Ni le sketch de François Pérusse ni les personnages de Namco ne sont à moi.
Merci à tout les gens qui me lisent et/ou review ^^
Ce
texte est fait avec Microsoft Word étant donné que mon open office
déconne donc pardon pour la mauvaise qualité .Pour le fun je ressuscite
Anna Aurion et j’ai rien contre elle, je vous rassure, elle va dire des
bêtises uniquement par professionnalisme. Idem pour Zélos.
Enjoy ^^
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La dictée de Mithos Yggdrasill
* salle de plateau télévisé *
Anna : bonsoir Monsieur Yggdrasill
Mithos: bonsoir
Anna : votre dictée de l'an dernier vous a laissé perplexe quand au taux d'échec
Mithos : oui c'est catastrophique je ne peux expliquer que les gens aient tant de difficultés a écrire et a s'exprimer, je ne peux admettre…
Anna: oui c'est inadmétable en effet
Mithos : que les gens ne se corrigent pas de ce problème...
*se rend pas comte des légers néologisme de Anna *
Anna : oui ils sont incorrectibles
Mithos: de français, il faudrait que le gouvernement pose un geste...
Anna: oui il devrait gesticuler….
Mithos: et enfin insister sur le fait d'apprendre le français
Anna: oui il faut insistir sur l'apprendage du français
Mithos: investir en quelque sorte dans notre langue !
Anna: oui cela serait une bonne investiture
Mithos: on voit beaucoup trop d'analphabètes….
Anna: oui en effet l'analfabettrave est un fléau
Mithos: c'est un grand problème
Anna: oui c'est très problémationel
Mithos: alors j'ai fait approuver mes textes par le gouvernement, ce sera donc une dictée ministereuse
Anna: on dit ministérielle, *tout bas mais en rigolant * espèce d'illettré
Mithos: et pour les téléspectateur une personne répétera les phrases...................vous êtes la Kratos ?
* débarque Zélos *
Zélos : moi j’suis Zélos moi !
Mithos: mais qu'est ce que c'est que ce zouf ?
Anna: Kratos est malade * tête attristée( en même temps il s’agit de son mari )* alors on a dû le remplacer par le régisseur
*Anna se retire *
Zélos : ça va être marrant
Mithos : bon enfin à vos plumes c’est parti !
* plein feu sur Zélos et Mithos *
Zélos : top !
Mithos : La brume a de beaux éloges sur la rouge pénombre derrière…
Zélos: la brune a de beaux loloches *mate Sheena * et la rousse un énorme derrière
Mithos
: une opaque couche avait franchi la plaine….. *se rend pas compte des
conneries de Zélos tellement il est absorbé par son texte *
Zélos : ne me dis pas que tu couches avec Francis Lalaine !
Mithos : une saison pourtant n'est plus ….
Zélos : t’as raison je ne bandais plus….
Mithos : la tristesse pâle couvre en amont…
Zélos : là tu stresses parce que je découvre un amant !
Mithos : la jolie baie des tilleuls…..
Zélos: là je lis une BD ta gueule !
Mithos : il y aura demain cet effet sirupeux dans le ciel muni de bleu frais….
Zélos : il y aura deux main sur tes fesse si tu veux dans 5 minute a peu près
Mithos : et le vent élancé s’en ira s’entonner….
Zélos : et le vent que j’ai lâché sentira dans ton nez….
Mithos: l'hymne sombre des cantons de la triste et cruelle….
Zélos: l'innocente chanson de Patrick Bruel
Mithos : région latine au mélusine
Zélos: régent a t’il mis sa cousine * ne pige pas la phrase *
Mithos : point de suspension
Zélos: point de freins non plus cette voiture est vraiment amochée
Mithos : a bâbord la foret où s'amasse la verdure
Zélos: ah d’abord il faudrait que je ramasse les ordures
Mithos: filtre l'incandescente braise éclatante
Zélos : fichtre l'incondécense de baiser ma tante
Mithos : point virgule
Zélos: poing sur la gueule
Mithos : lapidé au ras de la terre par le choc du tyran d'eau
Zélos: il a pété le radiateur et le pare-chocs de sa Renault
Mithos : les berges on l'aspect et l'air d'une cité a l'après guerre
Zélos: j'héberge une espèce d'énergumène exciter a la Drucker
Mithos : point final !
Zélos : qu'est ce que t’as dis ?
*
L’émission se termine par le poing d’Yggdrasil dans la tête de Zélos
car il vient de se rendre compte de ses conneries. Anna, elle, est au
chevet de son amour (il a de la chance Kratos) *
Kratos est un grand chirurgien *on va dire* aidé par son ami Yuan et son fils est son secrétaire *mais il est pas doué *
Ni
les personnages ni le sketch ne m'appartiennent. Ils sont à Namco pour
TOS et François Pérusse pour le scketch * un peu remanié soit dit en
passant *
Génis: ah je savais que tu jouerais ton "w"! c'est quoi? "edrow" "edrew"?
Colette:
C'est pas un "w" c'est un "m", et c'est pas "edrow" ni "edrew", c'est
merde que tu lis à l'envers, ET J'AI ENCORE MON PUTAIN DE'"W"!!
Lloyd: Bon ça va ça va chérie.
Kratos: alors mémé?
Raine: awazegaga
Kratos: c'est à vous de jouer là!
Raine: awaskeléla
Lloyd: ah! elle a plusieurs lettres mémé!
Génis: ah c'est bien.
Lloyd: qu'est-ce qu'elle écrit là?
Génis: awaze...
Kratos: awazegaga....
Raine: awazegaga!
Kratos: bon on va encore l'accepter mémé mais c'est la dernière fois pour ce mot là!
Raine: Ha ha ha ha!
Kratos: Bon c'est mon tour, euh est-ce que je peux consulter le dictionnaire avant?
Tous sauf Kratos et Raine: NON TU CONSULTE PAS LE DICTIONNAIRE AVANT!
Kratos: bon écoutez pour cette fois-ci je vais consultez le dictionnaire avant.
Génis: tu touches pas on t'as dit!
Kratos: ah qu'est-ce ça dérange?
*grosse bourrasque de vent lors de l'ouverture du dictionnaire*
Kratos: Mais qu'est-ce que c'est que ça?!
Lloyd: Bah c'est un dictionnaire à vent
Génis: De toutes façons, mes petits amis...
Colette: Bon qu'est-ce qu'il va dire?
Génis: je pose cette unique lettre « E » ici
Lloyd: Ah l'enfoiré!
Génis: et je joins ensemble...
Colette: Ah c'est pas vrai?!
Génis: les mots « spermatozoïde » pour 33 points...
Lloyd: Fait chier!
Génis: le mot « aztèque » pour 28 points
Tous sauf Raine et Génis: Ah c'est pas possible!
Génis: et le mot « zen » pour 15 points, le « z » compte pour triple et deux mots verticaux comptent pour double
*Indignement général*
Génis:
ça fait 56, et attention je rejoue un troisième mot « rétention » qui
compte pour 84 points, et qui compte pour double, 164 points, et c'est
pas tout! Je joins le mot « scrabble » qui est imprimé sur le côté de
la planche.....
*Re-indignement*
Génis: Hey Attendez!
Colette: Mais qu'est-ce qui a encore?!
Génis: Je joins également le mot « restaurant » qui est écrit sur l'enseigne dehors et.....
*Lloyd se lève s'approche de Génis et commence à le baffer (gentillement je précise) *
Lloyd: T'AS FINI DE NOUS FAIRE CHIER AVEC TES POINTS? ON SAIT QUE T'ES BON, ON SAIT QUE T'ES LE MEILLEUR, ALORS ARRÊTE DE....
*suite incompréhensible*
Raine:Azegaga!
Lloyd: Bon c'est à moi de jouer?
Kratos: Oui
Lloyd: Putain qu'est-ce que je fais avec toutes ces lettres moi? J'avais sept petits carrés et là j'en ai plus....
Je suis revenue avec une nouvelle parodie de TOS version banal fantasy.
Rien ne m'appartient à part ma personne
Synopsis: Le groupe de l'Elue et l'auteur se baladent en ptéroplans mais ils se sont paumés.
Enjoy
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La carte de Sylva'halla
Zélos : * hurle*Mais non résidus informes et puants de paté hénaff périmé ! il est là !
Sheena : *hurle* Mais pas du tout espèce d'affreux petit gros mal rasé ! il est là
Kratos
: *hurle* bordel, si y en a pas un seul d'entre vous qu'est capable de
lire cette carte du monde, j'vous fait passer par dessus bord !
Zélos et Sheena : pardon...
Yuan : très bien, parlons-en calmement. une question simple : on est où ?
Zélos et Sheena: ici ! *pointent des directions différentes sur la carte *
Lloyd: mais non ! ici !
Génis : mais pas du tout ! là !
Raine: sinistres limaces ! on est...
l'auteur : Vous êtes à Altamira !
Kratos: quoi ?! mais qu'est-ce qu'on fout à Altamira ?!
L'auteur: c'est pas à moi qu'il faut demander...
Zélos : voila où on en arrive avec tes conneries ! LLOYD ! VERS L'EST !
Lloyd: ça marche!
Yuan: j'espère que vous savez ce que vous faites...
Raine : mais oui...
L'auteur : vous survolez : Flanoir
Yuan: on ne remonte pas là, on continue à dévier...
Sheena : laisse moi faire ! Pilote ! vers le Nord !
Colette : putain je sais pas ce que vous foutez mais ça m'a l'air bien parti
Raine : tout le monde sait que Rémiel l'a engagé uniquement parce qu'il le couvrait lorsqu'il couchait avec moi...
Colette : pardon ?! *
regards tournés vers Raine *
L'auteur : Vous êtes au dessus de : Isélia !
Zélos : tais toi donc ! Vous avez couché avec Rémiel ?!
Kratos : Lloyd, à l'ouest !
Zélos :* à Raine * répondez moi !
Yuan : mais on s'en fout, Rémiel est mort maintenant !
Génis: pis, de toute façon, pour ce qu'on l'aimait
Régal : c'est quoi ce bordel ?! Je peux plus siroter mon pinard tranquille ici ?
Kratos : ha, vous, c'est pas le moment hein ! souvenez-vous que vous n'êtes pas ici en tant qu'employé mais comme prisonnier
Régal: vous me devez un peu de respect, sans moi, vous n'auriez pas les ptéroplans!
*Yuan laisse passer ce mensonge car Régal est bourré *
Yuan : ils nous servent à rien si ces deux timbrés sont pas capables de lire une carte du monde !
Régal: Rah ! faites voir !
*Yuan lui donne la carte*
L'auteur : Vous êtes... bourré!
Régal : je sais, mais c'est pas moi qui conduit. alors.... faut prendre vers le nord
Génis : on a déjà pris vers le nord !
Régal : et ben faut le prendre encore !
Colette : c'est tout à fait inutile !
Régal : bien sur que si c'est utile ! la terre étant ronde, on va bien finir par arriver là où on veut !
Lloyd : foutaises ! la terre est plate !
Colette : et carrée !
Régal
: mais franchement, où vous avez fait vos études pour croire à des
principes aussi archaïques ?! même avec 2 grammes 5 d'alcool dans le
sang, je me souviens que la terre est ronde !
Lloyd : elle est plate et carrée, sinon, pourquoi on la représenterait sur des feuilles plates et carrées ?!
*sur votre droite vous avez Kratos avec des yeux gros comme des billes et qui part expliquer à Lloyd que la Terre est ronde *
Colette: ouais, d'abord !
Régal : vous êtes une bande d'idiots incapables !
Préséa : et toi tu es un alcoolique notoire !
L'auteur : Vous êtes paumés
Tous sauf Yuan: ON SAIT !
Yuan: rho misère...........................
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et voilà!
Une petite minute de silence pour Yuan et la migraine qu'il s'est choppé.
Angélique rêvait. Elle ouvrit lentement les yeux. Sous ses yeux, il y avait une planète. La planète se rapprocha et elle reconnu Sylvarant et Tethe'Alla. Sauf que ce n'était pas le monde qu'elle connaissait. Ou du moins, il avait beaucoup changé. La guerre faisait ravage comme actuellement mais, elle semblait plus...meurtrière. Elle vit des Demi-elfes se faire traiter comme des moins que rien et rejeter par les Elfes et les Humains. Parmi eux, elle reconnut Yuan. Il y avait deux autres Demi-elfes avec lui, qu'elle ne connaissait pas. Un garçon de douze/treize ans maximum qui avait des cheveux ors et des yeux bleus ciel et une jeune fille du même âge qu'Ange et qui, à la surprise de celle-ci, avait des cheveux verts et des yeux de la même couleur. Puis, se rejoignit au groupe Kratos, avec toujours son air impassible. Ange suivit le groupe à travers le monde en guerre pour faire exactement ce qu'elle faisait en ce moment même. L'amour qui se développa entre Yuan et celle qui se prénommait Martel.
"Donc le garçon doit être Mithos..." pensa Ange en repensant à l'histoire que Yuan lui avait raconté quand elle était arrivée dans le monde. "C'est donc ce qui s'est passé il y a quatre mille ans cinq cent ans..."
L'histoire se poursuivit, comme un film muet. Tout se succéda. Le dernière pacte avec Origin, le roi de tous les Esprits Originels, la création de l'Epée Eternelle, la mort de Martel, sa réincarnation en déesse, les ténèbres qui envahissent le coeur de Mithos à la perte de sa soeur chérie, la séparation du monde, la domination du monde d'Yggdrasil (le nouveau nom de Mithos), la fuite de Kratos. Ce fut son histoire qui bouleversa le plus Angélique. Sa rencontre avec Anna, son amour pour elle, la naissance de Lloyd puis la transformation en monstre d'Anna et Kratos qui la tua suite à ses supplications. Puis, le combat de Kratos contre les Désians, la disparition du corps d'Anna et de son fils, son retour dans le Cruxis... Puis, quatorze ans après, l'oracle que la meilleure amie de Lloyd a reçu, sa mission pour régénérer le monde en déclin, Kratos qui découvre que son fils est toujours vivant, le départ pour les Sceaux, la rencontre avec Sheena, la transformation en Ange de Colette, la trahison de Kratos, le départ pour Tethe'Alla, la rencontre avec Zélos l'élu de Tethe'Alla, le réveil de Colette et de Préséa avec un serti-clé, le meutre d'Alicia par Régal qui s'est passé de la même façon que pour Kratos et Anna, le retour à Sylvarant,... Toute la quête que fit Lloyd et ses compagnons il y a cinq cent ans se déroula sous les yeux de la Nouvelle Elue. Soudain, la scène changea complétement et Angélique se retrouva dans son corps de deux ans. Sarah pleure, supplie pour que son mari ne parte pas. Rien à faire, il claque la porte, abandonnant sa femme et sa fille. Angélique a tout vu, cachée derrière la porte. Elle ne comprend pas et ne sait même plus à quoi ressemble son père. Un an a passé et, pour ses trois ans, Sarah a invité Yuan, Kratos, Lloyd. Angélique est intimidée par les trois hommes mais est tout de même curieuse. Lloyd s'est endormi au pied d'un arbre et les adultes discutent à voix basses un peu plus loin. Angélique est contente. Elle qui a toujours voulu escalader le Grand Arbre du Mana (dont Lloyd a donné le nom d'Yggdrasil), elle va pouvoir en profiter! Elle commence à grimper et, elle est déjà assez haute quand les adultes se rendent enfin compte qu'elle n'était plus là. Avec joie, elle leur fait de grand signe. Paniqués, les adultes lui crient de ne pas bouger. Mais elle veut grimper plus haut et voir les étoiles quand la branche sur laquelle elle est perchée casse et elle bascule en arrière. Sarah crie mais personne ne put rattraper la petite fille à temps. C'est alors qu'une aura bleue sort du corps d'Angélique et une paire d'elle ralentit sa chute. Elle se pose sans difficulté et sans une égratignure. C'est alors qu'une femme, la déesse Martel, apparaît devant elle et les autres.
-Cette fillette du nom d'Angélique est la nouvelle Elue, annonce la déesse.
-Comment ça Martel? demande Lloyd surpris par l'apparition de la gardienne de l'Arbre.
-Les Désians vont revenir. C'est grâce à elle que le monde sera sauvé. Le temps presse...L'arbre s'affaiblit...
La déesse disparaît. Angélique regarde les adultes qui l'entourent. Elle remarque que sa mère pleure, comme le jour où son père était parti. Yuan pose un genou à terre et se place de façon à être à la hauteur de l'enfant.
-Ange..., dit-il. Nous allons te protéger des Désians ne t'inquiètent pas. Tout ce passera bien tu verras...
-Yuan, elle se fera tuer avant qu'elle n'arrive à l'âge de se battre, fit Sarah entre deux sanglots. Il...il faut que tu nous envoies dans l'autre monde...Là-bas, nous serons en sécurité et elle pourra grandir tranquillement sans que quelqu'un cherche à la tuer...Et quand la situation sera critique ici, il faudra la ramener...C'est la seule solution...
-Elle a raison Yuan, intervint Kratos. Envoyons-les dans un autre monde...
Un mois plus tard, elle quittait Sylvarant et Tethe'Alla avec sa mère pour un monde appeler Terre. Angélique grandit avec Edwin et les années défilent. Pour une raison qu'elle a oublié, la petite Ange trouve que sa mère la surprotège un peu trop. Elle avait même l'impression qu'elle avait peur de quelque chose. Maintenant, elle à dix ans. Sept années se sont écoulées depuis qu'elle a quitté Sylvarant et Tethe'Alla mais elle ne se souvient plus. Sa mère s'absente durant quelques heures et elle passe son après-midi à pratiquer du kendô et à s'amuser chez Edwin qui a douze ans. Il est tard et Sarah n'est toujours pas venue la chercher. Angélique ressent un mauvais pressentiment qui se confirme. Sa mère a été retrouvée dans une ruelle, baignant dans son sang et elle n'en a plus pour longtemps à vivre. Angélique se précipite à l'hôpital où elle supplie sa mère de rester avec elle. Sarah a juste le temps de lui dire que bientôt elle reviendra là où elle est réellement née et de faire promettre à Edwin de toujours veiller sur sa fille avant de rendre son dernier souffle. Angélique la secoue pour qu'elle se réveille mais c'est inutile. Alors elle pleure. Elle pleure durant des jours et des nuits. Elle met longtemps à se remettre et ne comprend toujours pas comment sa mère est décédée. Sept ans se sont de nouveau écoulés et elle poursuit ses études. Puis, c'est l'arrivée dans l'autre monde. Angélique revit ce qu'elle a vécut jusqu'au moment où l'épée de Yoru la transperçe. Maintenant, elle est en plein milieu du ciel d'un bleu magnifique, parsemé de nuages. Une silhouette qu'elle connaît bien s'avança vers elle.
-Ma...Maman! cria Angélique en se précipitant vers sa mère sauf qu'avant qu'elle ne la touche, celle-ci l'arrête d'un geste.
-Non, ma chérie, dit Sarah d'une voix douce. Ce n'est pas encore le moment de me toucher. Tu n'es pas encore morte...
-Maman...Pourquoi...Pourquoi ne m'as-tu pas dit que nous étions nées à Sylvarant et Tethe'Alla? Pourquoi m'avoir caché que j'étais l'Elue?
-Ma petite Ange, tu as tellement changé...Je voulais tout te dire mais c'était tellement dur...Je ne voulais pas te casser avec la Terre et avec ton ami Edwin...
-Je comprends...Je connaissais donc Yuan, Kratos et Lloyd depuis ma naissance?
-Oui. Ils étaient déjà sûr que c'était toi la nouvelle Elue. Je ne voulais pas les croire...Mais quand tu es tombée de l'Arbre Yggdrasil et que la déesse Martel est apparue, j'ai compris que le moment était arrivé...
-Et papa? Qui était papa?
-Tu le sauras quand tu le rencontrera...En attendant, prends bien soin de toi ma très chère fille...
La silhouette de sa mère disparut lentement et les ténèbres remplacèrent le ciel bleu. Juste avant qu'elle ne retombe dans les ténèbres, elle entendit une voix qui n'était pas celle de sa mère...
-Prends soin de lui et de mon fils...Il est libre d'être heureux lui aussi...
-Mais vous êtes...!
Angélique réintégra son corps endolori. Mais, la réponse lui parvint avant qu'elle ne se réveille tout à fait.
-Je suis Anna....
Elle ne réussit pas à ouvrir les yeux, encore trop fatiguée par son "voyage" mais entendit distinctement des voix autour d'elle.
-Alors Raine? demanda la voix anxieuse de Lloyd. Elle est...?
-Elle va s'en sortir, répondit une voix féminine. Vous avez eu de la chance qu'on soit toujours dans les parages parce que sinon...
-Elle s'appelle donc Angélique et c'est la nouvelle Elue, fit une voix masculine. Hum...Elle est drôlement mignonne!
Quelqu'un frappa celui qui venait de parler.
-Ce n'est pas le moment de faire ce genre de plaisanterie! reprocha une autre voix féminine.
-Quand se réveillera-t-elle? demanda Kratos qui semblait être près d'elle.
-D'ici quelques heures je pense..., reprit la première voix. Il vaut mieux qu'elle se repose dans le calme pour le moment. Redescendons et vous pourrez nous expliquer ce qui s'est passé...
-Nous te suivons, dit Yuan.
Il y eut plusieurs raclements de chaises et un par un, tous le monde sortit de la pièce. Angélique tenta de bouger mais c'était inutile. Son corps ne lui obéissait pas encore. Elle abandonna et se replongea dans le sommeil. Plus tard, elle se réveilla de son sommeil réparateur. La nuit était tombée car il faisait sombre. Avec un soupir, Ange se releva. Son corps était en sueur à cause de la fièvre qui était toujours présente. Elle se passa une main dans les cheveux, la tête lourde.
-Tu es réveillée? dit une voix dans l'obscurité.
-Kratos...Tu m'as fait peur..., souffla la jeune fille qui avait reconnu l'homme. Où sommes-nous? Que s'est-il passé?
Le mercenaire prit une chaise et s'assit à côté d'elle avant de prendre de nouveau la parole.
-Tu te souviens de t'être interposée entre moi et Yoru lorsqu'il allait m'achever? (Ange hocha la tête avec une légère grimaçe, se souvenant de la douleur horrible qu'elle avait ressentit lorsque l'épée l'avait transpercée...) La lame était empoisonnée...On était encore à deux jours de Meltokio quand ton coeur a commencé à lâcher...Le poison s'était répandu plus vite que prévu et il ne te restait que très peu de temps pour te sauver alors....
**Flach Back**
-NON! ANGE! hurla Edwin en la voyant perdre conscience. Je t'en supplie!! Tiens bon!
-Nous n'avons plus de temps à perdre! s'exclama Yuan en se relevant. Lloyd, prends avec toi Edwin! Rendez-vous à la maison de Zélos! Kratos, avec moi!
Kratos se releva, tenant dans ses bras Angélique. Les deux Séraphins sortirent leurs ailes et s'envolèrent à travers le ciel nocturne, allant aussi vite qu'ils le pouvaient. Bientôt, la cité de Meltokio se profila à l'horizon et quelques secondes plus tard, ils se posaient devant la maison de l'ex-Elu de Tethe'Alla. Ils frappèrent plusieurs fois à la porte avant que quelqu'un daigne leur ouvrir. C'était un jeune domestique.
-Que désirez-vous à cette heure? demanda-t-il froidement.
Yuan ne répondit pas et poussa le domestique hors de son passage, et entra dans la maison.
-Zélos! Tu es là? cria-t-il.
-Qui est-ce Arnaud? demanda une voix ensommeillée. Renvoies-les, il est trop tôt!
-Zélos! C'est nous!
-"Nous"? Qui nous?
Un jeune homme d'une vingtaine d'année apparut en haut des escaliers qui menait aux étages supérieurs, sortant sûrement du lit. Il était grand et avait des cheveux roux lâchés.
-Ah! Mais c'est mes bons vieux potes! s'exclama-t-il en les reconnaissant. Kratos Aurion et Yuan Ka-Fai! Quel bon vent vous amène?
-Raine est-elle ici? C'est urgent!
-Oui pourquoi?
-Si elle n'intervient pas très rapidement, cette jeune fille qui est la nouvelle Elue, va mourrir!
-Je suppose que je n'en tirerais rien de plus si je pose d'autres questions n'est-ce pas? souffla Zélos. Bien, allez-la porter dans une chambre, je vais aller réveiller Raine (Yes!)...
Il y eut une grande agitation et Raine débarqua dans la chambre assez vite et visiblement de mauvaise humeur. Yuan lui expliqua rapidement ce qui s'était passé. Lloyd et Edwin ne tardèrent pas à arriver et toute cette agitation finirent par réveiller les autres occupants de la maison. Quelques minutes plus tard, Raine utilisait sa magie pour soigner Angélique et le visage ce celle-ci, pâle comme un fantôme, finit par reprendre quelques couleurs pendant que Yuan résumait de nouveau la situation grosso-modo.
-Alors...Elle est...? demanda Lloyd avec anxiété.
**Fin du Flash Back**
-...Voilà ce qui s'est passé, conclut Kratos. Tu as échappé de peu à la mort...
-Merci encore une fois...Donc nous sommes dans la maison de l'ex-Elu de Tethe'Alla? Et bah...
Kratos la regarda pendant que la jeune fille regardait ailleurs. Il se rémémora alors quelque chose...
-Dis-moi Angélique...
-Oui?
-Quand tu es tombée de la falaise et que j'ai sauté à ta suite...Que s'est-il passé après qu'Ondine nous ait sauvé?
Angélique le regarda en cherchant ce qu'il venait de dire puis soudain, son visage prit une belle couleur rouge en comprenant ce qu'il voulait dire.
-Je...ne vois pas de quoi tu parles, mentit-elle en détournant les yeux. J'ai réussi à te réveiller...
-Comment as-tu réussi à me réveiller?
-...Je...J'ai dû te faire le bouche-à-bouche, avoua Ange, morte de honte. Si c'est de ça dont tu veux parler...
-J'en étais sûr.
-Comment ça?
La jeune fille n'eut pas le loisir de poser d'autres questions car Kratos avait posé ses lèvres sur les siennes, l'empêchant de parler.
"Kratos??"
Ils rompirent le baiser. La jeune fille se toucha les lèvres, très surprise.
-Kratos...? Pourquoi?
-Une façon de te remercier sans doute....
-Kratos, s'exclama la voix d'Edwin. J'entre pour te relayer...
Le jeune homme entra et stoppa net. Kratos était penché vers Ange, leurs visages proches l'un de l'autre.
Yuan attendit patiemment ses missionnaires dans la salle de
réunion. Il avait un dernier travail à leur confier, et c’était très important.
Les missionnaires en question ne semblaient pas très
pressés. Le chef des renégats n’était pas du genre à attendre et s’énerva très
vite du retard du groupe qu’il attendait. Il leur avait envoyé un signal il y a
dix minutes et ils auraient dû être ici depuis seulement cinq ! Il se
promit de les réprimander lorsqu’ils seraient enfin présents.
En attendant, il se dit qu’il avait largement le temps
d’accomplir une dernière chose.
Il s’avança vers une sorte de grand ordinateur à écran plat
et appuya sur une touche. L’écran s’alluma et chargea. Yuan abrégea le
chargement en appuyant sur une autre touche. Cette fois, il arriva au menu et
choisit une icône qui venait de s’afficher. Une nouvelle fenêtre s’alluma et il
débarqua sur une sorte de caméra qui filmait un endroit. D’habitude, c’était le
travail de ses soldats de veiller sur les caméras de surveillance. Mais cette
fois, c’était autre chose qu’un écran de surveillance. Oh oui, c’était autre
chose.
L’image qui s’affichait montrait une sorte de salle,
semblable à celle-ci, avec quelques différences près. Il n’y avait personne
dans cette salle en question. Mais bientôt, la porte dans un recoin de la pièce
s’ouvrit et un homme entra. Il semblait soucieux. Fatigué et soucieux. L’homme
ne pouvait pas savoir qu’on l’espionnait, mais après tout, c’était mieux ainsi.
Il s’assit sur une chaise et se tint le visage entre les
mains. Il était brun, les cheveux longs, plutôt beau, mai ça, ce n’était pas
l’important. Il réfléchissait. Yuan savait à quoi il pensait.
« Où sont-ils passés ? Mon Dieu, ce n’est pas
possible… »
Le chef des renégats s’amusa beaucoup à entendre parler
l’homme. Cette évocation « mon Dieu », ça sonnait bizarre chez lui.
Les croyances religieuses là-bas devaient être très différentes d’ici. En tout
cas, il aimait beaucoup ce qualificatif. Est-ce qu’il aurait appelé Martel
« ma Déesse ? », de son côté ? Non, sûrement pas.
Il zooma plus près et il put voir l’homme de plus près. La
ressemblance était frappante, à part la couleur des cheveux et des yeux.
Normal, là-bas, il n’y avait pas de demi elfes, et les cheveux n’étaient
forcément pas verts ou bleus.
Il avait l’impression de se regarder dans le miroir. Il est
vrai que voir quelqu’un qui vous ressemble vous aurait un peu déstabilisé,
n’est ce pas ?
Néanmoins, l’homme enleva les mains de son visage pour
regarder, alerté, la caméra où Yuan l’observait.
Là encore, c’était son sosie tout craché. Même forme de
visage, mêmes yeux, même format de cheveux, et enfin, même façon de réagir à
quelque chose.
« Qui est là ? » demanda t-il.
Yuan sursauta. Cet humain faisait preuve d’intuition à tel
point que c’en était frappant. Plusieurs fois, il avait failli le surprendre en
train de l’espionner. L’homme s’avançait à pas précipité vers la caméra lorsque
Yuan la désactiva et éteignit l’écran, qui redevint noir.
A ce moment-là, ceux qu’il attendait entrèrent dans la
pièce.
« Hey, salut, chef ! s’exclama l’homme qui était à
leur tête.
-Vous en avez mis du temps ! les réprimanda le chef, en
essayant de cacher son trouble, qui disparut bien vite. Cela fait un quart
d’heure que je vous ai appelé il me semble ! »
Le type rit d’un rire qui déplut à Yuan. Il se demandait
s’il avait bien fait de leur demander leur participation à son projet.
Mais bon, il fallait faire avec. Il posa ses mains sur son
bureau et fit signe à tous de s’asseoir. Certains ne se gênèrent pas pour se
caler sur la table où encore à utiliser les chaises dos au ventre. Là encore,
leurs manières l’énerva beaucoup.
« Bien, commença t-il, maintenant que vous êtes tous
là, nous allons pouvoir faire une mise au point… »
La blonde du groupe bâilla, et Yuan regretta presque de les
avoir convoqués. Mais bon, il faut toujours supporter le pire pour arriver à
ses fins.
« Nous avons ce que nous voulions, vous pensez peut-être
obtenir votre part de la récompense, mais vous ne doutez pas que j’ai encore
besoin de vous…
-Merci on le savait ! » tonna le chef du groupe.
Yuan lui jeta un regard lourd de sens. Voilà le problème.
Link, le capitaine, semblait trop passif par rapport aux agissements de ses
coéquipiers. Ils étaient tous aussi étranges les uns que les autres. Par
exemple Bastian, le lieutenant quadragénaire, paraissant toujours aussi jeune
pour son âge, normal puisque c’était un demi-elfe, avait un sombre passé que
même Yuan pourrait comprendre. Ensuite, Lucinda, la femme du groupe. Blonde aux
yeux vert pâles, plutôt jolie, qui ne se gênait pas pour se mettre en décolleté
et mettre un court short qui dévoilait des cuisses costaudes, elle était humaine
mais il y aurait des fois où l’on se demanderait si elle en était réellement
une tellement elle était belle et insaisissable, car elle possédait le don de
jouer avec le vent en courant avec, ce qui donnait l’impression qu’elle volait.
Puis Karim, noir de peau et clair d’esprit. Il possédait une intelligence
redoutable et calculatrice, et même s’il était frêle, ou plutôt s’il le
paraissait, il pouvait porter quelque chose de très lourd et le trimbaler dix
minutes sans se fatiguer. Puis Maléagon, qui ne savait pas parler. Il
s’exprimait souvent en langage des signes. Et enfin Emi, qui n’avait même pas
quinze ans. Elle avait des yeux légèrement bridés et une étonnante dextérité au
combat. Les cheveux courts attachés en couettes derrières ses épaules, on l’aurait
prise pour une pratiquante de l’art martial. Son regard affichait une telle
détermination pour une fille si jeune… Et puis Thorû, la
« mesmérienne » comme l’appelait ses amis. A une époque sur Terre
elle aurait été envoyée au bûcher. Mais maintenant ce n’était plus le cas. Si
elle n’était pas plus humaine qu’elfe, elle n’exprimait aucune émotion, si bien
qu’on aurait dit un être sans vie. Si elle touchait la moindre matière vivante,
celle-ci se trouvait comme anesthésiée et succombait à un coma profond, d’une
durée de quelques jours ou de quelques mois, selon la solidité de la personne.
C’était la plus mystérieuse du groupe. La plus dangereuse aussi. Mais de toute
façon, ils étaient tous dangereux. D’une dangerosité inquiétante et efficace…
« Cette fois-ci, la mission que je vous confie ne devra
pas être ratée. Il s’agit là d’une importance capitale.
-Laissez-moi deviner, le coupa Lucinda, il faut aller
chercher cette fille qui manque à votre appel ?
-C’est à peu près ça, répondit le chef des renégats, un
petit sourire légèrement ironique aux lèvres, mais en même temps, je ne
m’inquiète plus trop pour le moment. La fille viendra à nous, de toute façon,
un jour ou l’autre. C’est pourquoi je voudrais séparer votre groupe en trois
parties. »
La surprise fut telle parmi les auditeurs, qu’un long
silence s’abattit sur la salle de réunion. On entendrait une mouche voler, mais
en ce moment, les insectes étaient absents, ce qui créait une sorte de
calme gênant. Enfin, ce fut Link qui rompit le silence :
« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, nous
sommes peu, et si nous venons à nous scinder en trois groupes, nous ne serons
que deux par partie. Et encore nous sommes un nombre impair, ce qui constitue
un groupe de trois. C’est dangereux et…
Pour la première fois, le chef du petit groupe semblait mal
à l’aise, au plus grand plaisir de Yuan, car ça lui servait de leçon à son
insolence, mais en même à sa plus grande inquiétude. Si les protagonistes
refusaient sa proposition, il ne mettrait jamais son projet en œuvre…
Après une longue concertation, le groupe se tourna vers le
demi-elfe et le chef prit la parole :
« Bon… C’est d’accord. Mais nous voudrions savoir ce
que vous avez en tête, pour pouvoir nous informer. Quel est votre
plan ? »
Yuan sentit un frisson de soulagement le parcourir, puis
inspira un coup et se lança :
« La raison de ma proposition est simple : Je
voudrais que deux d’entre vous parte à la recherche de la jeune fille. Elle
doit être quelque part dans le désert, avec ses deux camarades qui l’ont caché.
La seconde équipe partira à Meltokio pour régler une affaire avec l’élu de
l’ancien monde de Tésséh’alla. Et enfin le troisième groupe restera ici, au cas
où. Compris ?
-L’élu de Tésséh’alla ? Mais qu’a-t-il à faire
là-dedans ? interrogea Bastian, avec surprise.
-Disons que j’ai un peu besoin de lui… » souffla le
demi-elfe aux cheveux bleus.
Comme par le
passé, songea t-il.
« Je vous laisse plusieurs minutes pour former vos
groupes. Ensuite, vous vous
préparerez et quatre d’entre vous partiront chacun dans une direction bien
précise… »
L’entretien se termina bien vite. Les compagnons décidèrent
ainsi : le groupe qui retrouverait Colette était composé d’Emi et Karim.
Le second, celui chargé de voir Zélos, de Link et Lucinda, et enfin le
troisième, qui resterait dans la base, de Bastian, Maléagon et Thorû.
Ainsi, deux groupes partirent, chacun sur un ptéroplan
préparé pour leurs voyages.
Colette ouvrit les yeux difficilement, tellement ses
paupières lui paraissaient lourdes. Elle regarda l’endroit où elle se trouvait.
C’était une pièce assez sombre… Ou alors sa visibilité n’était pas au point.
Mais en tout cas, il n’y avait aucun doute, elle se trouvait dans une chambre.
Aux murs non tapissés. Et elle était allongée sur un lit sans drap. Et enfin,
elle eut la sensation d’un liquide frais sur sa gorge, qui s’écoulait de sa
bouche. Cela fit renaître un ravivant désir :
« J’ai soif… »
Elle se releva, la bouche sèche.
« Doucement, ça arrive. »
Elle sentit qu’on lui tenait le visage et qu’on l’incitait à
porter quelque chose à ses lèvres. Elle ne se fit pas prier et un liquide doux
s’écoula le long de sa gorge, mouillant sa langue craquelée. Elle soupira
d’aise.
« Merci. »
Il faisait frais, dans cette pièce, mais dehors, on pouvait
sentir le passage de la canicule récente.
« Où suis-je ?
-Dans l’auberge de Triet, nous errions dans le désert
lorsqu’on nous a retrouvés. »
La jeune fille se tourna vers la femme qui lui avait
répondu. Sans aucun doute, elle la connaissait. Il s’agissait d’Anto.
« Il s’en est fallu de peu, tu as bien failli y passer…
Heureusement, Akim a trouvé des secours… Ne me demande pas par quel
moyen… »
La jeune fille cligna légèrement des yeux, puis
redemanda :
« Où est-il ? »
La vieille femme baissa la tête.
« Il flâne quelque part dans la ville, mais si tu veux
le voir, je te conseille d’attendre un peu, tu dois récupérer… »
Le voir ? Akim ? Colette n’en avait aucunement
l’intention. Qu’allait chercher Anto ?
« Ce n’est pas ça, je demandais juste… »
La jeune fille remarqua alors une femme au fond de la pièce,
assise sur une sorte de tabouret. Les cheveux bruns attachés dans un turban
enroulé sur sa tête, la peau mate et les yeux d’un bleu incroyable, elle
restait un peu en retrait. Ses vêtements étaient pareils à ceux de la
population locale. Lorsqu’elle sentit qu’on l’observait, la jeune femme se
tourna vers elle et lui sourit, timidement.
« Voici Leïla, elle fait partie des gens venus nous
porter secours, l’informa la grand-mère d’Akim.
-Enchantée, fit Colette. »
La femme se leva, marmonna quelque chose et fit un signe
étrange de la main sur son front. Sur le coup, la jeune fille ne comprit pas.
« C’est un moyen de souhaiter la bienvenue. »
Anto sourit une nouvelle fois.
« Quand pourrais-je me remettre sur pied ?
-Dès que l’on jugera le moment venu. »
Colette se contenta de cette réponse, puis se prépara à
rajouter quelque chose, mais se tut. Comprenant ce qu’elle désirait, la vieille
dame fit un signe de tête à Leïla, qui, recevant le message, quitta la pièce en
marmonnant. Puis Anto se retourna vers l’adolescente.
« Ne t’en fais pas, elle n’est pas bavarde, et est un
peu étrange de temps en temps, mais elle n’est pas méchante non plus… »
Puis elle reprit :
« Tu voulais me dire quelque chose ?
-Oui… inspira Colette. Je suis désolée de vous avoir
entraînés là-dedans. »
Anto ne dit rien, mais mit un poing sur une hanche.
« Encore une fois, tu n’y es pour rien. Après tout, au
lieu de te faire des reproches, je préférerais encore te remercier !
-Hein ? fit la jeune fille, bouche ouverte avec une
expression ahurie.
-Oui. Tu m’as appris des choses depuis ton arrivée. Avant,
je pensais que nous étions tous des êtres inférieurs, comme voulaient nous le
faire croire les riches nobles des terres de Tésséh’alla. Certains se battent
pour prendre possession des terres de Sylvarant. Un jour où l’autre, nous
allions devenir leurs serfs, puisque nous étions, d’après eux, voués à
cela… »
Colette regarda son amie avec un éclair de compassion dans
le regard.
« C’est la guerre depuis que ces mondes sont réunifiés.
Les riches d’un côté, les pauvres de l’autre… Nous n’avions aucune
chance… »
Anto regarda sa voisine dans les yeux.
« Mais toi, tu es là. Je vois comment tu es, je me
rends compte comme tu es mature, comme ce qui arrive au monde, que ce soit le
tien ou un autre, te préoccupe, et lorsque je te vois, je n’ai aucun doute sur
le caractère de la Colette de ce monde… »
Elle reprit :
« Tu m’as redonné l’espoir, Colette. »
Il était tard ce soir et les étoiles scintillaient lorsque
Colette partit s’asseoir près de l’enclos pour les animaux du voyage. Un vent
frisquet secouait les branches des palmiers et s’envolait sur les toits
terrasse des maisons. Il faisait doux malgré la fraîcheur nocturne, et la chair
de la jeune fille frissonnait au contact de l’air froid.
Elle avait quitté sa chambre malgré les recommandations
d’Anto et de l’hôtelière, qui les avait accueilli avec beaucoup d’inquiétude. Mais
sentir le dehors sur sa peau l’avait trop tenté pour qu’elle reste au lit.
Alors maintenant, elle se retrouvait ici.
Elle eut une pensée pour Lloyd, et une profonde mélancolie
la traversa. Si au moins elle avait pu faire quelque chose pour le sauver. Mais
elle avait été trop lâche pour réagir. Et Akim ne lui avait pas non plus laissé
le choix…
En parlant du loup, elle entendait des pas sur le sable.
Elle leva les yeux. C’était lui.
Que faisait-il ici ? Pourquoi venait-il à elle ?
Ne comprenait-il pas qu’elle lui en voulait trop pour lui parler
gentiment ?
Non, sûrement pas. Il s’assit à terre à ses côtés comme si
de rien n’était et regarda les étoiles, comme elle.
« Derris… » murmura t-il.
Elle se tourna vers lui.
« Qu’est-ce que tu dis ? »
Elle ne voulait pas lui parler, et bien pourtant, elle le
faisait…
« Derris, je disais ça comme ça… »
Ce mot disait quelque chose à Colette.
Il la regardait d’un drôle d’air maintenant. Cela avait le
don de la mettre mal à l’aise.
« Dis-moi… commença t-il, soudain. T’es-tu souvent
sentie mal sans aucune raison ? Enfin je voulais dire : as-tu déjà
ressenti la douleur de quelqu’un d’autre sans savoir ce qui lui arrivait
exactement, un peu comme si c’était empathique ?
-Pourquoi me demandes-tu cela ? »
Pour la première fois, le garçon semblait hésitant.
« Eh bien, j’ai eu l’impression à un moment donné que
la souffrance que tu ressentais n’était pas la tienne, mais celle de quelqu’un
d’autre. Quelqu’un que tu ne connais peut-être pas. »
Une lueur d’incompréhension brilla dans le regard de
Colette.
« Eh bien… Ce que tu me dis est assez invraisemblable,
mais il se peut que ça arrive quelquefois. Cela arrive à pas mal de personnes,
non ?
-Non, justement. »
Il poursuivit :
« Non, cela n’arrive pas à tout le monde. C’est même
rare. Cela n’arrive que si tu noues une réelle affection ou un lien avec
quelqu’un à qui tu tiens beaucoup. S’il arrive quoi que ce soit de douloureux à
cette personne, tu ressens sa souffrance…
-Tu en sais un rayon là-dessus, tu as déjà vécu cette
expérience ? »
L’adolescent baissa la tête, puis souffla un « en
quelque sorte » timide.
La conversation sembla s’arrêter pendant un moment. Un long silence
s’ensuivit, puis Colette, un peu troublé par les paroles de son interlocuteur,
changea de sujet :
« Mais Akim, dis-moi, je ne sais pas si je peux te
demander ça mais l’autre jour, lorsque Lloyd s’est fait capturer, un… renégat,
comme tu dis, t’a lancé quelque chose, comme quoi tu lui rappelais quelqu’un,
et tout de suite après, il a dit que ce pouvait tout aussi bien être quelqu’un
de ta connaissance. Sur le coup, je n’ai pas très bien compris, mais cela
veut-il dire que tu avais un membre de ta famille qui avait des liens avec ces
types !? »
Après un long silence gênant, où l’on put admirer le vol
d’un oiseau habitué du désert, Akim lui répondit :
« Ce… je suis désolé, mais ce n’est pas quelque chose
qui te concerne. Laisse-toi en dehors de ça, ce ne sont pas tes oignons ! »
Et il se leva brusquement, à la grande surprise de la jeune
fille, qui tomba en arrière.
Il resta debout un instant, puis il marcha en direction de
la place de la ville en lui lançant :
« Rentre à l’auberge, To s’inquiète pour toi. »
Et devant les yeux ronds de sa voisine, il rajouta en
soupirant :
« Elle est insomniaque. »
Et il disparut dans la nuit sans qu’elle ait pu cligner de
l’œil.
Colette resta là, et au lieu de suivre les conseils du
garçon, elle se rassit sur son banc.
Ce soir-là, Akim avait dévoilé une phase de son caractère
qui l’avait changé. Il n’était plus l’adolescent indifférent et mal élevé
qu’ils avaient rencontré, Lloyd et elle, et il n’était pas non plus le lâche
qu’elle avait cru voir à un certain moment. Il avait même dit « désolé »
dans sa réponse à la question qu’elle avait posée, ce qui n’était pas dans ses
habitudes, avant de se faire violence et de partir. Plus que jamais elle
sentait que cet étrange adolescent de quatorze ans avait quelque chose à
cacher… qu’il répugnait à avouer…