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Tales of Symphonia for ever
13 novembre 2009

Chapitre 16: A la recherche de traces- par Alienor

« Comment ça elle n’est pas repassée ici ! »

Zélos, visiblement en rogne, s’adressait à Tiga d’un air menaçant.

Celui-ci, en tant que chef adjoint, se montra digne, et ne laissa pas libre place à ses sentiments. Il se contenta de hocher la tête :

« C’est exact. Nous l’avons envoyée en mission avec plusieurs de ses camarades, sur ordre d’un commanditaire anonyme. Elle tenait à se porter volontaire à cette mission…

-Et il ne vous est pas venu en tête de refuser ?!

-Elu, nous ne pouvions pas prévoir. Sheena est avant tout une ninja, et la nouvelle chef de notre village. Nous n’avions aucune raison de nous opposer à ses décisions. »

Tiga ne céda pas une seconde. L’hystérie du jeune homme était bel et bien visible, et il ne tenait pas à la cacher. Il était entré en trombe dans le village, désarmant les soldats qui gardaient l’entrée avec beaucoup de facilité, et l’avait traversé jusqu’à la maison du chef. Déjà, son manque de courtoisie et de respect pouvaient passer pour choquant aux yeux des habitants du village qui s’étaient rassemblés devant la maison du chef, non par curiosité, mais par inquiétude et solidarité pour le chef adjoint, qui devait affronter seul cet homme enragé.

 

Zélos bouillonnait sur place. Mais où s’était-elle fichue bon sang ?! Et puis c’était qui ce commanditaire « anonyme » ? Et pourquoi tenait-elle à y aller ? Des fois Sheena pouvait être une vraie tête de mule, mais alors là… La colère aveuglait ses yeux emplis de brume indéfinissable. On le sentirait prêt à frapper quelqu’un !

Tiga, toujours impassible, observa ce jeune homme. Connaissant Sheena, elle était réputée pour beaucoup de ces absences prolongées, mais au final, elle revenait toujours. Et c’était ainsi avec tous les guerriers du village, excepté un certain Kuchinawa… Bref, personne ici ne s’inquiétait vraiment.

Le rouquin avait du mal à comprendre la mentalité de ces gens-là. Et à vrai dire, il ne les avait jamais compris eux-mêmes. Ils semblaient si insouciants… Et ça Zélos détestait ce genre de choses, comme si c’était un évènement qui se produisait tous les jours. C’était un être humain quand même ! Mais alors là…

Puis, ses épaules se rabaissèrent. Bien que toujours en colère, le jeune homme essayait de se calmer un peu, et se montra plus respectueux vis-à-vis du chef adjoint.

« Et qui était ce « commanditaire anonyme » ?

-Nous n’en avons aucune idée. Un garde est venu ici et nous rapporté un simple billet. Il a patienté et est reparti avec notre accord. Enfin, l’accord du chef Igaguri, Sheena et moi-même. Une heure après notre groupe de meilleurs guerriers est parti vers l’Est. Mais ils reviendront vite, et nous le saurons. Nous n’avons fait que notre travail.

« Vous a-t-elle dit seulement quand elle reviendrait ?

-Non. Nous ne précisons jamais. Nous sommes libres de profiter du temps qu’il nous plaira… »

Puis le regard de Tiga s’assombrit.

« Veuillez vous en aller, à présent. Nous avons à faire. »

Sa hargne revenue, Zélos tapa du pied par terre et regagna la porte d’entrée, ouverte à la volée, et laissa tomber une poterie du style asiatique qui se brisa par terre. Les ninjas qui gardaient l’entrée de la maison se reculèrent sur son passage, le dévisageant d’un air accusateur et hostile. Il ne leur rendit pas un seul regard. Et c’est dès qu’il fut sorti du village qu’on renforça la protection de l’entrée. Il n’était plus le bienvenu pour un bon moment. Mais il n’en avait rien à fiche.

Il n’était pas plus avancé non plus avec les informations qu’il avait récoltées…

« Vers l’Est. Hum… voyons voir ça. »

C’était la seule indication qui le renforçait dans ses recherches. Alors autant aller voir…

 

Mais alors qu’il se dirigeait vers son ptéroplan, posé sans ménagement au beau milieu de la prairie avoisinant Mizuho, il entendit un bruit, lointain mais tout à fait accessible à ses oreilles. N’ayant pas perdu ses sens d’Ange, il pouvait même en avoir l’utilité à loisir quelquefois (du genre écouter les filles chanter sous la douche), mais c’était rare…

Méfiant, il ne se retourna pas, et le bruit reprit de plus belle, de plus en plus proche. Il porta la main à son épée pour avoir le temps de dégainer si c’était un ennemi.

Une forme sombre atterrit sur ses épaules, et il s’écroula à terre sous la lourdeur de la chose. Il se retrouva à mordre la poussière. Un ennemi ?! Ici ?!

« C’est drôle de surprendre les gens de cette manière, tu trouves pas, Link ? » fit une voix rigolarde et féminine, juste au dessus de lui.

Une autre forme atterrit en face de lui, où plutôt de sa tête, vu qu’il était plaqué au sol par une autre masse lourde, mais mince.

« Tu aurais pu attendre, Lucy, je n’ai même pas eu ma part encore ! » fit la forme, plutôt masculine cette fois.

Des rires se firent entendre, puis celui qui semblait être l’homme s’agenouilla en face de lui, et lui prit le menton entre son index et son pouce, relevant sa tête vers lui.

Le physique de cet homme était un peu étrange. Visage triangulaire, regard rouge et rusé et cheveux hérissés sur la tête. Il avait l’expression d’un renard.

« Depuis le temps qu’on te cherchait. Tu t’imagines pas combien tu nous en as donné, du fil à retordre ! On t’en veut un peu pour ça, mon pote. »

Le visage de la jeune femme qui le retenait prisonnier apparut à l’envers dans son champ de vision.

« Mais finalement, on t’a retrouvé, poursuivit-elle, d’un ton mielleux, et on te remercie bien gentiment de ne pas être allé plus loin.

-Il en a fallu du flair, pour retrouver ta trace, » termina son voisin, en tapotant son nez.

La tête de Zélos tournait. Il ne savait plus où il en était. Il tenta de se débattre. Mais la fille était forte. Elle continuait sa prise de judo sans céder.

« Mais vous êtes qui… enfin ? » parvint-il à demander.

Ses deux agresseurs rirent un bon coup avant de s’exclamer, en parfaite synchronisation et à tue-tête :

« Commence déjà par dormir et on verra après ! »

Il sentit quelque chose de piquant sur son bras et le sommeil le prit brusquement, l’entraînant dans des abîmes si profonds qu’il ne put pas résister et sombra.

 

Il se réveilla avec un violent mal de crâne. Sonné il se leva et vit qu’il était dans une grotte. Comment avait-il atterri là ? Il explora l’endroit, hébété. Où l’avait-on emmené ?

Instantanément les souvenirs lui revinrent. Alors ça c’était la meilleure ! Lui, le grand, le splendide, le chevalier servant de ces dames (enfin, bon) avait été kidnappé ? Quoique « kidnappé » eût été un mot difficile à avaler.

Il bafouilla quelque chose qu’il ne comprit pas lui-même, et se leva.

Une sorte d’objet tombant non identifié lui atterrit sur la figure, et il se retrouva de nouveau à terre, encore plus K.O. que jamais.

Il entendit alors des éclats de voix, et envoya la sorte de « truc » visqueux faire connaissance avec un mur, puis il se mit debout et commença à crier :

« S’il s’agit d’une blague, messieurs OU mesdames, cela ne me fait pas rire du tout ! »

Il y eut un silence, puis un bruit bref derrière lui. Il se retourna et aperçut les deux personnes qui s’étaient jetées sur lui, côte à côte, avec un air espiègle qui ne lui plût pas du tout.

« Barre le « mesdames », je suis seule et je ne suis pas mariée, rétorqua la femme, une grande blonde costaude.

-Personnellement on aurait bien aimé que ça soit une farce, mais on t’aurait pas emmené ici pour des histoires de gosses, fit l’homme à tête de renard, le seul des deux dont il avait reconnu le visage. En tout cas, content de voir que tu es enfin réveillé mon gars. Tu peux pas savoir comme tu nous as fait poireauter pendant des heures à ronfler comme un… enfin bref. »

Il s’approcha de Zélos pour lui poser une main sur l’épaule, mais celui fit mine de se dérober à son contact.

« Ca n’explique pas la façon dont vous m’avez attaqué ! Vous…

-Avouons qu’on aurait pu procéder de manière bien plus douce, mais de toute façon ç’aurait été l’un ou l’autre on savait que tu allais refuser. Et on n’avait pas vraiment le choix après tout…

-Pourquoi vous-en êtes vous pris à moi ? »

Un long silence répondit à sa question, méditatif, puis un raclement de gorge et la voix de la femme qui s’éleva, grave mais moqueuse :

-A l’origine on ne se serait pas intéressés à ta petite personne, mais il a fallu qu’on se fasse embaucher par un type de ta connaissance, selon nous, qui voudrait conclure un marché avec toi. On ne sait pas encore dans quel but, mais notre mission est de t’amener à lui. »

L’ex-élu fronça les sourcils, et parut réfléchir.

« Aussi, continua l’homme, si tu refuses, nous n’aurons aucune pitié. Ton rôle dans une histoire que nous ne comprenons pas, vois-tu, semble tenir très à cœur à notre patron, si on peut dire que c’est notre chef.

-Et qui est-il, ce chef ? »

Un sourire malicieux apparut sur le visage de ses deux interlocuteurs.

« Ce serait d’autant mieux que tu viennes avec nous. Tu aimes les surprises, n’est-ce-pas ? »

Zélos ne dit rien, et il songea au danger que cela représentait pour lui s’il suivait ces deux étrangers. Puis il se dit qu’il verrait bien le moment venu. Il n’avait pas prévu cette partie du voyage. Il devait avant tout retrouver Sheena. Et il devait faire vite. Puis, décision vite prise, il décida de suivre ces deux-là. Si ça se trouvait, il n’en récolterait que de meilleures informations.

« Bien, fit-il, finalement. Ma décision est prise.

-Alors ? demanda Link, sournois.

-Je vous suis, à la condition de connaître vos noms, et que vous me dites ce que votre patron attend de moi. »

Le sourire des deux inconnus s’élargit.

« Nous pouvons te délivrer la réponse à une seule question. La seconde, tu la sauras en temps voulu. »

Et, en parfait acteur de théâtre, il annonça, d’une voix gutturale :

« Je suis Link, et je te présente…

-Lucinda, termina la jeune femme.

-Voilà, maintenant rejoins-nous. Nous avons un moyen de transport tout particulier pour toi. »

Et Zélos, soucieux, suivit, le pas incertain, ses deux ex-ravisseurs, en ayant une pensée pour ses compagnons, puis en songeant à ce que l’avenir lui réservait, s’il arrivait à tenir la route jusqu’au bout.

 

------------------------------------------------

« Hé ! Elle est marrante ta bestiole ! »

En entendant ces mots, l’animal, une sorte de chat sauvage aux oreilles tombantes de lapins, ronronna et se cala contre le coup de sa nouvelle maîtresse.

Laya eut un petit sourire, qui se transforma en grimace lorsque la longue queue noire de la « chose » se serra autour de son cou.

« Plus tu dis ça, plus elle ronronne, donc moins je respire… Arrête de répéter ça s’il te plaît !

-Ah Ah ! »

Matthew fit un large sourire et frotta le sommet du crâne de l’animal entre les deux oreilles.

« Qu’il est beau ! Et il a la classe avec son petit truc blanc sur le front. Qu’est-ce que c’est ? »

Laya fronça le nez tandis que la bestiole se lovait un peu plus sur sa poitrine.

« Elio et moi, nous n’avons pas eu le temps de bien regarder, mais il a pensé qu’il s’agissait d’une pierre précieuse. Bizarre que ça se trouve sur le front de cette bête. Je ne sais pas comment elle a reçu ça. En ce moment on est en train de chercher.

-Quand est-ce que tu l’as trouvé ?

-Il y a deux jours. Le soir pour tout te dire.

-Hum… »

Les deux amis étaient tous les deux seuls sur le banc, en cette fin d’après-midi. Le soleil déclinait sur l’horizon, et Laya racontait à son compagnon comment elle avait rencontré le petit animal qui se nichait contre elle au fur et à mesure qu’elle racontait son aventure.

 

****************

 

« J’ai senti qu’il y avait quelque chose, cachée dans un fourré, » répondit Laya, à la question d’Elio.

Elle se leva, tout en douceur, tandis que son tuteur fronçait les sourcils, comme il le faisait chaque fois que quelque chose le tracassait.

« Qu’est-ce que cela peut-il bien être ? demanda t-elle.

-Laisse-moi voir. »

Et il la laissa sur place, se dirigeant vers les buissons qui bordaient la maison. Puis, après quelques minutes de recherche, il revint bredouille.

« Il n’y a rien, tu as dû halluciner, lui fit-il remarquer.

-Mais j’étais pourtant sûre d’avoir aperçu quelque chose, juste ici… Tu dois me croir… »

Soudain, un buisson remua brusquement, et une chose toute noire en surgit comme une ombre, avant d’atterrir sur le toit et de dégringoler sur la façade. Les deux compagnons regardèrent ce spectacle avec stupéfaction, puis la chose noire tomba comme une pierre, et atterrit sur la terrasse de la maison, où ils étaient installés tous les deux.

D’abord stupéfaits, les deux compagnons virent une sorte de chat noir aux yeux rouges et oreilles tombantes tituber sur ses quatre courtes pattes. Puis elle poussa un couinement proche du miaulement et se mit en position d’attaque.

Laya comprit immédiatement qu’elle allait bondir sur eux, et elle se prépara à se défendre.

Mais la bestiole ne fit pas attention à elle. Son attention se reportait à Elio, qui sembla soudain mal à l’aise. Et elle bondit…

La jeune femme se prépara à contrer l’attaque de la bête…

… lorsque celle-ci atterrit sur la tête de son soigneur et s’y accrocha tandis que celui-ci se débattait pour la déloger. Mais elle tint bon.

Laya s’arrêta, stupéfaite. La bestiole s’était soudain accroupie et s’était penchée pour lécher la figure du vieil homme. Celui-ci ne savait plus que faire. Il était un peu perdu.

Et puis soudain, elle éclata de rire. Comme elle ne l’avait jamais fait.

 

****************

 

« Et ensuite ?

-Quoi ensuite ?

-Qu’est-ce que vous avez fait ? »

Laya eut un sourire qui en disait long.

« Eh bien… pour commencer, après une bonne crise de fou rire, nous nous sommes chargés de le détacher de la tête d’Elio et de l’emmener dans la maison, pour nous charger de lui…

-Permets-moi de t’interrompre… C’est un mâle ou une femelle ?

-Ah ça… Nous n’avons pas encore déterminé… Mais Elio dit qu’il se chargera de connaître le sexe de cet animal. »

Matthew fut pris d’un petit rire qui réussit à faire tirer un sourire en coin à Laya.

« Ah… les joies de l’adolescence…

-Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

-Oh, c’est juste comme ça… »

Le jeune garçon fronça les sourcils, puis il tendit ses jambes pour s’étirer.

-Tu lui as trouvé un nom ?

-Pas encore… »

Sa bouche trembla un peu.

« Il faut que j’y réfléchisse. »

Puis elle sauta de leur banc et observa le crépuscule, au loin, qui disparaissait lentement.

« Il faudrait rentrer, tu ne crois pas ?

-Peut-être… »

Elle se tourna vers lui.

« Hum…

-Ah… euh, je te suis. »

Et il sauta du banc à son tour et atterrit dans une flaque de boue, ce qui le fit rire, puis il sautilla à la suite de la jeune femme, heureux d’avoir passé une aussi belle journée.

 

Mais les deux compagnons avaient oublié un détail. Une anomalie se détachait dans le cadre de cette belle journée ensoleillée, qui se changeait peu à peu en décor nocturne.

 

La flaque d’eau boueuse à terre, qui disparaissait lentement mais sûrement…

 

-------------------------------------------

 

Emi et Karim avaient monté un campement pour la nuit, et se préparaient à se confier les tâches de la nuit. A commencer par les tours de garde.

La nuit était aussi fraîche que les autres sur le désert de Triet, et Emi fit mine de grelotter et de se plaindre d’une voix geignarde :

« C’est vraiment stupide de dormir en plein milieu d’un trou paumé ! On aura le temps d’attraper la crève avant demain si ça continue !

-Commence déjà par faire du sport, au lieu de te plaindre, » lança Karim.

Elle fusilla le jeune homme du regard. Bien qu’ils fassent équipe, les deux compagnons n’étaient pas faits pour s’entendre. Karim n’arrêtait pas de la vanner à chaque fois qu’elle faisait une réflexion, et il ne manquait pas non plus de lui clouer le bec lorsqu’elle voulait dire quelque chose (c’est ce qu’on appelle du « cassage » très chère^^). Aussi lui faisait-elle toujours la tête.

Elle n’avait pas été très enchantée lorsque les deux chefs du groupe, Link et Bastian, avaient soigneusement décidé de les caser tous les deux ensemble. Elle aurait encore préféré rester dans la base Renégate à supporter les sarcasmes du bleuet qui leur servait jusque là de « soi-disant » chef.

Mais voilà, le sort en avait décidé ainsi, et maintenant elle était obligée de se coltiner ce type. Est-ce que le monde entier lui en voulait à ce point ? Elle se le demandait.

« Je fais le premier tour de garde, tu prendras le temps de dormir, ensuite on échange, compris ?

-Et pourquoi ne le ferais-je pas en premier ce tour ? »

Le jeune homme eut un sourire sarcastique.

« Parce que les gamines comme toi ont plus de chances de s’endormir à la première minute. C’est pourquoi tu dois dormir d’abord. »

Il rata de peu un caillou qui lui frôla le visage. Et il répéta, amusé :

« Ouh là là, mademoiselle n’est pas contente ! A-t-elle besoin de sa poupée pour se consoler ? Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh… ! »

Le dernier sifflement qu’il avait poussé ne fût pas dû au fait qu’il aimait taquiner l’adolescente, mais au deuxième caillou, de la taille de son poing, qu’elle venait de lui balancer et qui avait heurté sa tempe. Et c’était qu’elle avait bien visé la gamine !

Il se frotta un moment la tête, puis il soupira :

« D’accord… Tu le fais ce tour de garde… Mais ne viens pas te plaindre que le sommeil a été plus fort que toi…

-C’est ça, rétorqua t-elle, avec un rictus sardonique, et on verra bien lequel des deux est le plus efficace dans ce domaine.

-Pour toi c’est perdu d’avance, stupide paresseux… »

Ils se fusillèrent du regard, se lançant chacun un défi, et Karim se coucha, tandis que la jeune fille s’asseyait sur un rocher, prête à tout pour déraisonner son compagnon de voyage.

« Ah elle nous donne bien des complications cette fille. Col… Mol… Pol… Enfin qu’importe. J’espère qu’on va la retrouver vite fa it. Il faut vraiment qu’ils nous fassent mener la vie dure ces « Reflets ». Franchement… »

Elle continua de grommeler dans la nuit.

 

Karim, allongé dans sa couchette, ne dormait pas encore. Il guettait au contraire combien de temps tiendrait Emi. La jeune fille avait le dos tourné, et marmonnait la Déesse savait quoi.

Pour sa part le jeune homme n’était pas très croyant, mais rien ne l’empêchait d’utiliser cette expression de temps en temps, à son plus grand plaisir.

Il regarda la jeune fille sous tous les angles. Elle avait beau aller jusqu’à le détester, du moins le pensait-il, lui tout ce qu’il faisait c’était l’embêter, pour son plus grand bonheur. En fait, il l’aimait beaucoup, cette fille, et c’était même lui qui était allé jusqu’à demander à l’avoir dans son groupe, pour « s’assurer  qu’elle ne fasse pas de bêtises » avait-il assuré.

Bien qu’elle ne soit âgée que de quinze ans, la jeune fille avait déjà beaucoup d’expérience dans le groupe. Elle l’avait inclus alors qu’elle n’avait que dix ans et même avant elle était douée pour le combat. Tandis que lui ne l’avait rejoint que beaucoup plus tard, alors qu’il faisait partie d’un gang des rues d’Asgard. Il devait infiltrer le groupe et rapporter ce qu’il avait vu à ses camarades. Mais il avait été pris au dernier moment et pourtant, le chef du groupe de l’époque, Tigre qu’il se faisait appeler, avait décidé de le garder. Incrédule au début, le jeune bandit avait eu du mal à rentrer dans la bande, et comme par hasard c’était Emi qui l’avait aidé dans cette confrontation. Et maintenant, il était membre à part entière du groupe. Quant à ses amis d’avant, qu’il avait abandonné à son grand dépit, il ne les avait pas revus, et il avait même fini par les oublier. C’est à peine q’il se souvenait de leurs noms ou de leurs visages.

Tiens, voilà qu’il se surprenait à penser à eux. Il gigota dans sa couche et passa à autre chose.

Emi, il se souvenait, était à l’époque âgée de seulement douze ans et connaissait déjà l’art du combat et des arts martiaux. A première vue on se doutait bien que cette fillette parmi d’autres n’avait pas eu une enfance normale.

Ses parents, dont elle ne se rappelait plus, l’avaient abandonné à Izoold, le village des pêcheurs. Elle y avait vécu en tant que coureuse des rues et mendiante. Et puis, un jour, accusée d’un vol à l’étalage, elle avait été expédiée à Palmacosta où on l’avait jeté dans les geôles du sous-sol de la maison du gouverneur-général. Par un moyen qu’elle n’avait pas voulu dévoiler elle avait réussi à s’enfuir, et c’était à cette époque là qu’elle avait rencontré Link et sa bande. Evidemment, Tigre, le chef de l’époque, l’avait mise sous sa protection, et elle avait vécu chez sa nouvelle famille jusqu’à maintenant.

Elle avait toujours été un peu garçon manqué, mais on ne le lui reprochait pas ses manières.

Jusqu’à la mort de Tigre… Là, tout avait changé dans leur manière de vivre. Link, à cette époque lieutenant du chef, avait pris sa place et avait commencé à vendre leurs services à des organisations très louches. Non que Karim lui reprochait sa manière de gouverner et de décider des choses par lui-même, mais avant, ils avaient été toujours indépendants. Ce changement subit dans leur charte quotidienne les avait un peu marqués, mais ils avaient fini par s’en accommoder.

Tigre était mort dans la grande catastrophe de Palmacosta, lorsque cet arbre géant fou avait tout détruit sur son passage. Pour on ne sait quelle raison, il était parti pour « une affaire importante », et quelques jours, c’était arrivé…

Après une semaine de deuil, Link avait repris les choses en main, et ils étaient repartis pour une nouvelle vie…

Au fur et à mesure qu’il remettait sur le plateau tous ces souvenirs, Karim sentit ses paupières se fermer et il sombra petit à petit dans le sommeil, jusqu’à dormir profondément.

 

Emi entendit la respiration de son compagnon se réguler au fur et à mesure, et elle sourit. Finalement, il s’était abandonné aux songes. Il ne se réveillerait pas avant l’aube, en tout cas…

Elle le voyait d’ici, à lui crier dessus pour ne pas l’avoir réveillé. Elle s’en régalait d’avance.

Soudain, le vent autour d’elle se froissa. Etonnée, elle mit son odorat en action et renifla l’air. Il y avait une odeur, là… Et elle prenait une direction précise.

Elle regarda quel chemin suivait l’odeur, qui était à coup sûr d’origine humaine. Et son visage s’éclaira.

Presque à regret, elle quitta son rocher et parvint à tâtons jusqu’à Karim, puis le secoua. Il se réveilla, et aussitôt une grimace moqueuse se dessina sur son visage.

« Déjà fini le tour de garde ma puce ? T’as fait vite…

-Tu te trompes mon cher. En fait j’ai découvert une piste intéressante, direction le Nord-Ouest. Rassemble tes bagages et fais confiance à mon flair. »

Dépité d’avoir quasiment perdu son pari, il se leva, prit toutes leurs affaires et les rassembla sur son dos, et il lança un sourire à Emi, qui pour une fois le lui rendit.

« Bon alors, ne traînons pas, où les traces si précieuses que tu as détecté vont s’effacer…

-Dans ce cas grouille-toi. »

Et elle se mit à courir. Il la rattrapa peu après et ils allèrent, très sûrs d’eux, direction la ville de Triet, car c’était là qu’ils allaient à coup sûr trouver leur bonheur.

 

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Conversation entre les personnages :

 

Ali: Et voilà, encore une fois chapitre bouclé !

Génis : Hem, où est passée la voix off ?

Zélos : et c’est qui celle-là ?

Colette : Attends, ne me dis pas que c’est…

Ali : Oh mince… *part se cacher*

Lloyd : Non mais c’est trop tard on t’a reconnu là.

Ali : Et mince… *réapparaît*

Colette : Enfin un mystère résolu ! Le visage de l’auteur nous a été enfin révélé ! *lève le poing vers le ciel en signe de victoire*

Ali : Oui bon… Comment vous l’avez trouvé ce chapitre ?

 

*silence pendant un moment*

 

 Colette *soudain* : Super !

Génis : Très bien. Sans plus.

Zélos : Pas trop mal…

Lloyd : Mouais bof… *il dit ça parce qu’il aime pas lire*

Akim *entre* : Complètement raté ! Pourquoi je suis pas là-dedans d’abord ?

Yuan *entre à la suite d’Akim* : J’ai insisté pour qu’il reste dans sa loge. Il est têtu, désolé…

Génis : Tiens il entre enfin lui (il parle d’Akim)? Depuis le temps…

Colette *lève de nouveau le poing vers le ciel* : ça fait deux nouvelles arrivées dans cette édition de la conversation !

Akim : Et alors, pourquoi je suis pas présent dans ce chapitre ?!

Ali *soupire* : parce qu’il fallait bien laisser la place pour évoquer les autres personnages aussi…

 

*Link et sa bande font le V de la victoire aux lecteurs*

 

Akim : Je m’en fous ! Est-ce que j’apparais au moins dans le prochain chapitre ?

Ali: Hum… Laisse-moi le temps de réfléchir.

Akim : Grmbll… *s’en va casser des meubles et autres trucs de valeur et fragiles*

Yuan : Hé, attention !

Lloyd : tu joues le rôle de la maquilleuse maintenant Yuan ?

Yuan : Qu’est-ce qui te fait dire ça sale mioche ?

Ali : On t’a barbouillé le visage de peinture à l’huile pendant ton sommeil…

Génis : Verte.

Yuan *se regarde dans un miroir qu’Akim n’a pas encore cassé* : Ah… Ah ça, nan c’est un masque pour raffermir la peau et la rendre plus belle. C’est pour plaire un peu plus aux filles dans ce chapitre *joue les beaux gosses en s’imaginant toutes les filles qui ramperaient à ses pieds*

Zélos : Hé ! C’est moi le grand dragueur du jeu normalement !

Lloyd : C’est pas pour les vieilles ton truc là ?

 

*on entend un SBAF retentissant dans toute la pièce*

 

Yuan : Fils d’abruti !

Lloyd : N’insulte pas Kratos !

Yuan : Euh… Face de chaussette alors !

 

Ali : Bon bah on a terminé ! Allez au prochain chapitre !

 

*musique de générique de fin.*

 

Génis : Mais n’importe quoi c’est la musique de MacGyver ça !

 

TERMINE^^

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13 novembre 2009

Chapitre 15: Un enchaînement assez brutal - par Alienor

Deux mois plus tard- Hambourg, Allemagne

 

Zack Wilder longea les quais en soupirant en continu. Il traînait là depuis des heures. Son supérieur lui avait donné l’ordre de surveiller les environs, pour éviter à des curieux de pointer le bout de leur nez. Pourtant, il n’y avait personne à cette heure de la journée. Les gens étaient trop occupés à rester cloîtrés dans leurs maisons. Cela facilitait les choses au gouvernement. Du coup, Zack se sentait un peu inutile dans toute cette affaire. Lui, ce qu’il aurait voulu, c’était se retrouver dans les premières loges pour voir débarquer ces fameux soldats japonais. Après tout, il avait joué des bras et des jambes pour faire partie de la patrouille qui les recevraient. Il avait obtenu une réponse affirmative à se demande, mais c’était seulement pour se retrouver à l’arrière-garde. Ce n’était pas une place très convoitée…

Mais bon, c’était cela ou ne pas venir du tout. Et puis, c’était aussi l’occasion de voir son chef en personne.

Le port était en effervescence. Bien qu’il y ait eu quelques problèmes, les alliés étaient finalement arrivés à destination, tous sains et saufs. Effectivement, ils avaient rencontré pas mal de tempêtes lors de leur voyage en mer. Un vent contraire les avait détournés de leur but et ils s’étaient retrouvés en pleine mer méditerranée. Des feux de détresse envoyés par le capitaine du bateau avaient aussitôt arrangé les choses : la République Italienne avaient été alertés et ils avaient été invités à accoster dans un port de leur pays. Tout de suite après, un train les avait amené en Allemagne, en passant par l’Autriche, puis ils avaient traversé le Sud du pays et étaient finalement arrivés comme prévu à Hambourg, à la seule différence que ce n’était plus en bateau. Mais bon, le résultat était le même : tout était bien qui finissait bien.

 

Personne à arrêter. Cela commençait à devenir ennuyeux…

L’homme bailla, puis regarda autour de lui. Il y avait bien quelques officiers qui couraient çà et là pour préparer l’arrivée de leurs coéquipiers, mais à part ça, tout était silencieux. L’entrée du port était vide…

Zack exécuta un pas en arrière, en direction des quais. Même s’il désertait son poste quelques minutes, son supérieur n’en saurait rien. Et puisqu’il n’y avait personne…

Zack quitta sa place et courut derrière des caisses, le temps que deux officiers passent, puis repartit sur la pointe des pieds. Enfin, le quai principal était en vue… Et on pouvait dire qu’il y en avait, du monde. A vous en boucher la vue. Le jeune gardien ne voyait plus rien. Et pourtant, les fourgons étaient là, et les soldats aussi, en chair et en os. Ils s’adressaient des poignées de mains et prêtaient l’accolade de temps à autre. A ce moment là, Zack souhaitait presque être à la place des soldats en premières loges.

Il examina les visages des étrangers un moment. Leur teint était assez blafard, et leurs yeux tirés, normal pour des japonais. Vêtus de leur uniforme local, qui symbolisait leur pays du Soleil Levant, il restaient fiers malgré tout, prêts à défendre la gloire de leur patrie.

Enfin, Zack décida de regagner sa place. Il avait déserté son poste un peu trop longtemps maintenant. Il fallait vite la regagner s’il ne voulait pas que son absence soit remarquée et que son sergent ne lui remonte les bretelles.

Il s’arrêta de nouveau devant des caisses qu’on avait amassées et qui provenait des bagages des japonais. Certaines de ces caisses contenaient les vivres qui avaient servi pendant le voyage, d’autres des draps et des matières textiles, et d’autres encore des explosifs…

Il se cacha encore derrière lorsqu’un soldat passa devant lui. Au bout d’un moment il pensa qu’il devait sortir et il se releva… pour tomber nez à nez avec un patrouilleur.

Celui-ci resta bouche bée, et Zack devina qu’il était simple soldat, comme lui, et qu’il avait à peu près son âge. Il profita de cet avantage pour lui plaquer une main sur la bouche et lui dire :

« N’alerte pas les supérieurs sur ma présence ici, d’accord ? Je rejoins mon poste. »

Et il s’esquiva, ne laissant pas le temps à son camarade de répondre.

Un peu plus tard, il regagna sa place. Il était temps. Un peu plus et sa présence dans un lieu où il ne devrait pas être était signalée.

Il fit mine de patrouiller comme s’il avait toujours été ici. Des hommes passèrent devant lui en transportant des caisses visiblement lourdes. Et puis bien sûr, aucun civile ne venait pointer son nez.

Un officier lui fit un signe de la main qui l’invitait à venir près de lui. Zack s’approcha et reçut l’ordre de garder les caisses en attendant que le soldat aille donner des ordres ailleurs.

Certaines caisses contenaient des explosifs, d’autres encore des matières textiles.

Depuis près de deux ans, le Japon entretenait une relation qui tenait la route avec l’Allemagne, aussi bien commerciale qu’amicale. En échange de soldats, le pays germanique envoyait des produits fabriqués dans la patrie, et vice versa.

Il resta debout en regardant à droite et à gauche comme tout garde expérimenté. Cela ne faisait que trois années qu’il avait intégré l’armée et côtoyé des supérieurs aussi irascibles les uns que les autres. Certains lui avaient même dit qu’il ne valait pas un clou, mais il avait tenu bon, et avait su leur tenir tête. Mais ils ne le portaient pas toujours dans leur cœur.

Soudain il entendit un bruit, comme un poing frapperait contre du bois. Etonné, il se tourna vers les caisses, car le bruit semblait venir de là. Un silence, il crut avoir rêvé, mais bientôt le bruit reprit, insistant. Le jeune soldat regarda tour à tour les caisses, cherchant laquelle faisait autant de bruit. Il l’aperçut. La boîte bougeait toute seule, comme si quelque chose essayait d’en sortir.

Ou quelqu’un…

Méfiant, il s’approcha, évitant les caisses contenant les explosifs, et s’approcha de l’objet de son intérêt.

Il s’accroupit pour l’examiner. Le bruit était de plus en plus fort, comme si la chose voulait absolument sortir.

Il décida d’ouvrir d’abord la caisse avant de sonner l’alerte, au cas où…

Il retint son souffle. Il n’y avait personne dans les parages. Il ouvrit alors la boîte.

Une chose noire en jaillit à l’instant même où il entrebâillait le battant, et il se retrouva propulsé vers l’arrière.

Il atterrit un mètre plus loin, sonné et surpris. Il se cogna la tête par la même occasion et il s’égratigna le bras en traînant contre le sol dur.

Il resta là un moment, trop sonné pour donner l’alerte. Il y avait quelque chose qui le bloquait. C’était lourd et… visqueux.

Il ouvrit les yeux, et son regard croisa celui, terrifié, d’une créature des plus sales. Les cheveux lui tombant sur le visage et le visage couvert de crasse, elle semblait presque perdue.

La première question qui passa dans la tête de Zack fut : que faisait-elle ici ?

Ses yeux bridés, bien qu’écarquillés, sa peau blanche, bien que crasseuse, et ses cheveux noirs ne laissaient aucun doute sur ses origines. Elle était japonaise, où du moins elle en était originaire. Mais que faisait-elle dans cette boîte ? Avait-elle… Zack secoua la tête. C’était complètement stupide, mais quand même…

Ils s’examinèrent un moment, l’un au dessus de l’autre, puis le jeune homme se leva brutalement, bousculant par la même occasion la jeune femme à terre.

« Mais qui es-tu et que fais-tu ici ? » lui cria t-il dessus.

La jeune fille, terrifiée, ne répondit rien, puis elle ouvrit la bouche et elle éclata en sanglots.

Là, Zack ne savait plus que faire. Voir des femmes pleurer, il n’avait pas l’habitude. La seule fois où il en avait vu une, c’était lors d’une dispute entre ses parents, il y a longtemps… Mais il n’était pas temps d’exposer les détails de sa jeunesse. Il se baissa à la hauteur de la pauvre créature et chuchota :

« Eh oh, ne pleure pas comme ça ! Si tu me dis ce que tu fais ici et comment tu as atterri là, je ne signalerai pas ta présence à mes congénères. »

A ces mots, la fille pâlit sous sa saleté. L’évocation des autres soldats devait lui faire peur.

Elle ouvrit la bouche et siffla quelque chose de presque inaudible :

« Oui, s’il vous plaît, appelez-les, faites n’importe quoi mais je veux rentrer chez moi… »

Son dernier mot fut ponctué d’un sanglot. Zack n’avait pas bien entendu la phrase prononcée et il décida de ne pas en tenir compte. Il tenta alors de la relever tant bien que mal. Ce n’était pas simple, elle était sale et repoussante. Elle sentait l’eau de cale et la sueur. Et elle arrivait à peine à se tenir debout.

Soudain, une voix retentit :

« Ca va, soldat Zack ? Un problème ? »

Zack jura. C’était le type qui l’avait surpris tout à l’heure. Luke, qu’il s’appelait.

Il s’empressa de précipiter la femme, étonnée, dans la caisse et de refermer le couvercle brutalement. C’est ce moment que choisit Luke pour intervenir.

« Alors, on ne s’est pas fait remonter ses bretelles ou bien le sergent a décidé de te coller là ? »

Il vit la tête que faisait son camarade. Un mélange de soulagement et d’étonnement.

« Et bien, tu en fais une tête. Tu as vu un fantôme ? »

Il ne croit pas si bien dire, pensa Zack.

Un silence s’ensuivit, coupé par un petit coup donné dans le bois de la caisse.

Non, pas maintenant… supplia le soldat.

Heureusement, Luke n’entendit rien. Il continuait son babillage :

« Si cela t’ennuie que je sois là, tu peux toujours me dire de m’en aller… »

Ouais c’est ça barre toi ! aurait voulu lui lancer Zack.

Mais il ne le dit pas.

« Excuse-moi, j’avais juste une petite envie de…

-d’aller voir nos chers compatriotes. Ne t’en fais pas, j’avais eu la même idée…

-Cela veut dire que… demanda le jeune homme, surpris.

-Eh bien que j’avais envie d’aller voir ça de plus près moi aussi. A la seule différence que je n’ai pas déserté mon poste, moi, puisque j’ai obtenu le poste de patrouilleur. »

« Ah ok … »pensa Zack.

« Et pourquoi tu es assis par terre, d’abord ? Tu as envie de faire bronzette ? »

Luke rit de sa petite blague pendant que son camarade se relevait, sa main appuyée sur la caisse où il avait enfermé la jeune femme dans l’urgence. Il devait s’assurer qu’elle ne surgirait pas en plein milieu de leur conversation. Elle semblait d’ailleurs avoir compris, car elle ne se manifestait plus.

« Et pourquoi ne rejoins-tu pas ton propre poste en attendant, soldat Luke ? dit Zack. Si les supérieurs te voyaient en train de faire la conversation, tu passerais un mauvais quart d’heure… »

Il se hâta de plaisanter :

« Tiens, d’ailleurs, il y a un type qui veut entrer sans se faire voir là-bas… »

Luke se retourna soudain, à la plus grande hilarité du jeune homme. Il se retourna vers lui :

« Ah, ah, c’est très drôle. Mais il est vrai que tu as raison. J’y vais fissa !

-Ouais, c’est ça, » dit son camarade, en lui adressant un sourire des plus goguenards.

Le soldat s’éloigna, et lorsqu’il fut hors de vue, Zack poussa un soupir et rouvrit le couvercle de la boîte. La jeune fille en sortit, essoufflée.

Ils se regardèrent un moment, elle, agenouillée et couverte de crasse, lui, debout et en uniforme de soldat. Il plongea dans le regard exorbité de la jeune femme.

Elle était maigre et chétive, ses yeux lui mangeaient la moitié du visage, elle avait le teint gris et blafard, et ses cheveux étaient gras et ne semblaient pas avoir connu de rinçage depuis pas mal de temps.

Soudain, la vérité sauta aux yeux du jeune homme. Et si… avait-elle accompagné clandestinement l’élite envoyée du Japon jusqu’ici ? Non… si vraiment elle l’avait fait, elle serait morte depuis longtemps…

Mais il arrivait que l’on s’en sorte au moyen d’approvisionnement. Elle devait avoir survécu grâce à ça. Tant mieux pour elle…

Mais la question était : qu’allait-il faire d’elle ? Fallait-il signaler sa présence aux supérieurs ? Ou bien… Il écarquilla les yeux à la pensée furtive qui traversa son esprit. Non, sûrement pas… l’héberger clandestinement chez lui ? Hors de question ! Il était un soldat, il ne devait rien cacher à ses généraux.

Mais en même temps, devait-il tout dire à n’importe qui ? Après tout, ils pourraient bien vouloir l’exécuter ! A moins qu’ils ne la renvoient dans son pays d’origine, ce qui serait peut-être bien pour elle…

Il s’agenouilla près d’elle et lui dit :

«Je me demande ce que je peux faire de toi… »

Soudain, il réentendit du bruit qui se rapprochait. Il se retourna, et vit les patrouilleurs et son sergent qui se dirigeaient vers les caisses.

« Merde. » se jura t-il, pour lui-même…

Il se retourna vers la jeune fille, mais celle-ci, comprenant qu’il y avait danger, s’enfermait déjà dans la caisse.

« Super ! » sourit-il.

Il se releva et se tint au garde-à-vous.

Il se tint en rang avec ses camarades et attendit les ordres de son supérieur. Celui-ci expliqua les consignes. D’abord, il fallait laisser le temps aux soldats alliés de s’habituer au décalage horaire, ensuite, pour leur faciliter leur venue, il fallait transporter leurs bagages, et les caisses ci-présentes. Zack et d’autres soldats furent désignés pour transporter les caisses. Ensuite, sous l’œil du sergent, ils se mirent au travail. Le jeune homme s’arrangea pour s’attribuer la caisse où se cachait la jeune femme. Il fallait la mettre en sécurité le plus vite possible, et ensuite remettre le carton avec les autres comme si de rien n’était. Imaginé ainsi, cela paraissait simple, mais la réalité l’était moins. Déjà, pour commencer, la caisse était trop lourde. En plus de son occupante, il devait y avoir autre chose là-dedans. Un de ses camarades lui proposa de l’aider. Il refusa poliment. Il avait suffisamment de force pour transporter un bloc, aussi lourd soit-il.

On emmena les caisses dans un fourgon, où on les enferma. Ensuite, Zack se porta volontaire pour conduire la camionnette militaire en compagnie d’un autre jeune homme, un peu plus jeune que lui, vingt ans à tout péter ( ; p).

Sur la route qui menait à la prochaine ville après Hambourg, le jeune homme se tracassa. D’accord c’était bien de vouloir aider une fille, mais qu’allait-elle devenir par la suite ? Il ne la connaissait même pas, et il était pour elle un parfait inconnu. Et si c’était une espionne ?

Peut-être pas, elle n’avait pas vraiment le profil. Mais en même temps, il ne fallait pas se fier aux apparences, c’était bien connu.

Ils arrivèrent dans la petite bourgade voisine de la grande ville portuaire. Le camarade de Zack qui jusque là n’avait pas parlé sortit de la camionnette et ouvrit le coffre, où s’entassaient les caisses. Il désigna l’entrepôt du doigt et souleva un des cartons. Le jeune soldat fit de même.

La caisse de la vagabonde était au fond, et Zack ne tarda pas à la récupérer. Il attendit que son camarade quitte l’entrepôt et y entra à son tour. Une fois à l’abri des regards, il entrebâilla le couvercle de la boîte et chuchota :

« Ne sortez pas tant que vous ne serez pas dans un lieu sûr. Vous êtes en territoire ennemi, et le moindre coup d’œil jeté dehors vous coûtera sûrement très cher. »

Il ne reçut pas de réponse, et il referma le couvercle. Ensuite, il entreposa la caisse avec les autres et rejoignit son camarade. Il était temps de rejoindre les autres et de fêter l’arrivée de leurs alliés, ou alors tout simplement d’aller dormir !

Zack préférait opter pour le sommeil. Il était dit que souvent, la nuit porte conseil. Peut-être lui dirait-elle la marche à suivre avec cette fille ?

Il la plaignit en silence (la jeune fille, pas la nuit !). Elle allait passer la nuit dans un entrepôt, enfermée dans une caisse inconfortable et trop petite pour elle, tellement qu’elle était obligée de se recroqueviller sur elle-même.

« Mais demain, je veillerais à trouver une solution pour elle, »pensa le jeune soldat.

Et déjà, la meilleure chose de faite pour elle, ce serait un bon bain…

Zack poussa un soupir. Décidément, elles lui tombaient toutes dans les bras. Il parlait des femmes, bien sûr. Jeunes ou vieilles, riches ou pauvresses. Et on dirait qu’il n’avait jamais le choix avec elles… Tant pis.

 

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Deux mois s’étaient écoulés depuis que Génis et Raine étaient revenus bredouille au village d’Isélia. Deux mois durant lesquels l’inquiétude s’était propagée. Deux mois pendant lesquels Colette avait préparé son pèlerinage, et Lloyd son anniversaire.

La jeune ex-élue avait quitté le village avec sa grand-mère le mois dernier. Personne, à part Génis, Raine, quelques autres demi-elfes et eux étaient au courant pour le problème de mana anormal réuni dans l’air. Le jour de son dix-huitième printemps, Lloyd avait soufflé ses bougies devant seulement quelques personnes : Dirk, Génis, sa sœur, Préséa et Régal qui avaient accepté de venir de bon cœur. Quant aux autres, Colette était partie, Sheena avait disparu et Zélos n’avait plus redonné signe de vie depuis la dernière fois à Triet. Et Kratos… Il n’était plus là pour lui, maintenant. Ils ne pouvaient plus que se regarder à travers le ciel, désormais… sans se voir.

 

Des cris et des chants se firent entendre de la cabane du nain Dirk, et des ovations par la suite.

Les bougies désormais fumantes du gâteau d’anniversaire de Lloyd se dressaient fièrement au centre de la petite table qui servait d’habitude de support pour forger les armes de Dirk.

Le gâteau avait magnifiquement été préparé et décoré par Génis, aidé par Raine qui avait proposé fièrement sa participation (entre nous, on peut imaginer qu’elle n’a rien fait hein, surtout si le gâteau est prétendument délicieux, comme il est dit dans le texte !^^). Avec le temps, elle avait pris des cours de cuisine et s’était beaucoup améliorée (ah !^^). Ses plats étaient meilleurs, quoi qu’un peu trop salés pour certains d’entre eux.

Enfin, au lieu de parler cuisine, revenir à l’essentiel : les chants de bon anniversaire cessèrent lorsque Lloyd ouvrit ses cadeaux. Le premier était celui de Génis. Il s’agissait en fait de bracelets, que le jeune garçon qualifiait « de liens ». Il y en avait huit, un pour chaque membre du groupe. L’un d’eux était pour Lloyd, les autres étaient attribués aux camarades. Il s’agissait en fait surtout d’un cadeau de groupe.

« Ces bracelets nous permettent de rester en contact malgré la distance. Ainsi, lorsqu’on voudra se communiquer des informations utiles, nous pourrons le faire par l’intermédiaire de ces bracelets. Pratique non ? »

Le demi-elfe était tout fier de sa surprise.

« Et ils viennent d’où ? » demanda son ami, curieux.

Génis sifflota en agitant l’index.

« Il ne faut jamais demander la provenance ou le prix d’un cadeau, Lloyd. A l’avenir, tu t’en souviendras. »

Le jeune homme baissa la tête, un peu honteux, à la grande hilarité de tous les invités.

Le second cadeau était de Raine. A la grande surprise du jeune adulte qu’il était devenu désormais, qui croyait qu’il allait sûrement recevoir des manuels de vacances de maths, il s’agissait en fait… d’un livre de mythologie, de la guerre de Kharlan jusqu’aux légendes les moins connues.

« Bon, pensa Lloyd, elle a sûrement déniché ça chez un antiquaire, mais du moment que ce n’est pas ce que je redoutais… »

Il remercia chaleureusement son professeur préféré (Lloyd : hé !  Moi : Bah quoi ? XD), et passa au cadeau suivant, celui de Préséa.

Enfin, quand tous les cadeaux furent ouverts, on put examiner celui de Colette. Lloyd le gardait toujours attaché à son poignet gauche, à l’emplacement précis de son exphère.

Génis lui fit remarquer qu’il allait le froisser s’il continuait ainsi et détacha le ruban mauve. Les grelots tintèrent, produisant un son cristallin. Le demi-elfe l’étudia un instant et secoua encore les grelots. Le même son se produisit.

« C’est dommage qu’il ne vente presque jamais ici, soupira t-il.

-Que veux-tu dire ? demanda son ami.

-J’ai lu quelque part que ces bijoux étaient assez rares et qu’on ne les trouvait qu’à Asgard, dans une petite boutique gérée par une famille d’apparence modeste. Leurs objets se vendent chers, et personne ne rentrent jamais chez eux, car ils sont trop pauvres pour acheter des bibelots qui coûtent les yeux de la tête. Mais ils sont incroyablement riches, paraît-il, depuis la réunification des deux mondes, car les nobles de Meltokio viennent en masse dans la cité du vent, qui est très touristique…

-Oui, bon, maintenant viens-en au fait, s’impatienta le jeune homme.

-…Il paraît que les jours de grand vent, quand on fait tinter ces grelots, ils produisent une mélodie douce et très belle à entendre. C’est pour ça qu’on les fabrique à Asgard. Colette a vraiment eu une idée très originale, en t’offrant ceci. C’est un porte-bonheur. »

Lloyd regarda le tissu. Colette avait donc poussé son affection jusque là, pour lui offrir ça ! Mais comment avait-elle pu se procurer quelque chose d’aussi difficile à avoir ?

Il eut soudain un sourire subit. Mais évidemment, considérée en tant qu’Elue de la Régénération, Colette n’avait eu aucun mal à s’attirer les faveurs des vendeurs.

Puis il rougit. En même temps, ce n’était pas bien de vouloir connaître la provenance des cadeaux, Génis le lui avait dit.

Le jeune garçon lui lança un regard malicieux.

« Il paraît que c’est un cadeau très recherché à offrir à son amoureux le jour d’une Saint-Valentin… »

Lloyd rougit jusqu’aux oreilles, tandis que les rires de ses camarades se faisaient entendre.

 

Le gâteau fut ingurgité en un rien de temps, et les amis se rendirent dehors, où ils retrouvèrent Noïshe. Le ciel était bleu, et les effets de la condensation de mana ne se faisaient pas trop ressentir. Mais il fallait rester prudent.

Le soir arriva vite, et, l’un après l’autre, les invités s’en allèrent. Régal d’abord, car il avait sa société à gérer, et beaucoup de travail. Il dit avoir été heureux de partager cette journée avec le jeune homme. Raine ensuite, car elle avait des choses à faire. Elle autorisa Génis à rester encore un peu, au grand bonheur de celui-ci. Préséa parla un moment avec les deux amis, un sourire charmant sur ses lèvres, ce qui avait le don de faire fondre Génis, qui rougissait de temps en temps. Elle avait des choses à leur dire, à propos de son malaise passager à Ozette. Mais elle préféra taire ce détail. Elle leur confia juste que les travaux de reconstruction avançaient bien, et que bientôt la ville en ruine ne serait plus qu’un souvenir.

Puis elle s’en alla, promettant de donner de ses nouvelles dès que possible.

Il ne resta que Génis, qui partit s’asseoir sur le petit banc en bois de la maison de Dirk, où de là, on pouvait apercevoir le couchant. Une lueur passa dans son regard.

Dirk repartit travailler, et Lloyd rejoignit son ami.

« Qu’est-ce que tu as, tu as l’air triste… »

Le demi-elfe leva un peu plus la tête, mais ne répondit pas, puis il détourna son regard du ciel pour observer le jeune homme.

« Je m’inquiète un peu, c’est tout. Pour Colette, Préséa et… tout le monde. »

Lloyd observa son ami :

« Tu sais, Génis, si ça se trouve, c’est la nature qui veut ça…

-Pour un humain, c’est sûr, mais les demi-elfes comme moi ont par contre décelé une anormalité. L’autre jour, on est revenus les poches vides de Triet, et toutes les informations qu’on a récoltées, c’est cette histoire d’imposteurs… On ne nous laissera donc jamais en paix ?

-Tu parles de cette histoire avec cette visite chez la voyante ? Voyons ! Tu sais bien que Colette et moi ne poserions jamais les pieds chez cette folle. La dernière fois qu’on est allés la voir, on avait allégé nos portes-monnaies… 

-Effectivement, je me souviens de ce coup-là… »

Les deux amis pouffèrent, puis le garçon aux cheveux argentés reprit, l’air grave :

« J’ai aussi repéré quelque chose qui n’allait pas chez Préséa. Il m’a semblé qu’elle voulait nous dire quelque chose, mais elle s’est abstenue. Et Zélos… Plus de nouvelles depuis deux mois ! Autrement dit la dernière fois qu’on l’a vu…

-La disparition… de Sheena lui a porté un coup, sûrement… Il doit avoir envie de disparaître de notre quotidien pour un moment.

-Espérons qu’il n’aurait pas une idée derrière la tête…

-Pour l’instant, oublions ça. En tant que héros, on a nous aussi besoin de repos, qu’en dis-tu ? »

Génis se contenta de sourire à son ami, puis il se leva, salua son camarade et s’en alla chez lui.

Après quelques aux revoirs, le jeune homme se rassit sur le banc et ferma les yeux. Et, tout au fond de son âme, il pensa à Colette…

 

------------------------------------------------

 

La caravane qui transportait les pèlerins s’arrêta pour la nuit, et chacun prépara couvertures et s’approvisionnèrent en nourriture. Phaidra Brunel, allongée sur un petit matelas, s’assoupit peu après. Colette resta seule éveillée. Sur le chemin qui les menait à Triet, elle commençait à se sentir de plus en plus mal, comme si la douleur venait de là. Elle se demandait si ce n’était pas à cause du comportement bizarre du mana. Mais Génis avait assuré qu’étrangement, il s’était déplacé, il ne savait pas exactement où. Mais cela n’arrangeait pas le fait qu’elle était malade, et le pèlerinage qu’elle avait mis tant de soins à préparer ne lui était pas d’un grand secours, finalement. Mais on n’était qu’au début du voyage, c’était tout à fait normal. Mais Martel aurait bien pitié des protecteurs de l’arbre de Kharlan, ainsi que de leurs descendants, à qui reviendrait la charge d’accomplir les actes de leurs aînés.

Une silhouette furtive s’assit à côté d’elle. Etonnée, elle se détourna de ses pensées, et regarda le nouvel arrivant. C’était un jeune garçon. La jeune fille ne se souvenait pas l’avoir vu parmi le groupe de pèlerins. Il n’en faisait pas partie. Que faisait-il ici alors ?

« Qui es-tu ? »demanda t-elle.

Le garçon ne se retourna pas vers elle, mais répondit d’une manière un peu étrange à sa question.

« Je pensais que ton reflet te le dirait… Mais à ce que je vois, vous n’êtes liés que par la distance… »

Puis il se leva et s’en alla, laissant Colette perplexe. C’était qui ce type ? Qu’avait-il voulu dire ?

Il avait disparu. Elle en conclut que c’était un jeune fou.

 

Dans la soirée, elle repensa à l’étrange garçon. Il lui rappelait soudain quelque chose, elle ne savait plus quoi, ou bien quelqu’un… mais qui ?

Dans l’obscurité de la nuit tombante, elle n’avait pas vraiment aperçu son visage, mais elle était persuadée qu’elle avait déjà rencontré quelqu’un qui lui ressemblait, mais elle ne savait plus qui exactement.

C’était l’évidence, en plus. La vérité lui sautait aux yeux, mais elle ne la voyait pas.

 

Ce soir-là, elle pensa très fort à Lloyd. Rien que son image lui donnait l’envie de continuer. Car elle savait que la régénération du monde ne se tenait pas uniquement à la résurrection de l’arbre sacré, mais aussi à aider les gens à retrouver leur chemin dans cette nouveauté qui s’offrait à eux…

 

La nuit s’écoula lentement, et de là où elle était, Colette pouvait distinguer les constellations. Elles prédisaient que quelque chose de nouveau allait bientôt arriver, bientôt…

 

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« Et c’est parti ! »

Akim, un grand sourire qui en disait long sur le visage, mit ses poings sur ses hanches.

« Cette fois papa, je tiens le secret ! »

Ses yeux emplis d’une joie étrange, il s’assit sur le sable du désert, Arden sur ses genoux, et regarda lui aussi les constellations, qui lui faisait la promesse s’une victoire proche.

 

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« On devrait bouger un peu, j’en ai marre d’attendre ! » se plaignit Bastian.

Il ne se reçut qu’un vent de la part de ses camarades.

« Je me demande pourquoi on m’a flanqué avec des moulins à paroles comme vous… grommela t-il.

-Peut-être parce que tu en dis trop à chaque fois, dit Thorû, les bras croisés.

-Pour une fois que tu dis quelque chose toi… »

Maléagon fit un grand signe de la main, qu’on traduisit par «nous ne sommes pas là pour bavarder. »

-C’est bien le cas de le dire avec toi. »

Bastian se leva de sa chaise et alla bouder du côté de la fenêtre, tandis que ses deux camarades se lançaient des regards un peu amers.

« Bon moi, je sors, et vous savez où me trouver, si vous me cherchez… »fit-il, finalement, en ouvrant la porte et en la claquant derrière lui.

Les deux compagnons restants se regardèrent un moment, puis soupirèrent et vaquèrent à leurs occupations chacun de leur côté.

 

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Yuan resta pensif un moment, assis devant son bureau. Les bras croisés, il attendait. Quoi exactement ? Il l’ignorait lui-même. Mais depuis quelques temps, il ressentait au plus profond de lui une sorte d’étau. Quelque chose d’indéfinissable, qui lui donnait la nausée depuis quelques temps. Même s’il n’avait pas le temps de s’en soucier, cela le mettait en rogne depuis un bout de temps.

Pour un Ange qui n’était pas censé réagir à la douleur, il était un cas plutôt particulier, et ce n’était pas qu’il en souffrait, au contraire il s’en accommodait fort bien, mais il trouvait cela anormal.

On frappa à sa porte et il cria, quoi qu’avec énervement, qui était là.

Un garde entra, droit comme un I.

« Chef, je suis là pour vous apporter des nouvelles.

-Bonnes ou mauvaises ? » s’impatienta le chef des Renégats.

Ignorant sa question comme si on ne la lui avait jamais posé, son subordonné répondit :

« Nous avons repéré une piste pour le Reflet de l’Elu de Sylvarant. Bien entendu il nous reste encore à la confirmer. Et les prisonniers ne tiennent plus en place. Ils ont manqué d’assommer un des nôtres… »

Yuan soupira.

« Qu’on les fasse venir. »

Le garde, même sous son casque, ne cacha pas sa surprise.

« Mais… chef, ne pensez-vous pas que…

-J’ai dit : faites-les venir. C’est un ordre. Oseriez-vous contester mes ordres, soldat ? »

La soldat s’inclina en marmonnant un vague : « ainsi sera fait », et s’en alla dans le couloir.

 

Quelques minutes plus tard, ses trois captifs étaient dans son bureau, et étaient tendus, méfiants.

Lloyd était le plus tendu, car ce n’était pas la première fois qu’il était venu ici. Il pensa à Colette, et pria pour qu’elle s’en sorte au plus vite. Cela ne lui ressemblait pas de prier. Après tout il n’était pas très croyant… Peut-être la jeune fille lui avait-elle refilé ses manières pieuses.

Rébecca et Gilles, eux, détaillaient soigneusement les lieux, sur la défensive comme leur compagnon. Jamais ils n’avaient vu pareille technologie, pas de leur connaissance en tout cas. C’en était effarant. Sur Terre, on fonctionnait encore à la vapeur, mais ici, tout marchait à l’électricité. Ils n’avaient jamais vu ça.

Yuan sourit en les voyant aussi agités, et se racla la gorge pour attirer l’attention. Son regard et celui de Lloyd se croisèrent un moment. Celui-ci le regardait avec hargne. Il lui renvoya une grimace ironique, se souvenant bien du coup de pied qu’il lui avait balancé. Il se vengerait un bon coup de ce coup dur, mais pas maintenant. Ils avaient des choses plus importantes à faire.

« Bien, je suppose que l’un de vous me connaît déjà, sourit le chef des Renégats, en faisant allusion à Lloyd.

Le frère et la sœur jetèrent un regard en coin au jeune homme, qui serrait le poing comme s’il voulait l’envoyer dans la face de ce type. Puis ils le détournèrent de nouveau en direction de Yuan.

« …Bien, nous allons pouvoir commencer… » fit-il, sans manquer d’humour pour une fois.

 

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Pourquoi les réactions d’Akim au fil de l’histoire sont-elles si étranges ? Que sait-il au sujet des Reflets ? Cache t-il un secret ?

 

Ces questions sans réponse seront dévoilées dans les chapitres qui vont suivre. Si jamais  on les élucide…

 

Akim : enfin ça devient intéressant ! Depuis le temps que je rêvais d’être le centre de l’attention !

 

Colette bis : je m’excuse mais tu l’es depuis un bon moment déjà…

 

Akim : n’a fout !

 

Petit gag- Extrait de texte :

 

Yuan sourit en les voyant aussi agités, et se racla la gorge pour attirer l’attention. Son regard et celui de Lloyd se croisèrent un moment. Celui-ci le regardait avec hargne. Le frère et la sœur jetèrent un regard en coin au jeune homme, qui serrait le poing comme s’il voulait l’envoyer dans la face de ce type.

 

Lloyd bis : j’vais t’buter ! 

 

Yuan : bah essaie toujours je suis entouré de gardes là ! Donc si tu veux finir en carburant pour ptéroplans… (note : expression dérivée de « pâtée pour protozoaire »)

 

Lloyd bis : Gros lâche…

 

Voix off : bah dans ce sens là c’est pas compliqué de savoir qui va remporter la partie…

 

Et yeap ! Vivement le prochain chapitre !

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13 novembre 2009

Zelos Wilder - par Sasuk8

Zelos_Wilder_by_Sasuk8

13 novembre 2009

[OS] Est ce que tu m'aimes...? - par Marina Ka-Fai

Ohayo minasan !
Tadaima !
J’ai décidé d’écrire un yaoi sur un couple que j’aime beaucoup : le zélloyd ^^
Je vais faire de mon mieux pour essayer de rester loin du OOC.
Ca va être galère XD
Petite fantaisie de fana de TOS, une vraie geek ^^

Couple : Zélos WilderxLloyd Irving-Aurion

Contexte : Peu avant le grand combat contre Mithos, nos héros se retrouvent chez Zélos à Meltokio afin de profiter d’un moment de répit. Enfin répit pour tous sauf pour Lloyd et Zélos qui ressentent une attirance l’un pour l’autre.

Disclamer : TOS n’est pas à moi sinon j’aurais tout fait pour que Yuan soit mon père adoptif et j‘habiterais chez les Renégats ^^

Attention, cette fic est axée sur une relation homosexuelle !
Ceux et celles qui pour une raison X ou Y ne supportent pas le yaoi, passez- votre chemin, je ne supporterai pas d’insultes sur le couple.
Merci pour votre compréhension.

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Est-ce que je…t’aime ?



Meltokio, cité des nobles, Tésséh’alla.
Le ciel était teinté d’une drôle couleur violette, Derris-Kharlan en recouvrait la quasi-totalité. Tous croyaient la fin du monde proche. Mais c’était sans compter sur le groupe de l’Elue de Sylvarant qui voulait réunir les mondes, ce qui était signification de sauvetage des deux mondes. La bataille finale arrivait mais avant, les héros exténués s’arrêtèrent chez un des membres du groupe, l’Elu de Tésséh’alla Zélos Wilder, afin de se reposer un peu.
Tous vaquaient à leurs occupations : Colette s’occupait du chien de Zélos, un magnifique bébé labrador sable. Raine lisait avec Régal, Préséa apprenait à Génis à sculpter des objets en bois, Sheena admirait les lys blancs qui décoraient la maison, Kratos, le père de Lloyd qui les avait rejoint, astiquait son épée avec minutie.
Lloyd, quand à lui, avait entreprit de se promener dans les rues de la ville. Il y croisa Zélos qui charmait une de ses nombreuses groupies superficielles. En dragueur invétéré, il lui faisait des compliments, lui sursurait des mots doux.
Pour une raison inconnue, Lloyd avait mal. Un mal affreux qui lui pesait sur le cœur, qui lui enserrait la poitrine dans un étau. Le coup fatal pour son pauvre petit cœur fut quand Zélos la prit dans ses bras. C’en était trop. Zélos le vit, les larmes vinrent brûler les yeux de Lloyd et soudain il s’enfuit.

POV Lloyd

Pourquoi ? Pourquoi je pleure comme ça ?
Zélos a toujours été comme ça, un charmeur. Avant cela me faisait sourire alors pourquoi maintenant j’ai si mal ? Pourquoi ai-je eu envie d’être à la place de cette fille ?
Pourquoi il m’obsède tant ? C’est mon ami, un bon ami avec qui je ris, avec qui je m’amuse. Il est déjà arrivé que l’on dorme ensemble à la belle étoile car l’occasion s’était posée comme ça mais je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça ! Mon cœur se serre malgré moi. Pourquoi ? Et surtout qui pourrait me répondre ? J’ai mal et aussi peur de ce sentiment, de la réaction des autres…J’ai mal, j’ai peur….

POV Zélos

J’ignorais que Lloyd était là. D’ailleurs me serais-je arrêté s’il était là ? Je ne sais pas, d’ailleurs je ne sais plus rien quand je suis avec lui. Il est si pur, si innocent, du haut de ses dix-sept ans et moi à côté j’ai l’air d’un libertin dépravé de vingt-deux printemps. Sa candeur me fait tant de bien, avec lui, j’ai l’impression d’être vivant enfin ! Avec lui, je ne suis plus l’Elu, je n’ai plus à jouer ce rôle que je déteste, que je hais et à qui pourtant je dois tout. Si je n’étais pas l’Elu, je sais très bien que les filles qui m’adorent ne feraient pas plus attention à moi qu’à un petit souillon. Avec Lloyd, tout est différent, je ne suis plus l’Elu, je suis moi. L’avoir vu s’enfuir comme ça me rend triste, d’autant plus que je jure avoir entendu des pleurs…Mon ange pleure par ma faute….merde pourquoi je l’appelle mon ange d’abord ? Mon cœur se serre, c’est insupportable. Lloyd me fait ressentir des choses que jamais avant je n’avais ressenti, même en draguant mes louloutes. Quand je les charme, j’ai l’impression que j’ai Lloyd en face de moi, ses lèvres me tentent tout comme sa peau…
Bon sang, ce serait ça !
Est-ce que…je serais…amoureux de Lloyd ?

POV Lloyd

Mes larmes s’apaisent peu à peu mais mon mal subsiste. Zélos n’a rien fait de mal alors pourquoi je souffre autant ? Je me rappelle un jour avoir lu un livre, moi qui d’habitude en lit si peu…La Nouvelle Héloïse je crois, un vrai pavé. Je venais juste de rencontrer Zélos. Au début, mon cœur s’était serré sous l’émotion. Aujourd’hui si je le relis, il se serre et moi je pleure, comme s’il cherchait à se débarrasser de toute l’eau qu’il a, comme une éponge.
Il est Julie, moi je suis Saint-Preux…Le professeur était étonnée que je lise un pareil bouquin, moi qui ne suis pas très scolaire…
Bon sang, mais pourquoi j’ai si mal ?!
Je….aimerais-je Zélos ?

POV normal

Zélos courait à travers la ville afin de retrouver « son ange ». Il ignorait vaguement pourquoi mais il se disait qu’il était de son devoir de sécher les larmes de Lloyd. Le jeune homme était assis sur les escaliers de pierre menant au château, dans un coin sombre afin que personne ne le remarque. Les gens ne faisaient pas attention à lui. Ce n’était pas plus mal. Il vit la cause de ses larmes venir vers lui. Il tenta de s’enfuir à nouveau mais Zélos l’attrapa par le bras, le forçant à se coller contre lui.

POV Zélos

Je retrouvais enfin Lloyd, caché aux yeux du monde extérieur pour extérioriser sa peine à sa guise. Il me vit et tenta de s’enfuir à nouveau mais dans une sorte de rélflexe, je l’en empêchais et le serrais contre moi. Ses larmes redoublèrent, je le serrais plus fort, comme pour le consoler. D’un geste lent, avec ma main, je levai son menton vers moi afin de le voir, lui et ses beaux yeux noisettes inondés de larmes. Je lui souris gentiment, séchais ses larmes et là, comme poussé par une attraction invisible, je m’emparais de ses lèvres dont j’ai si souvent rêvé. Je me sentais comme apaisé, plus rien d’autre ne comptait pour moi. Je ne voyais que Lloyd.


POV Lloyd

Zélos me trouva aisément malgré ma cachette, je voulus partir mais il m’en empêcha et me serra contre lui. Mes larmes se remirent à couler, comme si les écluses de mon être s’était ré ouverte. Plus je pleurais plus il me serrait contre lui. Avec tendresse, il me força à le regarder à travers mes yeux noyés et soudain sans crier gare, il m’embrassa. Surpris, je me laissais pourtant assez vite abandonner. Mon mal s’était envolé, disparu dans le néant. Je me sentais flotter, j’étais bien. Je l’aimais, oui je l’aimais.

POV normal
Le tout nouveau couple ne se sépara que quand le manque d’oxygène se fit sentir. Les deux cœurs battaient à se rompre. Les habitués de Zélos « el draguissimo » les regardaient comme s’ils venaient de voir un extraterrestre.

- Pardonne-moi Lloyd, j’aurais dû me rendre compte de tout ça avant, mon pauvre, comme tu as dû souffrir! Pourras-tu un jour me le pardonner ?
-Zélos tu m’aimes ?
- A en mourir.
-Mais je suis un homme, comme toi.
-Ca je m’en fous, ce que je veux c’est être avec toi. Si tu veux de moi évidemment.

Pour toute réponse, Lloyd l’embrassa. Et c’est main dans la main qu’ils rentrèrent au bercail, sous les yeux de Kratos, qui les regardait par la fenêtre. Il avait remarqué tout cela depuis longtemps. Loin d’être sous le choc ou fâché, il souriait. Son fils venait de trouvait le bonheur, son fils allait être heureux et c’était tout ce qui lui importait.

Quand aux amis des deux amoureux, surpris au début, ils s’en accommodèrent assez vite, sans aucun mal.

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Voilà c’est fini !
Oh je le sens mal….
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