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Tales of Symphonia for ever
2 juillet 2011

Chapitre 07: Etranges phénomènes - par Marina Ka Fai

 

Chapitre sept: Étranges phénomènes

 

Yuan fut convoqué chez la directrice. Étrangement, celle-ci avait un air que le jeune homme ne lui avait jamais vu. Elle le regardait sans vraiment le voir.

- Un colis est arrivé pour toi. Apparemment, un autre écervelé a décidé de s'occuper de toi et se présente comme étant ton représentant légal. Tu deviens donc officiellement un pensionnaire de cet établissement. Mais ne te fais pas d'idées, même si ton statut change ici, tu dormiras toujours là-haut. Quand aux cours, vu tes lacunes, il vaut mieux que ce soit le gamin d'Altamira qui t'enseigne ce que même un enfant de cinq ans maîtrise.

-Ce n'est ni ma faute ni celle de ma mère si nous n'étions pas assez fortunés pour m'envoyer à l'école, Mademoiselle.

-Prends ton colis et sors, tu m'insupportes.

Le métis prit donc son colis, laissant Méthy dans ses pensées.

* Reyson, ainsi donc tu es revenu. Et tu te soucies de ce bâtard. Faut-il donc que tu l'aimes tant? Faut-il donc que tu aimes encore cette péronnelle sortant tout droit d'Heimdall alors que toi et moi étions fait pour être ensemble? Si cet enfant te ressemblait, j'aurais fait en sorte qu'il soit traité autrement. Mais quand je le vois, je vois ta femme. Tant pis, le fils paye pour ses parents, pour elle car elle m'a éloignée de toi et pour toi car tu m'as trahis. *

Yuan était arrivé dans sa chambre. Il ouvrit donc son colis, qui avait été déjà ouvert pour inspection sécuritaire. Qui donc pouvait lui avoir envoyé quelque chose? Quand il vit le contenu, il crut rêver. Des livres, un nécessaire à écriture, des vêtements mais surtout un petit pendentif en forme de cristal bleu pâle qui accompagnait une tenue blanche noble avec des broderies de différentes matières précieuses. Il y avait une note. Le jeune homme demanda donc à Kratos de lui traduire ce qui pour lui restait du domaine des hiéroglyphes.

- Voici ce que la note dit:

Ceci est un modeste présent de ma part à un jeune homme courageux.

La tenue blanche est la tenue des héritiers de ton clan. Quand au bijou, il s'agit du porte-bonheur de ta mère. Prends en soin. Je demande au jeune homme qui t'a pris sous son aile de continuer à veiller sur toi. Je t'écrirai bientôt.

 

Pas de signature, rien, juste ce morceau de papier. Quelqu'un connaissait ses parents. Quelqu'un savait qui il était vraiment. Son clan, drôle d'idée! Il était un simple garçon qui avait manqué de chance. Yuan passa sans y prêter attention un doigt sur les courbes manuscrites. Soudain, sans crier gare, une douleur violente à la poitrine le prit et là ce fut le noir total. Des images vinrent dans son esprit. Des images dont il n'avait aucun souvenir. Il voyait un homme assis à sa table, de dos, écrivant ce billet. Sur sa table à sa droite trônait un portrait. Yuan reconnut sa mère. Elle tenait un bébé dans ses bras.

- Nayru...Yuan...

Le noir ré-envahit son être avant qu'il ne se reconnecte brusquement à la réalité.

- Yuan! Tu m'entends? Tu es sûr que ça va?

Il était de nouveau dans la chambre de Kratos, le billet dans ses mains. Il lui fallut du temps pour que son souffle retrouve un rythme normal, tout comme celui de son cœur.

- Kratos.... Tu ne croiras jamais ce qui vient de se passer...

Le demi-elfe expliqua donc son expérience étrange et bizarrement, Kratos ne sembla pas étonné.

- Je crois que j'ai compris quelques petites choses Yuan. Déjà, tu n'es pas un être commun. Je l'ai tout de suite su quand je t'ai vu. Il y a un je ne sais quoi en toi qui te démarque des autres. Une aura ou un truc dans le genre. En plus, tu as un physique trop fin et trop délicat pour appartenir à la roture. Tu appartiens à un clan qui possède des pouvoirs. Ça existe, moi même j'en descends, mon clan a le pouvoir de contrôler les éléments. Le tien doit avoir un don en rapport avec le temps. Cet homme que tu as vu assis avec le portrait de ta mère...celui qui t'a écrit ce billet....il y a de fortes chances pour que ce soit ton père. Tu es entré en contact avec lui et par conséquent, tes pouvoirs se sont réveillés.

- Débarrasse toi de ce paquet, je n'en veux pas.

-Yuan!

-Cet enfoiré a quitté ma mère alors que j'étais à peine né! Et il se point dix-huit ans après comme une fleur en espérant que je vais l'accueillir à bras ouverts! Je ne veux pas des cadeaux d'un homme comme lui!

-Il regrette peut-être.

-C'est trop tard. C'était il y a dix-huit ans que j'avais besoin de lui.

-Tu ne veux pas savoir qui tu es et d'où tu viens?

-Je suis Yuan Ka-Fai, fils de Nayru Ka-Fai, né dans les bidonvilles de Meltokio de père inconnu. Orphelin à huit ans, je fus recueilli par ma tante qui me déposa à l'orphelinat. A seize ans, j'entrai au service de la Méthy à la pension Kharlan pour devenir deux ans après le domestique attitré de Kratos Aurion, futur duc d'Altamira.

-Tu ne veux pas savoir comment maîtriser tes pouvoirs? Maintenant qu'ils sont réveillés, ils risquent de t'ennuyer si tu ne sais pas comment les dompter. Cela ne signifie pas forcément te rapprocher de ton père.

 

La douleur dans la poitrine de Yuan refit surface et le phénomène recommença encore plus violemment que précédemment. Il voyait un couple. Sa mère qui regardait par la porte son mari embrasser leur bébé. Yuan ne parvenait pas à voir le visage de l'homme. Il le voyait de dos, toujours, il tenait le bébé dans ses bras et il chantait une berceuse. Sa voix était enchanteresse et le bébé s'endormait au fur et à mesure de la chanson. Cette voix, il l'avait entendu. Récemment d'ailleurs mais qui?

Kratos voyait son ami comme dans une sorte de transe étrange. Il avait les yeux fermés et semblait avoir reçut un choc invisible dans le thorax. Il paraissait déconnecté du monde. Soudain, il ouvrit les yeux avec une lenteur presque rituelle, son regard bleu était vide. Son corps s'enveloppa d'une lumière douce et blanche, chaleureuse. Un vent tiède envahit la pièce malgré le fait que les fenêtres soient fermées. Ce vent invisible souleva doucement les cheveux de Yuan. On aurait dit qu'il était en communion avec quelque chose. Ce phénomène s'interrompit brutalement et le demi-elfe tomba au sol, inconscient.

L'endormi mit quelques heures avant de se réveiller. Il ne comprit pas ce qui s'était passé. Il avait eu une impression de chaleur, de béatitude même. Mais là, il se sentait juste fatigué, incapable de bouger, comme s'il avait été vidé de force de tout son mana. Kratos était à ses côtés, assoupi sur sa chaise. Ses visions, montraient-elles la vérité? Son père aimait-il sa mère? L'aimait-il? Si oui, pourquoi être parti? Il se rappelait que le trio était dans une maison assez luxueuse. Alors pourquoi avait-il grandi dans les bidonvilles de Meltokio? Pourquoi se sentait-il si triste?

Il vérifia si Kratos dormait toujours avant de s'autoriser à pleurer silencieusement. Il avait eu une famille. Une famille aimante. Même si cela n'avait pas duré longtemps, il en avait eu une. Il en avait apparemment toujours une. Mais pourquoi revenir seulement maintenant? Pourquoi ne pas avoir signé le billet? Autant de questions et autant d'absences de réponses. Pourquoi se les posait-il d'ailleurs? Il s'en fichait de son père alors pourquoi de simples visions dont la véracité était branlante lui faisait autant de mal? Malgré ce qu'il avait dit à Kratos, au fond de lui, aimait-il son père? Une chose était sûre, à cause de lui, à cause de son absence, sa mère avait été tuée par un homme et sa vie avait été une descente aux Enfers. Il lui en voulait pour ça. Il voulait le retrouver mais ce serait uniquement pour lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur avant de l'effacer complètement de sa vie.

Je te hais Papa. Pas autant que j'aurais voulu. Je deviendrai quelqu'un et tu regretteras de m'avoir laissé. Maman est morte par ta faute, si tu avais été là, tu aurais pu la protéger.

A peine eut-il fini de penser ces mots que la douleur revint une troisième fois, encore plus douloureuse qu'avant. Tout recommença.

- Nayru, prends Yuan et pars, je vais les retenir. Je te rejoindrai ce soir!

- Reyson, non!

Yuan voyait toujours son père de dos. Il les contenait sans aucune arme. Il chantait. Ses chants paralysaient les ennemis jusqu'à ce qu'ils tombent morts.

- Ceux qui s'en prennent à ceux que j'aime périront par le chant de la mort du prince Reyson Ka-Fai de Minaria.

Reyson? Comme celui qu'il avait rencontré au cimetière? Non, cela devait juste être une coïncidence. Yuan aurait aimé continuer à observer la scène mais il se sentit brutalement ramené à la réalité. Il eut un sursaut. Ses poumons le brûlaient et Kratos se tenait tout près de lui, le visage dévoré par l'angoisse.

- Yuan! Comment tu te sens? Heureusement que je me suis réveillé!

Le métis voulut parler mais il toussait tant qu'il était incapable de prononcer une seule parole. Une fois sa crise passée, il parvint néanmoins à balbutier sa question.

-Que...s'est-il passé?

-Je ne sais pas mais on dirait que le phénomène a repris et cette fois-ci, tu ne respirais plus, ton cœur s'était arrêté. J'ai...j'ai dû te faire un massage cardiaque avec le bouche-à-bouche pour te sauver.

Les joues de Yuan prirent une jolie teinte rouge vif. Les lèvres de Kratos avaient touché les siennes. Elles les avaient touchées mais il n'en gardait aucune sensation. Soudain, il se rappela ce qu'il avait vu et les larmes coulèrent sur ses joues avant qu'il ne puisse les retenir. Son père les aimait, sa mère et lui. Il les avait protégés, ils étaient poursuivis. S'il était parti, c'était sans doute pour les préserver du danger. Il ne pensait qu'à leur salut.

-Yuan?

Comme il avait honte de lui! Il ignorait la vérité et il s'était permis de juger.

-Kratos, je t'en prie, aide-moi...Aide moi à retrouver mon père...Je...Je veux savoir qui je suis, je pourrais ainsi affronter le monde sans aucun doute en moi. Je veux que mon père sache que son fils vit, qu'il l'aime et qu'il veut le connaître.

-As-tu perçut des indices dans tes visions?

-Mon père...il s'appelait Reyson, Reyson Ka-Fai, il se présentait comme le prince de Minaria.

-Tu plaisantes j'espère?!

-Pourquoi?

-Le prince Reyson de Minaria est une célébrité! Son pays a été rasé par le roi alors qu'il était pacifique. Le prince Reyson y a perdu toute sa famille, notamment la princesse Leanne et le prince Rafiel. On dit qu'il a erré dans tout Tésséha'lla avant de rencontrer une femme à Heimdall qui était, d'après la rumeur, l'oracle du temps.

-Comment se battait le peuple Minaria?

-Leurs pouvoirs résidaient dans le chant. Chante moi un truc pour voir. Le premier qui te passe par la tête.

Yuan commença alors à chanter la berceuse qu'il avait entendu dans une de ses visions. Kratos l'écouta. Le jeune homme avait une voix magnifique.

Endless grief and sorrow.
Hearts slumbering again,
Stars frozen in their place:
Darkness envelopes the land.


But in the spilling of blood,
a hope still glimmers dim.
in a reflection in the water.
in a whisper in the wind.

Gather your courage.
It will break the bonds of night.
take wing, and dance upon the sky.
take wing, and dance upon the sky.

 

A peine eut-il fini de chanter que la fleur sur la table de nuit de Kratos qui se fanait reprit immédiatement vie. Elle redevint un bouton.

-Yuan, félicitations, tu es bel et bien un Minaria.

-Mais, mes pouvoirs sur le temps?

-C'est que ta mère Nayru était l'oracle du temps.

-Mon père, il vit n'est-ce pas?

-Cela fait dix-huit ans qu'il a disparu.

Un voile de tristesse passa sur les yeux de Yuan.

-Tu veux être digne de ton père?

-Bien sûr.

-Alors, je ferai de toi un parfait petit noble, au moins, dans l'éducation. Il te faudra du courage et de la persévérance. Mais je sais que tu y arriveras.

 

Kratos fit une profonde révérence à Yuan, qui s'en étonna.

-Yuan, tu es un prince, je te salue comme il convient à une personne de ton rang.

-Kratos, pas de ça entre nous. Je t'en supplie. Je veux juste retrouver mon père, en être digne et surtout, ces pouvoirs, je veux les maîtriser. Je ne veux plus te faire peur comme tout à l'heure.

Cette conversation, la Méthy l'avait écouté à travers la porte. Elle pleurait.

* Même si tu n'es qu'un demi-elfe, même si tu ressembles trop à cette Nayru qui m'a volé Reyson, même si tu es une immondice qui n'aurait pas dû voir le jour, tu es digne de Reyson, petit Ka-Fai. Ou plutôt, Majesté Yuan, même si ça m'arrache la langue de te qualifier ainsi, toi qui fut mon jouet pendant deux ans. *

 

A suivre

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