Préséa s’empressa de
traverser le rez-de-chaussée de la société Lézaréno et rentra dans l’ascenseur
après avoir montré sa carte d’accès au garde qui était posté devant. Elle
appuya sur le bouton qui montait à l’étage supérieur. Elle attendit un moment,
puis l’ascenseur s’arrêta, et les portes s’ouvrirent automatiquement. Elle
entra dans une vaste salle, où trônait un bureau, avec une pile de dossiers
entassés dessus.
« Bonjour, Préséa. Tu as passé une bonne
journée ? »
Régal apparut derrière le désordre de son bureau. D’après la
fillette, il devait être en train de faire du rangement.
-Bien sûr, Régal, c’est une très belle journée en
perspective ! répondit-elle, en souriant.
-Je suis content de te l’entendre dire, surtout venant de
chez toi.
-C’est du passé. Je ne suis plus la fille taciturne que les
autres et toi avez connue. Maintenant je profite pleinement de la
vie ! »
L’homme sourit. Il avait fière allure dans son uniforme de
directeur de la société qu’il dirigeait depuis maintenant quelques mois. Après
n’avoir donné plus de signe de vie pendant des années, il avait finalement
repris le contrôle de Lézaréno. Pendant tout ce temps, c’était son
sous-directeur qui avait géré le poste. Et même durant la longue absence de son
supérieur, il lui était resté fidèle et avait veillé à ce que personne n’usurpe
la place de directeur.
Préséa avait elle aussi eu un poste dans la société, et à
vrai dire c’était l’un des plus banals : elle se déguisait en klonoa pour
amuser les enfants. Elle se fichait qu’elle soit ridicule ou pas, elle aimait
voir les autres rire et démontrer leur joie. Elle aimait Altamira et son
atmosphère chaleureuse. La tristesse n’existait pas entre les murs de la cité
balnéaire. Et cela, c’était ce que Préséa appréciait. Et puis, avec l’argent
qu’elle gagnait, cela lui permettait de faire des dons à la reconstruction
d’Ozette. D’ailleurs, celle-ci avançait bien. Dans quelques mois, le petit
village serait tout neuf et les gens pourraient de nouveau le repeupler. Elle
était heureuse.
« J’en ai fini pour aujourd’hui, je dois rentrer à
Ozette maintenant.
-Les travaux avancent ? La questionna Régal.
-Ils avancent même très bien… » répondit elle, avec un
sourire radieux.
Sur ces mots, elle salua son ami et se retourna vers
l’ascenseur où elle disparut quelques minutes plus tard.
Régal la regarda partir, et sourit. Il était satisfait que
la fillette lui ai pardonné le meurtre de sa sœur et ai retrouvé le sourire. Le
rôle qu’elle jouait dans Altamira lui avait fait beaucoup de bien et lui avait
redonné sa joie de vivre. C’était à peine si elle avait oublié qu’elle avait en
réalité vingt-huit ans. Elle s’amusait comme une enfant. Le sourire aux lèvres,
il se remit à la tâche, ranger son bureau. Il allait y avoir du travail, vu les
piles de dossiers qui ornaient sa table dans tous les coins. Mais rien ne
pouvait mieux l’occuper que cela.
Préséa sortit du train élémental qui l’avait ramené des
bureaux de la société et salua le chauffeur. Puis elle monta le petit ascenseur
qui se mettait automatiquement en marche lorsqu’on y posait les pieds. Elle
salua les divers employés de service qui s’affairaient et continua son chemin.
Au bout d’un moment, à force de jeter des coups d’œil à droite et à
gauche, Préséa s’arrêta soudain. Quelque part, au milieu de la foule, elle
venait d’apercevoir une silhouette familière. Non, deux. Mais elle n’avait pas
eu le temps de bien voir, les deux silhouettes en question avaient disparu.
Elle resta immobile un moment, se posant quelques questions, puis haussa les
épaules. Après tout, c’était peut-être le fruit de son imagination. Forte de
cette certitude, la jeune fille sortit de la ville et partit dans un coin
d’ombre où personne n’aurait eu l’idée de s’aventurer, tellement c’était
discret.
Quelques minutes plus tard, un ptéroplan s’envola vers le
continent voisin, en direction d’Ozette.
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La jeune femme se réveilla dans un fauteuil confortable, et
scruta l’endroit où elle se trouvait d’un œil hagard. Il s’agissait d’une sorte
de grand salon. Elle tenta de se relever, mais une violente douleur au ventre
et à la tête lui arracha une grimace et l’obligea à rester immobile.
« Oui, évite de bouger, c’est très désagréable surtout
si tu es blessée… »
La jeune femme regarda de tous côtés, personne. Pourtant, il
lui semblait avoir entendu une voix…
« Je suis ici. »
Soudain, une ombre surgit juste devant elle et effraya la
femme qui poussa un petit cri de frayeur.
« Excuse-moi, je t’ai fait peur. Sincèrement
désolé… »
Elle regarda le personnage d’un air méfiant. Il s’agissait
d’un homme entre deux âges, à la fois jeune et vieux. A vrai dire on ne saurait
même pas lui donner un âge.
« Tu n’es pas rétablie, je t’ai retrouvé agonisante
près de chez moi. Tu étais vraiment mal en point. Tu aurais pu mourir. Comment
t’appelle tu ? »
La jeune femme hésita, et fouilla dans les tréfonds de sa
mémoire. Elle ne savait plus comment elle s’appelait et sa tête, à force de
réfléchir, lui faisait affreusement mal.
« Je… je ne sais plus… » répondit elle,
finalement.
L’homme éclata de rire.
« Une crise d’amnésie ! Je me disais aussi, ta
blessure à la tête ne pouvait que te causer la perte de ta
mémoire ! »
Elle resta à ne rien dire, et son interlocuteur
reprit :
« En attendant que tu la recouvres, permets moi de te
donner un nom. Que dirais-tu de Laya ?
-D’accord… se contenta de répondre la blessée.
-Je m’appelle Elio, mais je vais essayer de ne pas te
fourrer trop de choses dans la tête… Tu pourras rester le temps que tu
guérisses d’accord ? »
Elle acquiesça, un peu dépassée. Elle ne savait plus qui
elle était, mais en plus elle ne se rappelait plus ce qui s’était déroulé avant
qu’elle ne devienne… amnésique comme disait cet homme. Ses souvenirs étaient
flous, et elle n’était pas en état de réfléchir. Son estomac grogna pour
approuver.
« Tu dois avoir faim, sourit son hôte, attends je vais
te chercher à manger. »
Elle le laissa partir, et il revint quelques minutes plus
tard, un plateau chargé de nourriture.
Il l’installa sur une table basse et prit une fourchette
qu’il planta dans un morceau de rôti qu’il présenta à la jeune femme. Celle-ci,
ne pouvant pas se servir de ses bras blessés, avala le morceau. Elle eut
beaucoup de mal à ingurgiter et eut un haut-le-cœur. Finalement, elle ne voulut
plus rien manger.
« Il faut que tu dormes, je te donnerai de quoi te
soigner, mais il faudra du temps pour guérir, je le sais, j’ai connu
ça… »fit Elio.
La jeune femme sentit soudain la fatigue l’envahir. Elle
était épuisée. Elle ferma les paupières.
« Bonne sieste Laya. »
Elle sentit qu’on éteignait les bougies allumées dans la
salle, et poussa un petit soupir de contentement, puis elle s’endormit.
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Sheena fut réveillée au milieu de la nuit par Akiko qui
était entrée dans sa chambre.
« Quoi ? grogna t-elle.
-Sheena, j’ai entendu du bruit en bas… dit celle-ci, en
chuchotant.
-Et alors ?
-C’était des bruits de casseroles qui s’entrechoquaient, je
suis allée voir, et je ne suis pas allée plus loin, mais je crois que ce sont
des voleurs… »
Sheena se releva sur son lit, les voleurs en cette période,
c’était fréquent. Certaines personnes étaient privés de leurs biens et
n’avaient d’autre choix que de se servir chez les autres. Elle mit un pied à
terre, puis l’autre, et Akiko la pressa de se dépêcher. Finalement, en robe de
chambre, les deux jeunes femmes descendirent. Arrivés en bas, Sheena entendit
effectivement quelques petits bruits venant de la cuisine, et se dirigea en
direction de cette salle. Tout d’abord, elle entrebâilla la porte et jeta un
coup d’œil à l’intérieur. La pièce était sombre et il ne semblait y avoir
personne. Puis elle l’ouvrit en grand et regarda dans la pièce, fouillant
chaque recoin du regard. Enfin, elle en vint à la certitude qu’il n’y avait
personne.
« Tu vois, Akiko, tu t’es fait des illusions il n’y a
absolument pers… »
Elle n’en dit pas plus. Tout d’abord, elle parlait dans le
vide, son amie avait disparu de sa vue, ensuite, une main se plaqua sur sa
bouche et l’attira contre un homme de forte corpulence.
« Il faut pas souffler trop vite la brunette ! »
répliqua la voix de son agresseur.
Aussitôt, sortirent de leur cachette quatre autres gars, qui
ne semblaient pas japonais… Ils étaient blonds, roux, vénitiens ou bruns. Et
ils avaient un fort accent américain. L’un deux, le grand brun qui semblait être
le chef de la petite bande, prit la
parole :
« C’est bon, on l’a ! On l’embarque ! Ah, et
on manque pas de remercier notre petite complice, pas vrai Akiko ? »
« Akiko ? » s’alarma Sheena. A ce moment, son
amie entra dans la cuisine, et la regarda d’un air moqueur, du genre « je
t’ai bien eue ».
« Akiko… C’est une blague n’est ce pas ?
-Non, ma mignonne c’en est pas une, elle est avec
nous ! Tiens, voilà ta part ! fit-il, en s’adressant à la jeune
fille, en lui lançant une bourse qu’elle saisit au vol.
-Merci… fit-elle, impassible.
-Akiko… » fit Sheena.
Celle-ci se contenta de la regarder d’un air vague, et
Sheena comprit avec horreur en voyant la bourse remplie d’argent que celle
qu’elle croyait être son amie l’avait vendue.
« Allez, on y va ! A la prochaine,
alors ! » fit le grand brun, à Akiko.
Celle-ci sourit, d’un air moqueur et féroce qui ne lui
ressemblait pas. Et sans un regard pour Sheena, elle se retourna et sortit de
la cuisine.
La jeune femme fut entraînée de force hors de la maison et
en direction d’une petite camionnette garée sur un parking proche de la maison.
Elle essaya de résister, mais la poigne de son ravisseur était forte, et il
était costaud. Mais il était hors de question qu’on la jette comme un vulgaire
paquet dans cette camionnette de malheur ! Au cours de sa jeunesse, Sheena
avait acquis des capacités de combat et elle était championne de kung-fu, d’aïkido
et de taï-chi-chuan, ainsi que de boxe-thaïe. Souplement, elle envoya un coup
de pied dans les jambes de son agresseur qui flancha, puis lui donna un autre
coup de pied dans le ventre. Son adversaire grogna et s’écroula, un filet de
sang s’échappant de sa bouche. Aussitôt, ses camarades vinrent à la rescousse
et essayèrent de maîtriser cette petite folle. Ils subirent le même sort. A la
fin, il ne resta que deux hommes debout, le grand brun, et un blond vénitien.
Celui-ci cracha :
« Mais regardez-moi ça, cette petite tigresse est
balèze ma parole ! »
Il émit un long sifflement, et d’autres complices vinrent
entourer Sheena. Elle analysa vite fait la situation et eut un petit sourire.
Ils n’étaient pas dangereux, ce n’étaient que des gros poids lourds qui ne
savaient qu’intimider les gens avec leur tas de muscles. Tranquillement, elle
s’avança vers le plus gros d’entre eux et lui donna un coup de poing en pleine
figure. Quelques dents volèrent, et les hommes tentèrent d’empoigner la jeune
femme. Ils s’emmêlèrent et ne réussirent qu’à se donner des coups de pieds et
de poings dans tous les sens, blessant leurs alliés qu’ils avaient pris pour
leur proie. Tout ce méli-mélo finit bientôt en véritable bagarre.
« Mais quelle bande de… » jura le chef.
Il ne finit pas sa phrase, le tranchant d’un pied balancé
dans le plexus solaire lui coupa le souffle et il finit les fesses par terre,
la bouche en sang. Il aperçut l’ombre d’un sourire sur le visage de la jeune
femme qui l’avait agressé, et il la vit lui tirer la langue. Et avant qu’il
n’ait eu le temps de réagir, la femme avait disparu et il recevait un coup de
poing par l’un de ses lieutenants.
Sheena quitta discrètement le champ de bataille, ombre parmi
les ombres. Son intervention avait provoqué une belle zizanie et elle en
éprouva une indicible fierté. Qu’est-ce que les gens pouvaient être bêtes de
temps en temps, mais ces types-là étaient pires !
Elle emprunta une petite ruelle et déboucha dans une autre
rue où elle partit en courant. Une chose encore la blessait : la trahison
d’Akiko.
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« Que viens-tu faire ici Colette ? »
La jeune fille, entrant dans la chambre de Lloyd, sourit.
« Anto m’a envoyé pour te dire que les bains étaient
libres.
-Ah, ils ont quand même de quoi se laver ici ? Ca me
rassure. »
Il se leva, et passa devant son amie. Puis brusquement, il
mit une main sur l’épaule de Colette. Ce geste la fit tressaillir car elle ne
s’y attendait pas.
« Dis-moi, tu leur fait vraiment confiance ? »
lui demanda t-il.
La jeune fille le regarda avec hésitation, et bégaya :
« Bi… bien sûr, Anto est gentil et Akim… ça peut
aller !
-Si tu le dis… »
Il relâcha l’épaule et sortit de la chambre sans rien dire.
Elle resta un instant immobile, ne sachant que faire, puis
finalement, elle fit volte-face et sortit à son tour. Puis elle se rappela
qu’Akim aussi prenait un bain. Ca risquait de chauffer. Déjà que la température
faisait transpirer…
Elle décida d’aller visiter un peu les lieux. Anto était occupé.
Elle ne voulait pas la déranger avec les questions qui la taraudaient.
Elle traversa les longs couloirs de la maison souterraine et
regarda derrière chaque porte. Il y avait plus de chambres que d’autres salles.
Elle se demanda à quoi elles servaient, étant donné qu’il ne devait pas y avoir
beaucoup d’invités, vu la discrétion de l’endroit.
En parlant de discrétion, elle commençait à se sentir de
plus en plus en sécurité dans ce « terrier » comme disait Akim et sa
grand-mère. Si leurs ravisseurs les poursuivaient toujours, ils ne risquaient
pas de les trouver ici. Elle sourit à cette pensée.
Le seul inconvénient, c’est qu’elle était claustrophobe, et
prendre un bol d’air ne semblait pas réellement être une bonne idée. Cela
l’ennuyait beaucoup.
A force d’avoir la tête ailleurs, elle ne prêtait plus
attention à son manège de regarder derrière chaque porte. Et ce couloir n’en
finissait pas. Puis, alors qu’elle se préparait à faire demi-tour, sa main prit
la poignée d’une porte qu’elle eut beau pousser, ne s’ouvrait pas.
« Tiens, c’est fermé à clé! » pensa t-elle.
Elle haussa les épaules. Elle verrait ça plus tard. Elle en
parlerait à Anto.
Elle lâcha la poignée et revint sur ses pas. Et lorsqu’elle
arriva dans le couloir des chambres, elle croisa aussi Lloyd et Akim qui
bavardaient d’un ton enjoué. Mais lorsqu’ils la virent, ils se turent et
regardèrent chacun de leur côté. « Fierté de félins ! » sourit
Colette, et elle fit comme si elle n’avait pas remarqué.
Lorsqu’elle entra dans la cuisine, Anto avait fini de
travailler et était assise tranquillement sur une chaise, à méditer. « Eh
bien, se dit la jeune fille surprise, c’est quelque chose que je n’avais pas
encore remarqué chez elle ! »
Elle s’assit discrètement à côté de la grande femme et
attendit. Elle n’eut pas à s’impatienter longtemps, Anto émit une dernière
parole inaudible et ouvrit les yeux. Lorsqu’elle vit Colette, elle sourit.
Après un court silence, l’adolescente se risqua à demander :
« Vous étiez en train de prier ? »
La femme, sourit, amusée par la question.
« Oui… J’étais en train d’adresser une prière à la
déesse Martel. »
La jeune fille, étonnée, balbutia :
« Martel… C’est une divinité arabe ? »
Cette fois, Anto regarda la fille comme si c’était une
extra-terrestre (ce qui est un peu le cas dans son monde c’est vrai !^^),
et murmura :
« Tu ne m’as pas dit grand-chose sur toi, d’où
viens-tu ?
-Eh bien, l’Angleterre, pourquoi donc ?
-Je n’ai jamais entendu parler de ce pays… »
Colette, à son tour, se dit qu’Anto était folle elle aussi.
L’Angleterre était l’une des puissances mondiales les plus connues au monde,
personne ne pouvait l’ignorer. Puis une pensée fugitive traversa sa tête, et la
fit frissonner de la tête aux pieds. Elle se rappelait les paroles de l’homme
aux cheveux bleus. Il avait dit « Vous êtes passé d’un monde à l’autre par
l’intermédiaire de… » De quoi déjà ? De la porte d’outre monde,
c’était cela.
« Mais dis-moi, Anto… Où nous trouvons-nous en ce
moment même ?
-A Triet, dans le désert, sur Sylvah’ alla, le monde
réunifié par l’élue du mana et ses compagnons de périple… »
La jeune fille avala difficilement ces paroles, ainsi donc,
ce que cet homme avait dit était
vrai !
« Maintenant, je me souviens, je sais comment s’appelle
l’élue. Elle se nomme… » s’exclama soudain Anto.
Elle n’avait pas terminé sa phrase que Colette quittait la
pièce précipitamment, pour ne pas dire en courant.
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« Déjà, pour les recherches, c’est mal
parti ! »
Génis, en sueur, s’assit sur le sable brûlant, et se releva
précipitamment, car les reflets du soleil irradiant sur le sable lui avaient
brûlé les fesses.
« Et on ne pourra jamais s’asseoir sans recevoir un
coup de chaud vraiment !
-Et ce désert est diablement grand ! s’exclama Zélos,
Cela prendrait des années pour fouiller tout le site !
-Tais-toi et fais attention où tu mets les pieds !
répliqua Raine, qui venait d’éviter un trou creusé dans le sable. »
L’ex-élu grommela et se tut, concentrant son regard sur le
sol, au grand contentement des deux demi elfes.
Le seul problème était de savoir par où commencer. Sur le
coup, Zélos n’avait pas tort, Triet était plus grande qu’on ne l’imaginait. Et
ce soleil trop chaud…
Génis s’arrêta pour ressentir les vibrations de mana. Elles
étaient plus faibles, mais quelque part d’autre, le mana avait trouvé refuge,
et c’était inquiétant.
Et pourtant, il y avait cette énergie si familière qu’il
ressentait, mais il enrageait, car il avait beau cherché, elle ne lui disait
rien. Cela ne l’avançait pas beaucoup.
Raine aussi était désespérée, c’était un lourd défi de passer
tout le désert au peigne fin. Ils allaient perdre beaucoup trop de temps,
surtout si la vie des autres en dépendait !
De nouveau cette
vision, cette fois, c’était sur la plage, des gens en train de jouer au jeu de
la pastèque, des filles en train de glousser à l’approche de maîtres nageurs,
des petits enfants en train de faire des châteaux de sable ou de sauter dans
les vagues. La vision disparut aussi instantanément qu’elle était venue, et
Raine commença alors à réellement douter. Etait-ce vraiment là qu’il fallait
chercher ? Pour la première fois,
elle ne maîtrisait plus la situation.
« Qu’avait dit Mithos déjà ? demanda t-elle à son
frère.
-Eh bien… que le mana avait laissé passer quelque chose
d’étranger à ce monde, et que c’est à cause de cela que Lloyd et Colette sont
tous les deux malades ! remémora Génis.
-Il n’a rien dit
d’autre ?
-Je ne sais pas…
-Tout ceci est lié, et trop compliqué, je ne vois vraiment
pas par quoi commencer ! fit Zélos, en tapant du pied par terre.
-A l’instant, j’ai eu une sorte de vision à Altamira... Fit
le professeur.
-Et alors ? Quel rapport ça a ? demandèrent les
deux garçons.
-Non rien… » soupira t-elle.
Ils cherchèrent presque toute la journée, à la recherche
d’indices, mais rien… Finalement, toujours guère avancés, ils montèrent le camp
pour la nuit, qui était rafraîchissante. Inutile de retourner à Triet, ce
serait une perte de temps et d’argent pour l’auberge.
Les autres ne tardèrent pas à s’endormir, seul Zélos restait
éveillé, il n’avait pas sommeil. Son seul souci, c’était elle. Il allait
devenir obsédé s’il continuait ! se dit-il en souriant. Mais bon, on
n’allait pas lui reprocher de s’inquiéter pour quelqu’un d’autre. Mais il se
sentait horriblement faible, et désarmé. Et cela, il ne le supportait pas. Le
pire, c’est qu’il ne s’inquiéterait pas autant pour les autres s’il leur était
arrivé quelque chose que pour elle. Il voulait
chasser ce sentiment de manque qui le torturait. Mais c’était vain, il devait
faire avec. Il se retourna sous ses couvertures et ferma les yeux, essayant
d’apaiser son esprit.
Dans son sommeil, Génis sentit quelque chose lui frôler la
main, mais ses paupières étaient trop lourdes pour qu’il puisse les ouvrir et
voir ce que c’était.
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Lloyd monta dans la chambre de Colette, après avoir dit
bonjour à Phaidra, assise dans un fauteuil, et se laissa tomber avec
soulagement sur le lit voisin. Le trajet de chez Dirk à Isélia avait été un
enfer. Il s’étira les membres, et se sentit un peu calme. Ce n’était pas le cas
pour Colette. Elle était agitée et se tenait la tête entre les mains. Enfin,
lorsqu’elle dévoila son visage, c’était pour le montrer larmoyant.
« Colette ! Tu vas bien ? demanda t-il,
inquiet.
-Ou… oui, je ne sais pas ce qui m’a pris, je me suis
soudainement mise à pleurer et j’ai eu un mal de tête horriblement douloureux.
-Un des effets de la maladie… En parlant de cela, Colette,
tu ne sentirais pas quelque chose d’anormal ?
-Si, depuis quelques temps, une énergie familière, j’ai cru
la reconnaître entre mille ! Il s’agissait… de la mienne.
-Ce n’est pas possible !
-C’est ce que je me suis dit aussi, mais c’était trop
familier…
-Hum…
-Et il y a cette chose… C’est comme si on me contrôlait
comme une marionnette ! Par exemple, cette crise de larmes que j’ai eu à
l’instant, elle n’était pas dû au hasard, là en ce moment je ressens un combat
terrible en moi, quelque chose qui s’acharne… Non, c’est trop dur à
expliquer !
-Tu réfléchis trop, Colette, tu dois te reposer !
-Avec toi, c’est le cas de le dire, plaisanta t-elle, tu ne
réfléchis pas beaucoup, seulement quand cela t’arrange ! »
Une petite gifle de Lloyd forte mais pas trop douloureuse
gentiment lancée sur sa joue la fit pouffer.
« Allez, maintenant, au dodo ! » fit le
garçon.
Quelques temps plus tard, Lloyd rentra chez lui.
Etrangement, il n’avait presque plus mal.
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Petit gag- Extrait de texte :
Yuan savait que les
deux demi elfes et l’ex-élu du monde prospère étaient ici, il l’avait senti.
Yuan (qui travaillait sur une pile de dossiers, lève
soudain la tête) : Snif, snif, tiens ça sent une drôle d’odeur, on dirait
du mana, ça sent les demi elfes et l’élu de Tésséh’alla !
Voix off : C’est pas dans ce sens là abruti !
Note : C’est un gag complètement stupide de ma sœur
mais je me suis dit que ça pouvait faire le coup !
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