Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Tales of Symphonia for ever

11 février 2008

Chapitre 01: Prologue - par Angel Mythria

Note:
En gras figure le récit;
Entre *, figurent les pensées des personnages.

Vous connaissez l’histoire de Tales of Symphonia. Beaucoup la connaisse même certain raconte le passé et l’avenir de Lloyd et son groupe. Mais mon histoire est différente. Qu’es qui serais passé si la mission de Lloyd avait échouer ? Si Mithos avait gagne son combat ? C’est ce que je vais vous raconter.

Notre histoire commence sur cette planet que vous appelez Terre. Dans cet endroit que vous appelez Lycée. Dans une classe de 2°. Une jeune fille regardait le ciel. Elle le regardait le ciel tous les jours. Cette fille s’appelait Evangel. Ces parents aimés les noms d’origine étrangère. Elle avait les cheveux mi-long de couleur châtiants claire, les yeux marrons avec un peu de vert, elle avait un poids et une taille correct pour une fille de son âge, elle porté un collier qui avait une forme de rond couper en deux, c’était un symbole que votre monde connaît, le Yin et Yang. Elle regardait ce ciel en espérant voir quelque chose d’inhabituel. Mais comme chaque jours il n’y a rien d’étrange dans ce ciel. Ceci n’avait pas t’importante, perdu dans ces pensées elle rêve de Sylvarant et Tésséha’lla. Un monde qui ressemble au votre.

Le maître, si c’est comme ça que vous l’appelez, s’approcha d’elle est dit d’une voix énervée :

« Mademoiselle McDowel ! ! ! Arrêté de regarder le ciel et aller plutôt calculer c’était équation ! ! ! Tout de suite ! ! ! ! »

Evangel se leva et alla calculer l’opération posée par le maître. Elle pris l’a craie. Et réfléchi :

*Cette impertinente de McDowel va en prend pour son grade. Si elle se trompe sur se calcule, je vais…*

« J’ai fini monsieur Arakamoto.

- Bien retourner à votre… place… »

*Se calcule juste. Mais impossible qu’elle soit résolue en si peut de temps. C’est un calcule de niveau supérieur. Elle n’est quand 2°. *

En retourna à sa place elle lança la craie par-dessus son épaule qui tomba tout juste dans la boîte à craie.

Le maître surprit par la vitesse et l’exactitude de l’opération resta sans voix. La sonnerie retendit dans la classe. Les élèves rangeaient leur affaire et sorti de la classe en laissant le maître devant le tableau.

Rentrant chez elle, Evangel marchait la tête lever vers le ciel. Elle rentrait seul. Elle n’avait pas d’amis, car elle préférée ces rêves à la réalité. Pour elle ce monde n’avait plus espoirs. Les adolescents de son âge ne cherche pas savoir que signifie le véritable sens du mot amour. Ils rentraient dans le troupeau comme tout les autres. Mais Evangel veux s’éloigner de ce troupeau.

Sur son chemin elle vit deux personne vêtu d’une cape mais elle remarqua un vêtement qui lui était pas inconnu. Elle se mit devant les deux hommes et dit :

« Mardi gras est passé se n’est pas la peine de vous déguiser en Désians. Le cosplay est nul.  »

Elle parti et continua son chemin. Qu’elle fut assez loin les deux hommes parla à une montre très étrange :

«  Maître Yuan ! ! ! Nous l’avons trouvé.

- Bien vous pouvez le début de l’opération. Mais ramener là vivante. »

De son côté, Evangel vit un groupe de filles. Se groupe de filles était celle qu’elle détestait le plus au monde. Elle passa en attendant leur insulte habituelle. Mais rien se fit, étonner Evangel alla les voir et remarqua qu’elles étaient figées. Elle ne comprit pas sur le moment et regarda autour d’elle, un oiseau qui était suspendu dans le ciel, une cycliste n’avancer pas, une fleuriste donnais un pot de fleur, … . Le temps c’était figé, rien ne bouger et ne tomber, elle était seule à bouger. Elle se mis paniqué.

Les désians de tout à l’heure l’avaient rattrapé :

«  Qui êtes-vous ? »

Ils ne répondirent pas. Ils foncèrent sur elle et l’attrapa. Elle n’essaya de se débattre. Un désians fit apparaît un trou dimensionnel et ils passèrent tout trois dedans. Evangel tomba dans les pommes à ce moment là.

                                                               suivant>>

Publicité
11 février 2008

Chapitre 06: Le traître de Mizuho

Il faisait chaud sous le soleil du désert. Yuan marchait depuis des heures dans la vaste étendue de sable. Depuis qu’il avait quitté Meltokio, il avait parcouru beaucoup de chemins, notamment  dans la région de Sylvarant et comme il s’en était douté, celle-ci avait été plus touché que Tesseha’lla par les attaques imputées aux demi-elfes. Il avait rencontré à maintes reprises des soldats de la garde de la cité royale, venus prêter main forte. Cependant, il avait relevé un fait curieux : ceux-ci ne semblaient pas protéger les villes d’éventuels assauts. Leurs campements étaient en effet trop éloignés des habitations pour leur permettre d’intervenir en cas de danger immédiat.
Yuan, intrigué, s’était dit qu’une petite enquête s’imposait. Il voulait savoir ce qu’il y avait derrière tout ça. Pourquoi dépêcher toute une armée qui, au final, ne servait à rien ? Il avait justement aperçu un de ces campements en plein milieu du désert, assez loin de la ville de Triet. Pour être sûr de ne pas se faire repérer, il décida qu’il était plus sage d’attendre le crépuscule et surveilla de loin leurs étranges activités. Au fur et à mesure que les heures défilaient, des hommes, par groupe de trois ou quatre, revenaient par des directions différentes à leur camp. Ce que Yuan ne comprenait pas, c’était que les soldats étaient équipés de pelles. « Il y a plus performant comme armes » pensa-t-il avec une pointe d’humour.
Quand la nuit tomba enfin, il s’infiltra prudemment à proximité d’un groupe de soldats. Ceux-ci montaient la garde près d’une tente quand un de leur supérieur vint leur donner des ordres.
« Demain on plie le camp, il n’y a rien ici.
- Oui, chef ! »
L’homme partit et Yuan put entendre les soldats discuter entre eux.
- Tant mieux ! soupira l’un des soldats, j’en ai plus que marre de ratisser le coin pour trouver je ne sais quoi. J’ai pas signé pour creuser des trous dans le sable, moi !
Les autres approuvèrent.
« Je pensais qu’on allait capturer des demi-elfes, tu parles !
- Il faut dire que les prisons sont déjà pleines, fit un autre soldat fataliste. Bientôt on va être réquisitionné pour en construire d’autres ! »
Des prisons! Yuan était de plus en plus intrigué, mais il comprenait à présent pourquoi il n’avait pas croisé un seul demi-elfe depuis un moment. Ceux qui n’avaient pas été capturés devaient se cacher quelque part. Mais pourquoi le gouvernement avait tenu cette information secrète ? C’était plutôt insensé, le roi aurait dû la rendre publique afin de rassurer la population ! Pourtant ce n’était pas le cas.
Il quitta le campement tout en prenant garde de ne pas se faire remarquer, ce n’était vraiment pas le moment. Il devait informer Zélos et vite !
Sur le chemin du retour, Yuan essaya de mettre en relation les informations qu’ils avaient, mais rien ne semblait logique. Il savait que le roi avait l’ambition de soumettre Sylvarant à son autorité : il lui suffisait d’accuser les demi-elfes des attaques et d’en d’organiser quelques une dans sa région afin de ne pas éveiller les soupçons. Enfin, il portait secours à son voisin totalement démuni. Ainsi, il passait pour le grand sauveur et montrait que Sylvarant, moins avancé au niveau technologique et surtout militaire, ne pouvait se passer de lui. Mais alors pourquoi ces soldats étaient ici au lieu de secourir la population ? Et surtout, que recherchaient-ils ?
Il lui semblait plus que probable qu’une personne agissait dans l’ombre. Malgré ses défauts le roi n’aurait jamais mis un tel plan à exécution. Il n’aurait pas mis en danger la vie de ces concitoyens juste pour assouvir ces ambitions politiques. Quelqu’un l’y avait poussé ou forcé, et cette personne avait un tout autre but que le roi.
La nuit était noire, mais Yuan décida de continuer sa route pour arriver le plus rapidement possible à Triet afin d’y récupérer son ptéroplan. Il devait rejoindre Meltokio dans les plus bref délais et mettre Zélos au courant de ces nouvelles informations. Il n’aimait pas ce qu’il venait d’apprendre. Encore une fois les demi-elfes faisaient les frais de gens peu scrupuleux.
Alors qu’il approchait de la ville, une étrange lueur provenant de l’est attira son attention. Yuan hésita un instant, regardant cette nitescence qui embrasait l’horizon. Il ne savait pas exactement sur quoi il allait tomber là bas, mais sachant que des vies étaient peut-être en danger, il s’élança finalement en direction de cet incendie.
Quand il arriva, il n’y avait plus rien à faire. Il ne put que constater le spectacle de désolation qui s’étendait devant lui. Le village, totalement dévasté par les flammes, n’était plus que débris. Certaines maisons brûlaient encore laissant s’échapper une épaisse fumée noire. Quelques survivants s’étaient regroupés à l’écart du sinistre. Apparemment, d’après ce qu’il comprit, ils avaient été attaqué la veille, mais aucuns de ces gens ne voulut lui en dire plus. Ils se méfiaient de lui et il les comprenait. Voulant tout de même se rendre utile, il s’aventura alors dans ce qui restait de la petite ville à la recherche de potentiels blessés. Des corps jonchaient les rues, il semblait ne plus y avoir de survivants. C’est alors qu’il aperçut un homme allongé par terre. Celui-ci émettait de faibles gémissements de douleur. L’homme était à moitié mort au milieu des décombres encore brûlants. Comprenant qu’il ne pourrait rien pour le sauver, il s’agenouilla auprès de lui. Mourir seul, dans la souffrance était ce qu’un homme redoutait le plus. Yuan lui demanda ce qui était arrivé et ce que l’homme lui raconta, la voix faible, le médusa. Un homme, un seul homme, avait réussit à décimer presque tout un village.
- Cet homme…, lui dit-il, il est…vraiment…dangereux.
L’homme lui agrippa soudain le bras. Sa fin était proche.
- Il…un…ninja…souffla-t-il.
Il murmura autre chose avant de s’éteindre, mais Yuan ne le comprit pas. Il resta de longues minutes devant la dépouille de l’homme. Il réfléchissait, mais ne trouvait pas de cohérence avec ce qu’il savait déjà. Après avoir enterré le corps, il prit une décision. Sa prochaine étape serait le village de Mizuho.

A Meltokio, quelques heures plus tôt, Sheena, elle aussi avait pris une décision. Assise sous la douche, l’eau se mêlant à ses larmes, elle se remémorait les instants qu’elle avait passés avec ses amis. Elle ne voulait pas partir. Elle aurait aimé rester ici seulement elle ne pouvait pas. Cela lui déchirait le cœur.
Quand elle sortit de la douche, elle s’enroula dans un peignoir qu’elle noua autour de sa taille. D’une main, elle enleva la buée qui s’était fixée sur le miroir et regarda son reflet quelques instants. Ses yeux étaient gonflés et rougis par ses pleurs. Elle se sentait vraiment idiote comme ça, se lamenter n’allait pas changer la situation. Tout en peignant ses cheveux humides, elle réfléchissait à un plan d’action. La fenêtre de la salle de bain, située à l’étage, était ouverte. Bien sûr elle avait tiré les rideaux pour éviter que Zélos ne soit tenté de la déranger, et de dehors elle entendait les rires de ses amis qui avaient décidé de profiter du soleil. Ils étaient si insouciants ! Elle en était presque jalouse.
Elle savait ce qu’elle devait faire, attendre que Yuan revienne ne lui servait à rien. Cette nuit elle partirait ! Son village comptait sur elle. C’est alors qu’elle aperçut une ombre suspecte. « Je vais le tuer !! » pensa-t-elle croyant avoir affaire à Zélos, mais quand l’image de l’ombre se refléta dans le miroir elle se pétrifia.
C’était lui, l’homme qui avait trahit Mizuho ! Sheena sentit ses jambes trembler, elle avait la gorge sèche et le souffle court. L’homme vêtu comme un ninja s’approcha d’elle.
- Tu n’as pas l’air ravie de me voir, dit le ninja. Je ne t’ai pas manqué ?
Sheena fit un effort pour ne pas s’effondrer. Mais que lui voulait-il encore ? Pourquoi la torturait-il ainsi ? Elle lui tournait toujours le dos, elle n’avait pas le courage de l’affronter.
- Qu’est-ce que tu veux ? finit-elle par dire la voix étranglée.
Il lui passa un bras autour d’elle pour attraper son bras . Il regarda quelques instant le bracelet qu’elle portait. La jeune femme ravala les sanglots qui lui montaient à la gorge. Il la retourna brusquement face à lui.
- Ce que je veux ? répéta-t-il avec un sourire carnassier. Il me semble que tu le sais déjà, non ?
Il lui caressa le visage d’une main, l’autre serrant le cou de Sheena.
« J’avais espoir que tu ais changé d’avis ma chère Sheena, à nous deux nous pourrions être invincible !
- Tu n’es qu’un traître ! »
Il ria comme si cela avait été un compliment.
- N’oublie pas ! Que tu le veuilles ou non, c’est grâce à toi que je réussirai. Autant te faire à cette idée et de me rejoindre. Sinon…
Il se pencha vers Sheena qu’il tenait à présent fermement par les cheveux et lui murmura quelque mot à l’oreille. La jeune femme eut un regard horrifié.
- S’il te plaît, non ! le supplia-t-elle.
Il la relâcha et se dirigea vers la fenêtre. Il souleva légèrement un des rideaux et regarda quelques instants dehors. Sheena en profita pour se diriger vers la porte. Discrètement elle la déverrouilla. Il lui fallait une issue. Mais le ninja remarqua son manège et d’un bond fut près d’elle.
- Où crois-tu aller comme ça ? lui demanda-t-il d’un ton sombre.
Il l’éloigna brutalement de la porte.
- C’est une très mauvaise idée, l’avertit-il.
Il approcha son visage de celui de la ninja.
- Tu ne voudrais pas me vexer, n’est-ce pas? J’ai pris de gros risques pour venir te voir, alors j’attends de toi que tu sois sage et obéissante.
Il l’embrassa. Sheena essaya de se dégager mais il renforça son étreinte. Une fois que ses lèvres quittèrent celles de la jeune femme, il la serra contre lui et lui caressa les cheveux.
- Tu vois que tu peux être sage, murmura-t-il très satisfait de lui. Je ne te ferais jamais de mal tu le sais bien.
Non, elle ne le savait pas justement. À cause de lui, elle et son village avaient beaucoup soufferts.
- Cependant, continua-t-il en la libérant de ses bras, pour tes amis…
Sheena le vit de nouveau se diriger vers la fenêtre et sans qu’elle ne puisse réagir, il sortit un petit poignard ninja et le lança brusquement, avec un geste habile, en direction de ses amis.
- Non ! cria-t-elle.

Dans le patio, Lloyd s’était allongé dans l’herbe. Il était trop bien ! Il regarda Génis qui s’était assoupi à côté de lui.
- Lloyd ! Viens jouer avec nous ! lui proposa Colette en lui faisant signe.
Il déclina l’offre d’un geste. La jeune fille et Préséa s’amusaient comme de vraies gamines avec un chien que Colette avait absolument voulu recueillir lorsqu’elle l’avait aperçu en ville ce matin, errant d’un air malheureux.
Il entendit alors Raine soupirer pour la énième fois. Assise sur une chaise, un livre à la main dont elle n’avait pas tourné la moindre page depuis des heures, la jeune femme semblait être perdue dans ses pensées. Depuis quelques jours, elle passait ses journées à aller en ville, et à chaque fois elle revenait avec un air déçu et morose. Il n’osait pas lui demander ce qu’elle avait. Zélos l’avait charrié à ce sujet, en lui demandant si elle cherchait son amoureux. Raine s’était alors fâchée contre lui. Lloyd s’était donc dit qu’il ne valait mieux pas qu’il se mêle de ses affaires.
En repensant à la tête de Zélos lorsque Raine lui était tombée dessus, il le chercha du regard.
- Régal, il est où Zélos ? demanda-t-il.
Régal haussa les épaules et leva les yeux au ciel.
- Il est parti depuis dix minutes, il avait une chose « importante » à faire. Cette espèce de pervers est vraiment incorrigible !
Tous savaient qu’à ce moment là Sheena prenait une douche, c’était ce qu’elle faisait toujours après s’être entraînée.
- A mon avis, continua l’homme d’affaire, on va tarder d’entendre hurler Sheena !
Mais ce ne fut pas Sheena qui hurla. Lloyd eut l’impression que son sang s’était figé dans ses veines. Le hurlement de Colette retentissait encore dans ses oreilles quand il la vit s’effondrer.
- Colette !
Du sang, il y en avait beaucoup autour de la jeune fille. Tous s’étaient précipités vers elle. Colette, allongée sur le ventre, les yeux fermés, ne bougeait plus. En examinant son amie d’une pâleur inquiétante, Raine retira le projectile qu’elle avait reçu dans le dos.
- C’est une arme ninja!
Elle l’avait aussitôt reconnu, Sheena avait les mêmes. Elle leva alors les yeux en direction de la fenêtre de la salle de bain où elle aperçut la jeune femme qui disparut aussitôt derrière les rideaux.
- Mais pourquoi ?... Un ninja ?...
Lloyd ne comprenait pas qui aurait pu vouloir du mal à Colette. Il ne souhaitait qu’une chose : qu’elle se réveille, qu’elle lui parle, qu’elle lui sourit. Une sorte de rage monta en lui. Celui qui avait fait ça allait le payer !
Raine resta un moment à réagir et se fut la voix inquiète de Lloyd qui l’extirpa de son état.
- Raine ! Mais qu’est-ce que tu fais ? lui hurla Lloyd. Tu vas laisser Colette comme ça ?
La jeune femme se reprit. Il avait raison, il fallait qu’elle soigne la jeune fille, elle ne savait pas ce qu’il s’était passé dans sa tête. Un doute immense l’avait submergé, elle n’y croyait pas, mais pourtant …
Les mots que lui avait dit son bel inconnu résonnaient dans sa tête. Et si c’était vrai, et si Sheena les avait trahi ! Mais pourquoi vouloir tuer Colette, pourquoi maintenant ? Rien n’était logique ! Il fallait qu’elle ait confiance en la ninja, elle n’aurait jamais fait ça.
Raine chassa ses pensées noires d’un mouvement de tête, sa première priorité pour le moment, c’était la vie de Colette.

Zélos s’était éclipsé du patio, son esprit pervers lui ayant suggéré de rendre une petite visite à Sheena. Posté derrière la porte, il attendait qu’elle sorte de la douche. Au bout d’un moment, l’eau s’arrêta de couler. Il tourna alors la poignée de la porte le plus discrètement possible, malheureusement pour lui, elle était fermée à clef.
- ça aurait été trop beau ! soupira-t-il.
Il tenta de forcer la serrure, comme il l’avait déjà fait maintes fois , mais s’arrêta net lorsqu’il entendit une voix d’homme provenant de la pièce. Il resta près de la porte pour écouter, mais il ne comprenait qu’un mot sur deux. Il pensa alors que c’était un ninja qui faisait un rapport à Sheena. Il aurait pu choisir un autre endroit !
« Déranger une femme dans sa salle de bain ne se fait pas ! » pensa le plus grand pervers du monde !
Il entendit à un moment le loquet de la serrure s’ouvrir et ne comprit qu’après coup que s’était Sheena qui l’avait ouvert.
« C’est bien Sheena ! Bonne initiative !» pensa-t-il.
Il allait enfin pouvoir voir ce qu’il se tramait à l’intérieur. Il entrebâilla légèrement la porte et ce qu’il vit lui pinça le cœur. Un étrange sentiment qu’il ne connaissait pas l’envahit. Un homme dont il ne voyait pas le visage embrassait une Sheena à peine vêtue. Il détourna alors les yeux, ce n’était pas le spectacle qu’il imaginait voir. Il était prêt à repartir quand il entendit la jeune femme crier.
Il fit alors valdinguer brusquement la porte et eut tout juste le temps d’apercevoir l’homme qui se tenait sur le rebord de la fenêtre, que celui-ci s’évapora littéralement, comme par magie. Il vit Sheena courir à la fenêtre et regarder en bas. Elle porta une main devant sa bouche un air d’horreur sur le visage. Elle revint vers Zélos, totalement affolée.
- Colette est blessée, il l’a blessé…elle ne bouge plus !
Il ne comprenait pas. Mais qu’est-ce qui se passait ? Pourquoi Colette serait-elle blessée ? Et que venait-elle faire dans cette histoire ? Sheena le prit par le bras pour lui montrer ce qu’il n’avait pas encore vu. Colette était allongé à terre une marre de sang autour d’elle, Raine à ses côtés la soignait. Zélos devint livide.
- Pourquoi… ? fit-il tout simplement à Sheena qui doucement se laissa glisser sur le sol un air de profonde terreur dans les yeux.
Elle secoua la tête. Mais qu’on la laisse tranquille à la fin
- Sheena ! Qui était cet homme ?
Zélos ne plaisantait pas, sa voix était dure. Il était en colère après elle.
Comme elle ne répondait toujours pas, il la saisit par le col de son peignoir pour la remettre debout. Il voulait qu’elle parle. Mais Sheena lui assena un violent coup de poing à l’œil gauche. Il la lâcha sous l’effet la surprise et la douleur.
Zélos la regarda d’un air furieux. Comment osait-elle ?
- S’il te plaît, ne dit rien !
Elle s’avança vers lui, des larmes roulant sur ses joues. Elle posa son front contre la poitrine de Zélos tout en continuant de le supplier de ne rien raconter de ce qu’il avait vu. Il ne devait pas céder, il ne le voulait pas. Elle devait tout lui dire ! Mais elle avait l’air tellement fragile, si vulnérable.
Il sécha doucement les larmes de la jeune femme. Pourquoi ne pouvait-il pas résister aux femmes dès qu’elles pleuraient ? Cela lui aurait simplifié la vie. Il sortit de la pièce pour permettre à Sheena de s’habiller plus décemment. Cet homme, pour qui se prenait-il pour blesser Colette et embrasser Sheena ? Rien qu’en repensant à la scène Zélos sentit la colère monter en lui.
Quand ils descendirent, Raine lançait un sort de soin à la jeune fille blonde toujours inconsciente, qu’ils avaient installé sur un canapé du salon. Elle était très pâle. Lloyd lui tenait la main.
- Allez ! Colette, réveilles-toi ! la suppliait-il.
Raine se redressa avec un petit soupir. Tout le monde attendait son verdict avec impatience.
- Elle a perdu beaucoup de sang. J’ai pu guérir la blessure mais elle devra se reposer plusieurs jours.
Lloyd était très inquiet. Il ne quittait pas Colette des yeux.
- Allons discuter à côté, proposa Régal afin de ne pas déranger la jeune fille. Lloyd, ne t’inquiète pas, tout va s’arranger. Tu peux rester là si tu veux.
Dans une des pièces jouxtant le salon, l’arme qui avait causé la blessure de Colette était mise en évidence sur une table. Sheena en eut un frisson de dégoût.
- Qu’en penses-tu Sheena ? C’est un ninja qui a fait ça ?
Génis la regarda avec tristesse, il semblait presque gêné de sa question.
- Il s’est servi d’un de mes poignards…
Elle paraissait si atterrée que Raine regretta intérieurement de l’avoir soupçonné.
- Tu sais qui c’est ? demanda Régal.
Sheena hésita un instant avant d’acquiescer. Elle n’avait plus le choix, elle devait leur révéler une partie de ce qui s’était passé à Mizuho, mais une partie seulement, elle ne voulait surtout pas de leur pitié.
- Il y a un traître parmi les ninjas de Mizuho, répondit-elle en touchant son bracelet. Je suis à sa recherche. Sa trahison a coûté la vie de beaucoup de mes hommes. Alors, en tant que chef, c’est moi qui suis chargée de l’éliminer. Cependant, je ne pensais pas qu’il s’en prendrait aussi à Colette.
On lui posa beaucoup de questions sur ce ninja. Personne ne comprenait pourquoi il avait choisi Colette en particulier. Elle sentait sur elle le regard perçant de Zélos. Il fallait absolument qu’elle lui parle et le convainque de ne rien révéler. Une de ses amies avait été blessée et cela la rendait folle de colère. S’ils se mêlaient de ça, la prochaine fois les conséquences seraient bien plus graves.

<< précédent                                                               

11 février 2008

Chapitre 05: La rencontre de Raine - par Yuen

Le lendemain matin à la demeure Wilder le réveil fut difficile. Zélos ne savait pas si c’était l’alcool de la veille ou ce qu’il avait appris qui lui donnait la migraine. Dans la salle à manger il regardait la jeune Préséa assise en face de lui qui le fixait de ses beaux yeux bleus.
« Tu vas bien Zélos ? s’inquiéta-t-elle en remarquant la mine sombre du jeune homme.
- Absolument ma très belle Préséa, répondit-il avec un sourire forcé. Tu es un amour de t’inquiéter pour moi. »
Elle ne répondit rien mais continuait de le regarder avec insistance, ce qui le mit mal à l’aise.
- Bonjour vous deux ! lança Raine d’une voix forte.
Zélos se prit la tête entre ses mains.
« Mais pourquoi elle crie !? » pensa-t-il.
- Tu as l’air de bonne humeur, remarqua Préséa.
Raine, surexcitée, leur expliqua qu’elle comptait se rendre en ville afin d’effectuer certaines recherches sur le talisman de Sheena.
- Vous voulez venir avec moi ?
Zélos et Préséa eurent un sourire crispé et trouvèrent chacun une excuse pour y échapper.
« Dommage ! soupira Raine.
- Tu veux que je te signe une autorisation pour aller dans la bibliothèque royale ? lui demanda le jeune homme.
- Non merci. Si c’est pour que des gardes me surveillent en permanence comme si j’étais une voleuse, ça ne m’enchante pas. Je préfère aller dans la librairie que j’ai repéré. »
Ses deux amis lui souhaitèrent bonne chance.

Raine quitta la maison et se dirigea d’un pas vif en direction de la librairie. En ces moments difficiles, elle était heureuse d’avoir une distraction qui l’intéressait, car l’étude d’objets anciens était une vraie passion pour elle. Génis la charriait beaucoup à ce sujet, mais elle s’en moquait. Apprendre, comprendre l’histoire était important. C’est ainsi qu’on évitait les erreurs du passé. Perdue dans ses pensées, elle déambulait dans les ruelles de Meltokio, inconsciente du danger qui la guettait.
- Attention ! cria une voix masculine derrière elle.
Raine n’eut pas le temps de se retourner qu’une personne la prit dans ses bras et l’emporta quelques mètres plus loin. Surprise, elle ne comprit pas ce qu’il venait de se passer. L’inconnu la serrait toujours contre lui.
- Vous n’avez rien ? lui demanda-t-il en la tenant par les épaules.
Raine tourna la tête vers l’endroit où elle se tenait quelques instant plus tôt et eut un haut le cœur en découvrant le bloc de pierre qui s’y était écrasé.
« Si j’avais été dessous, je serai…morte ! » se rendit-elle compte effrayée.
Ses jambes tremblaient, l’inconnu la fit asseoir.
- Mademoiselle ? Vous êtes sûre que tout va bien ?
Il semblait inquiet pour elle. Elle se rendit compte qu’elle ne l’avait pas encore remercié.
Quand elle regarda son sauveur, son cœur se mit à battre encore plus fort. Elle en avait le souffle court. Elle ne put que remarquer son regard d’un vert profond rempli d’inquiétude. Comme il était beau !
- Je…je…vous remercie ! bégaya-t-elle
Il eut alors un sourire qui la troubla beaucoup.
- C’est tout naturel, je n’allais pas laisser une aussi belle femme se faire blesser par cette pierre.
Malgré elle, Raine sentit ses joues s’empourprer. Elle était de plus en plus troublée. Aussi loin qu’elle pouvait se rappeler jamais un homme ne l’avait mise dans cet état. Elle avait toujours pensé être une femme avec les pieds sur terre et n’avait jamais voulu laisser un homme s’approcher d’elle depuis que… Lorsque Génis était encore jeune, elle avait vécu une histoire avec un archéologue dont elle était l’assistante, avant qu’elle ne s’installe à Isélia avec son frère. Elle avait vraiment cru être amoureuse. C’était lui qui lui avait tout appris. Mais leur histoire s’était terminé dans la douleur pour Raine qui avait eu du mal à sans remettre. C’était pourquoi plus jamais elle n’avait voulu revivre la même chose. De plus, avec Génis, c’était compliqué ! Ils devaient être prudents et prêts à fuir si on découvrait qu’ils étaient des demi-elfes.
Raine se releva avec l’aide du jeune homme. Il lui tenait toujours le bras et à ce moment là elle se dit qu’elle ne voulait pas qu’il la lâche. Elle se sentait si bien en sa présence, il la rassurait.
- Il me semble vous connaître, lui dit-il en la regardant avec encore plus d’intensité. Vous étiez à la soirée de fiançailles de la princesse Hilda, non ?
La jeune femme mit quelques secondes à répondre. Elle n’arrivait pas à se concentrer, elle, qui d’habitude était si posée. Cet homme, elle le connaissait à peine mais c’était comme si tout son être vibrait en sa présence.
- Oui, en effet.
Elle remarqua que sa voix tremblait encore sous le coup de l’émotion.
- Cela vous dirait de m’accompagner à l’auberge, lui proposa-t-il. Nous pourrions discuter autour d’un verre, vous avez l’air d’en avoir besoin.
En effet, elle en avait besoin, mais ce n’était pas plus à cause du choc que de ce regard dont elle ne pouvait se détacher. Il la prit par les épaules et ils marchèrent comme ça jusqu’à l’auberge. Ce sentiment de réconfort ne la quittait pas, un sentiment si fort. Elle avait l’impression d’être sans défense en sa présence et se dit alors qu’il fallait qu’elle se calme. Personne, et surtout pas elle, ne tombait amoureux comme ça ! Le choc, elle devait encore être sous le choc, c’était la seule explication possible, à moins que… était-ce cela un coup de foudre ? Non, c’était le choc qui la faisait délirer. Elle ne croyait pas en ce genre de chose.
L’auberge était à cette heure-ci encore peu fréquentée. Le jeune homme la fit s’installer à une table à l’écart des quelques regards indiscrets. Elle avait l’impression qu’ils étaient seuls au monde. Ils attendirent que l’aubergiste apporte leur commande pour entamer la discussion.
« Est-ce que vous vous sentez mieux ?
- Absolument. Tout ça grâce à vous. Dire que j’ai failli… Heureusement que vous étiez là ! »
Raine frissonna rien qu’en repensant à la scène. L’homme sourit.
« J’allais à la librairie, expliqua-t-il. Je suis à la recherche d’un livre particulier. J’étudie les anciennes ruines près de la région de Meltokio.
- Vraiment ? s’extasia Raine. Vous êtes archéologue ? »
L’homme fit signe que non.
- C’est juste un passe temps. Disons que je suis archéologue amateur.
La jeune femme se sentit pousser des ailes : ils avaient la même passion ! Elle n’en revenait pas, le destin était parfois merveilleux. Ils parlèrent ainsi plus d’une heure. Elle était littéralement passionnée par le récit de ses aventures. C’était vraiment un homme incroyable et courageux.
« Je vous ai trouvé vraiment incroyable hier soir, fit-il soudain. Vous n’avez pas flanché devant ces stupides nobles lorsque le fiancé de la princesse a annoncé que vous alliez représenter les demi-elfes. Ils n’ont vraiment pas compris le rôle majeur que vous allez jouer !
- Vous croyez ?
- Ils ne pensent qu’à eux. Ils croient tout ce que le roi peut dire, ils ne cherchent pas à savoir où est la vérité. Mais moi, je soutiens ce jeune Zélos, il a raison. Maintenant, j’espère pour lui que le peuple va l’écouter. Ce ne sera pas facile mais je suis sûr qu’il y arrivera.
- Alors vous pensez vous aussi que les demi-elfes sont victimes d’un complot ? »
L’homme se pencha vers elle en la regardant droit dans les yeux.
- J’en suis persuadé. C’est pourquoi vous pourrez compter sur mon soutien. J’ai juste une chose à vous dire, ne le prenez surtout pas mal, c’est assez délicat.
Raine le regarda avec étonnement. Il parla à voix basse.
« Une rumeur étrange court ces temps-ci, je ne peux pas vous dire si elle est vrai ou pas mais certaines personnes auraient vu des ninjas de Mizuho attaquer des villages.
- Comment ? s’écria-t-elle. Non, c’est impossible ! Je n’y crois pas une seconde ! »
L’homme lui sourit et lui fit signe de se calmer.
- Ce n’est qu’une rumeur, mais je préférais que vous le sachiez. Il faut savoir reconnaître ses ennemis de ses amis. Ne m’en veuillez pas s’il vous plaît.
Sheena était une amie, elle pouvait compter sur elle. Cette rumeur n’était que mensonge !
- Vous avez fait ce que vous croyiez être juste, je ne vous en veux pas.
Les yeux du jeune homme reflétaient un certain soulagement.
- Quel sera votre premier objectif en tant que nouvelle politicienne ?
Raine se le demandait aussi. Elle ne savait par quoi commencer. Elle savait par contre que le problème se situait ici, à Meltokio, où une personne tirait les ficelles.
- Je n’en sais encore rien, avoua-t-elle.
Il lui lança un sourire rassurant qui lui fit chaud au cœur.
- Vous trouverez quelque chose, c’est certain. Une femme aussi belle et intelligente que vous n’aura aucun mal à remplir son rôle.
La jeune femme se sentit rougir sous ses compliments.
- Je suis désolé, mais il est l’heure pour moi de vous quitter, un rendez-vous important au palais m’attend, dit-il soudain en regardant l’heure.
Elle se sentit vraiment déçue, elle aurait aimé rester avec lui encore longtemps. Ils sortirent ensemble de l’auberge.
- Nos chemins se quittent ici. Prenez soin de vous. Je suis sûr que nous nous reverrons.
Elle lui sourit et le regarda s’éloigner. Quel homme merveilleux ! Il avait quelque chose de spécial, une sorte de magnétisme qui l’attirait. Soudain il lui vint à l’esprit qu’elle ne lui avait pas demandé son nom. Elle se promit de le faire à leur prochaine rencontre, car elle en était sûre, ils se reverraient.

Quand il quitta l’auberge, Yohnis souriait. Il était plutôt satisfait de lui. Il ne savait pas si son plan marcherait, mais en tout cas il avait réussi à faire en sorte que la jeune femme tombe sous son charme.
« Tellement facile ! » pensa-t-il.
Il savait qu’il avait beaucoup de succès auprès des femmes et se servait beaucoup de ce don. C’était devenu comme un jeu pour lui. Une seule femme lui avait résisté. Pourtant il avait insisté, procédé de différentes manières, mais rien n’y avait fait. Il sourit en pensant à cela. Il avait dû changer ses plans et ne s’en plaignait pas, au contraire, il avait beaucoup apprécié cela. Yohnis aimait particulièrement manipuler les gens, c’était presque inné chez lui. Les humains étaient tellement prévisibles ! C’était ce qu’il avait appris, et ça lui rendait la tâche bien plus facile.
Il savait comment Raine réagirait après la révélation qu’il lui avait faite. Semer le doute au sein du groupe, c’était ce qu’il voulait. Cependant, il savait que leur amitié était forte, il ne pouvait négliger ce détail. Il avait charmé la demi-elfe dans le but de garder un contrôle sur elle et de la mener à faire ce qu’il voulait si le besoin s’en faisait ressentir. Il ne voulait surtout pas que ce groupe uni et fort, qui avait vaincu des ennemis puissants, se mette à interférer dans ses plans. Ainsi, les séparer lui permettrait d’avoir le champ libre. Il ne voulait pas courir le risque de sous-estimer leur force, des magiciens habiles, des guerriers expérimentés et une invocatrice. Il le savait, alliés ils pouvaient être redoutables !

Quand Raine retourna chez Zélos, elle monta directement dans la chambre pour y être seule et réfléchir. Tout le monde discutait dans le salon sauf Sheena qui s’entraînait dehors. Elle se sentait étrange, comme si elle était dans un état de manque. Depuis qu’elle avait rencontré cet homme, quelque chose s’était déclenchée en elle. Un sentiment profond l’avait envahit. Elle se posait beaucoup de questions, mais elle était incapable d’avoir les idées claires. Elle ne voulait qu’une chose, le revoir !
Au moment du déjeuné, Raine dû faire un effort incroyable pour rester concentrée sur la discussion. Malgré cela, Préséa remarqua son trouble.
- Raine, tu as l’air ailleurs. Tu as fait une découverte sur le talisman ?
Elle croisa le regard plein d’inquiétude de Sheena.
« En fait, non ! Ça m’est totalement sorti de l’esprit ! fit-elle avec un sourire nerveux.
- Mais…Tu as fais quoi pendant tout ce temps ? demanda Préséa un peu trop curieuse selon Raine.
En repensant au jeune homme qui l’avait sauvé, elle rougit, ce qui n’échappa pas à Zélos.
« Oh non! s’exclama-t-il la mine déçue. T’as un amoureux ?!
- Il serait temps ! » lança Lloyd avec un manque évident de tact.
Raine sourcilla, furieuse. Lloyd se fit tout petit.
« Mais vous allez arrêter de dire n’importe quoi ! s’écria-t-elle. Et c’est quoi ces réflexions Lloyd ? J’ai l’air d’une vieille ?!!
- Mais non, mais non, se rattrapa-t-il, je n’ai pas voulu dire ça ! »
Raine ferma les yeux et tourna la tête, vexée.
Afin d’éviter à la jeune femme d’être plus embarrassée qu’elle ne l’était déjà, Régal, en vrai gentleman, changea de sujet.

 Zélos soupira. Il ne savait plus quoi faire. Il n’avait rien dit des révélations de Sheena. Il ne voulait pas que ses amis s’inquiètent pour lui. Il regarda la ninja du coin de l’œil. Il avait été content qu’elle se confie enfin à lui. Pourtant, il était persuadé qu’elle lui cachait encore beaucoup de choses. Mais il lui laisserait le temps, elle avait sans doute de bonnes raisons pour ne rien dire. Il repensa alors au baiser qu’elle lui avait donné sur le front avant de retourner dans la chambre, sans dire un mot. Il s’était senti ému. Ce baiser valait tous les mots de réconfort du monde.

<< précédent                                                               suivant>>

8 janvier 2008

Arc Sylvarant: Episode 4 (VOSTFR)

2 janvier 2008

ToS knight of ratatoskr traileur 2

voici le magnifique traileur 2 de tales of symphonia knight of ratatoskr. ^^

Publicité
29 décembre 2007

Chapitre 04: Un homme mystérieux - par Yuen

Quand elle entra dans la chambre des filles, Sheena essaya de faire bonne figure. Mais Raine vit bien qu’elle semblait nerveuse.
- J’espère que ce n’est pas Zélos qui t’as ennuyé ? demanda-t-elle.
Sheena lui fit un sourire rassurant, avec un geste de la main lui signifiant que ce n’était pas le cas. C’est alors que Raine eut un regard émerveillé. Elle venait juste de remarquer l’étrange bijou que son amie portait.
- Oh ! s’écria-t-elle les yeux brillants.
Elle faisait vraiment peur quand elle était dans cet état.
Elle saisit le poignet de Sheena et regarda dans tous les sens le bracelet et la bague.
- C’est incroyable, jubila-t-elle au bout d’un moment, c’est une vraie rareté ! C’est aussi très vieux, c’est une véritable antiquité !
Raine en avait les joues roses d’excitation.
« Ce motif ! Je l’ai déjà vu quelque part…
- Et si c’était le bijou d’une ancienne princesse au destin tragique? » imagina Colette en prenant un air rêveur.
Elle aimait ce genre d’histoire, Lloyd lui en inventait souvent lorsqu’ils étaient en voyage.
- C’est vrai qu’il est très beau, dit Préséa en le regardant de plus près. Mais d’un autre côté il fait peur. C’est vraiment étrange la manière dont il s’entortille à ton poignet. Où l’as-tu trouvé ?
- On me la donné », répondit la jeune ninja d’une voix terne.
Raine essaya alors d’enlever la bague de l’étrange bijou pour pouvoir l’examiner de plus près, mais Sheena retira sa main prise d’une affreuse douleur.
« Aïe !! s’écria-t-elle.
- Je…je suis désolé ! Mais je t’assure, j’ai à peine tiré dessus ! »
Raine était vraiment confuse et Sheena se tenait toujours la main.
- C’est de ma faute ! la rassura cette dernière. J’aurais dû te le dire, mais c’est en fait un talisman spécial qui fait parti d’un clan ninja depuis des siècles. Il est tellement précieux qu’un sort le protège ! C’est pourquoi seule la personne qui me l’a donné peut le retirer. Même moi je ne peux pas ! »
Et pourtant elle avait essayé ! Mais à chaque fois une douleur terrible la prenait. Ce maudit talisman ! C’était comme porter une menotte, être prisonnière à vie.
- Quelle est sa signification ? voulut savoir Raine. C’est ce que transmettent les chefs de ton village à leur successeur?
Sheena se raidit.
- C’est vraiment passionnant ! continua-t-la demi-elfe sans attendre de réponse. D’où vient-il ? Qui l’a fabriqué ? Il faut que je fasse des recherches immédiatement !!! »
Les filles regardaient leur amie d’un air perplexe.
- Et c’est reparti ! fit Préséa à voix basse.
Colette et Sheena sourirent.
Raine continuait de parler toute seule, évoquant les diverses possibilités sur la provenance du bijou.
- Raine ! Raine ! appela Préséa. Il serait temps d’aller dormir.
La jeune fille se frottait les yeux de fatigue.
Raine eut l’air déçue, mais obtempéra ! Quand elle ferma les yeux, elle plongea dans de beaux rêves remplis de ruines, d’objet anciens, et de tas d’autres choses dont elle s’évertuait à découvrir les secrets.

    De leur côté, les garçons dormaient comme des loirs. Dès qu’il avait touché son lit, Génis s’était endormi comme une souche et lui aussi faisait de beaux rêves dans lesquels il était aussi grand que Lloyd et partait à l’aventure avec Préséa. Régal et Lloyd non plus n’avaient pas tardé à sombrer.
Après l’étrange scène à laquelle ils avaient assisté, un silence de mort s’était installé. Evidemment, Yuan, comme à son habitude, avait joué le mystérieux et était parti sans expliquer ce qu’il s’était passé. Il avait juste dit qu’il avait des choses importantes à faire et qu’il ne pouvait rester plus longtemps.
Allongé sur son lit, les yeux fixant le plafond, Zélos repensait à la soirée. Faire semblant de rire, d’être heureux d’épouser Hilda, de garder le sourire en permanence, cela lui avait demandé un effort énorme, lui qui avait juste eut envie de s’isoler dans un coin et de ne plus penser à ce cauchemar !
Certes, ce n’était qu’un mariage, il n’allait pas sacrifier sa vie comme Colette était prête à le faire lors de son pèlerinage. Mais, plus il y pensait, plus cela le dégoûtait !
D’un bond, il se leva. Il avait besoin d’air frais ! Il s’habilla en vitesse et descendit dans le patio. Respirant profondément pour évacuer son angoisse, il se sentait bien, presque apaisé.
Soudain, il crut apercevoir une ombre rôder près des arbres entourant le patio. Il se mit aussitôt sur ses gardes.
- Qui est-là ?
Mais personne ne lui répondit. Lentement, il s’approcha de l’endroit où il avait vu l’ombre. Personne ! Zélos regarda autour de lui, mais rien n’était en vue. Il secoua la tête, se disant qu’il avait dû rêver. Il était sur les nerfs en ce moment et cela devait lui jouer des tours. Mais afin de ne pas prendre de risque, il préféra rentrer à l’intérieur.
Alors qu’il montait les escaliers il vit Sheena, qui avait revêtu sa tenue noire, venant à sa rencontre.
« Je t’ai cherché dans la chambre mais j’ai vu que tu n’y étais pas, lui dit-elle à voix basse pour ne réveiller personne.
- Vraiment ? Tu venais me faire une petite visite nocturne, et dire qu’on se méfiait de moi ! »
Elle lui sourit, ce qui le décontenança un peu. D’habitude elle l’aurait giflé en le traitant de tous les noms !
- Pas du tout, je venais t’annoncer quelque chose. C’est important. Yuan et moi avons…
Zélos eut un rire sarcastique.
- Oui, fit-il d’un ton qui ne plut pas à la jeune ninja, nous avons bien compris que tu préférais être avec Yuan qu’avec nous. Ca me dépasse ! Après tout ce que nous avons vécu ensemble, tu nous traites comme si on était des étrangers.
Ses remarques étaient justifiées et Sheena ne lui en tint pas rigueur. Son ami n’était pas du genre à tourner autour du pot. Sa franchise était toute à son honneur. Elle ferma les yeux tout en baissant la tête pour cacher les larmes de tristesse qui lui montaient aux yeux. Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ?
- Je venais juste t’annoncer que te marier était inutile, j’ai des soupçons en ce qui concerne l’implication de ta chère fiancée dans le complot. Il se peut qu’on t’ait tendu un piège pour te faire renoncer à tes idées de réconciliations avec les demi-elfes.
Elle avait dit ça d’un trait sans le regarder, quand elle leva enfin les yeux, elle vit que Zélos était devenu livide. Il s’assit sur l’escalier.
- Un piège ? répéta-t-il.
Il semblait totalement abasourdit. Sheena le laissa reprendre ses esprits.
- Peux-tu le prouver ? Je veux dire, est-ce que tu es sure de ça ?
Sheena prit place à côté de lui et décida de lui révéler ce que son village avait subit ainsi que les réflexions que Hilda lui avait faites, en évitant toutefois de lui dévoiler ce qu’elle savait réellement.
- Personne n’est au courant ! finit-elle par expliquer. Seules les personnes à l’origine de la mort de mes hommes peuvent l’être. Pour le bien de mon village, nous avons gardé le secret sur nos pertes. Alors le seul moyen pour Hilda de savoir, c’est qu’elle soit en contact avec ces meurtriers.
Zélos se prit la tête entre les mains, il n’y croyait pas ! C’était insensé, il s’était fait avoir et il n’avait rien vu. Il avait foncé tête baissée dans cette manigance. « Quel idiot, mais quel idiot ! » pensa-t-il.
- C’est trop tard ! fit-il d’une voix blanche.
Sheena ne comprit pas.
- Maintenant que c’est officiel, continua-t-il sur le même ton, si j’annule les fiançailles je serai  destitué de mon titre de noble. Le roi ne me pardonnera pas cet affront. Aussi, que je me marie ou pas je serais tout aussi impuissant dans les deux cas…
Le piège s’était refermé sur lui…

    Une fois son fiancé parti, on annonça à Hilda qu’un visiteur souhaitait s’entretenir avec elle d’une affaire importante. Dans un petit salon privé, richement décoré, la jeune princesse attendait.
« Princesse Hilda, la salua un beau jeune homme en pénétrant dans la pièce.
- Mon cher Yohnis, que puis-je faire pour vous ? »
Yohnis se dirigea vers la fenêtre et regarda dehors avant de fermer les épais rideaux.
- Je voulais juste savoir si vous étiez satisfaite de vos fiançailles, rien de plus, dit-il en la fixant droit dans les yeux.
Hilda se sentait déstabilisée à chaque fois qu’il la regardait. Yohnis était un jeune homme aux cheveux noirs ébène dont certaines mèches tombaient devant son œil droit, lui donnant un charme fou. C’étaient ses yeux verts émeraudes que préférait Hilda, mais d’un autre côté son regard lui faisait peur. Il semblait pouvoir transpercer l’âme. C’est pourquoi il la mettait tant mal à l’aise.
« Oui…, je…je vous remercie.
- Je suis heureux que vous ayez obtenu ce que vous vouliez.
- C’est à vous que je le dois, je vous en suis reconnaissante. »
Yohnis eu un sourire satisfait.
« Vous avez eu raison de me faire confiance, je tiens toujours mes promesses.
- Je pense ne pas avoir faillit aux miennes » précisa la jeune princesse.
L’étrange jeune homme se mit à déambuler dans la pièce.
- J’en conviens parfaitement, rassura-t-il. De plus vous avoir avec nous ainsi que votre père est un grand plaisir. Votre soutient est très précieux, je suis sûr que votre fiancé comprendra un jour que son combat est vain. Les demi-elfes ne sont pas dignes de confiances.
Hilda acquiesça.
- Cependant, reprit Yohnis d’un ton plus dur, était-ce nécessaire d’apprendre à Sheena que vous étiez au courant pour son village ?
Il s’était approché d’elle et semblait menaçant.
« Mais…non, je.., je vous assure, je ne lui ai rien dit…
- Vous pensez qu’elle n’a pas compris vos sous-entendus ? Si j’étais à votre place, j’éviterais de la sous-estimer ! »
Alors il les avait écouté… Pourtant elle ne l’avait pas aperçu de la soirée.
- Je voulais juste qu’elle comprenne qu’elle n’était pas la bienvenue au palais !
Yohnis s’était encore rapproché d’elle, Hilda recula d’un pas.
- J’avais pourtant été très clair, princesse. Vous avez mis inutilement votre vie en danger. Elle pourrait vouloir vous tuer, j’espère que vous en êtes consciente ?
Hilda le savait.
- S’il m’arrivait quelque chose, mon père ordonnera la capture de tous les ninjas et leur  mise à mort, répliqua-t-elle avec fureur. Je suis sure que cette Sheena n’est pas idiote au point de prendre ce risque.
Yohnis la regarda avec froideur.
« - Il ne vous restera plus qu’à convaincre votre fiancé, après le mariage bien entendu, de la trahison du village de Mizuho, fit-il. Je compte sur vous.
- Je n’y manquerai pas. »
L’homme quitta la pièce et Hilda se retrouva seule. Elle se rappela le jour où elle avait fait sa connaissance.


    C’était il y a à peu près deux mois. Les attaques des demi-elfes commençaient à se faire ressentir dans toute la région, à être plus violentes, surtout à Sylvarant. Ce n’était plus les incidents isolés auxquels tous les politiciens pensaient. Un homme était alors venu au palais.
Un conseiller de son père, un homme qu’elle soupçonnait de vouloir intriguer contre ce dernier, lui avait demandé de recevoir cet inconnu, insistant sur le fait que c’était son devoir en tant que princesse en l’absence du roi. Elle le reçut donc. Son charisme était indéniable, il dégageait quelque chose de mystérieux.
Le conseiller, tout sourire, à côté de l’étranger, avait fait les présentations.
- Princesse, laissez moi vous présenter Yohnis, un de nos meilleurs espions.
Hilda ne savait même pas que le gouvernement avait des espions à lui. Elle avait toujours pensé qu’il se servait uniquement des ninjas de Mizuho. Mais dès que le jeune homme avait dévoilé la trahison du village caché, elle s’était dit qu’avoir ses propres espions avait été salvateur pour Meltokio.
- Comment ça ? s’était-elle écriée. Mizuho s’est allié avec les demi-elfes et est à l’origine de ces attaques !?
Elle n’en revenait pas, il fallait que son père soit mis au courant le plus rapidement possible.
Pourquoi les ninjas les avaient-ils trahi, ils travaillaient ensemble depuis des siècles. C’était à cause de cette Sheena bien évidemment ! Elle ne l’avait jamais apprécié, cette fille était vulgaire ! De plus elle ne supportait pas que son cher Zélos fasse toujours éloge de ses capacités, et de son rôle primordial dans la réunification des mondes.
- Je dois vous mettre en garde princesse, avait cependant ajouté Yohnis. Ce que je vous ai raconté doit rester secret pour le moment.
Hilda avait alors fait part de son désaccord. Il n’en était pas question, il fallait que cette fille arrête de nuire.
- Votre père sera mis au courant ne vous inquiétez pas pour cela. Cependant je lui conseillerai  de ne rien faire, car je ne peux rien prouver. Il serait plus judicieux pour lui de garder le contrôle de la situation en gardant de bonnes relations avec Mizuho tout en limitant le nombre de ninjas au Palais.
Il prit une courte pause et la fixa de son regard vert avec intensité.
- De plus, lancer une telle accusation pourrait compromettre vos chances d’épouser l’ancien élu. Il me semble qu’il est très ami avec le chef de Mizuho, non ?
« C’est sûr », avait-elle pensée, et elle serait déshonorée, même si cela n’était pas officiel. Zélos, deux mois auparavant, avait envisagé de possibles fiançailles, et cette rumeur courait déjà bon train dans tout Meltokio. Son père avait été ravi de cette décision, et Hilda aussi. Elle était amoureuse de Zélos depuis toujours, mais à chaque fois que son père lui demandait de l’épouser, il refusait sa main. Du coup, elle était la risée des courtisanes du jeune homme.
- Si vous me faites confiance, termina le jeune homme comme s’il lisait dans ses pensées, je vous promets que vos fiançailles avec Monsieur Wilder seront bien réelles.


    Hilda n’était pas idiote au point de penser que Zélos avait accepté des fiançailles par amour pour elle. Elle savait que c’était juste pour soutenir les demi-elfes qu’il pensait accusé à tord. Mais elle se disait qu’avec le temps il finirait par l’aimer, alors il était hors de question qu’elle gâche tout.
Elle resta un moment encore dans le petit salon, elle rouvrit les rideaux que Yohnis avait fermé quelques instants plus tôt. Il faisait sombre dehors, le jour ne se lèverait pas avant quelques heures. Elle ferma les yeux tout en regrettant que Zélos ne soit pas resté avec elle ce soir. Elle aurait aimé être dans ces bras, lui dire à quel point il comptait pour elle. Et sûrement, même si elle allait contre la mise en garde de Yohnis, elle aurait choisit cette nuit pour lui annoncer la traîtrise de celle qu’il pensait être une amie. Ce soir encore il avait pris sa défense, plutôt que de la soutenir elle, sa fiancée. Mais quand il saura la vérité, Hilda en était persuadée, il la tuera de ses mains, tout comme Yohnis avait exécuté les ninjas qu’il avaient surpris en flagrant délit d’espionnage et dont il avait abandonné les corps dans la forêt pour que le gouvernement soit hors de cause. Elle avait trouvé cela cruel, car si une personne devait mourir cela devait être l’instigatrice de ce complot, Sheena.

<< précédent                                                               suivant>>

29 décembre 2007

Chapitre 03: Les fiançailles - par Yuen

Génis, assis près d’une fenêtre dans l’immense salle de réception du palais, était quelque peu mélancolique. Tout le monde était à la fête ce soir. Il regarda sa sœur qui discutait avec un archéologue de Meltokio, elle semblait être littéralement passionnée par les propos de cet homme.
Lui avait préféré rester seul. Lloyd lui avait proposé d’aller faire un tour au buffet mais il avait refusé. Du coin de l’œil, il regardait une jeune fille aux cheveux roses. Comme elle était belle dans sa robe de soirée couleur saphir ! Il soupira et tourna son regard vers la fenêtre. Il faisait sombre dehors, et le ciel était à peine étoilé. Quand il avait revu Préséa, son cœur avait faillit s’arrêter. Elle avait tant changé, elle était devenue une jeune femme magnifique. La première fois qu’il l’avait vu, il en était tombé amoureux, et depuis la séparation du groupe  il avait tellement rêvé de la revoir ! Mais il avait comprit aujourd’hui qu’ils ne pourraient jamais être ensemble. Il se sentait ridicule à côté d’elle, elle avait tellement grandi et mûri, lui ressemblait encore à un gamin.
- C’est trop nul… ! soupira-t-il
Ce qui était trop nul aussi, c’était cette stupide réception ! Il avait dû faire un incroyable effort pour ne pas remettre vertement à leur place les deux commères qu’il avait croisé avec Raine en débarquant en ville. Alors qu’ils arrivaient à la réception en compagnie de Zélos, elles avaient accouru pour les saluer et les complimenter sur leurs tenues. Il avait admiré l’aplomb avec lequel sa sœur avait retourné les compliments aux deux femmes et entamé la discussion tout sourire, sans laisser paraître sa colère. Elle était vraiment faite pour la politique !

Lloyd se sentait mal à l’aise dans son costume, il aurait préféré s’habiller normalement, mais Raine lui avait fait remarquer qu’une réception chez le roi n’avait rien à voir avec un dîner chez son père. Un minimum de bienséance, lui avait-elle dit.
En tout cas, Colette était resplendissante dans sa robe de popeline rose, elle ressemblait à une princesse. Tout les convives leur avaient dit qu’ils formaient un beau couple tous les deux. À chaque fois, Lloyd avait rougi de plaisir. Ses sentiments pour Colette n’avaient cessé de grandir, en plus elle devenait de plus en plus belle. Il avait tenté plusieurs fois de lui avouer qu’il l’aimait mais à chaque fois il avait renoncé. Si Zélos avait été là, il se serait moqué de lui ! Un jour, il en était certain, il le lui dirait !
Il y avait du monde à cette soirée, il eut du mal à repérer Régal, pourtant imposant, au milieu de la foule. Celui-ci, entouré de femmes, semblait mal à l’aise et cherchait désespérément de l’aide du regard. Lloyd ne put s’empêcher de sourire au vu de cette scène qu’il trouvait très comique.
Zélos s’arrêta à sa hauteur, Hilda à son bras.
- Tu t’amuses bien on dirait, lui dit-il.
Lloyd lui montra Régal du doigt. Le jeune homme aux cheveux roux partit d’un grand rire.
- Régal est un homme d’affaire important, expliqua-t-il à Lloyd. Pour beaucoup de femmes, il représente un beau parti.
- De plus, continua Hilda, il est très bel homme. Mais pas autant que toi mon cher Zélos !
Celui-ci lui adressa un grand sourire.
- Et toi, ma belle Colette ? Tout va bien ? lui demanda-t-il.
Colette acquiesça.
- Tout est parfait, de plus la nourriture est vraiment très bonne !
Hilda se mit alors à lui expliquer que son père avait fait appel aux meilleurs cuisiniers du monde. Colette l’écoutait d’une oreille attentive, l’air très intéressée. Zélos, lui, leva les yeux et ciel et prit Lloyd à part.
-Mon cher Lloyd, commença-t-il, tu n’imagines pas combien j’aimerais échapper à toute cette comédie !
Du coin de l’œil, Lloyd vérifia que Hilda était toujours en pleine conversation avec Colette.
-J’arrive pas à croire que tu sois obligé de faire ça !
Zélos prit un air malheureux :
- Je ne pourrai plus draguer, faire la cour aux jolies demoiselles…, soupira-t-il. Je vais mourir d’ennui !
Lloyd lui sourit. Même dans cette situation, il arrivait à faire de l’humour. Mais il voyait bien qu’il était déprimé, il n’avait pas le regard rieur qu’il lui connaissait.
« Tu devrais d’estimer chanceux, fit Lloyd pour lui remonter le moral. Hilda est une très belle femme avec beaucoup de conversation qui plus est, et bientôt tu seras roi !
- T’es vraiment un pote, toi !» ria Zélos.
Il reprit son sérieux quand il sentit qu’Hilda s’était accrochée à son bras.
- Mon chéri, nous devrions aller nous asseoir à la table d’honneur, mon père ne va  pas tarder à annoncer nos fiançailles.
La table d’honneur trônait sur une estrade, et seules les personnes de haute importance, occupant des postes à responsabilités comme Régal, les maires ou les chefs des villes et villages, comme Sheena, y étaient invités. Le roi était au milieu, à sa droite Zélos, et à sa gauche Hilda. Lloyd remarqua que la table était organisée de manière à ce que les personnes venant des villes ayant appartenues à Tesseha’lla, maintenant appelée région de Tessseha’lla, même si certain continuaient à parler de monde tellement la différence de niveau de vie et de technologie était flagrante, ne soient pas mélangées aux personnes venant de Sylvarant.
Il était évident que le gouvernement de Tesseha’lla rechignait à partager ses richesses et ses savoir-faire. Un jour, Lloyd avait entendu dire dans un des villages nouvellement établis au niveau de la région de Sylvarant, que le roi voulait gouverner toute la planète. C’est pourquoi il faisait en sorte que le gouvernement de Sylvarant soit dépendant de lui.
« Il n’y a pas que les demi-elfes qui font l’objet de discrimination » s’était alors dit Lloyd.
Lloyd, Colette et leurs amis, étaient en bas de l’estrade comme les autres invités, lorsque soudain Zélos fit signe à Raine de venir le rejoindre à table.
- Elle en a de la chance ! marmonna Génis déçu de devoir rester en bas.
Raine s’arrangea pour être à côté de Sheena.
Lloyd regarda cette dernière qui ne semblait pas à l’aise. Elle ne portait pas la tenue de ninja noire qu’elle avait lorsqu’elle était arrivée chez Zélos avec Yuan, mais une très belle robe blanche que l’ancien Elu avait choisit pour elle et qui lui seyait très bien. Elle avait semblé distante. Zélos avait cherché
à la taquiner un peu, et Lloyd s’était alors attendu à ce que Sheena lui fasse une sévère réplique, mais elle s’était contenté de hausser les épaules. Même l’ancien élu avait été surpris par un tel manque de réaction, voire déçu.
- Votre attention s’il vous plaît, annonça le roi.
Tout le monde se tut. Après quelques secondes il reprit :
- Mes chers convives, je vous ai réunis ce soir afin de faire une annonce officielle. Je suis très heureux de vous annoncer que ma chère fille Hilda et Zélos Wilder se sont fiancés !
Tout le monde applaudit, Lloyd entendit même des murmures de surprise.
« Comme si s’en était une ! » se dit-il.
Zélos se leva, un verre à la main. Il était souriant, plein d’assurance.
- Mes amis, je suis vraiment ravi que vous soyez là avec moi pour célébrer cet évènement. C’est un jour important, je suis le plus heureux des hommes, et le plus chanceux. Je vais épouser la plus belle femme que
je connaisse.
Hilda rougit, et émit un rire cristallin. Zélos but son verre d’un trait.
- Avant de continuer la fête, je dois vous présenter une personne que la plupart d’entre vous connaissent déjà.
Il fit signe à Raine de se lever.
Un peu intimidé, la jeune femme s’approcha de l’ancien élu.
- Voici Raine Sage, elle a fait partie du groupe de jeunes gens qui ont réuni nos deux mondes. Comme vous devez le savoir, c’est une demi-elfe en laquelle j’accorde toute ma confiance. C’est pourquoi j’ai décidé qu’elle serait la mieux placée pour établir de nouvelles et saines relations avec ses semblables ! »
Cette déclaration fut accueillie par un grand silence, jusqu’à ce que Sheena, agacée, se lève et applaudisse. Hilda lui jeta un regard noir, mais applaudit aussi lorsque Régal et son fiancé suivirent le mouvement, bientôt rejoints par toute l’assemblée.
Raine se sentit d’un coup très soulagée, elle avait eu un moment l’impression d’être comme un cheveu sur la soupe. Cependant, elle préféra retourner à sa place sans faire de discours.
- Maintenant, profitez tous de la soirée, termina Zélos.
Un orchestre fit son apparition et joua un air entraînant. Des couples se formèrent et tourbillonnèrent dans la salle. Lloyd se dit qu’il inviterait bien Colette mais il ne savait pas danser. Il avait trouvé que Zélos avait été incroyablement convaincant dans ses propos, et se demandait si l’alcool n’avait pas un rôle à jouer là-dedans. En effet, il lui semblait que son ami avait l’air très euphorique étant donné la situation.

 
N’ayant aucune envie de participer à la fête, Sheena décida de s’éclipser sur l’un des balcons de la résidence royale. Elle appuya ses coudes sur la balustrade. Soudain quelqu’un vint la rejoindre, elle tourna la tête et aperçut Hilda.
- Je suis navrée, dit cette dernière d’un ton hautain, je pensais que l’endroit était libre.
C’était décidément pas possible d’être seule ! La ninja allait s’en aller mais la princesse avait l’air d’humeur bavarde :
« Comment avez-vous trouvé la réception ?  lui demanda-t-elle.
- Très réussie princesse, répondit poliment la ninja.
-Vous aussi avez dû être surprise par ces soudaines fiançailles, non ? »
Sheena soupira intérieurement,  « Mais elle va pas se taire celle-là ».
«En fait, non…
- Je vois, votre réseau d’information est toujours aussi efficace ! Cela me fait penser que nous n’avons pas vu beaucoup de ninjas au palais ces derniers temps. »
Elle regardait Sheena, un sourire au coin des lèvres, et une lueur malsaine dans les yeux. « Cette stupide princesse ferait-elle partie du complot ? » se demanda alors Sheena.
Non ! C’était impossible ! Mais comment serait-elle au courant des problèmes de Mizuho ? Sheena sentait la colère monter en elle.
- Nous avons beaucoup à faire, de plus votre père n’a guère besoin de nos services en ce moment.
Hilda la regardait toujours de façon étrange.
- Vraiment ?! fit-elle d’un ton faussement naïf.
Sheena puisa en elle pour ne pas la gifler, un incident diplomatique serait mal venu. Alors, elle préféra tourner les talons.
- Avant que j’oublie ma chère, reprit Hilda, votre robe est une horreur
. Vous êtes vraiment grotesque avec. Vous n’avez aucun goût, mais je suppose que pour une personne qui vit dans la forêt, c’est tout à fait normal !
Sheena se retourna face à la princesse en affichant un grand sourire.
- Je suis vraiment navrée de vous entendre dire que votre fiancé à mauvais goût, mais cela expliquerait bien des choses !
Elle
partit d’un grand rire en voyant la mine déconfite de la princesse qui ne savait plus quoi dire.
- Que se passe-t-il ici ? demanda la voix de Zélos
.
Hilda bouscula
Sheena pour se pendre au bras de son fiancé.
- Cette harpie a osé me parler d’une façon…odieuse, expliqua-t-elle.
Sheena avait du mal à s’arrêter de rire. Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas ri comme ça.
- Je lui ai juste expliqué que la robe que je portais et qu’elle trouvait si laide
, c’était toi qui l’avais choisi. Ta chère fiancée n’a juste pas apprécié que je sous-entende que tu avais mauvais goût.
Sheena ria de plus belle, ce qui énerva encore plus Hilda. Cette espèce de sale ninja osait se moquer d’elle devant son Zélos. Elle n’allait pas se laisser faire !
-Mais non mon chéri, lui dit-elle alors qu’il regardait la robe en question, je disais juste que cette robe, très belle par ailleurs, ne lui allait pas du tout. On dirait une femme de mauvaise vie ! Vous ne croyez pas ?
Sheena était estomaquée. Avait-elle bien compris ce que cette gourde venait de lui dire ?
- Moi je trouve que ça lui va très bien, intervint Zélos avant que Sheena n’ait eu le temps d’en placer une. C’est exactement pour mettre ses formes en valeur que je l’ai choisi !
Zélos n’avait pas les idées très claires, il savait qu’elles se crêpaient le chignon à cause d’une robe, et qu’il venait de dire un truc qu’il ne fallait pas quand il vit Sheena lever les yeux aux ciel et se prendre la tête d’une main l’air navré. Il savait aussi qu’il ne pouvait s’empêcher de regarder son décolleté. Il allait se marier, il pouvait bien en profiter ! Non ?
- Zélos !
La voix d’Hilda était sans appel.
«  Oui ma douce ?
- Partons d’ici ! »
Il soupira tout en essayant de reprendre ses
esprits. Il avait un peu trop bu lui semblait-il.
- A vos ordres très chère.
« La galère ! » pensa-t-il, et ils n’étaient pas encore mariés ! Cette soirée était la pire de sa vie. Aussi belle qu’elle soit, Hilda lui tapait sur les nerfs. C’était une fille sans profondeur, juste
une garce qui prenait les autres de haut parce qu’elle était princesse.
Ce n’était pas de chance pour lui, il était sûr que maintenant elle le collerait toute la soirée. Lui, avait juste voulu voir Sheena pour lui parler. Il l’avait trouvé étrange. Elle ne réagissait même plus lorsqu’il essayait de la draguer, ou encore quand il lui faisait une réflexion. Elle qui partait toujours au quart de tour ! Colette aussi s’était inquiétée de ça. Elle avait pris un air très triste en lui en parlant, alors il avait promis d’en toucher deux mots à Sheena. Il ne pouvait pas résister au désespoir d’une jeune femme ! Hé bien, c’était raté !
« Tant pis »  se dit-il, il verrait ça demain.

 
La soirée se termina tard. Lloyd et Colette s’étaient follement amusés, même Génis qui s’était joint à eux. Régal, lui, était heureux qu’elle prenne fin, il n’en pouvait plus. Il avait passé la soirée à tenter, en vain, d’échapper à ces femmes. Préséa et Raine étaient très fatiguées elle
s aussi.
«Vivement que je sois dans mon lit ! dit Raine en étouffant un bâillement.
- Tu peux venir dans le mien si tu le veux, proposa Zélos.
- Non mais ça ne va pas espèce de pervers !! » s’écria-t-elle
.
Il prit un air faussement affligé.
«Où est ma chère Sheena ? demanda-t-il soudain
.
- Elle est rentrée avec Yuan, je les ai aperçu qui quittaient le palais il y a à peine dix minutes, lui répondit Préséa.
- Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? se plaignit-il avec un air comique.
- Un cerveau ? lança Génis dont la remarque fit rire tout le monde
.
- Sale gamin ! »
Les garçons montèrent dans
la chambre qu’ils partageaient aussi avec Yuan. Quand ils entrèrent ils trouvèrent ce dernier et Sheena qui s’affrontaient du regard, alors qu’il la tenait par le poignet. Lorsqu’ils se rendirent compte qu’ils n’étaient pas seuls, il la lâcha brusquement. Celle-ci passa devant les garçons sans un regard, l’air furieuse. Lloyd remarqua qu’elle tenait dans la main une petite bourse noire.
Sheena sortit précipitamment de la pièce et tomba sur Zélos.
- Oh !...je vois…, fit-il lorsqu’il remarqua la présence de Yuan par la porte ouverte.
Sheena ne savait pas si elle devait le frapper violemment ou le tuer tout simplement. Ces sous-entendus, il pouvait les garder pour lui ! Du coup, elle préféra juste partir dans la chambre où l’attendaient les filles.

Yuan avait été à la soirée juste pour faire plaisir à son ami, mais il avait préféré rester à l’écart et surveiller les alentours. Cependant, rien de suspect n’avait attiré son attention. Comme la soirée tirait sur sa fin et que les premiers invités commençaient à prendre congé, il avait décidé de faire de même. C’est à ce moment qu’il avait rencontré Sheena. Elle avait eu l’air d’être perdue dans ses pensés.
- Tu ne rentres pas avec tes amis ? lui avait-il alors demandé pour engager la conversation.
Elle avait sursauté, apparemment elle n’avait pas remarqué sa présence.
- Mais ça ne va pas de faire peur aux gens comme ça !  Et t’as rien d’autre à faire que de me suivre ?
Yuan leva les yeux au ciel, et continua de marcher. Mais Sheena le rattrapa.
- La princesse, commença-t-elle d’une voix sombre, je ne peux pas encore le prouver, mais il semble qu’elle fasse partie du complot.
Yuan écarquilla les yeux de surprise, il ne s’attendait pas à ça !
- Il se peut que Zélos se soit jeté dans la gueule du loup sans le savoir, continua-t-elle, ce ne sont pas que quelques personnes qui sont impliquées, mais peut-être tout le gouvernement.
La seule éventualité à laquelle ils n’avaient pas songé, pensa Yuan.
Quand Zélos avait accepté ces fiançailles c’était dans le but de faire tomber des têtes, mais à ce niveau là, c’était lui qui allait tomber. Jamais il n’avait pensé que le gouvernement était pourri à ce point. Zélos avait toujours eu des soutiens haut placés dans les décisions qu’il voulait  faire appliquer. N’était-ce qu’un piège ? Dans quel but ? En tout cas, les personnes qui avaient manigancé tout ça étaient très intelligentes. Elles avaient su ce que Zélos était prêt à faire pour faire valoir ces décisions en ce qui concernait les demi-elfes.
Lorsqu’ils étaient arrivés chez les Wilder, Yuan avait demandé à Sheena de mettre Zélos au courant des nouveaux éléments. Ce mariage était devenu inutile, si Zélos s’engageait il risquait de ne plus pouvoir faire quoi que ce soit, et au pire, sa vie pouvait être menacée si on décidait de le faire taire. Lui, devait partir immédiatement se rendre dans la région de Sylvarant, car une idée avait jaillit de son esprit et il voulait la vérifier le plus vite possible.
Il avait souhaité bonne nuit à Sheena lorsqu’il était arrivé dans la chambre qu’il partageait avec tous les garçons, y comprit Zélos, pour empêcher que ce dernier ne fasse une ballade nocturne dans la chambre des filles. Idée adoptée à l’unanimité, au grand dam du jeune homme aux cheveux roux.
Mais la
jeune ninja était rentrée avec lui. Les bras croisés, elle semblait attendre quelque chose.
- Rends-moi ma bourse.
Effectivement, Yuan se souvenait lui avoir dit qu’il la lui rendrait si elle participait à la cérémonie de fiançailles. Cérémonie à laquelle elle ne comptait pas se rendre, bien qu’ayant officiellement été convoquée en tant que chef de Mizuho.
- Elle est ici, lui dit-il en désignant l’objet en question posé sur une petite table.
Sheena l’avait pris, mais il l’avait attrapé par le bras alors qu’elle était sur le point de partir. Elle l’avait regardé furieusement.
- As-tu parlé à Lloyd ?
À son expression, il devina que ce n’était pas le cas.
Yuan l’avait toisé du regard. Il lui tenait toujours le poignet orné de son précieux bracelet.
« Que comptes-tu faire ?
- Cela ne te regarde pas ! » avait-elle articulé de manière lente pour qu’il comprenne bien.

C’était à ce moment là que les garçons avaient fait irruption.

<< précédent                                                               suivant>>

29 décembre 2007

Surprise - Lynah

Surprise_Lynah

29 décembre 2007

Perdus?! - Lynah

Perdus_Lynah

28 décembre 2007

Lloyd x Colette - Lynah

ColetteXLloyd_Lynah

Publicité
Publicité
Archives
Publicité