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Tales of Symphonia for ever
17 juillet 2008

Chapitre 01: Une ombre - par Ludovika

  Julia écarta doucement des branchages et embrassa l’horizon d’un regard béat. Une étendue verte à perte de vue, sauvage et émouvante. C’était la première fois qu’elle mettait un pied sur le continent de Sylvarant. Ses longs cheveux blancs dansèrent autour de son visage, caressant son regard écarlate. Elle avait des yeux de son père, elle en était heureuse, elle l’aimait profondément. Sa mère aussi, peut-être pas autant.
- Et la mère est amère… Soupira-t-elle.
Elle fila vers l’inconnu, le nez au vent, sautillant dans l’herbe grasse. Enfin, épuisée, elle se laissa glisser au sol. Elle fixait les nuages depuis à peine deux minutes quand son paternel apparu à ses côtés. Kratos s’assit et sa fille se redressa, lui offrant un sourire candide. Il lui caressa tendrement les cheveux.
- Tu aimes cet endroit ? Demanda-t-il calmement.
- Oh oui ! Ca change tellement de Meltokio, c’est tellement plus… Sauvage ! Même l’air me semble plus pur !
- Si ça te plait…
- Tu n’es pas content d’être ici ? Dit Julia, étonnée par la tristesse qu’elle venait voir se dessiner sur le visage de son père.
- Ne t’inquiète pas, ce sont justes de vieilles histoires. J’ai évité cette région pendant longtemps, je n’aurais pas dû, et y revenir après… Deux cent ans… C’est difficile…
- Oh…

 Quand elle était enfant, son père l’avait souvent régalée d’histoires épiques venant tout droit d’un autre âge. Qu’il était un Ange, elle le savait depuis toujours. Parfois, Kratos passait chez les Renégats, ou Yuan venait lui-même pour parler de choses sérieuses ou simplement discuter. Il était étrange, Julia ne le détestait pas, mais elle n’arrivait pas à l’apprécier non plus. D’ailleurs, le Demi Elfe ne jetait que des regards hautains à sa mère qui préférait l’ignorer. La jeune fille n’avait jamais compris pourquoi.

 Père et fille se relevèrent. Près de leur nouvelle maison, callée entre Asgard et Luin, une voix familière les appelait. Julia parti en courant mais Kratos la rattrapa rapidement.
- Arrêtes ! Tu sais bien qu’il est mort quelques mois plus tard ! Cette histoire est terminée ! Dit Génis à sa sœur, visiblement énervé.
- Oncle Génis ! Cria Julia en se jetant au cou du Demi Elfe.
- Ah ! Ma nièce adorée, murmura-t-il.
- Julia… Génis, ton père et moi devons parler de certaines affaires à régler, dit calmement Raine à sa fille.
- Je peux aller me promener alors ? Demanda-t-elle à sa mère. Je sais me défendre !
Raine soupira et son mari se pencha vers sa fille.
- Tu as un ptéroplan ?
- Oui.
- Ne pars pas trop loin, d’accord ?
- C’est promis !
Julia déposa un rapide baiser sur la joue de son père qui lui rendit un affectueux regard. Il se releva en regardant sa fille filer au loin comme une flèche.
- Bon, je rentre, fit Raine en soupirant.
Kratos acquiesça et suivit Génis qui retournait à la base de Triet.

 Après le repas, Raine lisait un livre dans le grand salon, Julia était endormie dans un fauteuil près de l’immense âtre qui réchauffait agréablement la pièce. Dehors, une tempête faisait rage. C’était une grande demeure. Elle comportait nombre de chambres, plusieurs salons et une bibliothèque des plus onéreuses et remplies qu’elle n’ait jamais vu, elle était le cœur de la maison. Dehors, il faisait nuit noire, mais la Demi Elfe n’était pas fatiguée. Elle se leva et posa un regard doux sur son enfant. Elle se pencha et lui caressa la joue. Julia ouvrit lentement les yeux.
- Il est temps d’aller dormir, lui murmura sa mère.
- Papa... revient quand ?...
- Va dormir.
Elle avait trouvé un mot de Kratos où il laissait entendre qu’il ne rentrerait que pendant le lendemain. Julia se leva péniblement et sa mère la guida jusqu’à sa nouvelle chambre. Sa fille se blottit sous les couvertures, déjà somnolente.
- Bonne nuit, maman.
- Bonne nuit, Julia, fais de beaux rêves.
Raine déposa un baiser sur son front et quitta la pièce. Elle se dirigeait à nouveau vers le salon quand trois coups furent frappés à la porte d’entrée.

 Qui pouvait bien les déranger à une heure si tardive ? Peut-être était-ce simplement un Renégat qui leur apportait quelque information. Raine secoua la tête, peu importe… Elle ouvrit l’imposante porte de chêne.
- Kratos ?
Soudain, elle se figea de terreur. Ce n’était pas son mari qui se tenait devant elle.
- Lloyd… dit-elle avec effroi.
C’était lui, elle en était certaine, bien qu’il n’ait plus grand-chose à voir avec le garçon qu’elle avait connu autrefois. De longs cheveux d’un beau marron écarlate descendaient jusqu’à ses coudes, dégoulinants de pluie, glissant sur son visage. Il était vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche dont, par endroits, les manches étaient encerclées d’anneaux métalliques. Son visage, très pâle, était toujours aussi doux, quoiqu’une grande cicatrice barrait son œil gauche. Dans sa main, il serait un pendentif dont la chaîne s’était échappée de sa paume. Ses grands yeux carmin la regardaient sans ciller, terrifiés.

 Tous deux étaient sans voix. Lloyd tenta d’ouvrir la bouche pour parler mais aucun son n’en sortit. Ils restèrent ainsi, comme pétrifiés, jusqu’à ce que le regard du garçon se pose sur quelqu’un derrière Raine. Julia tira à la robe de sa mère.
- Maman… C’est papa qui est rentré ? Demanda-t-elle candidement, sans voir son demi frère sous la pluie.
Les yeux de Lloyd s’agrandirent encore. Il faisait non de la tête, refusant de saisir la vérité qui s’étalait sous ses yeux. Julia remarqua que ce n’était pas son père qui était revenu et se tut. Le jeune garçon balafré fit un pas en arrière. Raine avança, voulu le retenir, mais il s’enfuit en courant, les yeux révulsés de terreur.
- Lloyd !
Raine sortit pour le rattraper, mais il était déjà trop tard, il avait disparu sous le couvert des arbres, dans le manteau de la nuit. Sur le sol boueux, elle remarqua le médaillon qu’il avait jeté là, juste avant de fuir.

- Tu es sûre que c’était lui ?
- Oui… je ne sais pas comment il a survécu… mais c’était bel et bien Lloyd…
Ils étaient dans le salon. Kratos, assis dans un fauteuil à haut dossier, se tenait le visage entre les mains alors que Raine était debout face à la vitre et se mettait parfois à faire les cent pas. Sur une table basse devant l’Ange, il y avait le médaillon que la Demi Elfe avait ramassé. C’était le médaillon que Kratos avait donné à son fils, des siècles de là. Il contenait une photo de Lloyd, encore bébé, de Anna, sa mère, et de Kratos.
- Pourquoi nous a-t-on dit qu’il était mort ? Demanda l’Ange d’une voix atone.
- Il était mort ! Enfin…
Raine soupira. Devait-elle tout lui raconter dans les moindres détails ? Il savait déjà tout.
- Deux mois après la réunification, il est tombé gravement malade. Je ne savais pas quoi faire. Je n’avais jamais vu de tels symptômes… Son état n’arrêtait pas d’empirer. Il a souffert pendant des semaines avant de…
Kratos se leva, il vint jusqu’à elle et posa son front sur la vitre glacée de la baie qui donnait sur le jardin. Les paupières closes, il endura en silence les mots de Raine, le calvaire de son fils.
- Il a été enterré… juste à côté d’Anna… Sa tombe doit toujours y être.
Kratos lui jeta un regard en biais avant de se redresser et de s’apprêter à quitter la maison, le visage fermé.
- Où vas-tu ? Demanda son épouse, inquiète.
- A Isélia.
Kratos quitta la demeure et disparu dans la nuit.

 Seulement deux heures plus tard, Kratos était déjà de retour. Des ombres moroses dansaient sur son faciès. Raine le suivit au salon où il se laissa tomber dans le fauteuil au grand dossier en poussant un soupir d’épuisement et de douleur. Ses habits étaient sales, ses mains étaient couvertes de terre ainsi que son visage. Il finit par lever vers elle ses prunelles pleines d’une infinie tristesse.
- Rien, dit-il, la gorge nouée.
- Rien ? S’étonna Raine.
- Rien… La tombe est brisée… Le corps n’y est plus…
Kratos baissa la tête et porta une main à ses yeux. Il pleurait en silence. Raine sentait son cœur se déchirer, elle ne l’avait jamais vu dans un tel état. Elle ne savait que faire. Elle ne pouvait rien faire. Rien n’apaiserait son chagrin et son impuissance la torturait. Elle ne put que se tenir à ses côtés et lui presser l’épaule…

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Commentaires
S
Eh bien!je ne m'attendais pas du tout à ce que Kratos et Raine soient ensemble!et qu'ils aient un enfant en plus!!c'est étonnant!!bah,tu me diras,après tout,qu'on peut faire ce qu'on veut avec une fic.
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