident de produits. Les marchands essayaient de garder leur optimisme légendaire et redoublaient d’effort de vente pour écouler leurs stocks à des prix exorbitants. Mais que faire ? Il leur fallait bien vivre eux aussi.
L’œil morne, les matronnes houspillant leur marmaille, et les cuisinières, passaient devant les étalages sans rien acheter, pour la plupart. Ce matin pourtant l’ambiance était plutôt à la fête. Si des troupes partaient en campagne, c’était, pour sur, dans le but de régler ce problème de monstres et mettre fin à la pénurie de nourriture.
Les blocus aux portes de la ville pour trouver le groupe de la fausse élue de la régénération (c’était ainsi en effet que le Pontife avait présenté Colette et ses amis afin de faire passer sans trop de protestations ses mesures de sécurité draconiennes auprès du bon peuple de Meltokio) serait sans aucun doute levés. Pour la première fois depuis des semaines, l’avenir s’annonçait sous de meilleurs auspices et l’on pouvait sentir une petite pointe d’espoir retrouvé poindre dans l’atmosphère et ce, en dépit de la présence de nombreux gardes pontificaux.

-Il vaudrais mieux se séparer, dit Kratos en se retournant vers ses compagnons. Ils recherchent un groupe de huit fuyards. Nous aurons plus de chance en étant isolé. Préséa, tu vas prendre l’aubergiste et un de ses enfants avec toi et tu vas dans cette direction, dit-il en montrant le nord de la place.
Préséa hocha la tête.
-Toi, Zélos, tu empruntera la sortie sud avec son mari et le deuxième gamin, rajouta-t-il. Moi je prends l’invocatrice.
Zélos fronça les sourcils et ses bras resserrèrent leur emprise autour des cuisses de Sheena, toujours sur son dos.
-Et pourquoi ça ? Je peux très bien m’occuper d’elle. Pourquoi devrais-je te la confier ? Après tout tu surgis de nulle part, tu donnes des ordres et tout le monde t’obéit…Tu connais cet endroit comme ta poche, mieux que moi d’ailleurs, comme si tu avais toujours vécu ici, mais pourtant il ne me semble pas t’avoir déjà vu dans le coin. Et saches que je m’en souviendrai si cela avait été le cas. Désolé mon vieux mais je ne vois pas pourquoi je te ferais confiance. Le seul qui pourrait répondre de toi et confirmer tes dires, c’est Lloyd, et il se trouve qu’il n’est pas là…
-Ca y est ? Tu as fini ton caprice jeune blanc bec ? le coupa le mercenaire avec une pointe d’exaspération dans la voix. Il se trouve que je suis le mieux placé pour faire sortir cette fille discrètement de la ville. Si tu la gardes sur ton dos, étant donné qu’elle ne peut pas marcher, tu auras tôt fait d’être repéré. Et si il faut prendre la fuite, son poids te ralentira plus sûrement qu’un boulet en fonte accroché au pied et elle retombera entre les mains auxquelles on vient de l’arracher et toi avec. C’est cela que tu souhaites ? Foutre en l’air cette expédition de sauvetage à cause de ton orgueil imbécile ? De ta fierté ? Sache que cela n’a jamais sauvé personne, bien au contraire !
Bon, on ne va pas tergiverser cent sept ans. A rester ici nous allons finir par être découvert. Passe la moi !

Zélos tremblait de rage et de frustration. Mais bon sang qui était donc réellement ce type ? D’un autre coté, il lui fallait bien reconnaître qu’il n’avait pas tort. Conserver Sheena sur son dos pour traverser cette place bondée de monde n’était pas très malin si l’on voulait passer inaperçus. Mais c’était pour le principe. Pas question de la confier à un inconnu. Il ne pouvait s’y résoudre. Il s’était promis tout à l’heure de la protéger et de veiller sur elle, ça n’était pas pour l’abandonner maintenant…
-Allez, je ne vais pas l’abîmer ta précieuse petite fiancée…
-Quoi !? Ce n’est pas ma précieuse… et puis d’abord ce n’est pas du tout ma fiancée !!! Rien à voir enfin !!! se défendit l’Elu.
Quelle idée ! Je n’ai jamais rien entendu d’aussi stupide ! Il est normal que je ne confie pas un de mes compagnons blessé à un parfait inconnu qui s’improvise sauveur d’un jour ... Elle, ma fiancée, c’est trop drôle… elle n’est pas mon genre de femme de toute manière ! Et…
-Tout va bien Zélos, fit alors Préséa en posant une main sur son avant bras. Il veut juste nous aider et je pense que nous devrions lui faire confiance. C’est ce que Lloyd ferait, j’en suis certaine. Et puis nous n’avons pas bien le choix, je pense.

Zélos hésitait encore mais pas question qu’ils s’imaginent quoique se soit entre lui et l’invocatrice. «Protégeons nos arrières… désolé Sheena » pensa-t-il. Et il posa doucement à terre la jeune femme qui ne cessait de trembler. Se relevant, il foudroya du regard Kratos, impassible.
-Bien, dit-il un peu sèchement. Quel est le point de rendez-vous ?
-L’Abbaye du Sud Est, lui répondit Kratos sur le même ton.
-L’abb … l’Abbaye du Sud Est… ? pâlit l’Elu de Tésséha’lla. … bon… très bien. On se rejoint là bas. Allez suivez moi vous autres !
Puis se retournant vers Préséa et son petit groupe, il ajouta :
-Bonne chance Préséa…
L’intéressée lui répondit par un petit signe de tête et partit dans la direction que lui avait indiqué Kratos quelques instants auparavant. Zélos la regarda s’éloigner et se mêler à la foule, avant de quitter lui aussi leur cachette momentanée. Il jeta un dernier regard de ses yeux de glace au mercenaire, qui avait pris à présent Sheena dans ses bras musclés. Celle-ci gémit à l’instant où Zélos s’apprêtait à partir et il dû se faire violence pour ne pas faire demi tour et la reprendre tout contre lui. Faisant abstraction de tout ce qui l’entourait, il s’élança à son tour dans la cohue, talonné par le petit garçon de l’hôtelière et son père.

-Bien, c’est à nous à présent…
Le mercenaire ferma les yeux et une aura blanche se mit à briller autour de son corps. Une paire d’ailes immatérielles, semblable à celle de Colette, sauf qu’elles étaient de couleur bleue, apparut l’instant d’après dans son dos.
-Accroches toi bien, murmura-t-il à l’oreille de la jeune invocatrice. Je ne tiens pas à aller te chercher si tu tombes de là haut.

Kratos resserra ses bras autour de la taille de Sheena tandis qu’elle passait ses mains autour de son cou, et donnant un violent coup de talon au sol, l’ange du Cruxis s’envola, emportant dans les airs la jeune femme.

Fuite_by_AngedeCristal

Il y avait très peu de chance pour que quelqu’un lève le nez en l’air et les aperçoivent. Néanmoins, Kratos battit des ailes avec force afin de s’élever le plus possible et d’être hors d’atteinte. Se maintenir ainsi dans les airs n’était pas chose aisée surtout lorsque l’on a quelqu’un qui s’accroche à votre cou et qui ne tient pas en place. Il avait beaucoup de mal à conserver la jeune femme contre lui. Celle-ci qui, jusqu’à présent avait garder ses paupières closes durant tout le temps qu’avait duré l’ascension, ouvrit un œil puis l’autre. Elle ne pu réprimer un hoquet de surprise en découvrant la distance entre eux et la terre ferme, et raffermit sa prise autour de Kratos.
La plaine de Meltokio et ses petits hameaux paysans s’étendaient sous ses pieds, et elle pouvait distinguer, aussi minuscules que des fourmis, les rares travailleurs sur leur terre ainsi que les quelques voyageurs empruntant la grande route. Le vent soufflait avec force dans ses cheveux détachés qui fouettaient son visage, achevant de glacer son corps transi vêtu de la simple tunique de lin blanc que lui avait donné l’aubergiste après son plongeon dans les égouts.
Cette façon de voyager dans les airs était bien plus impressionnante que l’utilisation des ptéroplans. Là au moins, on pouvait contrôler la machine et il n’y avait pas le vide directement en dessous. Elle n’était pas sûre d’apprécier le vol libre contrairement à Kratos, qui lui, affichait un visage serein et confiant comme si il se retrouvait dans son élément (4 000 ans de pratique, évidemment ça aide^^). La morsure du vent n’avait nullement l’air de le gêner et après s’être rapidement repéré, il pris la direction du sud est, vers une petite bâtisse au bord d’une falaise, entraînant avec lui une Sheena pas très rassurée. Après tout, théoriquement il était leur ennemi étant donné qu’il oeuvrait pour le Cruxis, et rien ne l’empêchait de la lâcher dans le vide. Cette idée acheva de l’inquiéter et elle se crispa d’avantage tout en tentant de contrôler ses incessants tremblements.

Ils volaient ainsi depuis quelques minutes lorsque que Kratos aperçut une forme noire s’avançant dans sa direction. Cette forme ailée se rapprochait de plus en plus vite et laissait le mercenaire perplexe. Un gigantesque oiseau noir apparut alors dans son champ de vision. C’était la première fois que Kratos voyait une telle bête. D’aspect reptilien, elle avait des yeux rouges comme la braise et faisait bien dans les deux mètres d’envergure. Seule la tête portait des plumes aussi sombres que le charbon, le reste du corps, grisâtre, semblait nu de prime abord mais était en réalité couvert d’écailles luisantes, et ses espèces d’ailes étaient terminées par d’immenses serres aux griffes tranchantes. Des os blanchis par le soleil faisaient saillie le long de son échine, la faisant ressembler à un étrange dragon. Seul le bec, très allongé et pourvu d’innombrables dents pointues arrêtait là la ressemblance avec la créature mythique. La bête volante poussa un long cri strident, faisant grimacer les deux humains de douleur, et Kratos ne réalisa que trop tard qu’elle leur fonçait dessus. Pas le temps d’esquiver ! Elle les heurta de plein fouet, enfonçant profondément au passage, les griffes de ses pattes postérieures dans l’épaule droite du mercenaire. Sous le choc de la collision et de la douleur, celui-ci ouvrit les bras dans un réflexe et Sheena bascula dans le vide avec un hurlement d’effroi.
Kratos sorti son épée du fourreau et fendit l’air devant lui afin de se débarrasser de son attaquant. Peine perdue, le monstre poursuivait sa route et était déjà hors de porté.
-Merde ! jura-t-il entre ses dents avant de s’élancer à tire d’ailes en direction de la jeune femme en chute libre.

Sheena voyait la silhouette du mercenaire s’éloigner à une vitesse folle et le sol se rapprocher d’autant plus rapidement. Un instant, elle resta tétanisée par l’horreur de sa situation. Dans quelques instants, elle s’écraserait sur le sol. Impuissante, elle ne pourrait rien faire pour empêcher l’inévitable de se produire. Comment avait-elle pu en arriver là ?
Il parait que lorsqu’on est sur le point de mourir, votre vie défile devant vos yeux en quelques secondes, comme une mise au point sur ses actes, bon ou mauvais, les joies, les peines, les regrets, avant de cesser d’exister.
Comme dans un rêve, Sheena entrevoyait par flashs une sombre forêt, la forêt de Gaorrachia probablement ; une sensation de chaleur et de bien être. Puis la forêt devint hostile ; des flammes ; un homme qui la prend dans ses bras protecteurs. Le temple de Volt ; un immense éclair blanc. Des gens lui crachant leur haine et leur colère au visage. Désespoir et solitude immense. Nouvel espoir. Corrine ; sa disparition au temple de Volt. Chagrin intense. Kuchinawa. Ses nouveaux amis ; Lloyd et Colette lui faisant un petit signe de la main ; Kratos ; puis Régal, Raine, Génis et Préséa apparurent à leur tour, un doux sourire illuminant leur visage. Et enfin, un homme à la chevelure flamboyante se tenant de dos. Zélos. Se retournant, il tendit la main vers elle avec un regard triste et secoua la tête en signe de négation, accablé avant de s’éloigner sans un regard en arrière.
Une larme pris naissance au coin de l’œil de Sheena et s’échappa dans les airs…
La fin était irrémédiable.
Non ! Il y avait encore quelque chose qu’elle pouvait faire !

La peur fit recouvrir un peu de lucidité à la jeune femme et rassemblant son courage, elle pria Eole, le dieu du vent tout en lançant l’invocation rituelle du vent. La moindre goutte de Mana de son corps fut mobilisée et les cercles magiques d’invocation se dessinèrent autour d’elle.
-J’ai besoin de votre aide ! Apparaissez ! SYLPHE ! FEAIRIE ! YUTIS ! cria-t-elle. [1]
Aussitôt les trois esprits originels du vent se matérialisèrent et déchaînèrent un puissant souffle d’air sous leur maître afin de ralentir sa chute.

Voyant qu’il ne la rattraperait pas à temps Kratos fit disparaître ses ailes d’ange et plongea en chute libre en direction de Sheena tel un rapace fondant sur sa proie. Il vit son corps briller d’une aura verte tandis que des cercles magiques se traçaient dans les airs formant des entrelacements complexes. Elle était en train d’invoquer.
« Bien joué Sheena » pensa-t-il.
Le mercenaire tendit son corps comme une flèche afin de gagner en vitesse. Quelques mètres au dessus d’elle il redéploya ses ailes de Mana. La prise au vent qu’elles offraient devrait pouvoir lui faire ralentir sa course…Les forces contraires s’exerçaient sur ses ailes avec une telle puissance de Kratos en eu le souffle coupé. C’était comme si on les lui arrachait sans anesthésie. Il se sentait complètement écartelé…Il fallait qu’il tienne bon. Il le fallait absolument… autrement tout ce qu’il avait entreprit, sa trahison, n’aurait servit à rien.
-Anna… donne moi la force…murmura-t-il comme une prière alors que des larmes de douleur venaient picoter ses yeux.
Les trois êtres de Mana dardaient leurs yeux inquiets sur lui et redoublaient eux aussi d’effort pour enrayer la chute de Sheena. Allait-il réussir à s’arrêter à temps ou allait-il les percuter?

Dans un ultime effort Kratos maintint ses ailes ouvertes et sentit qu’il ralentissait. Tendant les bras, il parvint à attraper le poignet de Sheena dont l’altitude était maintenue uniquement grâce à l’action des serviteurs du vent. L’attirant à lui, il la serra avec force dans ses bras. Un immense soulagement se peint alors sur son visage. Il avait réussi ! La déesse Martel soit louée, il avait réussi !
-Merci, fit-il en s’adressant à Sylphe avec ses trois paires d’ailes, Feairie et Yutis et leurs ailes de papillon.
-Nous n’avons fait que notre devoir, lui répondirent ensemble les trois esprits originels. Nous n’avons fait qu’obéir aux ordres du maître invocateur. Mais elle a épuisé la totalité de son Mana, source de vie et de magie, pour faire appel à nous. Plus une seule goutte ne parcourt son corps. Faites attention.
Et elles disparurent dans un souffle de vent.
Kratos pencha sa tête vers celle de Sheena et fronça les sourcils à la vue de la pâleur de son visage et de ses lèvres bleutées. Ses tremblements étaient de plus en plus importants. Elle haletait de plus belle. Les esprits avaient raison, le Mana ne circulait plus en elle. En voulant se sauver, elle avait accéléré sa mort…étrange paradoxe…Personne ne survivait bien longtemps à une absence de Mana dans son corps.
Malgré l’atroce douleur dans son dos, il accéléra son vol en direction de l’Abbaye du Sud Est, sans faire d’avantage attention à la blessure de son épaule qui lui faisait perdre beaucoup de sang. Il n’avait pas fait tout ça pour rien… !

 *****
En quittant Kratos et Sheena, Zélos s’était senti rongé par l’inquiétude mais maintenant que les murs de la cité de Meltokio étaient loin, il avait retrouvé son ton badin habituel et regrettait de ne pas être parti avec la partie féminine de la famille de l’aubergiste, plutôt qu’avec le mari et son petit garçon. Chemin faisant en direction du point de rendez-vous, il avait bien essayé de détendre l’atmosphère plutôt pesante avec des vannes de son cru, mais n’avait réussi qu’à arracher un faible sourire compatissant à l’homme. Ce qui avait fini par vexer Zélos, qui boudait à présent.

Lorsque, après de longues heures de marche, le petit groupe arriva en vue des pierres noires de l’Abbaye du Sud Est, Zélos releva la tête avec un air maussade. C’était entre ces murs que vivait Sélès, sa demi-sœur du coté de son père.
Sélès…

 //Après la mort de sa mère, une dizaine d’année auparavant, son père, un riche aristocrate de Meltokio, s’était remarié avec une femme issue de la petite bourgeoisie. De leur union était née Sélès, un an plus tard. Le bébé avait très vite été l’objet de toutes les attentions et les cajoleries, et Zélos, fils de la première femme, avait complètement été exclu de ce bonheur. « L’Elu du Mana» devait avoir d’autres préoccupations que l’amour et la reconnaissance familiale lui répétait-on sans cesse, il n’avait pas le temps pour de telle futilité puisque de lui, dépendrait la survie de tout un peuple.
Le jeune Zélos avait donc passé son adolescence loin de sa famille, entouré de vieux professeurs de l’académie de Syback qui lui répétaient de garder son sérieux, que son comportement n’était pas digne d’un Elu et qu’il fallait qu’il grandisse un peu. Ne pouvait-il pas faire honneur à la famille Wilder ? Son père serait très déçu si il constatait le peu de sérieux avec lequel son fils étudiait. La petite Sélès se montrait beaucoup plus docile et plus douée que lui.
Au début, il les avait écouté et s’était lancé corps et âme dans ses études. Il voulait tellement gagner l’estime de son père et que celui-ci le regarde à nouveau. Lors de ses rares visites à Syback, Mr Wilder interrogeait longuement son fils sur ce qu’il avait appris et déclarait ensuite d’un ton dur que cela n’était pas suffisant et que Sélès était beaucoup en avance pour son âge. Et Zélos ravalait ses larmes de déception une fois encore. Que fallait-il donc qu’il fasse pour que son père soit fier de lui ? Pas une seule fois depuis le fameux jour où sa mère avait trouvé la mort, il n’avait posé les yeux sur lui. Pas une seule. Etait-ce donc sa faute ? Etait-ce cela que son père voulait lui faire comprendre ? Il avait fini par développer une rancune tenace envers son père et sa petite demi-sœur si aimée de tous et si parfaite.
Et puis l’adolescence était venue avec ses premiers émois, et le jeune Elu découvrit bien vite qu’il ne laissait pas indifférentes ses petites camarades de classe. Il était si facile de les manipuler en leur promettant la lune et en les embobinant, avec de belles paroles qu’il ne pensait pas. Voilà que son statut d’Elu pourrait enfin lui servir à quelque chose... autant en profiter. Les filles ne pouvaient rien lui refuser et étaient prêtes à tout pour un peu d’attention de sa part.
Cela avait commencé par des menus services qu’elles lui rendait pour lui être agréable, sans qu’il demande quoique se soit. Profitant de leur dévouement, il commença à leur demander de faire ses corvées à sa place, puis ses devoirs et enfin de passer les examens à sa place, présentant toujours la chose comme si il leur demandait là une immense faveur. Même les professeurs du sexe féminin tombaient sous le charme de cet adolescent au sourire ravageur qui semblait d’avantage doué pour séduire les filles que pour apprendre les mathématiques. La seule autre matière dans laquelle il excellait, outre le combat, était l’astronomie. Ce qui n’avait pas été sans étonner ses professeurs, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que ce n’était que pour parfaire sa technique de drague (ce Zélos, j’vous jure -_-‘). « Les filles sont tellement sensibles à la beauté des étoiles » l’avaient-ils entendu se vanter auprès des autres garçons.
Le jeune Elu n’avait pas autant de succès avec eux qu’avec les filles. Beaucoup le considérait comme un beau parleur bourré de fric un peu efféminé, et aucun n’appréciaient les faveurs dont il était le bénéficiaire. Très vite, ils avaient pourtant appris que se frotter à lui n’était pas la meilleure idée qu’ils aient eue… En escrimeur hors paire, Zélos avait tôt fait de faire mordre la poussière à ceux qui le provoquaient en duel. Ceci lui avait fallu d’interminables séjours dans le bureau du Doyen, à subir des sermons qu’il ne prenait même pas la peine d’écouter :

 
-Votre conduite est inadmissible ! J’ai fermé les yeux la dernière fois mais cette fois ci c’est trop ! Il est encore à l’infirmerie et les médecins ne savent pas si il pourra se servir de son œil à nouveau !
-…
-Ses parents sont dans l’antichambre et vont porter plainte au Roi ! Sachez qu’ils font beaucoup de dons à cette université et…
-Et alors ? demanda le jeune Elu en dissimulant à peine son bâillement de lassitude. Qu’est ce que ça peut me faire ?
-Comment ça, qu’est ce que ça peut vous faire ??? explosa le vieil érudit. Vous rendez vous compte de ce que vous avez fait ??? C’est très grave !
-Mmmh…Je n’ai fait qu’accepter sa provocation en duel, je ne l’ai pas forcé, répondit Zélos d’une voix égale. Il aurait dû savoir à qui il avait à faire avant de vouloir se venger à propos de sa petite amie… comment s’appelait-elle déjà ?...Ah oui, Suzie !… quelle stupidité, ajouta-t-il en soupirant et en croisant les jambes, assis dans l’épais fauteuil en cuir faisant face au bureau du Doyen.
Le vieil homme le fixa avec attention, se retenant d’asséner une bonne gifle à cet arrogant élève. Son prédécesseur avait fait preuve de beaucoup trop de laxisme à son égard semblerait-il. Cet enfant était tout bonnement insupportable !
-En ce qui concerne l’argent versé à votre établissement, ne vous en faites pas. Mon père se fera un plaisir de vous dédommager de vos pertes. Il ferait n’importe quoi pour ne plus avoir à entendre parler de mes frasques. Pour ma part…Non laissez, ce n’est pas important, ajouta-t-il avant de prendre congé dans un sourire froid.
-Restez assis !!! Je n’en ai pas fini avec vous « Elu » !!! Votre sœur, elle !… cria le Doyen.
-Demi sœur…
-Je vous demande pardon ?
-Sélès est ma demi sœur. Dans nos veines, ce n’est pas le même sang qui coule…C’est elle qui aurait du naître avec ce foutu cristal dans sa main [2], pas moi… dit-il dans un murmure.
-…
-Restons en là voulez vous ? J’ai à faire. Bonne journée Monsieur, fit Zélos d’un air faussement enjoué.

L’adolescent se leva sans plus attendre et sortit du bureau. Presque aussitôt, une myriade de jeunes filles de tous âges se précipitèrent vers lui afin de s’enquérir de la raison de cette convocation chez le « vieux » et de la nature de l’éventuelle sanction.
-Ne vous en faites pas les filles, ça c’est très bien passé, l’entendit dire le Doyen. Votre serviteur s’en sort toujours. Allez venez mes chéries, allons ailleurs que je puisse contempler au mieux votre beauté. Cela illuminera le reste de ma journée.
Les petits cris des filles retentirent dans le couloir.

Le Doyen se cala dans les renflements en cuir de son fauteuil. L’Elu était un enfant à surveiller de prés. Il n’avait pas chercher à dissimuler l’amertume que lui inspirait son rang et ne semblait ressentir aucun regrets, aucune culpabilité envers ses actes. Quel jeune garçon froid, bien trop à son goût pour un jeune de son âge d’ailleurs. Avec le temps et la rancune grandissante, et entre de mauvaises mains, il pourrait devenir un homme dangereux et sans pitié. Le vieil Erudit se promit d’en toucher deux mots à son père lorsque celui-ci viendrait effectuer sa visite annuelle, lors de l’anniversaire de son fils.//

 //Autre moment, autre lieu.
Pour la première fois depuis qu’il avait quitté la demeure familiale, Zélos allait rencontrer sa demi-sœur si détestée. C’était à l’occasion des fêtes de la nouvelle année. Son père, affaibli par une maladie qui touchait ses poumons, voulait sans doute se donner encore l’illusion d’une famille unie. C’était ce qu’en avait conclu Zélos en découvrant l’invitation.
Il avait songé tout d’abord à ne pas y aller, et puis il s’était dis que c’était exactement ce que voulait cet homme qui disait s’appeler son père. Il irait donc, uniquement pour voir l’aversion et le mépris qu’il lui inspirait se peindre sur le visage de son géniteur.

Lorsqu’il arriva devant la grille d’entrée, il poussa doucement les panneaux de métal froids. Lentement, il pénétra dans le jardin et suivit le chemin dallé qui menait à l’entrée de l’imposante demeure. La neige qui tombait encore sans bruit, crissait sous ses pas.
Levant la tête, il remarqua une petite fille qui l’observait à travers les carreaux d’une immense fenêtre. Pendant de longues minutes, ils restèrent ainsi à se fixer, à essayer de se reconnaître l’un en l’autre. Puis la fillette fut tirée vivement en arrière et disparut du champ de vision de Zélos. Seul l’épais rideau pourpre qui se balançait encore, attestait de la présence d’une personne quelques instants plus tôt.
Zélos sourit intérieurement. Evidemment, on avait dû lui raconter tout un tas d’histoires à son sujet, que c’était un égoïste, doublé d’un coureur de jupon et d’un incapable, qu’il ne fallait surtout pas essayer d’avoir des contacts avec lui autrement il allait vous pervertir. Ce n’était pas un bon élu. Il était inutile, ne servait à rien et n’aurait jamais dû venir au monde. Cela aurait dû être elle l’élue, pas lui…

Il soupira une fois encore et s’apprêta à soutenir le regard méprisant de son père. Son père qu’il avait tellement craint étant plus jeune et qui lui faisait tellement pitié aujourd’hui…
Il ouvrit à la volée les grands panneaux en bois cloutés et sculptés avec raffinement, sans prendre seulement la peine de frapper, ou encore d’attendre qu’un domestique vienne lui ouvrir.
-Salut la compagnie !!! s’exclama-t-il avec un sourire outrageux mais son regard était on ne peu plus glacial. Désolé pour le retard ! Je sais que vous vous languissiez de moi, mais j’ai été retardé par une urgence sur le chemin… Et oui, c’est ce qu’on pourrait appeler la rançon du succès ! Alala… Toutes ses jolies jeunes filles qui veulent accaparer un peu de mon temps… c’est dur. Mais on s’y fait vite. Tenez mon brave, ajouta-t-il en tendant son manteau au majordome.
Il s’avança ensuite vers une femme d’une trentaine d’années, guindée dans une robe sobre et sombre qui contrastait avec les habits richement décorés de l’Elu de la régénération.
-Ma chère belle-mère… Mes hommages, dit-il en lui baisant la main et en ignorant volontairement la fillette qui se trouvait à ses côtés. Quel temps épouvantable n’est-ce pas ? Père n’est pas avec vous ? C’est encore son angine de poitrine, je parie…
Lui prenant le bras, il l’entraîna dans son sillage, tout en continuant de parler avec animation et un enthousiasme exagéré. La pauvre femme n’arrivait pas à en placer une et paraissait d’ailleurs assez contrite. Le fils de son mari était décidemment bien trop exubérant.

Même à table, c’était Zélos qui s’était chargé de faire l’animation. On n’entendait que lui. Il s’efforçait par ce biais, de masquer le trouble que lui inspirait cette maison, ce foyer où il avait vécu heureux avec sa mère, et qui n’était plus le sien à présent. Il n’était plus qu’un étranger entre ses murs et cela faisait longtemps qu’il l’avait compris. Il feignait d’ignorer son père mais il était toujours, bien malgré lui, en quête d’une reconnaissance quelconque, même si cela lui était difficile à admettre. Au fond de lui, il attendait vainement que son père lui demande pardon. Mais ce pardon n’était jamais venu…

-Une nouvelle année commence mais tu reviens inlassablement à ton point de départ mon vieux Zélos, soupira-t-il alors que s’achevait cette soirée et qu’il se retrouvait dans le jardin enneigé, bien emmitouflé dans son manteau de fourrure. Cette fois encore, tu as été incapable de t’expliquer avec lui…pfffffff…bah, il me reste l’an prochain pour le faire. Eh ! Qu’est ce que tu veux toi ?
Il posa ses yeux sur Sélès, qui s’était éclipsée à la fin du repas. Il ne lui avait pas adressé la parole de la soirée, pas accordé un seul regard. Il s’était montré froid et distant au possible vis à vis d’elle et pourtant elle était là, dans la froideur de cette soirée d’hiver, avec sa jolie robe de velours bleu, à le fixer de ses grands yeux tristes.
-Qu’est ce que tu me veux ? répéta Zélos avec une pointe d’impatience dans la voix.
La fillette ne lui répondit rien mais continuait de le fixer avec des yeux implorants.
Elle voulait comprendre.
On lui avait toujours décrit l’Elu de façon très laide et elle voulait se faire sa propre opinion. Tout ce qu’elle avait vu ce soir, c’était un enfant enfermé dans une grande solitude, tout comme elle. Un enfant qui ne cherchait que l’amour et la reconnaissance de ses parents [3].
Il était son frère après tout. Son grand frère. Rien que ce mot lui donnait des frissons d’excitation. Elle n’était pas seule, elle avait un frère. Bien sûr elle adorait sa mère, mais ça n’était vraiment pas la même chose.
Zélos et Sélès se fixaient en silence, se fouillant mutuellement du regard. Combien de temps restèrent-ils ainsi dans la froideur de l’hiver ? Un instant ? Une éternité ?...Qui sait…
Sélès ouvrit la bouche mais un domestique l’interpella et arriva en courant vers elle. Zélos le regarda venir vers eux en pestant contre toute cette neige qui rendait l’allée glissante, puis il regarda Sélès qui avait baissé les yeux, gênée.
-Le message est passé petite sœur, lui dit-il avec un doux sourire. Tiens. Si tu attrapes une pneumonie ça va encore être de ma faute.
Il se pencha vers elle, défie l’écharpe autour de son cou et l’enroula autour du cou de la fillette. Se relevant, il lui ébouriffa les cheveux d’un geste tendre et franchit les grilles sans se retourner.

-Allons Mademoiselle, venez, il faut rentrer ou vous allez attraper mal, dit une voix dans son dos.
Sélès sursauta. Elle se retourna et elle vit le domestique qui lui faisait signe de rentrer avec impatience, visiblement pas très content d’avoir eu à lui courir après sous toute cette neige. L’enfant se retourna vers la grille d’entrée mais l’Elu avait déjà disparu de son champ de vision. Elle soupira et suivit le valet en silence, l’écharpe épaisse et douce serrée contre son cœur…//

 … Pour quoi avait-il fallu que ces murs de pierre, lui rappellent ces passages de son enfance ? Il pensait pourtant les avoir bien enfouis dans sa mémoire…Bah ! A quoi bon se lamenter ? il n’aurait qu’à faire comme d’habitude, refouler ses sentiments protecteurs qu’un frère peut avoir pour sa sœur et se montrer aussi égoïste qu’à l’accoutumée. Cela ne lui avait jamais poser de problèmes jusqu’à maintenant alors autant continuer.
L’Elu de Tésséha’lla se composa un visage pour la circonstance et franchit avec détermination le portail entouré de hauts murs qui annonçait le début du domaine de l’abbaye[1] Normalement la phrase est bien plus longue, mais elle est en anglais dans le jeu et j’avoue que je ne réussi jamais à la déchiffrer comme il faut et jusqu’au bout^^

[2]Les Elus du Mana naissent en tenant dans leur main un cristal du Cruxis. Celui-ci est ensuite déposé dans un temple de l’Eglise de Martel jusqu’à ce que l’heure de la régénération sonne et que l’Elu se présente pour entre la prophétie. Dans le jeu c’est ce que dit Colette à Génis et Lloyd avant de se rendre au temple d’Isélia, et le cristal du Cruxis de Zélos est en fait gardé par sa sœur Sélès.

[3] Précoce pour son âge la petite hein ?^____________

Souvenirs, souvenirs

 Zélos: Oh…hihihi… trop forte celle là… et celle là ? mmh pas mal non plus…
Sheena : Qu’est ce que tu fais Zélos ?
Z : Je regarde des vieilles photos. Regarde ! Tu trouves pas que j’étais à croquer ?
S(jette un coup d’œil) : Mmh… mouais, si tu le dis.
Z : Atta, jette un œil sur celle ci. Aaah la belle époque… j’avais déjà beaucoup de classe et toutes les filles étaient folles de moi.
S : Ca c’est bien un truc que je ne comprendrais jamais.
Z : Tu es jalouse Shee ?
S : Hein ???!! Quoi ???!! Mais pas du tout mon cher !
Z (chantonnant): Sheena est JA-LOUSE.
Génis : Salut vous deux ! Vous faites quoi ?
Z(mets la main devant la bouche de S) : Je montrais à Sheena des preuves de mon maintien naturel de roi^^
G(feuillette l’album pendant que S essaye de frapper Z) : mouais…mouais…Ah ! Mais c’est que c’est très intéressant ça ! Arrêtes toi deux secondes Sheena et viens voir ça ! Ca vaut le détour

S arrête de poursuivre l’Elu et va voir G.

G (brandit triomphalement une photo) : La première cuite de ce cher Z !!! Dis moi, Z, tu nous avais caché que tu avais des sous-vêtements si mignons !!! Niark Niark Niark ! Avec des petits nounours en plus^^
Z (gêné) : C’était même pas les miens… et d’abord rendez moi ça vous deux !!!

Et Z partit à la poursuite de S et G mort de rire, tenant toujours la photo compromettante, à travers toute la maison.

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9 août 2006

Tales of Symphonia partie 2-Chap 01-Ephémères retrouvailles

-Sheena !
Ce cri résonnait, tel un appel désespéré, dans le couloir sombre et humide, passage secret permettant de s’échapper de la prison. Le petit groupe de fugitifs était massé autour d’une forme humaine dont le corps s’agitait convulsivement en tout sens.

Accroupi aux cotés de l’invocatrice, l’élu de Tésséha’lla, la gorge nouée, avait pris sa main dans la sienne et la serrait inconsciemment de toutes ses forces, comme si il voulait lui communiquer un peu de sa force vitale. Peine perdue manifestement…À ce rythme là le corps épuisé de la jeune femme ne tiendrait pas le choc encore bien longtemps, malgré son incroyable résistance due à l’exsphère qu’elle portait.
Kratos fixait la scène d’un air contrit. Il n’avait pas prévu que cela se passerait comme ça. Pas aussi rapidement en tout cas…
- Pas maintenant Sheena ! J’ai encore besoin que tu sois vivante et en pleine possession de ton pouvoir d’invocation pour la suite de mes projets… pensa-t-il en la voyant s’éteindre. Il va falloir que je fasse une entorse à la promesse que je me suis faite … du moins pour cette fois-ci.

Il soupira et fouilla dans son habit bleu du Cruxis. Il en ressorti une petite fiole translucide contenant un liquide azuré. Il déboucha le capuchon et s’approcha de Sheena, le visage exsangue. Son organisme luttait contre le poison, dans une ultime tentative, faisant preuve d’un incroyable instinct de survie. Puisque l’augmentation de la température des cellules n’avait pu enrayer la progression du poison, peut être que le froid serait d’avantage efficace. Seulement la température du corps ne doit pas dépasser un certain seuil. Au-delà, c’est la mort. Face à ces deux actions contradictoires, l’organisme de Sheena ne savait plus comment réagir.
Le mercenaire s’accroupit auprès d’elle et releva sa tête avant de faire glisser entre ses lèvres le contenu de la fiole cristalline.
Chacun, et Zélos y compris, suivait avec appréhension son geste. Avec une infinie lenteur, les gouttes de potion, car c’en était bien une, pénétrèrent la commissure des lèvres de Sheena. Huit paires d’yeux étaient fixées sur elle à présent, guettant sa réaction, le moindre changement de son état.

*****

Progressivement les ténèbres glacées faisaient place à la lumière. Comme si brusquement quelqu’un venait d’allumer une torche. Une torche si vive que Sheena cligna plusieurs fois des yeux avant de les ouvrir lentement, aveuglée par la soudaine clarté.

Cela faisait si longtemps qu’elle errait au hasard dans une nuit sans fin. Et puis il y avait eu cette lumière au loin… vacillante au début, puis de plus en plus brillante et rassurante, à mesure qu’elle s’en rapprochait.
L’invocatrice se trouvait maintenant au beau milieu d’une étendue blanche, totalement nue. Mais cela ne semblait nullement la perturber. C’est comme si elle ne s’en rendait pas compte. Jamais encore elle ne s’était aussi bien et en sécurité. Une douce chaleur l’enveloppait.
Puis fronçant les sourcils, elle s’aperçut que quelque chose avançait dans sa direction. Mais elle n’arrivait pas à en distinguer les contours. Une fine brume dissimulait cette chose au regard de la jeune femme. Sheena s’arrêta et attendit que celle-ci la rejoigne.
La brume se dissipa en lents volutes blanchâtres et… (https://storage.canalblog.com/97/57/110207/16297176.jpg)

-Corrine !!!!
Sheena franchit en courant les quelques mètres qui la séparaient de l’esprit originel, et l’instant d’après l’humaine et la créature de mana se retrouvèrent enlacées.
Bonheur infini que de retrouver les êtres chers disparus.
Des larmes coulèrent le long des joues de la jeune femme tandis qu’elle répétait sans cesse le nom de son amie, de peur qu’elle disparaisse aussi soudainement qu’elle était apparue. Le petit animal se frottait tout contre sa joue.
-Oh ! Comme je suis heureuse Corrine ! Tu es là ! Tu m’as tellement manqué… !!!
-Moi aussi Sheena, je suis si heureuse d’avoir pu entrer en contact avec toi une ultime fois! couina l’esprit originel, ses quatre queues multicolores battant l’air.
-Comment ça une ultime fois ???... je savais que tu n’avais pas pu disparaître comme ça, que tu étais là, quelque part… Mais maintenant nous nous sommes enfin retrouvées et plus jamais nous ne serons séparées, n’est-ce pas ?
N’est-ce pas ???? ajouta-t-elle d’une toute petite voix chevrotante. Corrine !!! Dis moi quelque chose !!!

Corrine secoua lentement sa petite tête, sauta à terre et recula de quelques pas.
-Je regrette Sheena, mais nous ne pouvons plus être réunies. C’est impossible.
-Mais pourtant je suis là !!! Avec toi !!! cria presque la jeune femme, une pointe de désespoir dans la voix.
-Et tu ne devrais pas… Ecoutes, il est encore trop tôt pour te trouver ici. Je suis juste venue te guider vers l’endroit où se trouve ta place…
-Ma place est ici, à tes cotés ! Tu… tu es ma seule amie… Ne… ne m’abandonne pas une fois encore !!! s’exclama t’elle les yeux brûlants de larmes.
Ce fût comme si un torrent glacé se déversait en elle. Elle sentit son cœur se briser en mille morceaux et les miettes se disperser aux quatre vents. Elle avait eu tant de mal à recoller les morceaux la dernière fois, ça avait été si dur et éprouvant qu’elle n’avait plus la force de vivre cette séparation une fois encore.
-Ta vraie place est en bas, sur terre, auprès de tes amis. Tu dois leur faire plus confiance. Ils ne t’abandonneront pas. Ouvre leur ton cœur, ton cœur si généreux que j’ai appris à connaître, et ils te donneront tout ce que moi je ne peux pas te donner. Ne continue plus à t’enfermer… Ce n’est pas comme cela que ça marche. Je sais que tu as souffert par le passé, mais n’est-il pas temps de tourner la page ?
-Corrine… souffla Sheena, suppliante.
L’esprit originel s’avança vers son amie à genoux et vint poser sa petite patte sur sa poitrine.
-Je serais toujours à tes cotés, comme je l’ai toujours fait… Là, juste ici. Maintenant il est temps que tu t’en ailles et que tu rejoignes le monde qui est le tien.
Et n’oublie pas, rajouta-t-elle tandis que Sheena tombait de ce petit coin de Paradis qu’il lui avait été donné de fouler pendant quelques instants, je serais à jamais au fond de ton cœur. Tu dois vivre, pas seulement pour les autres, mais avant tout pour toi…
La prochaine fois qu’on se rencontrera, je serais quelque peu différente, dit-elle à elle-même.

La chute était vertigineuse et la jeune femme se demanda comment elle allait faire pour ralentir sa course et ne pas s’écraser en bas… Elle n’avait tout compris des paroles de son amie mais puisqu’elle était amenée à ne plus jamais la revoir, autant ne pas la décevoir. Même si cela serait difficile parfois, elle essaierait de suivre ses derniers conseils.

*****

Après quelques minutes qui parurent interminables, le visage de Sheena reprit un semblant de couleur et les marques des coups qu’elle avait reçus, s’estompèrent. Les os fissurés furent réparés, de même que ses organes endommagés. Les marbrures bleutés étaient cependant toujours là, mais leur progression semblait stoppée net. Du moins pour le moment.
Mais les convulsions de son corps ne s’arrêtèrent pas pour autant et elle était toujours brûlante.
-Pourquoi continue-t-elle de trembler ? demanda Zélos, anxieux de la tournure que prenaient les évènements. Pourquoi ta potion n’a-t-elle pas plus d’effet ???
Il regardait à présent le mercenaire d’un regard empli de colère, d’amertume et de déception.
-Je n’accompli pas des miracles, répondit l’intéressé d’un air dédaigneux. L’avancée du poison a été considérablement ralentie mais n’a pas été stoppée pour autant. Il est toujours là, dans ses veines… . Cela permettra de la maintenir en vie, au moins jusqu’à ce que Raine arrive.
Kratos commençait à en avoir assez des remarques de l’élu de Tésséha’lla. Ne pouvait-il pas s’empêcher de donner son avis celui là ? Non mais vraiment…
-Comment sais-tu cela ? lui demanda Préséa. Personne à part nous n’est au courant de la venue du Professeur…
-Je le sais, c’est tout, dit-il sur un ton énigmatique. Et peu importe la façon dont je le sais…
Personne ne vit le regard entendu que lui et la créature perchée sur l’épaule de Préséa, échangèrent.

Zélos sentit soudain des doigts agripper doucement le bas de son manteau. Se retournant, il croisa alors le regard de l’invocatrice et ce qu’il y vit le bouleversa à un point qu’il n’aurait pu imaginer seulement quelques semaines plus tôt.
Un désespoir profond.
Et, dans la pression faible et hésitante de ses doigts, ainsi qu’à la lueur de ses yeux brillants, il cru discerner un appel à l’aide à la fois touchant et troublant. Jamais elle n’avait eu l’air autant vulnérable et fragile qu’en cet instant. Un élan de tendresse le traversa… quelle était cette étrange sensation qui lui réchauffait le cœur et irradiait son âme? C’était la première fois qu’il ressentait avec autant de force ce sentiment envers quelqu’un. Il ne laissa cependant rien transparaître de son bouleversement intérieur et resta de marbre. Le masque qu’il avait mis tant d’années à se forger ne se briserait pas aussi facilement, même malgré ses fissures…
Kratos le tira de ses pensées.
-Allez, ne traînons pas ici. En route !
Zélos hocha la tête en guise d’assentiment. En se penchant vers l’invocatrice, il lui murmura :
-Ne t’inquiètes pas. On va bien s’occuper de toi, tu verras.
Sheena ne répondit rien mais jeta à l’Elu alors qu’il la soulevait de terre, un regard surpris et reconnaissant. Celui-ci lui sourit gentiment, d’un sourire sincère et chaleureux (chose assez rare pour lui ^_^) et entreprit de la réinstaller sur son dos en dépit des tremblements incessants des membres de la jeune femme.
« Corrine avait peut être raison » soupira-t-elle en pensée tout en nichant sa tête enfiévrée dans le cou de Zélos.

Il y avait des gens qui l’attendaient ici…Elle ferma les yeux et se laissa sombrer à nouveau dans l’inconscience.



Les hauts remparts blancs de Meltokio se dressaient fièrement dans la plaine tel un roc perdu au beau milieu d’un océan de verdure. Ils avaient été construits depuis quelques siècles déjà, peut être lors de la guerre antique de Derris-Kharlan, par les prédécesseurs de l’actuel roi afin de repousser toutes attaques ennemies. Aucun événement de ce genre ne s’était pourtant produit depuis des générations.
Seulement, depuis quelques mois, des monstres surgis de nulle part avait commencé à faire leur apparition dans la plaine et ses environs.
Des monstres dans le monde prospère ! Etait-ce un signe du déclin imminent ? Beaucoup de paysans, y ayant vu un avertissement de la Déesse Martel, s’étaient réfugiés dans l’enceinte de la ville, à l’abri, derrière les hauts murs épais de plusieurs mètres. Cela n’avait pas été sans poser problème. D’une part il avait fallu loger tout ces gens, enfin parqués serait le terme exact, dans les bidonvilles principalement, qui s’étaient dés lors étendus de façon conséquente. D’autre part la production agricole avait diminué, créant des pénuries de nourriture dans les campagnes. Mais même en ville, le manque de nourriture se faisait d’ores et déjà sentir.
C’est pourquoi le monarque de Tésséha’lla avait dépêché un espion du peuple de Mizuho enquêter sur les raisons de ses apparitions monstrueuses, sur le monde en déclin de Sylvarant. Cet espion avait pour ordre de supprimer l’Elu de la Régénération de ce monde afin qu’il ne puisse pas accomplir son périple et faire pencher la balance de mana en leur faveur. Voilà donc la nature de la tâche qui avait été confiée à l’envoyée de Mizuho, petite fille du chef du village, Sheena Fujibayashi. Seulement, elle n’avait pas le profil d’une tueuse à gage, accomplissant sa besogne avec froideur et détachement. Oter la vie hors d’un combat, avec préméditation, elle n’avait pas su s’en monter capable. Et comble de l’ironie, elle s’était même ralliée à l’ « ennemi », rejoignant le groupe hétéroclite de l’élue de Sylvarant. Etait-ce prémédité de la part de Mizuho que d’envoyer un tueur avec un cœur pour être sur qu’il échouerait dans sa mission ? Le peuple de ninja avait-il planifié la chute de Tésséha’lla dans le chaos afin de pouvoir mieux y régner ?

Telles étaient en ce moment les interrogations du Pontife qui, du haut des remparts, contemplait sa milice personnelle qui se rassemblait à ses pieds, armée étincelante sous leurs protections en mythril forgées par les elfes. Les bannières colorées claquaient au vent qui balayait la plaine et les montures de guerre piaffaient d’impatience. Il y avait trop longtemps qu’elles étaient confinées dans leurs écuries, et avaient hâte de se dégourdir les pattes et de retourner en campagne. Bientôt tout rentrerait dans l’ordre, songea l’homme d’église avec satisfaction. L’Elue de Sylvarant ainsi que Zélos Wilder, cet empêcheur de tourner en rond, seraient supprimés et Mizuho réduite en cendre. Il pourrait alors continuer de diriger ce monde dans l’ombre du roi, rendu malade par ses soins et donc incapable de gouverner. Il faudrait qu’il s’occupe de sa fille aussi, la princesse héritière du trône, Hilda. Mais chaque chose en son temps.
Il adressa un petit signe de tête en contrebas et ses troupes se mirent en mouvement, colonnes parfaites se dirigeant en direction de l’immense pont suspendu, jetant ses bras de part et d’autre du fleuve. La foule elle aussi était venue en masse assister au départ de ses défenseurs. Des rumeurs circulaient selon lesquelles c’était une expédition punitive dirigée contre des rebelles, d’autres faisait mention d’un groupe d’espions venus d’un autre monde qu’il fallait arrêter. Peu de personne était au courant de la véritable nature de ce mouvement de troupes soudain…

Le dirigeant de l’Eglise de Martel resta encore un moment à son poste d’observation, bien après que la foule de curieux se soit dispersée, jusqu’à ce que ses hommes et leur commandant ne soient plus qu’un petit point noir sur la ligne d’horizon, conscient que son pouvoir ne tenait en réalité qu’à un fil.




Colette ouvrit lentement les yeux. Elle mit un moment à retrouver une vision claire et nette de ce qui l’entourait. Elle se trouvait dans un endroit qu’elle ne connaissait pas. Les murs étaient de terre et le plafond assez bas, comme si une personne de petite taille vivait en ces lieux. La décoration de la pièce était très sobre, quasi inexistante, mais contrairement aux apparences, la chambre n’était nullement austère. De cet espace confiné se dégageait une impression de sécurité et de chaleur.
La jeune fille tenta de se redresser mais force lui fut de constater qu’elle en était incapable.
De la porte en chêne massif entrebâillée, elle pouvait distinguer les voix de ses amis et elle se souvint, comme d’une évidence, à qui appartenait cette demeure, ainsi que les circonstances de son départ (https://storage.canalblog.com/87/36/110207/16297300.jpg). Au prix de violents efforts, elle parvint à s’extirper du lit où elle reposait, vêtue d’une simple chemise blanche, en guise de chemise de nuit mais qui, par pudeur, lui descendait jusqu’aux chevilles et couvrait la totalité de ses bras, et se dirigea vers la porte de la chambre.

-Comment est-ce arrivé ?
-Nous nous sommes fait prendre dans une embuscade de ninjas menés par Kuchinawa, Raine. Leur but c’était Colette. Durant le combat, nous avons été obligés de nous séparer et puis Sheena est partie à la suite de Kuchinawa. Je ne connais pas les détails mais visiblement ça c’est fini dans les égouts puants de la ville. Il l’a blessé avec des armes qui étaient empoisonnées. Ça c’est Zélos qui nous l’a raconté parce qu’il est parti à la recherche de Sheena par la suite. C’est lui l’a ramené à l’auberge en piteux état. Régal l’a soigné du mieux qu’il l’a pu mais nous n’avons que découvert que par la suite qu’elle était empoisonnée… Et nous n’avons pas tes talents de guérison grande sœur…
-Il faut retourner là bas professeur ! Vous devez lui venir en aide ! s’écria Colette en apparaissant dans l’encadrure de la porte.
Génis s’interrompit et tous les regards convergèrent vers elle.
-Colette !!! s’exclama Lloyd. Tu ne devrais pas rester debout, tu es trop fatiguée !
-Moi ça ira… Mais il faut soigner Sheena, sinon, … sinon elle va mourir ! lança Colette d’un ton désespéré avant de chanceler et de se rattraper à moitié au chambranle de la porte.

Lloyd s’élança vers elle et la réceptionna dans ses bras. Il la souleva de terre et la ramena dans la chambre. Il la déposa sur le lit et remonta les couvertures jusqu’au menton. Colette lui jeta un regard déterminé.
-Vous irez n’est-ce-pas ? Vous n’allez pas l’abandonner ?
-Ne t’en fais pas, lui dit-il doucement en la bordant avec tendresse.
-Je ne veux plus que des gens meurent à cause de moi…
-Je sais, je sais, mais ce qui arrive à Sheena n’est pas que de ta faute. Elle a aussi un compte personnel à régler avec ce ninja d’après ce que j’ai compris. Ne te rejettes pas toujours la faute…
-…
-Raine va partir et voir ce qu’elle peut faire. Elle est très forte le professeur, tu sais.
La jeune fille acquiesça d’un petit mouvement de tête. Elle sortit sa petite main blanche de dessous les couvertures et attrapa celle de Lloyd qui s’était assis sur le rebord du lit. Tous deux rougirent un peu et détournèrent le regard.
-Lloyd…, souffla Colette. J’ai peur…que vous finissiez tous par mourir par ma faute… ça serait horrible.
-Ne t’inquiètes donc pas, lui assura Lloyd en tapotant maladroitement sa main. Nous ne nous laisserons pas abattre aussi facilement, tu peux en être certaine. Tu devras encore nous supporter encore un bout de temps.
-Je sais… désolée de vous causer autant de soucis, fit Colette d’un air piteux.
-Mais non voyons. Il ne faut pas.
-Excuses moi Lloyd… désolée…

Lloyd leva les yeux au ciel. Colette et sa manie de s’excuser tout le temps… Mais c’était aussi cette maladresse qui faisait son charme, se prit-il à penser, avant de piquer aussitôt un fard. Gêné, il détourna la tête un instant, espérant que son amie ne s’était aperçue de rien.
-Tout va bien Lloyd ? demanda Colette d’une petite voix.
-Euh… oui, oui ! Tout va très bien ! répondit-il précipitamment, essayant de dissimuler son trouble. Bon …euh… je vais aller voir comment ils s’en sortent, hein… à tout à l’heure.
Il battit en retraite en direction de la porte.
-Tu dois cesser de t’inquiéter pour nous, inquiète toi d’abord de toi, d’accord ? reprit-il avant de s’effacer.
-D’accord Lloyd.

Lloyd referma soigneusement la porte et rejoignit ses amis. Ils tournèrent la tête à son approche et la discussion en cours cessa.
-Comment va-t-elle ? demanda la professeur.
-Ca va. Elle va se rendormir, je pense. Elle se fait du souci pour Sheena…
-Justement, nous étions en train de discuter de la marche à suivre. Retourner à Meltokio ne sera pas chose facile étant donné que notre présence là bas a été repérée. Mais Régal m’a assuré que de nuit nous aurions plus de chance. Je pars sur le champ.
-Je t’accompagne, lança Génis.
-Non ! Inutile. Noishe ira bien plus vite si il n’a qu’une seule personne à porter. Je préfère que tu restes ici, au cas où il faille livrer bataille. Ce qui risque d’être le cas d’ailleurs.
Le petit magicien se plia à la décision de son aînée, à regret. Raine rassembla ses affaires sans plus tarder. Ses précieux livres, de la nourriture pour le voyage et son bâton magique furent prestement emballés. Quelques minutes plus tard, elle franchissait le seuil de la demeure d’Altessa et enfourcha Noishe qui folâtrait à proximité. Elle lui murmura à l’oreille et l’animal partit à vive allure en direction de Syback, la cité universitaire, et du pont suspendu qui permettait de relier cette partie du continent à la cité impériale.
Lloyd et ses compagnons la regardèrent partir avec un mélange de crainte et d’appréhension. Tous leur espoirs reposaient sur elle à présent mais était-ce bien prudent de la laisser partir seule ? C’était une demi-elfe après tout, et même si ils attachaient peu d’importance à sa race, il n’en était pas de même pour tout le monde, malheureusement.

_______________

La peur de Colette

Colette : Lloyd… j’ai peur…
Lloyd (tapotant la main de Colette) : Ne t’inquiètes pas nous allons te sauver !
C :… non, non, c’est pas ça…
L : ?!... ah bon bin… Sheena va s’en sortir, tu sais…
C (secouant la tête) : C’est pas pour ça que je m’inquiète…
L (de plus en plus perplexe) : Qu’est ce qui te cause du soucis à ce point là. Tu peux m’en parler tu sais.
C (rougie et gênée) : Bin… c'est-à-dire que… comment dire… Bon allez je me lance : tu compte vraiment sauver le monde dans cet accoutrement ridicule ???
L se regarde de la tête au pied : Tu trouves ? Zélos m’a pourtant assuré que c’était la dernière mode…Tu n’y connais rien voilà tout.
C levant les yeux aux ciel : Si il le dis…
L se retourne et se dirige vers le fond de la pièce avec maladresse : marcher avec des palmes c’était pas ce qu’il y avait de plus facile. Mais bon faut souffrir pour être beau !

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Naikkoh : Me voilà de retour avec de nouveaux chapitres. J’espère que la suite des aventures de Lloyd et ses amis vous plaira autant que la première partie. ^^

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6 juillet 2006

Tales of Symphonia - Partie 1 - Chapitre 09 "des vies ne tenant qu'à un fil"

Amelkhar était furieux. Furieux contre lui-même et furieux contre ses soldats. Comment avaient-ils pu laisser leur prisonnière s’échapper de la sorte ! Et un habitant de Mizuho en plus… ! Il jouait décidemment de malchance. Heureusement que la fille avait parlé avant qu’elle ne leur file entre les doigts…Piètre consolation…mais bon, c’était toujours ça.

Après avoir mis aux arrêts les hommes qui étaient de garde au moment de ce fâcheux incident, il se rendit chez le Pontife afin de lui annoncer qu’ils avaient retrouvé l’élue du monde en déclin.

 

-Vous avez échoué une fois de trop ! s’exclama le Pontife en colère.

Kuchinawa rentra la tête dans les épaules sous la fureur de son interlocuteur.

-Vous saviez pourtant à quoi vous vous exposiez en cas d’échec !!!!

Le ninja baissa la tête et serra les poings de fureur. Oh oui ! Il ne le savait que trop ! Son désir de vengeance l’avait aveuglé à un point tel, que le Pontife et son armée connaissaient à présent la position exacte du village caché de Mizuho. Et seul l’accord passé entre les deux hommes (la tête de l’élue de Sylvarant ainsi que de ses compagnons contre la promesse de ne pas inquiéter le village) assurait la sécurité des ses occupants.

Comme il avait été naïf ! Il ne se passait pas un seul jour sans que le poids de la culpabilité pour avoir accepter cet ignoble marché, ne le dévore.

Tout ce qu’il voulait, c’était venger la mort de ses parents, tués par Volt, l’esprit originel de la foudre, quelques années auparavant ! Jamais il n’avait imaginé mettre en danger de la sorte son village natal. La vie de ses amis et proches reposait sur son aptitude à mener à bien sa « mission ». Et même si effectuer cette basse besogne lui répugnait, il n’avait pas le choix de toute façon. Il était coincé… Tout ceci était de la faute de cette incapable de Sheena. Comment donc le chef du village avait-il pu décider de tout miser sur elle ? Cette « étrangère »… Voilà où tout ceci l’avait mené, ironisa-t-il avec amertume,…entre la vie et la mort. En effet, depuis l’ « incident » du temple de la foudre, il était plongé dans un profond coma. C’était son adjoint qui assurait la gestion du village en son absence. Lui aussi accordait crédit à Sheena. Comment pouvait-il avoir encore confiance en ses capacités après ses lamentables échecs? Kuchinawa n’arrivait pas à comprendre. Il n’éprouvait pour sa part qu’une rancœur tenace à l’égard de la jeune femme…

 

Zélos sentit Sheena se raidir dans son dos tandis qu’une quinte de toux la secouait, la faisant cracher du sang. Il pouvait sentir le liquide tiède couler le long de son cou.

-Stop ! STOP !!! cria-t-il affolé à la tête de leur petit groupe.

Une nouvelle quinte de toux déchira le silence et fit partir la jeune femme en arrière. Zélos, entraîné par son poids chancela et tomba à la renverse avec elle.

Tous se pressèrent autour d’eux. Kratos approcha la torche, éclairant la scène.

Une écume rougeâtre au coin des lèvres, Sheena gémissait et était à présent agitée de tremblements convulsifs de plus en plus importants. (https://storage.canalblog.com/17/11/110207/12655597.jpg )

Implacable, le poison accomplissait son œuvre de mort, bien plus sûrement que la torture elle-même. Les marbrures bleutées, convergeait inéluctablement vers la zone encore non atteinte, pas plus grosse que le bout d’un doigt.

Le corps de l’invocatrice se tordait à présent et se cambrait involontairement de façon plus intense à mesure que s’égrenaient les secondes.

Les secondes de sa vie qui s’envolait.

 

Epuisée Colette, apercevait dans un demi-sommeil les hautes falaises surplombant la maison d’Altessa. Régal la portait dans ses bras depuis un moment déjà.

Quelqu’un se précipitait à leur rencontre.

C’était Lloyd qui, dès qu’il avait aperçu le petit groupe au loin, s’était élancé au devant d’eux.

D’un regard, Colette demanda à Régal de la poser à terre. Elle voulait être sur ses deux jambes lorsque son ami les rejoindrait (pas question de l’inquiéter d’avantage) et fit quelques pas dans sa direction.

Lloyd stoppa sa course à quelques mètres d’elle et la contempla dans le jour mourrant.

Le soleil couchant jouait dans sa chevelure blonde, l’auréolant dans la fine brise du soir (https://storage.canalblog.com/38/75/110207/12655816.jpg). L’élue de Sylvarant esquissa un petit sourire maladroit.

Quel était cet étrange sentiment qui s’emparait de lui à cette vision ? Pour la première fois il la trouvait belle. Belle mais pourtant tellement lointaine. Presque irréelle.

« Allons bon ressaisit toi, Lloyd, pensa-t-il, ce n’est que Colette ».

Et cependant, il n’arrivait pas à chasser cette étrange sensation qu’on lui broyait les entrailles.

L’objet de son trouble s’avança dans sa direction et Lloyd fît de même lorsque Colette s’affaissa soudain. Lloyd s’élança vers elle sans réfléchir et l’intercepta avant qu’elle ne touche le sol et ne se blesse.

 

Le Pontife affichait un sourire satisfait. La journée n’aurait pas été négative en fin de compte.

-Je vous félicite Amelkhar, vous avez fait du bon travail. Dépêchez vos hommes sur place, fit-il au chef de sa garde personnelle. Ah ! Et tant que vous y êtes, occupez vous du village caché de Mizuho et du traître. Ils nous ont, l’un et l’autre, assez causé de problème comme ça.

-Bien Monseigneur. Quels sont vos ordres ?

-Brûlez tout. Je ne veux plus en entendre parler à l’avenir. Faites disparaître les gêneurs. Tous les gêneurs… Est-ce bien clair général ? dit le Pontife avec nonchalance, comme si il s’agissait d’expédier là une petite affaire sans importance.

-Limpide, Monseigneur, fît Amelkhar, un rictus retroussant ses lèvres et découvrant un sourire carnassier.

-Vous pouvez disposer dans ce cas.

Amelkhar sortit du bureau de son supérieur, satisfait et en se frottant les mains. La journée finissait bien mieux qu’elle n’avait commencée.

 

Une ombre noire bondissait de toits en toits vers la sortie de la ville.

Ainsi donc, tout était perdu.

Il fallait minimiser les dégâts et prévenir ses semblables du raid imminent sur le village.

Le pire était à venir.

 

___________

Naikkoh: Et voilà, fin de la première partie. J’espère que ça vous a plu^^.

Je finis donc sur une note dramatique mais c’est pour vous tenir en haleine jusqu’à la suite, sinon c’est pas drôle.

S : Moi je trouve que je suis un peu martyrisée dans cette histoire… t’aurais pas pu faire plus simple ?

N : Euuuuuuuh … laisse moi y réfléchir… nan. Vous allez me trouver sadique mais j’aime bien faire souffrir mes perso. (Niark, niark, niark)

Et puis comme ça on voit mieux que Zélos (le beau gosse) s’inquiète pour toi et que c’est tout mimi tout plein

S (pas convaincue du tout) : Mouais…

Kratos (le beauf) : Et moi, on dirais que je suis un pauvre malfrat à deux balle vu que je connais les moyens de s’échapper de la prison. Ça nuit à mon image de marque là -_-‘

N : Bon ça suffit pour les réclamations ?! Je vous rappelle que je fais ce que je veux de vous !

Tous : Que quelqu’un l’arrêtes ! Par n’importe quel moyen !

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20 juin 2006

Tales of Symphonia - Partie 1 - Chapitre 08 "Tout s'accélère"

Le reste de la nuit s’était déroulé sans incident notoire mis à part le fait que la fièvre de Sheena n’était toujours pas tombée. Au contraire, elle semblait avoir augmentée et la jeune femme avait même commencé à délirer. Régulièrement, Zélos la forçait à boire, non sans mal, un peu d’eau pour éviter qu’elle ne se déshydrate trop. Au petit matin, il fallut changer une nouvelle fois ses draps, les autres étaient trempés. Il fallait faire quelque chose. Ils ne pouvaient pas rester dans cette situation.

Laissant Sheena à la garde de la patronne de l’auberge, Zélos et Préséa partirent chacun de leur coté à la recherche d’un remède de remplacement ou d’un apothicaire qui voudrait bien leur venir en aide. L’Elu n’était guère tranquille de devoir laisser la jeune invocatrice exposée de la sorte à la jalousie de sa favorite.

Mais avait-il vraiment le choix ?

Il était bien conscient qu’il venait de se révéler lorsqu’il avait planté Diane dans couloir la nuit dernière. Il s’était laisser allé en montrant ainsi son inquiétude envers Sheena et allait devoir rattraper le coup avec Diane.

Cependant un mauvais pressentiment nouait ses entrailles. « Espérons que Diane ne ferra rien de stupide. Les femmes sont décidemment si imprévisibles… » pensa-t-il.

Ils s’activèrent toute la matinée durant, en vain. A croire qu’il n’y avait plus un seul médicament dans toute cette foutue ville ! Ils se retrouvèrent au point de rendez-vous qu’ils s’étaient fixé avant de partir, bredouilles et accablés.

-Allez, viens Zélos, dit doucement Préséa, rentrons. C’est inutile de continuer.

Mais Zélos ne semblait pas vouloir bouger. Le regard vide, il restait planté là, à attendre. Quoi ? Mystère. Mais il attendait.

-Zélos ! répéta la jeune fille un peu plus fort cette fois en le poussant un peu. Nous allons finir par tomber sur une patrouille si nous restons là…

Celui-ci releva enfin le visage vers elle et acquiesça d’un hochement de tête, sans toutefois prononcer le moindre mot.

Ils restèrent silencieux jusqu’à l’auberge.

Un silence lourd, pesant.

Au moment où ils allaient tourner au coin de la rue, un chien noir, petit mais à l’air féroce, leur barra la route. La ruelle était étroite et il leur était difficile de contourner le chien sans être à la portée de ses crocs luisants. Ils avancèrent pourtant d’un pas et la bête émit un grognement sourd.

-Bon, on va pas rester là toute la journée… alors tu vas gentiment dégager le passage, fit Zélos en s’adressant au chien qui se mit à gronder plus fort.

Zélos s’avança alors vers l’animal. Il avait une furieuse envie de frapper quelqu’un, et ce, depuis le matin. Petite cocotte minute, prête à exploser, il avait besoin d’évacuer l’anxiété qu’il avait accumulé depuis la vieille et ce sale cabot ferait bien l’affaire, pensa-t-il. Il se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment, tout simplement.

-Faisons demi-tour Zélos.

-Pas question de faire demi-tour à cause d’un bâtard enragé…

Le « bâtard » en question retroussa ses babines et montra d’avantage les crocs.

-Zélos, ce n’est qu’un chien voyons…fit Préséa en essayant de le raisonner.

-Raison de plus, on ne va pas se laisser impressionner. Ce n’est certainement pas lui qui fait la loi…je vais lui montrer moi, qui est le maître ici… dit Zélos en s’approchant d’avantage, une lueur un peu folle dans le regard.

Préséa fronça les sourcils. Visiblement l’Elu supportait mal la pression et était en train de péter les plombs. Aux grands maux, les grands remèdes !

-Zélos ? appela-t-elle en faisant craquer ses doigts.

Le jeune homme tourna la tête juste à temps pour voir le poing ganté de Préséa s’abattre sur son nez.

-Non mais, ça va pas ! Tu as perdu la tête ma parole ! s’exclama-t-il en massant l’arête de son nez ensanglanté.

-Je t’ai juste remis les idées en place avant que ça ne soit toi qui la perdes, la tête, fit remarquer Préséa à juste titre.

Zélos étouffa un grognement. Certes elle avait raison, mais était-elle vraiment obligée de taper aussi fort ?

-Te ménager aurait été une offense à…répliqua Préséa à sa demande muette avant de fixer avec insistance le coin de la rue d’où on pouvait apercevoir leur auberge.

-Zélos, viens voir… souffla-t-elle en gardant les yeux rivés dans cette direction, un léger tremblement dans la voix.

-Quoi encore, grogna-t-il en s’approchant, le nez pincé entre ses doigts.

Interdits, tout deux contemplaient à présent la petite place située devant l’hôtel. Une bonne quinzaine de chevaliers pontificaux, revêtus de leurs armures luisantes stationnaient devant la bâtisse, main sur leur lance. Ils étaient là pour une chose bien précise : fouiller cette maison de fond en comble. Les occupants étaient expulsés sans ménagement à l’extérieur et les bruits caractéristiques des meubles retournés ainsi que les cris de protestation des clients parvenaient aux oreilles de Préséa et Zélos, à l’abri des regards pour le moment.

Le chien noir se frottait maintenant contre leurs jambes en poussant des petits couinements plaintifs et pris l’apparence d’un oiseau de couleur noire.

-Ca alors ! s’exclama Zélos. C’est la bestiole de hier ! Je croyais qu’elle était partie avec Génis...

C’est pour cela que tu nous as barré la route tout à l’heure… tu voulais nous avertir. Et moi qui voulais te frapper…Excuse moi, je suis vraiment désolé dit-il en approcha sa main de la tête de l’animal pour le caresser.

Furieuse, la créature donna un violent coup de bec sur la main de l’Elu et s’envola pour se poser sur la tête de Préséa avec un petit air offusqué.

-Maiiiis eeeeuh, qu’est ce que vous avez tous à vouloir me frapper aujourd’hui, se lamenta le jeune homme. Décidemment c’est vraiment pas mon jour…

-Arrêtez !!!s’exclama la patronne de l’hôtel. Vous êtes en train de ruiner mon commerce !!!

Elle fut repoussée avec force par le chef de la troupe de gardes.

-Vous cachez dans vos murs des traîtres à l’Eglise de Martel ! Je vous conseille donc de ne pas vous en mêler, aubergiste ! N’aggravez pas votre cas.

Puis se retournant vers la porte ouverte :

-Alors vous trouvez quelque chose? héla-t-il à l’intérieur de la pièce.

L’hôtelière était livide. A coup sur ils allaient découvrir l’invocatrice à l’étage…Comment diable avaient-ils su ? Sa situation était délicate et nier ne servirait à rien. Ces hommes là n’étaient pas du genre à discuter…Qu’allait-elle devenir, elle et les siens ?

-Non chef…Ah si !...Regardez ce qu’on vous ramène héhéhé… Allez vous autres, descendez moi ce joli petit lot ! entendit-elle.

Son sang se figea dans ses veines lorsqu’elle les vit redescendre, encadrant sa jeune protégée. La traînant serait le terme le plus exact. Le commandant s’approcha de leur prise.

-Voyons voir ce que nous avons là… tiens, tiens, Sheena Fujibayashi de Mizuho.

Un murmure parcourut la foule de curieux qui s’étaient amassés devant l’auberge.

-La dernière fois, tu avais meilleure mine, reprit-il.

Sheena releva lentement la tête vers lui.

-On fait ce qu’on peut, Amelkhar…toi aussi tu avais meilleure mine la dernière fois… fit-elle avec un petit sourire moqueur.

Le visage du commandant se crispa sous l’effet de la colère. La gifle partie toute seule. Si elle n’avait été tenue par les deux soldats, la jeune femme se serrait effondrée sous le choc. Elle s’affaissa cependant entre eux deux, le souffle momentanément coupé par la violence du coup, et Amlekhar l’attrapa par son vêtement en la tirant à lui.

-Tais-toi, chienne ! vociféra-t-il en postillonnant. La dernière fois tu m’as ridiculisé et tu as pu t’en sortir parce que tu étais couverte par un mandat du roi. Aujourd’hui c’est différent. Ta capture est mise à prix et je m’étonne que, vu la somme rondelette de la récompense, personne ne t’ait dénoncée jusqu’à aujourd’hui.

« Ainsi c’était donc ça, pensa-t-elle, quelqu’un nous a trahi …». Elle accrocha dans la foule, le regard triomphant de Diane et su tout de suite qui les avait vendu. Heureusement que ni Zélos, ni Préséa ne se trouvaient à l’auberge en ce moment. Elle avait confiance et savait qu’ils viendraient la délivrer. Quoique…

Soudain, elle se sentit partir vers l’avant. Le commandant venait de l’arracher à l’emprise de ses hommes et l’agrippant par ses cheveux, la présenta du pas de la porte, à la tenancière tremblante de peur (https://storage.canalblog.com/51/34/110207/10551706.jpg).

-Alors comme ça tu ne cachais personne hein ? Et ça qu’est ce que c’est ? fit-il d’un air goguenard en lui mettant Sheena sous le nez.

-Je … je… balbutia-t-elle.

Il haussa un sourcil surpris et lâcha Sheena qui roula à terre tel un pantin désarticulé. Ses jambes ne la portaient plus.

-Allez, emportez moi tout ce beau monde…fit-il en claquant des doigts.

Ses gardes se mirent en mouvement, entraînant de force l’aubergiste et sa famille vers le chariot qui les conduirait à leurs geôles. Amelkhar cracha par terre à coté du visage de Sheena en signe de dégoût.

-Depuis le temps que je cherche à attraper un membre de ta communauté de fauteurs de troubles…et en plus je tombe sur toi…ironie du sort hein ?fit en s’accroupissant à coté d’elle. Maintenant tu vas me dire bien gentiment où se trouvent tes petits copains n’est-ce pas ?

La respiration sifflante, l’invocatrice lui jeta un regard chargé de mépris et ne prononça pas un mot.

-A la bonne heure !s’écria Amelkhar avec un étrange sourire. Toujours aussi farouche à ce que je vois…Ne t’inquiète pas, nous trouverons le moyen de te délier la langue. Et puis, j’avoue que si tu avais craché le morceau tout de suite, tu m’aurais un peu déçu… .Tu veux que je te dise une chose ?

Sans attendre sa réponse, il approcha son visage du sien et lui susurra à l’oreille :

-J’en ai maté des plus coriaces que toi, tu sais…

Les yeux de Sheena s’agrandirent d’horreur. Non, elle n’avait pas prévu cette éventualité…Elle pria ardemment pour que ses deux compagnons d’armes viennent à son secours avant d’être obligée d’en passer par là, elle était trop affaiblie pour pouvoir résister bien longtemps.

-C’est bon, commanda Amelkhar à ses hommes en se délectant du regard d’animal pris au piège qu’il pouvait lire dans les yeux de sa prisonnière, vous pouvez l’embarquer.

Des bras solides emportèrent Sheena alors qu’elle sombrait à nouveau dans l’inconscience et la jetèrent dans le chariot avec les autres.

-Le spectacle est fini mesdames et messieurs, vous pouvez rentrer chez vous. Circulez, y a rien à voir ! Allons, circulez ! dit l’un des gardes, fendant le foule afin de créer un passage à ses camarades.

La petite troupe s’ébranla dans un grincement atroce de roues mal graissées, le chariot cahotant à chaque ornière de la rue pavée et s’éloigna au milieu d’une rumeur désapprobatrice.

Atterrés, Zélos et Préséa avaient assisté à toute la scène depuis leur cachette, en observateur passif tout d’abord. Puis, lorsque le commandant du groupe de soldats (c’était ce qu’ils avaient supposé, vu la mise de l’homme) était apparu sur le seuil de la porte en exhibant leur amie comme s’il s’agissait d’un trophée de chasse, leur sang n’avait fait qu’un tour.

Comment une telle chose avait pu se produire ? Ces chevaliers pontificaux savait exactement ce qu’ils allaient trouver en venant ici, le doute n’était plus permis… . Mais dans ce cas, qui donc les avait renseigné ?

Zélos avait alors repensé au malaise qu’il avait éprouvé en quittant le chevet de la jeune invocatrice le matin même et au mauvais pressentiment qui l’avait accompagné. Intérieurement il bouillait de rage et ses doigts se crispèrent sur la garde de sa dague. Préséa avait elle aussi posé sa main sur le manche de sa hache, prête à intervenir.

Tendus à l’extrême, ils sursautèrent lorsqu’une voix calme et posée s’éleva dans leur dos, les faisant se retourner de concert.

-Allons, à votre place, je ne ferais pas quelque chose d’aussi stupide…Ils sont plus d’une dizaine et vous n’êtes que deux…

-Qui est là ? s’exclama Zélos.

L’inconnu s’avança et sortit de la pénombre qui le masquait (https://storage.canalblog.com/64/88/110207/10551718.jpg). Des cheveux brun-rouge en bataille, un regard perçant, une tenue bleu clair assez complexe, portant la marque du Cruxis…

-Mmmh…Kratos, si je ne m’abuse ? C’est bien ça ? fit l’Elu en toisant le nouvel arrivant.

L’intéressé se contenta juste de hocher la tête. Préséa esquissa un petit salut dans sa direction. Ils s’étaient déjà croisé auparavant, ici même, à Meltokio, et cette rencontre fortuite avaient laissés en eux un étrange sentiment de malaise. Difficile de dire qu’elles étaient les intentions du mercenaire…toujours est-il que Préséa et Zélos ne décelèrent aucune trace d’animosité en lui.

-Et que viens-tu faire par ici ? Pas une petite promenade de santé j’imagine…, ironisa Zélos.

Kratos lui lança un regard perplexe. L’ironie n’était pas vraiment son fort.

-Ecoutons ce qu’il a à nous dire, Zélos, tu veux bien ? dit Préséa.

-Je suis ici pour vous proposer un petit coup de main…

-Et qui te dit que nous avons besoin de ton aide, mercenaire ? l’interrompit Zélos.

-Vous avez un sérieux petit souci il me semble. Un des vôtres s’est laissé bêtement capturé par la milice du Pontife. Ce qui n’est guère brillant, en somme.

-Elle était blessé et affaiblie !!! s’exclama l’Elu avec véhémence.

Ce Kratos commençait sérieusement à lui taper sur le système avec ses airs de « monsieur-je sais-tout-et-je-fais-mieux-que-tout-le-monde ».

-C’est bien ce que je viens de dire. On ne laisse pas un blessé derrière soit, qui plus est lorsqu’il détient des informations importantes. Je pensais que vous sauriez y penser. Je pense que je vous ai quelque peu surestimé…Quel manque de jugement…, dit Kratos d’un air navré en secouant la tête.

Préséa retint Zélos qui faillit sauter sur Kratos afin de lui faire ravaler ses paroles. « Zélos est décidemment bien trop impulsif en ce moment », songea la jeune fille en lui assénant un coup de coude dans le ventre, histoire de le calmer un peu.

-Je vous propose donc mon aide pour récupérer votre compagnon prisonnier, ajouta Kratos, faisant comme si il n’avait rien vu.

-Et pourquoi ferais-tu ça pour nous ? Nous évoluons dans des camps opposés, alors qu’as-tu à y gagner ? lui demanda Préséa pendant que Zélos, plié en deux, essayait de retrouver son souffle.

-Disons que j’ai mes raisons et qu’elles ne vous regardent pas, tout simplement, dit le mercenaire d’un air tranquille.

Préséa et Kratos se jaugèrent du regard durant de longues minutes.

-Très bien, nous acceptons ta proposition, dit-elle en tendant la main vers Kratos, après avoir bien pesé le pour et le contre.

Le fait que la créature se soit posée sur l’épaule du mercenaire n’avait pas été étranger à sa décision. Sans qu’elle puisse vraiment expliquer pourquoi, elle avait l’impression que cet animal pouvait percevoir les intentions cachées des gens et elle décida de se fier à son jugement.

Kratos serra la main de la jeune fille, scellant ainsi leur accord.

-Et à moi, on ne me demande pas mon avis ? râla Zélos.

Le mercenaire et la combattante à la hache, passèrent devant lui sans lui accorder la moindre attention.

-Hè ! HE ! Attendez-moi quand même !!! fit Zélos en s’élançant derrière eux.

Le sol était humide et glacé. Sheena ouvrit les yeux à cette sensation désagréable. Elle avait froid, très froid. Transie, elle avait l’impression que tout son corps, jusqu’à ses os même, étaient de glace. Elle tenta de se relever mais malgré tout ses efforts de volonté, elle n’y parvint pas. C’est à peine si elle pouvait bouger la tête sans que cela déclenche en elle, une sensation de vertige alors qu’elle était à terre. Elle ferma les yeux pour essayer de chasser ce malaise et essaya une fois encore de bouger. Nouvel échec.

Cette fois, elle était vraiment en mauvaise situation. D’autant que les marbrures bleues sur son corps, témoins de son affrontement avec Kuchinawa, avait pris d’avantage d’ampleur. Elles couvraient à présent tout son torse, excepté une zone de la taille d’un poing à l’emplacement de son cœur. Bientôt le poison atteindrait cette partie encore non contaminée. Ce n’était qu’une question de temps, elle le savait. Déjà elle sentait ses fonctions vitales diminuer sans qu’elle puisse rien y faire… Allait-elle finir ainsi, dans ce trou sordide alors qu’elle avait promis à Colette de la sauver coûte que coûte ? Finalement, l’Elu avait raison en lui prédisant qu’elle finirai sur la paille d’un cachot humide et cela ne l’enchantait guère. En cet instant c’était plutôt elle qui avait besoin d’être sauvée.

Deux gardes furent envoyés pour l’emmener à son interrogatoire. Précaution inutile car elle aurait bien du mal à s’enfuir… Voyant qu’elle ne se lèverait pas d’elle-même (et après quelques coups de pieds pour l’y obliger, sans grand succès), ils la traînèrent hors de sa cellule, sous les regards horrifiés de l’aubergiste et sa famille qui occupaient le cachot voisin et la conduisirent à l’étage inférieur. Bientôt, ses cris de douleur envahirent les couloirs de la prison, terrifiant la pauvre femme, son mari et leurs deux enfants. Voilà donc le sort qu’on allait leur réserver…Tous les quatre se jetèrent des regards apeurés et se resserrèrent les uns contre les autres pour se communiquer un peu de courage, priant la Déesse Martel de leur venir en aide.

Un peu plus tard, lorsque les hurlements se firent plus faibles, puis s’éteignirent, un cliquetis d’armure se fit entendre au bout du couloir. Un paquet de chair inerte fut jeté dans la cellule vide à coté de la leur et l’aubergiste étouffa un cri de stupeur en reconnaissant la jeune invocatrice, le visage tuméfié et le corps couvert de coups. Un instant, tous crurent qu’elle avait passé, mais un faible gémissement leur assura pourtant le contraire. Elle était toujours en vie…mais dans quel état ! Si seulement un miracle pouvait se produire…

«Oh déesse Martel, grande et miséricordieuse, entends notre appel et viens à notre aide.

Nous t’en conjurons, protèges-nous ! Protèges tes enfants !

Oh déesse Martel, accordes nous ton pardon.»

-Cliiiiingggg !

-Zélos ! Fais attention voyons ! chuchota Préséa sur un ton de reproche. Tu vas nous faire repérer.

-Oui bon, voilà…je l’ai pas fait exprès, répondit-il à voix basse lui aussi et en ramassant la lance en fer qu’il venait malencontreusement de faire tomber.

Kratos poussa un soupir exaspéré.

-Quoi !!! Qu’est ce que tu as toi ? lui dit l’Elu d’un ton hargneux et en le fusillant du regard. Je me passerais de tout commentaire venant de toi, merci!

Nouveau soupir, las, cette fois ci, du mercenaire.

Préséa haussa les épaules, excédée. Ils commençaient sérieusement à l’énerver à se chercher des noises depuis tout à l’heure. Zélos se sentait-il « agressé » par la présence de Kratos sur son propre territoire, pour réagir ainsi ? L’avait-il perçu comme un rival ? Et un rival en quoi au juste … ? Les hommes étaient décidemment bien bêtes parfois. N’y avait-il pas plus urgent pourtant ?

Ils n’avaient pas rencontré grand monde dans les couloirs souterrains de la prison et avaient pu progresser jusqu'à présent sans grande difficulté. Kratos avait l’air de bien connaître les lieux : il s’y repérait sans encombre, n’hésitant jamais sur le chemin à suivre. Zélos trouvait ça un peu louche d’ailleurs…Comment pouvait-il savoir qu’il y avait un passage ou une porte dérobée à tel ou tel endroit ? Lui-même en ignorait jusque là l’existence et pourtant il connaissait la plupart des entrées secrètes de la capitale. Il lui fallait bien reconnaître, à contre cœur, que son aide leur était bien utile. Ils n’auraient pas pu arriver là aussi facilement sans lui.

Zélos sentit son estomac se nouer en pensant à « elle ». Dans quel état allaient-ils la retrouver ?

Perdu dans ses sombres prédictions, il ne fit pas attention que les deux autres s’étaient arrêtés à un croisement et percuta Kratos. Celui-ci lui se retourna prestement et lui lança un regard noir. Regard auquel l’Elu eu tôt fait de répondre. La tension entre les deux hommes était palpable. Un peu trop palpable au goût de Préséa qui jugea bon d’intervenir en s’interposant entre eux.

-Es-tu sûr que c’est dans cette partie de la prison ? demanda-t-elle à Kratos.

-Oui.

-Bien…, fit-elle en les laissant tout deux plantés là.

Au diable leurs ridicules querelles masculines pour savoir qui dominait qui… . Elle s’avança avec prudence dans le couloir que Kratos lui avait indiqué un instant plus tôt. Elle longea les cellules, scrutant l’obscurité régnante, à la recherche de leur amie. Soudain elle stoppa net, un instant indécise, puis fit prestement demi-tour.

-Je l’ai trouvée, fit-elle d’une voix éteinte. Venez…

Kratos et Zélos qui jusque là s’affrontaient toujours du regard, s’engagèrent à sa suite.

Ils virent Préséa s’arrêter devant une cellule, jetant un regard anxieux à l’intérieur.

Zélos s’avança à son tour et il la vit… Corps inerte et meurtri au milieu du cachot, bleuit par les coups…Torturée, sans aucun doute.

Il serra avec force les barreaux qui le séparaient de l’invocatrice, les yeux toujours rivés sur elle, guettant le moindre soulèvement de sa cage thoracique attestant que la vie l’habitait encore. Ce geste ne suffit pas cependant à la libérer de sa prison.

-Tenez bien l’encadrure vous deux. Vite, le temps presse ! fit Préséa en s’adressant à ses deux compagnons. Zélos, perplexe, s’exécuta de même que Kratos, toujours aussi imperturbable.

La jeune fille fit jouer avec dextérité sa hache et avec une précision incroyable pour une arme aussi imposante, trancha nette la serrure ainsi que les gonds. L’armature métallique de la cellule trembla sous le coup et les deux hommes la posèrent lentement à terre. Préséa s’avança à l’intérieur. La créature qui était restée cachée sous sa tunique s’élança au devant d’elle sous la forme d’un petit rongeur noir, et se mit à renifler le corps immobile de Sheena. Kratos pénétra dans le cachot à son tour.

Seul Zélos resta en retrait, au niveau de la porte démontée, comme tétanisé. Faire un seul pas à l’intérieur, s’était admettre l’éventualité qu’il ne l’entendrait plus jamais lui dire combien il était stupide et qu’il l’exaspérait. Il ne la verrait peut être plus jamais sourire, de ce sourire si tendre qui ne l’avait pas laissé indifférent. La mélancolie de son regard et ses silences…il n’en saurait jamais la raison. Elle ne serait plus là, à leurs cotés, tout simplement…et le vide de sa présence avait quelque chose d’inacceptable.

Il y avait tant de choses qu’il aurait voulu lui dire. Il s’en rendait compte à présent qu’il allait peut être la perdre pour toujours. Il n’avait pas trouvé l’occasion de s’excuser pour ses paroles blessantes et méchantes à propos de son village natal. Comme il avait regretté par la suite de s’être montré si dur avec elle… sur l’instant, il n’avait pas prévu de lui faire mal de la sorte, mais la détresse et le malaise qu’il avait pu entr’apercevoir à ce moment là, l’avait beaucoup fait culpabiliser.

Au plus profond de lui, tout son être se révoltait à l’idée de ne plus jamais la revoir.

-C’est bon, son cœur bat encore…très faiblement, mais il bat… annonça Préséa qui avait posé la tête de la jeune femme sur ses genoux.

A ces paroles, Zélos sentit un poids s'enlever de ses épaules.

Sheena bougea imperceptiblement la tête et ouvrit lentement les yeux en entendant au dessus d’elle des voix familières. La vue trouble, elle distingua l’Elu et surtout sa chevelure flamboyante, qui se tenait face à elle, un peu plus loin, dans l’encadrement de la cellule.

-…os…Zé…los … appela-t-elle dans un faible murmure.

Si faible que Kratos, en voyant qu’elle remuait les lèvres, se pencha au dessus d’elle pour tenter de saisir ses paroles.

-Que dit-elle ? demanda Préséa au mercenaire.

-Elle l’appelle lui, répondit-il en désignant Zélos du menton, toujours aussi immobile qu’une statue de pierre.

Puis s’adressant à lui directement, Kratos ajouta un peu plus fort:

-Elle te réclame, Elu.

Zélos sortit de la torpeur dans laquelle il semblait plongé et vint s’accroupir aux cotés de la jeune femme à terre. Il la contempla un instant sans rien dire, le visage fermé, mais soulagé intérieurement qu’elle soit toujours en vie.

De nouveau, Sheena essaya de lui parler et l’Elu approcha son oreille de ses lèvres.

-D…dé…so…lée…Co…Colette…danger… en …d… danger… p…p…pardon, murmura-t-elle visiblement après beaucoup d’efforts, la respiration saccadée.

Zélos lui caressa délicatement la joue en guise d’apaisement. Ainsi donc ils avaient découvert où se situait Colette. Voyant l’état de Sheena, cela n’était guère étonnant en fait. Il fallait avertir les autres… mais comment ? Ses yeux alors se posèrent sur la créature. Pourquoi ne pas l’utiliser ? Cela avait bien fonctionné dans un sens alors pourquoi pas dans l’autre ?... Mais comment lui faire comprendre ce que l’on voudrait ?

Kratos soupira. Pourquoi avait-il fallu qu’elle parle ?! Comme si la situation n’était pas déjà suffisamment compliquée…

-Que leur as-tu dis exactement ? Il faut que je sache ! demanda Kratos en retournant un peu trop brusquement le visage de l’invocatrice vers lui. Réponds !

Sheena poussa une longue plainte douloureuse. Chaque parcelle de son être était en mille morceaux et la faisait atrocement souffrir.

-Arrêtes ça ! Tout de suite ! aboya l’Elu, la voix glacée. Tu vas la laisser tranquille maintenant. C’est vrai, elle a révélé des informations à l’ennemi mais au moins elle est vivante. Et tu n’as rien à redire là-dessus, c’est clair ? Alors soit tu te rends utile en la soignant, soit tu la fermes et tu ne la touches plus !

Des bruits de pas précipités et des cliquetis d’armures se firent entendre à l’autre bout du couloir, interrompant Zélos. Leur présence dans la prison avait fini par être découverte en fin de compte…

-Vite Préséa, aides-moi à la mettre sur mon dos ! reprit Zélos. Il ne faut pas moisir ici !

La jeune fille s’exécuta et entreprit de soulever le haut du corps de Sheena vers l’Elu qui s’était mis de dos. Zélos lui attrapa les bras et, les tirant vers lui, se releva, soulevant par la même occasion la jeune femme. Celle-ci poussa un cri déchirant. Elle n’était pas une poupée de chiffon que l’on pouvait manipuler à sa guise. Ne pouvait-on pas la laisser en paix ? Elle se sentait tellement fatiguée…

-Ne nous laissez pas ici, supplia l’aubergiste alors qu’ils franchissaient le seuil de la cellule. Je vous en prie !!!

Kratos se retourna vers elle et fit un signe de tête à Préséa. Celle-ci s’avança et, comme précédemment, ouvrit la porte du cachot à l’aide de sa hache, mais sans essayer d’atténuer le bruit cette fois. De toute façon, ils étaient repérés, alors à quoi bon prendre des gants.

Kratos prit la tête des fuyards, les gardes sur leurs talons. Il s’agissait de sortir de cet endroit maintenant… . Ils se retrouvèrent soudain devant un cul-de-sac. Zélos commençait à maugréer contre Kratos et s’apprêtait à faire demi-tour, au moment où celui-ci abaissa la torche encastrée dans le mur de pierre face à lui, faisant apparaître un nouveau passage dans lequel ils s’engouffrèrent tous sans hésiter.

Lorsque le panneau se fut refermé, ils prirent quelques secondes pour souffler. Ils l’avaient échappé belle cette fois. Cependant, Sheena faiblissait de minutes en minutes et Zélos avait beaucoup de mal à sentir les battements de son cœur de même que son faible souffle dans son cou. Il resserra sa prise autour de son fardeau et le petit groupe de fugitifs se remit en marche. Ils pouvaient percevoir, de l’autre coté du mur qu’ils venaient de franchir, les cris des soldats qui se démenaient pour forcer le passage.

-Ne vous inquiétez pas, les rassura Kratos. Cela devrait les retenir un moment. Mais il est inutile de traîner quand même. Suivez-moi et ne me perdez pas de vue…

Ils cheminaient à présent le long d’un étroit couloir. Le mercenaire avait enflammé une torche qui se trouvait à proximité, comme si ce passage était régulièrement emprunté.

-Dis moi Kratos, finit par demander l’Elu, comment se fait-il que tu sois si bien renseigné sur les moyens discrets de pénétrer dans cette prison ?

Celui-ci ne daigna même pas lui répondre.

_____________

Zélos n’a pas de chance :

Z : Arhg ! Un chien nous barre la route ! Je vais le taper !!!

« PAA-HHH ! » (Premier coup de latte de Préséa)

Z : Merde c’était la bestiole louche en fait…pardon de t’avoir voulu te taper petite bebête ^^

« PIC » (Coup de bec de la bebête en question)

Z : Raaaahhh, Kratos n’énerve ! Je vais le frapper !!!

Re « PAA-HH ! » (Deuxième coup de latte de Préséa)

Z : Grrrrr, ça me soule ! Je…

Re-re « PAA-HH ! » (Troisième coup de latte de Préséa)

Z : Hé ! Mais j’ai rien dis là… !!! >< ‘‘

P : ‘scuse, c’était un réflexe ^_^’

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13 mai 2006

Tales of Symphonia - Partie 1 - Chapitre 07 "Fuite et aveux"

    Et ce fut au milieu de la nuit que trois silhouettes encapuchonnées quittèrent l’auberge. La plus grande soutenant la moyenne et la plus petite ouvrant le marche. Elles atteignirent un des murs d’enceinte de la ville et deux cordes munies de grappins s’élancèrent vers le ciel noir. Les trois silhouettes se figèrent lorsque les crochets métalliques agrippèrent le rebord de pierre avec un cliquetis mat, guettant le moindre bruit dans la ville endormie qui aurait pu leur faire croire qu’elles avaient été repérées. Puis elles se mirent en mouvement et entreprirent d’escalader la paroi verticale. L’ascension dura plusieurs minutes. La descente de l’autre coté fut plus aisée et ils atterrirent doucement dans l’herbe avant de s’enfoncer rapidement dans la profondeur de la nuit, ne laissant aucune trace de leur passage.

    Depuis la fenêtre ouverte, Zélos et Préséa avaient suivit la progression de leurs compagnons jusqu’à ce qu’ils disparaissent de leur champ de vision.

-Les voilà partis, dit Préséa. Espérons qu’ils arriveront à destination sans encombre et le plus rapidement possible.

-Oui…espérons, fit Zélos dans un murmure, les yeux perdus au loin.

Un râle de Sheena lui fit tourner la tête. Il s’approcha du lit où elle reposait et bassina avec précaution ses tempes brûlantes de fièvre avec de l’eau fraîche, sous le regard perplexe de Préséa.

Ça n’était pas dans ses habitudes de s’inquiéter pour les autres de la sorte. D’ordinaire il n’y en avait que pour sa petite personne… Dans son regard, elle pouvait lire la complexité de ses émotions. Quels étaient les sentiments qu’il éprouvait pour la jeune invocatrice ? Que s’était-il vraiment passé dans les égouts pour qu’un tel changement ait pu opéré en lui ? Pas plus tard que ce matin, il était toujours autant imbu de lui-même…

    La combattante à la hache, posa un regard bienveillant sur les deux jeunes gens, repensant à la période où elle avait était privée de ses émotions à cause du cristal du Cruxis qu’elle portait sur elle. Instinctivement, elle porta la main à son cou et effleura la pierre polie rouge incrustée dans un montant en or(https://storage.canalblog.com/87/62/110207/7990120.jpg). Ce cristal ou exsphère, permettait de décupler ses capacités au combat et sans lui, tous autant qu’ils étaient, seraient morts il y a bien longtemps. Cependant le prix à payer était lourd. En effet, une exsphère était fabriquée à partir d’âmes humaines et en avoir une était un grand privilège et pourtant un si lourd fardeau… Cobaye pour des recherches expérimentales sur le sujet, sa jeune sœur Alicia avait été transformée en monstre. Une exsphère sans serti-clé, dont seul les nains connaissait le secret de fabrication, était inutilisable et avait des conséquences désastreuses sur le corps du porteur. Elle agissait comme une espèce de parasite, le « dévorant » de l’intérieur. Alicia n’étant plus d’aucune utilité, les chercheurs, sous les ordres du Pontife, s’étaient rabattus sur l’autre sœur de la famille Combatir, elle, Préséa. Sur elle les expériences avaient pris une tournure inattendue : le cristal avait arrêté sa croissance et elle avait à présent l’apparence d’une adolescente de 12-13 ans alors que 28 ans de sa vie s’était écoulés déjà ! Et pour couronner le tout, elle s’était retrouvée privée de ses émotions, emprisonnée à l’intérieur de son propre corps ! Elle avait eu beau crier, hurler, personne ne l’entendait… . Jusqu'à ce que Lloyd et ses amis arrivent et lui ôtent cette maudite malédiction. Sans eux, elle ne serait toujours qu’une coquille vide en apparence. Sa gratitude à leur égard était sans borne et elle n’avait de cesse, par son dévouement à leur cause, de rembourser sa dette. Il lui restait encore tant de choses à découvrir du monde extérieur dont elle avait été si longtemps privée…En aurait-elle seulement le temps ?

       Elle sourit en repensant au trouble qu’elle provoquait chez Génis. C’est vrai que son apparence était trompeuse, difficile de blâmer le petit magicien. Elle ressentait beaucoup de tendresse à son égard. Il avait déployé tellement d’effort pour la faire sourire et lui montrer la joie d’être vivante. Lui, tenait son exsphère de Marble, une vieille humaine détenue dans une ferme humaine à coté de son village « natal », Isélia, sur Sylvarant. Sa sœur, Raine en possédait également une mais sa provenance était inconnue. En tant qu’élus du mana, Zélos et Colette détenaient un cristal du Cruxis, une exsphère particulière, semblable à celle qu’elle portait, mais qui leur permettait de se transformer en ange et de briser les sceaux de mana. D’eux deux, seul Colette avait le statut d’ange car elle avait accompli le périple de la régénération sur Sylvarant, le monde en déclin. Chaque sceau ouvert avait abouti à lui faire gagner une faculté d’ange mais en même temps, lui faisait perdre une partie de son humanité. Elle s’était alors retrouvée comme Préséa réduite à l’état de conscience, enfermée dans son propre corps. Là encore, Lloyd l’avait sauvé de cette terrible condition, sans hésiter, aidé par l’exsphère contenant l’âme de sa mère qu’il n’avait jamais connu.

Si il avait fallu mourir pour Colette, il l’aurait fait sans nul doute, pensa-t-elle.

En fait, du groupe, seul Régal ne possédait pas d’exsphère. Cependant, cela n’altérait en rien ses capacités de combattant et il était loin d’être un boulet, bien au contraire. Sa volonté inébranlable de racheter ses pêchés était tout ce qui le faisait avancer.

   Zélos sorti la jeune fille de sa rêverie :

-Pourrais-tu aller chercher de l’eau s’il te plait ?

-Bien sur.

Préséa pris la bassine qu’il lui tendait et sortit de la chambre, laissant Zélos et Sheena seuls.

   Une fois la jeune fille aux couettes roses partie, Zélos s’assis à même le sol et posa sa tête sur le rebord du lit.

Tout ceci était entièrement de sa faute. Il se sentait tellement coupable. Si seulement il n’avait rien dit et ne l’avais pas déconcentrée, elle n’en serait pas là maintenant, à lutter pour sa vie.

Les marbrures bleues prenaient petit à petit de l’ampleur et couvraient à présent la totalité de son ventre et de son bras gauche. Sheena respirait de façon saccadé et avec de plus en plus de difficulté. Zélos enfouit sa tête dans les draps et serra les poings. Kuchinawa allait payer !

Soudain il redressa la tête.

Une petite minute ! Depuis quand est ce qu’il pensait comme ça ? Lui, Zélos Wilder, le tombeur de ces dames, celui qui ne s’attachait jamais… pourquoi ressentait-il le besoin de prendre soin d’elle, de la protéger ? Il ne se l’expliquait pas…

-Pourquoi ? Pourquoi est ce que quand je la voie ainsi, si vulnérable, j’ai envie de la prendre dans mes bras ? Pourquoi ai-je envie qu’elle n’appartienne qu’à moi ? murmura-t-il pour lui-même.

« Parce que à chaque fois que tu la taquinais, c’était pour attirer son attention. Parce que tu ne la considères pas comme les autres membres du groupe quoique tu veuilles bien en dire. Parce qu’un seul de ses sourires fait chavirer ton cœur. Parce que jouer ce rôle de séducteur te pèse à présent et que tu voudrais te montrer à elle tel que tu es, à des années lumière du baratineur que tout le monde connaît… » résonna une petite voix dans sa tête.

Zélos secoua tristement la tête, devant l’évidence qui se présentait à lui.

-Tout était si simple en moi avant que je te connaisse tu sais ?dit-il doucement en lui caressant une mèche de cheveux. Maintenant c’est si confus… J’ai beau essayer de conserver mon masque en public, mais j’ai de plus en plus de mal…Y a rien qu’à voir tout à l’heure comme je me suis précipité quand tu t’es effondrée… J’ai bien cru que mon cœur allait s’arrêter…

Il partit d’un petit rire nerveux.

-Qu’est ce que je vais faire maintenant ? Me voilà dans de beaux draps…mmmh… soupira-t-il. Qu’en penses-tu Sheena ?

Celle-ci se contenta de gémir et de s’agiter. Sa chevelure d’un noir de jais auréolait son visage, tranchant avec la pâleur de ses traits et la blancheur de l’oreiller. Elle ressemblait en cet instant, aux princesses des contes pour enfants qui sont profondément endormies à la suite d’un maléfice jeté par une méchante sorcière et dont seul le baiser d’un prince charmant pourrait les en tirer. Zélos se releva. Il escalada le lit et se pencha au dessus de la jeune femme.

-Que faut-il que je fasse Sheena ? chuchota-t-il.

Il la fixa intensément. Son cœur bondissait dans sa poitrine et faisait un bruit de tous les diables. Sans pouvoir se l’expliquer, il avait une folle envie de l’embrasser.

-Et si je t’embrasse là, maintenant, vas-tu te réveiller, belle endormie ? Serais-je ton prince charmant ? dit-il dans un murmure en rapprochant son visage du sien et en caressant du doigt ses joues brûlantes de fièvre.

Le temps semblait suspendu dans la pièce. Troublé comme si il s’apprêtait à donner son premier baiser, Zélos n’osait respirer de peur de rompre le charme. Ce fut Préséa qui s’en chargea pour lui.

-Hmm-Hmm …Tes compagnes te réclament en bas Zélos, annonça-t-elle, les mains encombrées par la bassine d’eau.

Zélos ferma un instant les yeux, visiblement contrit d’être dérangé ainsi et d’être pris en flagrant délit dans une position pour le moins compromettante.

-J’arrive tout de suite Préséa, dit-il en rouvrant les yeux et en recomposant un visage où toute trace de dépit avait disparu.

Il esquissa une caresse en direction du visage de l’invocatrice mais se ravisa, suspendit son geste et fit volte-face précipitamment.

-Et bien, et bien ! Que me veulent donc ces charmantes demoiselles ? lança-t-il d’un ton qu’il voulait détaché.

Il traversa la pièce à grandes enjambées et passa devant Préséa sans la regarder.

«Ne pas craquer… pas maintenant… ne te retourne pas… tu dois tenir ton rang Zélos…personne ne doit soupçonner… personne…» pensa-t-il, les yeux fixés droits devant lui.

Pourtant, il n’aspirait qu’à rester auprès de Sheena et partit, en fin de compte, à contre coeur.

Restée seule dans la petite chambre, Préséa percevait des bribes de conversations qui montaient de la salle commune. Zélos devait essayer de rattraper le coup avec ses louloutes à propos de la façon dont il les avait laisser tomber tout à l’heure, pensa-t-elle. Elles les entendaient qui minaudaient à présent mais étrangement, elle eut l’impression que l’Elu ne prenait pas part à la discussion.

     Tout le monde dormait du sommeil du juste à présent. Pas un bruit ne venait troubler le repos des locataires des chambres, hormis quelques ronflements sonores et miaulement de chats.

Tout le monde dormait … sauf Zélos. Allongé dans son lit, les mains derrière la tête, il ne parvenait pas à chasser de son esprit les images des évènements de la journée… et surtout celles concernant Sheena. Il essayait vainement de trouver un sens à sa conduite et aux sentiments confus qu’il ressentait pour elle. A ses cotés, Diane, avec qui il partageait sa couche, vint se blottir contre son flanc en soupirant d’aise. Zélos se dégagea doucement de son étreinte et s’assit au bord du lit en se prenant la tête dans les mains(https://storage.canalblog.com/13/62/110207/7990140.jpg). Plus il essayait de chasser la jeune invocatrice de ses pensées, plus elle revenait, blessée et livide, étendue sur son lit.

Au bout de quelques minutes qui lui parurent interminables, il se leva, s’habilla en silence et sortit de la pièce en prenant bien soin de ne pas réveiller Diane. Il referma délicatement la porte et s’immobilisa, aux aguets. Non, personne ne semblait être réveiller en cette heure tardive. « Tant mieux » pensa-t-il.

Sans qu’il s’en rende tout de suite compte, ses pas le conduire devant la porte de la chambre où se trouvait Sheena et Préséa qui veillait cette dernière. Il prit une grande inspiration comme pour se donner du courage et abaissa le loquet de la porte.

-Tu peux aller te reposer si tu veux Préséa. Je prends le relais, dit-il en entrant.

Celle-ci hocha la tête et se leva.

-Est-ce qu’elle a repris conscience ? lui demanda-t-il alors qu’elle s’apprêtait à franchir la porte.

-Non, mais la fièvre augmente. C’est mauvais signe, répondit Préséa en refermant la porte sur elle.

Zélos prit place sur la chaise en bois, située prés du lit de Sheena que Préséa venait de quitter à l’instant. La jeune femme s’agitait toujours dans son sommeil, il pouvait percevoir quelques bribes de phrases incohérentes. Il rapprocha son siège du lit et pris la main de Sheena en écartant de son front, une mèche de cheveux collée par la sueur.

La forêt noire et inquiétante l’entourait comme un étau…

Un étau oppressant qui l’étouffait chaque minute d’avantage.

L’air était suffocant…une chaleur intense…sûrement un feu quelque part.

Cette fois encore, la créature la poursuivait sans relâche et elle n’avait nulle part où aller.

Elle cours de toute ses forces…soudain une clairière qui est la proie de flammes infernales se dresse devant elle.

L’atmosphère est brûlante. Le feu gagne chaque seconde du terrain mais elle est comme pétrifiée… Les flammes commencent à lécher ses pieds nus et ses haillons. C’est tellement insoutenable qu’elle se met à hurler, réalisant tout à coup avec horreur que c’est elle qui est en train de brûler… !

-AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH !!!

Le hurlement de Sheena réveilla Zélos en sursaut alors qu’il s’était assoupi.

-Que…Sheena ! s’exclama-t-il

Sheena était à présent assise sur son lit et pleurait à chaudes larmes, visiblement effrayée. Elle hoquetait et avait du mal à retrouver une respiration normale.

Sans réfléchir, Zélos s’approcha d’elle et la prit dans ses bras en lui murmurant des paroles d’apaisement. Elle venait sans doute de faire un cauchemar…

-Là, c’est fini, dit-il doucement en la berçant d’avant en arrière. C’est fini, ce n’est qu’un mauvais rêve.

-Je … je brûle, c’est… atroce…vite…de l’eau…arrêtez le feu… s’il vous plait…s’il vous plait, gémit-elle au creux de ses bras entre deux sanglots.

-Mais non Sheena, tu ne brûle pas voyons, tu as juste de la fièvre.

Mais elle ne semblait pas l’avoir entendu et continuait sa litanie. Zélos réalisa alors qu’elle était toujours dans son rêve. Avisant le pichet d’eau posé sur la table de nuit, il en renversa le contenu sur le visage de la jeune femme.

-Et voilà ! Ca va mieux maintenant ?

Sheena accrocha le regard de Zélos comme si elle s’apercevait seulement maintenant de sa présence.

-Que… qu’est ce que je fais ici ? Que s’est-il passé ? …Zélos ? fit-elle en rougissant.

Elle venait de se rendre compte qu’elle était dans les bras de l’Elu et qu’elle n’était pas des plus habillée…Elle fit mine de le repousser mais Zélos la tenait fermement contre lui. Elle n’avait pas assez de force et se sentait si faible. Sa tête était lourde et lui faisait mal. Elle avait l’impression que son coup était raide et que tous ses membres étaient engourdis.

-Tu es dans la chambre de l’hôtel. Tu as poursuivi Kuchinawa dans les égouts et t’es faite blessée pendant le combat. Je t’ai retrouvée et je t’ai ramené ici où Régal t’a soigné. Tu te rappelles ?

Sheena acquiesça faiblement.

-Puis tu t’es évanouie. Les armes de Kuchinawa étaient empoisonnées… regardes, lui dit-il en lui montrant son bras blessé.

-Empoisonnée ?

-Oui. Colette est partie avec Régal et Génis tout à l’heure. Ils reviendront avec Raine pour qu’elle puisse de soigner comme il faut. Ici, nous n’avons malheureusement rien. Alors…il faudra que tu tiennes jusque là.

-Oui, souffla-t-elle.

Elle frissonnait maintenant de la tête aux pieds.

-Hé ! Mais tu trembles… la fièvre doit être en train de monter.

Puis avisant le lit à moitié mouillé, il s’exclama :

-Oups ! Je n’y suis pas aller de main morte tout à l’heure… Il faut changer ces draps trempés… Attends, ne bouges pas.

-Et où veux-tu donc que j’aille, Elu ? J’aurais bien du mal à sortir de ce lit, dit-elle en grimaçant.

Zélos attrapa la couverture qui couvrait le lit qu’occupait Colette et emmitoufla Sheena à l’intérieur. Puis il l’aida à se lever et l’installa sur la chaise.

-Voilà, dit-il en resserrant les pans de la couverture autour d’elle. Surtout restes où tu es, je reviens.

Il sortit précipitamment de la pièce et elle l’entendit dévaler les escaliers.

     Diane avait eu froid et c’est cela qui l’avait réveillé. Elle s’attendait à trouver l’Elu du Mana de Tésséha’lla à coté d’elle, mais il n’y avait qu’une place vide. Etonnée, elle se leva, jeta un peignoir sur ses épaules et partit à se recherche. Elle arpentait le couloir lorsqu’un hurlement d’horreur la cloua sur place. Elle s’apprêtait à rejoindre prestement sa chambre quand elle cru reconnaître la voix de Zélos. Elle s’approcha de la chambre la plus proche et jeta un coup d’œil par l’entrebâillement de la porte. Zélos avait pris cette petite traînée de Mizuho dans ses bras ! Shocking ! Non mais ça n’allait sûrement pas se passer comme ça ! Qu’est ce que cela voulait dire, enfin ?!! « Ce n’est pas possible pensa-t-elle…je dois sûrement rêver… oui… ça ne peut être que ça… » pensa-t-elle. Elle tenta de se pincer pour se prouver qu’elle rêvait, en vain. L’Elu tenait toujours l’invocatrice dans ses bras et la berçait doucement. Diane sentit la colère et la jalousie monter en elle. Cette Sheena était décidément une vraie sorcière ! Elle profitait sans scrupule de la gentillesse de maître Zélos ! C’était intolérable. Diane faillit s’étouffer en voyant combien il prenait soin d’elle et lorsqu’il la porta à moitié pour l’installer sur la chaise, ce fut le bouquet… !

Diane se recula précipitamment dans la pénombre lorsque l’Elu fit mine de se diriger vers la porte. Pas question qu’il la surprenne en train d’espionner ! Celui-ci passa devant elle sans la voir et descendit les escaliers menant à la salle commune.

       Assise sur la chaise en bois et enveloppé dans sa couverture, Sheena repensait à son cauchemar. C’était bien la première fois qu’elle se retrouvait devant une clairière en flamme. D’habitude c’était toujours le même rêve qu’elle faisait, les variantes étaient très rares et celle-ci était de taille. Peut être que cela était dû à la fièvre…

L’esprit embrumé, son corps engourdi n’aspirait qu’à une seule chose : dormir. Elle espérait que cet imbécile de Zélos allait vite revenir. La porte de la chambre grinça et elle releva la tête au prix d’un effort considérable, pensant que c’était lui qui était remonté. Devant elle se trouvait Diane, en peignoir et un peu échevelée, ce qui la rendait moins tirée à quatre épingles que d’habitude et presque sympathique. Cependant, elle avait l’air furieuse et se dirigea vers Sheena d’un pas décidé. Le temps que son cerveau analyse les informations, elle se retrouva par terre sous la gifle que la jeune femme blonde venait de lui asséner.

-Non mais vous avez perdu la tête ?

-Tais toi, espèce de petite arriviste, siffla Diane avec un regard courroucé. Ne crois pas que tu vas te mettre si facilement entre moi et l’Elu. J’ai bien trop manigancé pour éliminer mes précédentes rivales et devenir la favorite pour que tu viennes tout gâcher avec tes airs d’ingénue.

-Mais enfin…

-C’est moi qui aurait le titre de compagne officielle de l’Elu, mets toi bien ça dans le crâne ! Ne t’approche plus de lui !!!

-Euh, en général c’est lui qui s’approche de moi vous savez…

-Arrêtes de raconter des mensonges ! fit Diane à voix basse en lui donnant une nouvelle gifle retentissante. Je t’ai vu dans ses bras tout à l’heure et tu n’avais pas l’air de détester ça. Si tu ne cesse pas tout de suite de lui faire des avances, il va t’en cuire, crois moi… . Et ce ne sont pas des paroles en l’air !

« Elle est complètement folle » songea Sheena en grelottant de fièvre. Les propos de Diane n’avaient aucun sens pour elle. Elle n’avait rien fait de mal, alors pourquoi l’accablait-elle ainsi ? Rendue un peu plus sensible que d’habitude à cause de sa fièvre de cheval, Sheena sentit ses yeux picoter et bientôt des larmes d’incompréhension coulèrent le long de ses joues sans qu’elle puisse rien faire pour les retenir.

-Diane ?!! Que faites vous ici ? s’exclama Zélos,accompagné de la patronne en bonnet de nuit, de nouveaux draps propres en main et visiblement surpris de la trouver dans la chambre de Sheena….Avec Sheena à ses pieds en plus ! Que c’était-il donc passé ?

-Ah, je vous cherchais maître Zélos. Vous avez disparu si soudainement que je me suis inquiétée. J’ai aperçu de la lumière ici alors je suis rentrée et je l’ai découverte par terre, dit-elle en se retournant vers Sheena et en lui intimant l’ordre de ne pas la contredire.

Devant tant de fureur dans le regard, Sheena, toujours à terre, acquiesça timidement.

-Je voulais l’aider mais elle a refusé mon secours. Madame fait sa fière sans doute, s’empressa-t-elle d’ajouter d’un air hautain.

Le regard de Zélos allait alternativement de Diane à Sheena, cherchant à savoir qui des deux femmes disait la vérité. Il fronça les sourcils devant les yeux rougis de la jeune invocatrice, où brillaient encore quelques larmes. Il traversa prestement la pièce et vint s’accroupir auprès d’elle. Sheena baissa les yeux et rentra la tête dans ses épaules en resserrant fébrilement la couverture autour d’elle. Remarquant des marques blanches sur sa peau rougie par la fièvre, il réalisa pourquoi elle se trouvait sur le plancher et ses yeux se durcirent, foudroyant sa favorite.

-Bien, voyons voir ce lit, fit la patronne de l’hôtel, afin d’essayer de noyer le poisson et d’éviter une explication des gravures pour le moins houleuse.

-Venez m’aider Diane, puisque vous êtes là. Nous allons la mettre sur l’autre lit en attendant, dit Zélos.

Celle-ci obtempéra sans rien dire. Quand l’Elu ordonnait, elle obéissait. Elle ne voulait pas lui déplaire, ça non ! Elle avait compris qu’elle avait été percée à jour alors inutile d’aggraver son cas…

Pendant que la tenancière s’activait autour du lit, Zélos entraîna Diane à sa suite dans le couloir.

-Non mais qu’est ce qu’il vous a pris enfin ! explosa-t-il à voix basse, une fois hors de la pièce.

-Je ne vois pas où vous voulez en venir…

-Il était inutile de la frapper…Que vous avait-elle fait au juste ?

-…

-Répondez, Diane ! Sachez que je tolèrerais plus une pareille attitude. C’est assez méprisable de votre part de vous en prendre à elle alors qu’elle est blessée…

-Je suis désolée maître Zélos, je me suis laissée emportée mais cela ne se reproduira plus, fit-elle en baissant la tête.

-Je l’espère bien !

Puis la laissant plantée là Zélos retourna auprès de Sheena. Il la souleva prestement dans ses bras et la conduisit jusqu’au lit maintenant refait. La tête lourde de la jeune femme venait de rouler contre sa poitrine. Elle avait de nouveau perdu connaissance. Son corps entier était brûlant, comme si il venait de la sortir du brasier ; il pouvait le sentir même à travers la couverture. Il la déposa avec douceur sur le matelas, la borda et remercia l’hôtelière de lui avoir rendu service.

Le masque venait de tomber…

Le regard noir, Diane observait la scène. Ainsi donc il préférait cette paysanne insolente, à elle, le plus beau parti de la capitale… Elle avait peut être perdu cette bataille, mais certainement pas la guerre. Une femme jalouse et bafouée était bien pire que tout les assassins du monde, même les plus féroces.

-Vous payerez cet affront, tous les deux. Il vous en coûtera, mon cher Zélos, de m’avoir ainsi rejeté. Oui, je me vengerais, promit-elle, en serrant les poings

_____

Le secret de Régal : mais comment fait-il pour grimper avec les mains liées ?

Colette : Dis Régal…

Régal : Oui ?

C : Comment fais-tu pour grimper le long du mur alors que tu as les mains liées ?

R : Ahah ! J’ai un secret !

Génis : Oui, il utilise ses dents… du coup la corde était toute dégueulasse de bave de Régal ! Je le sais, je suis monté derrière lui -_-‘

C : O_o

R : …

C : Oui mais si y a pas de corde et que c’est une paroi rocheuse, il doit se faire trop mal aux dents le pauvre…

G : Euh … Colette, je plaisantais là… il n’a pas une mâchoire d’acier… lol

N : En fait Régal détache tout simplement ses mains en traficotant la serrure à la Mc-Giver : une épingle, du chewing-gum et hop, il vous fait une voiture ! Trop la classe non ?^^

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